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duisit des œuvres fort remarquables, notamment : l’Incendie de Salins et la Jtetraite de Jiussie, d’après Ary Scheffer ; mais le peu d’encouragement qu’il reçut, la difficulté de trouver des éditeurs le décidèrent k abandonner la lithographie pour la gravure à la manière noire ou au burin. Garnier a exécuté un grand nombre d’estampes estimées, parmi lesquelles nous citerons : le Départ de Rébecca, et Jacob chez Labau, d’après H. Schopin ; la Heine du bol, d’après Court ; la Dose du matin, d’après Bazin. ; la Descente de croix, d’après Ruoens ; l’Infant don Francisco, d’après Madrazo, etc.

GARMER (Désiré-Maurice), homme politique français, né en 1804. Il entra dans l’administration de l’enregistrement et des domaines, et il remplissait les fonctions de vérificateur lorsqu’il prit sa retraite. En 1863, il se porta candidat, sinon officiel, du moins agréable au gouvernement, dans le département des Hautes-Alpes, et fut élu député. Arrivé à la Chambre, M. Garnier vota à peu près constamment avec la majorité. À l’expiration de son mandat législatif (1869), il ne se représenta plus, afin de laisser la place libre à M. Clément Duvernois, que Napoléon III désirait voir arriver à la Chambre, et fut nommé, en récompense de son désistement, conseiller maître à la cour des comptes. Pendant plusieurs années, M. Garnier a rédigé un journal traitant des matières relatives à l’enregistrement, et il a publié un Répertoire de l’enregistrement qui est très-estimé.

GARNIER(Jacques-Jean-Baptiste-Axlolphe), bibliophile et naturaliste français, né à Amiens (Somme) en 180S. Il s’est particulièrement adonné à l’étude de l’histoire naturelle et de la bibliographie. Il est conservateur de la bibliothèque de sa ville natale, où il fait un cours public de géométrie et de mécanique industrielles : La Société des antiquaires de Picardie a choisi M. Garnier pour son secrétaire perpétuel. Outre des articles d’histoire naturelle, publiés dans le Bulletin de la Société Linnéenne du nord de la France, dans les Mémoires de la Société d’émulation d’Abbevilie ; des articles d’archéologie, dans les M«moires de la Société des antiquaires de Picardie, dans les Mémoires de l Académie des sciences, belles-lettres et arts d’Amiens, on a de lui : Mémoires sur les monuments religieux et historiques du département de la Somme (1839, in-4o) ; Catalogue descriptif et raisonné des manuscrits de la bibliothèque d’Amiens (1843) ; Catalogue méthodique de la bibliothèque communale d’Amiens (1853-1856) : Inventaire du trésor de la cathédrale d’Amiens (1850, in-8o), etc.

GARNIER (Joseph), économiste français, né à Beuil, près de Nice, en octobre 1813. Il commença ses études à Draguignan, puis vint, en 1829, à Paris, où il entra a l’École supérieure du commerce. L’élève ne tarda pas à devenir professeur, puis directeur des études dans le même établissement, qu’il quitta en 1836. Il créa alors, pour l’enseignement professionnel, une institution dont il conserva la direction jusqu’en 1844. En 1843 et en 1844, il fit un cours public à l’Athénée, et fut nommé, en 1846, professeur d’économie politique à l’École des ponts et chaussées. En 1842, M. Joseph Garnier a été un des fondateurs, avec M. Guillaumin, de la Société d’économie politique, dont il est le secrétaire perpétuel. En 1846, il prit part & la fondation de l’Association pour la liberté des échanges, et fut, en 1849, un des organisateurs du Congrès de la paix. Il est membre de la Société de statistique de Londres et de la Commission centrale de statistique belge. Comme Comme M. Baudrillart, il appartient à l’école des libres échangisteSj et, comme lui, il s’est attaché à vulgariser la science économique par son enseignement et par ses écrits. Les ouvrages de M. Garnier sont dépourvus d’originalité et d’idées neuves ; mais on y trouve une exposition très-cluire et très-méthodique des matières qu’il traite, et son

