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ÉRODONE s. f. (é-ro-do-ne — du gr. erâs, amour ; oduus, odonlos, dent). Moll. Genre de mollusques. Syn. de corbule.

ÉRODORE s, m. (é-ro-do-re — du gr, eràs, amour ; doron, don). Entom. Syn. de proctotrupe.

ÉROOATEUR s. m. (é-ro-ga-teur — lat. erogator ; de erogare, donner en présent). Antiq. rom. Distributeur de vivres ou d’argent aux soldats.

ÉROLES (baron d’), général espagnol, né près de Talaru (Catalogne) en 1785, mort dans la province de la Manche en 1825. Il achevait ses études et allait devenir avocat lorsque, entraîné par l’exemple de ses compatriotes révoltés contre la France, il prit les armes, en 1808. Il se distingua d’abord au siège de Girone, obtint le grade de général, nous vainquit à Figuières et combattit glorieusement sous Mina jusqu’en 1814. Malgré ses convictions libérales, il prit en 1820 les armes pour la délivrance du roi, retenu prisonnier à Cadix, organisa les bandes de Catalogne, devint membre de la junte royaliste de la Seu d’Urgel, et fut l’un des triumvirs qui s’attribuèrent le gouvernement de l’Espagne, sous le titre de Régence suprême. La marche trop libérale de cette institution fit priver le baron d’Eroles de ses emplois, et même de ses décorations, ce qui ne lui ouvrit pas les yeux sur l’imbécillité du parti qu’il s’obstinait à servir. Il y a plus : poursuivant jusqu’au bout le rôle impossible qu’il avait accepté, il continua à servir malgré lui le roi qui l’avait destitué, et, pour lui donner un gage sanglant de son dévouement, il n’hésita pas à faire fusiller le brave colonel Tabuença et son lieutenant Velasco. Ce crime n’attendit pas longtemps son châtiment : Mina tomba comme la foudre sur le baron d’Eroles, le battit coup sur coup et l’obligea à passer la frontière avec 5,000 fugitifs, la plupart moines ou prêtres. En France, d’Eroles ne cessa de conspirer avec les réfugiés, les royalistes et le gouvernement pour organiser une expédition. Désavoué par Ferdinand VII, il ne se laissa pas décourager, et parvint à organiser un corps de 10,000 hommes, qui appuya efficacement les opérations du général Moncey. D’Eroles eut la satisfaction longtemps attendue de prendre su revanche sur Mina : il le battit à Villièle. Ferdinand VII, rétabli dans la plénitude de son autorité, récompensa le baron d’Eroles en le nommant capitaine général de la Catalogne ; mais ce général, frappé d’aliénation mentale, ne tarda pas à succomber.

ÉROLie s. f. (é-ro-11). Ornith. Syn. de

FA.LCINELLE.

ÉROLLE s. f.’(é-ro-le). Ornith. Genre d’oiseaux Syn. d’KURYLAIME.

ÉRONiE s. m. (é-ro-nl). Entom. Genre de lépidoptères, de la famille des piérides, comprenant sept espèces du sud de l’Afrique, une des Indes orientales, et une de l’Australie.

ÉROPE s. m. (é-ro-pe). Crust. Genre de crustacés amphipodes très-peu connu.

ÉROPE, fille d’Eurysthée, roi d’Argos. D’après la Fable, elle épousa Atrée, fut séduite par son beau-frère Thyeste, dont elle eut deux enfants, et lui indiqua le moyen d’enlever un bélier à toison d’or, à la conservation duquel était ’attaché le bonheur de la famille. Lorsque Atrée.eut appris les infidélités de sa femme, il la chassa, et, dans un repas, fit servir à Thyeste les membres de ses enfants massacrés. — Une autre Erope, fille de Crétéus, fut vendue par ordre de son père et achetée par Plisthène, dont elle eut deux fils, Agamemnon et Ménélas.

ÉROPHILE s. f. (é-ro-fi-le — du gr. ' car, éros, printemps ; phileô, j’aime). Bot. Genre de plantes, de la famille des crucifères.

