Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 7, part. 3, Erl-Ez.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1040

ETHN •

une révolution analogue à celle que Copernic avait introduite dans la cosmologie., en nous ■^■prenant que la terre n’est pas le centre du système dont elle fait partie. La personnalité, pu lieu d’être le centre du monde intellectuel et moral, en devenait un élément subordonné. La ressemblance ne s’arrêtait pas là. De même que, pour comprendre l’astronomie moderne, il faut surmonter le témoignage trompeur des sens et croire au mouvement de la terre malgré son immobilité apparente, de tnême Spinoza s’efforçait de nous élever au-dessus du sentiment opiniâtre qui fait que nous croyons à la forme personnelle de la vie comme à la réalité par excellence. » Il semble que les conséquences de cette doctrine devraient être la négation absolue du bien et du mal, l’entière indifférence, l’entier abandon à la fatalité, pendant l’illusion que nous nommons la vie, et, après !a mort, la résorption de l’individu dans l’unité. Il n’en est rien. Il n’existe, à la vérité, ni bien ni mal, ni récompense ni punition, dans le sens positif et direct qu’entendent les religions ; mais il y a chez l’individu plus ou moins de joie (de bonheur), de perfectionnement et d’être, selon qu’il se rapproche plus ou moins de la raison pure et infinie, c’est-à-dire de sa vraie nature. Il n’y a point de coupables, de pécheurs ; mais il y a des malheureux et des insensés : ce sont ceux qui vivent plongés dans les sens, dans les apparences, dans la séparation d’avec leur être véritable, dans un quasi-néant. L’homme retrouve la seule vraie liberté quand il se détache des phénomènes pour s’attacher à ce qui est réellement et qui ne passe point. Avec la liberté, il retrouve l’immortalité. L’âme raisonnable et philosophique meurt dans la nature extérieure, mais pour revivre en Dieu. Elle perd, à la mort, les sens, la mémoire, l’imagination, tout ce qui tient aux phénomènes, et garde la raison éternelle, ne concevant plus que l’étendue infinie et la pensée infinie ; elle vit, non comme un être réel, mais comme une idée éternelle en Dieu. Telle elle était avant sa vie terrestre, telle elle subsiste après : ce n’est qu’un mode de la pensée divine ; mais ce mode est impérissable. C’est là le souverain bien. Ce bien, le philosophe le désire pour les autres comme pour lui-même, d’autant plus qu’il connaît Dieu davantage, c’est-à-dire qu’il connaît mieux l’unité de tous les êtres apparents dans l’être" réel. Arrivé à cette hauteur, ’Spinoza retrouve donc dans l’unité le droit, la charité, la morale.

Une rumeur terrible s’éleva à l’apparition de VEthique. On cria de toute part à l’impie, à l’athée, contre cet homme, dont la seule erreur avait été de ne croire qu’en Dieu et de tout anéantir en Dieu. Et pourtant l’instinct de la foule ne la trompait pas essentiellement ; car, si l’on anéantit l’univers en Dieu, Dieu lui-même s’anéantit dans l’imporsonnaHté ; le Dieu vivant s’abîme après

l’homme réel, le Créateur après la création.

Spinoza écrivit d’abord 1 Ethique en hollandais ; il l’écrivit ensuite en latin, très-probablement à l’époque où il voulut la publier ; mais il renonça à son projet, et l’ouvrage ne parut, ainsi que nous l’avons dit, qu’après sa mort, en 1677, à Amsterdam, par les soins de l’imprimeur Tieuwertz.

ÉTHIS DE CORMT, littérateur français.

V. CORNY.

ETHMOCÉPHALE s. m. (è-tmo-sé-fa-lerad. elhmocéphnlie). Térat. Monstre chez lequel le nez est remplacé par un appendice on forme de trompe.

ETHMOCÉPHALIE s. f. (è-tmo-sê-fa-lîde ethmoide, et du gr. kephatê, tête). Térat. Monstruosité dans laquelle le nez est remplacé par un appendice en forme de trompe.

ETHMOCÉPHALIQUE adj. (è-tmo-sé-fali-ke

— rad. ethmocéphalie). Térat. Qui est affecté d’ethmocéphalie ; qui a rapport à l’ethmocéphalie : Monstre ethmocéphalique. Conformation liTiiiiociirHALiQUE.

ETHMOÏDAL, ALE adj. (è-tmo-i-dal — rad. ethmoide). Anat. Qui a rapport à l’os ethmoide : ’ Suture ktiimoïdale. Il On dit aussi

ETHMOÏDIEN, IENNE.

