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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 1, F-Fi.djvu/263

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pour l’enseignement dans les écoles publiques. On doit aussi à Fernandez-Baeza une Statistique criminelle du district de l’audience de Madrid et divers travaux de jurisprudence insérés dans le Boletin de jurisprudencia.

FERNANDEZ DE GUADALOPE (Pierre), peintre espagnol du commencement du xvn<s siècle. Il passa sa vie à Séville, où il décora plusieurs édifices de peintures à fresques. Ce l’ut lui qui coloria les vingt-deux statues de la coupole de la cathédrale de Séville (1509) et qui exécuta la Cène et les cinq statues en igrisaille qu’on voit dans cette église.

FERNANDEZ DE LAREDO (Jean), peintre espagnol, né à Madrid en 1632, mort on 1692.Il apprit son art sous Fr. Rizzi, devint peintre de Charles II et acquit une grande réputation par ses fresques. Il prit part à la décoration du Retiro, puis fut chargé de diriger les travaux de peinture dans les palais royaux.

FERNANDEZ DE CORDOCE, célèbre général espagnol. V. Gonsalvk.

FERNANDEZ-GUERRA (Aurélien), littérateur espagnol contemporain, né à Grenade vers 1810. Il fit ses études dans sa ville natale et y commença sa carrière littéraire par des pièces île poésies qui furent’insérées dans le recueil intitulé ' Alhambra. Il se rendit plus tard à Madrid, y devint d’abord employé au ministère de la justice, puis secrétaire du conseil de l’instruction publique et premier oficiat du ministère de l’enseignement. Il a pendant longtemps écrit la critique théâtrale dans le jtmrnal la Espana, et il est membre de l’Académie royale espagnole et de l’Académie d’histoire. Parmi ses œuvres dramatiques qui ont obtenu le plus de succès, nous citerons : la Fille de Cernantes, Alonso Cano, a.Grande dame et 'Enfant perdu. Il a, ’en outre, donné une édition des Œuvres de Quevedo, que l’on regarde comme la plus complète et la plus correcte que l’on possède de ce célèbre écrivain.— Son frère, Louis Fërnandez-Guerra, né comme lui à, Grenade, a suivi la carrière du droit et a occupé pendant plusieurs années un emploi au ministère de la justice. Il s’est aussi fait connaître par différentes compositions dramatiques, parmi lesquelles il faut mentionner : Un serment, Mériter pour obtenir, le Perruquier de Son Altesse, la Fiancée embarrassante, etc. Il est membre de l’Académie des beaux-arts de Grenade.

FERNANDEZ NAVARRETE (Eustache), littérateur espagnol contemporain, originaire d’Avalos, dans la province de Logrofio. Outre différents ouvrages bibliographiques et une édition des Œuvres posthumes de son parent, Martin Fernande» Navarrete, on a de lui : Histoire littéraire espagnole ; Lettres sur le ndtéranisme ; Biographie d’Antoine IIerrera, suivie d’une appréciation critique de son Histoire des Indes, etc.

FERNANDEZ PANENO (Ramon), mathématicien espagnol, né à Cadix en 1814. Après avoir fait ses études dans sa ville natale et y avoir occupé quelque temps un emploi dans l’administration militaire, il fut nommé professeur de commerce à l’institut de Séville, et joignit plus tard à cette chaire celle de géographie et de droit commercial à l’université de la même ville. Parmi ses ouvrages, dont plusieurs ont été couronnés par diverses sociétés scientifiques, desquelles il est membre, nous citerons : Abrégé général de l’échange et de ta banque (Séville, 1849) ; Nouveau système de poids, mesures et monnaies, et système métrique décimal (1852) ; les Arbitrages composés considérés par le système des permutations et des combinaisons (1854) ; Comptabilité générale théorique et pratique ; Arithmétique commerciale, etc.

FERNANDÉZIE s. f. (fèr-nan-dé-zt — de Fernandez, savant espagn.). Bot. Genre de plantes épiphytes, de la famille des orchidées, tribu des vandées, dont l’espèce type habite l’Amérique tropicale.

