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teur de 1''Imitation (liv. III), qui n’a été que trop exaucé. On sait que jusque présent l’érudition est restée impuissante et fa science ne peut déterminer quel fut le véritable auteur de cet important monument de la foi mystique du moyen âge. L’humilité, l’abnégation de lapersonne, le renoncement, l’oubli du moi, sont les caractères dominants du mysticisme béat de Y Imitation. S’absorber en Dieu, s’anéantir pour Dieu, substituer la volonté de Dieu, des supérieurs ou même du prochain à la sienne, tel est l’idéal sans cesse proposé par l’écrivain anonyme. Il n’est donc pas étonnant qu’en composant son livre il se soit lui-même mis de côté et ait souhaité de rester inconnu à jamais. Mais l’expression de cette humilité chrétienne est d’une concision vraiment frappante, et il est impossible de dire plus en moins de mots. On pourrait commenter cette belle parole par un grand nombre dé passages tirés du même ouvrage. Par exemple au livre Ier, chap. n, nous trouvons ces lignes : ■ Si vous voulez que ce que vous apprenez et ce que vous savez vous soit utile, prenez plaisir à être inconnu, et à n’être compté pour rien dans le monde... » C’est le sens de toutes les prières qui terminent chaque chapitre (liv. II, chap. xi) : « Aidezmoi, Seigneur, à me renoncer en tout et à mourir incessamment à moi-même. Ne souf. frez pas que mon cœur soit à moi, puisque vous ne me l’avez donné que pour être tout à vous (liv. III, chap. ix). » —« La gloire est votre partage, et je veux vous la donner tout entière ; la confusion est mon partage, et je veux l’accepter de votre main, heureux si, vivant d’une vie humble et cachée, je ne cherche qu’à m’effacer aux yeux du monde pour m’établir uniquement dans votre cœur. » Grands et beaux sentiments, qui témoignent de la noblesse et de la pureté native du cœur humain ; mais idées fausses, dangereuses, malsaines, qui détruiraient toute société si elles étaient pratiquées, et qui feraient de l’humanité une grande famille de malades, d’eunuques, d’hallucinés, parmi lesquels on compterait peut-être beaucoup de martyrs, jamais un héros.

On emploie en littérature ces mots : Da mini nesari, pour exprimer la vérité impersonnelle, le désir désintéressé d’être utile, l’abnégation de soi, le renoncement à la vanité d auteur, etc.

DAMILAVILLE (Etienne-Noël), littérateur français, né vers 1721, mort en 1768. Il était garde du corps lorsqu’il abandonna, en 1741, la carrière des armes pour devenir premier commis au bureau du vingtième. Grâce aux privilèges de sa place, il pouvait envoyer francs de port des paquets et des lettres. Ayant fait passer de cette façon différents paquets à Voltaire, il entra en relations avec le célèbre philosophe (1760), eut avec lui une correspondance suivie, devint son ami, et se lia par son intermédiaire avec Diderot, d’Alembert et les hommes les plus distingués du temps. Homme médiocre, sans idées à lui et de peu d’instruction, il devint, selon l’expression de d’Holbach, le gobe-mouches de la philosophie. Il composa pour l’Encyclopédie l’article vingtième, qu’il signa du nom de Boulanger, et publia, en 1767, sous le titre de l’Honnêteté théologique, un pamphlet contre la condamnation du Bélisaire de Marmontel. Damilaville était un ardent ennemi du christianisme. Si l’on en croit Voltaire et La Harpe, il fut l’auteur du Christianisme dévoilé ou Examen des principes et des effets de la religion chrétienne (Londres, 1756, in-8o), qui passa pour un ouvrage posthume de Boulanger, et qui, d’après certains bibliographes, serait l’œuvre de d’Holbach. Pendant sa dernière et longue maladie, Damilaville fut entouré d’illustres et nombreux amis. Voltaire, qui avait pour lui un véritable attachement, et qui l’appelle avec beaucoup trop de bienveillance un de nos plus savants écrivains, publia sous son nom, après sa mort, des Eclaircissements historiques, dans lesquels il prend à partie Nonotte, qui avait critiqué son livre des Mœurs et de l’esprit des nations.

