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ÉRIU

Les larves des kristalKs ressemblent à celle' des élophiles. (Desmarest.)

— Encycl. Ce genre d’insectes diptères renferme un très-grand nombre d’espèces, qui présentent, comme caractères communs, les antennes rapprochées, situées sur une éminence, à dernier article arrondi, à soie plumeuse ; l’ouverture buccale bombée en dessus ; la partie de la fuce située entre les yeux large et triangulaire ; le corps entier couvert de poils ; les ailes écartées dans ie repos. Les larves de ces insectes sont très-singulières ; elles sont au nombre de celles que Réaumur a désignées sous le nom de larves à queue de rat. Leur corps est arrondi, terminé par une queue beaucoup plus mince et plus longue, pouvant acquérir un décimètre de développement, formée par les deux, derniers anneaux de l’abdomen, qui rentrent en eux-mêmes Comme les tubes d’une lunette d’approche. «Ces larves, dit A. Percheron, se tiennent dans les latrines, dans les eaux corrompues, les boues des égouts, quelquefois cependant sur les bords des mares et des étangs, où elles vivent de détritus de végétaux et peut-être d’autres substances ; leur queue porte les stigmates de la respiration ; quand elles se trouvent tout a fait submergées, elles la portent à la surface de l’eau en restant elles-mêmes au fond ; ce tube renferme deux trachées très - brillantes, faciles à distinguer quand on met ces insectes dans un verre rempli d’eau. Ces insectes ont la vie très-dure, et la plus forte compression ne parvient pas toujours à les écraser. • L’espèce la plus remarquable est Yéristale entête ; on voit souvent cette mouche planer pendant un temps considérable à la même place et, quand elle en est chassée, y revenir aussitôt après ; de là son nom spécifique. Ce genre renferme encore un grand nombre d’autres espèces, indigènes ou exotiques, qui se ressemblent beaucoup.

ÉRISTHÈTE S. m. (é-ri-stè-te— du gr. eri, préf. augmect. ; esthês, habit). Entom. Syn.

d’ÉVKSTHÈTK.

ÉRISTIE s. f. (é-ri-stî).Hortic. Tulipe pourpre et blanche.

ÉRISTIQUE adj. fé-ri-sti-ke — gr. erislikos ; de eris, querelle, controverse, d’où aussi erisein, quereller. Ces termes appartiennent peut-être à la même famille que rixein, futur rixein, quereller, d’où sans doute le latin rixa, rixe. Curtius croU que le grec eris, querelle, correspond au sanscrit aris, en latin ira, colère. Il rattache ces Jivers termes à la racine sanscrite ar, qui désigne surtout le mouvement en haut et signifie particulièrement s’élever, monter, et qui a produit une foule de dérivés dans toutes les langues de la famille indo-européenne. Cette racine est., en effet, une des plus riches et des plus fécondes parmi celles qui appartiennent à ce groupe de langues. C’est par suite d’une figure analogue que nous disons familièrement se monter, pour s’emporter). Qui appartient a la controverse : Méthode KRiSriQuis.

— s. m. Nom donné aux philosophes de l’école de Mégare.

— s. f. Art de la controverse.

— Encycl. Le nom d’éristiques fut donné aux philosophes de Mégare à cause des subtilités dont ils avaient l’habitude d’envelopper leurs adversaires. Familiarisés avec les écrits de Parménide et de l’école d’Elée, et estimant insuffisante la méthode de Socrate, parce qu’elle ne fournissait pas de véritable démonstration, ils eurent recours, pour trouver la vérité, a la voie des abstractions. lk employèrent les armes de la dialectique et introduisirent de nouveau dans la philosophie

la méthode d’opposer à. une proposition la proposition contraire, d’où naquitl’artde prouver les choses les plus contradictoires, qui aboutit à un doute général. Ils enseignèrent qie le souverain bien est ce qui se ressemble toujours : quod simile sit et idem semper, ainsi que l’exprime Lactance. Ces philosophes peuvent être envisagés comme les précurseurs des sceptiques de la période suivante ; on les appela aussi, par la suite, dialecticiens.

ÉRITHALE s. m. (é-ri-ta-le — du gr. eri, préf. augment. ; t/ialos, rejeton). Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, de la tribu des lithosies, dont l’espèce type habite l’Ile de Cuba.

— Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des rubiacés, tribu des cofféacées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent aux Antilles.

il Syn. deiiMONiE, autre genre de plantes.