FERNAND-NUNES (comte de), diplomate espagnol, né à Madrid en 1778, mort à Paris en 1821. Il était rils d’un ancien ambassadeur en France, qui lui fit donner une excellente éducation. Conduit de bonne heure à la cour, il se signala par l’indépendance de ses idées, se prononça vivement contre le prince de La Paix, alors’ministre tout-puissant, et s’attacha a la cause de Ferdinand, prince des Asturies, lorsqu’il fut emprisonné et persécuté (1807). L’annéesuivante, Fernand-NuHes s’efforça de dissuader ce dernier, devenu roi sous le nom de Ferdinand VII, de se rendre à l’entrevue de Bayonne, où il devait perdre son trône. Nommé grand veneur par le nouveau roi, Joseph Bonaparte, le comte de Fernand le suivit à Madrid, mais il arma secrètement ses vassaux, leva des troupes et donna 10,000 francs par mois aux armées insurgées contre le frère de l’empereur. Décrété d’arrestation pour cette conduite, il parvint à s’échapper, embrassa le parti des cortès de Cadix, puis abandonna les constitutionnels pour devenir un des plus actifs défenseurs du gouvernement absolu. Après la restauration de Ferdinand^VII, il reçut, en récompense de son dévouement à la cause de ce souverain, le titre de duc de Casa-Femand-Nuûes de Montelano et remplit successivement les fonctions d’ambassadeur d’Espagne à Londres (1815) et à Paris (1817).

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Fernando OU Séville reconquise, poëmô

héroïque de l’Espagnol don Juan Antonio de Vera y Figueroa (xviie siècle). Cette composition, qui n’est pas sans mérite, est le fruit d’une tentative bizarre et qui aura sans doute peu d’imitateurs. On a beaucoup ri, en France, sous la Restauration, de cette tragédie qui, originairement, se passait en Espagne, et qui, défendue par la censure comme touchant à des faits trop contemporains, est devenue Ninus H, grâce à quelques changements de noms. I ! suffisait de mettre Ninive au lieu de Madrid, et Ninus II à la place du souverain espagnol. Il en est à peu près de même de la Séville reconquise d’Antonio de Vera ; c’est peut-être même un peu plus fort. Originairement, c’était une traduction pure et simple de la Jérusalem délivrée ; l’œuvre était achevée, le bon à tirer allait être donné à l’imprimeur, lorsque Antonio de Vera, brave Castillan, s’aperçut qu’il s’était donné bien du mal en l’honneur d’un poème italien, qu’il ferait bien mieux de rapporter son labeur à sa propre patrie, à l’Espagne. Jérusalem devint Séville, Godefroy de Bouillon se métamorphosa en Ferdinand, et même les personnages épisodiques, Armide", Clorinde, devinrent des héroïnes espagnoles. L’histoire d’Olinde et de Sophronie devint l’histoire de Léocadie et de Galirido, sans qu’il y eût autre chose de changé que les noms. En acceptant cette bizarrerie, et comme traduction de la Jérusalem, Séville reconquise est une œuvre estimable. L’auteur, ambassadeur d’Espagne à Venise, n’était pas un homme sans talent. On lui doit encore un. Traité sur les droits et les’devoirs d’un ambassadeur.

Séville reconquise offre encore cette particularité, que le poète a fait usage, non de la rime parfaite, mais de l’assonance (v. le mot espagnole : [versification]). C’était la première fois que l’assonance, usitée dans les romances et même au théâtre, apparaissait dans une composition épique. Fernando o Sevilla restaurada parut à Milan (1632, in-4<>).

FERNANDO (SAN-) ou SAINT-FERDINAND,

ville d’Espagne, prov. et à 1G kilom. E. de Madrid, près de la rive droite du Jarama ; 2,000 hab. Château royal élevé par Ferdinand VI ; un petit pavillon attenant aux jardins est seul- réservé aujourd’hui comme habitation royale ; le château a été donné, en 1829, pour servir à l’établissement d’une manufacture de toiles et de tissus de coton, qui, sous la protection de la couronne, est devenue très-florissante. Il Autre ville d’Espagne, prov. et à 9 kilom. S.-E. de Cadix, dans une petite plaine, à l’entrée de l’Ile de Léon ; 17,500 hab. Place forte ; observatoire ; écolo de marine ; port. Etablissement de la douane de Cadix. Arsenal. Salines importantes. La ville de San-Fernando est entourée de canaux et de marais salants formant une série de défenses naturelles. Le méridien de l’observatoire de San-Fernando sert de base à tous les calculs astronomiques espagnols. « San-Fernando, dit M. de Lavigne, n’a de ressources ni dans l’agriculture ni dans la vie commerciale ; c’est surtout une cité administrative, habitée par les officiers de marine, par les employés et ouvriers de l’arsenal de la Carraca, qui représentent une population de 15,000 à 16,000 individus. • Cette ville s’appelait autrefois île de Léon ; mais Ferdinand VII, pour la récompenser d’avoir, pendant l’invasion française, partagé avec Cadix les dangers de la résistance, lui donna son nom actuel. Il Ville de l’Amérique du Sud, dans la république.du Chili, en.-l. de la prov. de Choloagua, sur le Tinguaririca, à 123 kilom. S. de Santiago ; 7,500 hab. Elle fut fondée en 1741 par le comte de Superunda.

