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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 4, part. 4, Con-Contrayerva.djvu/258

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Contemplations, de suivre pas à pas le poëte dans le chemin dont il a marqué lui-même les étapes. Une autre division se présente toute simple, toute naturelle, à la première lecture des deux volumes. On y trouve, en effet, trois parties bien distinctes : la première, consacrée a la polémique, polémique littéraire aussi bien que politique ; la deuxième, dans laquelle V. Hugo, qui vient de perdre sa fille, raconte au cœur les joies infinies que lui donna son enfant et les douleurs immenses que maintenant sa perte lui cause ; la troisième, enfin, qu’on a, avant nous, appelée philosophique, et k laquelle nous laissons cette épithète. On pourrait encore ajouter une quatrième partie qui contiendrait les chansons, les sourires, les propos d’amour, les fleurs rayonnantes que le poste, avec intention, a éparpillées ça et là pour égayer un peu les pages trop tristes de son livre, pour éclairer celles qui sont trop sombres. Ainsi, lorsque les nuages courent dans le ciel, ils laissent toujours entre eux un intervalle où l’on voit un peu d’azur quand c’est le jour, une étoile quand c’est la nuit.

Etudions maintenant sous ses trois aspects différents l’œuvre dont nous connaissons déjà l’ensemble et la pensée inspiratrice.

Dans les pièces intitulées : Quelques mots à tin autre, A André Chénier, surtout dans la Réponse à un acte d’accusation, réponse pleine de verve, pleine d’entrain, d’un style vraiment révolutionnaire et dont le « ci-devant Boile, au > a dû frémir dans sa tombe, le poète nous dit comment et pourquoi il a voulu être, il a été un réformateur littéraire. Mais ne répétons pas ce que déjà nous avons dit, ne nous étendons point sur un sujet qui doit nous occuper longuement. À propos de cette réforme dans la langue, nous avons renvoyé et nous renvoyons encore à la préface de Cromwell.

Nous ne nous arrêterions pas davantage à la partie politique de ce recueil, qui ne consiste, du reste, que dans une pièce ayant pour titre : Écrit en 1846, si, à propos de cette pièce, nous n’avions à réfuter une critique aussi injuste que grave de M. Gustave Planche. À cette époque, V. Hugo venait de faire à la Chambre des pairs un discours à propos des affaires de la Gallicie, lorsqu’il reçut du marquis du G. d’E... la lettre suivante : Je vous ai vu tout enfant, monsieur, .

chez votre respectable mère, et nous sommes même un peu parents, je crois. J’ai applaudi à vos premières odes :1a Vendée, Louis XVII... Dès 18Î7, dans votre ode dite À la Colonne, vous désertiez les saines doctrines, vous abjuriez la légitimité ; la faction libérale battait des mains à votre apostasie. J’en gémissais... Vous êtes aujourd’hui, monsieur, eu démagogie pure, en plein jacobinisme. Votre discours d’anarchiste, dans les affaires de la Gallicie, est plus digne du tréteau d’une Convention que ce la tribune de la Chambre des pairs. Vous en êtes la carmagnole... »

À cette lettre, V. Hugo répondit par la poésie dont nous venons de donner le titre, et à propos de cette poésie, M. Gustave Planche écrivait dans la Revue des Deux-Mondes (15 mai 1856) : ■.... La Révolution de 89 est un sujet sérieux qui voudrait des paroles sérieuses, et que par malheur le poète a traité ■d’un ton badin. Parfois sa raillerie se laisse aller à des expressions qui manquent de délicatesse et même d’urbanité... >

Et le critique consacre une grande page à développer ce thème. Vraiment, on ne peut pas s’expliquer, quand on a sous les yeux la pièce incriminée, quel inexplicable accès de pessimisme aveuglait le critique de la Revue des Deux-Mondes en écrivant ces lignes ; car V. Hugo n’a jamais été moins « badin ; » jamais il n’a été plus ému et, k coup sûr, plus noble, plus digne, plus grand que dans cette poésie où il raconte par quelles transformations l’enfant royaliste est devenu l’homme républicain. Quelques vers suffiront pour prouver que V. Hugo ne mérituit pas le reproche de G. Planche :

O saint tombeau, tu vois dans le fond de mon’âme. Oh ! jamais, quel que soit le sort, le deuil, l’affront, La conscience en moi ne baissera le front ; Elle marche sereine, indestructible et flèrej Car j’aperçois toujours, conseil lointain, lumière A. travers mon destin, quel que soit le moment, Quel que soit le désastre ou l’éblouissement. Dans le bruit, dans le vent orageux qui m’emporte, Dans l’aube, dans la nuit, l’œil du ma mère mortel

Voilà la poésie que M, Gustave Planche appelle de la poésie « badine. • Passons.