ÉHOP1NA, petit royaume de l’Afrique occidentale, dans la Sénégambie, dépendance

du Kabou, avec une capitale du même nom. Ce pays est peu connu, et sa capitale, située à 12 kilom. de la Gambie et à 312 kilom. S.-E. de Saint-Louis, n’est, comme toutes les villes nègres, qu’une agglomération sans ordre de huttes en terre et en bois. Les produits que l’Eropina livre au commerce sont : les arachides, l’ivoire, la cire, les peaux et une petite quantité de poudre d’or. Les habitants, de race mandingue, se montrent assez attentifs aux prédications évangéliques qui . se font parmi eux depuis plusieurs années.

. ÉRORATEUR s. m. (é-ro-ra-teur— du préf. é, et, du lat. ros, roris, rosée). Techn. Nouvel appareil d’évaporation et de distillation imaginé par M. Kessler, et qui, comme l’indique l’étymologie, agit à la manière de la rosée,

— Encycl. l/éroraleur est destiné à distiller les liquides ou simplement à" les évaporer. Tel qu’on le construit ordinairement aujourd’hui, il se compose d’un vase cylindrique, jouant le rôle de cucurbite (v. distillation), dans lequel on met la masse liquide à évaporer ou a distiller ; ce vase porte à son bord supérieur une rigole circulaire, déversant extérieurement au moyen d’une tubulure le liquide qui peut s’y trouver, et danB laquelle s’emboîte le bord d’un couvercle conique, plus élevé au centre qu’à la partie extérieure, de telle sorte que toute la valeur émise par le liquide lorsqu’on chaufTe e vase inférieur vient se condenser sur le couvercle, glisse le long de ses parois incli G

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nées, arrive dans la rigole où son niveau s’élève jusqu’à la tubulure, et s’écoule ensuite. Les premières portions de liquide qui arrivent ainsi rendent hermétique la fermeture du couvercle en occupant tous les interstices qui peuvent exister entre celui-ci et le vase inférieur. Réduit à cette simplicité, l’érorateur est dit à simple effet. Il présente cet avantage qu’on peut le nettoyer avec une grande facilité, et qu’il est ainsi susceptible de servir successivement pour les substances les plus diverses. Afin de rendre la condensation des vapeurs plus active, on donne souvent au- couvercle la forme d’un vase et on y verse de l’eau’froide. C’est de cette disposition qu’est venue l’idée de Yérorateur à effet multiple. La chaleur produite par la condensation des vapeurs peut, en effet, être utilisée pour échauffer le liquide du couvercle, en donnant à celui-ci la forme d’un érorateur à simple effet ; l’érorateur inférieur joue alors, par rapport à celui qui le couvre, le rôle d un bain-marié, et on peut ainsi, avec un seul foyer, par conséquent en économisant le combustible, faire simultanément plusieurs distillations. On peut même superposer au second couvercle, un troisième, puis un quatrième, etc., s’emboltant chacun dans la rigole du précédent. Avec un semblable appareil, on peut distiller de l’eau dans le premier récipient, de l’alcool dans le second, évaporer un extrait dans un troisième couvercle, faire une digestion dans un quatrième, etc. Le vase intérieur jouant toujours, par rapport à celui qui le surmonte, le rôle d’un bain-marié, on devra, pour obtenir le meilleur résultat possible, superposer les liquides en commençant par les moins volatils. Pour rendra la condensation plus complète, on joint fréquemment à ïërorateur un ou plusieurs réfrigérants, suivant le nombre de distillations qu’on effectue. La construction de ces appareils varie avec les usages auxquels on les destine : ceux dont la capacité est considérable se font en cuivre ou en tôle, ceux de petite capacité en porcelaine ou en fonte émaillée.

EROS, dieu de l’amourchez les Grecs. Il ne fut pris, dans l’origine, que pour le principe divinisé de la vie universelle. V. Cupidon.

EROS, médecin qui vivait au Ier siècleav. J.-C. Il fut, croit-on, le médecin de Julie, tille d’Auguste, et passait pour l’auteur d’un traité écrit en latin : Curandarum Bgritudinum muliebrium ante et posi parlum liber unieus, lequel a été publié dans diverses collections, notamment dans les Scriptores gynasciarum (Baie, 1566, in-4o) ; mais Gruner a établi que ce traité devait être.d’un médecin de l’école de Salerne, vivant au xire siècle.

