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innocent, vertueux, pacifique, littéraire, scientifique.

— Encycl. Iconog. Combats de cavalerie,-Nous avons donné, au mot bataillh, des renseignements assez étendus sur la manière dont les artistes des différentes écoles ont représenté les scènes de guerre ; sans vouloir revenir sur ce sujet, nous croyons devoir signaler ici quelques-uns des nombreux tableaux de maîtres où sont figurés des Combats de cavalerie. De pareils sujets sont bien faits pour séduire les peintres ; tout y est réuni pour frapper et pour émouvoir, le mouvement, le tumulte, les chevaux qui se cabrent et hennissent, les attitudes violentes fies combattants, les tourbillons de poussière et de fumée.que les coups de feu sillonnent de lueurs sinistres. Salvator —Rosa est un des artistes qui ont le mieux rendu ce beau désordre de la mêlée ; indépendamment de sa grande Bataille, du Louvre, dont nous avons donné une description (v. bataille), nous citerons de lui : un Combat de cavalerie romaine, au musée du Belvédère (Vienne), et d’autres scènes analogues au palais Pitti (Florence), au musée des Études (Naples), etc. D’autres Combats de cavalerie ont été peints par Anicllo Falcone (musée du Louvre et musée de Madrid), Polydore de Caravane (galerie de Dresde), P. Snayers (musées de Madrid et de Vienne), Frans Francken le jeune (musée de Munich), Ant. Palamedes (musée de Munich), Pli. Wouwerman (musées du Louvre, de Munich, de Dresde, de Madrid, etc.), P. Molyn le vieux (Louvre), P. Palamedes (Belvédère), Fréd. Mouckeron et Ad. Van de Velde (Belvédère), P. Meulenaer (musée de Madrid), Isaïe Van de Velde (Belvédère), Jean Van Lin (Belvédère), Nie. Van Hoye (Belvédère), Eglon Van der Neer (musée de Madrid), Rosa de Tivoli (Belvédère), Huchtenburg (Belvédère et musée de Bruxelles), le Bourguignon (Louvre, Belvédère, musée des Offices, etc.), Van der Meulen (Belvédère), Ch. Breydel (musée de Bruxelles), Joseph Parroeel (Louvre, musée des Offices), M. Stoom (musée de Munich), Fr. Casanova (musée du Belvédère), etc. V. choc de cavalerie.

Combat d’animaux. Parmi les nombreux Combats d’animaux qu’a représentés l’art moderne, nous citerons : le Combat d’un lion et d’un cheval, graé par Ad. Ghisi d’après Jules Romain ; le Combat de deux lions, gravé par Pietro Aquila ; un Combat d’ours et de chiens, tableau de Snyders, au musée de Berlin ; un Combat de bêtes sauvages, tableau de Ch. Ruthard, à Florence ; un Combat de chats, par Paul de Vos, au musée de Madrid ; le Combat d’un tigre et d’un éléphant, par Decamps ; le Combat d’un tigre et d’un crocodile, groupe de Barye-, un Combat de taureaux romains, groupe de M. Clesinger (nous examinons ciaprès ces trois dernières oauvres dans des articles détachés) ; un Combat de taureaux bulgares et le Combat d’un lion et d’un tigre, basreliefs exécutés par M. Rouillard pour le palais deBeylerbey appartenant au sultan ; le Combat d’un taureau et d’un tigre, groupe de lluzzi (salon de 1840) ; un Combat de taureaux à Madrid, tableau de M. Eugène Lucas (Exp, univ. 1855) ; un Combat de cerfs, tableau de M. Kiiyteiibrouwer (salon de 1861 et Exp. univ. de 18C7) ; le même sujet, peint et lithographie par M. Bodmer ; un Combat de moi' neaux, groupe en bois par M. Levé (saion de

1859), etc.

— Hist. et législ. Combat judiciaire. Y. duel.

— Allus. littér. Et le combat cessa faute de combattants. Vers de Corneille dans sa tragédie du Cici. V. COMBATTANT.

