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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 2, Fj-Fris.djvu/262

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n’est qu’indirecte quand elle naît d’un véhicule étranger à l’industrie, d’une amorce suffisante pour en faire surmonter passionnément les dégoûts, sans appât de gain. Telle est la situation d’un naturaliste qui entretient des reptiles dégoûtants, des plantes vénéneuses : il n’aime pas ces êtres immondes auxquels il donne des soins, mais le zèle pour la science lui fait surmonter le dégoût avec passion, même sans bénéfice. Cette attraction indirecte s’adaptera aux fonctions sociétaires dépourvues d’attrait spécial ; elles formeront un huitième dans la masse des travaux d’une phalange. L’attraction divergente ou faussée est celle qui discorde avec l’industrie et l’intention ; c’est la situation où l’ouvrier n’est mis que par besoin, vénalité, considérations morales, sans gaieté, sans goût à son travail, sans enthousiasme indirect. Ce genre d’attraction, inadmissible dans les séries passionnées, est pourtant le seul que sachent créer la politique et la morale : c’est celui qui règne dans les sept huitièmes des travaux des civilisés. Ils haïssent leur industrie ; elle est pour eux une alternative de famine ou d’ennui, un supplice où ils vont à pas lents, d’un air pensif et abattu. Toute attraction divergente est une répugnance réelle, un état où l’homme s’impose à regret un supplice. L’ordre sociétaire est incompatible avec ce troisième genre ; et jusque dans les occupations les plus répugnantes, comme le curage des égouts, il doit atteindre au moins à l’attraction indirecte, mettre en jeu des ressorts exempts de vénalité, des impulsions nobles, comme esprit de corps, esprit religieux, amitié, philanthropie, etc. Il faudra donc parvenir à bannir tout à fait d’une phalange sociétaire l’attraction divergente, travail de pis-aller, fondé sur la crainte du besoin. »

Fourier cite d’illustres exemples de l’attraction indirecte ; il s’étonne qu’on n’ait pas songé depuis longtemps à en généraliser les applications, à la substituer en tout et partout à l’attraction divergente. Il nous montre la puissance de l’homme se multipliant sous l’impulsion de la composite, de l’enthousiasme corporatif. À l’assaut de Mahon, les soldats français escaladèrent des rochers si escarpés, que le maréchal de Richelieu, ne concevant pas comment ils avaient pu réussir, voulut le lendemain, par forme de parade, faire une répétition de cet assaut. Les soldats ne purent cps gravir de sang-froid ces rochers qu’ils avaient escaladés la veille sous le feu de l’ennemi. Cependant ce n’était point l’appât du pillage qui les avait stimulés ; car il n’y a rien à piller dans une citadelle : c’était l’esprit de corps, la fougue aveugle qu’une masse passionnée communique à chacun de ses membres ; c’était l’effet de la douzième passion, de la composite. Si l’on a pu, disent les fouriéristes, en faisant appel à l’honneur, au patriotisme, à l’esprit de corps, en établissant dans l’armée une ombre de la disposition sériaire, passionner l’homme pour une fonction aussi funeste, aussi répugnante par elle-même que la guerre, on doit comprendre quel serait le zèle, l’enivrement des travailleurs, marchant, musique en tête et bannière déployée, à des moissons, à des vendanges, à l’attaque d’un terrain qu’il s’agirait de défricher et d’assainir.

Il faut bien remarquer que le fouriérisme n’exclut pas l’intérêt personnel, l’appât du gain, mis en jeu dans l’industrie, du nombre des mobiles qui doivent être, par cette raison que l’intérêt personnel, l’appât du gain est un des ressorts de l’ambition ; mais, comme c’est le ressort matériel, c’est-à-dire inférieur de cette passion, Fourier prétend l’ennoblir, en l’associant, d’après les exigences de la composite, ressort spirituel ou supérieur, à l’amour de la gloire. « L’appétit du gain, qui, chez le salarié, n’excite qu’une attraction divergente, un pis-aller d’option entre la famine et l’ennui, sera souvent un ressort noble dans l’association ; par exemple, s’agit-il d’une invention urgente et négligée, comme le moyen préservatif de la fumée, l’ordre sociétaire saura allier les deux amorces de cupidité et de gloire. Je suppose qu’il offre un prix de 10 francs pour la découverte du procédé antifumeux. Celui qui résoudra le problème recevra solennellement, de la part du globe, une somme de 5 millions de francs, à répartir sur chacune des 500,000 phalanges que pourra former la population actuelle. L’inventeur recevra aussi un diplôme de magnat du globe, jouissant par toute la terre des honneurs attachés à ce rang. »

