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tôt de la libre pensée. La rareté de ses ouvrages est cause qu’on l’a peu à peu mis en oubli. Il mérite pourtant d’être plus et mieux connu ; car c’est, de l’avis des historiens du xvie siècle, l’un des plus intéressants et des plus énergiques représentants de la renaissance intellectuelle en France à cette grande époque. » C’est le Christ de la pensée Tibre, » a dit de lui son dernier et très-consciencieux biographe, M..1. Boulmier. Étienne Dolet demeura jusqu’à l’âge de douze ans dans sa ville natale ; sa famille parait avoir été obscure et pauvre, bien que quelques historiens le fassent naître de parents distingués. Lui-même, d’ailleurs, reste absolument muet sur cotte question dans ses ouvrages. Ce silence obstiné ferait même croire, ou qu’il perdit ses parents de bonne heure, ou qu à un certain âge il en fut complètement abandonné. En effet, on le voit bientôt quitter Orléans, aller à Paris continuer ses études, partir ensuite pour l’Italie, rester trois ans à Padouo, un an à Venise, de là enfin revenir en France et faire son droit à Toulouse, et tout cela aux. frais de riches et puissants protecteurs. Cette protection constante, quelquefois même anonyme, ainsi que l’intérêt que lui témoigna plus tard François I°r, ont fait dire (Patiniana, Amelot de La Houssaye, etc.), qu’il était fils naturel de ce roi ; mais Bayle, et après lui Maittaire et Duchat, ont démontré l’absurdité de cette fable.

Caractère entier, passionné en tout, dans l’amitié comme dans la haine, Dolet s’attira, dès ses premiers pas dans la carrière des lettres, une foule d’ennemis dont la vengeance devait se montrer implacable. Dans un temps do fermentation, les inimitiés, quelle qu’en soit la source, dégénèrent facilement en haines de parti ; une dispute de mots finit toujours par une guerre de principes. Dolet en fit l’expérience. S’étant exprimé un peu librement sur le compte do la ville de Toulouse, dans une harangue qu’il prononça devant les étudiants de simation à 1 université de cette ville, la nation des Gascons s’en émut et souleva contre lui une accusation de luthéranisme. Cette accusation banale répondait à tout. « 11 suffisait, dit Dolet, de jeter quelque éclat dans le monde des lettres pour être suspect. » L’étude seule du grec ou de l’hébreu était plus qu’une présomption d’hérésie. On sait toutes les persécutions que Rabelais eut à subir dans son couvent pour ses chers livres grecs. Une accusation d’hérésie était un danger dont il n’eût pas été sage de se jouer. Que fit Dolet ? Accepta-t-il le combat sur ce terrain scabreux ? Non ; dès la première passe, il rompit la mesure : « Je ne hais rien tant, dit-il, que les erreurs nouvelles, personne ne leur est plus contraire que moi. » Quels étaient donc ses principes ? Il ne reconnaissait d’autre religion que la religion chrétienne, telle que les siècles d’ignorance l’avaient faite. Ce n’est pas la crainte qui le faisait parler ainsi ; car il se trouvait alors en sûreté dans le voisinage de Lyon. Il est bien vrai que, par une sorte d’inconséquence, il fait un crime au parlement de Toulouse du zèle qu’il apporte a maintenir la pureté de la foi. Il lui reproche, dans les termes les plus injurieux, d’avoir persécuté Jean Boissoné, le plus intègre des hommes, de l’aveu général ; Matthieu Pacus et Pierre Bunel, qui durent chercher leur salut dans la fuite ; Jean de Pins, le plus considérable de tous par sa vertu et sa sagesse. « Je n’en finirais pas, dit l’écrivain, si je voulais rapporter tous les exemples de cruauté donnés publiquement à Toulouse. » Puis il accuse le parlement d’avoir fait périr un malheureux sur le bûcher pour cause de religion. « Je conviens, dit-il, qu’il avait confessé des hérésies ; mais n’y avait-il plus d’espoir de le ramener ? Devait-on lui fermer le chemin du repentir ? » Au point de vue du catholicisme, Dolet, à cette époque, ne pouvait donc être coupable que de professer la tolérance et la charité chrétienne. Modifiat-il ses idées par la suite ? Nous n’en trouvons pas la preuve dans ses écrits. Quelques années plus tard, dans son Traité contre Érasme, il s’élève encore avec la même force contre l’œuvre des réformateurs. Il est vrai que quelques-unes de ses raisons ne sont pas d’une grande portée ; mais Dolet est un de ces écrivains qu’il ne faut pas trop presser ; les mots, dans ses périodes cicéroniennes, jouent toujours le principal rôle ; il faut que sa phrase s’arrondisse, coûte que coûte.

