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end revicw (1850-1852, 3d séries) ; Freemasons’s quarterly magazine (1853-1SS4) ; Freemasons’s monthly magazine (1855-1857), ensemble 24 vol. in-8 ; continué sous le titre de Freemasons’s magazine and masonic mirror, par cahiers mensuels ; De l’influence attribuée aux philosophes, aux francs-maçons et aux illuminés sur la révolution de France, par J.-J. Mounier (Tubingen, 1801, in-8o ; Paris, 1822, in-S°) ; Histoire générale de la franc-maçonnerie... depuis sa fondation en l’an 715 avant J.-C. jusqu’en 1850, par Emmanuel Rebold (Paris. Franck, 1851, in-S°) ; Précis historique de l’ordre de la franc-maçonnerie, depuis son introduction en France, par J.-C.-B. (Paris, Besuehet, 1S29, 2 vol. iii-S») ; l’Orthodoxie maçonnique, par J.-M. Ragon (Paris, 1853, în-8°).

Journaux, maçonniques : Annales maçonniques, par Coignard de Mnilly (1807-1810, 8 t. in-8o) ; Encyclopédie maçonnique, contenant les faits historiques sur la maçonnerie et sur les sociétés qui ont avec elle îles rapports prochains, par Chemin-Dupontès (1819-1825, 4 vol. in-12) ; Bulletin du Grand Orient de France, journal officiel de la maçonnerie française depuis 1845 (in-S°) ; le Monde maçonnique, revue de la franc-maçonnerie française et étrangère, par L. Ulbach (1858, in-8"). V. encore Bévue contemporaine des sciences occultes. Consultez surtout Georg Kloss : Bibliographie des Freimaurerei (Francfort, 1834, in-8o) ; Geschichte der Freimaurerei in England, Ireland und Scottland, etc. (Leipzig, 1848, in-8o) ; Geschichte der Freimaurerei in Frankreich, ans àchten Urkunden dargestellt, 1725-1830 (Darmstadt, 2 vol. in-so).

FRANC-MAÇONNIQUE adj. Qui appartient à la franc-maçonnerie : Discours FRANC-MAçonnique. Loge franc-maçonnique. Agapes

FRANC-MAÇONNIQUES.

FRANC - MAÇONNIQUEMENT adv. À la manière des francs - maçons : S’exprimer

FRANC-MAÇONN1QUEMENT,

FRANC-MARIAGE s. m. Féod. Mariage entre personnes de condition libre.

FRANC-MITOU s. m. Nom donné autrefois à, des mendiants qui, le front ceint d’un mouchoir et contrefaisant les malades, parvenaient, au moyen de fortes ligatures, à arrêter les mouvements de l’artère du bras, tombaient en défaillance au milieu des rues et trompaient les personnes charitables, même les médecins qui venaient à leur secours.

FRANCO. Préfixe qui entre dans certains noms composés de peuples, pour exprimer une association des Français avec un autre peuple. On trouvera à leur ordre alphabétique ceux de ces composés qui se sont déjà présentés dans les livres ; mais on observera ici qu’on peut former, selon le besoin, une foule d’autres composés, et dire, par exemple : Franco-indien, franco-japonais, francomadecasse, franco-péruvien, franco-brési- LIEN, etc.

FRANCO adv. (fran-ko — de l’ital. franco, libre). Comm. Sans frais : Recevoir, expédier un paquet franco, des paquets franco.

FRANCO (EL), bourg d’Espagne, prov. et à 1Ô8 kilom. N.-O. d’Ûviedo, sur le golfe do Gascogne ; 4,187 hab. Métiers à tisser ; pêche ; agriculture.

FRANCO (Battista), dit le Scmoici, peintre et graveur italien, né à Venise vers 1498, mort en 1561.1 ! se rendit à vingt ans à Rome, où il s’enthousiasma pour le style de Michel-Ange. Il s’attacha particulièrement à reproduire par le dessin les peintures et les sculptures de ce maître, et ne s’adonna sérieusement à. la peinture qu’à J’âge de trente-huit ans. Son style parut d’abord sec, et désordonné : mais il le corrigea par la suite. Franco travailla successivement à Rome, à Florence, àUrbin, nOsimo, àBologneetàVenise. Parmi ses fresques, nous citerons une Crèche et une Ascension, h l’église de la Minerve, à Rome ; un beau Couronnement de la Vierge, d’un coloris malheureusement terne et froid, dans le chœur de la cathédrale d’Urbin. Ses tableaux les plus remarquables sont : la Bataille de Moniemurlo, à la galerie Pitti, de Florence ; l’Agriculture, les Fruits du travail, la Citasse, dans la bibliothèque de Saint-Mare, à "Venise. Franco a laissé un grand nombre do dessins estimés et des gravures fort remarquables, signées des initiales B. F. "V. Ses estampes les plus prisées sont : la Fable de Psyché et une Bacchanale, d’après Jules Romain ; le Déluge universel, d’après Caravage ; la Donation faite à l’Église romaine par Constantin, d’après Raphaël, etc. Franco compta au nombre de ses élèves le célèbre Baroche ou Barocci.