ÉRITHAQUE ou ÉRYTHAQOE s. m. (é-rita-ka

— gr. erithnkos, nom d’un oiseau inconnu). Ornith. Genre d’oiseaux, formé aux dépens des rouges-gorges.

ÉftITRIC’s. m. (é-ri-trik — du gr. eri, préf. augment. ; thrix, poil). Bot. Genre de plantes, de la famille des boraginées, tribu des anchusées, formé aux dépens des myosotis, et comprenant cinq ou six espèces, qui croissent sur les montagnes d’Europe.

ÉRIUDAPHE s. m. (é-ri-u-da-fe). Bot. Genre d’arbres, de la famille des homalinées, comprenant trois espèces, qui croissent au Cap de Bonne-Espérance.

ÉRIULE s. m. (é-ri-u-Ie— du gr. eri, préf. augment. ; ioulos, duvet). Entom. Genre djnsectes coléoptères pentamères, de la famille

ERIZ

des lamellicornes, tribu des scarabées, dont le type habite la Guinée.

ÉRIVAN ou IROUAN, en latin Eroanum, ville forte de la Russie d’Asie, ch.-l. de l’Arménie russe et du gouvernement de son nom, sur le Zanga ou Zenghi, affluent de l’Araxe, à 5-1 kilom. N.-E. du mont Ararat, à 165 kilom. S.-0. de Tiflis, par 40» 10’ de lat. N. et 42° 25’ de long. E. ; M,000 hab., presque tous Arméniens ou Tartares. Archevêché arménien ; résidence des autorités administratives et militaires du gouvernement ; écoles publiques. Fonderie de canons, manufactures de maroquins et de cotonnades, tanneries, poteries. Commerce très-actif. Le bazar du quartier de Tapobatin renferme plus de sept cents boutiques abondamment approvisionnées. Erivan est dans une situation charmante. Elle se divise en deux parties : la forteresse, entourée de murailles de trois côtés, et la ville proprement dite, où se voient des aqueducs, un beau pont de pierre sur le Zanga, des mosquées, une église grecque, etc. Les environs produisent des vins et des fruits renommés. On croit qu’elle a été fondée par un roi d’Arménie au iL’r siècle de notre ère ; elle occupait alors un emplacement situé à un peu plus d’un kilomètre de sa position actuelle, où elle a été transférée en 1635. Au xvie siècle, Erivan devint la résidence des rois perses de la dynastie sophienne. Plusieurs fois assiégée et prise par les Turcs, elle rentra au pouvoir des Perses vers le milieu du xvme siècle. Les Russes, qui l’attaquèrent inutilement en 1808, la prirent en 1827, succès qui fit donner à leur général, Paskievitch, le surnom d’Erivanski. Un traité, conclu en L828, la céda définitivement à la Russie. Un tremblement de terre, arrivé au mois de juin 1840, exerça de grands ravages à Erivan et dans les contrées voisines.

ÉRIVAN (province d’)ou ARMÉNIE ROSSE,

division administrative de la Russie d’Asie, située sur la frontière méridionale de l’empire, entre la Géorgie au N. et à l’E., l’Arménie ottomane à l’O., et séparée de la Perse au S. par l’Araxe. Superficie, 15,530 kilom. carrés ; 421,228 hab., dont 225,477 Arméniens grégoriens, 3,392 Arméniens catholiques, 3,352 sectaires russes, 2,212 Russes orthodoxes, 182,709 muhométans, 27 juifs et 4,159 idolâtres. Le sol, généralement fertile, est hérissé de montagnes et entrecoupé de délicieuses ■ vallées. Les rivières principales de cette province sont l’Araxe et le Zanga. Les pâturages qui couvrent les flancs des montagnes nourrissent un grand nombre de bestiaux et de chevaux. Dans les plaines, on cultive les céréales, le riz, le coton, le tabac, le mûrier et la vigne. Au dire des Arméniens, les vignes de l’Erivan sont les plus anciennes du monde ; c’est, disent-ils, dans cette contrée que Noè planta la première vigne. Comme les hivers y sont très • rigoureux et très - longs, on est dans l’usage d’enterrer la vigne quand les froids commencent, et de la découvrir au printemps. Les vins de l’Erivan sont très-estimés en Perse. Les Arméniens gardent leurs vins dans des jarres ou pitarres, espèces d’urnes de quatre pieds de hauteur, ovalaires, et contenant de 250 à 300 pintes. Le vin se conserverait longtemps dans ces vaisseaux si on ne s’empressait de le faire disparaître, parce que les officiers mahoinétans passent très-souvent dans les maisonset brisent tous les vases de vin qu’ils rencontrent. Au dire de Strabon, le vin de Perse se conserve pendant trois générations, c’est-à-dire pendant près d’un siècle. Le pays abonde en sel ; on y rencontre aussi de l’or, de l’argent et d’autres minéraux. Quoique ce gouvernement soit souvent appelé Erivan, d’après son nom persan Erwan, sa dénomination la plus récente est Arménie russe.