ÉROSIF, IVE adj. (é-ro-ziff, i-ve — du lat. erosus, rongé). Qui produit l’érosion, qui ronge : Les parois intérieures des cavernes à ossements sont, en général, arrondies, sillonnées, et présentent des traces de l’action éro.sive des eaux. (L. Figuier.)

ÉROSION s. f. (é-ro-zi-on — lat. erosio ; de erosus, rongé). Dégradation produite par un objet qui érode, qui ronge : L’exposition à l’air suffit pour amener f’ÉROSiON du fer par ta rouille. Le mot érosion dépeint très-exactement ta destruction de la peau gui accompagne divei-ses dartres. (Charbonnier.)

— Méd. Envahissement de certains tissus dans lesquels les produits morbides se substituent progressivement aux tissus naturels : Erosion de ta muqueuse stomacale. Erosion du col de l’utérus.

— Géol. Dégradation progressive produite dans certaines roches par 1 action des eaux ; Si l’on considère l’origine géologique des montagnes, il faut distinguer les vallées d’affaissement, de déchirement et oI’érosion. (L. Figuier.)

— Syn, Éro»loo, corrosion. V. CORROSION.

— Encycl. Méd. Il existe plusieurs variétés d’érosions ; nous allons les énumérer : l<> Erosion hémorragique de la muqueuse stomacale. Elle est constituée par des fossettes plates et saignantes, qu’on rencontre dans les hémorragies de l’estomac, de forme arrondie ou ovalaire, siégeant de préférence au sommet des plis longitudinaux formés par la muqueuse gastrique. — 2° Erosion catarrhale de la muqueuse du larynx. On la rencontre dans les catarrhes de la muqueuse du larynx, sous forme d’éruptions d’abord de forme ronde ou allongée, selon la direction des fibres élastiques qu’elles suivent, devenant ensuite connuentes, et déterminant des ulcérations superficielles, étendues et irrégulières.— 3« Erosion catarrhale de la muqueuse buccale. Cette érosion a reçu du vulgaire le nom d’aphthes. Ce sont des ulcères à peu près de la grandeur d une lentille, ronds et superficiels, formant quelquefois, paf leur réunion, des figures irrégulières. Le fond en est couvert d’une membrane d’un blanc grisâtre ou jaunâtre, qui ne laisse à découvert que le bord de l’ulcère. La guérison se fait de l’extérieur a l’intérieur, et sans laisser aucune cicatrice. On emploie contre ce léger accident des gargarismes adoucissants, acidulés ou astringents.

— 40 Erosion chancreuse. M. Bassereau désifne ainsi un chancre infectant provenant de inoculation d’un accident secondaire. Cette érosion est papuleuse, superficielle, indolente, suppurant peu, a surface lisse, rouge

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et grisâtre, plus ou moins large et mal circonscrite, quelquefois fortement indurée, — le plus souvent parcheminée ; ou même, dans quelques cas rares, ne présentant aucune induration sensiblement appréciable. (V. syphilis.)— 5° Erosion du col de l’utérus. Cette lésion est due, selon certains auteurs, au passage continuel du mucus altéré ; selon M. Dupareque, cette altération du mucus, au lieu d’être la cause de l’érosion, en serait au contraire le résultat. Mégistel a observé plusieurs cas dans lesquels l’érosion avait pour cause la présence d’un pessaire. En résumé, on peut dire qu’on, ne connaît pas encore clairement les causes de l’érosion du col de l’utérus ; les symptômes en sont mieux connus. D’après M. Duparcque.rles signes qui font soupçonner l’existence d’une érosion du col de l’utérus sont un sentiment de chaleur brûlante, de prurit incommode dans le fond du vagin, des douleurs vives du col de l’utérus réveillées par le contact du doigt, et surtout par l’écoulement plus ou moins abondant dont nous avons parlé. Ce signe n’existe pas toujours cependant, et quelquefois l’écoulement est si peu abondant que la matière, perdue dans le canal vaginal, ne vient pas se manifester au dehors. Les meilleurs moyens pour compléter ces signes sont le toucher et l’examen au spéculum. Le toucher, outre la douleur qu’il détermine, permet de reconnaître l’existence d’une légère perte de substance qui se fait sentir vers les bords de l’érosion ; et si l’on passe de la surface saine à la surface malade, on sent une petite arête qui indique le commencement de l’ulcération. Le spéculum permet de voir une surface d’un rouge plus ou moins vif, siégeant tantôt sur une lèvre tantôt sur une autre, et quelquefois sur les deux. Cette surface est irrégulière, et la saillie de ses bords est entourée d’une auréole rouge plus ou moins large. Quant au traitement, les antiphlogistiques sont fort recommandés, surtout