Après avoir montré comment le fouriérisme entend utiliser les passions, assigner à chacune d’elles un rôle social, les appliquer méthodiquement à l’industrie, ainsi rendue attrayante, il nous faut revenir aux groupes et aux séries, voir comment s’y divise le travail, comment s’y effectue le classement hiérarchique, enfin comment s’y répartissent les produits. Le groupe est la sphère primitive de toute fonction, l’alvéole de la ruche sociale, le noyau de l’association. Un groupe, pour être normal, doit se composer de sept ou de neuf personnes : au-dessous, il serait insuffisant, au-dessus il courrait la chance de manquer d’harmonie. Il doit contenir trois subdivisions dont la moyenne soit plus forte que les extrêmes, qu’elle doit tenir en balance. Une série doit compter de vingt-quatre à trente-deux groupes. Chaque industrie, ou agricole ou manufacturière, sera divisée en autant de parcelles de travail que cela sera jugé nécessaire pour un confectionnement irréprochable, et un groupe spécial sera affecté à l’exécution de chaque parcelle. Ainsi confiées aux mains les plus aptes, toutes les fractions du travail humain arriveront sur-le-champ à une supériorité dont il serait difficile aujourd’hui de fixer la limite. On réunira ensuite ces éléments épars dans les divers groupes pour former une branche d’industrie et les résumer dans une série. En agriculture, par exemple, étant donnée la culture du poirier, une ou deux séries y seront affectées, avec des groupes spécialement voués au soin de chaque espèce. En industrie manufacturière, même division de détails, même répartition parmi les diverses aptitudes. Voici d’ailleurs la formule scientifique de Fourier pour de semblables formations : « Chaque espèce d’industrie donne lieu à autant de groupes qu’elle offre de variétés, et chaque groupe se divise en autant de sous-groupes que la division de son industrie fournit de fonctions. » Par l’organisation sociétaire de la commune, le fouriérisme concilie les avantages de la petite propriété avec ceux de la grande culture. Grâce à l’engrenage des groupes et des séries, il trouve le moyen d’allier les avantages qui résultent, pour la quantité et de la qualité des produits, d’une grande division du travail, à ceux qui résultent, pour le développement physique et moral du travailleur, d’une extrême variété d’occupations.

Passons à la hiérarchie. Dans l’ordre sociétaire, c’est l’élection qui confère les grades et l’autorité, mais l’élection exercée par des individus compétents et intéressés à faire de bons choix. Ils sont compétents, car ce sont des collaborateurs qui prononcent sur des candidats qu’ils voient journellement à l’œuvre : un groupe étant affecté à chaque variété d’un travail, de même qu’une série de groupes l’est à une branche d’industrie, chacun est électeur dans les groupes et séries qu’il fréquente ; mais il n’a droit de suffrage que là, et, par conséquent, ne vote que sur les choses de sa sphère. Ils sont intéressés à faire de bons choix ; car la part individuelle de chaque membre dans le bénéfice est partout en raison de la part collective du groupe, de la série, et celle-ci dépend sensiblement de la valeur des chefs et sous-chefs et de leur plus ou moins habile direction. Ce système électif ne peut manquer, selon les fouriéristes, d’élever aux grades ceux qui sont le plus capables d’en remplir les fonctions. Par amour-propre et esprit de corps, on veut que la corporation dont on fait partie tienne un rang distingué parmi les corporations rivales. Celles-ci, en outre, sont là, prêtes à critiquer les mauvais choix et à en profiter pour attirer à elles le talent méconnu ou mal apprécié. « Les droits du mérite, dit à ce propos M. Victor Considérant, sont bien garantis là où l’on se dispute les hommes d’un mérite naissant, où l’on s’arrache ceux d’un mérite reconnu. Si bien qu’en harmonie, l’enfant de l’homme le moins fortuné, le moins influent, le plus obscur peut entrer partout, porter la tête haute, et, s’il a plus de mérite réel, monter plus haut que le fils du plus puissant. Il y a pour lui justice, aide, protection, secours. Tout cela est assuré. Il ira jusqu’au bout par la force même des institutions : il en est des individus mis dans le mécanisme sériaire, comme des lettres mises à la poste : tout arrive à destination, indépendamment de l’origine. Nul ne peut être intercepté. La justice distributive est à l’abri de l’influence des personnes ; elle résulte du mécanisme social, de l’arrangement des choses, de l’institution. » Notons que, dans la phalange, où tout le monde prend part à des travaux variés et nombreux, chacun se trouve, selon la fonction du moment, tantôt capitaine, tantôt soldat, ici sergent, là caporal. Il s’ensuit que le supérieur n’a jamais de dédain pour l’inférieur ; celui-ci jamais de haine, jamais de jalousie pour le supérieur, ces titres de supérieur et d’inférieur n’ayant jamais qu’un caractère relatif et partiel.

