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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 7, part. 2, Em-Erk.djvu/411

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quelque chose dos compliments qu’il prodigue. Ericeira était en relation ou en correspondance avec les hommes les plus distingués de l’Europe : Muratori, Bayle, Bignon, « Feijoo, etc., et il faisait partie d’un grand nombre d’académies, notamment de la Société royale de Londres. Louis XV lui fit présent de vingt et un volumes d’estampes et d’un catalogue de sa bibliothèque.


ERICHSON (Guillaume-Ferdinand), naturaliste allemand, né à Stralsund en 1809, mort en 1S-1S à Berlin, où il professait Jes sciences naturelles. On a de lui : Gênera dyticorum (1832) ; les Coléoptères de la marche de Brandebourg (Berlin, 1837-1839) ; Rapports entomologiques (Berlin, 1838-1850) ; Entomographies (1840) ; Gênera et species staphylinorum insectorum (Berlin, 1840, 2 vol.) ; Histoire naturelle des insectes de l’Allemagne : les Coléoptères (1845-1847, 3 vol.). Après la mort de Wiegmann, en 1841, il avait continué ses Archives d’histoire naturelle.

EH ICHT, lac d’Écosse, à 59 milles de Perth, a 20 milles de longueur sur l mille de largeur. Il est domine au N. par la montagne de Bcnalder, dont l’une de3 grottes servit de refuge à Charles-Édouard, après la bataille de Culloden.

ÉRICHTHE s. m. (é-ri-kte). Crust. Genre de stomapodes, type de la tribu des érichthiens, comprenant une dizaine d’espèces qui habitent les mers chaudes de l’hémisphère occidental.

— Encycl. Les érichthes -ressemblent beaucoup aux squilles, notamment par les caractères des antennes, des yeux et de la bouche ; mais ils s’en distinguent par leur carapace, qui se prolonge jusqu’à l’extrémité postérieure du corps, et recouvre les anneaux qui portent les trois dernières paires de pattes. L’enveloppe est dure et crustaeée, mais d’une extrême transparence, qui permet de distinguer toutes les parties du corps. Les espèces assez nombreuses de ce genre habitent généralement des pays chauds ; leurs mœurs sont peu connues ; maison a tout lieu de supposer qu’elles’ ne diffèrent pas sensiblement de celles des’ squilles. L’espèce type est Vérichthe vitré, qui est entièrement transparent comme du verre, avec les yeux d’un beau bleu, et se trouve dans la haute mer.

ÉRICHTHIEN, ienne adj. (é-ri-ktiain, iè-ne— rad. érichthe). Crust. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre érichthe.

— s. m. pi. Tribu de crustacés stomapodes, ayant pour type le genre érichthe, et voisine des squilles. ■

ÉRICHTHON s. m. (ô-ri-kton). Astron. Nom grec de la constellation du cocher. Il On l’appelle aussi Ericbthonius.

ÉRIGHTHONIE s. f. (é-ri-kto-nJ — de Erichthonius, nom mythol.). Crust. Genre de crustacés amphipodes, de la famille des crevettines, dont l’unique espèce habite les côtes de Bretagne.

ÉH1CHTON1 US, roi d’Athènes, étai*, d’après la Fable, fils de Vulcain et de Minerve, qui ne l’enfanta qu’après avoir cédé à la violence du dieu du feu. Erichtonius était moitié homme et moitié serpent, et inventa les. chars, dit-on, afin de cacher la partie inférieure de son corps. Il régna avec sagesse pendant cinquante ans, et à sa mort fut placé dans le ciel, où il forma la constellation vulgairement connue sous le nom du Cocher. 11 avait eu, de la naïade Pasithée, Pandion, qui régna après lui. — On donne souvent le nom d’Erichtonius au fils de Pandion, Erechtée.

ER1C1 (M.-Jean), savant suédois, mort en 1680. Il enseigna les mathématiques supérieures et la physique à Dorpat, où- il remplit, à partir de 1631, les fonctions d’accesseur du tribunal livonien. Ses principaux ouvrages sont : Disputationes in libros VIII physicorum Aristotelis (Dorpat, 1642) ; Spéculum astrologicum par aliquot disputationes emissum (Dorpat, 1648) ; Processus judiciarius per disputationespublici ; urïî(Dorpart, 1656).

ÉRICIBE s. ni. (é-ri-si-be). Bot. V.. éri-

CYBB.