Combat des DioHcuic» (lu), idylle de Théocrite, improprement dénommée, car ce morceau est une épopée plutôt qu’une idylle. Cet hymne dramatique en l’honneur do Castor et Pollux se divise en deux parties ; chacune d’elles est consacrée à l’un de ces héros. Après un court préambule ou dithyrambe, dans lequel se confondent les louanges des fils de Léda, l’auteur décrit le combat de Pollux et d’Amycus. Les Argonautes ayant abordé sur les rivages des Bébryces, Castor et Pollux s’éloignent de leurs camarades pour aller chercher de l’eau et rencontrent, dans un endroit arrosé par plusieurs fontaines, le géant Amycus, qui, fier de sa force, leur déclare qu’il ne consentira a leur laisser remplir leurs vases que lorsqu’ils l’auront vaincu au pugilat. Pollux accepte le combat, qui s’engage sous les yeux des Argonautes et des Bébryces. Après une lutte meurtrière, Pollux victorieux ne fait grâce à son adversaire que sur sa promesse de respecter désormais les étrangers. Apollonius de Rhodes a traité le même sujet au commencement du 11» livre des Arr/onau(içues, et Virgile a imité ce morceau dans son magnifique épisode d’Entelle et de Darès, au Ve livre de ('Enéide.

Dans la seconde partie, le poëte raconte le combat de Castor et de Lyncée. Les Dioscures . ayant enlevé les deux filles de Leucippe, leurs fiancés Idos et Lyncée, fils d’Apharie, se mettent à la poursuite des ravisseurs, qu’ils atteignent près du tombeau de leur père. Lyncée épuise les moyens de conciliation et de douceur, puis, ne pouvant se faire rendre de bon.gré sa fiancée, il provoque Castor au combat. Castor accepte, et les deux héros s’arment de lances et d’épées. La lutte est acharnée et la victoire chèrement disputée ; a la fia Lyncée, grièvement blessé, se retire

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sur le tombeau de son père, où Castor le perce de son épée. Idos, animé par l’amour fraternel, arrache une pierre du sépulcre et se dispose à écraser le vainqueur, lorsque Jupiter, pour sauver son fils, foudroie Idos.

Ces deux récits héroïques se terminent, comme ils ont commencé., par un dithyrambe en l’honneur des Dioscures.

Plusieurs critiques ont signalé un défaut de liaison entre les différentes parties de ce poëine. et ils ont conclu de ce manque d’harmonie que l’ouvrage était composé de pièces maladroitement soudées par quelque grammairien do l’école d’Alexandrie. Us ont même été jusqu’à déclarer que ce poëme, indigne de Théocritc, lui était attribué à tort. D’autres, sans chercher à dissimuler les défauts de cette pièce, dont la seconde partie est réellement inférieure à la première, n’ont pas hésité à la reconnaître comme l’œuvre de Théocrite, mais ils ont pensé que c’était une œuvre de jeunesse. Ce second jugement nous paraît encore trop sévère, et nous partageons entièrement l’opinion de M. Léon Régnier, qui compare le Combat des Dioscures aux meilleurs poëmes de Théocrite.

Cette idylle, ordinairement classée la vingt-deuxième dans le recueil des œuvres du poëte de Syracuse, prouve qu’il excellait à répandre sur tousses tableaux une teinte champêtre, qui, sans nuire à l’énergie de son pinceau, prête a ce récit homérique une grâce inimitable. Théocrite copie et invente avec mesure. Le propre de son génie est de s’assimiler les merveilles qui frappent les yeux, forçant ainsi la nature à lui servir de collaborateur. La langue que parlent les combattants est d’une extrême simplicité, mais sa vivacité pleine de force et rie chaleur rend bien leurs passions. Même quand ils s’injurient, à la façon des héros d’Homère, ils sont poétiques. Le style de cette idylle est correct, élégant, peut-être pèchet-il par la clarté. Le Combat des Dioscures n’en est pas moins une œuvre charmante.

Combat apostolique (HISTOIRE DO), livre

apocryphe, qui, selon toute probabilité, a été d abord écrit en latin. La première édition parut dans le recueil de Lazius (Bàle, 1552, et Paris, 1566). Cette longue composition renferme dix livres. Elle a paru sous le nom d’Abdyas, évêque de Babylone, qui fut ordonné par Simon et par Jude. La version latine porte le nom de Jules l’Africain, lequel prétend avoir traduit l’ouvrage d’une version grecque faite sur texte hébreu, par Eutrope, disciple d’Abdyas ; maison a reconnu la fausseté de cette prétention à l’insertion d’un passage de Y Histoire ecctésias tique d’Eusèhe, cité d’après la traduction de Rufhn, d’où l’on conclut que cette composition a été rédigée tout d’abord en langue latine. Elle est reproduite dans le tome II du Codex apocryphus de Fabricius, où elle occupe 340 pages. Ce livre est un recueil de miracles, de fables, de martyres et de prodiges, etc. Il contient une histoire merveilleuse des apôtres. Il y a, toutefois, quelque intérêt dans cette composition, et elle sert au moins à montrer avec quelle rapidité et quelle fécondité d’imagination se formaient les légendes les plus incroyables autour de la vie et de la mort des saints et des martyrs. C’est comme lu Légende dorée des apôtres. Une des meilleures narrations de ce livre est celle du martyre du saint Matthieu. Matthieu, au moment où les apôtres furent envoyés par toute la terre pour prêcher l’Évangile, choisit pour sa part la terre d’Ethiopie, où il s’attira l’inimitié de deux magiciens, Laroes et Aphaxat. Ceux-ci excitèrent contre lui le roiŒglippus, qui régnait en Ethiopie, dans Sa grande ville de Nadaver. Suit la lutte de l’apôtre contre les magiciens, qui, ayant pour eux le peuple et le rot, finissent par triompher et procurent à Matthieu la gloire du martyre.