DAMINI ou DAMINO (Pietro), peintre ita. lien, né à Castelfranco en 1592, mort à Venise en 1631. Après avoir appris de Novelli les

F ramiers éléments de son art, il se forma par étude des œuvres des maîtres, développa son imagination par la lecture des poètes, et exécuta, à l’âge de vingt ans, dans le dôme de Padoue, des peintures qui lui firent aussitôt une réputation. Damini enrichit successivement Trévise, Vicence, Venise, Crema, Chiozza, etc., d’œuvres remarquables, et fut emporté par la peste à l’âge de trente-neuf ans. Les tableaux de ce peintre se distinguent par la grâce du style, mais son coloris est un peu cru et manque souvent d’harmonie. Les

flus estimées de ses peintures sont, à Padoue : Apparition du Christ à Madeleine ; une Ascension ; un Miracle de saint Antoine ; le Massacre des saints Innocents ; le Christ donnant les clefs à saint Pierre ; Saint Dominique ressuscitant une jeune fille noyée ; le Bienheureux Simon Stock, à Santa-Maria de Castelfranco, et Saint François recevant les stigmates, à Vicence. — Son frère Giovanni Damini, et sa sœur Damina, peignirent avec succès, surtout en miniature.

DAMINOIS (Angélique-Adèle Huvey, dame), femme de lettres française, née à Clermont (Oise) en 17U5. Elle a écrit, en assez bon style, un certain nombre de romans, dont les

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principaux sont : Maria (1819, 2 vol.) ; Alfred et Zaïda (1821, 3 vol.) ; Mareslca et Oscar (1823, 4 vol.) ; Lydie ou la Créole (1824, ■* vol.) ; Charles ou le Filsna urel (1825, 4 vol.) ; Alaîs ou la Vierge de Ténédos (1S26) ; Une Ame d’enfer (1828), etc. On lui doit en outre : Mes Souvenirs ou Choix d’anecdotes (1827, 2 vol.) ; le Cloître au xixe siècle (1836), et un vaudeville, la Chasse au renard (1823), en collaboration avec M. Vilain de Saint-Hilaire. Enfin, Mme Daminois a pris en main la cause de l’émancipation des femmes, dont elle a revendiqué les droits, soit dans des articles, . soit dans des cours faits à l’Athénée des Arts.

DAMIRON (Nicolas), médecin français, né a Belleville (Rhône) en 1785, mort à Paris en 1832. Reçu docteur à Paris en 1805, il entra dans le service médical des armées, fit les campagnes d’Allemagne et de Russie, fut fait prisonnier à Wilna (1813). Rendu a. la liberté l’année suivante, il assista à la bataille de Waterloo. Mis à l’écart après 1815, il fut, quatre ans plus tard, attaché au Valde-Gràce en qualité de médecin adjoint. Outre un grand nombre d’articles dans la Revue encyclopédir/ue et dans divçrs journaux de médecine, Damiron a publié un Mémoire sur la variole, dans lequel il adopte le système de la cautérisation, proposé par Bretonneau, de Tours.

DAMIRON (Jean-Philibert), philosophe français, né à Belleville (Rhône) en 1794, mort à Paris en 1862, frère du précédent. Il termina avec distinction, au lycée Charlemagne, ses études, qu’il avait commencées à Villefranche, et fut admis à l’École normale en 1813, un an avant Jouffroy ; M. Cousin y professait déjà. Ce jeune homme conçut, pour le chef futur de l’école éclecT tique et pour son enseignement, une estime qui. ne s’est pas démentie, et dont il fut d’ailleurs récompensé, car il doit à son dévouement à l’éclectisme la notoriété qu’il a acquise. Au sortir de l’École normale, il fut envoyé comme régent de seconde au collège de Falaise. Il obtint bientôt après une chaire de rhétorique à Périgueux, puis celle de philosophie au lycée d’Angers. Après avoir végété cinq ans en province, il fut enfin appelé au collège Bourbon en qualité de professeur de philosophie, puis successivement au lycée Charlemagne et au lycée Louis-le-Grand. Il dut à ses tendances libérales une réputation d’écrivain remarquable. Dès 824, il avait concouru avec Jouffroy à la fondation du journal le Globe. En 1827, il s’était également affilié à la société : Aide-toi, le ciel t’aidera. Cette circonstance ne fut pas étrangère à son avancement. Enfin, en 1S28, la réunion en un volume in-8" des articles publiés par lui dans le Globe, volume qu’il intitula ; Essai sur l’histoire de la philosophie en France au xixe siècle, acheva de le mettre en évidence. Cet essai restera son meilleur titre littéraire. Ce n’est pas une œuvre originale ; l’auteur se borne à analyser les doctrines d’autrui avec intelligence, mais sans éclat ; son admiration pour l’éclectisme et son chef et le soin qu’il mit à faire ressortir leurs idées étaient cependant, chez M. Damiron, l’indice d’un esprit large, tolérant, et d’une indépendance que le danger de déplaire au pouvoir n’effrayait point. Il en fut récompensé deux ans plus tard ; la révolution de Juillet ayant amené ses amis au pouvoir, il devint maître de conférences à l’École normale. La faveur dont il était l’objet aurait peut-être dû s’arrêter là ; mais l’honorabilité de sa vie, jointe a son caractère inoffensif, le désignait d’avance à de plus hautes fonctions dans l’enseignement. Il fut nommé professeur adjoint, puis titulaire, de la chaire de philosophie de la Faculté des lettres de Paris. Désormais sa carrière était faite et il jouissait d’une autorité respectable. Elle lui promettait de nouveaux succès. D’après l’ancienne méthode des jésuites, les traités élémentaires de philosophie en usage dans l’Université étaient rédigés en latin. On cherchait par ce "moyen pratique à rendre la langue latine plus familière à la jeunesse des écoles. Cette méthode avait fait son temps. On venait de décider que désormais la philosophie serait enseignée en français. M. Damiron se chargea d’écrire un précis, qui obtint l’assentiment du conseil supérieur de l’Université. Ce précis, appelé Cours complet de philosophie, eut deux éditions en quelques années. Nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1833, Damiron remplaça Destutt de Tracy à l’Académie des sciences morales eu 1836. Bientôt la publication des Nouveaux mélanges philosophiques de Jouffroy (1842) lui valut une notoriété qu’il n’avait pas encore obtenue hors de renseignement.

