Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 7, part. 1, E-El.djvu/393

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ELSE.

Bit jeunesse. Il ajoute qu’Elpinice passait pour avoir des mœurs déréglées, qu’elle avait été la maîtresse du peintre Polygnote, et que cet artiste l’avait représentée dans un des tableaux du Poscile sous la figure de Laodicé, fille de Priam.

ELP1S, nom sous lequel les Grecs honoraient l’Espérance. V. ESPÉRANCE.

EL QUEDAREF, ville commerciale de l’A-Dyssinie septentrionale, à l’E. de l’Atbara supérieur, près de l’embouchure du Setit, dans le pays des Arabes Schoukrie ; 4,500 hab. Cette ville a, depuis plusieurs années, acquis une grande importance comme entrepôt commercial entre l’Abyssinie et le Soudan. Elle est bâtie sur un vaste plateau stérile, couvert seulement d’un maigre gazon, et où l’on n’aperçoit ni un jardin, ni un arbre, ni même un seuf buisson ; aussi i’aspect de la ville est- il loin d’être séduisant ; mais son climat est des plus sains, et, pendant la saison des pluies, un grand nombre de familles viennent y chercher la santé. El Quedaref se compose de plusieurs centaines de huttes de roseaux et de tentes en nattes de palmier. La population est formée en majorité d’Arabes Schoukrie, puis d’Arabes Rakoubin et Djialin, de nègres Tagruri, de Coptes et de Grecs. La vie y est à très-bon marché ; les environs du plateau, habités par des Arabes Schoukrie, produisent en abondance les céréales, le dourra principalement, et c’est do là que le gouvernement égyptien tire les approvisionnements de ses greniers. Les alentours abondent aussi en chameaux noirs et nourrissent de nombreux troupeaux de brebis et de chèvres. La grande place du marché est située a l’E. de la ville et offre un espace à peu près sans limites aux acheteurs, aux convoyeurs de marchandises, aux bêtes de somme et aux groupes turbulents des indigènes et des visiteurs étrangers. Une hutte de roseau, qui s’y élève à peu près au centre, est-occupée par un employé et par deux soldats, qui contrôlent les marchandises, perçoivent les droits du marché, et sont, en outre., chargés de la surveillance générale. Une double rangée de huttes fort basses, qui forment un abri contre le soleil, servent de magasins de vente. C’est là que les marchands étalent à terre les objets de leur commerce, tels qu’élolfes, eouteuùx, ciseaux, quincaillerie, rubans, perles de verre, sucre, épices, savon, tabac, etc. Le coton, la gomme arabique, le cuir, le café, le sel, le miel, la cire, les plumes d’autruche et le dourra sont les principaux articles du, commerce d’exportation, et se vendent généralement en gros, tandis que les autres marchandises sont débitées en détail aux indigènes de lu ville et des alentours. A certains jours, il arrrive de Souakim des chargements entiers de sel, mais ils sont rapidement épuisés. Visités annuellement par plus de 2,000 étrangers, les marchés d’El Quedaref sont, après ceux de Chartoum, les plus importants du Soudan oriental, et servent au commerce de transit de l’Abyssinie avec la région du Nil et les côtes de la mer Rouge. Excepté pendant les quelques semaines que dure la saison des pluies, ils sont fréquentés régulièrement par des commerçants de Mataina, de Doka, de Wogin, de Tomat et de Kassala, par des Berbères et par un grund nombre d’indigènes appartenant aux tribus du voisinage. El Quedaref était à peu près inconnu des Européens, il y.a à peine quelques années. Les détails ci-dessus sont empruntés à l’intéressant ouvrage du comte Charles de-Krockow, intitulé : Voyages et chasses dans le nord • est de l’Afrique pendant les années 1864 et 1&G5 (Berlin, 1867, 2 vol.).

BLR1CHSIIAUSSEN (Charles, baron dk), général autrichien, né dans le Wurtemberg, mort à Raguse en 1779. Il se distingua dans la guerre de Sept ans ; obtint, durant la guerre pour la succession de la Bavière, le grade de général de cavalerie ; repoussa en 1778 les Prussiens, qui marchaient sur la Moravie, et mourut peu de temps après des suites de ses fatigues.

ELSA, rivière d’Italie. Elle prend sa source dans la province et a, 14 kilom. O. de Sienne, passe à Colle, pénètre ensuite dans la province tie Florence, arrose une vallée profonde a laquelle elle donne son nom, et, après un cours d’environ 64 kilom. du S.-E. au N.-O., se jette dans i’Arno, à 6 kilom. O. d’Empoli.

