Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 6, part. 1, D-Deli.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

218

DECA

DECAZES (Elie, duc), favori et premier ministre de Louis XVIII, né à Saint-Martinde-Laye (Gironde) en 1780, mort en 1861. II appartenait à une famille de robe, mais roturière, bien que l’un de ses membres eût reçu des lettres de noblesse de Henri IV. Ayant commencé ses études à Vendôme en 1790, il les termina à Libourne en 1799, et se fit recevoir avocat dans cette ville. En 1805, il épousa une fille du comte Muraire, premier président de la cour de cassation, et devint juge au tribunal de la Seine. Louis Bonaparte, roi de Hollande, l’appela auprès de lui en 1807 ; il le chargea ensuite de défendre, à Paris, les intérêts de sa couronne, avec le titre de conseiller de cabinet. Lors de la réunion de la Hollande à l’empire français, Decazes soutint la cause de son patron avec une fermeté qui déplut à l’empereur (1810). Il accompagna quelque temps en Allemagne le roi détrôné, revint à Paris en janvier 1811, et y remplit cumulativement les fonctions de secrétaire des commandements de l’impératrice mère et de conseiller à la cour impériale. Il eut la présidence des assises de la Seine pendant trois années consécutives. Capitaine dans la deuxième légion de la garde nationale, il prit part à la défense de Paris en 1814 ; mais il se rallia aux Bourbons, et lorsque, l’année suivante, on apprit le débarquement de l’empereur à Cannes, il offrit bruyamment de marcher avec sa compagnie contre l’usurpateur. Il eut la hardiesse de répéter cette qualification injurieuse au milieu de tous les magistrats de la cour, réunis après le 20 mars pour voter une adresse à Napoléon, et comme on lui objectait que celui qui avait su reconquérir ses États sans difficulté et par une marche si rapide était bien le souverain légitime, il répondit : « Je n’ai jamais ouï dire que la légitimité fût le prix de la course. » Ces manifestations le firent exiler à 40 lieues de Paris par le gouvernement des Cent-Jours, mais lui valurent d’être appelé au poste de préfet de police à la rentrée de Louis XVIII (7 juillet 1815). Le jour même de son installation, il faisait fermer la Chambre des représentants. C’est lui qui interrogea, à leur arrivée dans la capitale, Labédoyère et le maréchal Ney ; mais il n’eut pas d’autre part au sort de ces deux illustres victimes des réactions. Une prétendue tentative d’empoisonnement sur la personne de l’empereur Alexandre l’ayant fait mander aux Tuileries, il plut au roi par ses manières affables, sa physionomie ouverte, la franchise de son caractère et la verve pétillante de sa conversation. Telle est 1'origine de l’étonnante fortune du duc Decazes. Dès ce moment, Louis XVIII voulut qu’il lui adressât directement ses rapports. Le 24 septembre il le nommait ministre de la police, en remplacement de Fouché. Il ne faisait rien sans le consulter ; toutes les résolutions du conseil étaient arrêtées d’avance dans leurs entretiens secrets. On s’est demandé lequel, du ministre ou du monarque, obéissait à l’influence de l’autre. Il serait difficile de le dire, et il faut s’en tenir aux résultats. La politique qu’ils suivirent est un système de modération assez habilement appliqué aux circonstances difficiles où l’on se trouvait, une sorte de moyen terme propre à défendre le trône contre la turbulence des ultra-royalistes et les attaques de l’opposition libérale. Battre le parti le plus fort en s’aidant du plus faible, il n’y avait là rien de bien neuf ni de bien solide. C’est l’expédient du Directoire ; il conduit à une impasse, mais il permet de vivre un peu, et c’est un grand point quand on se sent pressé par des menaces de mort. Au moment qui nous occupe, les ultra-royalistes étaient le plus grand danger. Ils avaient la presque unanimité dans la Chambre, et ils exaspéraient le pays par leurs fureurs réactionnaires. L’évasion de La Valette leur fournit une occasion d’accuser personnellement le ministre de la police ; ils ourdirent même contre lui un complot, resté assez obscur et connu sous le nom de conspiration du bord de l’eau. Leurs manœuvres amenèrent dans le Midi d’horribles excès. Les événements de Grenoble, survenus par contre-coup, nécessitèrent une répression, qui fut encore exagérée par les organes du gouvernement. La dissolution de la Chambre, prononcée le 5 septembre 1816, rendit le calme et la confiance à la nation. Les élections donnèrent un certain nombre de voix aux libéraux. Le cabinet en profita pour abolir la censure sur les écrits non périodiques et pour faire passer, le 5 février 1817, une loi qui modifiait le régime électoral dans un sens tout favorable à la classe moyenne, car elle abaissait le cens à 300 fr. Le parti libéral reçut un nouveau renfort aux élections de cette année. Le duc de Richelieu, président nominal du conseil, demandait des modifications à la loi du 5 février, dont les résultats étaient un sujet d’alarmes pour les puissances étrangères, avec lesquelles il traitait de l’évacuation du sol français. Il dut se retirer devant la fermeté du roi et de son favori. M, Decazes composa un nouveau ministère, plus favorable aux réformes accomplies et à celles que l’on méditait ; il y appela Gouvion-Saint-Cyr, le baron Louis, le général Dessoles, etc. : lui-même prenait le portefeuille de l’intérieur, après avoir supprimé celui de la police (1818). On abolit la censure et les lois d’exception sur la liberté individuelle. Une opposition royaliste se forme à la Chambre des pairs. Le

