Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 7, part. 3, Erl-Ez.djvu/3

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

diplomatique et remplit jusqu’à -cent quarante-quatre missions, qui lui firent obtenir le titre d’avoyer de la république de Berne (1629). Louis XIII, qui l’avait en grande estime, lui avait accord.é dans ses gardes une compagnie de 200 hommes, dont son fils fut pourvu. — Erlach (Jean - Louis d), un des héros de la guerre de Trente ans, né à Berne en 1595, mort à Brisaeh en 1650. Il fit ses premières armes à la bataille de la montagne Blanche (1623), devint lieutenant-colonel des gardes de Gustave-Adolphe,

pour qui il combattit vaillamment en Lithuanie et en Livonie ; puis il passa au service du duc Bernard de Saxe-Weimar, qui le nomma conseiller (1632), gouverneur de Brisaeh, etc. Après la mort du duc, l’arinée de ce prince reconnut d’Erlach pour son chef (1639), et, à partir de ce moment, le général suisse servit les intérêts de la France avec un inaltérable dévouement. D’Erlach 8’étant déclaré avec son armée pour Mazarin contre Turenne, alors en révolte contre la cour, se brouilla avec ce grand capitaine, et le service signalé que d’Erlach rendit à l’armée française après la défaite de Futtlinçen ne parvint pas à réconcilier les deux adversaires. Il prit, comme lieutenant général, une grande part à toutes tes campagnes d’Allemagne jusqu’à la paix de Westphalie, et se distingua tellement à la bataille de Lens (1648), que le grand Condé voulut le présenter lui-même à Louis XIV en disant : « Voilà l’homme auquel on doit la victoire de Lens. • Le bâton de maréchal de France lui fut accordé le 23 janvier 1630 ; mais le vaillant général mourut trois jours après, sans avoir reçu la nouvelle de la distinction qui lui était réservée et qu’aucun ofticier suisse n’avait obtenue jusque-là ni n’a obtenue depuis lors. Jean-Louis d’Erlach a laissé quatre volumes de Mémoires très-importants pour l’histoire de la guerre de Trente ans, du règne dé Louis XIII et pour l’histoire do la Suisse, à laquelle il avait aussi été mêlé comme membre du conseil de Berne’et conrme envoyé de ce gouvernement auprès du duc de Saxe-Weimar.

Erlach (Sigismond d’), neveu du précédent, né en 1602, s’est rendu célèbre à son tour par la victoire qu’il remporta sur les paysans bernois révoltés, en 16r>3. Cet offic er général avait, du reste, les manières d’un homme de cour plutôt que les allures d’un magistrat républicain, et voyait avec dédain de simples bourgeois siéger à côté de lui au sénat de Berne.Erlach (Sigismond d’), général, parent du précédent, né en 1614, mort à Berne en 1099, servit en France avec le grade de maréchal de camp, et se distingua à Lens et à Cambrai. Revenu à Berne, il devint conseiller d’État, fut battu par les cantons catholiques à Wilmergen, et fut cependant créé banneret en 1667, avoyer en 1675. Il jouit jusqu’à sa mort de l’estime méritée de ses concitoyens. — Erlach (Jean-Louis d’), amiral au service du Danemark, né à Berne en 1648, mort en 16S0, avait passé en Danemark dès l’âge de onze ans, et était entré dans la marine. En 1665, il obtint la permission de servir sur la Hotte hollandaise sous l’amiral Tromp, conquit le grade de capitaine de vaisseau I année suivante au combat de Bornholm, devint chef d’escadre en 1672, contre-amiral en 1676, et vice-amiral en 1678, à l’âge de trente ans. Il accompagna ensuite l’amiral de Forbin dans les eaux d’Espagne, et assista aux sièges de Rosas, de Palamds et de Barcelone. — Eiïlach (Jérôme d’), né en 1667, mort en 1748, servit d’abord la France, puis l’Autriche, devint général-major, comte du Saint-Empire et lut l’ami du prince Eugène. Rentré à Berne, sa patrie, il en fut avoyer de 1721 à 1747. Son mausolée, dans l’église d’Hindelbanck, est un des chefsd’œuvre du sculpteur Nehl. — Erlach (Charles-Louis d’), général au service de la France, né à Berne en 1746, mort en 1798. 11 se voua tout jeune au métier des armes, commanda le régiment de dragons de Schoniberg en France, et en revint avec le grade de iinuréchal de camp. Lors de l’invasion des armées de la République française en Suisse (mars 1798), d’Erlach commandait une des divisions de l’armée bernoise, et avait été chargé de défendre Morat et Laupe.n. Le général français Rampon l’ayant sommé de se retirer : « Ce n’est pas à Morat, répondit d’Erlach, qu’un Suisse serait tenté de manquer à son devoir. » Doué d’un extérieur imposant et chevaleresque, d’Erlach, âgé alor3 de cinquante-deux ans, inspirait à tous ceux qui l’approchaient la confiance et le respect. Il fut nommé général en chef de l’armée bernoise ; mais, voyant qu’au lieu d’agir et de prendre les mesures nécessaires, le grand conseil de Berne négociait avec le général Brune, d’Erlach se présente au sein de cette assemblée avec soixante-douze officiers qui, tous, en faisaient partie comme lui, dépeint avec éloquence le danger de ces tergiversations et finit par demander sa destitution ou des pleins pouvoirs. Ces derniers lui sont accordés, mais pour lui être retirés de nouveau. L’heure de la bataille sonna enfin ; seulement, il était trop tard. Malgré son héroïque bravoure et celle de ses soldats, d’Erlach fut vaincu à Fraubrunnen par le général Schauenbourg (5 mars). Sans se laisser abattre, il se dirigeait le même jour sur l’Oberland, pour y continuer la lutte, lorsqu’il fut assailli au village de Wichtrach et

