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DELT DELU DÉLU DÉLU

— Anat. Muscle, deltoïde, ou substantiv. deltoïde, Muscle attaché supérieurement à la partie externe de la clavicule, et dont la forme est triangulaire.

— s. « l. pi. Tribu de lépidoptères nocturnes, comprenant les genres dont les ailes, à l’état de repos, forment avec le corselet une sorte de delta.

— Encycl. Anat. Le muscle deltoïde, ainsi nommé à cause do sa forme, comparable a celle du delta grec renversé, occupe le moignon de l’épaule et cache sous son épaisseur 1 articulation scapulo-humérale en avant, en arrière et en dénors. Chaussier l’avait appelé le muscle sous-acromio-humôral, et Dumas sousaeromio-elavi-huméral. La longueur de cas

dénominations les a fait abandonner, malgré leur exactitude anatomique. Le deltoïde s’insère d’une part à toute la longueur du bord postérieur de l’épine du scapulum, au bord externe de l’acromion et au tiers externe du bord antérieur de la clavicule ; d’autre part, à cette rainure angulaire qu’on remarque à la partie moyenne et externe de l’humérus qui porte, pour ce motif, le nom d’empreinte deltoïdienne. Comme on le voit, les deux muscles deltoïde et trapèze se trouvent avoir les mêmes insertions scapulo-claviculaires, et ils semblent ne faire qu’un seul et même muscle, divisé par une intersection osseuse. Les fibres contractiles du deltoïde, étalées supérieurement et fixées à plusieurs lames aponévrotiques, convergent les unes vers les autres, à mesure qu’elles descendent la long du bras, et s’attachent à l’empreinte deltoïdienne au moyen de trois tendons distincts, quoique contigus. Le deltoïde est recouvert par la peau, le muscle peaucier et la

fiartie supérieure de l’aponévrose brachiale. 1 recouvre l’articulation de l’épaule, dont il est séparé par une lameaponévrotique. C’est au niveau de son attache inférieure qu’on applique ordinairement les cautères.

Le deltoïde, contenu dans une gaîne apohévrotique propre, est généralement composé de quinze à vingt faisceaux charnus, distincts, étalés en haut, ramassés en bas sur eux-mêmes, et séparés les uns des autres par des prolongements cellulo-lïbreux. Quelquefois même il se divise en trois portions distinctes : une antérieure ou claviculaire, qui, lorsqu’elle se contracte, élève l’humérus et le porte on avant ; une postérieure ou épineuse, qui élève l’humérus et le porte en arrière ; enfin une portion moyenne.ou acromiale, qui élève directement le bras et le porte en abduction. Lorsque ce membre est fixé, par exemple dans 1 action de grimper, l’épaule devient le point mobile. Mais c’est surtout dans l’escrime à l’épée que son action est considérable ; on sait, en effet, que chez les commençants, le deltoïde est le muscle qui se fatigue et se contracte le plus rapidement. Il en résulte que, pour fixer le bras en avant, les muscles du cou interviennent pour soutenir le moignon de l’épaule. La contraction brusque et violente du deltoïde a quelquefois suffi pour amener une luxation scapulo-humérale.

— Entom. Les deltoïdes forment un groupe de petits papillons dont la place dans la série des insectes lépidoptères est assez difficile à préciser. On les a réunis tantôt aux phalénîens ou géomètres, tantôt aux noctueliens, aux pyraiiens ou aux microlépidoptères. De nos jours, on en fait un groupe à part dont la place est entre les noctueliens et les pyraiiens. Ce sont des papillons à antennes longues, minces, cylindriques, pubeseentes, ciliées ou pectinées chez les maies, garnies de poils et pouvant être renflées dans une certaine partie de leur longueur chez les femelles ; à palpes labiales seules visibles, comprimées, dépassant toujours la tête, ayant le deuxième article long, le troisième distinct, mais participant da la nature du second, avec lequel il est parfois soudé ; à corselet court, arrondi, couvert d’écaillés ou de pdîls ; a ailes larges, minces, peu squameuses, les antérieures ne se recouvrant jamais entre elles, marquées touvent des mêmes lignes et taches que celles des noctueliens, les postérieures bien développées, sans plis ni dessins. Les chenilles, sillonnées d’incisions profondes, à trapézoïdaux souvent verruqueux et pilifères, ont quatorze ou seize pattes, dont six écailleuses et anales constantes, six à huit ventrales. Elles vivent solitaires sur les plantes basses ou sur les arbres, sans jamais être enfermées dans des fourreaux ou dans l’intérieur des feuilles. Les chrysalides, mutiques, rases, ont les anneaux abdominaux libres, coniques, terminés par des épines ou des crochets. Elles se tiennent dans des coques âlèes entre les feuilles ou dans la terre.