style, simple et net, est sans nulle emphase dogmatique. M. Garnier a été, de 1845 à 1855, rédacteur en chef du Journal des économistes, et a dirigé, de 1853 à 1860, le Nouveau journal des connaissances utiles. Il a publié, en outre, de nombreux, articles dans le National, la Presse, le Commerce, les Débats, le Siècle, l’Encyclopédie des gens du monde, l’Encyclopédie du xix" siècle, le Dictionnaire de la conversation, le Dictionnaire de l’économie politique, le Dictionnaire du commerce et de la navigation, etc. Il a repris enfin, depuiB 1866, la direction du Journal des économistes. Parmi les ouvrages de M. J. Garnier, nous citerons : Introduction à l’étude de l’économie politique, avec des considérations sur la statistique, la liberté du commerce et l’organisation du travail, ouverture de son cours à l’Athé(1843, br. in-8o) ; Éléments de l’économie politique, exposé des notions fondamentales de cette science (1845, 1 vol. in-18 ; 1848, 2° édit. ; les éditions suivantes, considérablement augmentées, ont paru sous le titre de Traite) ; Jiickard Cobden ; les Ligueurs et la Ligue ; Précis de l’histoire de la dernière révolution économique et financière en Angleterre (1846, 1 vol. in-16) ; Sur l’association, l’économie politique et la misère ; Considérations sur les moyens généraux d’élever les classes pauvres à une meilleure condition matérielle et morale (1846, br. in-8o) ; Étude sur les profils et les salaires ;Exposé des faits généraux qui règlent

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les rapports des profits avec les salaires, et qui en expliquent les oscillations respectives, mémoire lu à l’Académie des sciences morales et politiques (1848, br. in-8o) ; le Droit au travail à l’Assemblée nationale, recueil complet de tous les discours prononcés dans cette mémorable discussion, etc., avec une introduction et des notes (1848) ; Congrès des amis de la paix universelle, réunis à Paris en 1849, compte rendu des séances, d’une visite au président de la République, de trois meetings en Angleterre, précédé d’une étude historique sur le mouvement en faveur de la paix (1850, br. in-8«) ; Du principe des populations, d’après les idées de Malthus (1857, 1 vol. in-32) ; Éléments de finances, suivis d’éléments de statistique (1S57, 1 vol. in-32) ; Traité des mesures métriques (1S5S, in-18) ; Abrégé des éléments de l économie politique (1859, in-32) ; Premières notions d’économie politique, sociale ou industrielle (1864, in-18) ; Notes et petits traités (1865, 2« édit., in-18).

Enfin, M. Garnier a publié, en collaboration avec M. Wantzel, un Cours complet d’arithmétique théorique et pratique (1838, in-8o), et, avec M. Biaise, les Leçons faites par M. Blanq uiau Conservatoire des arts et métiers, de 1836 à 1838 (3 vol. in-8»}. Il a rédigé en outre, avec M. Guillaumin, Y Annuaire de l’économie politique et de la statistique, de 1844 à 1855).

En sa qualité d’économiste orthodoxe, M. J. Garnier reconnaît les « avantages sociaux et providentiels » de l’inégalité des richesses, suns en nier toutefois les inconvénients. Selon lui, cette inégalité est l’aiguillon de l’humanité, et il part de ce point de vue pour battre en brèche le socialisme, dont il se fait d’ailleurs une idée-extrêmement fausse, en le confondant avec le communisme. Cette réserve faite, hâtons-nous d’ajouter que le public lui est redevable d’utiles travaux, en ce qu’il a exposé d’une façon claire et précise les notions fondamentales de la science économique.

GARNIER (Jean-Joseph, connu sous le nom de Juiea), chimiste français, né à Beuil, près de Nice, en 1816. Il est frère du précédent. Comme lui, il se rendit à Paris, où il entra comme élève à l’École supérieure du commerce, s’adonna particulièrement à l’étude de la chimie, et professa cette science dans divers établissements. Noimné professeur d’enseignement commercial à Castres en 18*45, M. Jules Garnier fit dans cette ville un cours public de chimie à l’usage des ouvriers. De (Jastres, il passa à Nice, en 1849, pour y prendre la direction d’une école de commerce qui venait d’y être fondée. Depuis 1855, il a été appelé à Turin, où il occupe une chaire au collège de Monviso. On a de lui : Traité des falsifications des substances alimentaires et des moyens de les reconnaître (1844, in-18), en collaboration avec Harel ; Manuel du cours de chimie appliquée aux arts, professé par M. Payen (1842, 2 vol. in-8o), avec M. Rossignon ; Précis élémentaire de chimie à l’usage des écoles (1841) ; Nomenclature chimique française, suédoise, allemande et synonymie (184Ï) ; Traité du change (1S41) ; Précis élémentaire de la tenue des livres ; Éléments de comptabilité commerciale et de tenue des livres (1857), etc.