ERLB

égorgé.par ses propres soldats, des paysans et des femmes qui l’accusaient de trahison. Ainsi mourut d’Erlach, victime des égarements populaires et de la pusillanimité des gouvernants. — Erlach (Rodolphe-Louis d’), né à Berne en 1749, mort en 1810, travaillait activement à empêcher l’invasion française et se trouvait général des confédérés, lorsque Bonaparte parvint à étouffer l’insurrection. Rodolphe se livra dès lors tout entier à la culture des lettres et fit paraître le Code du bonheur, ouvrage dédié à la czarine Catherine II (Genève, 1788, 6 vol. in-8°) ; le Moraliste aimable (Amsterdam, 1788, 3 vol. in-12) ; Précis des devoirs des souverains (Lausanne, 1791, in-8°).


ERLANGEN, ville de Bavière, cercle de la Franconie centrale, à 15 kilom. N. de Nuremberg, sur la Regnitz, le canal Louis et le chemin de fer de Nuremberg à Bamberg ; 11,000 hab., dont 600 catholiques seulement. Riche bibliothèque de 100,000 volumes et de 1,000 manuscrits, jardin botanique, muséum d’histoire naturelle, amphithéâtre d’anatomie, etc. Nombreuses sociétés savantes ; écoles d’agriculture, d’arts et métiers. Célèbre asile d’aliénés. Importante fabrication de glaces ; tabac, toiles peintes, draps, étoffes de coton, chapeaux et chaussures ; brasseries, blanchisseries et tanneries. Commerce de céréales et de fruits. Erlangen, une des plus charmantes villes de l’Allemagne, est divisée en ville vieille et en ville neuve. La dernière, remarquable pour la beauté de ses constructions, doit son origine à des huguenots français, à qui elle fut assignée pour résidence par le margrave Christian-Ernest, en 1686, après la révocation de l’édit de Nantes. En souvenir de ce prince, la ville neuve est souvent appelée Erlangen de Christian. La grande place est ornée d’un monument élevé en l’honneur du margrave Frédéric de Bayreuth, et exécuté sur les dessins de Schwanthaler. Près du canal s’élève le monument érigé en mémoire de la réunion du Danube et du Mein. Ce canal, commencé par Charlemagne, abandonné pendant plusieurs siècles, repris par Louis Ier de Bavière, ne fut achevé qu’en 1846. Le canal, qui a 23 milles et demi de longueur, 18 mètres de largeur, 1m,67 de profondeur et 94 écluses, a coûté 16 millions de florins.

La ville d’Erlangen est surtout célèbre par son université protestante, fondée en 1743 par le margrave Frédéric de Brandebourg-Bayreuth. Le protecteur naturellement désigné de cet établissement est le souverain du pays ; en 1809, ce fut Napoléon Ier, et, par sa procuration, l’intendant de la province de Bayreuth, Combe-Siéyès. Le protecteur, choisi par les professeurs de l’université, doit être confirmé dans sa nomination par le gouvernement ; on lui adjoint un chancelier, toujours pris parmi les professeurs de droit. L’université est divisée, comme presque partout en Allemagne, en quatre facultés : théologie, droit, médecine et philosophie. Plus de cinq cents étudiants fréquentent cette académie, et la plupart d’entre eux suivent les cours de droit. En 1665, on fonda à Erlangen une Académie des sciences physiques, qui subsiste encore. La ville possède de plus un séminaire philologique, un séminaire de prédicateurs dans lequel on distribue des prix de 10 ducats au sermon le plus éloquent, un cabinet de physique, etc. Erlangen est la seule université protestante de la Bavière.