Nous sommes (d’après notre division) k la seconde partie. V. Hugo, las du tumulte de la place publique, des querelles et des luttes du théâtre, vient s’asseoir au foyer de la famille... Mais à ce foyer une place est devenue vide tout k coup, c’est celle de sa tille, de d’enfant de son aurore, » de • l’étoile de son matin, u de son premier-né que Dieu lui donna, alors qu’il n’avait pas vingt ans. Elle est morte le 4 septembre 1843, elle s’est noyée dans la Seine, et celui dont elle portait le nom depuis quelques mois à peine, IV1. Charles Vacquérie, est mort aussi en voulant la sauver. Et maintenant ne parlez point au père :

Ne fui parlez pas d’autre chose

Que des ténèbres où l’on dort.

Cependant, après être resté pendant trois années courbé sous le poids de son immense douleur, il se réveille tout à coup et pousse un cri, jette un blasphème & la face de Dieu,

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qu’il appelle « jaloux. » C’est comme la folie du désespoir. Puis vient la folie de l’illusion :

Oh ! que de fois j’ai dit : silence ! elle a parlé, Tenez 1 voici le bruit de sa main sur la clé ! Attendez l elle vientl laissez-moi, que j’écoute ! Car elle est quelque part dans la maison sans doute. Enfin on voit, dans les poésies suivantes, le calme revenir peu k peu en l’esprit de V. Hugo, et peu à peu l’image sombre des dernières heures s’effacer et faire place à la souriante figure des premiers jours. Il reporte sa pensée au temps où celle qui n’est plus était encore enfant ; il fouille eu son cœur, et ces souve, nirs pleins de joie, pleins d’amour, pleins de 1 rayons, reviennent un k un à la mémoire du poëte. Mais c’est pour amener toujours après eux un regret et une larme.

Il la voit encore entrant, le matin, dans sa chambre, tout doucement, à pas légeçs. Lui faisait semblant de dormir et elle attendait son réveil. Puis, quand il ouvrait les yeux, vite elle s’approchait et lui disait : < Bonjour, mon petit père. • Ensuite elle s’asseyait sur son lit, dérangeait ses papiers... et le poëte ajoute :

Parmi mes manuscrits je rencontrai souvent Quelque arabesque folle et qu’elle avait tracée Et mainte page blanche entre ses mains froissée Où je ne sais comment venaient mes plus doux vers.

Ce dernier trait est à la fois plein de grâce et de vérité.

Il la voit un peu plus tard, quand elle a dix ans, faisant épeler sa petite sœur dans la grande Bible, lui servant de mère, lui disant gravement : « Sois bien sage. » Voilk donc le . poète revenu, comme au temps des Feuilles d’automne, au foyer domestique et racontant ses joies pures et saintes.

Et ne craignez pas que cette poésie intime, dont le thème est toujours simple, toujours naïf, ne devienne, par cette simplicité et cette naïveté, puérile ou monotone sous la plume de V. Hugo. Cet écueil n’est pas k redouter, parce que le poëte n’invente pas quand il s’agit de la famille ; il raconte ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il éprouve ; il écrit sous la dictée de son cœur, et, les mots allant d’où ils viennent, il émeut, il fait pleiîrer. Emouvoir et faire pleurer c’est une des plus belles prérogatives du poète.

Arrivons maintenant k la partie philosophique de l’œuvre de V. Hugo, et ici nous sommes obligé, bien malgré nous, de revenir à M. Gustave Planche qui, décidément, est un critique étrangement bilieux. « La partie philosophique des Contemplations, dit M. Gustave Planche, mérite l’indulgence et le sourire... Il serait difficile, en effet, de prendre au sérieux les prétentions de M. Victor Hugo dans le domaine de la raison pure. Quand, au lieu de raconter ses émotions personnelles et de peindre ce qu’il a vu, il essaye d’expliquer l’origine du monde, lu destination de l’homme, ses droits, ses devoirs, les châtiments attachés à chacune de ses fautes, il se laisse aller à des enfantillages qui ne manqueraient pas d’amuser s’il eut pris le soin de les traduire dans une langue plus claire. Malheureusement, dans les pièces qu’il nous donne pour l’expression de sa philosophie, l’obscurité de la forme s’ajouteà la puérilité de l’idée... Ce n’est pas, ajoutet-il un peu plus loin, ce n’est pas pour nous un sujet d’étonnement. Plus d’une fois déjà les poètes ont eu de pareils caprices. Eh bien ! dûton me trouver singulier, je pense que la philosophie ne se devine pas plus que l’histoire. La connaissance du passé, l’intelligence des vérités éternelles ne se trouvent dans aucun berceau. Les plus heureux génies sont condamnés à l’étude, etc., etc. »

