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La cour de cassation a confondu ces deux hypothèses. Nous nous associons de nouveau à M. Faustin-Hélie pour combattre cette opinion. Remontant aux principes, nous voyons que l’effraction doit être un moyen de commettre le vol. Or, quand le vol est-il commis ? Merlin a voulu diviser le vol en diverses périodes dont la réunion est indispensable : 1 intention, l’appréhension de l’objet, l’appropriation par le fait même de la retraite qu’assura la possession. L’illustre procureur général émettait une théorie fausse. Il n’est pas indispensable, pour que le vol soit complet, que l’agent s’en soit assuré la possession par une retraite prompte. Saisi au moment même où il prend l’objet, il est coupable. L’a-t-il emporté ? Non. On ne lui en a pas laissé le temps. Cependant, le vol est parfaitement complet. Il est donc certain que si, après avoir appréhendé l’objet de sa convoitise, le voleur brise une fenêtre, une serrure, une clôture quelconque pour s’évader, cette effraction n’a nullement pour but le fait même du vol. Or, la loi exige que le vol ait été facilité par Veffraction. Il faut donc reconnaître que la cour de cassation a eu tort de subir l’influence de son procureur général. Ajoutons que l’enlèvement d’un verrou intérieur, le bris d’une boite, la fracture d’un coffrefort, non suivis de vol, ne constituent que des dégradations punissables, mais non -pas la circonstance aggravante que nous examinons. Il est bien entendu que si, la fracture commise, le vol n’avait été empêché que par une circonstance indépendante de la volonté de l’agent, la tentative suffirait à donner à l’effraction son caractère de circonstance aggravante.

Il nous reste à examiner une question qui a longtemps préoccupé la cour de cassation, et sur laquelle la jurisprudence de cette haute juridiction a varié plusieurs fois. L’enlèvement d’une caisse, d’un coffre contenant des valeurs constitne-t-il par lui-même réfraction intérieure ? Non, a répondu d’abord la cour de cassation. Il faut que l’effraction ait eu lieu postérieurement et qu’elle soit constatée. Mais, par un arrêt de 1839, elle est revenue sur cette décision. Suivant les considérants de cet arrêt, il n’y a pas à s’inquiéter de 'effraction ultérieure. L’intention est facilement présumée, et si le fait matériel n’a pas eu lieu, c’est qu’une circonstance l’a empêché, c’est que l’agent a été découvert avant l’exécution de ce délit, c’est enfin que l’enlèvement de la caisse ne peut s’expliquer que par le désir de la fracturer pour s’emparer des objets qu’elle contient. 11 est facile de voir à quelles déplorables erreurs mènerait cette doctrine, basée sur la ■présomption. Quand donc la présomption at-elle servi de base à une incrimination ? C’est par une fausse analogie entre la ■présomption et 'intention que la haute cour est arrivée à cette théorie erronée. L’intention est punissable, mais il faut qu’elle soit prouvée. Il faut aussi que l’intention se rattache à un délit ou à un crime défini par la loi, et non à un fait, innocent par lui-même, qui, en raison de circonstapces particulières, peut devenir non pas même un délit ou un crime, mais simplement un élément d’aggravation. Ajoutons que, suivant l’exemple de la cour de Paris, la cour de cassation est revenue sur sa jurisprudence de 1839. Par plusieurs arrêts de 1857, elle a consacré l’opinion que nous soutenons. M. Faustin-Hélie n’est pas étranger à ce retour aux principes purs du droit criminel.

Nous terminerons cet article par l’indication des peines que le vol avec effraction fait encourir. Commis sur une place, dans une rue, en dehors de tout enclos, c’est un simple délit ; l’effraction n’apporte aucune aggravation : l’art. 401 prononce la prison et l’amende ; mais si l’effraction a eu lieu dans une maison habitée ou dans un enclos, le vol est puni des travaux forcés à temps (art. 3S4). Enfin, aux termes de l’art. 381, la pénalité s’élève jusqu’aux travaux forcés à perpétuité, si l’effraction s’accompagne des circonstances suivantes : la nuit, le concours de Ïtlusieurs agents, le port d’armes, les vioences.