ÉR1CICOLE adj. (é-ri-si-ko-le — du lat. erice, bruyère ; coto, j’habite). Zool. Qui vit dans les bruyères.

— s. m. Entom. Groupe de lépidoptères du genre satyre, caractérisé par une nervure costale très-renilée à son origine, des antennes grêles à massue pyriforme, des yeux glabres, et dont l’espèce type, propre aux contrées de hautes bruyères, vit sur le fromental à l’état de chenille, dans le centre et le midi de la France.

ÉRICINÉ, ÉE adj. (é-ri-si-né — rad. erica). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre bruyère ou érica.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre bruyère r Les baies d’un grand nombre cTéricinéés sont alimentaires, ont une saveur agréable et un peu styptif/ue. (Tollet.)

— Encycl. La famille des éricinées renferme des arbres, des arbrisseaux ou des sous-arbrisseaux, à feuilles alternes, opposées ou verticillées, ordinairement persistantes, a inflorescence très-variée. Les fleurs ont un calice à quatTf ; ou cinq divisions plus ou moins profondes ; une corolle monopétale,

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généralement régulière, à lobes alternant avec ceux du calice ; des étamines en nombre égal ou double de celui des lobes du calice ou de la, corolle ; un ovaire à plusieurs loges, surmonté d’un style cylindrique, terminé par un stigmate simple ou lobé. Le fruit est ordinairement une capsule, rarement une baie, et renferme plusieurs graines à albumen charnu. Cette famille comprend un assez grand nombre dégenres, répartis en trois tribus...

— I. Ericées : Feuilles ordinairement aciculées ; bourgeons nus ; corolle persistante ; genres : bruyère (erica), callune, maenabie, pentapère, éricinelle, biérie, philippie ; sa ’ laxide, lagénocarpe, codonostigme, célostigme, codbnanthème, syndesmanthe, sympièze, acrostémon, finckée, érémie, etc.

— II. Andromédées : Feuilles acieulées.ou planes ; bourgeons nus ; corolle caduque ; genres : andromède, menziésie, lyonie, dethra, elliotie, épigée, gautièro, pernettie, arbousier, encyanthe, etc.

— III. Rhodorées : Feuilles planes ; bourgeons écailleux ; genres : azalée, kalmie, rosagej léiophylle, béfarie, lédon, etc.

Les éricinées, répandues sur une grande partie du globe, abondent Surtout dans l’Afrique australe. Plusieurs d’entre elles sont sociales, et souvent une seule espèce couvre de vastes espaces. Quelques-unes sont employées en médecine, d’autres en économie domestique ; presque toutes sont recherchées comme végétaux1 d’ornement.

ÉRICINELLE s. f. (é-ri-si-nè-le — dimin. de érica). Bot. Genre d’arbustes, de la famille des éricinées, ayant le port des éricas, et comprenant deux ou trois espèces, qui habitent la Cafrerie et l’Ile de Madagascar.

ERICINOL-s. m. (é-ri-si-nol — du lat. erice, bruyère).-Chim. Nom de l’un des produits de décomposition de l’éricoline.

— Encycl. Véricinol, C101116O, est un produit de décomposition de l’éricoline, et aussi de la pinipicrine, par l’acide sulfurique étendu bouillant. Il se produit en même temps de la glucose., Pour le préparer, on mélange l’une ou l’autre de ces substances avec 1 acide étendu et l’on distille. Il passe alors sous la forme d’une huile qui, d’abord incolore, tourne rapidement au brun, en s’oxydant. On peut représenter, au moyen des équations, sa formation, soit au moyen de l’éricoline, soit au moyen de la pinipicrine : C3’.115602t + 41120"= 4C61112C-8 + C«>H1«0 ;

Ericoline. Eau. Glucose. Ericinol.

C221136C-H -(- 21120 = 2CO1112O6 + C10H«O.

Pinipi- Eau. Glucose. Ericinol.

crine.

Véricinol s’obtient encore, mais sensiblement altéré, lorsqu’on distille avec de l’eau les feuilles des plantes suivantes : calluna vulgaris, rhododendron ferruginettm arctoslaphylos uva ursi, ledum palustre et erica erbacea.