DÉCÉ

ministre ne peut pas la dissoudre comme il a fait de la Chambre introuvable, mais il la noie, si l’on peut s’exprimer ainsi, dans une fournée de soixante nouveaux pairs, la plupart choisis parmi les illustrations de l’empire (5 mars 1819). Cependant les élections, qui renouvelaient annuellement la Chambre des députés par cinquième, avaient fini par augmenter le nombre des libéraux dans une proportion inquiétante pour le pouvoir. « Encore un cinquième, disait-on, et ils auront la majorité. » C’était le résultat de la loi du 5 février : il fallait se hâter d’y apporter des modifications. La proposition en est faite au conseil par M. Decazes. Il ne peut la faire accepter à Gouvion-Saint-Cyr, à Dessoles et au baron Louis, qui se retirent ; il les remplace et prend la présidence du nouveau ministère (19 novembre 1819). Pendant qu’on s’occupait de la réforme de la loi électorale, l’attentat de Louvel vint frapper les esprits de stupeur. Jusque-là les ultra-royalistes s’étaient épuisés en efforts pour renverser le ministre favori, et ils s’étaient en vain unis à la gauche pour atteindre leur but. Aujourd’hui ils éclatent ; ils font à M. Decazes un procès de tendance ; l’un d’eux, Clausel de Coussergues, l’accuse même de complicité dans le meurtre du duc de Berry. M. de Sainte-Aulaire, son beau-père (il s’était remarié en 1818), le défendit avec énergie ; mais quelques jours après le ministre donna sa démission, que le roi, obsédé par sa famille, se vit contraint d’accepter. Il témoigna hautement ses regrets à son ministre. Déjà, en 1816, il l’avait créé comte ; il lui donna le titre de duc, celui de membre du conseil privé et l’ambassade de Londres. Le duc Decazes ne conserva ce poste que jusqu’à la chute du duc de Richelieu, qui 1'avait remplacé à la présidence du cabinet. Sous Charles X, il siégea à la Chambre des pairs, dont il était membre depuis 1818, et s’y fit remarquer par ses discours en faveur du jury, contre les projets de loi sur le sacrilège et le rétablissement du droit d’aînesse. Rallié à Louis-Philippe, il remplit, de 1834 à 1848, les fonctions de grand référendaire de la Chambre des pairs. L'agriculture et l’industrie se partagèrent ses loisirs. Il a fondé, dans le département de l’Aveyron, sous le nom de forges de Decazeville, un établissement métallurgique considérable, autour duquel s’est groupée une population de 4,000 âmes. S’il n a pas laissé la réputation d’un grand homme d’État, on ne peut lui refuser celle d’homme de bien, et la postérité lui tiendra compte de ses luttes courageuses contre une faction qui menaçait de replonger la France dans le chaos de l’ancien régime.