ELSASS, nom allemand de I’AlSace.

ELSASSEK (F.-A.), peintre allemand, né à Berlin en 1810, mort à Rome en 1845. Il se rendit dans cette dernière ville en 1832, y compléta son instruction artistique, et, de retour dans son pays, devint membre de l’Académie de Berlin. Le rot de Prusse, charmé de son talent, lui fit une pension. Elsasser a peint avec un profond sentiment de la nature des vues d’Italie, parmi lesquelles on cite : Palermo ; le Campo-Santo de Pise, au clair de lune ; la Grotte des Sirènes. H a produit aussi des dessins à la plume et à la sépia.

EL-SCHADtlAÏ, nom que la tradition biblique donne au dieu des patriarches, et qui signifie proprement le Fort, Très-puissant ; ce nom est tout à fait sémitique et en harmonie aveu le sens belliqueux du nom d’Israël, qui veut dire le fort combat. Moïse remplaça le Culte d’El-Suhaddaï par celui de Jéhovah.

ELSCHEERE s. m. (èl-chè-re). Astr. Un des noms de l’étoile Sirius.

ELSE (Joseph), chirurgien anglais> mort

ELSH

en 1780. Il fut.chirurgien de l’hôpital Saint-Thomas, à Londres, et membre de l’Académie de chirurgie de Paris. Son ouvrage le plus estimé est intitulé : Essai sur le traitement de l’hydrocèle de la tunigue vaginale des testicules (Londres, 1770).

ELSENEUR ou HELSLSGOCR, ville du Danemark, dans l’Ile de Seeland, port sur le Sund, à l’endroit le plus resserré de ce détroit, en face de la ville suédoise d’Helsingborg, h 38 kilom. N. de Copenhague, par 560 2’ n" de lat. N. et 10P 16’ 20" de long. E. ; 9,000 hab. Collège, bains de mer ; consuls de presque toutes les nations commerçantes du globe. Là tout navire s’arrêtait, avant 1857, pour payer au Danemark les droits de passage du Sund. La rade est très-vaste et le port a une grande importance pour la navigation dans ces parages. Elseneur possède quelques établissements manufacturiers et des chantiers de construction qui occupent un nombre assez considérable d’ouvriers. Les pyrosoaphes, qui établissent une communication journalière entre le Danemark et la Suède, entretiennent un mouvement continuel dans le port. L’établissement de bains de mer, qui se fait remarquer par ses belles proportions, attire beaucoup de monde pendant la belle saison.. Environ 14,000 navires passent annuellement le Sund, et les vents ou le courant les forcent souvent de se mettre en sûreté dans la rade d’Elseneur.

Les principales curiosités d’Elseneur sont le château fort et le prétendu tombeau d’tlamlet. Le château (Kronborg) s’élève au N.-O. de la ville, sur la pointe extrême d’une langue de terre. Il fut bâti en 1574, sous le règne de Frédéric II, sur les plans de Tycho- Bralié, qui, non content d’être un grand astronome, voulut être aussi architecte, et devint un architecte original, témoin l’observatoire de Copenhague. « La physionomie de Kronborg, dit M. Oscar Comettant, e3t sombre et imposante. Dans les casemates, parfaitement disposées, peuvent se placer mille hommes. Six bastions défendent le fort du côté de la terre. Du côté de la mer, des centaines de canons dirigent leurs gueules béantes vers le plus étroit passage G-i Sund, menaçant ainsi-les côtes avancées et arides de la Suède et la petite ville de Helsingborg, à 2 kilom. seulement des remparts danois. Mais ces canons n’ont ■pu empêcher en aucun temps une flotte de traverser le Sund. En 1644, en effet, une flotte composée de navires hollandais et suédois, sous le commandement de l’amiral Fhuyssen, franchit le Sund par un vent favorable en longeant la côte suédoise, malgré les boulets qui tombaient comme grêle, mais sans arriver jusqu’aux navires. En 1801, Nelson n’eut aucune peine k passer le Sund, malgré les feux de lu forteresse. Il traversa même sans tirer un seul coup de canon. • Du haut de la tour N.-O., où se trouve établi un phare, on aperçoit, d’un côté Copenhague, de l’autre les montagnes bleues»du Kuîlen, et au milieu la mer sillonnée de navires ; c’est un des plus beaux panoramas que l’on puisse imaginer. L’église du château est toute remplie d’inscriptions en allemand. Après avoir été plusieurs années convertie en dépôt de marchandises, elle fut rendue au culte en 1848. «La forteresse d’Elseneur, dit le Magasin pittoresque, est un vaste bâtiment carré tout en pierres de taille, assez semblable, par sa forme extérieure, aux vieux châteaux princiers que l’on voit encore dans le nord de l’Allemagne, et défendu de tous côtés par de larges contrescarpes et de puissants bastions. On y montre aux étrangers une immense salle, appelée la salle des Chevaliers, et des casemates, des voûtes profondes où plusieurs régiments pourraient, en cas de guerre, trouver un refuge et entasser des provisions pour plusieurs mois." On montre aussi, dans le château de Kronsborg, une chambre qui n’offre rien de remarquable, mais qui rappelle le souvenir de la royale amante de Struensée, la belle et sensible Mathilde, épouse de Christian Vil.

