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parce qu’il a le foie trop chaud. Ce dicton populaire s’accorde avec l’opinion des anciens qui plaçaient le siège de l’amour dans le foie, d’où est venue cette expression latine : Coqit amare jecur. C’est dans le même sens qu’Anacréon a dit : L’Amour tendit son arc et me frappa au milieu du foie. Nous dirions : « Au milieu du cœur. » Horace a dit aussi : Si torrere jecur quæris idoneum.

Chaleur de foie, Rougeurs qui viennent au visage, et qu’on attribuait autrefois à une maladie du foie.

— Art culin. Foie gras, Foie d’oie engraissée : Pâté de foie gras de Strasbourg. Le pâté de foie gras est une nourriture indigeste. (J. Macé.)

— Véner. Trous et vestiges des bêtes rousses ou fauves, || On dit aussi fine.

— Pêche. Menu poisson qui sert d’appât.

— Chim. anc. Corps composé dont la couleur a quelque analogie avec celle du foie : Foie d’antimoine, de soufre, d’arsenic.

— Encycl. Nous allons examiner le foie sous divers points de vue. Nous l’étudierons d’abord sous le rapport physiologique ; nous décrirons la structure de cet organe chez l’homme et chez les animaux, les importantes fonctions qu’il est destiné à remplir, puis nous indiquerons les diverses affections dont il peut devenir le siège. Viendra ensuite la question culinaire. Le foie bien préparé constitue, on le sait, d’excellents mets. Quant au pâté de foie gras, Macé l’a calomnié en disant de lui qu’il est indigeste. Il est des indigestions que l’on savoure.

— Anat. Le foie est d’un rouge brun plus ou moins foncé ; il est situé dans l’hypocondre droit, qu’il remplit entièrement, et s’avance jusque dans l’hypocondre gauche, protégé par les sept ou huit dernières côtes droites qui le mettent à l’abri de l’action des corps extérieurs. Il est séparé du cœur et des poumons par le muscle diaphragme, en rapport avec l’estomac et l’intestin grêle qui lui forme une espèce de coussinet. Il est maintenu dans cette position par les organes qui l’entourent et par des replis membraneux du péritoine, qui portent le nom de ligaments du foie. Ceux-ci sont au nombre de quatre : le ligament suspenseur, le ligament coronaire et les deux ligaments latéraux. Malgré ces solides attaches, le foie peut cependant exécuter certains mouvements d’oscillation qui ne constituent pas un déplacement proprement dit. Ainsi, il s’abaisse dans l’inspiration, s’élève dans l’expiration, se porte en bas dans la station verticale, en arrière dans la position horizontale. Pendant le sommeil, lorsqu’on se couche sur le côté gauche, le foie comprime l’estomac, et l’on attribue à cette compression le cauchemar qu’éprouvent certains individus qui se mettent au lit après le repas du soir. Le foie est le plus volumineux des viscères du corps humain ; à lui seul il pèse plus que toutes les glandes réunies, et, chez le fœtus, il est tellement développé, qu’il remplit la plus grande partie de la cavité abdominale. Au moment de la naissance, il est relativement bien moins développé. Les anciens croyaient, mais à tort, que le foie était plus développé chez l’homme que chez tous les autres animaux. Plusieurs naturalistes soutiennent, cependant, que le volume du foie est en raison inverse du volume des organes respiratoires. Ainsi, chez les poissons et les reptiles, le foie serait plus considérable, parce que les poumons sont peu développés. Le foie pèse de 1 kilogramme et demi à 2 kilogrammes ; il égale en poids, d’après Bartholin, la 36e partie du corps humain. Ses dimensions sont de 0m,28 à 0m,33 dans son plus grand diamètre qui est transversal ; de 0m,16 à 0m,27 dans son diamètre antéro-postérieur ; de 0m,11 à 0m,14 dans son diamètre vertical. Toutes ces mesures, du reste, varient non-seulement d’un individu à l’autre, mais encore chez le même individu, selon la quantité de sang que cet organe reçoit de la veine porte. Certaine auteurs pensent que les tempéraments bilieux et mélancoliques sont dus à un développement plus considérable du foie : cette assertion est loin encore d’être prouvée. La forme du foie est très-variable, à cause des déformations qu’il est susceptible de subir sous l’influence das pressions extérieures ; on l’a comparé à un segment d’ovoïde coupé suivant son plus grand diamètre, épais à droite, plus mince à gauche. Le foie présente une face supérieure convexe, une face inférieure plane, un bord antérieur tranchant, un bord postérieur mousse, une grosse extrémité à droite, une petite extrémité à gauche.