ETHMOIDE adj. m. (è-tmo-i-de — du gr. àthmos, crible ; eidos, aspect). Anat, Se dit d’un os du crâne dont la lame supérieure est criblée de petits trous, et qui forme une des parois des fosses nasales : L’os ethmoide,

— Substantiv. : Z’ethmoïde.

ETHMOPHYSAL ndj. m. {è-tmo-fi-zal — de ethmoide, et du gr. phusis, nature). Anat ! Se dit d’une des pièces du sphénoïde : Os eth-

MOPHYSAL.

— Substantiv. : Z’ethmophysal.

ETHMOSPHÉNAL adj. m. (è-tmo-sfé-nal

— de ethmoide, et sphénoïde). Anat. Se dit d’une des pièces du sphénoïde : Os ethmospiiénal.

— Substantiv. : //ethjiosphénal. ETHNARCHIE S. f. (è-tnnr-chî — du gr.

ethnos, peuple ; arche, gouvernement). Dignité à ethnarque. il Province placée sous l’administration d’un ethnarque.

ETHNARCHIQUE adj. (è-tnar-chi-kerad. ethnarc/iie). Qui a rapport à l’ethnarchie : Gouvernement etiinauciiique.

ETHNARQUE s. m. (è-tnar-ke — du gr. ethnos, peuple ; arche, commandement). Chef d’une ethnarchie.

ETHN

ETHNÉGÉTJQUE adj. (è-tné-jé-ti-ke — du gr. ethnos, nation ; agô, je conduis). Qui tient à l’art de gouverner les peuples : Science ethnégétique. il Se dit dans la classification créée par Ampère.

ETHNIQUE adj. (è-tni-ke — gr. ethnikos ; de ethnos, peuple, troupe, proprement troupe en marche, agmen. C’est bien dans cette acception que l’emploie Homère en parlant, non-seulement des hommes, mais des oiseaux, des abeilles, des mouches, etc. Cela pourrait justifier le rapport que plusieurs hellénistes ont présumé entre et/mos, peuple, et ethos, coutume, car ce dernier mot peut avoir signifié conduite ou règle de conduite. V. éthique). Païen, idolâtre, dans les auteurs ecclésiastiques : Les peuples ethniques. Les superstitions ethniques.

— Gramm. Qui désigne les habitants d’une nation, d’une contrée, d’un pays : Mot ethnique. Gaulois, Français, Marseillais, sont des mots ethniques.

— s. m. Dénomination d’un peuple : £’ktiinique Français est relativement nouveau ; il est tout à fait distinct de Franc, dont il dérive.

ETHNODICÉE s. f. (è-tno-di-sé — du gr. ethnos, peuple ; dikê, droit). Droit des gens, dans la classification d’Ampère.

■ ETHNO-GÉNÉALOGIE S. f. (è-tno-jé-né-alo-jl

— du gr. elhnns, nation, et dp généalogie). Généalogie des peuples, science de leurs origines.

ETHNOGÉNIE s. f. (è-tno-jé-nî -r- du gr. et/mos, nation ; genea, génération). Science de l’origine des peuples, dans la classification d’Ampère.

ETHNOGRAPHE s. m. (è-tno-gra-fe — du gr. ethnos, nation ; graphe, je décris). Celui qui s’occupe spécialement d’ethnographie : Quelques ethnographes voudront concilier le naufrage en Égypte avec l’établissement à Patavium. (Val. Parisot.)

ETHNOGRAPHIE s. f. (ê-tno-gra-fî — rad. ethnographe). Science de ce qui a rapport aux divers peuples, au point de vue de leurs caractères distinctifs : La philotoqie ne doit pas s’imposer d’une manière absolue à /’ethnographie, (Renan.) Il Situation respective des divers peuples, manière dont ils sont distribués sur le globe : En général, I’ktbno- graphie du nord de l’Afrique parait avoir peu changé. (Renan.)

— Ëncycl. V. le mot ethnologie, synonyme de ethnographie.