Les deltoïdes sont des insectes de couleur sombre ; ils éclosent ordinairement en été ou au printemps, et habitent les endroits ombragés. Ils se tiennent fixés à la surface des feuilles et y demeurent pendant tout le jour dans une immobilité complète, à moins qu’ils ne soient effrayés. Leur vol est vif et rapide, mais de peu de durée. Au repos, les antennes sont repliées et couchées contre le corps ; les ailes antérieures, étroitement appliquées et très-peuinclinées, comme chez les phaléniens, ne sont ni étendues comme chez ces derniers, ni croisées comme chez les noctueliens : elles sont seulement rapprochées par leur bord interne, en sorte que l’insecte ainsi replié a la forme de la lettre delta (A), d’où le nom da

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deltoïdes donné à tout le groupe. Au coucher du soleil, ces animaux commencent à voler et à chercher leur nourriture. On les voit alors voltiger dans les allées des bois ou se rassembler en essaims autour des plantes qui nourrissent leurs chenilles. Les feux et les lumières les attirent comme les autres nocturnes, et même plus fréquemment. Les chenilles de cette tribu sont peu’connues : nous citerons seulement celles de l’herminia et de I’hypena. Les premières ont seize pattes, sont très-lentes et passent leur vie cachées sous les feuilles sèches dans les endroits humides ; les secondes manquent presque entièrement de la première paire de pattes ventrales ; elles sont très-vives, et se tiennent généralement groupées en assez grand nombre sur la même touffe de plantes.

La tribu des deltoïdes renferme, d’après M. Guéuée, 33 genres, qu’il subdivise en 131 espèces propres à l’Europe, à l’Amérique, à l’Asie et à l’Afrique. Nous citerons les genres aglosse, botys, herminje et hypsëne.

DELTOÏDIEN, IENNE adj. {dèl-to-i-diain, iè-ne — rad. deltoïde). Anat. Qui a rapport au deltoïde : Attaches deltoïdiennes.

DELTON (Étienne-Albert), architecte, né à Paris en isofi, mort en 1862. Il fut élève de l’École des beaux-arts. Outre un grand nombre de constructions particulières, on lui doit la restauration de l’hôtel de ville d’Orléans (1850). Membre de la Commission des monuments historiques, Delton a reproduit des morceaux d’architecture gothique et exposé ces dessins en 1852 et en 1855.

DELTOSOME s. m. {del-to-so-me — de delta, et du gr. sôma, corps). Entom. Genre d’insectes coléoptères tètramères, de la famille des lougicornes, voisin des eérambyx, et comprenant une seule espèce, qui habite la Guyane.

DELTOTE s. m. (dèl-to-te — du gr. deltoâ, je plie en forme de delta), Antiq. Nom que les anciens donnaient aux livres plies en forme triangulaire.

DELTOTON s. m. (del-to-ton — rad. délia). Astron. Triangle formé par plusieurs étoiles auprès de la constellation d’Andromède.

DELTDF (Paul), littérateur, né k Paris en 1825. Il a collaboré à divers journaux et revues, et publié un assez grand nombre d’ouvrages, qui se recommandent par de bonnes qualités de style. Nous mentionnerons notamment r Idylles antiques tl&5, in-8 » ) ; Conlesromanesques (1852, in-S°) ; Récits dramatiques (1S53) ; les Pigeons de la Bourse (1857, in-8°) ; les Petits malheurs d’une jeune femme (lSGo) ; Mademoiselle Frtichet (18G0) ; Jacqueline Voisin (1861) : la Femme incomplète (1863) ; la Comtesse de Silva (1864) ; Fidès (1864), etc.

DELTURE adj. (del-tu-re —■ de delta, et du gr. oura, queue). Zool. Qui a une queue triangulaire.

DELUBRUM s. va. (dé-lu-bromm — mot lût. formé du préf. de et de lubrum, bassin). Antiq. Nom que les Romains donnaient a la place qui entourait l’autel des sacrifices devant la façade d’un temple, et où se trouvaient des bassins de différentes grandeurs destinés soit à se laver les mains, soit a laver les cadavres, il Temple pourvu de ces derniers bassins ; temple en général.