Elseneur est encore, grâce K sa situation exceptionnelle, une ville prospère, bien que peu de cités aient été aussi éprouvées qu’elle. Incendiée en 1289, en 1311, en 1372, en 1500 et en 1522, pillée en 1535, elle a été en outre ravagée, k cinq reprises différentes, par la peste la plus terrible. La suppression des droits du Sund, en 1857, a profondément modifié sa physionomie.

EL-SËNN, autrefois Cœne, ville de la Turquie d’Asie, sur le Tigre, pachalik et à 133 kilom. S.-E. de Mossoul ; 8,000 hab.

EL SETTARA s. m. (èl-sét-ta-ra — mot arabe). Pièce ou chemise de maroquin qui recouvre la selle des cavaliers algériens.

ELSEVIER, nom d’une célèbre famille d’imprimeurs. V. Elzevir.

ELSFLETH, ville d’Allemagne, dans le grandduché d’Oldenbourg, sur la rive gauche du Weser, chef-lieu debailliage ; 2,803 hab. École de navigation ; construction de navires ; corderie, brasseries, tuileries ; commerça de bois ; navigation active.

ELSGAU (Alsgaugensis pagus), ancien pays situé sur les confins de l’Alsace et de la Suisse, et où se trouvait Porentruy (canton de Berne) et Délie (Haut-Rhin).

ELSHE1MER (Adam), peintre allemand.

V. EtZlIlilMEK.

ELSHOECHT(Jean-Marie-Jacques, dit Rorl)

ELSH

statuaire, né à Bergues (Nord) en 1791, mort à Paris en 1856. Envoyé de bonne heure k Paris, dans l’atelier de Bosio, il ne tarda point à s’y faire remarquer par une prestesse de main peu commune, qui lui valut toute la faveur de son maître, et, peu après, il fut admis avec distinction à l’École des beaux-arts. Il n’y avait pas deux années encore que Elshoecht suivait les conseils du célèbre baron, quand il envoya à la ville de Dunkerque une copie du Louis XIV de la place des Victoires que Bosio terminait à cette époque, Cette œuvre fit grande sensation k Dunkerque. Le conseil municipal reconnaissant vota à son compatriote un subside de six cents francs durant six années. Son début, au Salon de 1825, fut très-brillant. Il avait exposé une figure, Innocence, où l’habileté du ciseau était remarquable. Il y avait aussi dans cette figure comme un vague parfum de l’époque impériale, quelque chose des Psyché nombreuses éeloses sous le Consulat. Le succès fut grand, et, les relations puissantes de Bosio aidant, l’auteur obtint la médaille d’or. Les commandes vinrent en foule k Elshoecht. Sa Vierge, exposée en 1827, fut achetée pour l’église Saint-Ouen de Rouen ; le Son Pasteur et les Quatre Evangélistes du même Salon allèrent prendre place dans l’église de Turcoing (Nord). Bien qu’elles fussent, et comme caractère et comme style, très-différentes de ('Innocence, .ces figures furent jugées parfaitement religieuses de sentiment et fort belles d’exécution. Elshoecht passa maître dans la spécialité des personnages d’église. En conséquence, on lui commanda les Séraphi7is qui ornent la chaire de Notre-Dame-de-Lorette, et les Deux Anges du maîr