EFFRACTIONNAIRE adj. (è-fra-ksio-nère — rad. effraction). Coupable d’effraction : Un de ces chevaliers effractionnaires, ayant été prié de s’asseoir parmi tes assassins, s’écria avec un air de souverain mépris : Non, non ! je puis être un voleur, mais, Dieu merci, je suis un homme respectable. (Ledru-Rollin.)

EFFRACTURE s. f. (è-fra-ktu-re — bas lat. effractura ; de effringere, effractum, briser). Dr. rom. Effraction.

— Chir. Fracture du crâne avec enfoncement des fragments.

EFFRAÉ, ÉE adj. (è-fra-é). Effroyable, affreux, il Vieux mot.

EFFRAIE s. f. {è-frè — rad. effrayer). Ornith. Nom vulgaire d’une espèce de chouette : Z’ëffraie est le plus bel oiseau de son genre. Eaudrillart.)

— Enycl. L’effraie est une espèce de chouette qui a donné lieu, comme la plupart des oiseaux du même genre, à bien des préjufés populaires. Le nom même qu’on lui a onné indique Veffroi que ce rapace nocturne fait naître chez ceux qui ne le connaissent pas. On l’appelle encore fresaie, peut-être k cause de la collerette ou fraise dont son

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cou est orné ; mais, d’après Ménage, ce nom dériverait bien plus probablement par corruption du latin prœsaga, cet oiseau étant regardé comme de mauvais présage. Ce qui milite en faveur de cette dernière étymologie, c’est que dans le Poitou on l’appelle encore aujourd’hui présaye, en Gascogne brésague et à Bordeaux frésaque. Dans quelques pays, on lui donne improprement le nom à’orjraie, qui appartient à une autre espèce. L’effraie atteint une longueur totale d’environ 35 centimètres. Son plumage soyeux, agréablement bigarré de blanc, de brun, de gris et de jaune, forme une livrée assez riche pour un oiseau de nuit. Sa face aplatie est d’un gris blanchâtre et entourée d’un cercle de plumes fines et effilées, variées de rouge et de brun ; le bec est blanchâtre ; les yeux ronds, très-ouverts, noirs, ont l’iris jaune. La partie supérieure du corps est ordinairement d’une couleur cannelle, finement tachetée de brun ou de jaune roux, onde de gris et ponctué de blanc ; quelquefois, elle est d’un gris de lin glacé, pointillé de noir et de blanc. Le dessous est tantôt fauve clair, tantôt d’un blanc pur ou teinté de roux et moucheté de brun. Les nuances varient suivant les individus ; on en trouve qui sont entièrement fauves ou blancs, ou fauve clair marqué de zigzags gris et bruns. Les femelles se distinguent en général par des teintes plus claires. Les pieds sont blanchâtres et couverts de duvet, ainsi que les doigts, qui se terminent par des ongles noirs. L’effraie se trouve dans presque toutes les régions du globe, et son plumage n’est pas sensiblement modifié par les influences locales. Elle est commune en Europe, et habite jusqu’au sein des villes ; mais on la voit rarement, car elle craint beaucoup la grande lumière et se tient constamment cachée dans les trous des murailles des vieux édifices, dans les cavités des rochers ou dans le creux des vieux arbres ; elle semble affectionner surtout les clochers et les vieilles tours. Souvent aussi elle s’introduit dans les granges et dans les greniers pour y chasser les rats. Elle ne sort guère que la nuit ; sa pupille se dilate alors énormément et lui permet de voir très-clair, tandis que son vol, doux et silencieux, favorisé par la mollesse de ses plumes, fait qu’elle arrive à [’improviste sur sa proie. Pendant les froids rigoureux, on trouve quelquefois cinq ou six effraies réunies dans le même trou, ou blotties dans les fourrages, où elles cherchent, avec un abri, la chaleur et la nourriture. Pendant le jour, l’effraie reste dans son trou, dormant debout sur ses pieds, la tête penchée en avant, le bec caché dans ses plumes, et faisant entendre son ronflement monotone. C’est seulement à la nuit qu’elle sort, volant de travers ou en culbutant, comme les hiboux ; elle va faire sa chasse dans les greniers, et l’on assure même qu’elle descend parfois par les cheminées. L’effraie se nourrit de petits animaux ; souvent elle précède l’oiseleur à ses lacets, et lui enlève quelques-uns des oiseaux qu’il a pris ; elle mange aussi ceux qu’elle trouve endormis sur les branches des arbres, les avale ordinairement en entier, et ne dépouille de leurs plumes que ceux qui sont trop gros. Elle fait en même temps une grande destruction de rats et de mulots, et sous ce rapport elle ne le cède pas au meilleur chat. Ce n’est que dans le cas d’extrême disette qu’elle se nourrit d’animaux morts. On peut toutefois lui faire accepter du poisson, à défaut d’autre nourriture. Après avoir digéré les chairs, elle rejette les résidus, tels que peaux, poils, plumes, os, etc., sous forme de petites pelottes ou égagropiles, qu’on trouve assez abondamment dans son nid. Du reste, cet oiseau peut supporter une assez longue abstinence et passer jusqu’à huit jours sans manger. Fr. Gérard rapporte même qu’un naturaliste préparateur oublia, pendant un temps beaucoup plus long, une effraie qui lui avait été envoyée d’assez loin, et qu’il fut très-surpris, en ouvrant la boite, de trouver un oiseau vivant à la place d’un oiseau mort. L’effraie se dressa, regarda les spectateurs avec surprise, et rien, dans son aspect, ne semblait déceler l’affaiblissement causé par une longue abstinence.

