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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 4, part. 2, Cim-Coi.djvu/21

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malgré cette légère critique, Cinq-Mars est un des meilleurs romans historiques qu’ait produits notre littérature.

Cinq-Mars et de Thou conduits à Lyon pour être décapités, célèbre tableau de Paul Delaroche. V. Richelieu.


CINQ-PORTS (les), ancienne dénomination donnée à une division militaire et administrative de l’Angleterre, s’étendant aux cinq ports commerciaux, jadis très-célèbres, situés en face de nos rivages, sur la côte des comtés de Kent et de Sussex, Douvres, Sandwich, Romney, Hithe et Hastings. Ces ports, par leur position et les ouvrages de défense qui les entouraient, étaient destinés à protéger l’Angleterre contre toute tentative de débarquement. De nombreux et importants privilèges furent accordés par le roi Jean aux habitants de ces différentes villes, qui devaient, en retour, entretenir quatre-vingts bâtiments pendant quarante jours de chaque année. Les successeurs de Jean, et en particulier Henri III et Édouard III, ajoutèrent à ces immunités. Parmi ces privilèges, il en est un dont chacune de ces villes a joui jusqu’à la réforme parlementaire de 1832, celui d’être représentée à la chambre des communes par deux députés distingués par le titre de barons des Cinq-Ports. Mais le bill de réforme de 1S32 a enlevé à Romney le droit d’élection et réduit à un seul représentant, pour chacune, le nombre des députés qu’ont le droit de nommer Hithe et Rye, port secondaire compris dans la circonscription des Cinq-Ports. Lacharge de lord-gardien des Cinq-Ports, autrefois 1 une des plus considérables du royaume, à laquelle était attribué un traitement de 3,000 livres sterling, est encore aujourd’hui l’une des grandes charges honorifiques de l’Angleterre. Walmer-Castle, situé près de Douvres, est la résidence officielle du gouverneur des Cinq-Ports. Ajoutons toutefois que, Douvres excepté, aucun des cinq ports n’est, depuis longtemps, accessible même aux navires de commerce.


CINQUAIN, AINE adj. numér. (sain-kain, ène). Cinquième. Il Vieux mot.

— s. m. Littér. Pièce, couplet de cinq vers, nommé plus souvent quintil.

— Art milit. Ordre de bataille usité au xvro et au xvirs siècle, et dans lequel l’armée était divisée en cinq corps.

— "Vitic. Variété de raisin blanc du Bordelais.

CINQUANTAINE s. f. (sain-kan-tè-ncrad. cinquante). Nombre de cinquante ou d’environ cinquante : Une cinquantaine de personnes. Une cinquantaine de francs. Une cinquantaine d’années.

— Age de cinquante ans : Atteindre la cinquantaine. La duchesse avait alors la cinquantaine. (Ste-Bouve.)

C’est !e secret de vivre et de porter sans gône Cet effroyable poids qu’on nomme cinquantaine.

Bouiuiet.

— Fête, anniversaire qu’on célèbre au bout de cinquante années de mariage ou d’exercice dans une fonction : Fêter la cinquantaine de son mariage.

— Ane. art milit. Compagnie urbaine de cinquante hommes commandée par un ciuquantenier.

— Gramm. Ce mot peut être employé comme substantif collectif-, alors il suit la règle des collectifs. V. COLLECTIF.

Cinquantaine (la), opéra en trois actes, paroles de Desfontaines, musique de Delaborde. Comme toutes les productions du valet de chambre de Louis XV, cet ouvrage est médiocre, et il parut tel aux artistes chargés de l’interpréter. Le chanteur Legras se refusait à remplir le rôle principal : on le menaça de l’enfermer au For-1’Evèque, et il dut se résigner.

Cinquantaine (la), opéra-comique en deux actes, paroles de Faur, musique de Dezède. Cet opéra fut représenté au théâtre de la rue de Louvois, appelé alors théâtre des Amis de la Patrie, le 9 janvier 1796.

