Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 2, Fj-Fris.djvu/152

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développe et accumule le voisinage de plusieurs volcans actifs, à mesure qu’elle se consume en rompant les obstacles.

Parmi les diverses explications que l’on donne des intermittences hydrostatiques, nous citerons encore celle qui est basée sur le jeu des siphons intermittents, que l’on appelle aussi vases de Tantale. Soit un vase dans lequel on a placé un siphon de manière que la branche la plus courte s’ouvre près du fond, tandis que la plus grande le traverse et s’ouvre extérieurement. Si l’on verse de l’eau dans ce vase, elle y restera comme dans un verre ordinaire, tant qu’elle n’aura pas atteint le niveau du sommet de la courbure du siphon ; mais, à partir de là, le siphon s’amorcera, et le vase se videra jusqu’à ce que le liquide cesse de communiquer avec l’orifice de la plus courte branche. L’écoulement sera alors interrompu, et ne recommencera qu’au moment où les conditions redeviendront les mêmes. Si un robinet d’alimentation d’un débit inférieur à celui du siphon se décharge constamment dans le vase, l’écoulement s’arrêtera ou reprendra à des intervalles de temps bien déterminés. On peut, à l’aide de l’expérience du vase de Tantale, dont, d’ailleurs, la forme et l’alimentation peuvent varier de bien des manières, se rendre compte des effets de certaines sources qui, soustraites aux causes ordinaires de débordement, ne laissent pas de tarir périodiquement, soit au bout de plusieurs mois, soit au bout de quelques jours seulement, soit même au bout de quelques heures ou de quel ques minutes.

Il existe un grand nombre de fontaines, telles que celles de Comar, en Provence, et de Fronzauches, en Languedoc, qui croissent et décroissent périodiquement sans cesser de couler ; on les appelle fontaines intercalaires.

Les fontaines jaillissantes ne sont autre chose que les puits artésiens. Leur établissement repose sur des connaissances très-problèmatiques, à cause des distances variables et inconnues auxquelles les eaux souterraines se trouvent de la superficie du sol. Les sources existent partout, on ne peut frapper du pied sans les fouler ; mais à quelles distances sont-elles ? Voilà la question. Que produiront-elles ? Que coûteront-elles ? Voilà deux autres questions d’intérêt pécuniaire ou industriel que l’on ne peut résoudre qu’approximativement. Les roches de calcaire situées au-dessous des terrains de nouvelle formation sont les seules dans lesquelles on doive rechercher des eaux souterraines ; en effet, il suffit qu’une couche perméable soit contenue entre des couches imperméables pour qu’elle puisse donner lieu à des fontaines jaillissantes. Si la couche perméable présente des affleurements qui lui permettent de recevoir les eaux des pluies et des rivières, et qu’ensuite elle se propage entre les couches imperméables, en descendant dans les lieux les plus bas, sans que ces eaux aient d’issue pour s’épancher au moins en entier, il suffit, pour obtenir dans ces lieux des fontaines jaillissantes, ou simplement montantes de fond, de percer la couche supérieure imperméable et de garantir l’épanchement des eaux le long de la paroi du trou ascendant. Le calcaire, en raison de son gisement, se trouve souvent contenu entre des couches argileuses imperméables, apparaît fréquemment au jour dans les parties du pays les plus élevées et se prolonge indéfiniment dans les lieux les plus bas ; les fissures dont il est traversé dans tous les sens permettent à l’eau de s’y répandre et d’y circuler avec une grande facilité. Dans le haut pays, on ne peut trouver des fontaines montantes de fond qu’en établissant les travaux de recherche au fond des vallées qui y ont été creusées par l’action érosive des eaux, parce que, s’ils étaient situés au-dessus du plus bas fond de ces vallées, on augmenterait alors, à mesure qu’on s’élèverait sur leurs flancs, la distance qui existerait entre la surface à laquelle l’eau se tiendrait stationnaire et celle où seraient situés les travaux entrepris pour la création d’une fontaine. Il est évident que si l’on perce les couches argileuses (les eaux s’élanceront à partir de l’endroit où elles exercent leur plus forte pression contre les couches de terrain qui les recouvrent, avec une vitesse dépendante de cette pression, et qu’elles s’élèveront à une hauteur d’autant plus grande, que la différence entre la vitesse qu’elles acquerraient, en raison de la hauteur totale du réservoir, et celle qu’elles ont au moment où elles se répandent au jour par des ouvertures naturelles, sera plus petite. Si elles n’avaient aucune vitesse, elles s’élèveraient alors à une hauteur égale à celle qui existerait entre les points d’où elles commencent à s’infiltrer dans le sein de la terre et ceux d’où elles commencent à émerger. D’un autre côté, pour que ces eaux jaillissent à la surface du sol, il faut qu’elles ne puissent pas se répandre toujours en profondeur, soit dans le calcaire crayeux, soit dans d’autres terrains inférieurs ; il faut donc que des terrains compactes se trouvent au-dessous de ce calcaire ou que les parties inférieures de cette roche ne contiennent plus de fissures ; or, c’est ce qui existe dans beaucoup de localités. Tout autre espèce de roche que le calcaire ne pourrait pas présenter les mêmes avantages pour la recherche des fontaines jaillissantes, parce qu’elles n’offrent que des fentes d’une faible profondeur ; telles sont les roches des terrains primitifs, granits, gneiss, porphyres, serpentines, etc. L’expérience prouve que les eaux que recèlent ces terrains s’y écoulent de tous côtés à une faible distance de la partie supérieure par laquelle elles s’y infiltrent. Dans les terrains de calcaire, les fissures se propagent, au contraire, a de grandes distances, soit en largeur, soit en profondeur ; les eaux peuvent alors circuler avec facilité et se répandre au-dessous des vallées, dont le fond est presque toujours recouvert par des terrains d argile, de sable, de cailloux roulés, etc. On doit aussi s’abstenir de rechercher des fontaines jaillissantes dans les terrains schisteux, parce que les pyrites ferrugineuses, cuivreuses et même arsenicales qu’ils renferment, se décomposent facilement et communiquent à l’eau qu’on y rencontre l’odeur et le goût du gaz hydrogène sulfuré. Tels sont les principes sur lesquels repose l’établissement des fontaines jaillissantes. V. puits artésien.