FERNANDO-DE-APURE (SAN-), ville de l’Amérique du Sud, dans la république de Venezuela, département de l’Apure, à 264 kilom’. E. de Varinos, sur la rive droite de l’Apure, près do son confluent avec la Portuguesa ; 6,000 hab. Sol fertile ; commerce important en produits agricoles.

FERNANDO-DE-CATAMAKCA (SAN-). V. Ca-

tamarca.

FERNANDO-DE-NORONHA (SAN-), lie du Brésil, par 3°48’52" de lat. S., 34<>44’50" de long, occid., et à 338 kilom. N.-E. du cap Saint-Roque. Elle fut découverte par Fernando de Noronha, dont elle reçut le nom et à qui elle fut donnée par décision royale du 15 janvier 1504. Cette île a une longueur de 15 kilom. sur une largeur à peu près égale. Ellé est entourée de hauts rochers peu accessibles et sur lesquels les Portugais bâtirent sept fortins, en 1738. Elle est peu propre à la culture, à cause de son sous-sol, formé de roches recouvertes d’une faible couche de terre végétale ; en outre, il y règne parfois des sécheresses très-prolongées. Cependant, il y a de l’eau douce en abondance et de nombreuses forêts. On y trouve en quantité extraordinaire les œufs d’un oiseau nommé vitiva, ainsi qu’une sorte de tourterelle d’une grosse espèce, très-estimée pour la suavité de son chant triste et plaintif. On peut y faire aussi une pêche abondante de poissons de mer laissés dans lécreux des rochers par les marées. Du côté du N.-E. se trouve une petite île, appelée Ratos, séparée de la première par un bas-fond étroit qu’on franchit sur des canots. L’île de Fernando sert de lieu de déportation aux forçats et aux galériens, que 1 on y occupe à l’agriculture pendant la durée de leur

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peine. Les œufs de la viuva et les poissons péchés dans les rochers forment la partie importante de leur nourriture. L’île est sous la garde de la garnison de Fernambouc, qui ne permet l’entrée aux navires étrangers qu’en cas de détresse.

FERNANDO-PO, Ile d’Afrique, dans la mer de Guinée, golfe de Biafra, en face de trois grandes rivières qui y débouchent ; par 3°48’ et 3" 13’de latit. N., et 6°4’, 6°37’ delongit. E. ; environ 100 kilom. de périmètre ; sol très-fertile, présentant un pic de 1,500 mètres d’altitude. Cette île, découverte à la fin du xvo siècle par un gentilhomme portugais nommé Fernao-do-Poo, fut cédée aux Espagnols, à qui

elle appartient aujourd’hui, par le traité du 24 mars 1774, en échange de celle de la Trinidad, située près de la côte du Brésil. En 1827, le gouvernement espagnol autorisa les Anglais a y faire un établissement’pour ravitailler la division navale des côtes d’Afrique ; ils y fondèrent Clarence-Cove, qui compte aujourd’hui plus de 1,000 hab. En 1844, sur la réclamation des cortès, ils évacuèrent l’île sur laquelle flotte seul aujourd’hui le pavillonespagnol. Par son étendue et sa position géographique, cette île est la plus importante du golto de Biafra, et le serait davantage si son climat était moins malsain pour les Européens. Le sol produit naturellement une grande variété d’arbres, dont plusieurs sont précieux pour le commerce et les constructions : tels sont, entre autres, le palmier, le chêne d’Afrique, l’ébénier, unésorte de campêche jaune, plusieurs espèces d’acajou et des bois très-durs. Les navires mouillent dans deux baies principales : celle de Clarence-Cove ou Santa-Isabel et celle de San-Carlos. On peut y faire facilement de l’eau et du bois et obtenir des vivres frais, tels que : ignames, légumes, fruits, volailles, cochons et cabris, en les échangeant contre des barres de for, dos couteaux, des sabres, etc. Pans les deux baies, le poisson est très-abondant et la tortue franche commune. Malheureusement, le climat est peu salubre, et la mortalité que subissent les Européens s’oppose à l’établisse 7 ment de comptoirs qui pourraient devenir très-prospères. L’île compte une population d’environ 20,000 hab., qui comprend un certain nombre de métis issus du croisement des Portugais et des négresses, des nègres affranchis par les Anglais, quelques Européens, mais en majorité des nègres indigènes ou Boubis-. Ces derniers ont le teint moins brun que les habitants du continent voisin, et leur physionomie s’éloigne du type des nègres ; car ils ont la face plus arrondie, les os maxillaires moins saillants, le nez moins plat, les lèvres minces, la chevelure plus longue et moins rude. Ils sont vindicatifs, hostiles à l’étranger et d’une saleté excessive ; ils vont nus et habitent des villages plus oumoinsétendus, formés de huttes, ou, à plus proprement parler, de véritables tanières. Ce sont leurs révoltes continuelles, plus encore que la rigueur du climat, qui ont jusqu’à ce jour arrêté les progrès de la colonisation européenne. Quoique l’île soit relativement peu étendue, il y existe deux dialectes différents, et les indigènes qui habitent les régions du sud ne comprennent pas la langue de ceux qui sont fixés dans la partie septentrionale.