FRANCO (Pierre), l’un des chirurgiens les plus habiles et l’un des auteurs les plus originaux du xvie siècle. Il naquit à Turricrs, prés de Sisteron, en Provence, vers 1505. Sa première éducation fut très-négligée, et il n’eut pour maîtres dans l’art médical que quelques chirurgiens d’un ordre inférieur. Franco dut presque tout à son génie et à son amourpour lascience.il pratiqua son art d’abord dans la Provence, son pays natal, ensuite à Fribourg, à Lausanne, à Berne et, vers la fin de sa carrière, à Orange, où il revint avant 15G1, après avoir quitté le service de la république helvétique. L’époque de sa mort n’est pas connue. Dans les ouvrages qu’il a

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laissés, on remarque la place que tient l’observation, le bon sens qui en fait le fond, enfin la justesse des jugements portés sur les opérations qui y sont décrites. Une grande impartialité et la franchise qu’il met à avouer ses fautes et ses insuccès n’en sont pas le côté le moins méritant. La lithothomie et la chirurgie des hernies furent l’objet principal de sa 1>ratique et de ses recherches. Il restreignit >eaucoup, mais cependant sans la proscrire entièrement, la pratique de la castration dans les hernies. Il inventa, dans un cas urgent, l’opération de la taille par-dessus le pubis, et son nom est resté attaché à cette invention, qui n’est pas la seule qu’on trouve dans son ouvrage, au fond riche et à la forme originale.

Franco a laissé : un Petit traité comprenant une des parties principales de la chirurgie, laquelle les chirurgiens herniaires exercenl(Ly on, . 1556, in-8o) ; un Traite des hernies, comprenant une ample déclaration de toutes leurs espèces, et autres excellentes parties de la chirurgie, assavoir : de la pierre, des cataractes des yeux et autres maladies, desquelles comme la cure est périlleuse, aussi est-elle de peu d’hommes bien exercée ; avec leurs causes, signes, accidents, anatomie des parties affectées, et leur entière guérison (Lyon, 15G1, in-8»).

FRANCO (Nicolas), poète italien, né à Bénévent vers 1505, mort à Rome en 1589. Il vécut d’abord à Bénévent et à Naples, où il acquit une connaissance approfondie du grec et du latin. Des écrits satiriques qu’il publia contre des postes en renom lui firent de nombreux ennemis dans cette dernière ville. Forcé de la quitter, il se rendit à Venise (153S), où il se lia d’amitié avec le fameux Arétin et l’aida, paraît-il, à composer plusieurs ouvrages qui exigeaient de l’érudition. L’amitié de ces deux personnages, qui avaient également de grands talents et de grands vices, fut de courte durée, Franco ayant publié, en 1539, ses Pistole volgari, dont la dernière lettre, adressée à VEnvie, paraissait dirigée contre l’Arétin. Celui-ci répondit par des lettres dans lesquelles il attaquait Franco avec la dernière violence. Effrayé des menaces de son ancien ami, le poète de Bénévent quitta Venise avec l’intention de se rendre en France ; mais, arrivé à Casai, il y reçut un si bon accueil du gouverneur Franzino, qu’il séjourna dans cette ville, où il publia, sous le titre de Priapea (Turin [Casai], 1541, in-4o), un grand nombre de sonnets dirigés contre l’Arétin et les princes. Cet ouvrage, des plus licencieux, joint, au dire de Tiraboschi, à des obscénités, les médisances les plus regrettables et le plus hardi mépris des princes, des pontifes et des Pères du concile de Trente. De Casai, Franco passa à Mantoue, où il dirigea quelque temps une école, puis alla se fixer à Rome. Là, il publia un commentaire latin sur la Priapea attribuée à Virgile. Ce commentaire fut saisi et brûlé par ordre de Paul IV. Grâce à la protection du cardinal Morone, Franco avait pu impunément exercer sa plume sous Pie IV. Il n’en fut pas de même sous Pie V. Ce pontife le lit saisir et pendre à Rome, par ressentiment, dit-on, d’un distique latin écrit par Franco sur des latrines magnifiques que ce pape venait de faire construire :

Papa Pius quintus, ventres miseratus omistos, Èocce cacatorium nobile fecit opus.