lorsque l’érosion est d’un rouge vif, et qu’elle est sensible et douloureuse. Un régime rafraîchissant, des injections narcotiques froides souvent répétées, des bains de siège presque froids, enfin le repos absolu des organes sont aussi utilement prescrits. Enfin, lorsque les érosions sont très-étendues et déjà anciennes, on a recours aux cautérisations par le nitrate d’argent ou le nitrate acide de mercure, afin de substituer au travail d’érosion un travail de réparation et de cicatrisation.

— Géol. Nous comprenons sous le nom gé-néral d’érosions les phénomènes géologiques, tant anciens que modernes, dus à l’action des eaux. Celles-ci ont joué et jouent encore un rôle important dans les changements qui se font à la surface du globe. Leur action dissolvante, favorisée par la présence de l’acide carbonique, s’exerce sur quelques sels très-solubles qu’elles’enlèvent, sur des dépôts de sulfate de chaux qu’elles corrodent, et sur les roches calcaires dans lesquelles elles forment des sillons verticaux ; qui s’approfondissent de plus en plus et provoquent

quelquefois des éboulements considérables. Ces phénomènes se remarquent particulièrement dans les Alpes, les Pyrénées, les Cévonnes, le haut Jura. En pénétrant dans les couches argileuses, l’eau les délaye tellement qu’elles s’écroulent quelquefois sous leur propre poids, comme on l’a vu en 180G au Rosberg, en Suisse, où une masse do plus do 50 millions, de mètres cubes se précipita dans la vallée ; dans la. Valteline, où la ville de Pleurs fut détruite en.1618. Quand les eaux baignent le. pied des montagnes ou des cascades, les parties supérieures du terrain se trouvent bientôt en surplomb, et il se fait des éboulements plus ou moins considérables, ainsi qu’on a pu le constater à la cascade du Niagara, qui recule progressivement depuis la découverte de l’Amérique. L’eau agit aussi par son poids, témoin la formation du Zuyderzée en 1225 et du Bils-Bosch en 1421 ; les digues sont détruites, et les masses éboulées qui barraient son passage sont tout à coup poussées en avant. Si l on joint à ces différentes actions le mouvement qui anime certaines eaux, on observe des phénomènes d’une intensité considérable ; ravins creusés profondément, torrents gonflés entraînant tout sur leur. passage, et roulant jusqu’à des rochers de 10 à 15 mètres cubes. Les eaux qui tombent en cascade produisent aussi des effets particuliers : ce sont des cavité3 arrondies, plus ou moins larges et profondes, au fond desquelles on observe souvent des cailloux roulés, de dimensions variables ; de là aussi les crevasses occasionnées dans les rivières par le remous, et l’origine des tourbillons en certains endroits des mers. Autrement plus considérable est encore l’action des vagues, qui produisent des bouleversements parfois terribles sur les continents, et agissent non-seulement sur les terrains meubles, mais encore sur les roches les plus solides, moins énergiquement si elles sont inclinées vers la mer ; avec une grande force si le terrain présente ses tranches à l’action des eaux. C’est ainsi que des parties considérables de côtes ont été bouleversées.à diverses époques, que des promontoires ont disparu, que d’autres ont été coupés et séparés du continent. L’action des vagues se manifeste aussi sur les falaises et sur les.plages, tantôt par de longues cannelures norizontales à

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fleur d’eau, tantôt par’ des cavités réelles, aux parois déchiquetées, qui s’enfoncent dans la masse du terrain.