La fontaine de compression est composée d’un vase à parois solides et d’un tube dont l’orifice inférieur arrive à une faible distance du fond du vase, tandis que son orifice supérieur s’élève au dehors de quelques centimètres. Si l’on remplit en partie le vase d’eau, et qu’au moyen d’une pompe foulante on comprime de l’air dans l’espace libre, la surface du liquide étant soumise à une pression supérieure à celle de l’atmosphère, un jet se produit par le tube et dure aussi longtemps que le permet la force élastique du gaz accumulé. On pourrait se servir utilement de cet appareil pour éteindre les incendies à leur début.

La fontaine de Héron n’est autre chose qu’une fontaine de compression d’un autre genre que celle qui vient d’être décrite.


La figure ci-contre indique la disposition de cet appareil. A est une capacité contenant de l’eau, et communiquant, à l’aide du conduit a, avec une autre capacité B, qui renferme de l’air à sa partie supérieure. Cette dernière, qui est fermée hermétiquement, est mise en communication avec un troisième réservoir C à l’aide d’un tuyau vertical b. L’eau du vase A s’écoulant dans la capacité B, le niveau s’élève dans celle-ci, et l’air se trouve comprimé dans sa partie supérieure ; mais, trouvant un écoulement par le conduit b, il passe dans le réservoir C et comprime l’eau qui s’y trouve, et qui est ainsi forcée de s’élever dans le tuyau g et de jaillir par son extrémité supérieure. Cet appareil a servi de principe à la construction d une machine d’épuisement établie à Schemnitz, en Hongrie. Un courant d’eau, descendant d’une certaine hauteur, est reçu par un orifice dans un réservoir rempli d’air à la pression atmosphérique ; cet air est comprimé et s’échappe par un tuyau qui plonge dans un deuxième réservoir placé au fond d’une mine et rempli d’eau. L’air exerce une pression sur la surface de l’eau, et celle-ci est forcée de s’échapper par un tuyau d’ascension.