Face supérieure. La face supérieure du foie est convexe, lisse, divisée en deux parties inégales par le ligament suspenseur du foie, qui s’y attache. Ce ligament établit supérieurement la ligne de démarcation qui divise le foie en deux lobes, le lobe droit et le lobe gauche ; le premier est beaucoup plus volumineux que le second. La face convexe du foie est recouverte par le diaphragme, qui sépare cet organe du poumon droit et des six dernières côtes ; elle déborde même en bas le diaphragme et se trouve en rapport avec la paroi abdominale.

Face inférieure. Elle regarde en bas et en arrière ; c’est par cette face que le foie se trouve lié aux autres parties du tube digestif et par elle aussi qu’il reçoit les vaisseaux destinés à lui apporter les éléments de sa nutrition et des sécrétions dont il est le siège. La face inférieure du foie, loin d’être lisse et unie comme la précédente, présente plusieurs sillons et éminences qui ont donné lieu à la division du foie en lobules. On y rencontre :

1o Un sillon antéro-postérieur ou sillon de la veine ombilicale, nommé encore sillon longitudinal, qui mesure tout l’intervalle existant entre le bord antérieur et le bord postérieur du foie, et qui est divisé perpendiculairement en deux moitiés, une antérieure et une postérieure, par le sillon transverse ; la partie antérieure, souvent échancrée au niveau du bord antérieur, loge la veine ombilicale chez le fœtus, ou le cordon fibreux qui la remplace chez l’adulte ; la partie postérieure, qui s’incline un peu à gauche, renferme un cordon fibreux qui n’est autre chose que le canal veineux du fœtus oblitéré chez l’adulte. Le sillon antéro-postérieur divise le foie en deux lobes : l’un droit, beaucoup plus volumineux, qui remplit l’hypocondre droit ; l’autre gauche, situé dans la région épigastrique et dans l’hypocondre gauche. Ces deux lobes sont encore délimités sur la face supérieure du foie par le ligament suspenseur.

2o Sillon transverse, sillon de la veine porte. C’est le véritable hile du foie, car c’est par ce sillon que les vaisseaux hépatiques pénètrent dans le foie et que les conduits biliaires s’en échappent. Ce sillon est limité à gauche par le sillon antéro-postérieur, à droite par le sillon de la vésicule biliaire. Entre celle-ci, le sillon transverse et le sillon longitudinal, se trouve une saillie désignée par le nom d’éminence porte antérieure ou quatrième lobe du foie ; le troisième lobe ou petit lobe, éminence porte postérieure, lobule de Spigel, est situé en arrière du sillon transverse. La face postérieure du foie présente, outre ces sillons, plusieurs dépressions produites par le contact des organes avec lesquels il est continuellement en rapport : on les désigne sous les noms d’empreinte rénale, empreinte de la capsule, empreinte colique, parce qu’elles reçoivent le rein, la capsule surrénale, le côlon.

Structure du foie. Le foie est enveloppé par le péritoine dans la plus grande partie de son étendue ; mais, outre cette première enveloppe, on en rencontre encore une seconde, c’est la membrane propre du foie, membrane fibreuse, fortement adhérente à la surface de cet organe et envoyant une multitude de prolongements fibreux dans le tissu hépatique pour constituer, pour ainsi dire, la charpente de la glande. Au niveau du sillon transverse, cette membrane fournit, aux branches de division de l’artère hépatique et de la veine porte, des gaines particulières qui accompagnent les vaisseaux dans le tissu du foie, et qu’on désigne sous le nom de capsule de Glisson.