Quand vous voyez M. Gustave Planche, du haut de l’infaillibilité de la Revue des DeuxMondes, « souriant avec indulgence aux enfantillages de V. Hugo, < ce « sourire > ne vous semble-t-il pas une bien vilaine grimace ? Essayons, quoique son irrévérence nous autorise à ne pas le faire, essayons cependant de prouver en quelques mots que le critique s’est trompé.

Si la philosophie est cette science d’école, abstraite, inintelligible, ’inutile, absurde, sur laquelle a. pâli le front des moines de la fin du moyen âge et qui égara leur raison, nous avouons que, pour essayer d’en parler, il faut s’être condamné longtemps k l’étude, nous admettons que V. Hugo n’est point un philosophe, nous sommes certain même qu’il n’a pas la prétention de l’être, et nons gagerions qu’en feuilletant les pages de l’histoire où sont racontées les querelles des prétendus savants auxquels nous venons de faire allusion, le poète s’est écrié comme Sénèque le Stoïcien : « Que de temps perdu en disputes de mots, en subtilités, en recherches oiseuses I En avons-nous doue trop, pour être si prodigues ? Savonsnous vivre ? Savons-nous mourir ?... > Au contraire, si la philosophie a pour but d’éclairer les esprits et de les diriger, si son privilège est de fortifier et de consoler, si elle n’est point, en un mot, une science vaine, mais la science même de la vie..., nous affirmons qu’elle ne s’apprend pas. Qui l’avait apprise k Socrate ? son démon familier, c’est-à-diie son bon sens ; où l’avait puisée Jésus ? dans son cœur ; quel livre l’avait révélée à Descartes (un métaphysicien) ? sa raison.

Notre avis, k nous, c’est que V. Hugo est philosophe depuis la première ligne de ses œuvres jusqu’à la dernière.

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Lisez Ce que dit la bouche d’ombre, que M. Gustave Planche trouve ténébreuse et éniginatique autant et plus que l’Apocalypse de saint Jean ; lisez Saturne ; lisez plutôt tout le livre qui a pour titre Au bord de l’infini, et vous serez de notre opinion contre le critique de la Revue des Deux-Mondes.

Nous n’avons pas à revenir sur la quatrième partie, qu’il suffit d’indiquer.

Tel est ce livre de Victor Hugo qui a été accueilli avec une faveur marquée. Jamais

E eut-être la forme n’avait été plus pure, plus armonieuse. La partie consacrée, à la mémoire de sa fille est à la hauteur de ses plus beaux poèmes, et, malgré les critiques de G. Planche, la philosophie de V. Hugo est douce, consolante et de nature k frapper vivement l’imagination en même temps qu’elle parle k la raison.

CONTEMPLATIVEMENT adv. (kon-tanpla-ti-ve-man). D’une manière contemplative :

Une âme contemplativemknt absorbée en Dieu.

CONTEMPLÉ, ÉE (kon-tan-plé) part. pass. du v. Contempler : Des statues longtemps contemplées. La pensée qui contemple est le sujet de la réflexion ; la pensée contemplée en est l’objet. (Cousin.)

CONTEMPLER V. a. ou tr. (kon-tan-plé lat. contemplari, même Sens). Considérer, regarder attentivement : Contempler un monument. Contempler «n tableau, une statue. Contempler une belle femme. Contempler tes astres. La nature est le trône extérieur de la magnificence divine : l’homme qui la contemple, qui l’étudié, s’élève par degrés au trône intérieur de la toute-puissance. (Buff.) L’homme seul contemple toutes choses dans l’univers : la femme ne saisit que les détails. (Mme n. ûe Saussure.) L’esprit de l’homme se plait à contempler l’enfantement des choses , à voir la vie se dégager des flancs du néant. (Fortoul.) De toutes les ruines du monde, la ruine de l’homme est assurément la plus triste à contempler. (Th. Gaut.) La plèbe aveugle et stupide immole lesmartyrs pour le seul plaisir de contempler la souffrance. (G. Sand.) Le peuple qui vous voit, la cour qui vous contemple Vous désobéiraient sur vôtre propre exemple.