L’effraie a une voix aigre et lamentable, un cri sinistre, qui peut se représenter par les sons craie, grei-grei, gre-grei, et qu’elle répète en volant au-dessus des maisons, soit au crépuscule, soit par le clair de lune. Il devient plus perçant encore à l’époque des amours. C’est ce cri qui inspire une certaine terreur aux personnes craintives ou ignorantes, et qui a fait regarder l’effraie comme un oiseau de mauvais augure, à tel point que dans le peuple on l’appelle souvent oiseau sorcier ou oiseau de la mort. Il est du devoir de la science de combattre ce préjugé ridicule, qui peut devenir funeste aux malades dont l’esprit serait troublé par le cri de l’effraie entendu au-dessus de leurs demeures. D’autres fois, cet oiseau fait entendre une sorte de souffie, chei, chei, chue, ou de ronflement semblable à celui d’un homme endormi ; ce cri est tout aussi triste, mais aussi peu redoutable que l’autre. Dans les moments de crainte ou de colère, l’effraie hérisse ses plumes, étend ses ailes et présente un aspect plus étrange encore que d’habitude ; elle fait entendre alors un claquement redoublé, produit par l’échappement de ses mandibules, qui sont très-mobiles. La femelle dépose ses œufs dans les trous

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des murailles, dans les cavités des arbres ou dans les angles des charpentes, et cela sans faire de nid. Elle pond, au commencement du printemps, de quatre à sept œufs blanchâtres et allongés. Un conte bien ancien, et que le crédule Pline n’a pas manqué de répéter, c’est que les petits sortent de l’œuf la queue la première. Ces petits sont tout blancs dans le premier âge, et ne prennent que plus tard les teintes variées de l’espèce. Bien qu’elle soit l’oiseau le plus farouche parmi les rapaces nocturnes, l’effraie, quand on la prend jeune, s’apprivoise très-facilement. Elle rend alors au moins autant de services que le chat, et ne commet guère d’autre mal que de tuer les petits oiseaux qu’on laisse passer la nuit dehors. Cet animal, qui débarrasse notre voisinage des espèces malfaisantes, devrait donc être respecté et protégé à l’égal des oiseaux les plus utiles, La guerre acharnée et inintelligente qu’on lui fait a sa source dans un préjugé de tout point contraire à nos intérêts bien entendus. La chair des petits âgés de deux ou trois semaines, et qui sont gras et bien nourris, est assez bonne à manger ; mais il n’en est pas de même de celle ées individus adultes, qui a un fort mauvais goût. L’ancienne médecine, qui semblait tenir absolument à trouver partout des remèdes et même des panacées, a fait réputer cette chair excellente contre la paralysie, la graisse propre à assouplir les muscles, et le fiel desséché très-efficace dans les ophthalmies.