Tissu propre du foie. Si l’on pratique une coupe ou une déchirure sur le tissu du foie et qu’on examine attentivement les parties fraîchement divisées, au lieu de cet aspect lisse et uni que présente la surface de la glande, on remarque une multitude de granulations, les unes rouge brun, les autres jaunes. Cette structure granulée est beaucoup plus apparente dans le foie de porc que dans le foie humain. La double coloration rouge et jaune des granulations a donné lieu à une erreur anatomique. On croyait à l’existence de deux substances distinctes dans chaque granulation, alors que la différence de couleur n’est due qu’aux liquides contenus » dans les vaisseaux. La surface de chaque granulation présente l’aspect d’un anneau, dont le centre et la circonférence sont bruns ou rougeâtres, tandis que la partie intermédiaire est jaune. Celle-ci est formée par les canalicules biliaires, la portion rouge brun par les capillaires sanguins. La couleur varie de proportion suivant que les uns ou les autres de ces vaisseaux sont plus ou moins distendus. Le foie ne se trouve composé que d’une seule espèce de granulations ou lobules, et chaque lobule forme une petite glande isolée, renfermée dans sa cellule propre, recevant ses nerfs, ses vaisseaux, et pourvue de son canal excréteur. Pour connaître la substance du foie, il suffit donc d’étudier la texture d’un seul lobule, de déterminer les rapports des lobules entre eux et la disposition des vaisseaux dans l’intérieur de cet organe. Sappey ne compte pas moins de onze à douze cent mille lobules dans un foie de moyenne grosseur ; « et la forme des lobules, dit-il, est, en général, arrondie ; la plupart le sont même très-régulièrement. D’autres sont un peu allongés et plus ou moins ovoïdes. Ceux qui répondent à la superficie du foie se distinguent des précédents par une forme plus aplatie. Sur aucun d’eux on ne remarque ces facettes dont parlent quelques auteurs, facettes qui limiteraient leur contour et qui seraient dues à la pression réciproque qu’ils exercent les uns sur les autres. Cette théorie, sur laquelle on s’est appuyé pour admettre la forme polyédrique des lobules, est tout à fait erronée ; car l’observation démontre que ceux-ci, loin de se comprimer mutuellement, sont séparés, au contraire, par les vaisseaux qui rampent dans leur intervalle, vaisseaux qui forment leur couche la plus superficielle, qui les pénètrent, et qui sont, par leur nature, assez impropres à constituer une limite précise.

Les lobules du foie, comme ceux de toutes les glandes en grappe, se composent de granulations ou acines. Le diamètre de ces acines, plus connus aujourd’hui sous le nom de cellules hépatiques, est de 0mm,012 à 0mm,015. Sur la longueur d’un millimètre, on en compte approximativement de 60 à 80 ; il en existerait, par conséquent, en moyenne 5,000 sur un millimètre carré et 300,000 environ dans un millimètre cube, qui équivaut à peu près au volume des lobules ; leur nombre est donc très-considérable. Leur forme paraît régulièrement arrondie. Dans l’intérieur de chaque acine on remarque ordinairement une cellule du diamètre de 0mm,004, qui a été considérée comme un noyau par la plupart des auteurs ; au lieu d’une, on en trouve quelquefois deux, tantôt continués et tantôt séparées par un certain intervalle. » Cruveilhier résume ainsi qu’il suit la structure du foie : « Le foie est une agglomération de grains glanduleux, fortement pressés les uns contre les autres, à la manière des grains du fruit du grenadier ; grains glanduleux, ovoïdes, ellipsoïdes, ou plutôt polyédriques, exactement montés les uns sur les autres. Chaque grain glanduleux a sa capsule fibreuse propre ; toutes ces capsules sont liées entre elles par des prolongements fibreux ; elles tiennent aussi par le même mode de connexion : 1o à l’enveloppe générale du foie ; 2o à son prolongement intérieur canaliculé ou capsule de Glisson. Les grains glanduleux sont indépendants les uns des autres ; chacun d’eux présente un tissu propre non injectable, spongieux, analogue à la moelle du jonc, tissu propre que j’ai regardé comme le fond commun d’organisation de toutes les glandes proprement dites ; il présente, en outre, un radicule ou pore biliaire qui part du centre, un premier réseau veineux appartenant aux veines sus-hépatiques, un second réseau veineux appartenant à la veine porte, un réseau artériel très délié, qui se répand et sur les parois de la veine porte et sur les parois des canaux biliaires. Il n’y a pas deux substances dans le foie, mais une seule et même substance ; il n’y a pas deux ordres de granulations, mais un seul et même ordre. Telle m’a paru être la texture du foie. » D’après Bérard, les éléments anatomiques du foie sont : 1o les divisions de la veine porte ; 2o les divisions de l’artère hépatique ; 3o les divisions des veines sus-hépatiques ; 4o les canalicules biliaires sécréteurs, anastomosés en réseau ; 5o les canalicules et conduits hépatiques ou excréteurs ; 6o des cellules d’épithélium cylindriques tapissant les canalicules excréteurs ; 7o les cellules hépatiques proprement dites, logées dans les canalicules sécréteurs ; 8o le tissu cellulaire provenant de la capsule de Glisson.