Corneille.

Seigneur, je n’ai jamais contemplé qu’avec crainte L’auguste majesté sur votre front empreinte.

Racine.

11 eut un cœur d’airain celui qui le premier Contempla d’un œil sec ia vague bondissante.

A. Barbier.

Mânes des vrais héros, ombres républicaines, Pouvez-vous contempler sans honte et sans frémir L’être avec qui la France aujourd’hui vient s’unir.

A. Barbier,

— Fixer attentivement sa pensée sur : Contempler la vérité. Contempler la grandeur et les perfections de Dieu. Contempler les choses divines. On aime à voir, dans les disputes, le combat des opinions ; mais de contempler la vérité trouvée, point du tout.’(Puso.) Pour bien user de la vie, il faut contempler la mort. (Boiste.) La conscience est cette faculté qu’a l’homme de contempler ce qui se passe en lui. (Guizot.)

Dieu veut-il qu’à toute heure on prie, on le contemple ?

Racine.

— Absol, : Rêver et contempler est uneaction insensible qui remplit parfaitement les heures et occupe les forces intellectuelles sans tes trop user. (G. Sand.)

Se contempler v. pron. Se regarder, s’examiner, fixer sur soi-même sa propre attention : L’homme n’a pas même le triste bonheur de s’ignorer, il faut qu’il se contemple sans cesse, et il ne peut se contempler sans rougir. (J. de Maistre.) L’intelligence, comme la beauté, se plait à se contempler. (J. de Maistre.) Tout entières à se contempler, les femmes ne devinent pas un homme. (J. Janin.)

Pour vous mieux contempler, demeurez au désert, La Fontaine.

— Réciproq. Se regarder, s’observer attentivement l’un l’autre : Les amants ne sont jamais las de SE CONTEMPLER.

— Syn. Contempler, coilsiddreiv envisager, etc. V. CONSIDÉRER.

— PrOV. hist. Solduis ! du haut do CCI Pyramide*, <iunruuto siècles vous coiileuipleui, Allusion a la harangue célèbre de Bonaparte k l’armée d’Égypte, en face des Pyramides. V. siècle.

CONTEMPORAIN, AINE adj. (kon-tan-porain, è-ne-lat. conlemporaneus ; de cum, avec, et iempus, temporis, temps). Qui est du mémo temps, qui vit ou a vécu kla même époque :

Il Corneille etMilton étaient contemporains.

Il Qui existe, ou a existé, ou a commencé d’exister dans le même temps : Des événements contemporains du déluge. Toutes les facultés de l’âme sont innées et contemporaines, car elles ne sont toutes que des modes de l’âme même, considérée sous ses divers aspects. (Elourens.) L’origine de la géographie est contemporaine des premiers développements de l’agriculture et du commerce. (Malte-Brun.) La morale est contemporaine de la vertu, et celle-ci est contemporaine de l’origine du monde. (V. Parisot.) Toutes les idées sont éternelles, contemporaines dans la société et dans la raison. (Proudh.) L’inscription bilingue du Pirée semble contemporaine d’Alexandre. (Renan.)

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— Qui est de notre temps, du temps actuel : Les auteurs, les écrivains contemporains. La littérature contemporaine. Je laisse cent ans entre les faits et l’histoire ; je ne veux pas parler des choses contemporaines. (Volt.). Tout le mouvement contemporain est un développement nouveau, une nouvelle puissance du xvie siècle. (Edg. Quinet.) L’usage contemporain est le premier et principal objet d’un dictionnaire. (E. Littré.) || Qui a rapport aux personnes vivant en même temps ou actuellement vivantes, qui appartient à ces personnes :

D’une estime contemporaine

Mon cœur eût été plus jaloux.

La MoTne.

— Fig. Qui est rendu moralement présent dans un certain temps ; qui jouit a. cette époque d’une existence morale : Les hommes éclairés sont toujours contemporains des siècles futurs par leurs pensées. (Alu’o de Staël.)

C’est par l’histoire que nous sommes Contemporains de tous les hommes Et citoyens de tous les lieux.