Effraie (l’), paroles françaises de M. VictorWilder, musique de A. Schumann. On ne saurait rendre d’une façon plus ingénieuse la mélancolie, les rêves funèbres et les effarements de l’oiseau des nuits.

lre Strophe. ~Andante.

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DEUXIÈME COUPLET.

Là, sons ce frais ombrage, Dans les riants sentiers. J’entends le gai ramage Du merle et des verdiers. Que j’aime leur joyeuse humeur ! Leurs chants apaisent ma douleur. Ah ! pauvre effraie 1

TROISIÈME COUPLET.

Ma vois, dit-on, présage L’approche d’un malheur ; Et de mon cri’ sauvage Tous les enfants ont peur. Mais est-ce de ma faute aussi, Si Dieu (bis) m’a faite ainsi 1 Ah I pauvre effraie !

QUATRIÈME COUPLET.

Déjà les prés jaunissent ; L’automne va finir. Les feuilles se flétrissent ; Que vais-je devenir ? Bien longues sont les nuits d’hiver, ] Dans mon clocher désert I Ah ! pauvre effraie !

EFFRAIT, AITE adj. (è-frè, è-te— lat. effraetns, même sens). Brisé, il Vieux mot.

EFFRANGÉ, ÉE (é-fran-jé) part, passé du v. Effranger : Leurs petits chevaux étaient caparaçonnés de vieilles tapisseries, dont les lambeaux effilés et effranges traînaient presque jusqu’à terre. (Th. Gaut.) Jusque sous ses haillons desséchés et poudrés, Effrangés par le temps, cardés par la misère, L’Arabe qui mendie a l’air d’un Bélisaire.

Barthélémy.

EFFRANGER v. a. ou tr. (è-fran-jé — du préf. e, et de frange). Effiler sur les bords, de façon à y produire comme des franges : Le temps avait effrangé sa robe.

S’effranger v. pr. Être, devenir effrangé ; être découpé en franges : Les étoffes miroitent ou s’effrangent en fanfreluches, étincelantes. (Th. Gaut.)

EFFRAYABLE adj. (è-frè-ia-ble — rad. effrayer). Qui est susceptible d’être effrayé, qui s’effraye aisément : Certaines femmes affectent d’être plus effrayables qu’elles ne le

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sont réellement. On frémit en songeant que, dans la province surtout, avec un jury campagnard, un jury simple, illettré, effrayable, le résumé artificieux et passionné d’un président d’assises peut déterminer seul, tout seul, un verdict de mort. (Cormen.)

EFFRAYANT (è-fré-ian) part. prés, du v. Effrayer ; Des cris effrayant un cheval.

EFFRAYANT, ANTE adj. (è-frè-ian, an-te

— rad. effrayer). Qui donne, qui cause de la frayeur, qui est propre à en causer : Un spectacle effrayant. Une image effrayante. Lorsqu’on a banni les vices de son cœur, la mort n’a plus rien cf effrayant. (Oxenstiern.) Ce qui rend la mort effrayante, c’est moins la cessation de la vie çue la destruction de l’organisme, (rfchopenhauer.) C’est’une situation terrible que celle où, n’ayant plus devant soi qu’un effrayant avenir de douleurs, on ne peut se réfugier dans le passé par le souvenir de bonnes œuvres. (Boiste.) L’aspect d’une de ces grandes aurores boréales ne laisse pas d’être effrayant. (Cuv.) Rien ne me parait plus sinistre et plus effrayant que l’absence de tout bruit. (Vinet.) La tête de Mirabeau sa montrait effrayante de laideur et de génie. (Thiers.)

Quels regards effrayants voua me lances, hélas !

Voltaire. Le roi d’un noir chagrin paraît enveloppé, Quelque songe effrayant cette nuit l’a frappé.