DELCC (Catherine), une des nombreuses maitresses de Henri IV. Elle succéda aux demoiselles Tignonville de Montaigu et fut supplantée par la poétique, ou plus exactement, par la légendaire Fleurette.

DELIIC (François), écrivain suisse, né à Genève en 1698, mort en 1780. Il appartenait a une des familles les plus considérées du canton. Il employa les loisirs que lui laissaient ses affaires commerciales à satisfaire son

foût pour l’étude et composa deux ouvrages : ettre contre la fable des abeilles (in-12) ; et Observations Sur les écrits de quelques savants incrédules (in-8°). Deluc était lié à J.-J. Rousseau par une longue amitié. Il alla le voir à Motiers en 1762 et fit, mais inutilement, tous ses efforts pour lui rouvrir les portes de Genève et lui faire reprendre le titre de citoyen de cette ville.

DELUC (Jean-André), célèbre physicien et naturaliste suisse, né à Genève le 8 février 1727, mort à Windsor, près de Londres, le 7 novembre 1817.v II était fils de François, qui lui fit donner une excellente éducation, quoiqu’il le destinât au commerce, carrière que Deluc suivit pendant la première moitié de sa vie. Durant les nombreux voyages effectués dans l’intérêt de ses affaires commerciales, il réunit, avec l’aide de son frère Guillaume-Antoine, une fort belle collection d’objets d’histoire naturelle. En 1773, à la suite de désastres financiers, il quitta sa patrie et se retira en Angleterre, où sa réputation de savant l’avait précédé. La Société royale de Londres le reçut dans son sein et il fut nommé lecteur de la reine, emploi qu’il conserva quarante-quatre ans, pendant lesquels il fît plusieurs voyages dans l’Europe centrale, passa six ans en Allemagne, et a son retour (1804) entreprit une excursion géologique en Angleterre. A Gœttingue, il reçut le titre de professeur honoraire de géologie à l’université, mais jamais il n’occupa cette chaire. 11 était, en outre, membre correspondant de l’Académie française et appartenait à un grand nombre d’autres sociétés savantes. Ses

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écrits traitent surtout de géologie et de météorologie. Son premier travail important,