Les ouvrages de Franco témoignent de sa facilité et de son érudition ; mais tous les critiques s’accordent à en stigmatiser la licence.

Placé dans un autre siècle et sous un autre gouvernement, Franco n’eût vraisemblablement été qu’un écrivain libre et courageux. Il s’arma du fouet de la satire contre les méchants et les sots ; il osa faire entendre une voix républicaine, et son génie, plus fort que les lois et l’opinion dominante, combattit des abus, flétrit des vices qu’elles avaient respectés et ennoblis. Outre les ouvrages précités, nous mentionnerons : Tempio d’Amore (Venise, 1530, in-4») ; Il Petrarchisla (Venise, 1539), dialogue au sujet de Pétrarque ; Dialoghi piacevoli (Venise, 1542, in-8o) ; ta Philena (Mantoue, 1547), roman aussi long qu’ennuyeux ; Dialoghi maritimi del Dottazzo ed alcune Rime maritime di Niccolo Franco (Mantoue, 1547), etc.

FRANCO (Antonio), jésuite, grammairien et théologien portugais, né à Montalvam (province d’Alentejo) en 1GG2, mort à Evora en 1732. Il remplit des charges importantes dans son ordre, s’attacha h faire connaître les jésuites portugais les plus remarquables, et devint par sa grammaire, intitulée Promptuario da syntaxe (Evora, 1699), le Lhomond du Portugal. Ses principaux ouvrages sont : Jmagem da virtute em onoviciado da çompanhia de Jésus do rcal collegio de Espiritu-Sunto d’Evora (Lisbonne, 1714, in-fol.) ; Jmagem da virtute em o noviciado da companhia de Jésus nu cor te de Lisboa (Coïmbre, 1717, in-fol.) ; Jmagem da virtute em o noviciado da companhia de Jésus no real collegio de Jésus de Coimbra em Portugal.(Evora, 1719, 2 vol. iu-i<>) ; Annus gloriasus Soeieiatis Jesxt (Vienne, 1720, in-4o), etc.

FRANCO. V. Francon.

FRANCO BARRETO (Jean), poète et historien portugais, né à Lisbonne en 1G00, mort après 1G69. Il fit ses études sous François Macedo, qui lui inspira le goût de la poésie,

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prit part, en 1624, à l’expédition envoyée au Brésil pour délivrer Bahia de la domination hollandaise, se rendit après son retour en Europe, à l’université de Coïmbre, où il passa son doctorat, puis fit l’éducation du fils de François de Mello, grand veneur de Jeun IV. Ce personnage, avant été nommé ambassadeur en France, choisit pour secrétaire Barreto, dont il avait apprécié les talents (1641). De retour à Lisbonne, Franco Barreto, qui était devenu veuf, entra dans les ordres et se consacra entièrement à des travaux littéraires. Il possédait plusieurs langues anciennes et modernes et écrivait dans un style vif et mâle, élégant et pur. Ses principaux ouvrages, qui lui assignent un rang distingué parmi les auteurs classiques de son pays, sont, outre plusieurs travaux historiques restés manuscrits : Cyparisso, fabula mythologica (Lisbonne, 1G31, in-4o), sorte de poème ; Relaçûo da viagem que à Fronça fizerâo Francisco de Mello e o doutor A. Cocllw de Carvalhoembaxaidores...(Lisbonne, 1G42) ; Eneida pnrtugueza (Lisbonne, 1GG4-1670), traduction en vers do VEnéiae, encore aujourd’hui fort estimée ; Ortographia de lengua portugueza (Lisbonne, 1G70, in-4o), etc.

FRANCOA s. m. (fran-ko-a — de Franco, méd. espagn.). Bot. Genre de plantes rapporté par quelques auteurs à la famille des crassulacées, et qui paraît devoir former le type d’une nouvelle famille, les francoacées. Il comprend cinq ou six espèces, qui croissent au Chili.

FRANCOACÉ, ÉE adj. (fran-ko-a-sé — rad. francoa). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte aux francoas.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre francoa.