tre-autel. Fouillées en plein bois, ces sculptures sont d’une adresse profonde ; mais, comme grandeur de style ou simplement finesse d’intention ; on ne peut que les ranger parmi les productions médiocres. Nous préférons de beaucoup le Faust et Marguerite, deux têtes réussies qui furent remarquées au Salon de 1831. Cette exposition amena de nouvelles commandes, entre autres le Duc de Berry (musée de Versailles) ; Triton et Néréide ornant l’une des fontaines de la place de la Concorde ; et les grands Bas-reliefs de la Chambre des pairs, etc. En 1841, après être resté quelques années étranger au Salon, l’artiste se présenta avec deux groupes énormes, la Saône et le Rhône, Maternité et Indigence, qui ornent la façade du grand hôpital de Lyon. La tentative était plus hardie qu’heureuse ; car ces deux morceaux n’avaient rien d’imposant dans l’allure et l’intention ; ce n’étaient que deux grandissements. Or la statuaire décorative a d’autres exigences : elle veut être grande avant tout. En 1847, Elshoecht obtint un succès plus incontesté avec son Eloa ou la Sœur des anges, figure de marbre, la Veuve du soldat et un Christ en croix. Citons encore, en 1848, leBustede monseigneur Affre, l’archevêque martyr. Cette œuvre fut remarquée pour son actualité poignante ; en 1849, la Heine Mathilde, figure dé pierre, au jardin du Luxembourg ; les Bustes de saint Bernard, Poussin, Mirabeau, Molière, pour la décoration intérieure de la bibliothèque Sainte-Geneviève ; un peu plus tard, en 1850, Boulay de la Meurthe père (Versailles) ; le Docteur Blandin, bronze grand comme nature, qui couronne son tombeau ; Claude Gelée, le Baron Bosio ; sur un des frontons du vieux Louvre, la Navigation marchande, en 1852 ; la Vierge immaculée, en 1853 ; la Vierge aux anges et les deux grandes figures, 'Histoire et la Justice (de l’hôtel de vilie de Laon), exposées en 1854 ; VEmpereur Napoléon III et le groupe des Tuileries, le Génie de l’Asie, du Salon de 1855.

En mourant l’année suivante, Karl Elshoecht laissa inachevés une Bacchante et Adam et Eve avant le péché.

ELSHOLTZ (Franz d’), auteur dramatique et polygraphe allemand, né à Berlin en 1791. 11 séjourna de 1806 k 1809 à Paris ; servit dans la guerre contre Napoléon, comme engagé volontaire en 1813 ; devint, en 1815, secrétaire de régence à Cologne ; voyagea ensuite en Angleterre, en Hollande, et en Itatie et fut nommé, en 1827, directeur du théâtre royal de Gotha. C’est là qu’il fit jouer son grand drame intitulé : Viens ici, et la plupart de ses pièces, qui ont été réunies en volumes sous le titre (YCÉuvres dramatiques (1830-1835, 2 vol.). Parmi ces pièces, on cite comme la meilleure celle qui est intitulée la Z)ame de cour. M. Elsholtz vécut dans l’intimité de Gœthe, et c’est à cette amitié qu’il dut d’exercer longtemps les fonctions de secrétaire de légation du duché de Saxe-Cobourg-Gotha à Munich. Il s’est démis de cette fonction en 1851 pour vivre dans la retraite. Parmi les ouvrages les plus connus de M. Elsholtz, on cite les Promenades dans Cologne et ses environs (1820), son premier ouvrage ; le Nouvel Achille, épisode de la guerre de l’indépendance en Grèce ; le Voyage . de deux amis (1832), et des Nouvelles politiques (1S38). Lors du cinqtiantiènie anniversaire de la bataille de Leipzig, il a encore publié les Chants d’un vétéran (Leipzig, 1865J.

ELSHOLTZIE s. f. (èl-chol-cM — de Elsholtz, savant allein.). Bot. Genre de plantes, de la famille des labiées, tribu des meutholdèes, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans l’Inde orientale et à Java, n Syn. de

COUROUPITE.

ELSHOLZ ou ELSHOLTZ (Jean-Sigismond), médecin, botaniste et chimiste allemand, né à

ELSI

389

Francfort-sur-rOder en 1623, mort en 1688. Après avoir terminé ses études, il parcourut diverses contrées de l’Europe, prit le grade de docteur à Padoue et revint dans sa patrie, où il obtint le titre de médecin de l’élecLeur de Brandebourg (1656), fut nommé directeur du jardin botanique qui avait été créé par ce prince, puis alla diriger le jardin botanique de Berlin. On cite parmi ses nombreux ouvrages : Flora marchiea ou Catalogue des piaules du jardin botanique de Brandebourg (Berlin, 1663, in-8°), livre dans lequel l’auteur attribue au pays des plantes qui lui sont étrangères ; Nouvelle horticulture pratique, en allemand (Berlin, 1666, in-4<>), ouvrage irès-estimô ; AntAropomelria, ouvrage sur les proportions du corps humain (Padoue, 1654, in-4") ; De phosphoris observationes (Berlin, 16"), in-4») ; Distillatoria curiosa (Berlin, 1674, in-fol.) ; Diccteticou (Berlin, 1682), traité des aliments, etc. Membre de l’Académie des curieux de la nature, il publia de nombreux mémoires dans les recueils de cette société savante, fit paraître, dans la collection de Hoock, plusieurs secrets pour perfectionner les vins, et donna la manière de préparer des essences de végétaux. Willdenow a donné en son honneur le nom ù’elsholtzia à un genre de plantes de la famille des labiées.