par ordre de date, est intitulé : Recherches sur les modifications de l’atmosphère (Genève, 1772, 2 vol. in-8°) ; cet ouvrage contient des observations du plus grand intérêt sur l’application pratique des baromètres, des thermomètres et des hygromètres. Il a substitué le mercure il l’esprit-de-vin dans le thermomètre de Réaumur, et inventé un baromètre portatif permettant de déterminer exactement la hauteur des montagnes et la profondeur des mines. Divers travaux de lui sur la météorologie se trouvent disséminés dans les Philosophical transactions, de 1771 à 1792. Son père, ardent ennemi des doctrines de Mandeville et d’autres auteurs sceptiques, qu’il avait réfutés dans ses écrits, lui avait inspiré une profonde vénération pour les saintes Écritures. Cette ferveur religieuse de Deluc se manifeste dans toutes ses œuvres et contraste d’une manière frappante avec le souffle philosophique qui animait la plupart des écrits de la fin du xviiio siècle. En 1778-1780, Deluc publia ses Lettres physiques et morales sur l’histoire de la Terre (La Haye, 6 vol. in-8 » ), ouvrage qui traite surtout de l’origine comparativement récente des continents actuels et de leurs montagnes, et de la difficulté d’en faire remonter la formation a une époque plus éloignée que celle assignée au déluge par la chronologie biblique. Quoique toutes ses propositions ne soient pas admises de nos jours par les géologues, il a toutefois étendu les limites de la science et résolu plusieurs problèmes importants au moyen de ses expériences dans les diverses branches de la physique qui se rattachent k la géologie. Son respect pour la Bible le porte à expliquer les contradictions qui existent entre les phénomènes géologiques et le récit biblique de la création ; selon lui, les six jours de la Genèse sont autant de périodes d’une durée immense et indéfinie qui ont précédé l’époque de la condition actuelle du globe, et il attribue le déluge à l’invasion des eaux dans les cavités restées ouvertes sur la croûte terrestre. En dehors de ces théories, dont la science moderne a fait justice, l’ouvrage abonde en belles pensées, noblement exprimées, et en observations aussi ingénieuses qu’intéressantes sur les hommes et les choses. Dans son Traité élémentaire de géologie (Paris, 1809, in-8 » ), il combat le système de Hatton et de Playi’air qui assigne les modifications survenues dans la conformation du globe k l’action du feu ; il les attribue k l’eau, et affirme que l’état actuel des continents remonte k une date plus récente. Cuvier le place au rang des premiers géologues de son époque. Deluc a fourni de nombreux travaux au Journal de physique, au Journal des mines, k la Revue physique, sur la géologie, la minéralogie etl’électricitô. Il a séparé les effets chimiques des effets électriques de la pile de Volta, et a construit un instrument ingénieux, quoique incomplet, la colonne électrique sèche, pour mesurer l’électricité de l’air. Quelques-unes de ses théories rentrent dans le domaine de la fantaisie, et il a énergiquement combattu la découverte de la com— " position chimique de l’eau ; toutefois,’ses expériences sur la chaleur et l’humidité sont d’une ? grande valeur. Outre les ouvrages de Deluc que nous avons mentionnés nous citerons ; Nouvelles idées sur la météorologie (Londres, 1786, 3 vol, in-8°) ; Lettres sur quelques parties de la Suisse (Londres, 1787, in-8°) ; Lettrgs à Blumenbach sur l’histoire physique de ta terre {Paris, 1798, in-8 » ) ; Lettres sur l’éducation de l’enfance (Berlin, 1789, in-8°) ; Précis de la philosophie de Bacon (Paris, 1802, 2 vol. in-8°} ; Introduction à la physique terrestre par les fluides expansibles (Paris, 1803, 2 vol. in-8°) ; Abrégé des principes et des faits concernant la cosmologie et la géologie (Brunswick, 1803, in-8°) ; Traité élémentaire sur le fluide électro-galvanique (Paris, 1804, 2 vol. in 8°) ; Voyage géologique dans le nord de l’Europe (Londres, 1810, 3 vol. in-8 » ) ; Voyage géologique en Angleterre (ï&ll, 2 vol. in-8°) ; Voyages géologiques en Irance, en Suisse et en Allemagne (1813, 2 vol. in-so), etc. — Son frère, Guillaume-Antoine Deluc, né k Genève en 1729, mort dans cette ville le 26 janvier 1812, a fait de nombreux voyages, a visité l’Etna et le Vésuve, en 1756-1757, et réuni de belles collections de produits volcaniques, de coquilles fossiles et d’autres objets d histoire naturelle ; c’est un profond observateur, un habile dialecticien et un écrivain clair et vigoureux. On peut trouver ses écrits sur la minéralogie et la géologie dans le Journal de physique (1798-1804), dans la Bibliothèque ' britannique (1801-1809) et dans le Mercure de France (180S-1807). Antoine Deluc était un grand amateur de musique et un numismate passionné. Il a laissé une belle collection de médailles.

DELUC (Jean-André), naturaliste suisse, fils du précédent, né à Genève en 1763. Il a publié un volume ayant pour titre : Histoire du passage des Alpes par Annibal, d’après ta narration de Polybe (Paris et Genève, 1818, in-8°). On lui doit plusieurs Mémoires concernant l’histoire naturelle et la géologie.

DELU’îIE s. f. (de-lu-sî — de Deluc, nom d’un savant naturaliste). Bot. Genre de plantes, de’.a famille des composées, tribu des séiiéeionêes, comprenant une seule espèce qui croit sur les montagnes du Mexique.

DÉLUGE s. m. (dô-lu-je — lat, diluvies.

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tiré de diluere, laver, noyer). Inondation générale dont Dieu, selon la Genèse et d’après les traditions de la mythologie grecque, couvrit la surface de la terre, pour détruire le genre humain : Le déluge de Noé. Le déluge de Deucalion. Avant le déluge, après le déluge. Dieu différa encore sept jours le déluge tout prêt à fondre sur la terre. (Boss.) Ce fut après le déluge que parurent ces ravageurs de provinces que l’on a nommés conquérants. (Boss.) D…., misanthrope plaisant, me disait : « Il n’y a que l’inutilité da premier déluge gui empêche Dieu d’en envoyer un second. » (Chamfort.)

De crime » odieux la terre était couverte.