Jouffroy, on le sait, avait un esprit’libre, qui ne respectait guère -les nécessités du moment. Associé aux doctrines de l’école éclectique, il en.était la gloire la plus pure. Mais, à cette époque, placée entre deux feux, cette école avait à se défendre à la fois contre les utopistes de l’école révolutionnaire et l’animosité plus redoutable du clergé catholique et de 1a presse légitimiste. La publication complète des Nouveaux mélanges de Jouffroy, professeur de l’Université, aurait pu soulever des tempêtes. Le professorat était solidaire d’opinions écloses dans son sein. M. Damiron, cédant à des conseils venus de haut, crut devoir l’aire, dans la prose de Jouffroy, des changements et de nombreuses coupures.

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L’incident donna lieu fe une polémique violente, pendant laquelle Pierre Leroux mit au jour un livre intitulé : J)e la mutilation des ■manuscrits de M. Jouffroy (1843, in-8o). Ce fut pour M. Damiron une époque pénible à traverser. Du resLe, la lutte ne l’effrayait pas plus que le travail.

En 1848, le général Cavaignac ayant demandé à l’Académie des sciences morales une série de petits traités sur les questions sociales pendantes, M. Damiron accepta une partie de la tâche, et publia, en 1849, un Traité de la Providence (in-18), et, un an plus tard, un Appendice au Traité de la Providence (in-18 également). Depuis, il a édité encore divers travaux, parmi lesquels il importe de distinguer ses Mémoires sur les philosophes du xvme siècle, dans lesquels il donne des notices sur d’Holbach (1851, in-8o), Diderot (1852, in-8o), Helvétius (1853, in-8<>), d’Alembert (1854, in-8o), Saint-Lambert (1855, in-8o), réunies en 2 vol. in-8<> (1857) sous le titre de : Mémoires pour servir à l’histoire de la philosophie du xvme siècle. On possède en outre de lui des rapports sur différents sujets de philosophie et de morale, écrits à différentes époques, et des articles réunis sous le titre de : Souvenirs de vingt ans d’enseignement d la Faculté des lettres de Paris (1859) ; enfin. Conseils adressés à des enfants d’ouvriers et à leurs familles (iS6i). Le il janvier 1862, Damiron mourut subitement en rentrant chez lui, après avoir fait, le jour même, une lecture sur Condillac à l’Académie des sciences morales et politiques.

Eclectique par tempérament et par insuffisance ou manque d’initiative, M. Damiron a évité même d’affirmer ce qu’affirme l’éclectisme. Il se. contente de prendre pour programme ces paroles de M. Cousin : » Notre siècle ne sait de la philosophie que le petit nombre de vérités qui ont passé dans le sens commun et qui sont devenues des maximes populaires et triviales. Encore ne les sait-il pas scientifiquement et comme vérités démontrées, mais seulement comme vérités convenues et généralement admises. » Il s’est appliqué à démontrer ces vérités d’une façon scientifique pour l’enseignement. En général, il explique, commente, précise ou raconte. Cette.tâche modeste suffisait à son ambition. Il ne possédait pas non plus l’imagination colorée et la facilité des maîtres de l’école dont il suivait la méthode. Il y a dans ses livres quelque chose de pénible et de heurté, qui laisse voir un effort persévérant et souvent infructueux. M. Damiron suppléait à des qualités plus brillantes par une assiduité continue et des vertus personnelles qui lui ont concilié l’estime de ses élèves et de ceux qui l’ont connu.

