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elle ? » Une classe ds gens qui font souche de noblesse grâce aux distinctions qui ont récompensé des services rendus à leur patrie, et non de gens au pouvoir parce qu’ils sont nobles de nature. L erreur de M. Granier résulte de ce qu’il a pris l’effet pour la cause. Les dissertations qui viennent à l’appui de sa thèse, toutes paradoxales qu’elles sont, méritent d’être lues. L’auteur pousse l’art de grouper les notes à un degré d’habileté dont il faut se défier. Son érudition, trop abondante pour être choisie, est néanmoins alerte, dégagée, fréquemment relevée par des saillies, bien employée dans la trame correcte du style et assez spirituelle pour être dangereuse.

Après avoir décrit à sa manière les signes caractéristiques de la noblesse, il expose le rôle qu’elle joue à l’origine des sociétés. Il montre la fille aînée des nations, c’est ainsi qu’il l’appelle, civilisant les peuples par des enseignements religieux., organisant les armées et inaugurant les littératures. À part quelques singularités paradoxales, cette partie est généralement bonne, remplie de recherches fécondes et d’aperçus nouveaux et intéressants. Malheureusement l’auteur retombe promptement dans son péché originel et, moins pour faire une étude historique que pour soutenir un dogme social, il présente la féodalité comme un fait universel, nécessaire et presque éternel. On ne réfute pas de pareils contre-sens historiques, pas plus que cette allégation fantaisiste qui attribue l’institution des langues écrites et la formation des littératures à des hommes de classe noble. Il fait beau voir l’auteur, emporté par son amour du paradoxe, anoblir les écrivains bibliques, oubliant qu’il a proclamé l’anoblissement une triste contrefaçon. Que de talent gaspillé pour soutenir une mauvaise cause I

En résumé, toute l’argumentation de M. Granier de Cassagnac part de ce principe : « La noblesse repose sur une descendance d’aïeux libres ; il n’y a pas de noblesse dans une famille qui remonte à un affranchi. » Or il est prouvé que la noblesse ne peut se perpétuer qu en ouvrant sans cesse ses rangs aux anoblis, qui ne sont autres que des affranchis selon M. Granier. L’extinction rapide des classes nobles est un des faits les plus constants et les mieux prouvés par l’histoire et par la statistique, surtout chez les nations modernes. Ainsi, comme l’a constaté M. H. Passy, à Paris, l’aristocratie de notre temps, la population riche qui réside dans les Ile, x<=, 1er et me arrondissements, serait, après trois générations, réduite de plus de moitié, si elle ne se renouvelait constamment par son alliance avec des familles nouvellement enrichies. Ces faits sont avérés, et la conclusion se présente d’elle-même. La noblesse, principe d’émulation, récompense des grands services, distinction souvent légitime dans les sociétés, n’est pas autre choseu’un anoblissement perpétuel. Cette noblesse

!e race qu’a rêvée M. Granier, cette noblesse

type, incréée et de fait divin, n’est qu’un être impossible, puisqu’il ne peut exister par lui-même, insaisissable, puisqu’on ne voit pas quand il commence, quoiqu’on voie bien quand il finit, et qu’il n’est peut-être pas une famille en Europe qui puisse prouver qu’elle ne sort pas d’un affranchi. Etablir une classification générique parmi les hommes, soutenir que la noblesse est lerésultatd’unesupériorité décrétée par la Providence, c’est se faire l’apôtre d’une hérésie morale et d’un sophisme politique. « Il est fâcheux., dit M. André Cochut, que de tels paradoxes soient lancés dans le monde par un homme qui a du savoir et de l’esprit assez pour se faire écouter, et dont le talent tient constamment le lecteur en éveil. Quand M. Granier de Cassagnac ne commanderait pas l’attention par la grandeur des problèmes qu’il soulève et par le piquant des solutions qu’il hasardera serait encore un spectacle assez curieux que de le voir glisser si lestement entre les contradictions, trancher un débat scientifique par une saillie, ou noyer une fantaisie dans un débordement de notes grecques et latines, ou donner des démentis aux siècles passés avec une intrépidité vraiment chevaleresque. Dans ses digressions capricieuses, il se heurte aux sujets les plus divers ; s’y meurtrit quelquefois, souvent aussi fait jaillir des étincelles lumineuses. Même intempérance dans l’exécution. Une page bien frappée, saine et vigoureuse, et il y en a beaucoup, est terminée par un cliquetis d’antithèses. Un trait spirituel conduit à une naïveté, et le sourire d’approbation qu’avait obtenu l’auteur finit en un sourire ironique. ■ Un reproche plus grave que nous adresserons à. l’auteur, c est de torturer sciemment l’histoire et de considérer comme non avenus tous les changements opérés dans les mœurs depuis la révolutioa de 1789, dont il nie les principes.