Vaisseaux du foie. Le foie contient, dans l’épaisseur de son tissu, des artères, des veines, des vaisseaux lymphatiques, des canaux particuliers destinés à l’écoulement de la bile, conduits biliaires, et une espèce particulière de vaisseaux désignés sous le nom de vasa aberrantia.

Artères. Les artères du foie sont toutes fournies par l’artère hépatique qui provient elle-même du tronc cœliaque. L’artère hépatique, arrivée au niveau du sillon transverse, se divise en deux grandes branches qui pénètrent dans le tissu du foie et se subdivisent ensuite en un nombre infini de ramuscules qui se distribuent aux parois des conduits biliaires, de la veine porte et aux lobules. L’artère hépatique est remarquable par la petitesse de son calibre relativement au volume de l’organe auquel elle est destinée.

Veines. Les veines du foie sont : 1o la veine porte ; 2o la veine ombilicale ; 3o les veines hépatiques ; 4o les veines portes accessoires. 1o Veine porte. La veine porte transmet au foie le sang qui revient de toute la portion sous-diaphragmatique du tube digestif, du pancréas, de la rate et des nombreux ganglions lymphatiques de l’abdomen. Le tronc e cette veine est formé par la réunion de la sphénique et de la grande mésaraïque ; arrivée au niveau du hile du foie, elle se divise en deux grandes branches ; celles-ci pénètrent dans le foie et se ramifient au point de donner plusieurs rameaux à chacun des lobules. Ces rameaux sont toujours accompagnés d’une branche de l’artère hépatique.

2o Veine ombilicale. La veine ombilicale, destinée à transmettre au fœtus le sang de la mère, s’étend du placenta, d’où elle tire son origine, au foie, dans l’intérieur duquel elle se ramifie, et à la veine cave inférieure qui en reçoit une branche importante. Après la naissance, le tronc de cette veine se transforme en un cordon fibreux ; il n’y a plus qu’une de ses deux branches de division qui reste perméable, c’est celle qui accompagne la veine porte.

3o Veines hépatiques. Ces veines sont destinées à transmettre à la veine cave inférieure le sang de la veine porte qui a servi à la sécrétion de la bile, et celui de l’artère hépatique dont le principal rôle est d’entretenir la nutrition du foie. « De chacun des lobules du foie, dit M. Sappey, on voit naître, sur sa périphérie et dans son épaisseur, d’innombrables radicules qui font suite aux ramifications terminales de l’artère hépatique et de la veine porte, et qui convergent autour de trois ou quatre troncules ; ceux-ci se réunissent à leur tour pour donner naissance à une petite veine intralobulaire qui, à sa sortie du lobule, se jette dans le premier rameau ou ramuscule interlobulaire qu’elle rencontre. Il suit de cette disposition : 1o que les ramifications terminales de l’artère hépatique et de la veine porte, ou vaisseaux afférents des lobules, forment, avec les radicules originaires des veines hépatiques, ou vaisseaux afférents, un réseau d’une extrême délicatesse dont chaque maille renferme un acine ; 2o que les dernières ramifications des vaisseaux afférents occupent surtout la périphérie des lobules, et que les premières radicules des vaisseaux afférents en occupent plutôt le centre. » Les ramifications de la veine sus-hépatique sont transversales, tandis que les ramifications de la veine porte sont antéropostérieures. Si l’on coupe le foie, les vaisseaux sus-hépatiques restent béants, tandis que les vaisseaux de la veine porte s’affaissent. Cette particularité tient à ce que les parois de la veine sus-hépatique adhèrent au tissu propre du foie, et que la veine porte et ses ramifications sont contenues dans la capsule de Glisson.