Cinquantaine (la), tableau de M. KnauS ; Salon de 1859. Ce tableau représente un bon vieux et une bonne vieille célébrant le cinquantième anniversaire de leurs noces. Revêtus de leurs habits de fête, entourés de leur nombreuse lignée et des notables du village, ils ouvrent la danse dans une prairie, à l’ombre de grands ormeaux séculaires. « La bonne maman, qui a bu, sans doute, deux ou trois doigts de vin du Rhin, se donne des airs engageants et coquets, dit Th. Gautier ; l’animation vermillonne ses pommettes et ses yeux émerillonnés clignotent dans leurs pattes d’oie ; le vieillard tend le jarret, efface les épaules, désireux de montrer combien il est vert encore pour son âge.» Ces deux figures sont admirables de vérité et d’expression ; lo vieux marié, avec sa grande redingote brune et le bouquet qui s’épanouit à sa boutonnière, se donne un air de freluquet tout à fait amusant ; il est content de lui et semble murmurer a. l’oreille de sa fidèle moitié ce mot charmant qu’on lit au bas d’un croquis de Gavarni : < Les jeunes amoureux, ça rit de nous, Françoise, parce que nous nous sommes tenus ce que ça se promet. » La foule, qui fait cercle autour des deux danseurs, s’égaye de leurs

CINQ

prouesses ; mais cette gaieté n’exclut pas le respect. Des types charmants Se distinguent dans cette foule. À droite, une jeune mère, assise sur un banc, tient sur ses genoux son dernier né ; elle sourit doucement en contem {liant les vieux époux et parait rêver pouravenir de semblables noces ; on voit a ses côtés son mari, jeune et beau comme elle, et son fils aîné, un petit garçon de sept à huit ans, debout sur le banc, tenant à la main une tartine ; à terre, un bébé se traîne h quatre pattes et une petite fille sourit, toute glorieuse de tenir le grand chapeau enrubanne du danseur. Plus loin, au deuxième plan, un vieillard, qui a sa boutonnière fleurie comme celle du marié, semble conduire et régler la fête ; à l’importance qu’il prend et à. l’air d’autorité avec lequel il fait taire les enfants, on devine en lui le magister du village. Ces enfants rieurs ont des mines délicieuses. Du même côté, à gauche, se tiennent des couples d’amoureux et de jeunes époux, chastement enlacés ; au fond, au pied des ormes, sont groupés les musiciens. «J’y vois un violoniste, tout jeune homme, avec une tête doucement gracieuse, dit M. Astruc ; un contre-bassiste pensif et morose, un joueur de clarinette maigre et comme en stupéfaction devant les cris de son arme... Trois graves vieillards sont assis devant l’orchestre. L’un, grande tête blanche et frisée, croise ses bras et écoute. Des deux autres, coiffés d’immenses tricornes, l’un fume, l’autre réfléchit, le menton dans sa main. Derrière, un quatrième vieillard {c’est la fête des vieillards et des enfants) porte un marmot sur ses bras.’ Une grosse mère rit à côté de lui. Plus à droite, deux compagnons attablés s’exercent à des tours de mastication ; le plus vorace tourne le dos ; mais, en voyant jouer ses épaules, je devine un violent exercice. Au premier plan, du même côté, un chien lèche les plats, un petit garçon frotte un bassin de cuivre, une pauvresse appuyée sur un bâton vient quêter les débris du festin. Tout à fait au fond, derrière les arbres, on entrevoit les maisonnettes du village. •

Cette composition, qui a obtenu un très-grand succès au Salon de 1859, est des plus séduisantes : «Tout ce monde bariolé, portant les costumes caractéristiques de la forêt Noire, les jupes de couleur, les brassières sous la gorge, les gilets courts, les longues lévites à larges boutons, les chapeaux à trois cornes ou en demi-lune, amuse et réjouit l’œil, a dit Th. Gautier. L’exécution des figures et du paysage est fine, légère, spirituelle, trop spirituelle peut-être. M. Knaus devrait couvrir davantage sa toile ; la peinture à l’huile, lavée ainsi et modelée par facettes ou par hachures, rappelle trop les habitudes de l’aquarelle ; elle en a l’inconsistance et la diaphanéit. Les tableaux de M, KnauS" sont assez bons pour qu’on s’inquiète de leur durée, et nous avons peur qu’avec le temps ces glacis ne s’évaporent. » M. Dumesnil a porté sur la Cinquantaine un jugement qui diffère peu de celui de Th. Gautier : « Il y a de la vie, du sentiment et une dépense de talent réel dans cette composition ; malgré ces qualités, il y manque quelque chose ; elle a un je rie sais quoi d’effacé qui l’empêche de donner tout son effet, parce que l’exécution de la peinture est incomplète. » M. Emile Perrin a loué avec moins de réserve l’œuvre de M. Knaus : « Dans ce délicieux tableau, dit-il, tout vit, tout s’anime et respire : c’est la nature prise sur le fait, non pas seulement avec une rare finesse d’observation, mais avec le sentiment de la beauté et de la grâce. On a envie d’habiter ce village où les hommes sont’si beaux^ les jeunes file3 si charmantes, les mères si heureuses, les enfants si bien portants, les vieillards en si belle humeur. M. Knaus dessine avec autant d’élégance que de justesse ; sa couleur est claire, brillante, trop coquette et parfois un peu fluide. Sa technique est excellente. Comme les maîtres, il aime dire beaucoup avec peu de chose. Souvent le panneau est à peine couvert d’un léger frottis, à peine effleuré par le pinceau ; mais cela suffît, tant la touche a de légèreté et de précision à la fois. » La Cinquantaine a valu à M. Knaus une médaille de u° classe. Elle a été gravée d’une façon remarquable par’ M. Paul Girardet.