— Encycl. La famille des francoacées comprend des plantes herbacées, à feuilles groupées en rosette au bas de la tige ; les fleurs, blanches ou roses, disposées en grappes terminales, ont un calice à quatre divisions profondes ; une corolle à quatre pétales ; des étamines généralement au nombre de seize, alternativement fertiles et stériles ; un ovaire libre, à quatre loges multiovulées, couronné par un stigmate quadrilobé. Le fruit est une capsule à quatre valves, renfermant des graines petites, à embryon entouré d’un albumen charnu. Cette famille, qui a des affinités avec les crassulacées, se compose des deux genres francoa et tetilla, qui habitent le Chili. On emploie leur suc, en médecine, commo rafraîchissant et sédatif.

FRANCO-ALLEMAND, ANDE adj. Composé de Français et d’Allemands ; qui concerne les Français et les Allemands : Armée franco-allemande. Association franco-allemande.

— Substantiv. Français alliés à des Allemands : Les Franco-Allemands.

FRANCO-ANGLAIS, AISE adj. Composé de Français et d’Anglais ; qui concerne ces deux peuples : Expédition franco-anglaise. Traité franco-anglais.

— Substantiv. Français alliés aux Anglais : Les Franco-Anglais mirent le siège devant Sébastopol.

FRANCO-ARABE adj. Qui tient du Français et de l’Arabe ; qui appartient à ces deux peuples : Les tribunaux franco-arades. Je ne le reconnaissais pas, parce qu’au lieu de ce charmant costume franco-arabe, avec lequel il était venu à Paris, il portait un affreux costume bourgeois. (Alex. Dum.)

FRANCO-BELGE adj. Qui a lieu entre les Français et Belges ; qui a rapport à ces deux peuples : Traité franco-belge.

FRANCO-CELTIQUE adj. Qui appartient aux Francs et aux Celtes : Origine francoceltique.

FRANCO-CHINOIS, OISE adj. Qui appartient aux Français’et aux Chinois : Le navire jeta l’ancre à peu de distance de la ville franco-chinoise de Canton. (Méry.)

FRANCO-ESPAGNOL, OLE adj. Composé de Français et d’Espagnols ; qui a rapport à ces deux peuples : Troupes franco-espagnoles. Expédition franco-espagnole.

— Substantiv. Alliés français et espagnols : Les Franco-Espagnols furent battus par les Anglais.

FRANCŒUR (François), surintendant de la musique du roi et compositeur, né à Paris en 1G98, mort en la même ville en 1787. Il entra vers 1710 à l’orchestre de l’Opéra, où il se lia avec Rebel, alors musicien au même théâtre. Admis dans la musique de la chambre du roi, après vingt ans de service comme musicien ordinaire, il acheta une des charges des vingt-quatre violons du roi et le titre de compositeur de la chambre. En 1733, il fut nommé inspecteur de l’Académie royale de musique, conjointement avec Rebel, qui lui fut aussi associé dans la direction de co théâtre, de 1751 à 17G7. Francœur, vers l’année 17G0, succéda à Colin do Blamont commo surintendant do la musique du roi et reçut, en 17C4, le cordon de Saint-Michel en récompense de ses services. Après sa retraite de l’Opéra, il résigna toutes ses charges et passa le reste de ses jours dans le repos. Pendant son séjour à l’Opéra, il a composé pour ce théûtre, en société avec Rebel, neuf ouvrages qui sont un triste échantillon de la musique fran FRAN

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çaise à cette époque, et qui consistent en opéras : Pyrame et l’hisbe (1726) ; Tarsis et Zélie (1728) ; Scanderberg (1735) ; les Augustules (1744) ; Zétindor (1745), etc., et en ballets : la Félicité (1715) ; la Paix (173S), etc.

FRANCŒUR (Louis-Joseph), compositeur, né à Paris en 1733, mort en 1804. Il était neveu du précédent. A l’âge de sept ans, il perdit son père, violoniste à l’Opéra, et François Francœur, qui n’avait pas d’enfants, se chargea de l’éducation de son neveu, qu’il éleva comme son fils. Admis dans les pages de la musique du roi, Joseph Francœur en sortit h quatorze ans, pour entrer, comme violon, à 1 orchestre de l’Opéra. Nommé, en 17C4, second chef d’orchestre à ce théâtre, il succéda, trois ans après, à Berton, titulaire da la première place. En 1776, il fut investi du titre de maître de musique de la chambre du roi, dont il devint plus tard surintendant. En 1792, Francœur obtint la direction de l’Opéra, en société avec Cellerier, et établit avec ce dernier le règlement pour l’Académie royale de musique, lequel resta en vigueur jusqu’en 1800. Détenu comme suspect pendant la Révolution, il sortit de prison après le 9 thermidor pour prendre de nouveau, avec Denesle, la direction de l’Opéra, qui leur fut presque aussitôt retirée et passa aux mains de Devisme et de Bonnet de Treiche. Dès ce moment, retiré des ailaires et libre de toute préoccupation, Francœur alla vivre près de son fils. Ce compositeur a donné à l’Opéra Ismène et Lindor (1766) et Ajax (1770). Sa meilleure production est un traité des instruments à vent et de leur usage, publié sous ce titre : Diapason général de tous les instruments à vent, avec des observations sur chacun d’eux (1772).