4o Veines portes accessoires. Sappey désigne sous ce nom cinq groupes de veinules qui apportent toutes au foie le sang des viscères voisins.

5o Vaisseaux lymphatiques du foie. « Ils sont tellement multipliés, dit Cruveilhier, que c’est dans le foie qu’on les a d’abord découverts ; aussi a-t-on longtemps considéré cet organe comme l’origine de cet ordre de vaisseaux. Ils sont, les uns superficiels, les autres profonds. Les superficiels forment, sous la tunique péritonéale, un réseau à mailles extrêmement serrées. Les vaisseaux lymphatiques profonds, très-volumineux et très-multipliés, suivent les divisions de la veine porte, sortent par la scissure transverse du foie et vont se rendre en partie aux ganglions lymphatiques qui longent les vaisseaux hépatiques, en partie aux ganglions lombaires. Ils communiquent largement avec le canal thoracique. »


Conduits biliaires. Les conduits biliaires se divisent et se subdivisent en s’anastomosant dans l’épaisseur du foie, de manière à constituer un réseau à mailles extrêmement serrées. D’après M. Sappey, on observe dans chaque lobule de dix à douze conduits hépatiques qui rampent sur la périphérie du lobule en s’avançant de la circonférence au centre, sans suivre cependant une direction rectiligne. Le même auteur pense que chacun de ces conduits hépatiques aboutit à un des acines du lobule, pour rapporter la bile dans le canal hépatique, après qu’elle a été élaborée dans les acines. Les canalicules biliaires des différents lobules se réunissent entre eux, de manière que le nombre diminuant de plus en plus, le calibre devient plus considérable, jusqu’à ce qu’enfin il n’y a plus qu’un seul canal, le canal hépatique destiné à l’excrétion de la bile. Les conduits hépatiques sont remarquables par le grand nombre de glandes dont ils sont pourvus, et ces glandes microscopiques varient de volume selon le calibre des vaisseaux auxquels elles sont adhérentes. « Entourés des innombrables glandules qui viennent s’ouvrir dans leur cavité, dit M. Sappey, les conduits biliaires peuvent être comparés à ces arbres dont le tronc et les branches sont recouverts de plantes parasites : de même que nous voyons ici un végétal s’implanter sur un végétal, et vivre aux dépens de celui-ci d’une vie propre, de même nous voyons dans le foie des glandules s’implanter sur une glande, pour y vivre aussi d’une vie propre, c’est à-dire pour sécréter un liquide essentiellement différent de celui que sécrète la glande mère. » Le même auteur pense que ces glandules sont destinées à la sécrétion du mucus qui se trouve dans la bile.

Vasa aberrantia. « On voit, dit M. Sappey, sur certains points de la surface du foie des lobules s’atrophier peu à peu, puis disparaître complètement et laisser alors à découvert les conduits biliaires correspondants, qui deviennent, au contraire, le siège d’une hypertrophie remarquable. C’est aux conduits ainsi mis à nu et hypertrophiés que s’applique la dénomination de vasa aberrantia. Ceux-ci sont donc le résultat constant d’une altération physiologique ou morbide.

Nerfs. Les nerfs du foie émanent du pneumogastrique gauche et du plexus solaire. Arrivés dans le sillon transverse du foie, ces nerfs se partagent en deux groupes, l’un droit, l’autre gauche, et ceux-ci se divisent et se subdivisent à leur tour pour accompagner dans tout leur trajet les vaisseaux contenus dans la capsule de Glisson. Les dernières ramifications arrivent jusque dans les lobules.

Appareil excréteur du foie. Cet appareil se compose du canal hépatique, de la vésicule biliaire, du conduit cystique, du canal cholédoque.

Canal hépatique. La réunion des radicules hépatiques partant des lobules et celle des canaux qui leur font suite constituent deux branches qui viennent à la rencontre l’une de l’autre dans le sillon transverse du foie, où elles se réunissent en un tronc qui est le canal hépatique. Ce canal occupe d’abord le sillon transverse du foie, se porte en bas et à droite, et, après un trajet de 3 à 4 centimètres, se réunit au conduit cystique pour former le canal cholédoque.

Vésicule biliaire. La vésicule biliaire est le réservoir de la bile. Elle est située sur la face inférieure du foie, dans une fossette qui