ERLAU, en latin Aqria. en hongrois Eger, ville d’Autriche, en Hongrie, ch.-T. du comitat de Hevesch, sur là petite rivière de son nom, affluent de la Theiss, à 137 kilom. N.-E. de Bude, dans une vallée profonde entourée de vignobles ; 20,000 hab. Archevêché catholique ; collège, autrefois université, avec bibliothèque et observatoire. Sources alcalines et bains. Importante récolte, dans les environs, de vins rouges réputés les meilleurs de la Hongrie. Fabrication de toiles, ■ drxips, chapeaux, peignes ; passementerie, cordonnerie. Commerce de vins, céréales et produits manufacturés ; importants marchés hebdomadaires.

Erlau se compose de la ville proprement dite et de quatre faubourgs ; les rues sont étroites et malpropres, mais on y voit quelques beaux monuments que nous devons

signaler : le collège, la nouvelle cathédrale, le palais de l’archevêché, les couvents des Franciscains et des frères Mineurs, l’église des frères de la Charité, avec une vieille tour d’origine turque, le palais du Comitat. Erlau, évêché important dès le temps de saint Étienne, fut érigé en archevêché en 1804. Quoique munie d’importantes fortifications, la ville eut beaucoup à souffrir des invasions des Tartares et -des Turcs, spécialement en 1552, où, sous l’héroïque Étienne Dob’o, elle repoussa les assauts répétés d’une immense armée turque, ’ et en 1590, où elle fut livrée aux Turcs par la partie autrichienne de la garnison. Les ruines de l’antique forteresse contiennent encore le tombeau de Dobo. Erlau se fit remarquer, pendant la révolution de 1848-1849, par l’esprit patriotique de ses habitants. C’est là que Dembinski et Gœrgei organisèrent leurs principales campagnes contre les Autrichiens sous Windisehgrœtz.


ERLBACH ou MARKT-ERLBACH, bourg de Saxe, cercle de Zwickau, bailliage et à quelques centaines de mètres du Voigtsberg ; 1,360 hab. Manufactures d’instruments de

ERMÀ

musique et de peignes en bois ; papeteries, scieries, etc. Il Bourg de Bavière (Franconie moyenne), à 25 kilom. N.-O. de Nuremberg ; pop. 1,750 hab. Belle église, ancien château. Commerce actif de houblon.

ERI.ENBACII, bourg de Suisse, canton et à 48 kilom. de Berne, sur la rive gauche de la Simnie et dans une profonde vallée que de hautes montagnes enferment de tous côtés ; 1,645 hab. Les maisons, quoique presque toutes en bois, ont une apparence des plus confortables et sont couvertes d’inscriptions. Les ruines du château d’Erlenbach, qui s’élèvent à côté du pré de la cure, sont ombragées de sapins et de hêtres. Les environs renferment plusieurs sources d’eaux minérales sulfureuses.

ERLIK-CHAN, l’une des principales divinités de la mythologie kalmouke. C’est le juge de tous les morts et le roi de l’Enfer. On l’appelle aussi quelquefois Çoirdzyla ou Machalay. On le représente dans 1 appareil le plus sinistre et le plus menaçant : sa tête est environnée de flammes et porte une couronne faite de crânes humains ; il foule aux pieds l’âme d’un méchant. Autrefois Erlik-Chan régnait dans les régions du monde supérieur ; mais, ayant été vaincu dans sa lutte avec Jainandaga, il dut se contenter de la souveraineté sur le monde souterrain. Les âmes de tous les hommes, à l’exception de celles des justes ou de ceux qui ont occupé de hauts emplois ecclésiastiques, se présentent devant ce juge menaçant aussitôt qu’elles ont quitté leurs corps. Il regarde alors sur le registre des actions des hommes, compare le nombre des fautes avec celui des bonnes actions, et, en cas douteux, pèse les unes et les autres dans uns balance. Il rend alors l’arrêt qui absout les âmes ou les condamne à des peines proportionnées à leurs fautes. Il habite un palais divisé en dix-huit salles qui forment l’enfer.

EKLON (Jean-Baptiste Drouet, comte d’), lieutenant général. V. Dhouet.