DECAZEVII.LE, ville de France (Aveyron), canton d’Aubin, arrond. et à 39 kilom. N.-É. de Villefranche, au centre d’une vallée fertile, sur un petit affluent du Lot ; pop. aggl. 3,616 hab. — pop. tôt. 7,105 hab. Cette cité industrielle doit son origine à des forges importantes fondées par le duc Decazes. La compagnie des mines de Decazeville et de Firmy, après avoir été longtemps prospère, a fait faillite. Une société nouvelle s’est rendue adjudicataire des mines et des usines le 31 janvier 1868, « et compte donner, dit M. Joanne, un nouvel essor aux industries de Decazeville, principalement à celle du charbon. Les houillères de ce district sont classées parmi les plus importantes de la France. La couche principale, celle de Lagrange, a 50 à 60 mètres de puissance ; elle s’exploite par galeries. La couche de Lavaïsse a 35 mètres de puissance et s’exploite à découvert. C’est une des plus belles exploitations de ce genre que 1 on connaisse. On compte à Decazeville et à Firmy 5 hauts fourneaux, 30 fours à pûddler, 12 fours à réchauffer, 6 marteaux-pilons, 8 trains de laminoirs, 3 machines soufflantes et une vingtaine de machines à vapeur. La force totale des machines employées dans l’usine est d’environ 12,000 chevaux ; la production moyenne en fonte brute est de 26,000 tonnes par an, dont 3,000 tonnes environ sont employées à la fonderie de première et de deuxième fusion, et 22,000 tonnes à la production des fers des différents échantillons du commerce. Le nombre des ouvriers est d’environ 3,000. Ils trouvent à Decazeville toutes les ressources qui peuvent être nécessaires au point de vue matériel, moral et religieux. Les maisons destinées à loger les ouvriers sont nombreuses. La commune et la compagnie entretiennent d’excellentes écoles gratuites de garçons et de filles. »

Cette localité se réduisait, il y a quelques années, à une simple grange qui donnait son nom à la vallée.

DECCAN, contrée de l’Indoustan. V. Decan.

DECE, empereur romain. V. Decius.

DÉCÉATES, peuplade de-la Gaule. V. DÉ CIATES.

DECEEALE, roidesDaces. Il éleva sa nation à un degré de gloire et de prospérité qu’elle n’avait pas encore atteint. Il vainquit et tua Appius Sabinus, gouverneur de Mœsie, puis battit Cornélius Fuscus, et parvint, sous le règne de Domition (89 ap. J.-C), à imposer un tribut aux maîtres du monde. MaisTrajan les en affranchit et le contraignit lui-même de recevoir la couronne de ses mains (103). Décébale ne demeurapaslongtemps soumis ; mais il fut vaincu de nouveau et se donna la mort (l 05).

EECE

C’est en l’honneur de la défaite des Daces que fut élevée la colonne Trajane. V. Dacie.

DÉCÉDÉ, ÉE (dé-sé-dé) part, passé du v. Décéder : Les ombres des bardes decédés l’entendent sur les flancs de Stimora. (Chateaub.)

— Substantiv. Personne décédée : On sonne pour un décédé. Napoléon, qui faisait tant de décédés, n’en aurait pas fini avec eux s’il leur eût laissé le choix de leur tombeau. (Chateaub.)

DÉCÉDER v. n. ou intr. (dé-sé-dé — du lat. decedere, s’en aller). Mourir de mort naturelle ; on ne le dit que des personnes : Il décéda tel jour. Il est décède à l’âge de quatrevingt-dix ans. Il ne suffit pas de .décéder pour obtenir quittance ; cette idée serait trop désespérante pour les pauvres créanciers. (E. About.)

— Gramm. Ce verbe ne se conjugue qu’avec l’auxiliaire être : Il est décédé à l’âge de quatre-vingts ans.

— Antonymes. Naître, ressusciter. DÉCEINDRE v. a. ou tr. (dé-sain-dre du préf. , et de ceindre. Se conjugue comme ceindre). Oter la ceinture à : Déceindre un enfant. Peu usité, il Oter, détacher de sa ceinture : Déceindre son épée.

Se déceindre v. pr. Être, devenir déceint : Votre épée se déceint.

— Oter sa ceinture : Déceignez-vous. DÉCEINT, EINTE (dé-saint, ain-te) part.

passé du v. Déceindre. Qui a ôté sa ceinture ; a qui on a ôté sa ceinture : Dès que je fus déceint, je respirai plus librement.

DÉCELÉ, ÉE (dé-se-lé) part, passé du v. Déceler. Dévoilé : Un crime décelé. Un conspirateur DÉCELÉ.

DÉCÈLEMENT s. m. (dé-sè-le-man — rad. déceler). Action de déceler ; résultat de cette action : Le décèlement d’un complot.