Racine. Et le couple immobile, effrayant de pâleur, Tendait encor sa main glacée.

L. Bëlmontet. Turpin, levant son effrayante masse, Les assommait avec dévotion ; Puis à Jésus il demandait leur grâce. Nul n’expira sans absolution.

A. Chênieb.

— Fam. Grand, excessif : Une chaleur effrayante. Un savoir effrayant.

— Syn. Effrayant, effroyable. Ce qui est

effrayant cause réellement de l’effroi, et cela quelquefois sans motif légitime. Ce qui est effroyable est réellement à craindre, inspire de l’effroi par sa nature même.

— Antonymes. Attrayant, charmant, décevant, séduisant, rassurant, tranquillisant.

EFFRAYÉ, ÉE (è-frè-ié) part.* passé du v. Effrayer. Qui éprouve de l’effroi : Un enfant effrayé. Des femmes effrayées. Un poltron est souvent effrayé de son courage. (A. d’Houdetot.) Les sots ne sont jamais effrayés de rien. (Grimm.) Le tonnerre et les vents déchirent les nuages, "Le fermier de ses champs contemple les ravages. Et presse dans ses bras ses enfants effrayés.

3.-3. Sellins. L’on y verrait encor la mer ouvrir ses eaux, Les rochers s’amollir et se fondre en ruisseaux, Les fleuves effrayés remonter à leur source, L’astre pompeux du jour s’arrêter dans sa course.

Racine.

— Par ext. Qui annonce la frayeur, où se peint la frayeur : Un visage effrayé. Des regards effrayés. Des cris effrayés. Rien n’est formidable à voir comme les bétes féroces inquiètes ; leur air effrayé est formidable. (V. Hugo.)

De mon front effrayé je craignais la pâleur.

Racine. Et je pourrais donner à mes yeux effrayés Le spectacle sanglant que vous me prépariez.

Racine.

— Fam. Frappé d’un extrême étonnement : Je suis effrayé de tant de luxe.

— Blas. S’emploie quelquefois comme synonyme d’effaré et d’effarouché : Cheval effrayé.

EFFRAYER v. a. ou tr. (è-frè-ié — du préf. é, et de frayeur. J’effraye, lu effrayes, iï effraye ou effraie, nous effrayons, vous effrayez, ils effrayent ou effraient ; j’effrayais, nous effrayions, vous effrayiez ; j’effrayai, nous effrayâmes ; j’effrayerai ou effraierai, nous effrayerons ou effraierons ; j’effrayerais, effraierais ou effrairais, nous effrayerions, effraierions ou effrairions ; effraye, effrayons, effrayez ; que j’effraye, que nous effrayions, que vous effrayiez ; que j’effrayasse, que nous effrayassions ; effrayant ; effrayé, ée. Nous empruntons cette conjugaison à l’Académie, sans bien comprendre pourquoi, à côté d’une forme parfaitement régulière, elle a introduit une et même deux formes irrégulières). Causer de la frayeur : Effrayer des enfants. Effrayer un cheval. On mène un coursier ombrageux à l’objet qui J’effraye, afin qu’il n’en soit plus effrayé. (J.-J. Rouss.) L’éloquence d’un homme de bien peut effrayer la tyrannie au milieu de toute sa puissance (J.-J. Rouss.) La solitude finit par effrayer l’homme malheureux. (Mme de Staël.) Allez voir de près ce qui vous effraye, et le plus souvent vous rirez vousmême de votre frayeur. (De Jussieu.) Il Causer des appréhensions à : Le présent me dégoûte et l’avenir tb’effraye. La liberté «’effraye que les âmes faibles et corrompues. (Boiste.) Les moralistes nous effrayent de nous-mêmes et affaiblissent l’espérance de tout ce qu’ils ôtent à l’orgueil. (Lamenn.) L’esprit a toujours un brillant qui nous blesse, et l’homme qui en a beaucoup nous effraye peut-être. (Balz.)

— Effaroucher, décourager : L’énormité de ma besogne m’effraye. Effrayer le capital, c’est river une triple chaîne aux bras de l’Au-