CINQUANTE adj. numér. cardin, (sain-kan-te — lat. quinquaginta ; de quinque, cinq). Cinq fois dix : Cinquante hommes. Cinquante femmes. Cinquante francs. Cinquante louis. Cinquante fois.

A cinquante ans, serviteur a l’amour.

J.-B. Rousseau.

Qu’il coûte à cinquante ans de soins pour être belle !

Sanlèque.

Moi, j’ai cinquante ans, moi, Finette ? — Quels re — [proches. Hélas ! on n’est jamais trahi que par ses proches !

BEOHAK.D.

A cinquante ans on est bien aise enfin De vivre un peu tranquille ; il faut faire une fin. C. d’Haeleville

Quel âge a cette Iris dont on fait tant de bruit ?

Me demandait Cliton naguère ;

Il faut, dis-je, vous satisfaire : Elle a vingt ans le jour et chiquante ans la nuit.

BP.ÉBEUF.

— Peut s’employer avec ellipse du nom déterminé par l’adjectif numéral : Cent francs

CINT

celai je n’en donnerais pas cinquante, h Se dit particulièrement de cette manière pour cinquante centimes, après un nombre de francs exprimé : Ces soi fards-là, ça dépense dix sous et ça fait du bruit pour trois francs cinquante. (Varin.)

— adj. numér. ordin. Cinquantième : Page cinquante. Ligne cinquante. Numéro cinquante. L’article cinquante du code civil.

— s. m. Nombre de cinquante unités : Cinq fois dix font cinquante. On multiplie un nombre par cinquante en en prenant la moitié et ajoutant un zéro. Il Numéro cinquante ; chiffres figurant le nombre cinquante : Le cinquante est sorti. Ce cinquante est presque effacé. Il Maison qui porte le numéro cinquante : Le concierge du cinquante est cordonnier.

— Gramm. Le nombre qui se forme en ajoutant un à cinquante s’exprime par cinquante et un ; au-dessus on dit cinquante-deux, cinquante-trois, etc. Quelques grammairiens voudraient, pour l’uniformité, qu’on dît aussi ciiiquante-un, mais l’usage veut qu’on emploie la conjonction et devant un. Cette conjonction d’ailleurs ne divise pas le nombre en deux et ne peut justifier l’emploi du singulier après un ; on doit dire cinquante et un chevaux, et non cheval.

CINQUANTENIER s. m. (sain-kan-te-niérad. cinquante). Chef d’une compagnie urbaine qui se composait primitivement de cinquante hommes : Il y avait deux cinquanteniers sous chaque quartenier. (Chéruel.)

— Ancien juge de village.

CINQUANTIÈME adj, numér. ordin* (sainkari-tiè-me — rad. cinquante). Qui occupe un rang marqué par le nombre cinquante, qui a quarante-neut personnes ou objets avant lui : Le cinquantième chapitre. La cinquantième page. L’article cinquantième. Le cinquantième jour. Être le cinquantième sur la liste. Il Qui est contenu cinquante fois dans un tout ■ La cinquantième partie de mille est vingt.

— Substantiv. Personne qui occupe la cinquantième place, le cinquantième rang : Vous êtes le cinquantième, la cinquantième sur la liste.