DÉCELER v. a. ou tr. (dé-se-lô — du préf. , et de celer. Change l’avant-dernier e en è ouvert devant une syllabe muette : Je décèle, je décèlerai, je décèlerais). Faire connaître la retraite de : Déceler un voleur. Partons plus bas, mes sœurs. Ciel ! si quelque infl-Ecoutant nos discours, nous allait déceler ! [dele,

Eacike. Mes frères, leur dit-il, ne me décelez pas : Je vous enseignerai les patis les plus gras.

La Fontaine.

11 Faire connaître l’existence ou la présence de : La vue des plantes marines décèle au pilote le voisinage de la terre. Vois sur le vieux sérail que ces hauts murs décèlent CeDt coupoles d’étain qui dans l’air étincèllent Comme des casques de géants.

V. Hugo.

— Fig. Faire connaître la nature, le caractère de : Nous avons beau nous observer, nous contraindre, il y a toujours dans nos manières, dans notre maintien, quelque chose qui nous décèle. (Balz.)

Sa nature me plaît et décèle une amante.

A. CnêNiËK.

H Dévoiler, déclarer : Ils confessent leur crime, et n’osent déceler le sien. (Vaugelas.) Il Prouver, démontrer ; être l’indice de : Mélange du sang allemand et du sang français, le peuple anglais décèle de toutes parts sa double origine. (Chateaub.) La rancune décèle l’avilissement de l’âme. (Mme Monmarson.) L’envie décèle la médiocrité. (Lévis.) La jalousie littéraire décèle toujours un côté inférieur..(Beauchène.)

Se déceler v. pr. Être décelé ; se faire connaître, se trahir : Son caractère s’est enfin décelé. (Acad.) L’avancement réel de l’esprit humain se décèle jusque dans ses égarements. (Turgot.) Toute affection finit par se déceler. (Duclos.)

La jalousie éclaire et l’amour se décèle.

Voltaire. Un menteur qui n’a pas de mémoire

Se décèle d’abord

Destouches.

— Réciproq. Se découvrir, se dévoiler mutuellement : Ils se décèlent et se ruinent les uns les autres. (La Bruy.)

— Véner. Quitter sa retraite, en parlant du cerf.

— Syn. Déceler, découvrir, dévoiler, révéler. Décelerj c’est faire deviner, amener indirectement à connaître ce qu’une personne mettait tous ses soins à tenir caché. Découvrir, c’est ôter ce qui empêchait de voir, rendre visible ce qui échappait aux regards, quelle que soit la nature de l’obstacle écarté. Dévoiler, c’est écarter le voile qui cachait quelque chose, rendre tout à fait apparent ce qui n’était aperçu que d’une manière confuse et souvent erronée. Enfin, révéler se dit des choses secrètes ou de celles qui échappent à. la raison humaine par leur élévation même : on révèle une conspiration ; il est bien rare qu’un prêtre révèle les aveux d’un pénitent ; c’est par la révélation que nous connaissons les mystères.

DÉCELEUR, EUSE s. (dé-se-leur, eu-zarad. déceler). Personne qui décèle : Le prix d’argent promis au déceleur. (Amyot.)

DÉCÉL1E (Decelium), ville de la Grèce ancienne, dans l’Attique, à 20 kilom. N. d’Athènes, près des sources du Céphise. C’était l’une des douze cités de la confédération ionienne. Les Spartiates s’y fortifièrent peu-,

DECE

dant la guerre du Péloponèse. Sophocle y avait son tombeau. Quelques murs ruinés, près du petit village deTatoi, sur une colline circulaire et isolée, voilà tout ce qui reste de cette fameuse position. Son origine est historique. Ce fut dans l’année 413 av. J.-C, la dix-neuvième de la guerre du Péloponèse, que cette montagne fut fortifiée par les Lacédémoniens, d’après les conseils perfides d’Alcibiade. Depuis ce moment, ils purent hiverner sur la frontière athénienne, ravager les meilleures terres de l’Attique et y puiser des ressources.

Décem (dé-sèmm — mot lat. qui signifie dix). Préfixe qui indique un nombre de dix.