ELSItOLZ (Louis), peintre allemand, né vers 1805, mort en 1850. Il fit ses études à l’Académie des beaux-arts de Berlin, et posa les bases de sa réputation, en 1833, par une toile représentant la Bataille de Leipzig, exécutée pour le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III. Presque tous les tableaux de cet artiste reproduisent des épisodes de la guerre de l’indépendance allemande, tels que la Bataille de Bautzen, V Entrée des alliés à Paris, etc.

Etale Vcuuor, roman anglo-américain, de M.-O.-W. Holmes (1861). Médecin et romancier tout ensemble, l’auteur a exposé dans cet ouvrage, d’une façon saisissante, une thèse de physiologie : la transmission héréditaire transformée en loi certaine, fatale. Cette donnée, acceptable à certains points de vue, revêt un caractère plus marqué de paradoxe dans Etsie Venner, en ce que l’héroïne a reçu de sa mère, non pas des qualités ou des défauts propres à l’humanité, mais le caractère d’uD reptile, d’une couleuvre ou serpent dont celle-ci a été mordue étant enceinte et dont la fille reproduit le type moral et presque le type physique. L’enfant grandit sous les yeux de son père, élevée par une vieille négresse. Elle est vagabonde et capricieuse dès ses premières années, et son père reconnaît bientôt l’impossibilité de dominer cet étrange caractère. Il y a des moments où, voyant un sourire sur ces petites lèvres roses, une calme sérénité Sur ce Iront enfantin, il se sent ému de tendresse, et, les bras étendus, veut la prendre à sa nourrice. Tout à coup les yeux diamantésde l’enfant se rétrécissent. La tête se rejette en arrière, et alors, frissonnant de la tète aux pieds, le pauvre père n’ose plus, penché vers son enfant, poser ses lèvres sur les joues d’Elsie. Elle a de plus une marque singulière, inquiétante, autour du cou, et les idées que cette marque suggèrent au père sont telles qu’il se hâte de s’enfuir, pour se dérober à une sorte de terreur et de glacement de sang dont il est frappé. Par un phénomène physiologique qui n’est pas sans exemple, la mère d’Elsie avait transmis à l’enfnnt qu’elle portait dans son sein quelques-uns des caractères du reptile dont le venin s’était infiltré dans ses veines : insupportable éclat des yeux, froideur de l’épidémie, mouvements onduleux, colères redoutables et jusqu’au venin peut-être ; car, étant enfant, Elsie avait un jour fait à son cousin Richard une morsure que, par prudence, on cautérisa.

Cependant l’enfant, dont l’intelligence se développait avec l’âge, était devenue une belle jeune tille. Elle témoigna le désir de compléter son instruction, et son père iui permit de suivre les cours de ï’Appollinean female fnslitute, dans lequel une centaine de jeunes filles des meilleures familles de la ville recevaient d’excellentes leçons, grâce au zèle d’Helen Darley, jeune maîtresse des études. Le roman s’ouvre au moment où Bernard Langdon, jeune médecin fort instruit, entre comme professeur dans ladite institution, que dirige un certain M. Silas Peckham, dont la principale occupation est d’acheter au meilleur compte les éléments des repas économiques destinés à ses pensionnaires. Parmi ses écolières, Bernard a bientôt distingué l’étrange figure d’Elsie Venner, dont il est à même, grâce à ses études physiologiques, d’étudier mieux que tout autre la singulière nature et le pouvoir fàscinateur. Un intérêt inexplicable, et qui n’est pourtant point de l’amour, le pousse a s’occuper de cette jeune tille. Sur ces entrefaites arrive à Rocklaud Richard Venner, le cousin d’Elsie, revenant de l’Amérique du Sud, où il s’est enrichi, et méditant une uiiiun avec sa riche et belle cousine. Celle-ci, k force de contempler le jeune professeur de l’Apollinean Institute, sent fondre son cœur de glace aux premiers feux de l’amour. Richard s’en aperçoit et médite d’assassiner Bernard Langdon. Celui-ci est averti par l’intelligente sollicitude du docteur Kittredge, médecin et ami de la famille Venner, qui le met en garde contre les tentatives du jeune gaucho. L’événement ne tarde pas à se produire. Richard surprend le jeune professeur dans la cam-