GARNIER (Jean-Louis-Charles), architecte, né à Paris le 6 novembre 1825. De bonne heure, il montra de grandes dispositions pour les arts. Après avoir suivi les cour* de l’école de dessin, où il étudia la ronde bosse, la sculpture et eut des succès plus particulièrement en mathématiques, M. Charles Garnier entra, en 1842, à l’École des beaux-arts. lise tourna alors vers l’architecture, eut pour maîtres Hippolyte Lebas et Léveil, et fit de tels progrès sous leur direction qu’à vingt-trois ans fl remportait le grand prix d’architecture sur ce sujet : « Un conservatoire pour les arts et métiers. » Travailleur infatigable, M. Garnier mit à profit les années pendant lesquelles l’État lui fournissait une pension pour compléter son instruction artistique. Il visita d’abord l’Italie, séjourna à Rome et à Naples, puis se rendit en Grèce. Pendant cette période, il envoya à Paris les études suivantes : le Forum de Trajan (1849) ; le Temple de Vesta (1850) ; le Temple de Jupiter Sérapis à Pouzzoles (1851) ; Restauration polychromédu temple de Jupiter Panhellénion, dans l’île d’Egine (1852), morceau qui parut au Salon de 1853 ; Projet pour une école de dessin (1853). Il fit le voyage de Grèce avec Edmond About et le voyage de Constantinopie avec Théophile Gautier, étudiant partout les types divers des monuments que nous ont légués les grands artistes de l’antiquité.

En 1853, le duc de Luynes chargea M. Ch. Garnier de relever et de dessiner les tombeaux angevins, dans le royaume de Naples et en Sicile. Le jeune artiste passa à cet effet dix mois à Naples, dans la Pouille, eu Sicile et dans la Calabre, et, à son retour à Paris, employa trois années à mettre au net tous ces dessins et à faire la restauration des monuments. Ce travail n’a pas été publié, M. le duc de Luynes ne trouvant pas que les procédés de la lithochromie fussent suffisants. Ces dessins sont maintenant la propriété du petit-fil3 du duc, et il est malheureusement douteux qu’ils sortent jamais des cartons.

Revenu à Paris en 1854, M. Ch. Garnier obtint à grand’peine un petit emploi de sousinspecteur aux travaux de restauration de la

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tour Saint-Jacques, avec de fort maigres appointements, puis fut attaché, en la même qualité, aux travaux exécutés par la ville aux nouvelles barrières de Paris. En 1860, il fut nommé architecte de la ville, chargé de deux arrondissements. Pendant ce temps, il avait trouvé à édifier quelques petits tombeaux, quelques maisonnettes, et, en collaboration avec M. Debay, la chapelle funèbre des de Luynes, au château de Dampierre. Malgré son rare mérite, M. Ch. Garnier était encore fort inconnu du public, lorsque, en 1861, M. Walewski, alors ministre d’État, ouvrit un concours pour la construction d’une nouvelle salle d opéra à Paris. Le jeune architecte envoya un projet qui fut adopté à l’unanimité par le jury d’examen, et il se vit chargé de diriger les travaux d’un monument qui devait illustrer son nom. Grâce aux sommes immenses mises à sa disposition, M. Garnier put employer, pour réaliser sa création, , le3 matières les plus rares et les plus précieuses et appeler selon sa fantaisie tous les arts plastiques à contribuer à sa splendeur. Après six années d’incessants travaux, l’artiste, devenu célèbre, put découvrir et montrer au public la façade du nouvel Opéra (15 août 1867), et, depuis lors, il n’a cessé d’enrichir l’extérieur de son monument de groupes de statues, dé sculptures et de toutes sortes d’ornementations. Lors du Salon de 1863, il avait obtenu une médaille de lre classe. L’année suivante, il reçut la croix de la Légion d’honneur. En 1861, il avait été nommé correspondant de l’Institut royal des architectes anglais. On doit à cet artiste, dont l’esprit est des plus cultivés, un Mémoire explicatif sur le temple d’Egine, inséré dans la Revue archéologique (1856) ; de nombreux articles dans la Science pour tous, la. Revue de iOrient, la Revue de l’architecture, le Dictionnaire encyclopédique ; des comptes rendus d’expositions architecturales dans le Moniteur universel, le Temps et la Gazette des beaux-arts, recueillis pour la plupart dans un volume de causeries intitulé A travers les arts (1859, in-18), et une Elude sur le ihëâlre{lSli, in-8o), sur laquelle il convient d’insister un peu, à cause de la compétence exceptionnelle de l’auteur.