L’huile volatile du ledum, palustre est un mélange à’ericinol, d’acide valérique, d’un autre acide huileux et d’un hydrocarbure qui bout à. 160° et qui est isomère avec l’essence de thérébenthine.-Pour extraire Véricinol de ce mélange, on l’agite d’abord avec une lessive de potasse, qui en extrait les produits acides ; puis on le dessèche et on le soumet à la distillation. Ce qui passe entre 115° et 160° est un mélange à’éricinol et d’hydrocarbure ; mais ce qui distille entre 236» et 250° est de Véricinol presque pur. Au-dessus de cette dernière température, il ne reste plus, dans l’appareil distillatoire, qu’une substance résineuse. L’éricinol est une substance bleuâ-, tre d’une odeur désagréable et d’une saveur brûlante, amère et nauséeuse. Il bout entre 240" et 2420. Lorsqu’on le distille rapidement sur des fragments de potasse, il se décolore en partie. Son poids spécifique égale 0,874 à 20". Il renferme 79,96 pour 100 de carbone, et 11,3 pour 100 d’hydrogène. Ces nombress’ac•cordent assez bien avec la formule CNWK) que nous avons adoptée ; cette formule exige en effet 78,96 de carbone et 18,52 d’hydrogène. Après plusieurs distillations sur de la potasse solide, l’éricinol se convertit en hydrocarbure CiOH’6. Cette réaction nous parait rendre douteuse la formule que ton adopte pour ce corps, et l’on serait tenté de lui substituer la formule C1011180, qui en ferait un hydrate d’hydrocarbure, si ce n’était que cette dernière formule, qui exige 77,92 de carbone, s’écarte de l’analyse plus encore que la précédente. Cette dernière raison ne suffit cependant pas à elle seule parce que Véricinol, d’après ses caractères, ne paraît jamais avoir été obtenu à un état de pureté absolue. >

ÉRICINONE s. f. (é-ri-si-nc-ne — du lat. .erice, bruyère). Chim. Nom donné à une substance cristalline, que l’on obtient par la distillation sèche des plantes de la famille des éricinées.

— Encycl. Véricinone est une substance cristalline et neutre. Pour l’obtenir, on fait un extrait aqueux des plantes de la famille des éricinées, et l’on soumet ensuite cet extrait à la distillation sèche. Le liquide qui passe renferme Véricinone en dissolution. On le traite par l’acétate neutre de plomb, qui précipite les impuretés sans précipiter Véricinone ; on filtre, on débarrasse la liqueur filtrée de l’excès de plomb qu’elle renferme,

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en y faisant passer un courant d’acide suifhydrique, on la filtre de nouveau et on l’évaporé à siccité. Le résidu, placé entre deux" verres de montre dont on chaulfe l’inférieur, donne un sublimé cristallin d’éricinone. Pour que cette dernière partie de l’opération réussisse, il faut opérer sur de très-petites quantités de matière à la fois.

Véricinone pure se sublime en légers groupes de cristaux blancs qui ont l’éclat soyeux. Elle se dissout facilement dans l’alcool et l’éther, et cristallise, de sa solution alcoolique, en aiguilles quadratiques pointues, qui présentent des faces triangulaires ou rhombiques. Sa solution aqueuse est tout à fait neutre ou incolore lorsqu’elle est récemment préparée ; mais à la longue elle s’altère, brunit et acquiert une réaction acide. Les cristaux secs sont moins altérables ; ils finissent cependant aussi par subir une légère altération, surtout sous" l’influence de la lumière. L’éricinone est incolore, sa saveur est sucrée, elle possède un arrière goût astringent. Elle fond aux environs de 167°, et se solidifie par le refroidissement, en reprenant l’état cristallin. Elle commence à se sublimer bien avant de.fondre, et, à une température supérieure à 167°, elle se carbonise et se sublime en partie.

La solution aqueuse de Véricinone n’est précipitée, ni par l’acétate neutre, ni par le sous-acétate de plomb ; mais, en ajoutant de l’ammoniaque au mélange, il se produit un précipité blanc qui ne tarde pas a prendre une. coloratjon très-foncée. Les sels ferreux et ferriques ne la précipitent pas non plus. Elle réduit facilement les sels d’argent et d’or, et le chlorure de platine. La réduction du dernier de ces corps exige toutefois une addition d’ammoniaque et la température de l’ébullition. Enfin, elle séduit aussi les solutions alcalines d’oxyde cuivrique, et en précipite de l’oxydé cuivreux, même à froid. Au contact des alcalis, elle brunit rapidement en absorbant de l’oxygène. La couleur brune disparaît d’ailleurs des que la totalité de Véricinone est décomposée. L’acide azotique convertit Véricinone en acide oxalique. L’acide chlorhydrique la dissout sans la décomposer ; mais lorsqu’on chaulfe cette dissolution, et qu’on y ajoute du chlorate do potasse par petites portions successives, il se sépare du chloranile ou quinone perchloré Q<>C1*0*.