FRANCŒUR (Louis-Benjamin), mathématicien, né à Paris en 1773, mort en 1849 d’une affection de la moelle épinière. Il était fils* du précédent. Il commença ses études au collège d’Harcourt et les termina au collège de Navarre, sans y avoir obtenu des succès remarquables. Aussi entra-t-il d’abord chez un notaire, d’où il sortit bientôt pour devenir sous-caissier à l’Opéra, dont son père avait été nommé directeur (1792). Enlevé par la réquisition et envoyé sous les murs de Maubeuge, il s’en échappa, revint à Paris et s’y cacha.

11 concourut en 1795 pour l’École polytechnique, alors récemment créée, et fut admis dans les premiers rangs. Mais, au bout de quelques mois, devenu père de famille, il fut obligé d’en sortir pour chercher un emploi rémunéré. L’inexorable loi de la réquisition militaire le força d’y rentrer.

À sa sortie définitive de l’École, tour à tour dans les ingénieurs géographes et dans l’artillerie, il donna des leçons particulières pour vivre. En 1798, Prony le fit nommer répétiteur à l’École polytechnique, et dès lors sa destinée se fixa. En 1804, il fut nommé examinateur des candidats à la mémo École et professeur à l’École centrale de la rue Saint-Antoine, et, en 1809, professeur d’algèbre supérieure à la Faculté des sciences. Cette dernière place fut la seule que la Restauration conserva à Francœur (1815), à qui le nouveau régime reprochait ses liaisons avec Carnot et l’indépendance de ses opinions. Depuis ce moment, le savant professeur consacra la plus forte part de son activité à fairo firospérer les sociétés philanthropiques, dans esquelles il entrait avec bonheur. Il était membre de ta Société d’encouragement pour l’industrie nationale, de la Société d’enseignement mutuel et de plusieurs autres. On lui doit l’introduction de l’enseignement du dessin linéaire dans les écoles publiques, enseignement pour lequel il imagina des méthodes nouvelles et composa des tableaux. Il prit une large part à la propagation de la méthode de chant due à Wilhem, à l’établissement des caisses d’épargne, dont il fut un des premiers administrateurs, etc.

Il fut décoré de la Légion d’honneur en 1824 et élu membre de l’Institut en 1842.

D’une santé délicate, qui réclamait fréquemment l’intervention de Dupuytren, Francœur se reposait de ses nombreux travaux par la culture des lettres, de l’histoire naturelle et do la musique. Le théâtre français, Horace et La Fontaine lui étaient particulièrement chers. Il a laissé en manuscrit une Flore des environs de Paris, et amassé un herbier qui fit l’envie de plus d’un botaniste de profession.

Outre un grand nombro d’articles fournis au Bulletin de la Société d’encouragement, au Bulletin universel des sciences, a. la Revue encyclopédique, à l’Encyclopédie moderne, etc., Francœur a laissé d’excellents traités relatifs aux sciences, tous publiés à Paris : Traité de mécanique (1803, 3<* édit.) ; Cours complet de mathématiques pures (1837, 4<* édit.) ; Uranagraphie, traité élémentaire d’astronomie (1853, ce édit.) ; Astronomie pratique (1840, 2^ édit.) ; Éléments de technologie (1842, 2« édit.)-, Géodésie (1855, 3c édit.) ; Calendrier (1843) ; Mémoire sur l’aréomélrie (1842) ; Traité d’arithmétique appliquée à la banque, au commerce, à l’industrie, etc. (1845) ; Éléments de statique (2^ édit.) ; Enseignement du dessin linéaire (30 édit.) ; Goniomélrie (1820). Les éditions postérieures à l’année 1S49 ont été revues par M. Francœur fils, professeur à l’École des beaux-arts.

FRANCŒURIE s. f. (fran-keu-ri — de