— Bibliogr. De Quatrefages, Unité de l’espèce humaine (Paris, 1861, I vol. in-18) ; FJourens, Anatomie générale de la peau et des membranes muqueuses (Paris, 1843, in-4o) ; Richard, Histoire naturelle de l’homme, en anglais (1843) ; C. Pickering, les Races humaines et leur distribution géographique, en anglais (1851) ; Nottet Gliddon, Types humains (Boston, 1854)j d’Omalius d’Halloy, Des races humaines (Pans, 1845) ; A. dé Gobineau, Essai sur l’inégalité des races humaines (Paris, 1855) ; A. Maury, la Terre et l’homme (Paris, 1857) ; G. Poucnet, De la pluralité des races humaines (Paris, 1858) ; Archiv. elhnographisches, herausg von F.-A. Bran (1817-1828, 39 vol. in-S°, en allemand) ; Maupted, Prodromes d’ethnographie (Paris, in-S°) ; V. Société ethnographique américaine de New- York, depuis 1848 (in-8°) ; Jïevista trimensal^de RioJaneiro (14 vol. in-8°1).

ETHNOGRAPHIQUE adj. (é-tno-gra-fi-ke

— rad. ethnographie). Qui concerne l’ethnographie : Travaux ethnographiques. Le tableau ethnographique du x« chapitre de la Genèse accuse une connaissance étendue des races septentrionales, groupées autour du Caucase. (Renan.)

ETHNOLOGIE s. f. (è-tno-lo-jî — du gr. ethnos, nation ; logos, discours). Science qui traite de la formation et des caractères distinctifs des diverses nations : //ethnologie M< une science accessoire de l’histoire. (E. Littré.)

— : Encycl. L’ethnologie, qu’on appelle aussi ethnographie, s’occupe spécialement des rapports mutuels des différentes races ou divisions de l’homme, et se distingue ainsi de l’anthropologie, qui considère l’homme dans ses relations avec les autres membres du règne -animal. Ces deux sciences réunies constituent l’histoire naturelle de l’homme. Pour étudier l’anthropologie proprement dite, il suffirait d’un seul couple d’êtres humains ; Yethnologie, au contraire, présuppose la variété des races ; et plus grande est cette variété, plus loin s’étendent les bornes de Yethnologie. Quelques auteurs restreignent ce termeàlapartie spéculative du sujet, donnant à la partie descriptive le nom à’ethuo graphie ; mais, dans une science aussi moderne d’origine, on ne peut s’attendre à une précision de termes absolue. L’histoire raconte l’influence morale des races l’une sur l’autre ; Vethnoiogie retrace les effets des agents physiques sur l’homme en remontant bien plus loin que les documents écrits. L’ethnologue doit non-spulement être naturaliste, mais encore être familier avec la philologie, l’archéologie et la géographie physique, qui lui fait connaître les rapports climatériques des races entre elles. Il est donc facile de concevoir, d’après les difficultés qui hérissent le sujet et la rareté des observateurs réunissant les connaissances nécessaires, que la science ethnolo ETHN

gique soit encore loin de sa perfection, malgré les progrès qu’elle fait chaque jour.

À ces progrès les anciens écrivains ont fort peu contribué. Parmi les Grecs, Hérodote et Xénophon ne nous apprennent presque rien sur le caractère des populations anciennes ; parmi les Latins, Salluste, César, et surtout Tacite, sont plus instructifs à cet égard, et cependant les renseignements qu’ils nous fournissent sont si incomplets que, comme l’a fait observer Latham à propos des Gôtes et dos Thraces, a le dernier des marchands d’esclaves de Byzance ou d’Olbiopolis aurait pu nous apprendre plus que tous les érudits qui ont traité ce Sujet. • II a fallu que l’Amérique fût découverte, que les voyages de circumnavigation se fussent multipliés, que les îles de l’océan Pacifique fussent connues et plusieurs fois explorées avant qu’on pût songer à réunir les matériaux ethnologiques nécessaires pour une classification naturelle des races humaines. Les grands problèmes se rattachant à Yethnologie sont : l’unité et la diversité, l’origine géographique, l’antiquité et la destinée future des races, sujets si vastes par eux-mêmes que le Grand Dictionnaire ne peut les toucher qu’incidemment. La question qui, de nos jours, excite le plus vif intérêt, en ce qui concerne les races humaines, est celle d’unité ou de diversité : la théologie et la philanthropie elle-même n’y sont pas moins intéressées que la science. Sur ce point, les ethnologues se sont divisés en deux grandes écoles, dont MM. Prichard et Agassiz peuvent être considérés comme les chefs, et chacune d’elles prétend trouver des points d’appui dans les progrès récents faits par la zoologie, l’anatomie comparée, l’histoire, la géographie, la géologie, la philologie, l’interprétation des écritures.

Quand on veut classer les races humaines, on se base principalement sur la couleur de la peau, Ta nature des cheveux, la forme du crâne, la conformation du bassin et les caractères des dialectes.