ÉRIX s. m. (é-rikss). Erpét. V. értx.

ÉR1ZATSI (Sergius), prélat et écrivain arménien, .né à Eriza ou Arzendjan, vers le milieu du xihc siècle, mort au commencement du xivo. Il fut sacré évêque de sa ville natale en 1291, et devint aumônier du palais du roi de Cilicie. Il a écrit : Traité sur la hiérarchie civile et religieuse ; Explication di’S canons de VÉglise ; Discours sur les prédications des apôtres et la propagation du christianisme. Tous ces ouvrages sont restés manuscrits.

ÉRIZZO (Paul), gouverneur vénitien, mort à "Négrepont en 1470. Il était podestat de cette dernière ville lorsqu’elle fut assiégée par Mahomet II, en 1470. Une flotte vénitienne fut envoyée au secours de l’Ile ; mais la mollesse de l’amiral qui la commandait rendit ce renfort inutile. Après quatre assauts des plus meurtriers, Mahomet s’empara de la ville et défendit à ses soldats de faire des prisonniers au-dessus de l’âge de vingt ans. Erizzo parvint à échapper au massacre et se réfugia avec sa fille dans la citadelle. Bientôt cependant, contraint de se rendre, il convint avec le vainqueur qu’il aurait la tête sauve. Pour tenir sa promesse, Mahomet le fit scier par le milieu du corps, puis, de sa propre main, coupa la tête à Anna, la fille d’Erizzo, qui refusait de s’abandonner à ses infâmes désirs. Iles historiens ont démenti ces faits atrocef, et, pour être juste, il faut convenir que le caractère connu de Mahomet II y répugne complètement.

ÉRIZZO (Sébastien), en latin Ericius, antiquaire et philosophe italien, né à Venise en 1525, mort en 1585. Il appartenait a une des premières familles de Venise. Erizzo devint membre du sénat et du conseil des Dix, et partagea son temps entre les affaires et l’étude des lettres et des sciences. Il avait formé un cabinet d’antiquités qui passait pour un des plus riches de l’Europe. On a de lui de nombreux ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Trattato dell' istrumento e via inventrice degli antichi (Venise, 1554, in-4o) ; Discorso dei governi civili (Venise, 1555-1571, in-4o); Discorso sopra le medaglie degli imperadori romani (Venise, 1559-1571, in-4o), ouvrage qui eut un très-grand succès ; une traduction du Timée de Platon (Venise, 1557, in-4o) ; Le sei giornate (Venise, 1567, in-4o), recueil de nouvelles où l’auteur s’est efforcé d’imiter Boccace, tout en évitant l’extrême licence de cet écrivain, etc., etc. Erizzo était doué d’une mémoire prodigieuse, et sa conversation était aussi instructive qu’agréable. Excellent juge des œuvres d’autrui, il ne parlait des siennes qu’avec réserve et modestie.

ÉRIZZO (François), doge de Venise, né vers 1570, mort en 16-10. Il fut élu doge en 1631, après s’être distingué dans diverses expéditions militaires. Malgré de nombreux et heureux efforts pour maintenir en paix la république, Erizzo la vit soudainement attaquée par le sultan Ibrahim, qui envoya une flotte de trois cent cinquante vaisseaux et une armée de 50,000 hommes sur les côtes de l’île de Candie. La Canée fut prise après deux mois de siège et une perte de 20,000 hommes du côté des Turcs, Erizzo eut recours aux moyens les plus extrêmes pour parer aux circonstances : il fit argent de tout, même des dignités et des charges de l’État, et parvint ainsi à armer une flotte de cent vaisseaux, dont, par urre exception toute nouvelle dans l’histoire de Venise, le doge prit lui-même le commandement. Mais Erizzo, âgé alors de quatre-vingts ans, ne vit pas le départ de la flotte ; la mort l’enleva pendant les préparatifs de l’embarquement.