Mais reprenons le fil de notre biographie. En quittant, Toulouse, Dolot, comme on l’a vu, s’était réfugié à Lyon, où il fit imprimer, chez le célèbre Sébastien Gryphius, ses deux Discours (Stephuni Doleli orationes duœ in Tolosnm) ; puis il partit pour Paris. À ce moment (1533), la querelle des cicéroniens et des anticicéroniens était dans toute son ardeur. Dolet, qui dès l’enfance nourrissait un culte passionné pour Cicéron, se jeta dans la mêlée et soutint une violente polémique contre ceux qui attaquaient son dieu. Du reste, cette polémique ne l’empêchait pas de poursuivre la composition d’un grand ouvrage sur la langue latine, auquel il travaillait, parait-il, dès l’âge de seize ans. Cet ouvrage, intitulé les Commentaires de la langue latine, prodige effrayant de patience et d érudition, était une sorte de lexique, de glossaire, semé çà et là d’intéressantes digressions sur les hommes et sur les choses du xvie siècle. Le premier volume parut en 1536, et le second, deux ans après, chez Sébastien Gryphius, à

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Lyon. Le succès fut retentissant. Il souleva aussi quelques attaques. Les ennemis de Dolet l’accusèrent surtout de plagiat ; mais il leur répondit victorieusement. Peu après la publication de ses Commentaires, il arriva à Dolot une aventure des plus fâcheuses. Attaqué dans les rues de Lyon par un de ses ennemis, un peintre nommé Compaing, il se défendit vigoureusement et tua son adversaire. Le guet accourut ; mais Dolet, avec l’aide de quelques amis, put sortir de la ville. Il gagna Paris, et alla solliciter sa grâce auprès de François Ier lui-même, auquel il fut présenté par le cardinal de Tournon, et qui lui dit de se retirer sans crainte. C’est alors, et pour célébrer cet heureux événement, que tout ce que Paris comptait d’hommes remarquables en littérature, c’est-à-dire Budé, Clément Marot, Rabelais, Bérauld, Danès, Cusanus, Macrin, Bourbon, Dampierre, Voullé, se réunirent pour offrir un banquet h Estienne Dolet. Il n’en fut pas moins, à son retour à Lyon, jeté en prison, et ce ne fut qu’après maintes requêtes au cardinal de Tournon qu’il put se tirer d’affaire et reprendre ses occupations littéraires. Il se maria alors, et, presque aussitôt après, ayant sollicité et obtenu un privilège d’imprimeur, il s’établit à Lyon, rue Mercière, à l’enseigne de la Dolouëre d’or. Désormais, non content de penser et d’écrire, il pourrait travailler « pour mestre et rédiger par escript quelques œuvres par lui inventez et composez, et aussi pour amender et corriger à l’imprimerie aulcuns livres utiles qui en avoient besoin, affin qu’il peust, avec ce peu d’intelligence et d’industrie que Dieu luy avoit preste, gaigner quelque honneste mo3’en de vivre, et aucunement subvenir et aider à la décoration des bonnes lettres et sciences. » La boutique de Dolet, comme lui-même l’appelle, se trouva bientôt parfaitement achalandée. Bientôt sortirent de ses presses :