Combat de» montagnes (LE) OU la Folie

Bemijoii, folie-vaudeville en un acte, de Scribe et Dupin, représentée pour la première fois à Paris, sur le théâtre des Variétés, le IZ juillet 1817. Les auteurs avaient introduit dans cette pièce le type d’un jeune commis marchand prétentieux, appelé Calicot. Ce personnage cherchait à se donner les façons d’un militaire, portait des éperons et des moustaches, affectait un langage en harmonie avec les airs qu’il prenait. C’était une critique et une pointe contre certains citoyens dont les délices consistaient à porter des bottes à hauts talons, et à imiter les habitudes et les allures des vétérans de la grande armée. Une foule de jeunes gens se crurent insultés par le couplet suivant :

Oui, de tous ceux que je gouverne C’est l’uniforme, et l’on pourrait enfin

Se croire dans une caserne

En entrant dans mon magasin.

Mats ces fiers enfants de Bcllone,

Dont les moustaches vous font peur,

Ont un comptoir pour champ d’honneur,

Et pour arme une demi-aune.

On organisa une des plus curieuses et des plus violentes cabales modernes contre le Combat des montagnes, qui croula au milieu des sifflets. On alla jusqu’à menacer le directeur d’un mauvais parti, s’il continuait à le donner. Mais l’ouvrage se releva bientôt, à l’aide d’un prologue de circonstance fort spirituel, intitulé le Café des Variétés, dont le succès fut si prodigieux, que les mécontents eurent la mortification de voir à la fois prologue et pièce représentés plus de deux mois

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de suite, pendant que, sur un certain nombre de perturbateurs arrêtés, quatre jeunes calicots comparaissaient en police correctionnelle. Le nom de calicot devint proverbial, et le couplet adressé aux commis de nouveautés bottés et éperonnés de la capitale circula do bouche en bouche, obtenant une vogue dont, à leur grand désappointement, les héros du comptoir firent longtemps les frais. Voici ce couplet :

Ah ! croyez-moi, déposez sans regrets

Ces fers bruyants, ces appareils de guerre,

Et des Amours, sous vos pas indiscrets,

N’effrayez plus les cohortes légères.

Si des beautés dont vous causez les pleurs

Nulle a vos yeux ne se dérobe,

Contentez-vous, heureux vainqueurs,

De déchirer leurs tendres coeurs,

Mais ne déchirez pas leur rODe.

Pendant longtemps. Merle, qui était journaliste en même temps qu’auteur dramatique, fit suivre régulièrement de cette mention les noms de Scribe et de son collaborateur : «auteurs du Combat des montagnes. » Et les colères de la nouveauté se réveillaient chaque fois de plus belle. Les commis suivaient avec une sorte de rage les représentations. Ils guettaient les pièces nouvelles, les sifflaient et les massacraient au passage. On a raconté à ce sujet une foule d’anecdotes qu’il serait trop long de rapporter ici, et dont, on le pense bien, la corporation des commis a fuit tous les frais.

Combat de dieux marins, célèbre estampe d’Andréa Mantegna. Une hideuse mégère, livide, échevelée, debout sur le dos d’un monstre nuirin et tenant à la main’une tablette sur laquelle on lit Invid (Invidia), l’Envie, « puisqu’il faut l’appeler par son nom, » excite au combat les dieux de la mer. Ceux-ci s’attaquent avec fureur : les uns à pied, les autres montés sur les chevaux de Neptune ou sur des monstres farouches ; ils ont pour armes des ossements formidables ou d’énormes fouets, dont les lanières sont des poissons accouplés. Des crânes leur servent de boucliers. Cette poétique fantaisie, gravée d’un style incisif et ferme, montre jusqu’à quel point Mantegna était nourri de l’étude des bas-reliefs antiques, à II semble que tout à coup le sang a circulé dans les images palpables des dieux statuaires, dit M. Ch. Blanc, et qu’ils se sont animés au souffle de la vie, de la vie italienne. >

— Une autre estampe, égalementremarquable, de Mantegna, représente le Combat de deux tritons. Ils ont chacun une néréide en croupe ; celui de gauche, armé d’un bâton brisé, a pour bouclier un crâne de monstre marin ; l’autre est armé d’un grand os.

