Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 2, Fj-Fris.djvu/357

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le saint agenouillé devant un autel dont les marches sont jonchées de roses blanches et roses ; le Christ, assis sur un nuage et ayant près de lui Marie, qui joint les mains, accorde à saint François l’indulgence de la Portioncule. Des compositions analogues de Murillo et d’Augustin Carrache se voient au musée royal de Madrid, Le Louvre a sur le même sujet un tableau du Masteletta ; le musée d’Anvers, un tableau de P. Thys le Vieux.

La Vision de saint François d’Assise a été peinte à fresque par Overbeck, dans l’église de la Madona-dei-Angeli, à Assise : cette peinture est une des œuvres les plus estimées du célèbre artiste. Une composition de G. Meunier, sur le même sujet, a été gravée récemment par A.-M. Danse.

Une estampe de P. Fidanza, d’après Annibal Carrache, nous montre saint Pierre et saint Paul apparaissant à saint François. Granet a peint Saint François renonçant aux pompes du monde (Salon de 1846) ; E. Jolin, Saint François secourant un pauvre (Salon de 1853) ; Murillo, Saint François guérissant un paralytique (musée de Munich) ; Giotto et R. Schiaminossi, Saint François prêchant ; L. Benouville, Saint François, sur le point de mourir, bénissant la ville d’Assise (v. ci-après).

La Mort de saint François d’Assise a inspiré un grand nombre d’artistes, entre autres L. Ghirlandajo (v. ci-après), Annibal Carrache (gravé par G. Autran), le Guerchin (musée de Dresde), P. van Mol (autrefois dans la galerie Fesch), R. Schiaminossi (estampe qui a été reproduite par Maffei), Louis Carrache (gravé par F. Bartolozzi), le Trevisan (musée de Dresde), un anonyme de l’école italienne du XIVe siècle (musée Campana, au Louvre, no 17). Ce dernier ouvrage, qui est peint dans le style de Giotto, nous montre le saint entouré d’un grand nombre de religieux, qui témoignent leur douleur par des attitudes et des expressions diverses ; un personnage, vêtu de rouge, touche les stigmates.

Giotto a peint les Funérailles de saint François (gravé dans d’Agincourt, pl. CXVI). La Hire a représenté le saint debout dans son tombeau, au moment où, plus de deux cents ans après sa mort, il reçut la visite du pape Nicolas V, qui descendit dans ce tombeau, accompagné du cardinal Asbergius, d’un évêque et de quelques autres personnages : ce tableau, point en 1630 pour l’église des Capucins de Paris, et qui figure aujourd’hui au Louvre (no 290), est un des meilleurs ouvrages de l’auteur ; il a été gravé dans le Musée royal par Forster et dans les recueils de Landon et de Filhol. Une composition analogue peinte par G. Donfeet se voit au musée de Munich.

Mentionnons, pour finir, diverses peintures représentant pour la plupart de simples figures du séraphique fondateur des franciscains et exécutées par Fra Angelico (musée de Berlin), Sch. Bolswert (estampe), Giac. Bossi (estampe datée de 1725), Jean Boulanger (estampe), Jos. Cades (gravé par Bombelli, 1705), Callot (diverses estampes dont une représentant saint François sortant d’un lis), Aug. Carrache (gravé par Seb. Langer), L. Carrache (au musée de Naples), Mich. Corneille (tableau placé autrefois dans l’église Saint-Roch, à Paris, et gravure à l’eau-forte d’après ce tableau), le Corrége (gravé par P. Lutz en 1834), Carlo Crivelli (musée de Bruxelles), J. Deshayes (estampe), Diepenbeke (gravé par Michel Natalis), Van Dyck (gravé par Ganties d’Agoty), Honasse (gravé par N. Bazin), Michel Lasne (diverses estampes), Lambertini (peinture datée de 1469, au musée de Bologne), Lucas de Leyde (estampe), J. Lievens (estampe), Frère Luc (gravé par Jean Boulanger et par N. Bazin), C. de Mallery (estampe), Manozzi (gravé par Giampicoli), Israël van Mechenen (trois estampes), Carl Muller (estampe), Bern, Passari (portrait gravé, entouré de dix petits sujets retraçant les principaux traits de la vie du saint), J.-M. Pierre (gravé par N.-G. Dupuis), Fr. Porbus (tableau placé autrefois dans l’église des Jacobins, à Paris), Rubens. (gravé par Blaschke, Borrekens), D. Teniers (gravé par Le Bas), Tiepolo (gravé par Pietro Monaco), etc, Une statue de pierre de Saint François d’Assise a été exécutée récemment par M. Joseph Félon, pour la décoration de l’église Sainte-Élisabeth, à Paris.

François d’Assise (la vie de), fresques de Giotto, à Assise. Ces peintures sont célèbres dans l’histoire de l’art : elles révélèrent le style nouveau qui, aux types conventionnels, aux formes pleines de roideur et aux compositions symétriques de l’école byzantine, substitua des expressions, des caractères et un arrangement plus conformes à la vérité. C’est par elles, en un mot, que Giotto manifesta son génie. On pense qu’il les exécuta peu après 1296, année où Fra Giovanni di Muro, qui l’appela pour terminer, dans l’église d’Assise, les peintures laissées inachevées par Cimabue, fut élu général des franciscains.