Lorsqu’un affreux déluge en fut le châtiment L. IUciNK.

Tous les méchants sont buveurs d’eau ;

C’est bien prouvé par le déluge.

De Siaro.

il En ce sens, on dit aussi le déluge universel : L’explication physique du déluge universel par ta rencontre d une comète dont la queue inonda notre globe appartient primitivement à M. Halley. (Mairan.)

— Par anal. Inondation, cataclysme considérable, dont la terre a été le théâtre : Les Américains parlent d’un déluge arrivé autrefois dans leur pays. (Acad.) Le deuxième déluge européen a été le résuttat du soulèvement et de la fermentation des Alpes. (L. Figuier.) Les deux déluges européens sont antérieurs d l’apparition de l’homme. (L. Figuier.) Le refroidissement qui suivit les deux déluges européens est encore pour nous un problème insoluble. (L. Figuier.)

— Par exagér. Pluie abondante et. torrentielle : Il pleut averse, c’est un déluge. (Acad.) Tous ces fleuves se sont gonflés des déluges de l’hiver. (Chateaub.) il Grande quantité de liquide versé : Un déluge de pleurs. Un déluge de sang. Nous inondâmes son estomac d’un déluge d’eau. (Le Sage.)

— Par ext. Quantité, nombre considérable, abondance extrême : Un déluge de feu. Un déluge de bombes. Un déluge de piètres. Un déluge de paroles. Un déluge d’épigrammes.

Que le courroux du ciel, allumé par mes veaux, Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux.

Corneille,

Un nacre, me couvrant d’un déluge de boue. Contre le mur voisin m’écrase de « a roue.

Bon. eau.

En vain l’astre du jour, embrasant l’Ecrevisse, D’un déluge de flamme assiège ces déserts.

Houcher.

Et le ciel réunit, pour châtier le monde. Au déluge du feu le déluge de l’onde.

Delillk.

D’où part ce déluge d’éclairs ? Quelle source de feu bouillonne Et soudain embrase les airs ?

MAt.FII.4TRK,

Mais que vois-jet quels abîmes

S’entr’ouvrent autour de moiî

Quel déluge de victimes

S’offre à mes yeux pleins d’effroi ?

J.-B. Rousseau.

Terribles, nous saurions, de nos débiles mains. Transporter sur nos toits les datles des chemins. Et laissant l’ennemi s’avancer sans refuge. L’écraser tout & coup sous un pesant déluge. M » * E. db GibjuiuiN.

— Fam. Époque très-reculée : Cela date du déluge. Cela remonte au déluge. On écrit, on plaide, on retourne sur une affaire depuis le déluge.(M<ne de Sév.) // faut que je mette en valeur des terres abandonnées depuis le déluge. (Volt.)

…… La presse avec vigueur nous juga

Sur des torts arriéres qui datent du déluge. C. Délavions.

— Encycl. Le souvenir d’un formidable déluge s’est conservé chez un grand nombre de peuples de l’ancien et du nouveau monde, avec les mêmes traits essentiels d’une destruction de la race humaine et d’une seule famille ou d’un seul couple sauvé du désastre dans un bateau et repeuplant la terre ; cet accord dans les traditions de tous les pays, les défenseurs du dogme religieux l’invoquent naturellement comme une preuve. Noua allons d’abord exposer rapidement ces diverses traditions, en commençant par la tradition biblique que son adoption par le christianisme a rendue la plus célèbre.

Quand on compare les divers passages du texte hébreu où le déluge est rapporté, il est facile de voir que le récit de la Genèse est formé de plusieurs fragments de relations distinctes qui ont été réunis entre eux de manière à former un tout. Il en est ainsi, du reste, au jugement des plus savants commentateurs de la plupart des récits rassemblés dans la Genèse et empruntés à de vieilles traditions hébraïques, qui ont disparu, mais dont les unes, et les plus anciennes, étaient certainement élohistes, tandis que les autres sontjékovistes. (V. ÉLOHisTE, jéhoviste.) — Quoi qu’il en soit, l’auteur ou le compilateur de la Genèse n’a pas eu l’habileté ou peut-être n’a pas prïî soin de raccorder les fragments qu’il réunissait de manière à effacer complètement la trace de la compilation. C’est ce que les exegètes allemands ont démontré avec la plus grande évidence pour le récit biblique du déluge en particulier, comme pour d’autre3 parties de la Genèse.