Ce livre est un manuel complet, ex professo, qui, à l’avenir, devra servir de guide à tout architecte chargé de la construction d’un théâtre. M. Ch. Garnier en a traité toutes les parties avec un soin rigoureux et s’est appliqué, en faisant abstraction de tous les styles, de toutes les fantaisies architecturales, il rechercher quelle était la formule des besoins, soit de la scène, soit de la salle, soit de la circulation intérieure et extérieure, et à trouver les dispositions qui les satisfaisaient le plus sûrement. Son livre est une sorte d’enquête faite sur les nécessités d’un édifice de ce genre, beaucoup plus qu’une description éclectique de ce qui a été fait de mieux jusqu’à notre époque. L’auteur y recherche la théorie architecturale du théâtre, indépendamment des questions de lieu, de climat,

d’habitudes, qui doivent forcément modifier les combinaisons de l’artiste, et il en donne la formule générale. La multitude de problèmes à résoudre, la complexité des besoins à satisfaire étonnent au premier abord. Il n’est pas une seule question que l’auteur n’ait abordée et résolue ; du inoins, si quelques-unes de ses solutions peuvent être contestées, l’auteur garde-t-il le-mérite d’avoir mis en pleine lumière le but à atteindre. Il est inutile d’ajouter que cette étude sur le théâtre n’est que la partie théorique d’une science dont M. Ch. Garnier a fait l’application dans la construction du Grand-Opéra ; le livre et l’œuvre sont solidaires, et nul doute que le public, lorsqu’il sera admis dans la salle, n’applaudisse aux idées ingénieuses et neuves du brillant artiste.

GARNIER (Marie-Joseph-François, dit Francis), marin et voyageur français, né à Saint-Étienne (Loire) en 1839. Admis à seize ans à l’École navale, il devint, deux ans plus tard, aspirant, obtint, en 1800, le grade d enseigne de vaisseau et fit alors partie de l’étatmajor de l’amiral Charner, qu’il suivit en Chine et en Cochinchine. En 1853, M. Francis Garnier fut nommé inspecteur des affaires indigènes et chargé d’administrer la ville et le territoire do Cholen. L’année suivante, il fit paraître une brochure sur l’état de la colonie française de Cochinchine et sur les moyens de lui donner tout le développement nécessaire ; il exposait en même temps, dans cette brochure, un projet de voyage d’exploration dans l’Indo-Chine, afin d’établir entre la Cochinchine et le midi de la Chine des communications commerciales. Le ministre de la marine, M. de. Chasseloup-Laubat, ayant lu cet écrit et reconnaissant l’utilité de ses vues, chargea, en 1866, une commission scientifique d’explorer l’intérieur de l’Indo-Chine. Cette commission, mise sous les ordres du capitaine de frégate Doudart de Lagrée, à qui M. Francis Garnier fut adjoint comme second, partit de Saïgon le 5 juin ISCC, remonta le Cambodge, pénétra dans le Laos, après avoir visité les ruines imposantes d’Angcor, entra ensuite en Birmanie et arriva, après toutes sortes de souffrances, dans la province chinoise du Yun-nan (octobre 18C7). Au mois de mars suivant, le capitaine Doudart de Lagrée mourait à Tong-tchouan. Le lieutenant Garnier, qui, pendant ce temps, faisait une dangereuse excursion dans le royaume de

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Taly, prit, à son retour dans le Yun-nan, I» comman-i’unent de l’expédition et la ramena à Saïgon, après avoir descendu le Yang-tsekiang jusqu’à Chang-hai (juin 186S). Il rapportait avec lui le cercueil de son ancien chef. Ce voyage, dont la durée avait été de plus de deux ans, est le plus long et le plus important qu’on ait accompli depuis le commencement du siècle. Le ministre de la marine ordonna de frapper une médaille commémorative de cette expédition. La Société

de géographie de Paris partagea, en 1SG9, sa grande médaille d’or entre AI. Doudart de Lagrée et M. Francis Garnier. Dans son assemblée générale du 23 mai 1870, la Société, de géographie de Londres a voulu donner, à son tour, un témoignage de sa sympathiqua estime au jeune lieutenant de vaisseau français en lui décernant sa patrons medal ou médaille de la reine Victoria. C’est la première fois qu’un François reçoit cette marque de haute distinction. Le congrès international géographique tenu à Anvers, en août 1871, vota enfin une médaille hors concours il M. Garnier. En 1870, lors du siège de Paris, M.Francis Garnier fut attaché au 8e secteur en qualité de chef d’état-major, et il apporta le plus grand dévouement à l’œuvre de lu défense de Paris. Son patriotisme, égal à son intelligence, lui faisait croire la résistance possible ; aussi, lorsque la capitulation fut signée, protesta-t-il avec l’énergie la plus sincère contre un acte que sa position l’smpèchait de qualifier comme il eut voulu ; sa lettre, envoyée à tous les journaux, parut dans la plupart d’entre eux et attira sur lui l’attention. Lors du scrutin du S février, il obtint, sans être élu, 27,362 voix.