Le Grand Dictionnaire doit beaucoup à M. Damiron ; son nom s’y trouve très-souvent cité. Disons donc en terminant, et ce sera justice, que cet homme à saines idées, qui vivait à une époque de professorat, eut le grand défaut d’être timide et modeste à l’excès et de ne posséder aucun talent d’élocution.

DAMIS s. m. (da-miss). Entom. Genre d’insectes lépidoptères diurnes, formé aux dépens des érycines, et comprenant trois espèces qui habitent la Nouvelle-Guinée.

DAMIS, historien grec du i« siècle de notre ère. Il habitait la nouvelle Ninive lorsque Apollonius de Tyane se rendit dans cette ville. Étant entré en relation avec le célèbre thaumaturge, il le suivit dans ses voyages pendant de longues années, et laissa sur la vie, la doctrine et les miracles do son maître des mémoires dont Philostrate s’est servi pour écrire l’histoire d’Apollonius.

DAMITE s. f. (da-mi-te). Comm. Sorte de toile de coton.

DAMIUM s. m. (da-mi-omm — rad. Damia, nom myth.). Mythol. Sacrifice que l’on faisait à Rome à la déesse Damia.

DAMJANICS, général hongrois. V. Damianics.

DAM-KANE-OUALLA s. m. (damm-ka-neoual-la). Nom donné à certains pénitents ou fakirs indiens.

— Encycl. Les dam-kane-oualtas passent leur temps à compter leurs inspirations, cherchant à en réduire le nombre de plus en plus, jusqu’à ce qu’enfin la nature s’y refuse. Les Indous croient qu’ils trouvent ainsi le moyen de prolonger leur vie bien au delà de son terme ordinaire. Ces misérables fanatiques s’habituent à une abstinence telle, qu’une poignée de graines de maïs rôti leur suffit pour une journée. Ils finissent ainsi par rendre leur constitution presque semblable à celle des animaux à sang froid ; les transitions les plus brusques en température n’occasionnent jamais chez eux de congestion

sur aucun organe. Ainsi que cela a lieu chez les reptiles, le froid ne fait que les engourdir et le soleil les ranime.

DAMM ou ALT-DAMM, ville de Prusse, prov. de Poméranie, régence et à 6 kilom. Ë. de Stettin, cercle de Randow, à l’embouchure de la Plceue, dans le lac de Damra ; 3,802 hab. Pêche ; fabrication de toiles.

DAMM ou NEU-DAMM, ville de Prusse, régence de Francfort, cercle de Kcenigsberg ; 3,350 hab. Elle est entourée de murs et de fossés, et ses habitants se livrent à la fabrication du drap, des étoffes de laine et de la bonneterie.


DAMM (lac de). V. DammSCHE-Seb

DAMM (Christian-Tobie), hellé is-te et théologien protestant, né à Geitiiayu, près de Lei, zig, en 1699, mort en 1778. Nommé successivement prorectjur (1730) et recteur

(1742) du gymnase de Berlin, il dut se démettre de ses fonctions en 1763, parce qu’il était soupçonné de socinianisine. On a de lui : Novum texicon grsseum etyrnologictim et reale (17G5, in-4») ; Discours de Cicéron pour lloscius (1734, in-8o) ; le Vestibulum de Couienius en grec et en allemand (1781, in-S") ; Jniroductionà la mythologie grecque et latine (1786, in-8o, en hollandais) ; le Nouveau Testament (Berlin, 1764-1765, 3 vol. in-4o) ; Traduction en prose d’une partie des Odes de Pindare (Berlin et Leipzig, 1769-1771, 4 vol. in-8o), avec des noies utiles à consulter ; Introduction à l’histoire de la Fable et à la théodicée de l’ancien monde grec et rô7>iain (Berlin, 1763) ; Lexicon homericum et pindaricum (Berlin, 1766) ; Delà foi historique (IT.2) ; Observations sur la religion (1773), etc.

DAMMAFIRN. V. Dammastock.