ERMAILLI ou ERMAILLY s. m. (èr-ma-lli ; Il mil.) Econ. rur. Chef d’une fabrique de fromages de Gruyère. Il Association de propriétaires de troupeaux, qui mettent leur laitage en commun pour la fabrication de ces fromages et se partagent ensuite le produit. Il On dit aussi armailly et krmaillb.

ERMA1S (Jean-Pierre), historien prussien, né à Berlin eu 1735, mort dans la même ville en 1814. Au titre de pasteur de la colonie française réfugiée à Berlin, il joignit ceux de principal du collège français, de directeur du séminaire de théologie, de conseiller du consistoire supérieur et de membre de l’Académie des sciences et des belles-lettres. Il maintint dans le collège français les méthodes d’enseignement apportées par les réfugiés, méthodes qui lui acquirent de brillants résultats et acquirent à Erman une honorable réputation. La reine, épouse de Frédéric II, l’admettait souvent à sa cour et le chargeait de corriger les traductions françaises qu’elle faisait de divers théologiens ou moralistes allemands. On a de lui : Mémoire historique sur la fondation de l’Église fiança se de Berlin, publié à l’occasion dit jubilé qui sera célébré le 10 juin 1772 (Berlin, 1772, in-8°) ; Géographie anliqus elementa, in usum scholarum (Berlin, 1777, in-S°) ; Sermons sur diuers textes (Berlin, 1779, iit-S°) ; Mémoires pour seroir à l’histoire des réfugiés français dans les États du roi de Prusse (Berlin, 1782, 1800, 9 vol. in-S°). Cet ouvrage, le plus important de ceux auxquels Erman attacha son nom, fut publié en collaboration avec le pasteur Reclam. « C’est, dit la Biographie universelle, un recueil trop prolixe et d’un style généralement trop négligé ; mais on y trouve des faits intéressants et des anecdotes curieuses. » De leur côté, le3 savants auteurs de la France protestante s’expriment ainsi : « On a reproché aux auteurs d’être entrés dans trop de détails, oubliant, comme cela arrive souvent aux critiques ignorants ou do mauvaise foi, que leur but était, non pas d’écrire une histoire, mais de rassembler des matériaux pour une Histoire future du refuge, qui sera d’autant plus exacte qu’ils ont accumulé plus de faits. » Erman a publié encore : Abrégé de mythologie (Berlin, 1779, in-8°) ; Mémoire historique sur la fondation des colonies françaises dans tes États du roi de Prusse, publié à l’occasion du jubilé du 29 octobre 1785 (Berlin, 1785. in-S°), complément aux Mémoires pour servir d l’/tistoire des réfugiés français ; Oraison funèbre de Frédéric II, avec des remarques historiques (Berlin, 1786, in-8°) ; Monument séculaire consacré à ta mémoire de Frédéric-Guillaume le Grand (Berlin, 1788, in-s°) ; Lettres à un ami de Genève sur la constitution et la prospérité des colonies françaises dans les Etals du roi de Prusse (Berlin, 1788, in-8°). Il faut ajouter à cette liste un Éloge historique de Sophie-Charlotte, épouse de Frédéric I'Bt : des Mémoires pour servir à l’histoire de Sophie-Charlotte ; des Recherches historiques sur le mariage de Jean de Brandebourg avec Germaine de Foix, et enfin des traductions de l’allemand, des discours- académiques et de nombreux articles insérés dans la Bibliothèque germanique.

Jean-Pierre Erman eut deux fils ; dont l’ainé, Jean-Georges, mort le 1»’ mai 1805, fut pasteur de l’église française de Potsdaro.

ERME

813

Il est auteur d’un Mémoire historique sur la fondation de l’Église française de Potsdam (1785), et d’un recueil de Sermons sur divers textes de l’Écriture sainte (Berlin, 1791, in-8»).

ERMAN (Paul), physicien allemand, fils du précédent, né à Berlin en 1764, mort en 1861. 11 fut d’abord professeur au collège français de Berlin, puis à l’École militaire, et enfin, lors de la fondation de l’université, fut. chargé de la chaire de physique, qu’il conserva jusqu’à sa mort. Ses publications, fort nombreuses, embrassent une multitude de sujets, mais plus spécialement le magnétisme et l’électricité. Il fut, en même temps que le fameux astronome Encke, secrétaire de l’Académie des sciences de Berlin, pour les sections de physique et de mathématiques. Le firix de galvanisme, institué par Napoléon l’r, ui fut décerné par l’Académie française des sciences en 1806.