— s. m. Cinquantième partie d’un tout : Le cinquantième de cent est deux. Il a trois cinquantièmes sur les bénéfices.

CINQUENELLE s. f. (sain-ke-nè-le). Mur. et navig. fluv. V. CINCENELlb.

CINQUENER v. n. ou intr. (sain-ke-nérad. cinq). Durer cinq ans, être reproduit cinq ans de suite : Les semences ne font communément, même dans les bonnes terres, que cinquener ou sixener. (Oliv. de Serres), il Vieux mot.

CINQUIÈME adj. (sain-kiè-me— rad. cinq). Qui occupe un rang marqué par le nombre cinq, qui vient après le quatrième : Le cinquième jour. Le cinquième mois. Le cinquième livre. Le cinquième chapitre. La cinquième heure. La cinquième année.

Elle fuit, et de pleurs inondant son visage. Seule pour s’enfermer vole au cinquième étage.

Boileau.

— Qui est contenu cinq fois dans le tout : L’horlogerie occupe à Gènes plus de la cinquième partie des habitants. (D’Aleinb.)

.... Le front des taureaux en furie Dans un cirque n’a pas la cinquième partie De la force que Dieu métaux mains des mourants. A. dg Musset.

— Substantiv. Personne qui occupe la cinquième place, le cinquième rang : Il est le Cinquième, elle est la cinquième dans sa classe. Vous êtes le cinquième, la cinquième sur la liste.

— s. m. Élève de la classe de cinquième : En moins d’un an, je devins fort cinquième. (Chateaub.)

— Cinquième étage : Monter jusqu’au cinquième. Loger au cinquième.

— Cinquième jour du mois : On appointe la cause

Le cinquième ou sixième avril cinquante-six.

Racine.

— Cinquième partie d’un tout : Cette faillite lui a enlevé le cinquième de sa fortune. Il n’aura qu’un cinquième dans les bénéfices. L’azote, à lui seul, occupe les quatre cinquièmes de l’atmosphère. (J. Macé.)

•— Pop. Cinquième partie d’un litre de vin : Boire un cinquième. Qui paye un cinquième ?

— Hist. Impôt de la cinquième partie du revenu des biens-fonds, dont la levée a été plusieurs fois ordonnée par les rois de France.

— s. f. Nom que l’on donne, dans les écoles secondaires, à la cinquième classe, en comptant de la rhétorique pour remonter aux classes élémentaires : Faire sa cinquième. Être en cinquième. Nommer un professeur de cinquième.

— Gramm. Lorsque cinquième est employé substantivement et suivi de la préposition de. il peut être considéré comme un substantif collectif,

— Encycl. Classe de cinquième. Dans cette ulusse, la seconde de la division île grammaire, on continue les exercices de la classe de sixième, à savoir : la récitation d’auteurs français et latins, l’étude des grammaires française, latine et grecque, l’expli

! cation d’auteurs français, latins et’ grecs, le

CINT

Ihème latin, la version latine, l’étude obligatoire d’une langue vivante, de la musique, du dessin et la gymnastique. On y ajoute la version grecque et des exercices sur la grammaire grecque, l’histoire de la Grèce ancienne, la géographie générale de l’Europe et de l’Afrique modernes, et on continue les exercices pratiques de calcul. Les auteurs indiqués par les programmes pour la classe de ciiiçuiême sont : les Morceanx choisis de prose et de vers des classiques français ; les Dialogues des morts, de Fénelon ; ICsther, de Racine ; les Sélects s profitais scrijitoribus historiée, Justin, Cornélius Nepos, des Extraits d’Elien et les Dialogues des morts, de Lucien.

■ Cinquième ncto (le), opérette en un acte, paroles de-M. Michel Delaporte, musique de M. Léveillé ; représenté aux Folies-Nouvelles le 25 octobre 185G.

! CINQUIÈMEMENT ndv. (sain’-kiè-me-man

— rad, cinquième). En cinquième lieu : ÎVo ;. sièmement, quatrièmement, cinquièmement.

I CINTAR s. m. (sain-tar). Antiq. Monnaio d’Égypte et d’Asie, qui valait 200 dariques, ou environ 2,700 francs, il Poids des mêmes pays qui valait 100 rotules.