Combat de l’Amour et de la Chasteté (lk), tableau du Pérugin, musée du Louvre. La scène se passe dans une prairie dédiée ;’i Vénus, comme l’indique un cartouche attaché à un pieu, et sur lequel on lit : Veneri, Des Amours, aidés par des satyres, combattent contre des nymphes qu’ils tirent par les cheveux ou avec des cordons de soie. La Chasteté brise les arcs d’or et les flèches de ces petits dieux malins et les frappe avec leurs flambeaux. On aperçoit dans les airs Mercure tenant le caducée, et, dans le fond du paysage, divers épisodes mythologiques : Europe enlevée par Jupiter métamorphosé en taureau, Daphué changée en laurier, etc. Le paysage est très-important pour l’époque où fut exécuté le tableau : la prairie, d’un vert jaunâtre, est parsemée de petits arbres dont le feuillage grêle s’épanouit eu éventail ; elle est traversée dans le fond par un fleuve qui reflète les tons dorés du ciel ; des collines s’étagent sur la gauche et ferment l’horizon. Ce tableau, peint en détrempe, faisait autrefois partie du cabinet d’Isabelle d’Esté, duchesse de Mantoue. Une lettre adressée à cette princesse par le Pérugin, au sujet de cette peinture, a été publiée dans le Carteggio inedilo de Gaye. Voici la traduction de ce précieux document : s Trèshaute et très-illustre dame, j’ai reçu par George, l’envoyé de Votre Excellence, les Su ducats qui m’avaient été promis pour prix du présent tableau, auquel je me suis appliqué avec tout le soin que j’ai cru suffisant pour satisfaire Votre Seigneurie et mon honneur, auquel j’ai toujours sacrifié toute espèce d’avantages. Et je supplie Dieu humblement de m’uccorder la grâce d’avoir fait quelque chose qui soit agréable à Votre Excellence, car mon plus grand désir.est de vous servir et de vous complaire en tout ce qui dépend de moi. Et c’est ainsi que je me mets toujours à la disposition de Votre Seigneurie, comme bon serviteur et ami. Quant au tableau, je l’ai peint en détrempe, parce que c’est ainsi que messer Andréa Mantegna a fait le sien, d’après ce qu’on m’a rapporté. Si je puis quelque autre chose pour Votre très-haute Seigneurie, jo suis prêt et me recommande humblement à elle. Le Christ vous conserve heureusement 1 Fait ce 1* juin 1505 par votre très-humble serviteur Pietro Perusino, pictore in Firenze. » Le tableau de Mantegna dont il est t’ait mention dans cette lettre est probablement la Sagesse victorieuse des Vices, que possède aussi le Louvre. « Il est à remarquer, dit M. Villot, que le Combat de l’Amour et de la Chasteté, loin d’être peint avec tout le soin possible et le fini dont le Pérugin était capable, est plutôt une esquisse légère et rapidement exécutée. >

Combat d’un tigre et d’un éléphant, tableau

d’Alexandre Decamps. Chassés de leur gîte par ta soif, un tigre et un éléphant se rencontrent près d’une flaque d’eau, au milieu

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d’une plaine immense, morne, qu’embrase le soleil des tropiques. Qui prendra possession de la mare 7 Le tigre glisse, comme un serpent, à travers les jungles, allonge les pattes, baisse la tête ; l’éléphant relève sa trompe comme pour sonner la charge et agite ses larges oreilles. Ce tableau, de très-petite dimension, est une des œuvres les plus surprenantes do Decamps ; il représente d’une manière saisissante les solitudes brûlantes de l’Inde, que l’artiste n’avait visitées que par l’imagination. L’éléphant, dont la silhouette énorme se dessine sur un ciel incendié par les lueurs du soleil couchant, impressionne vivement le spectateur. « C’est une des créations les plus extraordinaires que je connaisse, dit M. Ch. Clément. Les oreilles étendues, la tête agrandie par la trompe, les jambes plantées comme des colonnes, se détachant de toute sa hauteur sur le ciel, descendant par, son ombre dans la mare jusqu’au bas de la toile, remplissant ainsi à lui seul toute la hauteur du tableau v cet animal gigantesque, chimérique, est cependant d’une incroyable réalité. Un naturaliste y trouverait peut-être quelque chose à blâmer ; le poëte et l’artiste ne peuvent qu’applaudir. Tous les détails sont hardiment sacrifiés aux traits importants de la figure. L’impression est simple et complète ; l’attention ne s’égare pas sur ce qui est inutile, secondaire, sans signification et par conséquent sans valeur réelle. C’est là vraiment de la peinture de style, et M. Decamps a lire d’un sujet qui semble d’un médiocre intérêt une des meilleures pages de son œuvre. • Cette composition a figuré à l’Exposition universelle de 1855, sous ce titre : Tigre et éléphant ; elle faisait alors partie de la collection de M. Gaillard père.