Mais voilà le travail réalisé avec facilité, avec ardeur, avec enthousiasme : chaque individu, chaque groupe, chaque série y a concouru. L’œuvre a porté ses fruits : des bénéfices sont acquis, quadruples, à ce que dit Fourier, de ceux que l’on obtient par les procédés actuels ; il s’agit maintenant de les distribuer d’après le mode sociétaire, c’est-à-dire en raison du capital, du travail et du talent. Pour cela, il faudra évaluer d’abord les droits respectifs de ces trois facultés, en d’autres termes, fixer les dividendes qui leur seront alloués. Fourier démontre que chacun devra vouloir, même par impulsion et calcul de cupidité, que la justice préside à cette première répartition. En effet, la part de chaque associé, travailleur ou capitaliste, est toujours en raison du bénéfice général, qu’on serait sûr de faire diminuer dans l’avenir en mécontentant une classe quelconque. Si l’on refuse aux capitalistes un intérêt suffisant de leurs fonds, ils les retirent, et l’affaire périclite ; qu’eux-mêmes veuillent par trop réduire la part du travail, et les travailleurs s’éloigneront d’une entreprise dont les avantages ne seraient pas pour eux, ou du moins ils n’apporteront que peu de zèle à la seconder. Par l’effet des combinaisons sociétaires, il n’y aurait d’ailleurs bientôt plus personne qui n’eût, au triple titre du capital, du travail et du talent, quelques lots à prétendre.

Quant aux sous-répartitions des trois dividendes, c’est pour celui qui est alloué au capital l’affaire d’une simple règle de trois. Nous devons dire cependant qu’afin d’encourager l’épargne et de faciliter l’avènement de tous les sociétaires à la propriété, un intérêt plus fort devait être, d’après Fourier, attribué aux petits capitaux. Dans ce but, il divisa les actions de la phalange en trois catégories : les actions banquiéres, les actions foncières et les actions ouvrières. Aux premières, il donnait un dividende moindre qu’aux deuxièmes et surtout qu’aux troisièmes. La sous-répartition au travail et au talent est plus compliquée que celle qui s’effectue entre les possesseurs d’actions. Voici comment on y procède : on commence par ranger les séries en trois grandes classes : 1° de nécessité ; 2° d’utilité ; 3° d’agrément. Tout le monde est de nouveau appelé à voter sur le partage entre ces trois catégories de la somme totale affectée au travail et au talent. Personne ne voudra faire valoir l’une d’elles au détriment des autres ; car grâce aux courtes séances et à la variété des fonctions, chacun est membre de quelques séries appartenant à ces trois grandes divisions. Ce qu’il gagnerait d’un côté en se montrant injuste, il le perdrait de l’autre. On descend ainsi des classes aux séries, des séries aux groupes. Le rang qu’occupe une série industrielle est : 1° en raison directe de son concours aux liens d’unité ; 2° en raison mixte des obstacles répugnants ; 3° en raison inverse de la dose d’attraction. Plus une fonction concourt efficacement à serrer le lien sociétaire, plus elle est précieuse, plus est forte la rémunération qu’elle mérite. Plus un travail excite par lui-même d’attraction, plus il a de valeur pécuniaire. Ce qui revient à un groupe se partage en dernier lieu entre ses divers membres proportionnellement au nombre et à la durée des séances fournies par chacun d’eux, et proportionnellement au grade qu’il a occupé dans la petite corporation ; autrement, en raison de son travail et de son talent. Pour résumer dans une formule les effets du mécanisme de répartition de l’ordre sociétaire, Fourier disait « qu’il a la propriété d’absorber la cupidité individuelle dans les intérêts collectifs de chaque série et de la phalange entière, et d’absorber les prétentions collectives de chaque série par les intérêts individuels de chaque sectaire dans une foule de séries. » Fourier ajoute que ce brillant effet de justice se réduit à deux impulsions dont l’une milite en raison directe du nombre de séries que fréquente l’individu, et l’autre en raison inverse de la durée des séances de chaque série. Plus le nombre des série fréquentées est grand, plus l’individu se trouve intéressé à ne point les sacrifier toutes à une seule, mais à soutenir les droits de quarante compagnies qu’il chérit contre les prétentions de chacune d’entre elles. Plus les séances sont courtes et rares, plus l’individu a de facilité à s’enrôler dans un grand nombre de séries, dont les influences ne pourraient plus se contrebalancer, si l’une d’entre elles, par de longs et fréquents rassemblements, absorbait le temps et la sollicitude des sectaires et les passionnait exclusivement. Ainsi la papillonne qui, en rendant le travail attrayant, joue un rôle si important dans la production, est en même temps la plus sûre garantie d’une juste répartition. Grâce à cette précieuse distributive, la cupidité, la soif de l’or se transforme en soif de justice. « Si chacun des harmoniens, dit Fourier, était, comme les civilisés, adonné à une seule profession, s’il n’était que maçon, que charpentier, que jardinier, chacun arriverait à la séance de répartition avec le projet de faire prévaloir son métier, faire adjuger le lot principal aux maçons, s’il est maçon ; aux charpentiers, s’il est charpentier, etc. Ainsi opinerait tout civilisé ; mais, en harmonie, où chacun, homme, femme ou enfant, est associé d’une quarantaine de séries, exerçant sur l’industrie, les arts, les sciences, personne n’a intérêt à faire prévaloir immodérément l’une d’entre elles ; chacun, pour son bénéfice personnel, est obligé de spéculer en sens inverse des civilisés, de voter sur tous les points pour l’équité. » V. attraction.