Livres nouveaulx, livres vielz et antiques, qu’il vendit bien et vite,

Tant que soubvent ne m’en demeuroit un, nous dit-il lui-même. Les deux premières productions qui sortirent de ses presses furent d’abord son Cato christiaiuis, puis ses Carmina, ainsi qu’un Genêt hliacnm Claudii Step/iani, Step/iaiti Doleti fdii, écrit par notre imprimeur pour célébrer la naissance de son fils. Les Carmina, ou le recueil de ses vers latins, renferment bon nombre de pièces remarquables par la grâce ou l’énergie ; nous signalerons surtout de virulentes épigrammes contre les moines et les superstitions, épigrammes qui lui attirèrent de violentes attaques. En 1539, notre imprimeur publia une histoire de François Ier de 1515 à 1539, sous ce titre : les Gestes de Françoys de Valois, roy de France. D’autres opuscules de sa composition parurent également à la même époque, entre autres une traduction remarquable des Epistres familiaires de Marc Tulle Cicéro, père de l’éloquence latine. En même temps, Dolet éditait les œuvres de quelques-uns de ses amis, entre autres un ouvrage de Cottereau, intitulé : De jure et prioilegiis militum libri très, et De officio imperatoris liber unus. Puis vint le tour de Rabelais et celui de Clément Marot. La plaisante et joyeuse histoire du grant Gargantua parut, en 1542, chez Dolet. Quant aux œuvres complètes de Marot, Dolet en donna trois éditions successives, en 1538, en 1542 et en 1543. La prospérité de la boutique du savant imprimeur donna, paraît-il, de la jalousie aux autres imprimeurs de la ville de Lyon, qui se concertèrent dans le but de le perdre. Dénoncé comme hérétique à la sainte inquisition, Dolet fut appréhendé au corps et traduit devant frère Mathieu Orry, inquisiteur de la foi, et maistre Estienne Faye, officiai et vicaire de l’archevêque et comte de Lyon, lesquels le déclarèrent, le 2 octobre 1542, « maulvais, scandaleux, schismaticque, héréticque, fauteur et deffenseur des hérésies et erreurs, » et, comme tel, le délaissèrent « réaulment au bras séculier. » Or le bras séculier, c’était la mort. Heureusement Dolet avait de puissants protecteurs. Pierre du Chastel (Bayle l’appelle Castellan) plaida chaleureusement sa cause auprès de François Ier, et obtint sa grâce. Toutefois, il fallut, pour arracher le pauvre Dolet à ses bourreaux, que le roi donnât successivement des lettres de rémission (15 juin 1543), des lettres d’ampliation (l^’août) et des lettres patentes (21 septembre). Le parlement mit la plus mauvaise grâce et la plus grande lenteur à s’exécuter. Quand Dolet sortit de prison, il y avait quinze mois pleins qu’il y était retenu ; mais 1 infortuné n était pas au bout de ses souffrances. Il y avait à peine quelques mois qu’il était libre, lorsqu’une ténébreuse machination de ses ennemis acharnés attira sur lui une nouvelle catastrophe. On imagina d’envoyer à Paris deux ballots composés, l’un des ouvrages de Dolet, l’autre d’ouvrages défendus, et d’écrire sur l’enveloppe le nom de Dolet. Les ballots furent saisis, et l’auteur présumé de l’envoi arrêté. Malgré l’évidence de cette misérable trame, Dolet, peu confiant en la justice, préféra recourir à la ruse. Il s’échappa de prison par un stratagème ingénieux et se réfugia en Piémont, d où il adressa des requêtes au roi et à ses principaux protecteurs. Malheureusement, plein de confiance dans l’effet de ces requêtes, il eut l’imprudence de rever"’r secrètement à Lyon. Il fut dénoncé

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et incarcéré. Cette fois, il ne devait pas échapper à ses ennemis. Conduit à Paris, il fut enfermé à la Conciergerie. Son procès dura près de deux ans. Pendant ce long emprisonnement, Dolet écrivit ce mélancolique

et touchant Cantique d’Estienne Dolet, prisonnier en la Conciergerie de Paris, l’an 154G, sur sa désolation et sur sa consolation, qui commence ainsi :

Si au besoing le monde m’abandonne,

Et si de Dieu la volunté m’ordonne

Que liberté encores on me donne

Selon mon vueil,

Dois-je en mon cueur pour cela mener dueil, Et de regrets faire am.is et recueil ? Non pour certain, mais au ciel lever l’œil Sans aultre esgard.

Enfin, on trouva dans sa traduction de VAxiochus, de Platon, les éléments d’une accusation capitale. Un passage mis dans la bouche de Socrate : « Après la mort, tu ne seras rien du toutr » fut déféré isolément à la Faculté de Paris, qui le déclara hérétique.

Le 2 août 1546, là cour rendit un arrêt qui condamnait Dolet à être pendu et brûlé ensuite avec ses livres. L’arrêt reçut son exécution le lendemain, 3 août, en place Maubert. L’infortuné martyr avait juste trente - sept ans. « Ces choses se passaient, dit M. Taillandier, sous le règne de celui qu’on a appelé le Père des lettres. «

■ On a raconté qu’en allant au bûcher Dolet, avec une liberté d’esprit qui donne la mesure de son courage, avait versifié le jeu de mots suivant sur lui-même et sur lafoule, qui semblait s’apitoyer sur son sort :

Non dolet ipse Dolet, sed pia turba dolet.

« Ce n’est pas Dolet qui s’afflige, mais la foule généreuse. » Cette anecdote, assez vraisemblable ^’ailleurs pour qui connaît l’époque et Dolet lui-même, est généralement admise.

Non-seulement la condamnation et le supplice d’Étienne Dolet semblent quelque chose de monstrueux, quand on les examine au point de vue des idées modernes ; mais on a peine à les comprendre, même en acceptant comme un fait nécessaire les passions religieuses soulevées par la Réforme.