Combat singulier de 1 ancien temps, eu

Norvège (on), tableau de M. Tidemand ; Exposition universelle de 1867. Rien de plus pathétique, de plus saisissant que cette composition, exécutée par un des artistes les plus distingués de l’école Scandinave contempo’raino. Dans une salle immense, éclairée seulement par la voûte, de nombreux villageois se sont réunis pour fêter, le verre en main, quelque joyeux anniversaire. Soudain ladiscorde vient changer en deuil la gaieté des convives. Deux jeunes hommes se sont pris de querelle, et là, sous les yeux de leurs parents et de leurs amis, ils ont saisi chacun une hache et ont. engagé un duel à outrance... La lutte terrible est terminée ; les haches ensanglantées sont tombées à terre près d’un escabeau brisé. Un des combattants, frappé mortellement à la poitrine, est étendu sur un des bancs de la table du festin ; sa femme et son enfant, ngenouillés près de lui, s’abandonnent à la douleur ; son vieux père sonde la profondeur de la blessure pour voir s’il reste encore quelque espoir ; sa mère, debout, terrible, se répand en imprécations contre le meurtrier. Celui-ci, atteint lui-même au visage et emporté presque mourant par ses amis, lance à son adversaire un regard où se lit plus de regret que de haine. Les autres personnages témoignent, par leurs attitudes et l’expression de leurs physionomies, le degré d’intérêt qu’ils prennent à la scène ; les enfants sont effarés ; les femmes versent des larmes ; les jeunes gens font des gestes menaçants ; les vieillards, habitués à : voir de pareilles rixes, montrent plus de calme et discutent sans doute les coups de hache. Un ménétrier aveugle, comprenant que l’on n’a plus besoin de son office, se réfugie près d’un vaste foyer, dont la fumée s’élève vers l’ouverture du toit en tourbillons bleuâtres. « On ne peut se défendre d’une certaine émotion devant cette scène dramatique, a dit M. Chaumelin ; le coloris un peu sombre ajoute encore à la sombre poésie du sujet. » Combat d’auîmaux, bas-relief antique, au musée Pio-Clémentin (Vatican). Les anciens, observateurs sincères de la nature ont rendu avec une habileté consommée les formes, les attitudes et les mouvements des animaux sauvages ou domestiques : parmi les chefsd’œuvre que renferme la salle dite des animaux, au Vatican, on remarque un bas-relief représentant diverses bêtes sauvages aux prises ; on distingue parmi elles un éléphant qui terrasse un tigre avec sa trompe. Les artistes du moyen âge ont représenté fréquemment des combats d’animaux dans les bas - reliefs dont ils ont décoré les poutres et les chapiteaux des églises, dans les peintures murales, dans les enluminures des monuments, dans les vitraux peints ; mais ils ont mis en scène le plus souvent des bêtes de formes fantastiques.

Combat d’un tigre et d’un crocodile, groupe en bronze de M, Barye. Le sujet représenté par ce groupe n’est pas précisément un Combat, car l’un des adversaires, le crocodile, songe bien plus à se sauver qu’à lutter contre le tigre qui s’apprête à le dévorer. Cet ouvrage, dont le modèle en plâtre parut au salon de 1831, commença la réputation de l’auteur. La critique fut à peu près unanime pour en faire l’éloge. « La tète du tigre, dit M. Jal, l’action de ses pattes de devant, le resserrement musculaire de ses flancs qui caractérise sa joie féroce, ses efforts et la crainte de voir échapper sa victime, nie semblent des choses extrêmement remarquables dans cette sculpture expressive. ■ M. Ch. Lenormant n’a pas été moins élogieux : « La vérité de ce morceau est telle, dit-il, qu’on se seut poursuivi, après l’avoir vu, par une odeur de ménagerie