FOURIÉRISTE s. (fou-rié-ri-ste — du nom de Fourier). Partisan du fouriérisme:Un FOURIÉRISTE convaincu.

— Adjectiv. Qui a rapport à Fourier ou au fouriérisme; Système fouriériste.


FOURLANÇURE s. f. (four-lan-su-re). Techn. Défaut de la toile tissée.


FOURME s. f. (four-me — du lat. forma, forme). Fromage fabriqué au Mont-Dore : Le département du Cantal fabrique une grande quantité de fromages appelés tomes ou fourmes. (A. Hugo.)

— Mar. Endroit d’un port où les navires marchands viennent s’amarrer à demeure, pour opérer leur chargement ou leur déchargement.


FOURMEIRON s. m. (four-mè-ron). Ornith. Nom vulgaire de la rubiette.


FOURMENTÉ s. m. (four-man-té). Vitic. Variété de raisin.


FOURMI s. f. (four-mi — V. l’étymol. à la partie encycl.), Èntom. Genre d’insectes hyménoptères, type de la famille des formicides : Les fourmis passent pour une excellente démocratie. (Volt.) Les mœurs des fourmis ont été l’objet de nombreuses observations. (E.

FOUR

Blanchard.) Toutes les fourmis d’Europe vivent en sociétés plus ou moins nombreuses. (Bose.) C’est toujours vers le soir, par un temps chaud et calme, que tes fourmis prmnent leurs ébats. (D’Orbigny.) A peine le soleil commence-t-il à daràer ses rayons que les FOUR-MIS placées en dehors de la fourmilière oont au plus vite en avertir celles qui sont restées dans l’intérieur ; elles les touchent avec leurs antennes, elles les entraînent avec leurs mandibules pour leur faire comprendre ne dont il s’agit. (D’Orbigny.) Lorsqu’une fourmi a été blessée, celtes qui la rencontrent s’empressent de lui porter secours et de la rapporter au domicile commun. (D’Orbigny.) La fourmi, en une attaque subite, ne pense qu’à sauver les larves qui renferment une nouvelle génération. (X. Marinier.) Politiques, guerriers, législateurs, éleveurs, travailleurs de tous états, allez apprendre votre métier à l’école des fourmis. (Toussenel.)

Dame fourmi trouva le ciron trop petit, Se croyant, pour elle, un colosse.