Fontaines pétrifiantes. Parmi les fontaines qui présentent le singulier phénomène de la pétrification, nous mentionnerons surtout celle de Saint-Allyre, située dans le département du Puy-de-Dôme, au N.-O. de Clermont-Ferrand, dans le faubourg de Saint-Allyre. Cette source doit sa réputation à la propriété qu’ont ses eaux, chargées de fer, de chaux et de magnésie, de déposer ces matières sur les corps et de les recouvrir, après un certain temps, d’une incrustation très-dure : d’où son nom de fontaine pétrifiante. L’épaisseur du dépôt siliceux ou calcaire formé sur les objets plongés dans cette fontaine grossit assez promptement, tellement qu’après un certain temps les objets paraissent entièrement perdus, cachés, comme ils le sont, dans le milieu d’une grosse pierre peu à peu formée autour d’eux ; mais tant que le dépôt est assez mince, il ne constitue qu’une légère couche qui se colle comme un vêtement sur les moindres contours des objets qu’elle recouvre, et trahit fidèlement, à leur extérieur, leur forme générale. Néan- moins, il ne faut pas perdre de vue que ces objets ne sont nullement pétrifiés, mais simplement incrustés, c’est-à-dire revêtus d’un vernis de pierre qui est opaque et qui persiste par sa propre solidité, alors même que les objets qu’il recouvrait se sont détruits et mis en poussière. Du reste, la surface extérieure de ces incrustations ne reproduit jamais d’une manière tout à fait exacte les contours des objets naturels ; et, pour en tirer des indications vraiment précises, il faudrait consulter, non pas leur dehors, mais leur intérieur, ce qui les ramènerait à ne plus être, pour le savant, que de simples moulages. Ces prétendues pétrifications ne sont donc point encore les vrais fossiles de la géologie, et ne se rapportent en, général, qu’à des corps tout à fait modernes et soumis à dessein, par la main des hommes, à l’action des fontaines. Dans un petit musée placé près de la fontaine Saint-Allyre, on trouve un grand nombre d’incrustations de tous genres : des bouquets de fleurs et de fruits, des nids d’oiseaux, de gros animaux, tels que des bœufs, des moutons, voire même des hommes disposés en groupe. Ces dernières reproductions sont obtenues, comme on le pense bien, en soumettant un mannequin habillé ou une peau d’animal empaillé à l’action incrustante de la source, qui les recouvre, au bout d’un laps de temps relativement assez court, d’une enveloppe de pierre. Cette industrie, toute spéciale, fournit un revenu assez considérable aux propriétaires de la fontaine. À peu de distance de celle-ci, on voit une chaussée d’environ 80 mètres, formée par les sédiments des eaux de Saint-Allyre ; l’une de ses extrémités est percée d’une sorte de pont naturel sous lequel coule le ruisseau de Tiretaine. Ces eaux, d’une nature tonique et légèrement acide, ont en outre des qualités hygiéniques reconnues par la médecine.