Dans ces deux comptes rendus consacrés aux œuvres d’un ennemi politique, le Grand Dictionnaire donne la mesure exacte de son genre de polémique et de ses opinions ; il combat avec conviction, avec énergie, ce qu’il croit être les fausses doctrines ; mais, comme il ne veut pao être accusé de haine et de parti pris, il reconnaît franchement les qualités de ses adversaires. Malheureusement, il est d’habitude, dans les jo.ites si ardentes du jour présent, de commencer par dire de quelqu’un dont on ne partage pas les doctrines : « C’est un idiot, c’est un crétin, » De telles armes ne sauraient figurer dans notre panoplie. Et puis l’emploi d’un pistolet de cet acabit serait une preuve de maladresse : il éclate tôt ou tard entre les

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mains de celui qui en fait usage, puisque, dans les luttes où le bon droit est de son côté, on peut toujours l’accuser de passion et de partialité.

CLASSÉ, ÉE (kla-sé) part, passé du v. Classer. Mis par ordre, par catégories : Insectes classés. Livres classés par format, par ordre de matière.

— Mis dans une certaine catégorie, dans un certain rang : Louis- Philippe sera classé parmi les hommes éminents de son siècle. (V. Hugo.) La Saint-Barthélémy est encore classée à Rome parmi les événements glorieux pour le catholicisme. (H. Beyle.)

— Fam. et en mauv. part. Jugé définitivement : Il ne se relèvera pas de ce coup ; c’est un homme classé.

— Adminktr. Porté sur les registres de l’inscription maritime : Matelot classé.

CLASSEMENT s. m. (kla-se-man — rad. classer). Action de classer, de ranger par catégories : Classement de livres, de papiers. Le classement des sens, quand ils sont nombreux et divers, est un travail épineux. (E.Littré.) Dans le classement des langues, les considérations grammaticales sont bien plus importantes que les considérations lexieographiques. (Renan.) Il Ordre établi parmi les objets que l’on a classés : Un classement logique. Un classement commode.

CLASSER v. a. ou tr. (kla-sé — rad. classe). Distribuer par classes, par catégories : Classer tes oiseaux. Classer les plantes. Linné osa former le projet de décrire et de classer tous les êtres de la nature. (Condorcet.) Il Assigner le rang, la place, la catégorie de : On n’a pu encore classer ces végétaux. On ignore s’il faut classer ces êtres parmi les animaux ou parmi /es plantes. On classe les agents de change parmi les officiers ministériels.

— Mettre au rang de : Ses occupations le classaient parmi les personnes les plus élevées. (Balz.)

— Etablir ira certain ordre, une certaine gradation dans : L’homme ne classe pas toujours ses désirs dans l’ordre le plus raisonnable. (F. Bastiat.)

— Etablir dans une certaine position appartenant a une catégorie :

Tel que vous prétendez être un franc paresseux Bientôt vous le verrez, adroit, laborieux ; Mais il faut le classer selon son aptitude.

Lacuameeatdie.

— Absol. : C’est comme malgré lui que l’observateur classe. (Cuv.)

— Administr. Classer un marin, L’inscrire sur le registre du quartier auquel il appartient.

Se classer v. pron. Être mis dans un certain ordre, être classé : Je ne sais vraiment comment se classeront tous ces Hures. Ces oiseaux se classent parmi les palmipèdes, malgré certains caractères qui leur sont communs avec les échassiers.

Prendre rang, s’élever jusqu’à : Cet avocat s’est classé tout de suite parmi les sommités du barreau.

— Antonymes. Brouiller, déclasser, mêler.