DECEMBRA1LLARDS. Sous cette appellation pittoresque on désignait, de 1819 ù 1S51, les membres de la Société bonapartiste du Dix-Décembre (date de l’élection du président). On les nommait ainsi parce qu’en effet ils braillaient beaucoup. C’était même leur unique occupation. La plupart étaient de vigoureux gaillards, de solides fainéants dont 1 enthousiasme était soldé par la société à laquelle ils appartenaient, et dont la mission politique et sociale était de s’époumonner eu l’honneur du président de la République, de se trouver sur son passage pour vociférer des. vivat chaleureux. Il y en avait toujours une escouade de planton à la grille de l’Élysée, guettant les sorties du prince. D’autres se portaient aux gares pour l’accueillir bruyamment quand il arrivait de quelque voyage. Ils étaient généralement armé^ de respectables gourdins, et, comme la police tolérait maternellement leurs équipées, ils ne se faisaient pas faute, quand ils étaient en force, de maltraiter les citoyens qui se refusaient à pousser les mêmes acclamations qu’eux. Le décembruillard était à cette époque-un type, une actualité qui défrayait le journalisme et la caricature. On les nommait aussi ratapoils, et quelquefois décembriseurs.

DÉCEMBRE s. m. (dé-san-bre — lat. december, de decem, dix). Dernier mois de l’année, ainsi nommé parce qu’il était le dixième de l’année romaine : Le mois de décembre. Le premier de décembre. Le îcr décembre. Cela arriva en décembre. Quand on est une fois rangé à la campagne, les mois de novembre et de décembre n’y sont pas difficiles à passer. (Mmo de Sév.)

Le centième décembre a les plaines ternies

Et le centième avril les.a peintes de ileurs.

Depuis que parmi nous leurs brutales manies Ne causent que des pleurs.

MALHERBE.

— Poétiq. Saison d’hiver ’ : Mais qui fait enfler la Sambre Sous les Gémeaux effrayés ? Des froids torrents de décembre Les champs partout sont noyés.

Boileau.

— Epithètes. Froid, glacial, glacé, triste, morne, sombre, brumeux, nébuleux, nuageux, neigeux, rigoureux, paresseux.

— Encycl. Chronol. Dans le premier calendrier romain, qui commençait au mois de mars, le dixième mois s’appelait naturellement décembre, et il conserva ce nom lorsque, par l’intercalation de deux autres mois, il passa au douzième rang.

. Comme on avait donné à deux mois les noms de Jules César et d’Auguste (juillet, août), l’empereur Commod.s fît donner celui d’Amazone au mois de décembre, en l’honneur d’une dame romaine dont il possédait, dans un anneau, le portrait représenté en amo zone. Mais cette galante dénomination ne survécut point à celui qui l’avait imposée.

Vers le 21 ou le 22 décembre, le soleil entre dans le signe du Capricorne et l’hiver commence. C’est le jour le plus court de l’année. En décembre, à Paris, la température moyenne est de 3°,53, et la moyenne hauteur barométrique est de 7551»°>,7l.

— Econ. rur. Pendant ce mois, les travaux de la culture proprement dite sont interrompus ; le cultivateur doit profiter de ce chômage pour s’appliquer spécialement aux choses de l’intérieur. C’est le moment d’effectuer le battage des grains. Dans tout le midi de la Franco et dans le sud-ouest jusqu’à la Loire, on bat immédiatement après la moisson. Cette pratique, à côté d’avantages incontestables, présente des inconvénients très-sérieux. Si, d’une part, le cultivateur y trouve le moyen de mettre plus sûrement sa récolte à l’abri et do savoir tout de suite la quantité do grains dont il dispose, de manière à pouvoir profiter d’une hausse momentanée ; de l’autre, il perd un temps précieux, se prive pour l’hiver de travaux importants, et diminue notablement la qualité de la paille, qui vaut d’autant moins pour la nourriture des animaux qu’elle est plus anciennement battue. Nous pensons donc que le battage doit s’effectuer de préférence dans les mois d’hiver, et surtout dans les mois do décembre et de janvier.

Par les loisirs qu’il laisse au cultivateur, et par la place qu’il occupe dans l’ordre des mois de 1 année, décembre est l’époque fixée naturellement pour la clôture des comptes de l’année courante. Il serait très-utile de faire en ce moment l’inventaire. L’agriculture, comme toute autre branche de 1 industrie, devrait être soumise à une comptabilité régulière. Il n’en est pas malheureusement ainsi : bien peu de cultivateurs français ont