D’après Uloth, Véricinone renferme de 62,85 à 63,40 de carbone, et de 5,48 à 5,26 d’hydrogène. Uloth déduit de cette analyse, pour Véricinone, la formule C24H2*09, qui exige 63,16 de carbone et 5,26 d’hydrogène. Cette formule manque de contrôle. Le même chimiste pense, probablement avec raison, que ce corps est un des produits de décomposition de l’éricoline. Il, ne pense que Véricinone soit identique avec l’hydroquinone ; mais Zwenger, sous la direction duquel ont été faites les expériences d’Uloth, pense que ce sont là deux corps différents.

ÉRICITE s. f. (é-ri-si-te — du lat. erice, bruyère). Géol. Empreinte fossile de /euillea de bruyères.

ÉRICIUS s. m. (é-ri-si-uss — mot lat.). Aniiq, rom. ^Machine de guerre en usage chez les anciens Romains, et consistant en une longue poutre hérissée de pointes de fer’qu’on plaçait en travers d’une ouverture qui avait besoin d !être protégée.

ËHICIUS (Sebastianus), philosophe et antiquaire vénitien. V. Emzzo. •

ÉRICOÏDE adj. (é-ri-ko-i-de — du gr. ereikê, bruyère ; eidos, aspect). Bot. qui a la forme d’une bruyère.

ERICOLINE s. f. (é-ri-ko-li-ne — du lat. erice, bruyère). Chim. Substance résineuse que l’on rencontre dans plusieurs plantes de la famille des éricinées.

— Encycl. On a donné ce nom à une substance résineuse que l’on rencontre dans le romarin (ledum palustre), et moins abondamment dans la bruyère commune (catluna vulgaris), le rhododendron ferruijineum et Varctost’aphylos uva ursi, communément appelé raisin d’ours.

Pour préparer Véricoline au moyen.du romarin, on hache les feuilles de cette plante et on les plonge dans l’eau bouillante, où on les abandonne pendant plusieurs- heures. On filtre la décoction, on la précipite par le soùsacétate de plomb, on la filtre de nouveau et on la réduit, par évaporation, au tiers de son volume. On fait ensuite traverser la liqueur par un courant de gaz sulfhydrique pour la débarrasser de l’excès de plomb, on la filtre une troisième fois, on l’évaporé jusqu’en consistance d’extrait et on traite le produit par un mélange d’alcool et d’éther anhydre, qui dissout Véricoline. Cette solution évaporée laisse un résidu qu’on reprend par le mélange d’alcool et d’éther anhydres ; et l’on continue ces traitements jusqu’à ce que le produit se dissolve sans résidu dans ce meusiiue.

On peut aussi utiliser, pour la préparation de Véricoline, les eaux sucrées que l’on obtient dans le traitement des feuilles du raisin d’ours en vue de se procurer l’arbutine. À cet effet, on chauffe ce liquide avec de l’acide chlorhydrique ou sulfurique. Véricoline se précipite alors sous la forme d’une résine, que l’on purifie en la redissolvant dans l’alcool et en précipitant là-solution alcoolique par l’eau.

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Véricoline obtenue par la première méthode se présente sous la forme d’une poudre d’un jaune brunâtre qui s’agglomère à 100° ; sa saveur est amère. Rochleuer et Schwartz y ont trouvé, après avoir défalqué 10,6 pour. 100 de cendres, 51,71 pour 100 de carbone et 7,19 pour îoo d’hydrogène. Ils en ont déduit la formule C3W«0«.

Cette formule explique le dédoublement en glucose et ericinol que Véricoline éprouve en présence des acides sulfurique et chlorhydrique étendus.

C341156021 + 41120 = C101116O -f- 4CO1112O6. Ericoline. Eau. Erisinol. Glucose.

Toutefois, comme Véricoline n’a aucun des caractères d’une substance pure et que l’érinol, qui provient de son dédoublement, n’a —pas non plus une formule hors de toute eontestationj cette formule manque tout à fait de contrôle.