Linné, dans la première édition de son Syslema naturs, établit quatre divisions du genre homo fondées sur la couleur de la peau : 1» l’Européen, blanc ; 2» l’Américain, cuivré ; 3° l’Asiatique, bronzé ; 4° l’Africain, noir. Buffon proposait cinq divisions : l’Hyperboréen (y compris les habitants des régions polaires et de l’Asie orientale et centrale, ou Lapons et Tartares), l’Asiatique méridional, l’Européen, l’Ethiopien et l’Américain. Blumenbach adopta cette nomenclature, en changeant, toutefois, les noms de certaines divisions et en définissant plus exactement la distribution géographique. D’après la classification de Blumenbach, l’humanité est divisée en cinq classes ; Caucasien, Mongol, Ethiopien, Américain et Malais ; les caractères combinés de la peau, des cheveux et du crâne servent de base à cette classification. Lawrence, dans ses Conférences sur l’histoire naturelle de l’homme, adopte le système de Blumenbach, et il est le premier qui ait signalé la diversité possible d’origine des races. Avant Blumenbach, un anatomiste hollandais, Cnmper, avait essayé de classer les races d’après les dimensions du crâne ; et cette manière d’envisager le sujet le conduisit à des calculs très-ingénieux sur la mesure de l’angle facial. Il tire deux lignes droites : l’une depuis le méat auditoire ou ouverture de l’oreille jusqu’à la base du nez, l’autre touchant le centre proéminent du front et tombant de là sur la partie la plus avancée de l’os maxillaire supérieur, la tète étant vue de profil, et il obtient ainsi ce qu’il appelle l’angle facial, dont le plus ou moins d’ouverture sert à distinguer les races. Ce qui rend cette façon d’opérer sujette à des erreurs, c’est l’épaisseur variable du crâne, le développement des cavités faciales, la projection des dents de devant et la mesure d’une seule partie du crâne. Une méthode préférable est celle de Cuvier, qui compare les surfaces du crâne et de la face, sciés verticalement dans le sens de la ligne médiane, d’avant en arrière. En procédant ainsi, on trouve que la surface du crâne, dans les races supérieures, est le quadruple de celle de la face ; chez le nègre, la surface de la face est d’un cinquième plus large.

Le docteur américain Morton, dans ses ouvrages ethnologiques, s’attache à considérer la capacité cubique de chaque crâne, calculée d’jiprès la quantité d’une petite matière granuleuse quelconque qu’il peut contenir. L’examen de la base du crâne, proposé par un autre Américain, Owen, examen indispensable quand il s’agit d’anthropologie, est de peu d’importance en ethnologie.

Cuvier divise l’humanité en trois races : 1<> la race caucasienne, avec les branches arménienne, indienne et scythe ou tartare ; 2° la race mongole ou al laïque, avec les branches kalinouke, kalka, mandchoue, japonaise et sibérienne ; 30 la race nègre ou éthiopienne. 11 ne se prononce pas sur la classification des Malais, des Alfourous et des Papous, et n’est pas éloigné de rattacher les Indiens américains à la race mongole. Il emprunte à Blumenbach le terme mal choisi de caucasien, et semble ainsi partager l’opinion, généralement adoptée à cette époque, que les races blanches avaient trouvé leur origine dans les montagnes du Caucase, opinion qui s’appuie surtout sur ce fait, que quelques-unes des plus, belles espèces d’hommes connues (les Circassiens et les Géorgiens) habitent cette région.

ETHN

Comme cette opinion n’a aucun fondement raisonnable, ce terme a été mis de côté par beaucoup d’écrivains modernes. Fischer, dans son Si/nopsis mammalium, divise l’homme en homo japetirus, avec les branches caucasiens, arabicus et indicus ; homo neptuniamis, avec les branches occidentalis et papuensis (la race malaise) ; homo scythicus (Kalmouks et Mongols), avec les branches sinictts et hyperborcus ; homo americanus (indigènes sud-américains), avec la branche pntagonus ; homo colnmbicus (indigènesde l’Amérique du Nord, du Mexique oriental, des Antilles, etc.) ; homo xthiopicus, avec les branches cafer, métalloïdes (Papous, Fidgiens, etc.) et hottentotus ; et homo polynesius (Alfourous, Australiens, etc.). Lesson, dans sa Mammologie, divise les races, suivant la couleur de la peau, en blanche ou caucasienne, jaune ou mongole et noire ou nègre. Sa dernière classification (Species des mammifères) est la suivante : 1 o race blanche ; 2" race bistrée ou bronzée, comprenant les Indous, les Cafres, les Papous et les Australiens ; 3« race orangée ou malaise ; 40 race jaune, comprenant les branches mongole, océanique et sud-américaine ; race rouge, comprenant les Nord-Américains et les Caraïbes ; G° race noira, comprenant les nègres africains et asiatiques, les Nigritiens, les Tasmaniens, les Hottontots et les Bojschimans. Duméril distingue : le Caucasien ou Arabo européen, l’Hyperboréen, le Mongol, l’Américain, le Malais et l’Ethiopien. Virey fait deux espèces du genre homo : la première, ■ avec un angle facial de 85° à 90°, comprend la race caucasienne blanche, la race jauno mongole et la race cuivrée américaine ; la seconde, avec un angle facial de 750 à 82°, embrasse la race brune foncée malaise, la race noire ou nègre et la race noirâtre hottentote et papoue.. Selon Desmoulins, il faudrait compter les races suivantes : les Celto-Scytho-Arabes, les Mongols, les Ethiopiens,