««*

— Littérat. Historiens contemporains, Historiens qui ont écrit les événements de leur temps. Il Histoire contemporaine, Histoire écrite dans le temps même des événements qui y sont racontés : 'Toute histoires qui n’est pas contemporaine est suspecte. (Pasc.)

— Substantiv. Personne qui vit ou a vécu dans le même temps ; personne qui vit actuellement : Les contemporains d’Alexandre. Le Dictionnaire des contemporains. Un met tes aucieils et les étrangers bien haut, pour abaisser ses contemporains et ses compatriotes. (Fonten.) Toutes les fois que l’on veut trop élever un contemporain, il est sûr de trouver beaucoup de gens qui le rabaissent. (Voit.) Tous mes contemporains sont imbéciles : ils me liront, ils me croiront. (Volt.) Celui qui ne désire pas l’estime de ses contemporains en est indigne. (Fiédéric II.) Les contemporains prodiguent les éloges, ta postérité fait justice. (Duelos.) Fontenelle apprit à ses contemporains l’esprit d’analyse et d’observation. (La Harpe.) L’estime des contemporains vaut mieux que l’admiration de lapostérité. (Boiste.) La plupart des contemporains qui étaient les plus beaux blasons de l’art ont été des bohémiens. (H.’Murger.) Son maintien modeste et libre, a dit de Montesquieu un contemporain, ressemblait à sa conversation. (Ste-Beuve.) On copie ses contemporains en dépit de soi-même. (Ste-Beuve.) Les personnages des fables de La Fontaine, quels qu’Us soient, animaux, hommes ou dieux, ce sont toujours des hommes et des contemporainsdu poëte. (Ste-Beuve.)

A nos contemporains je demande une grâce. C’est que l’envie au moins cesse de me troubler.

Pus.

— Antonymes. Aïeux ou ancêtres, neveux, descendants, postérité.

Couiempuruiiie (la), nom de fantaisie sous lequel on désigne une aventurière célèbre. V. Sainï-Elme (Ida de).

Couicuiporaincs (les), ou Aventures des plus jolies femmes de l’âge présent (de nso k 1785), par Rétif de la Bretonne. Ces récits, divisés en contemporaines mêlées, communes, mixtes, etc., et auquel font suite les Françaises, les Parisiennes et le Palais-Royal, sont au nombre de plus de trois cents. Ils offrent la peinture des mœurs d’une société qui allait disparaître ; c’est une série de nouvelles k la façon de Boccace ; une agglomération curieuse des joies, des misères, des amours, des hontes, des scandales d’une nation agonisante. Les plus remarquables sont : le Mari à l’essai, le Premier petit pied, le Deuxième petit pied, la Morte vivante, la Fille aux trois couleurs, les Quatre jolies rôtisseuses, ta Relie parfumeuse. Chaque ligne y laisse sentir le trais d’un baiser ou le choc d’un verre de vin. Un reconnaît une plume habituée k traiter lestement l’article de la vertu. L’auteur, accusé d’indécence, répondit : a si les détails sont licencieux, les principes sont honnêtes et le but utile. Les mœurs sont corrompues, devais-je peindre celles de l’Astrée ? » Le style est plein de vivacité et de désordre. Selon Quérard (France littéraire), « à des noms obscurs et méprisables, Rétif a eu l’impudence de joindre.ceux de plusieurs feiiiinesque des erreurs de jeunessé n’empêchaient pas d’être estimables, etdontquelques-unes moururent dechugrin d’avoir vu révéler des choses qu’elles croyaient cachées, et qu’elles avaient d’ailleurs expiées par un long repentir et une conduite k l’abri de tout reproche.» Les Contemporaines ont paru en 42 vol. in-12.

CONTEMPORANÉE s. m. (kon-tan-pora-né

— lat. contemporaneus ; de cum, avec, et lempus, temporis, temps). Contemporain. Il Vieux mot.

CONTEMPORANÉITÉ s. f. (kon-tan-po-rané-i-tô

— rad. contemporain). Existence dans un même temps, k une même époque : Plusieurs savants révoquent en doute la contemporanéitb d’Homère et d’Hésiode. (Acad.) Dans l’état somnambulique, il y a simultanéité et contemporanéité entre le raisonnement et la conclusion, entre la cause et.l’effet. (Baudefaire.)

CONTEMPTEUR, TRICES. (kon-tan-pteur, tri-se — lat. contemptor ; de contemnere, mépriser). Personne qui inéprise ou qui dénigre ;