CLASSEUR s. m. (kla-seur — rad. classer). Sorte de portefeuille à compartiments, où l’on classe des papiers par ordre de matière ou de date.

— Min. Appareil servant a diviser le minerai broyé en un plus ou moins grand nombre de sortes, suivant la grosseur du grain : Les trommels sont les classeurs dont l’usage est le plus répandu. Au Hartz, on donne le nom de ratter au classeur qui est particulièrement employé pour classer les plus gros fragments. I On dit aussi classeur^trieur.

CLASSIAIRE s. m. (kla-si-è-re — lat. classiarius ; de classis, flotte). Antiq. rom. Soldat de marine.

CLASSICISME s. m. (kla-ssi-si-me). Littér. et B.-art. Préférence exclusive pour le style ou le genre classique : Les querelles du romantisme et du classicisme sont déjà loin de nous. (Ch. Nod.)

CLASSICO-ROMANTIQDE adj. Néol. Qui tient a la fois du classique et du romantique : Le style classico-romantique.

CLaSSICuM s. m. (kla-si-komm). Antiq. rom. Sorte de trompette dont on se servait pour donner des signaux. Il Signal donné avec cette trompette, soit pour appeler les soldats, soit pour convoquer le peuple dans les comices.

CLASSICUS (Julius), général gaulois du Ier siècle de notre ère. Il commandait, dans l’armée romaine, la cavalerie trévinenne, lorsqu’il fit cause commune avec Civilis (70), et devint un des principaux chefs de l’insurrection provoquée par ce dernier.

CLASSIFICATEUR S. m. (kla-si-fi-ka-teur

— rad. classifier). Celui qui s’occupe d’établir des classifications : M. Geoffroy Saint-Silaire, le grand classificateur (Alex. Dum.)

— Adjectiv. : Aristote, ce génie éminemment classificateur. (Rossi.)

CLASSIFICATION s. f. (kla-si-fi-ca-sionrad. classifier). Action de distribuer par classes, par catégories ; se dit particulièrement, dans les sciences, d’un système de divisions et de subdivisions établi parmi des objets dont on veut faciliter ou régulariser l’étude : La clas-

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siFicATiON des marchandises adoptée par les chemins de fer. La classification des routes. La classification des mots admis par les grammairiens. La classification des êtres par Linné. La classification des connaissances humaines proposée par Ampère. Une bonne classification est indispensable en histoire naturelle. (Cuv.) La méthode de classification est le complément de la méthode d’observation. (Flourens.) La première loi d’une classification est d’être complète. (V. Cousin.) Nous préférons le défaut d’une classification trop étendue à celui d’une classification trop étroite. (V. Cousin.) On ne saurait trop admirer l’aventureuse grandeur de la célèbre classification de Bacon, qui partage toutes les choses humaines en histoire, poésie et philosophie. (Lerminier.) La classification des sciences est libre sans être arbitraire. (Laurentie.) La classification des langues doit se faite par des caractères positifs de ressemblance. (Renan.) La rage des distinctions et des classifications a mordu la critique de ce siècle-ci, et nous sommes devenus si savants que nous en sommes bêtes. (G. Sand.) Les analogies sont la base des classifications inventées pour aider la mémoire. (Mme Guizot.) En histoire naturelle, il y a une classification on ne peut plus succincte : ce qui se mange et ce qui ne se mange pas. (Th. Gaut.) L’utilité d’une bonne classification est si évidente, qu’il n’est pas besoin de la démontrer. (J. Simon.)

Classification naturelle, Classement méthodique des êtres, fondé sur l’ensemble de leurs caractères. U Classification artificielle, Classement systématique des êtres, fondé sur un seul de leurs caractères pris arbitrairement pour signe distinctif. Il Classification parallélique, Mode de classification proposé par Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, et fondé sur ce fait, que tous les êtres de la création appartiennent à un type unique diversement modifié.*

— Encycl. Il y a deux sortes de classifications : la classification en général, et la classification par espèces.