ERMAN (Georges-Adolphe), physicien et voyageur allemand, fils du précédent, né en 1800 à Berlin, où il fut élevé au gymnase français. Il étudia ensuite les sciences naturelles à l’université de la même ville, puis alla à Koanigsberg suivre les’cours do Bessel, qu’il accompagna plus tard dans un voyage à Munich. De 1828 à 1830, il exécuta, à ses propres frais, un voyage autour du monde, dont le but principal’était de déterminer exactement, au moyen des meilleures méthodes et des instruments lus plus précis, les propriétés magnétiques que possède notre planète sur les différents points de son pourtour. Ce fut sur les résultats de ses observations que Gauss édifia la première théorie du magnétisme terrestre. Dans la première partie de son voyage, Erman s’était joint à l’expédilion que le gouvernement suédois envoyait, dans la Sibérie occidentale, sous les ordres d’ilansteen, faire des observations relatives au magnétisme. Il quitta cette expédition près de l’embouchure de l’Obi, et se dirigea seul ensuite par Okhotsk sur le Kamtschatka, d’où il gagna successivement l’Amérique russe, la Californie, Otahiti, le cap ’ Horn et Rio-Janeiro, d’où il revint à Berlin en passant par Saint-Pétersbourg. La relation de ses Voyages autour de la terre, par l’Asie septentrionale.et les deux Océans, se divise en deux parties : la partie historique (Berlin, 1833-1842, 5 vol.), et la partie scientifique (Berlin, 1835-1841, 2 vol. avec atlas). La société géographique de Londres décerna à Erman un de ses grands prix pour cet ouvrage, dont Cooley traduisit en anglais tout ce qui est relatif à la Sibérie (Londres, 1848).

Les travaux d’Erman sur le magnétisme terrestre, ainsi que sur d’autres matières concernant les sciences naturelles, se trouvent consignés dans les Annules de Poggendorf, dans les Mémoires astronomiques de Schumacher et dans la plupart des recueils scientifiques anglais. Ceux qui touchent plus particulièrement à la Russie ont été publiés par

lui dans les Archives pour la connaissance scientifique déla Russie, qu’il" a fondées en 1841et qui forment aujourd’hui une collection de 28 volumes. De 1845 à 1843, il s’occupa de calculer, aux frais de la liritisk Association, les constantes de la théorie du magnétisme terrestre de Gauss, d’après les valeurs qu’il avait lui-même mesurées, et les propriétés magnétiques du globe en différents points de sa circonférence. Les résultats de ses travaux sur ces matières ont été publiés dans les lleports de cette société.

ERMAT1NGEN, bourg et paroisse de Suisse, cant. de Thurgovie, " à 7 kilom. O. de Constance ; 1,400 hab., agriculteurs, commerçants, pécheurs, industriels. Ce bourg, situé sur l’Unter-Sce ou lac Inférieur, en face de l’Ile de Reichenou, dans une contrée fertile et couverte d’arbres fruitiers, fait un commerce assez important de vins, de fruits et de chanvre ; il est dominé par les châteaux de Hard et de Wolfsborg ; ce dernier jouit d’un admirable point de vue.

ERMELAND, en latin Warmia, contrée agréable et fertile de la Prusse orientale, comprise dans la régence de Kœnigsberg, et dont la superficie est évaluée à 4,275 kilom., la population à 192,197 hab. C’était, dans le principe, une des onze provinces qui composaient l’ancienne Prusse. Quand, en 1243, les chevaliers teutoniques eurent fait la conquête de cette. contrée, l’Ermeland devint 1 un des quatre évêchés créés par le pape dans ces régions nouvellement converties à la foi chrétienne, Les évêques d’Ermeland restèrent indépendants de l’ordre teutonique, ne reconnurent d’autre suprématie que celle de Rome et furent élevés, dans le courant du xivt siècle, à la dignité de princes de l’empire. Braunsberg d’abord et Heilsberg ensuite furent la résidence des évêques d’Ermeland, dont les plus célèbres furent Sylvius Piccolomini, Dontixus et Hoscius. En 1466, par le traité de Thorn, l’Ermeland, ainsi que toute la Prusse orientale, passa sous la domination des rots de Pologne ; mais, en 1772, lors du premier partage de la Pologne, l’Ermeland fut de nouveau incorporé a la Prusse, dont elle fait partie depuis. Le siège de l’évechô est aujourd’hui à Frauenbourg. L’Ermeland actuel comprend les quatre cercles de Braunsberg, d’Heilsberg, de Rœssel et d’AUenstein.