FERNAN-NONEZ, ville d’Espagne, prov. et à 17 kilom. S.-E. de Cordoue, au milieu d’une délicieuse campagne ; 5,920 hab. Moulins à huile et à farine ; métiers à tisser le fin et le chanvre ; fabriques d’étoffes et de draps ; commerce d’huile et de vin.

FERN AD (Sébastien-François Daxenberger, dit Charles), poote et homme politique allemand, né à Munich en 1809, fils d’un forgeron de cette ville. Il étudia le droit à Gœttingue et à Berlin, entra, en qualité d’assesseur, au ministère de l’intérieur en 1833, puis fut successivement secrétaire du prince royal (1835), conseiller d’État (1843), censeur de la presse, conseiller ecclésiastique et de l’instruction publique (1847), conseiller au ministère d’État et au ministère des affaires étrangères. Ce fut lui qui rédigea, en mars 1848, la. proclamation royale qui promettait au peuple les libertés constitutionnelles assises sur les bases l’es plus larges. Nommé, en 1849, membre de l’Assemblée de Francfort, Fernau vota avec le parti constitutionnel, auquel il avait toujours appartenu, et se prononça pour l’indépendance de la Bavière. Le roi lui conféra, en’1851, des titres de noblesse. Outre des Contes, des Fables, dès-Légendes, publiés dans le Journal des dames de 1830 à 1832, on a de lui plusieurs ouvrages : Edgar ou Pages de la vie d’un poète (Munich, 1838) ; Poésies mythiques (1835) ; Poésies (1845), etc. Il a composé, en outre, des drames ; Beatrix Cenci, Bianca Capello, Ulrich Schwarz, qui ont été joués sur les théâtres de l’Allemagne ; une pièce lyrique, la Fête des Muses, etc.

FERNE (Henri), prélat anglais, né à York en 1602, mort en 1661. D’abord chapelain-de Charles Ier, il devint, après la restauration des Stuarts, directeur du collège de la Trinité, à Cambridge, puis évêque de Chester. On, lui doit plusieurs ouvrages, notamment : The résolving of conscience (Cambridge, 1642) ; Episcopacy and presbytery considered (1647) ; On the division between the english and romish Church (1655).

FERNEL (Jeariî, médecin, surnommé le Galicn moderne, né probablement k Cler FERN

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mont, en Beauvoisis, d’autres disent à Montdidier, en 1497, mort en 1558. Il vint achever ses études à Paris, et se distingua assez dans les mathématiques, la philosophie et les lettres pour qu’on lui offrît, jeune encore, uno chaire importante dans un des collèges de la capitale. Il la refusa pour se livrer a l’étude de la médecine, tout en continuant de cultiver les autres sciences. Docteur en 1530, professeur en 1534, il se trouva bientôt à la tète de l’enseignement médical et acquit la réputation d’un des premiers praticiens de son temps. Il guérit Diane de Poitiers d’une maladie grave et devint médecin de Henri II. Il fut le représentant le plus brillant et le plus capable de la médecine galénique, modifiée par les doctrines arabes. On ne lit guère aujourd’hui ses ouvrages que pour connaître

l’état de la science à cette époque. Le plus important est YUniversa medicina (1567), qui eut plus de trente éditions, — ’"" -.,

Fernel a publié aussi, sur les mathématiques, deux livres De proportiouibus, et, sur 1 astronomie, deux ouvrages intitulés : j1/o- nalosphœrium et Cosmotheoria. Le Monalospluerium a. pour objet l’exposition d’une méthode pour représenter la sphère entière au moyen d’un seul dessin pian. On y trouve malheureusement des digressions astrplogico-médicales.