On appelle classification en général la distribution des objets comparés en groupes subordonnés les uns aux autres, suivant leurs degrés de ressemblance. La division des objets ne se fait pas suivant des règles admises partout. L’usage décide toujours en cette matière. La classification usitée en France pour les sciences naturelles divise les objets à étudier en variétés ou races, espèces, genres, familles, ordres, embranchements, règnes, terminologie qui ne s’applique en réalité qu’à l’histoire naturelle. Le genre et l’espèce n’ont pas le même sens en logique, où l’espèce n’est qu’une partie du genre. De plus, le même objet peut être à la fois genre et espèce, ce qui ne donne à ces deux mots qu’un sens relatif.

Par exemple, la métaphysique des écoles divise les êtres en êtres incréés et êtres créés. En ce cas le genre, c’est l’être ; les êtres incréés et les êtres créés en sont les espèces. La métaphysique divisant ensuite les êtres créés en êtres spirituels et en êtres corporels, les êtres créés, qui ne formaient tout à l’heure qu’une espèce par rapport à l’être en général, deviennent un genre comparativement aux espèces nouvelles qui sont les êtres spirituels et les êtres corporels. D’après cette manière de classer les objets, une classe est d’autant plus générale qu’il y a plus de subdivisions au-dessous d’elle : plus aussi elle renferme d’êtres et moins elle désigne de modes. Les gens spéciaux expriment cette idée en disant que le genre a plus d’extension et moins de compréhension que l’espèce ; par contre, l’espèce a plus de compréhension et moins d’extension.

L’avantage d’établir des classifications est celui de conserver le souvenir des ressemblances une fois perçues. Elles servent, en outre, à reconnaître des ressemblances nouvelles.

En dehors des classifications naturelles et artificielles dont il sera question tout à l’heure, une des plus graves préoccupations de la philosophie historique a été celle de savoir si les genres et les espèces existent dans la nature ou seulement dans l’intelligence humaine. C’est la querelle au sujet des universaux et des nominaux. Au moyen ûgé, las réalistes prétendaient que les genres et les espèces existaient dans la nature ; a» contraire, les nominalisi.es affirmaient qu’ils n’existaient que dans notre esprit.

. Le problème des universaux et des nominaux est toujours à résoudre, car il n’y arien de nouveau sous le soleil, comme disait Saloman ; seulement, on en a changé les termes. Au lieu de s’enquérir s’il y.a des universaux, comme on faisait au moyen âge, on demande maintenant s’il y a dans la nature des types permanents, comme chez les Grecs on demandait s’il y avait des idées, mot qui correspond à notre expression scientifique types. Cela revient, en définitive, à rechercher s’il y a des lois dans l’univers, et k côté d’elles des genres et des espèces qui perpétuent ces lois. Sans doute, il y a des lois dans la nature, et il y a aussi des genres et des espèces qui les constatent au dehors ; mais ni les lois, ni les genres, ni les espèces ne sont permanents comme les naturalistes amis de l’infaillibilité dans la nature le prétendent. Tout cela est soumis à la loi suprême du mouvement, change et se modifie avec les siècles, de sorte que les lois de la nature ne sont que des procédés ou, si l’on veut, des habitudes.

En pratiqué, on divise toute classification

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en classifications naturelles et classifications artificielles : les classifications naturelles sont celles qui s’appliquent à des objets ou à des êtres rangés d après les principes qui constituent leur nature intime ; les classifications artificielles sont celles qui manquent de ce caractère et n’ont pour objet que d’aider la mémoire dans l’étude de ces objets ou de ces êtres.

Les unes sont fondées sur la connaissance des lois naturelles, les autres sur la fantaisie ou les convenances de l’esprit par rapport à un objet déterminé ; il n’existe donc qu’une classification naturelle dans laquelle on puisse le ranger ; quant aux classifications artificielles, elles sont aussi nombreuses que l’imar gination de ceux qui font ces classifications est variée ; à vrai dire, on ne conçoit de conforme au bon sens que les classifications naturelles. Mais, à propos des objets ou des

êtres qu’on ne connaît que très-imparfaitement, on est forcé d’en établir d’autres, du moins provisoirement, qui facilitent les travaux à accomplir et finissent par disparaître pour faire place à une classification naturelle, quand la nature de ces objets ou de ces êtres est assez connue pour qu’on puisse déterminer leurs caractères essentiels.