M. Garnier a commencé, dans le Tour du monde (1870-1871), le récit de son voyage au Mé-kong. On lui doit, en outre : la Cochinchine française en 1864 (1864) ; De la colonisation de la Cochinchine (1865) ; Notes sur le voyage d’exploration dans l’Indo-Chine (1869) ; le Siège de Paris, journal d’un officier de marine attaché au "’ secteur, paru d’abord en feuilletons dans le journal le Temps, et un grand nombre d’articles économiques et géographiques publiés dans divers journaux et dans les bulletins des sociétés savantes. La grande publication officielle du Voyage en Indo-Chine, dont le ministre de la marine a confié la direction à M. Garnier, va paraître incessamment à la maison Hachette.

GARNIER-DESCIIÈNES (Edme-Hilaire), jurisconsulte et administrateur français, né à Montpellier en 1732, mort à Paris en 1812. Il quitta la congrégation de l’Oratoire, où il n’avait fait que des vœux simples, pour embrasser la carrière du notariat à Paris (17C6). Sa réputation de probité et d’habileté lui valut d’être nommé directeur général du trésor de Monsieur, frère du roi. Pendant la Révolution, Garnier - Deschênes se retira près d’Auxerre. Il fut élu, en 1709, membre du conseil des Cinq-Cents et bientôt après nommé administrateur de l’enregistrement et des domaines. On a de lui : la Coutume de Paris, mise en vers français [de huit syllabes] (Paris, 1768, in-12) ; Traité élémentaire de géographie astronomique, naturelle et politique { 179S, in-8o) ; Recherches sur l’origine du calcul duodécimal (îSOO) ; Observations sur le projet de Code civil (1801, in-8o) ; Traité élémentaire du notariat (1807, in-4o), etc.

GAHN1ER-PAGÈS (Étienne-Joseph-Louis), orateur et homme politique, né à Marseille le 27 décembre 1801, mort à Paris le 23 juin 1841. 11 avait vingt jours seulement quand il perdit son père, M. Garnier, chirurgien de marine. Deux ans plus tard sa mère se remaria avec M. Pages, professeur, et en eut un second fils, le futur membre du gouvernement provisoire de 1848. Les deux enfants grandirent sans savoir qu’ils étaient issus d’unions différentes, et ; quand plus lard ils l’apprirent, ils ne purent se résigner à porter deux noms particuliers, et ils convinrent, en signe d’étroite fraternité, d’adopter ce double nom que tous deux devaient illustrer. Ils furent élevés avec beaucoup de soin par M. Pugès, homme fort instruit, qui occupa dans 1 Université impériale plusieurs fonctions et prit sa retraite en 1815 avec le grade d’inspecteur d’académie.

Garnier-Pages, en raison de la situation modique do sa famille, eut des commencements pénibles et laborieux. Il fut d’abord employé dans une maison de commerce à Marseille, puis dans une compagnie d’assurances maritimes à Paris. En 1335, soutenu par le dévouement de son frère (qui lui avait dit : Fais notre nom, moi je ferai la fortune), il put commencer et poursuivre des études de droit, fut reçu avocat et débuta d’une manière brillante au palais. À peu d’années d’intervalle (1323-1827), il avait perdu son second père et sa mère, en sorte que les douleurs domestiques venaient ajouter leur amertume aux inquiétudes et aux difficultés de sa vie. De bonne heure, il était entré dans le mouvement du parti libéral, qui soutenait alors une iutte ardente contre le gouvernement des Bourbons. L’un des foyers de résistance était, comme on le sait, la société Aide-toi, le ciel t’aidera, fondée pour assurer la sincérité des élections, Garnier-Pagés en faisait partie, et figurait également dans d’autres sociétés démocratiques, dans les loges de la franc-maçonnerie, etc. Dès qette époque, malgré les

effervescences de la jeunesse, on remarquait