ERK (Lxmis-Chrétien), compositeur et littérateur allemand, né en 1807 à Wetzlar, où son père était professeur à l’école urbaine et organiste de la cathédrale. Il étudia à Offenbach, sous-la direction du maître de chapelle Antoine André. Nommé, en 1836, professeur de musique à l’école normale dirigée par Diesterweg à Mœrs, il y fonda la fête annuelle des musiciens rhénans, et commença à s’y faire connaître à la fois comme compositeur et comme littérateur. En 1S3S, Diestevwe^, qui venait d’être nommé directeur de l’école normale de Berlin, l’appela auprès de lui, et depuis cette époque Erk s’occupa spécialement de recueillir et de faire revivre les chants populaires de l’Allemagne et de les répandre dans les écoles et parmi les masses, en en rendant l’étude facile. La plupart de ses recueils ont eu plusieurs éditions. Il fonda à Berlin, en 1S41, une grande société de chanteurs, et, en 1853, une autre société, composée de choeurs mixtes, qui, sous sa direction, ne cultivent que les chants populaires. En 1857, il a été nommé directeur de la musique du roi de Prusse. Parmi les nombreux recueils qu’il a publiés, nous citerons : Chants d’école (Essen, 1828, 3 vol.) ; Couronne de chants (1839, 27e édit.) ; Chants pour voix d’hommes (1846, 2 vol., 4a édit.) ; le Jardin des chants allemands (ISdô,3 vol., 3e édit.) ; Fleurs du chant ; Chants pour cheetirs mêlés (1854, 6 vol.) ;- Trésor des chants allemands (1858-1860, 3 vol.) ; Recueil de chants à.une, deux, trois et quatre voix pour l’école, la maison et le monde (5 vol., 36 éditions de f842 à 1865) ; Chants et chœurs des maîtres les plus remarquables du passé et du temps présent (1S60, 3 vol.), etc. Indépendamment de ces ouvrages spéciaux, on lui doit encore : les Chants populaires de l’A llemagne, avec leurs mélodies (1832-1845, 13 vol.) ; Guide méthodique pour l’enseignement du chant dans les écoles populaires (1834), et l’Asile des chants (1853-1855, tome I), qui doit être un recueil complet de tous les chants de l’Allemagne.

liHKIÏL (François), compositeur hongrois, né en lSlOàGyuia (comitat deBekes). Il n’eut d’autre maître que son père, amateur distingué, et parvint bientôt, grâce à son génie naturel et à son travail particulier, à une telle réputation, que, dès l’âge de vingt-quatre ans, il devint chef d’orchestre de l’Opéra de ICaschau. Il accompagna plus tar*d la même troupe à Ofen, et lorsque le théâtre national hongrois de. Pesth fut ouvert, il fut appelé à y occuper le même emploi. L’œuvre sur laquelle se fonde surtout sa renommée est son grand opéra intitulé Uunyady Laszlo, que l’on refarde à juste titre comme l’opéra national ongrois le plus remarquable, et qui est encore aujourd’hui représenté avec le plus grand succès. Une autre production du même artiste, l’opéra de Marie Dathory, jouit d’une tout aussi grande popularité, quoique l’œuvre soit moins importante. Parmi Ses compositions de second ordre, du moins quant à l’étendue, nous citerons l’air composé pour l’Hymne du poète Kœlcsey, air aussi répandu en Hongrie que celui delà Marseillaise l’est, ou plutôt l’était à une certaine époque, en France. Une des causes qui ont le plus contribué à assuref le succès des œuvres d’Erkel, c’est qu’il a su fondre habilement la musique moderne étrangère et l’ancienne musique nationale hongroise.

ERLA

ERK-EL-AGRAD s. m. (èr-kè-la-grabb). Bot. Nom égyptien d’un arbuste du Itordofan, qui

fiasse pour jouir de vertus spécifiques contre es piqûres du scorpion, telles qu’il suffirait de faire une incision dans la plaie et d’y introduire pendant quelques instants un fragment de bois broyé et mouillé pour neutraliser les effets du venin.

ERKELENZ, ville de Prusse, prov. du Rhin, ch.-l. de cercle, à 30 kilom. N.-E. d’Aix-la-Chapelle ; 2,172 hab. École municipale supérieure. Belle église du xivo siècle et ruines d’un château détruit en 1674.

ERKENE, rivière de la Turquie d’Europe, formée par la réunion de plusieurs torrents qui ont ieur source dans le petit Balkan, près deViza ; elle se dirige au S.-S.-O. pendant environ 30 kilom., tourne ensuite au N.-O. et tombe dans la Maritza à Diesrz-Erkene, après un cours de 90 kilom.