Étienne Dolet portait impatiemment le joug de l’autorité romaine ; cependant il ne s’était pas rallié à la Réforme : sa révolte se bornait a favoriser le schisme, en prêtant ses presses à la publication d’ouvrages mal sentant de la foi. Esprit sceptique avant tout, et, dans l’intérêt do ses études, grand ami de son repos, il ne s’obstinait pas dans ses prétendues hérésies ; il se soumettait sans résistance aux rétractations que l’on exigeait de lui ; il n’avait ni la constance ni la foi d’un martyr. A plusieurs reprises, il se déclara « fils d’obédience, voulant vivre et mourir comme un vrai chrétien et catholique devoit faire, suivant la loi et la foi de ses prédécesseurs, sans adhérer à aucune secte nouvelle, ni contrevenir aux décrets et institutions de l’Eglise. » Après une telle soumission, on se demande quelle vengeance, quelle soif de sang le parlement avait à assouvir pour s’acharner sur ce malheureux. On concevrait encore cette fureur aveugle dans un inquisiteur, mais dans les membres d’une cour souveraine où siégeaient les chefs des premières familles de robe du royaume ! De quel grand crime était donc chargé cet homme, pour n’être plus digne de pitié ? Était-il athée, comme ses ennemis l’ont prétendu pour justifier sacondamnation ? Non ; il célèbre Dieu dans ses écrits. Rejetait-il l’immortalité de l’âme, comme on l’en a accusé ? Non ; il la proclame en maint endroit de ses ouvrages. Était-il un homme vicieux et adonné aux débauches ? Non ; nul plus que lui n’était tempérant, nul n’était plus laborieux ; la gloire était sa seule passion. Un petit poème, composé par lui pour servir de direction à son fils dans la vie, contient la plus pure morale du christianisme. Il est bien vrai qu’il n’y parle pas du Christ ; mais ce n’était pas 1 instruction d’un catéchiste, c’était l’œuvre d’un poète écrivant dans la langue d’Horace. Il était bon époux, bon père. Il était dévoué à ses amis jusqu’à la passion, et au nombre de ses amis il comptait les hommes les plus considérables de la république des lettres. Quel était donc son crime ? Son crime ! ses juges l’ont tué pour une phrase de Platon qu’il avait traduite, et cependant sa traduction était exacte et fidèle.

— Bibliogr. Les pièces de ce procès inique ont été publiées par M. Taillandier, telles qu’il les a relevées sur les registres criminels du parlement de Paris. On peut encore consulter l’excellent article Dolet, par A.-F. Didot, dans la Nouvelle biographie générale, l’Essai sur la typographie, du même auteur, et les ouvrages suivants : Vie d’Étienne Dolet, imprimeur à Lyon dans le xvie siècle, avec une notice des libraires et imprimeurs que l’on a pu découvrir jusqu’à Ce jour, par Née de La Rochelle (Paris, 1779, in-4û et in-go) ; Réhabilitation d’Étienne Dolet, célèbre imprimeur de Lyon, brûlé à Paris le 3 août 1546, jour de l’invention de saint Étienne, snnpatron, par Aimé Martin (Paris, 1S30, in-12) ; Procès d’Étienne Dolet, imprimeur et libraire à Lyon (1543-1546 ; Paris, 1836, in-12) ; la Satire en France au xvi» siècle, par Lenient ; Histoire de France, par Henri Martin ; Étienne Dolet, sa vie, ses CeUvres et son martyre, par Joseph Boulmier (petit in-8", 1857) ; les Poètes au

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xvie siècle, par Godefroy (Paris, 1807, in-8°, page 77).