DAMMARA s. m. (damm-imi-ra, — du malais dammar, même sens). Bot. Genre d’arbres, île l : i famille des conifères, tribu di’S nbiétinées, renfermant environ six espèces : « Le DAMMARA austral est un arbre gigantesque. On dit aussi dammar et dammÀrk. Il Syu. d’ENGKLHARBiE et de marionye. il Résine extraite du dammara.

— Encycl. On connaît dans le commerce plusieurs sortes de résines de dammara ou gommes dammar, comme on les appelle quelquefois : toutes sont euipto3, >'es presque exclusivement à la fabrication des vernis. Eiles sont importées en Europe par les Anglais, les Hollandais et les Portugais.

La plus n’punduede ces résines, celle qu’on désigne le plus ordinairement sous le nom de dammara, sans y joindre aucune autre dénomination, a été longtemps atttribuée, comme les autres, à une conifère du genre dammara ; mats M, Gnibourt a démontré qu’elle est produite |>ar un arbre que l’on u cru appartenir à la famille des anonacées (Yanona selanica D. C), mais qui appartient plutôt à celle des juglmidées. Elle est en masses de couleur variable, dures, difficiles à briser, à cussnru brillante, et douées d’un goût spécial qui rappelle celui de la térébenthine. C’est l’espèce dont l’origine est la moins connue.

Le dammar puti ou dammar battu est produit par une plante-de la famille des abiétinées, le dammara alba (Ruinph.) ou dammara orientalis (Lamb.). C’est un arbre qui atteint, dans les lies de l’archipel maluisieii, des dimensions très-grandes et qui se distingue facilementdes autres végétaux conifères par les caraeteressuivants.il estdioïque" ; les fleurs femelles ont la grosseur d’une orange et ressemblent assez aux cônes du cèdre ; elles sont beaucoup plus nombreuses sur les arbres qui les portent que les fleurs mâles sur les arbres mâles. Les chutons stumiuifères sont de très-petits cônes cylindriques. Dans la fleur femelle, les ovules sont isolés et renversés à la base de chaque écaille qui, à maturité, se détache de l’axe. Les fruits sont couverts d’une membrane coriace, détendant des deux côtés en forme d’ailes. Les feuilles sont planes, coriaces, isolées, persistantes, longues deom, io environ, larges de 0>n,02, sessiles et pointues aux deux extrémités. Au printemps, ces arbres luisseutsuinter, par les fissures deleurécoree, une résine visqueuse et transparente, qui acquiert bientôt une grande dureté à l’air. Cette résine devient peu à peu ambrée et ressemble alors à l’ambre jaune ’-t au copal dur. Pub, vieillissant encore, elle finit pur se fendiller et devenir presque friable. Elle brûle au, feu et ne se dissout que partiellement dans l’alcool. Pour la transformer en vernis, elle doit être chauffée en vases clos jusqu’à une température élevée, déterminée empiriquement : elle est alors devenue soluble, ainsi que cela s’observe pour certains copals. Elle est peu soluble dans l’essence de térébenthine, beaucoup plus dans l’éiher. Ces solutions de dammara, non additionnées d’autres résines, ne donnent que des vernis mous et sans consistance. Son nom de dammara puti, emprunté au malais, signifie résine blanche ; il lui a été donné à cause de sa transparence et de sou manque de coloration, lorsqu’elle est fraîche ; celui de dammara battu veut dire résine pierre dans le même idiome ; il indique sa dureté.

Le dummara austral est une résine fournie par le dammara austrnlis (Lamb.), arbre gigantesque de la Nouvelle-Zélande, nommé

pur les habitants kuuri et fournissant un bois très-recherché pour une foule d’usages, notamment pour les mâts de vaisseau, il laisse suinter cette résine avec une telle abondance, qu’il n’est pas rare d’en trouver des masses dont le poids atteint 7 ou 8 kilogr. Ces masses sont blanches ou colorées en jaune et plus ou inoins irisées ; elles se recouvrent, un bout d’un certain temps, par la dessiccation, d’une croûte blanche et terreuse cachant une seconda couche transparente, tandis que l’intérieur est généralement opaque. Cette résine, nommée vare par les indigènes et kouri resin ou eûtodee gum par les Anglais, a une grande solidité et n’est jamais tout à fuit durcie pur son contact avec l’air ; elle a une cassure éclaluute, et sa dureté est telle qu’on l’entame difficilement avec une pointe u ucier. La chaicur la ramollit et lui fait exhaler une odeur sau-