les Euro-Africains, les Austro-Africaius, les Malais ou Océaniens et les nègres océaniens, australasiens, colombiens et américains. Bory de Saint-Vincent établit 15 races en 3 classes, savoir :

I. Races à chevelure droite soyeuse, particulière à l’ancien monde, embrassant : la race japétique (tirant son nom de Japhet (audax Japeti genus], et dont le berceau est la chaîne de montagnes presque parallèle à 450 de latitude N.), comprenant les familles caucasienne, pélasgique, celtique et germanique ; la race arabe, comprenant les anciens Égyptiens, les Nord-Africains et les Adamiques ou Syriens ; la race indoue, la race scythique ou tartare, la race chinoise, la race hyperboréenne (Lapons, etc.) ; la race neptunienne, embrassant les Malais, les Océaniens et les Papous ; la race australasienne.

II. Races du nouveau monde à chevelure droite, comprenant : la race colombienne (Nord-Américains), la race américaine (Sud-Ainéricains), la race patagonienne.

III. Race nègre à cheveux laineux, subdivisée de la manière suivante : race éthiopienne (Afrique centrale), race cafre, race mélanierine (Madagascar, Nouvelle-Guinée, îles Fidgi, terre de Van-Diémen, etc.) et race hottentoto. Le professeur Broc, dans son Essai sur les races humaines (1836), ajoute une multitude de sous-genres aux divisions de Bory de Saint-Vincent. Kant divise l’homme en variétés : blanche, noire, cuivrée et olivâtre. Hunter fait 7 variétés, et Metzan 2 seulement, la blanche et la noire. Luko Burke, ancien directeur du Journal ethnologique de Londres, établit 63 races d’hommes, " dont 28 sont des variétés de la race intellectuelle et 35 des variétés de la race physique.

Retzius compte 2 groupes : celui des hommes à tète courte ou brachyocéphaliques et celui des hommes à tète longue ou dulichocéphaliques ; il subdivise ensuite chacun de

ces groupes d’après la forme des mâchoires, qui sont droites ou saillantes. Le professeur Zeune adopte 3 types de crânes pour l’hémisphère oriental et 3 types pour l’hémisphère occidental, savoir :

I. Crânes hauts, comprenant la race caucasienne dans l’ancien monde et la race apalachienne dans le nouveau-,

II. Crânes larges, comprenant la race mongole et la race caraïbe ;

III. Crânes longs, comprenant la race éthiopienne et la race péruvienne.

Dans ses Recherches sur l’histoire physique de l’humanité, le docteur Prichard classe l’espèce humaine en 7 groupes, d’après la forme particulière du crâne :.le groupe iranien (la race caucasienne des anciens auteurs), auquel il rattache quelques nations asiatiques ou africaines ; le groupe turanien ou mongol ; le groupe américain, comprenant les Esquimaux et des nations de la même famille ; le groupe hottentot et boschiman ; le groupe nègre ; le groupe papou ou polynésien aux cheveux laineux ; le groupe australien ou alfourou.

Prichard établit ensuite 3 grandes variétés, qui se distinguent par Ta couleur des cheveux : la mélanique, avec des cheveux très-foncés ou noirs ; la xanthoïque, avec des cheveux jaunes, rouges ou châtain clair, des yeux bleus ou gris et une belle peau ; la loucoïque ou albinos, avec des cheveux blancs ou jaune clair, une peau très-douce, trèsbene et très-délicate, et une teinte rouge sur la choroïde de l’œil. D’après cet auteur, on rea»