— Industr. et trav. publ. Les fontaines sont des appareils, ou mieux des réservoirs dans lesquels on emmagasine l’eau de rivière et de citerne, pour l’assainir, la rafraîchir et la dégager du limon qu’elle contient. On donne encore le nom de fontaines à des constructions spéciales, que l’on établit dans les villes, pour distribuer l’eau en différents points, la répandre à profusion et en faire l’ornement des places publiques. Les fontaines propres aux usages domestiques se divisent en fontaines simples et en fontaines filtrantes ; les premières ne sont que des réservoirs en grès, dans lesquels on emmagasine l’eau nécessaire au service d’une journée. Autrefois, ces fontaines se faisaient en cuivre étamé ; plus tard, on les fit en plomb et en étain ; mais les dangers que présentent ces métaux en contact avec l’eau les ont fait complètement abandonner et remplacer par la pierre, le marbre et le grès. Les fontaines filtrantes, dont les premières sont dues à M. Ami, servent non-seulement, comme les précédentes, à emmagasiner une certaine quantité d’eau, mais encore à la filtrer et à la débarrasser de toutes les matières limoneuses qu’elle renferme. À cet effet, elles sont pourvues d’un filtre composé de sable et d’éponges, ou mieux d’une pierre à filtre ou de charbon. Les fontaines domestiques peuvent encore être divisées en trois classes, suivant le degré de complication de leurs dispositions. La première classe comprend les fontaines simples formées d’un vase en grès d’environ 0m,30 à 0m,33 de diamètre sur 0m,83 à 1 mètre de hauteur, et ayant la forme d’un cône tronqué renversé. Cette fontaine, à laquelle on donne le nom de pot à beurre, contient ordinairement trois seaux d’eau ; elle est surmontée d’un couvercle en bois ou en grès, et l’eau, après y avoir été mise en dépôt, en est retirée à l’aide d’une tasse ou d’un pot ; quelquefois la partie inférieure est munie d’un robinet. Les fontaines de la seconde classe sont faites, comme les précédentes, avec un vase en grès, que l’on enveloppe d’un tissu en osier, pour éviter les chocs, et que l’on place généralement sur un trépied dans lequel entre la plus petite base du cône tronqué. Vers le tiers de la hauteur, est un diaphragme en grès percé de beaucoup de trous, et sur lequel est étendu un morceau de flanelle remplissant toute la surface et lutant bien les bords. Sur ce diaphragme ainsi couvert est répandue une couche de sable fin" de rivière de 0m,06 à 0m,09 de hauteur. Aux deux tiers de la hauteur totale, à partir de la base, est encore placé un second diaphragme semblable au premier, et, comme lui, percé d’un grand nombre de petits trous. Un petit tube en plomb descend du bord supérieur jusqu’au-dessous du second diaphragme, afin de donner issue à l’air, qui remplit la capacité inférieure lorsqu’il n’y a pas d’eau. Un couvercle en grès ferme le dessus de la fontaine. Lorsqu’on verse l’eau sur le premier diaphragme, celui-ci la retient et la répand également et sans choc sur le sable, qui ne tarderait pas à présenter une surface inégale et à se déplacer s’il recevait l’eau avec une grande vitesse et en grande masse. Dans ce système, l’eau traverse le sable, en y abandonnant le limon qu’elle contient, et tombe dans la partie placée entre le fond du vase et le dessous du diaphragme inférieur, c’est-à-dire qu’elle occupe environ le tiers de la hauteur de la fontaine ; on la retire de cette partie à l’aide d’un robinet placé au niveau du fond. La troisième classe de fontaine, qu’on nomme fontaine filtrante, a !a forme d’un parallélépipède ; elle est construite en pierre de liais de 0m,0l9 à 0m,022 d’épaisseur ou en marbre poli. Les cinq plaques qui la composent sont unies avec le mastic des fontainiers, et leur ensemble repose sur un trépied en bois ; la partie supérieure est recouverte avec une planche. L’intérieur de la fontaine, vers le bas, est divisé en deux parties par deux plaques minces de grès filtrant, qui isolent une capacité de la contenance d’environ un seau d’eau. Un tube de plomb, montant jusqu’au bord supérieur, comme dans la fontaine précédente, établit la communication entre cette capacité et l’air extérieur. Deux robinets en étain sont placés au bas de cette fontaine : l’un correspond à la petite capacité et donne l’eau filtrée, l’autre correspond à la plus grande et donne l’eau telle qu’on l’a mise dans la fontaine. La marche de cet appareil est très - simple : une partie seulement de l’eau traverse le grès filtrant en déposant à sa surface extérieure la vase qu’elle contient, et va occuper la capacité inférieure d’où l’on retire l’eau filtrée. Cette fontaine, dont l’usage est très-répandu, est excellente ; le seul défaut qu’on puisse lui reprocher, c’est la facilité avec laquelle le grès filtrant se trouve envasé, si l’on n’a pas le soin de le nettoyer souvent ; cette précaution est de toute nécessité. Depuis l’apparition de ces fontaines, on en a construit dont l’élégance et la forme ne laissent rien à désirer ; basées toutes sur le même principe, elles ne varient que par le prix, par la grandeur et par la commodité.