ERKENEK, bourg de la Turquie d’Asia, pachalik de Mnrash, à 72 kilom. N.-E. de Samisat, sur la rive droite de l’Euphrate ; 3,000 hab. Ce bourg, situé à 1,150 mètres d altitude, dans un ravin où le fleuve se précipite d’un cours torrentiel entre des rochers aigus, et forme des cascades et des gouffres sans nombre, offre l’aspect le plus pittoresque et est entouré de jardins et de vergers. A l’horizon s’élève le mont Taurus, qui est traversé en cet endroit par un passage auquel le bourg donne son nom.

ERLACH, en français Cerlier, petite ville de Suisse, cant. et à 27 kilom. N.-O. de Berne, ch.-l. de district, sur le lac de Bienne, dans une agréable vallée ; 670 hab. Aux environs, restes de l’abbaye des bénédictins de Saint-Jean et château des anciens seigneurs d’Erlach.

ERLACH, nom d’une des plus illustres familles suisses, qui a fourni de grands hommes de guerre, non-seulement à son pays même, mais à la France, à l’Allemagne et au nord de l’Europe. L’origine des d Erlach remonte, si l’on en croit la tradition, a la fondation de la ville de Berne et se rattacherait aux sires d’Erlach, bourg situé sur le lac de Bienne. Le premier membre da cette famille dont il soit fait mention dans l’histoire est Ulrich d’ERLACH, qui commandait les guerriers bernois vainqueurs de la noblesse au Donnerbùhl, le 2 mars 129S.-Son fils, Rodolphe dERLACH, mort en 1360, se mit, sur l’invitation que lui firent les Bernois, a la tête de leurs troupes. Il rencontra k Laupen les Fribourgeois et les seigneurs ligués avec eux, et remporta sur les ennemis de sa patrie une éclatante victoire (21 juillet 1339). À côté de la bravoure de Itodolphe, il convient de citer la loyauté de son seigneur, le comte de Nydau. Au début de la guerre, a laquelle il prit part dans 1-s rangs des Fribourgeois, il avait permis à Rodolphe Erlach de s’associer aux Bernois ; il fut baitu par lui. À la mort du comte, Rodolphe fut nommé tuteur de ses enfants, et l’on n’eut pas à se repentir de ce choix, car Rodolphe eut l’occasion de conserver aux fils de son seigneur leur héritage menacé. Rodolphe périt des mains de son gendre, dans une querelle qu’il eut avec lui. — Les Erlach ne figurent au rang des, avoyers ou chefs de la république de Berne que depuis le milieu du xve siècle. Sept membres de cette famille ont occupé dès lors cette haute magistrature. Les plus célèbres des Krlach, après le vainqueur de Laupen, sont les suivants :

Erlach (Rodolphe d’), sire de Bilmplitz, devint avoyer et fut un des héros de Grandson et de Morat (1476), où il reçut l’ordre de la chevalerie sur le champ de bataille. Il commanda, quelques années après, le contingent bernois à la journée de Dornach, où les Impériaux furent défaits par les Suisses (1499), et fut réélu avoyer pour la troisième fois en 1503. — Son fils, l’avoyer Jean d’ERLACH, fut envoyé en ambassade auprès du pape Jules II et à Venise, dompta la rébellion des montagnards de l’Oberland (1528) et commanda l’expédition victorieuse dirigée en 1530 contre le duc de Savoie en faveur de Genève. Deux fils de Jean d’Erlach, héritiers de ses goûts militaires, se firent remarquer à la journée de Pavie, où l’un d’eux, ancien page de Charles V, se fit tuer dans l’armée impériale, pendant que l’autre, qui servait sous les drapeaux français, partageait le sort de François Ier et était fait prisonnier avec ce monarque. — Erlach (Louis d’), de la famille des précédents, devint fameux, à l’époque des guerres d’Italie, comme condottiere ou chef de bande, au mépris des défenses de la diète helvétique ; il conduisit, à plusieurs reprises, des milliers d’hommes sous les drapeaux de François Ier, eut ses biens confisqués à Berne et ne rougit pas de refaire sa fortune aux dépens du duc de Savoie, que des bandes suisses indisciplinées rançonnèrent indignement en 1515. La duc de Savoie dut mettre les joyaux de la couronne en gage et hypothéquer plusieurs villes de son territoire. Fort dévoué à la France, Louis d’Erlach contribua beaucoup, avecson ami le condottiere Albert de Stein, à la paix de Gaterate (151,5), transformée, après la bataille de Marignan, ’en paix perpétuelle (1516). — Erlach (François - Louis d’), baron de Spietz et d’Oberholfen, né en 1575, mort en 1651, entra., dans la carriers