La Fontaine.

t La fourmi n’est pas prêteuse ;

C’est là son moindre défaut.

La Fontaine.

….. Des fourmis la diligente armée. Des besoins de l’hiver justement alarmée, Porte à ses magasins les trésors des Billons.

Deuli.e.

Il Nom d’une espèce d’atte. il Fourmi blanche, Nom vulgaire des termites. Il Fourmi de vi$ite, Nom donné, dans la Guyane hollandaise, à une espèce d’hyménoptères, qui va parfois en troupes considérables dans les maisons, où elle dévore les rats, les souris et les insectes.

Il Fourmi de lu laque, Dénomination vicieuse employée par quelques auteurs pour désigner le coccus laque, espèce d’hémiptère.

Avoir des fourmis dans quelque partie du corps, Y éprouver des picotements sur un très-grand nombre de points très-rapprochés. On dit aussi avoir des fourmillements, il Avoir des œufs de fourmis sous les pieds. Ne pouvoir rester en place.

— Blas. Meuble de l’écu, représentant une fourmi : Bigot de la Chaumière, en l’Ile de France : D’argent, au chevron de gueules, accompagné de trois fourmis de sable.—Cassant de Chàteaupré, en Picardie : Bandé d’or et de sinopte ; les bandes de sinople chargées chacune d’une fourmi au naturel ; au chef du premier émail charge d’une aigle de sable.—Gueffrion : D’azur, au lion d’or, sénestré au premier canton d’une étoile du même, à la fasce d’argent chargée de trois fourmis de subie.''Haubert : De sinople, à la fourmilière d’or, semée de fourmis de gueules*

— Mar. Nom donné à des rochers ou petjts îlots rapprochés, qu’où appelle aussi formi-

GUES OU FORM1QUES.

— Hort. Poire à cidre peu estimée, du département de l’Orne.

— Hem. Autrefois fourmi était du masculin, et, comme la plupart des mots masculins, prenait un s, même au singulier. La Fontaine a adopté cette forme en conservant le féminin, ce qui est une faute :

Quand sur l’eau se penchant une fourmis y tombe,

La Fontaine.

— Epithètes. Prudente, sage, prévoyante, vigilante, soigneuse, prompte, diligente, active, empressée, laborieuse, industrieuse, infatigable, économe, ménagère, avare, égoïste.

— Encyci. Linguist. Ce mot vient du latin formica. L’ancien nom aryen de la fourmi, comme le fait observer avec raison le savuiit auteur des Origines indo-européennes, s’est maintenu d’une manière surprenante dans toutes les branches de la famille, mais avec des variations de formes, qui font de la restitution du thème primitif une question un peu problématique. Ces formes sont réunies dans le groupe suivant : sanscrit vamra, vamrâ, vaturi, oumruka ; zend maoiri ; pehlwi mavir ; persan mil » ’, mor, mùrcah, miràk, mirudâk ; grec murmos, murntêx, burmax ; latin formica ; anglo-saxon myra ; suédois myra ; danois myre ; anglais pis-mire ; kyinrique myr, myrionen ; ancien slave mravii ; russe muravei ; polonais mrowka ; bohémien mrawenec. Si l’on-examine avec attention, ajoute Pictet, ces formes plus ou moins divergentes, en faisant abstraction des suflixes, on peut les ramener à trois thèmes distincts, mais qui sont évidemment des inversions les uns des autres, savoir : vamri ou ra, mavri ou varmi et mraoi ou maroi, et il est à remarquer que, en sancrit même, on trouve valmika, sans doute pour vamrika, qui se rapproche de formica et de burmax.

Or, de tous ces thèmes, le sanscrit seul a une étyinologie très-précise, car il dérive régulièrement de la racine vain, vonfre, et désigne la fourmi en tant qu’elle rejette par la bouche cette liqueur particulière que l’on appelle l’acide formique. C’est donc bien là, selon toute probabalité, la véritable source de tous les noms aryens.

On doit s’étonner, toutefois, qu’un terme d’un sens aussi clair se soit éloigné si vite, et si généralement, de sa forme primitive, surtout si l’on considère que la racine vain, l’omère est restée vivante dans les principales branches de la famille aryenne.

— Entom. Les fourmis sont au nombre des insectes les plus étudiés, mais en même temps les moins connus. A des observations exactes