ÉRICOPHILE adj. (é-ri-ko-fi-le — du gr. ereikê, bruyère ; philos, ami). Bot. Qui croît sur les bruyères.

ERICSSON (Nils), ingénieur suédois, né en 1802. Il entra, en 1823, comme lieutenant, dans le génie militaire suédois, devint major en 4832, puis, en 1850, colonel du corps des mécaniciens de la flotte, et fut.chargé, en 1858, de diriger la construction des chemins de fer de tout le royaume. Parmi les travaux qui lui ont valu la réputation d’un ingénieur éminent, il faut citer les écluses du canal de Trolhœcta, les docks de la navigation à Stockholm, le grand canal qui fait communiquer le Saiman avec le golfe de Fiouie, en Finlande, et surtout les chemins de fer de la Suède, qui sont, en quelque sorte, son œuvre exclusive. Lorsqu’il prit sa retraite, en 1863, les États de Suède lui votèrent une pension viagère annuelle de 15,000 rixdaler (82,000 fr. environ). Déjà, en récompense de ses services, il avait été anobli, en 1854, et.élevé au rang de baron en 1860.

ERICSSON (Jean), inventeur et ingénieur, frère du précédent, né en 1803 dans la province de Wermeland (Suède), mort en 1809 à Richland (État de New-York), des suites de la morsure d’un chien enragé. Fils d’un propriétaire d’exploitation minière, il reçut ses premières impressions des machines servant à l’exploitation de l’industrie paternelle. En 1814, ses capacités précoces attirèrent l’attention du comte Platen, l’ami intime de Bernadotte, qui le fit nommer cadet dans le corps du génie. Il fut ensuite employé, aux travaux de nivellement du grand canal maritime. En 1820, il entra comme enseigne dans l’armée suédoise, et fut bientôt promu lieutenant. Son régiment se trouvant stationner dans les montagnes du Nord, dont le gouvernement faisait effectuer la topographie, Ericsson releva plus de 80 kilom. carrés de territoire, et dressa d’excellentes cartes qui sont actuellement déposées dans les archives de Suède. En 1826, il obtint un congé et so rendit en Angleterre pour y introduire son invention d’une machine à gaz. Celle qu’il exposa avait une force de 10 chevaux. Cette machine ne réalisa pas le but qu’il poursuivait, tout en lui occasionnant de lourdes dépenses.

Après trois ans de séjour, de 1826 à 1S29, une occasion s’offrit à lui de se faire connaître du public anglais. La compagnie du chemin de fer de Manchester- Liverpool avait firoposé un prix pour celui qui construirait la ocomotive la plus rapide. Ericsson concourut avec le célèbre Stephenson. Or, au jour do l’épreuve, la locomotive qu’il présenta et à la quelle il donna le nom de Nouelty, parcourut 50 milles à l’heure, vitesse inconnue mémo jusqu’à ce jour ; la machine de Stephenson mit huit minutes de plus pour parcourir la môme carrière. Mais, comme Ericsson n’avait été informé du concours que sept semaines avant, et que, dans cet intervalle, il avait dû construire tous ses appareils, il arriva que sa locomotive péchait du côté de la solidité : les tubes brûlèrent durant le parcours. Bien que la vitesse fût la seule condition posée, et qu’à ce titre le prix lui appartint, .Ericsson déclara que l’on devait accorder la récompense à son concurrent, et II se remit à ses travaux.

Parmi les premières inventions d’Ericsson, nous devons mentionner la chaudière a vapeur établie d’après le principe du tirage artificiel, qui, après avoir été employée avec succès dans diverses fabriques de Londres, et s’être fait remarquer par deux grandes qualités, économie de houille et combustion de fumée, fut appliquée à la locomotion, sur le chemin de fer de Liverp’ool à Manchester, dans l’automne de 1829. Le principe du tirage artificiel, qui caractérise cette chaudière, est encore conservé dans toutes les locomotives ; mais, par suite de la découverte tout accidentelle d’un mode différent de production évidemment supérieur, Ericsson ne retira aucun avantage de son invention. La légèreté et la sohdité de cette chaudière conduisirent à de nombreuses applications nouvelles de la vapeur, entre autres à la construction, par Ericsson, d’une machine à feu qui réussit parfaitement. Cette invention valut à l’inventeur la grande médaille de l’institut mécanique de New-York.

En 1833, Ericsson réalisa enfin le projet, qu’il poursuivait depuis longtemps, d’une machine à air chaud, et en soumit le résultat