Les fontaines qui servent à la distribution de l’eau dans les villes prennent le nom de bornes-fontaines, à cause de la forme particulière qu’on leur donne ; elles ont généralement la forme d’un parallélipipède terminé par une partie demi-cylindrique, au centre de laquelle se trouve un robinet s’ouvrant, soit à l’aide d’une clef, soit à l’aide d’un repoussoir placé sur le sommet de la borne, et agissant sur une valve ou soupape de distribution. À Paris, une borne - fontaine débite moyennement 0,00178 de mètre cube par seconde, ce qui équivaut à peu près à 8 pouces de fontainier, ou 107 litres par minute. Son orifice est placé à 0m,50 au-dessus du sol, et il suffit, pour son fonctionnement, que l’eau puisse s’élever de quelques décimètres au-dessus de cet orifice. À Dijon, le débit par minute des bornes-fontaines varie de 74 litres, sous une charge de 2,078, à 264 litres sous la charge de 17,001, et le produit ordinaire est de 200 litres. Ce débit alimente et au delà une pompe à incendie qui lance, dans une marche continue, jusqu’à 235 litres par minute, ou seulement 170 litres environ, à cause des temps d’arrêt inévitables. La distance des bornes est de 100 mètres dans l’intérieur de la ville et de 150 mètres dans les faubourgs. À Lyon, les bornes-fontaines sont à distribution intermittente et débitent environ 30 litres à la minute. À Paris, le prix d’une borne-fontaine avec sa plaque de fond est de 150 francs le grand modèle et 90 francs le petit modèle, plus 156 à 150 francs pour la pose et la fourniture des accessoires, suivant que la borne est établie avec un souillard ou sur trottoir. Les fontaines qui concourent à la distribution des eaux d’une ville comprennent-encore les fontaines marchandes, les fontaines publiques et les fontaines monumentales, lesquelles servent à alimenter les marchés et les tonneaux des porteurs d’eau, ainsi qu’à décorer les places publiques. À Paris, en 1860, les fontaines marchandes étaient au nombre de 30, les fontaines publiques au nombre de 50 et les fontaines monumentales au nombre de 27. Voici la liste de ces dernières d’après la date de leur fondation : 1550, des Innocents ; 1570, Birague ; 1624, Saint-Michel) ; 1715, de Grenelle ; 1716, Saint-Louis ; 1801, Desaix ; 1806, du Châtelet, de l’Institut (2 fontaines) ; 1807, du Marché aux fleurs (2 fontaines) ; 1811, du Château - d’Eau ; 1824, de la place Royale (4 fontaines), Saint-Georges ; 1827, Gaillon ; 1836, Richelieu ; 1839, des Champs-Élysées (5 fontaines), de la Concorde (2 fontaines), Molière ; 1840, Charlemagne, Cuvier ; 1842, Notre-Dame ; 1846, Saint-Sulpice ; 1852, de la Borde, François Ier. C’est au mot Paris que nous donnerons la description de ces fontaines monumentales : quelques-unes, en outre, ont des articles spéciaux dans le Grand Dictionnaire.

À Lyon, les fontaines monumentales sont au nombre de 13 ; on distingue celles : de la place des Terreaux, qui débite 432 mètres cubes par jour ; de la place Bellecour, donnant un volume d’eau de l,444 mètres cubes par jour ; de la place Saint-Jean, débitant, dans le même temps, 100 mètres cubes ; de la place Napoléon, avec 400 mètres cubes ; du port Saint-Clair, avec 200 mètres cubes, et du Jardin des Plantes, qui débite 324 mètres cubes. Le jet de ces fontaines s’élève à 10 mètres au moins au-dessus du sol. Indépendamment de ces fontaines monumentales, il existe encore à Lyon des fontaines publiques et marchandes qui répandent l’eau à profusion ; il en est de même à Dijon, dont la distribution d’eau est fort remarquable.

Au moyen âge on donnait le nom de fontaines à de petits bassins couverts dans lesquels on puisait en descendant quelques marches ; quelquefois elles consistaient en une colonne ou une pile entourée d’une large cuve et d’un plus ou moins grand nombre de tuyaux qui