Disons quelques mots maintenant sur lès dépôts formés par les eaux dans l’époque actuelle. Us présentent, aux embouchures des rivières, une série de couches ondulées horizontalement et plus ou moins accidentées.,

tandis que, dans les lacs et les mers, ils sont toujours en couches nettement horizontales, à surfaces parallèles. Les eaux qui tiennent des matières en dissolution les déposent petit à petit sur toutes les pentes qu’elles parcourent, et uniformément sur toutes les inclinaisons. Les dépôts formés sous les eaux renferment toujours plus ou moins de débris organiques, tantôt épars, tantôt constituant des amas très-étendus, débris flu viatiles et terrestres dans les eaux douces, débris marins dans les mers ; cependant, il y a mélange à l’embouchure des rivières et au fond des océans par l’action des courants. De même qu’à l’époque actuelle, beaucoup de circonstances, aux époques anciennes, peuvent être expliquées pai l’érosion des eaux et par les^énudations qu’elles ont pu opérer. C’est ainsi que des buttes plus ou moins nombreuses de matières sédimentaires, dont les sommets se trouvent au même niveau et dont les couches se correspondent, peuvent être considérées comme produites par de grands déblayements que les eaux ont opérés à un moment donné. Dans les mines, quand on rencontra des couches déprimées par une faille, les couches intermédiaires ont été souvent enle■vées postérieurement par l’action des eaux ; un filon qui présente un dyke ou qui affleure à la surface a dû subir un phénomène analogue, et il est probable que les fragments, do roches qui forment des lies et des écueils près des côtes, ou des groupes bizarres au milieu des mers, sont les restes de quelques grands morcellements opérés par le même agent. Toutefois, il est bon de restreindre l’action immédiate des eaux aux matières meubles ou peu cohérentes ; pour les roches dures, il est probable qu’elles n’ont pu agir qu’à la suite de dislocations antérieures. Il faut bien aussi se garder de confondre ces phénomènes avec certains accidents résultant du métamorphisme. Ainsi, la transformation du carbonate de chaux en bicarbonate nécessite la contraction des masses soumises à la dolomisation ; celles-ci ont dû’ se fendre et-se fissurer, sans que l’action des eaux puisse être d’aucune façon mise en avant.

ÉROSME s. m, (é-ro-sme — du gr. ear, éros, printemps ; osmé, parfum). Bot. Syn. de figuier..

ÉROSTRATE OU HÛROSTRATE, Éphésien obscur qui, voulant, à l’exemple des conquérants, se rendre immortel par une destruction mémorable, incendia le temple de Diane à Éphèse, la nuit même de la naissance d’Alexandre (356 av. J.-C). Ce temple était mis des sept merveilles du monde. L’architecture et la sculpture avaient épuisé toutes leurs richesses dans la construction de ce monument, enrichi depuis des siècles par les trésors des rois et les dons volontaires de toutes les villes de l’Asie.

Les Ëphésîens indignés rendirent un décret qui défendait, sous peine de mort, de prononcer le nom d’Erostrate : c’était le meilleur moyen de lui assurer l’immortalité.

Les auteurs de la Biographie universelle, sans doute pour entrer dans cette conspiration du silence, ont rayé de leurs colonnes le nom d’Erostrate.

Ce nom n’est pourtant pas oublié, et il sert de nos jours encore à qualifier tout homme qui. a un amour insensé de la célébrité, et qui ne recule devant rien pour satisfaire cette passion :

« Pour être envié, Lovelace ne reculera devant rien ; le bien lui sera aussi facile que le mal ; il fera, sans héroïsme, les actions les plus sublimes, et, sans bonté, les plus généreuses. Il est aussi capable de doter une fille que de la déshonorer, et il aura des galeries de tableaux comme il brûlerait le temple d’Éphèse.

Auguste Vacquérie.

« Aucun homme, si l’on en excepte Napoléon, n’a été jugé avec autant de partialité que Mirabeau. Selon ses enthousiastes, nul autre ne lui est comparable comme orateur et comme homme d’État ; selon ses détracteurs, ce fut un être souillé de tous les vices, un tribun séditieux, un Er.ostrate de l’édifice social, ou bien un lâche transfuge de la cause populaire, qui voulut vendre la liberté au pouvoir. Nous sommes certain de rester dans le vrai, sur le compte de Mirabeau, en disant qu’il n’a jamais mérité

. Ni cet excès d’honneur ni cette indignité. • Vieillard.

« La vanité peut pousser avec une égale violence, dans le bien ou dans le mal, l’homme qui en est tourmenté. Que de monuments et que de ruines attestent cette vérité ! L’homme qui veut absolument faire parler.do,