Les classifications naturelles n’ont rien qui les rende meilleures les unes que les autres : elles sont toutes bonnes au même degré, puisqu’elles sont fondées sur la constitution de l’être ou de l’objet qu’il s’agit de classer. Quant aux classifications artificielles, elles sont plus ou moins commodes. On recherche chez elles, ou dans les caractères qu’elles prennent pour signes, la simplicité et la symétrie ; par rapport à la vérité, la classification artificielle correspond à ce qu’est l’hypothèse dans l’induction ; elle disparaît à mesure que l’objet est mieux connu pour se rapprocher insensiblement de la classification naturelle, d’où l’axiome que, dans les sciences d’observation, le progrès de la science est proportionnel au progrès dans la classification, et réciproquement.

A consulter sur la classification : 10 De Gerando, Art de penser (part. II, sec’t. 1) ; 2» Condillac, Art de penser, leçon préliminaire ; 3° Gatien Arnoult, Programme d’un cours de philosophie (1 vol. in-8°, p. 161-104). V., dans le Grand Dictionnaire, les mots méthode, taxonomie, caractères, et, pour les sciences spéciales, les mots qui servent à les désigner, comme botanique, zoologie,

ICHTHYOLOGIE, ENTOMOLOGIE, MINÉRALOGIE, etc.

CLASSIFIER v. a. ou tr. (kla-si-fi-é — du lat. classis, classe ; facere, faire. Prend deux 1 de suite aux deux prem. pers. pi. de l’imp. de l’ind. et du subj. prés. : Nous classifiions, que vous classifiiez). Néol. Ranger par classes, par catégories : Classifier les végétaux. Classifier les minéraux. Classifier les connaissances humaines.

— Absol. : La manie de classifier peut être bonne à l’endoctrinement, mais elle est inutile à la science. (J. Joubert.)

CLASSIQUE adj. (klas-sl-ke — rad. classe, les écrivains anciens ayant donné "ce titre aux auteurs qu’ils mettaient en première ligne, dans la première classe). Qui a rapport aux classes ; qui est à l’usage des classes, des écoles : Études classiques. Livres classiques. Devoirs classiques. Les études classiques, toujours si précieuses et inspirantes, étaient fort affaiblies au xvi«e siècle. (Villem.)

Loin de moi ces pédante gagés

Et ces enfileurs de dactyles,

Coiffés de phrases imbéciles

Et de classiques préjugés.

Gresset.

Il Qui s’enseigne dans les écoles : Le grec et le latin sont nos langues classiques.

— Par ext. Se dit d’un ouvrage ou d’un auteur qui fait autorité en quelque matière : Le livre de ce chimiste est devenu classique, h Se dit d’un auteur ou d’un livre qui, par la pureté du style et du goût, est devenu un modèle dans son genre : Le génie ne suffit pas, et, jusqu’à un certain point, n’est pas nécessaire d un écrivain pour devenir classique. Boileau est peut-être te plus classique de tous les écrivains français. On a reproché à l’Académie d’être trop classique ; nous croyons que c’est là son vrai râle et sa véritable gloire. On appelle livres classiques les livres qui font la

. gloire de chaque nation particulière, et qui composent ensemble la bibliothèque du genre humain. (Rivarol.) La pureté de la forme et du fond, la dignité et l’éclat du style, la sagesse de la pensée, telles sont les qualités qui distinguent les auteurs éminemment classiques. (Ch. Deschanel.) Le style tempéré seul est classique. (Joubert.) Phèdre est classique par son exacte pratique du genre de l’apologue, conçu dans toute sa simplicité et son élégance. (Sté-Beuve.) u Se dit d une langue, d’un art, d’une époque littéraire ou artistique qui se trouve avoir atteint une grande perfection de goût et de pureté, ce qui rend nombreux les modèles de style produits à cette époque dans cette langue : Les époques classiques les plus remarquables sont : le siècle de Périclès, celui d’Auguste et celui de Louis 'XIV : Quand la jeune école a voulu rompre ouvertement avec le passé classique, elle s’est précipitée à corps perdu dans l’archaïsme, et c’est ce qu’elle a fait de mieux. (Ch. Nodier.) Toute grande époque produit une littérature qui devient classique, (E. Scherer.) Le xue siècle est l’âge clas-