I CINTEGA11ELLE, bourg de France (Haute-Garonne), ch.-l. de cant., arrotid. et a 27 kilom. S.-E. de Muret, sur la rive droite de l’Ariége ; pop. nggl, 77S hnb. — pop. tôt., 3,458 hab. Chocolaterie, moulins ; commerce de grains. Belle église ogivale du xic siècle. Cette église, dont la flèche élancée attire les regards, a été remaniée à diverses époques. Elle s’élève au-dessus de la ville, sur une terraBse encore fortifiée de remparts crénelés. La porte est du style roman ; mais l’intérieur, composé d’une seule nef, est entièrement ogival. On y remarque quelques tableaux de Despax, un orgue décoré de boiseries durées dans le goût du xvure siè | de un autel en marbre d’Italie et une curieuse piscine en bronze. Ruines d’un ancien

, château fort et de l’abbaye de Boulbonne. On rencontre les restes de la seconde abbaye de ce nom à 5 kilom. au S.-O. de la ville, à l’extrémité de la péninsule de Tramesaïgues,

1 formée par’ le confluent de l’Ariége et du Grand-Lliers.

■ Dès le xo siècle, dit M. Rosehach, une maison religieuse s’éleva dans la ravissante solitude de Tramesaïgues ; mais la perception des dîmes amena des querelles interminables avec l’abbaye de Boulbonne, fondée par les comtes de Foix, près de Mazères ; et, en 1219, l’abbaye comtale, devenue riche et puissante, absorba l’humble prieuré carolingien, qui devint un simple domaine d’agrément, i

« Après la destruction de la première abbaye pendant les guerres de religion, ajouto M. Adolphe Joanne, les moines de Boulbonne choisirent le site de Tramesaïgues pour relever leur monastère. Les travaux commencèrent en 1652 et continuaient encore quand survint la Révolution. En 1791, ces immenses constructions, appartenant à treize religieux qui jouissaient de revenus très-considérables, furent mises aux enchères et vendues comnvj biens nationaux, d

Aujourd’hui, la plupart des salles de l’abbaye ont été transformées en greniers, en magasins et en logements de paysans.

Cinihia, drame pastoral de Carlo Noci (Naples, 1594). Dans cette pièce en cinq actes, Cinihia, que l’on croit morte, revient déguisée en berger, retrouve Sylvain, son amant, occupé d’un autre amour, s’introduit dans sa confidence, lui devient ensuite suspecte, an point que Sj’lvain, la croyant un ami perfide, | donne ordre à un pâtre de la jeter dans ta rivière. Après une suite d’accidents plus bizarres les uns que les autres, l’innocence du ’ prétendu berger est reconnue.’ Sylvain re-1 vient à sa maitresse et s’unit a. elle.

CINT111E ou CYKTHIE, maîtresse de Properce, qu’ont immortalisée les vers du poîitu. V. Cynthie.

CINTRA, ville de Portugal, province d’Estramadure, à 20 kilom. N.-Ë. Ce Lisbonne, sur le versant occidental d’une chaîne de montagnes à laquelle elle donne son nom ; 4,500 hnb. Exploitation de très-beaux marbres dans les environs. Cette petite ville, renommée pour la salubrité de son climat, possède un beau château royal, d’architecture gothique, où fut enfermé Alphonse VI ; de nombreuses villas, résidences d’été de la haute société de Lisbonne. Voici quelle enthousiaste description lord Byron fait de cette ville : «Voici qu’apparaît Cintra, nouvel Eden, avec les merveilles variées de ses monts et de ses vallées. Ah ! quelle main pourrait guider le pinceau ou lu plume pour suivre 1 œil ravi a travers des lieux plus éblouissants à la vue mortelle que les merveilles décrites par le poète qui osa ouvrir au monde surpris les portes de l’Elysée ? Les rocs affreux couronnés par un couvent au faîte incliné ; les lièges antiques ombrageant un précipice de leurs rameaux ; la mousse des montagnes noircies par un ciel brûlant ; la profonde vallée dont les arbrisseaux pleurent l’absence du soleil ; les pommes d’or suspendues nu vert feuillage des orangers ; les torrents qui bondissent du haut des rochers ; la vigne sur les coteaux ; le saule qui se balance a leur pied, tout contribue ù embelliret à varier ce paysage enchanteur.»