DOLET (Charles), acteur français et directeur de théâtre, né à Paris en 1G82, mort dans la même ville en 173S. Il était fils d’un exempt de la Monnaie. Il montra de bonne heure beaucoup do goût pour le théâtre, surtout pour te spectacle des anciens comédiens italiens, qu’il suivit en Italie lorsque ces acteurs furent congédiés. Il revint à Paris quelques années après, s’engagea dans la troupe de Pascariel et, après avoir parcouru quoique temps la province, s’associa avec La Place, pour monter, en 1707, un théâtre à la foire Saint-Germain. À cette époque, un directeur avait besoin, pour réussir, d’esprit, d’intelligence et de courage. Au mois de juillet 1707, un troisième directeur, Bertrand, qui avait deviné lacapacité de Dolet, se réunit aux deux premiers. Le moment était critique : la Comédie-Française s’acharnait contre ces histrions qui se permettaient de charmer et d’instruiro le public, sans se soucier des traditions et des privilèges. En 1708, les trois associés, pour se mettre à couvert des rigoureuses poursuites des comédiens français, empruntèrent le nom de Henri Holtz, suisse do la garde ordinaire du duc d’Orléans, dont ils se disaient seulement les gagistes. Un arrêt du conseil d’État, en date du 17 mars 1710, n’en ordonna pas moins la fermeture do leur théâtre. Dolet, La Place et Bertrand continuèrent cependant à donner leur spectacle, mais à la muette et par écriteaux, jusqu’en 1712. Dolet passa alors dans la troupe d’Octave, en 1713, et la quitta en 1722, pour s’associer de nouveau avec La Place et tenir un théâtre de marionnettes. Vers 1724, il s’engagea dans la troupe d’Honoré, directeur de 1 Opéra-Comique, mais y demeura à peine une année. En 172C, il renonça au théâtre et se fit limonadier.

DOLEZ (Hubert - Joseph), jurisconsulte belge, néàMons en 1808. Avocat prèsla cour de cassation et membre de la Chambre des représentants de Bclgiquo depuis 1836, il est

un des jurisconsultes les plus instruits et les plus éloquents du barreau belge. Au mois de novembre 1867, il a été appelé aux fonctions do président de la Chambre des représon- • tants.

DOI.F1, démocrate italien, mort en 1809. Il était boulanger à Florence, sa ville natale, et y jouissait d’une popularité et d’une influence sans bornes, qu’il devait autant à son honnêteté et a. la modération do ses opinions qu’à sa charité inépuisable, qui ne laissait échapper aucune occasion de faire le bien. Cette influence, il l’utilisa surtout en 1862, au profit des garibaldiens, qui avaient suivi leur chef à Aspromonte. « Dolfi, dit à ce sujet M. Erdan, n’était pas aussi richo qu’on le disait. Il est vrai qu’il ne travaillait plus lui-même de ses mains, mais il s’occupait toujours de sa boulangerie. Il habitait un tout petit appartement, au-dessus de ses pains et do ses pâtes. Il allait faire lui-même ses achats de farine dans une carriole. Une grande partie de ses économies allait au garibaldinisme. Il donnait pour les chemises

rouges, pour les fusils, etc., toujours fort simplement, comme si c’eût été son pur devoir. » Dolfi voulut être enterré civilement ; c’était la première fois, depuis 1859, que pareil fait se produisait dans le royaume d’Italie, où la majorité de la population est encore l’esclave du fanatisme religieux.

DOLGAIA ou DOLGOÏ (cap), promontoire formé sur la côte orientale de la mer d’Azof par le territoire des Cosaques de la mer Noire ; par 400 40’ de lat. N. et 35° 30’ de long. E. Ce cap s’avance vers la rive opposée de la merd’Azof, par une continuation sous-marine qui forme un banc de sable presque à fleur d’eau, sur lequel, à l’aide de pieux, les pécheurs ont construit des cabanes qui leur servent d’habitation.

DOI.GELI.Y ou DOLGEI.I.EN, ville d’Angleterre, dans le pays de Galles, ch.-l. du comté de Merioneth, à 74 kilom. O. deSIirowsbury, très-pittorosquement située au fond d’une vallée fertile, entre les rivières d’Arran et d’Union, au pied du Cader-Idris ; 4,000 hab. Cette petite ville, célèbre par la beauté de son paysage, est un des sièges des assises du comté ; elle possède des fabriques do bas, do lainages et de gros draps, et fait un commerce assez important en flanelles, gros draps et kersays. Les principaux édifices do cetto ville sont : l’église, qui contient un ancien monument représentant la figure d’un cavalier armé de pied en cap, avec un chien couché, à ses pieds ; l’hôtel du comté, la prison, la maison du parlement et l’école nationale. Les environs sont couverts de belles villas.

DOLGOROUKI, nom d’une famille princière russe, qui fait remonter son origine à Rurik (Xe siècle), et dont plusieurs membres occupent une place dans les annales historiques de leur pays. Les principaux sont : Grégoire DoLGonounr, qui vivait dans la première moitié du xvne siècle. Il s’est distingué par la vaillante défense d’un monastère, près de Moscou, contre les Polonais, commandés par le priuco Sapieha et d’autres généraux (1608-1610).-Maria DoLGOROUKi, qui épousa, en 1624, Michel, premièrezar de la maison des Romanofr ; elle mourut quatre mois après cette union. — Yuri