La Cosmotheoria ne vaut pas mieux comme doctrine ; mais on y trouve la relation intéressante du voyage que l’autour entreprit de Paris à Amiens pour arriver à la mesure du degré du méridien. Il observa, le 20 août, la hauteur méridienne du soleil, qui se trouva être de 49° 13’, et calcula qu’elle devrait être, le 27, de 48» 20’ ; le 28, de 48" 5’, et la 29, de 4~o 41’ ; cela fait, il se mit en route, vérifiant chaque jour, à midi, la hauteur du soleil dans le lieu où il se trouvait, et cherchant à sa rendre compte d’avance du chemin qu’il devrait faire pour atteindre le lendemain le point où la hauteur, comparée à celle de Paris, aurait diminué d’un degré- Le 29, il trouva 46° 41’ et en conclut qu’il était à un degré do Paris. Il monta ensuite dans une voiture qui partait pour Paris et compta 17,024 tours de roues.-La circonférence de la roue étant de 20 pieds, Fernel en conclut que le degré du méridien contient 56,746 toises, ce qui ne s’éloigne pas trop de la vérité, la vraie longueur étant 57,024 toises.

Fernel (MONSIEUR ET MADAME), comédie de MM. Louis Ulbach et Crisafulli, en quatre actes et un prologue, représentée au Vaudeville le 30 janvier, 1864. Cette pièce est tirée d’un roman de M. Ulbach, et tous ceux qui le connaissent verront, en lisant notre unalyse, combien l’auteur a dû réagir contre 1 esprit même de son livre, où le drame naît des caractères bien plus que des événements, ainsi que le veut le théâtre. Un accident survenu a un train allant de Paris à Lyon a forcé M. Jules Renault, rédacteur de l’Étoile de l’Aube, à s’arrêter quelques heures dans une petite gare des environs de Troyes. Il va s endormir d’ennui, lorsque survient une jeune femme fort impatientée de ce contretemps qui retarde son arrivée à Lyon. Au froufrou de la rob6, Renault sort du fauteuil où il étuit plongé, rétablit vivement l’harmonie de son faux-col et de sa cravate, et entame avec la voyageuse une conversation d’abord banale, puis plus intime, si bien que Mme de Saligny, s’étant rappelé qu’elle possédait à Troyes une ancienne amie de couvent, n’hésite pas k changer son itinéraire et à monter bravement dans le train en destination pour cette ville. Sans qu’elle se l’avoue, M. Renault a produit sur elle une certaine impression. Au premier coup d’œil, il lui a dit : « Vous êtes Parisienne, veuve et coquette, » et il a deviné juste. Laure, l’amie que M’i8 de Saligny va voir à Troyes, était au couvent une jeune fille romanesque ; aujourd’hui mariée à un notaire, M. Fernel, elle ne pense plus qu’à son ménage et à ses enr fants. Ces vertus domestiques, son mari ne les apprécie que faiblement ; son bonheur finit par lui sembler monotone. On devine l’effet que produit sur ce fougueux notaire l’arrivée d’une vraie Parisienne. À peine a-t-elle paru, que les hommes perdent la tête, les femmes palissent de jalousie devant ses toilettes. Des dîners, des bals s’organisent. Cependant, Jules Renault, si aimable au début, est devenu inquiet, triste et sombre. Toute la ville le croit amoureux de Mmo de Saligny (les malins ont même décidé qu’il devait 1 épouser. Sa mère le désire ardemment ; le docteur Bourgoin, un ami de la famille, est prêt à entamer les négociations : mais Jules n’aime point M»B de Saligny. IIest tourmenté par un autre amour, terrible, contenu, dont lui seul a le secret. Il adore Mme Fernel, et, tandis que le notaire, fasciné par les toilettes de la Parisienne, court la ville avec elle, Jules se jette aux genoux de Laure. L’honnête femme reste atterrée. Elle aussi aimait Jules ; mais l’idée qu’il a pu deviner ce sentiment la remplit de terreur. Heureusement, le docteur Bourgoin est là. Il ignore ce.qui s’est passé entre Jules et Laure ; mais, témoin de la conduite de M. Fernel et de la coquetterie de la belle vouvOj il juge qu’il est grandement temps que ce jeu s’arrête. En homme expérimenté, il sait que la vanité est le côté faible de M. Fernel ; guidée par ses conseils, Laure deviendra plus coquette que Mmo de Saligny. Aussi, lors-