Comparées aux œuvres de Cimabue, les fresques de la Vie de saint François font voir, dit Lanzi, combien Giotto avait surpassé son maître : « Cet ouvrage, embrassant une suite de faits différents, devient plus correct à mesure que Giotto avance dans leur exécution, et le dessin, vers la fin, y offre plus de variété dans les figures, plus d’exactitude dans les formes des pieds et des mains ; les physionomies sont plus animées, les mouvements plus vrais, les paysages plus naturels. Enfin, ce qui surprend le plus ceux qui observent attentivement ces peintures, c’est l’art de la composition. » Lanzi signale, parmi les figures les plus frappantes de ces fresques, un homme qui souffre de la soif : « Le pinceau de Raphaël, dit-il, pourrait à peine ajouter quelque chose à l’expression de cette figure. »

M. Paul Mantz a insisté avec raison sur le mérite de la composition des divers tableaux qui forment cette suite célèbre : « Dans les peintures qui nous montrent le saint faisant vœu de pauvreté ou triomphant au milieu de la cour céleste, dans les allégories relatives aux vertus diverses que doit posséder un bon franciscain, Giotto a été singulièrement attentif à l’arrangement des groupes, à leur pondération symétrique dans les ensembles et variée dans les détails. Et notez qu’il ne s’agit plus ici, comme dans les œuvres de l’école dont le règne allait finir, de personnages isolés ou peu nombreux, mais, au contraire, de compositions abondantes qui mêlent les habitants du ciel à ceux de la terre, et qui, comme dans l’allégorie de la Chasteté, admettent, parmi les acteurs du drame, le squelette ailé de la mort et les légions diaboliques échappées au monde infernal. » Ajoutons que l’illustre artiste ne craignit pas de s’inspirer des productions de l’art païen : dans la fresque qui représente l’apothéose de saint François, il peignit une figure de centaure. Cette même composition nous montre le saint assis au milieu des anges et de ses principaux disciples, plongé dans une méditation profonde, et ayant des ailes. Ces fresques ont été gravées dans les recueils de d’Agincourt, de Piroli, de Rosini, etc. Ce ne sont pas là les seules peintures que Giotto ait consacrées à saint François. L’Académie des beaux-arts de Florence possède de lui une suite de dix petits tableaux, représentant les principaux traits de la vie du saint. Le seul ouvrage que le Louvre ait de Giotto est un tableau représentant Saint François recevant les stigmates ; il est complété par une predella divisée en trois compartiments, où sont retracés des sujets tirés de la vie du saint. Ce précieux ouvrage, signé : Opus Jocti Florentini, décorait autrefois la sacristie de l’église de Saint-François, à Pise. Il a été gravé dans le recueil de Landon.

François aux stigmates (LE SAINT), tableau de Giotto, musée du Louvre, no 209. Giotto a rendu toutes les circonstances de la légende : le saint est agenouillé à gauche, la vision va s’évanouir, et déjà la croix a disparu. Dans la partie inférieure du tableau, le peintre a représenté trois autres sujets anecdotiques de la vie de saint François. « Ce tableau, dit M. Viardot, qui mérite assurément d’être signé, Opus Jocti, n’est cependant qu’une œuvre de jeunesse, où ne se révèle pas encore tout entier le grand homme qui le premier remplaça les fonds d’or byzantins par des vues de la nature, et, le premier aussi, porta l’imitation des personnages jusqu’au portrait, qui fut enfin le père de la Renaissance. » Mais ce qui fait surtout la célébrité de ce tableau, outre ses mérites indiscutables, c’est qu’il est une date importante qui marque les débuts de l’art moderne émancipé du dogme.

François d’Assise (LES ACTES DE SAINT), fresques de Domenico Ghirlandajo (église de la Trinité, à Florence). Un riche Florentin, Francesco Sassetti, confia à Ghirlandajo le soin de décorer une chapelle de l’église de la Trinité. Une inscription nous apprend que l’artiste termina son travail en 1485. Il y peignit les principales scènes de la Vie de saint François, entre autres : Saint François ressuscitant un enfant, Saint François retenant les stigmates, Saint François devant le pape Honorius et la Mort de saint François. Ces fresques ont été gravées par Lasinio. Nous ne décrirons que les deux plus remarquables.

La scène de la Résurrection de l’enfant se passe devant la porte de l’église, près du quai de l’Arno. Au fond, on voit l’ancien pont de la Trinité, tel qu’il avait été construit par Taddeo Gaddi. Ghirlandajo, ainsi que Lanzi l’a fait observer, est un des peintres de son temps qui ont le mieux réussi dans ces perspectives ; la dégradation des lointains est notée avec une parfaite justesse ; la lumière a une réalité extrêmement remarquable.

La Mort de saint François est un chef-d’œuvre de composition grave et pathétique. Le saint, revêtu de son habit monacal, rend le dernier soupir, étendu sur une sorte de lit de parade recouvert d’une draperie bleue brodée d’or. Sa tête, appuyée sur un coussin et déjà glacée par la mort, a une expression de douce béatitude. Un médecin, penché vers lui, témoigne par la tristesse de sa physionomie que la vie se retire du cœur dont sa main interroge les battements. Sept moines se pressent autour de celui qui fut leur supérieur et leur ami. Deux d’entre eux suivent avec anxiété les mouvements du médecin ; ils voudraient espérer encore… Un troisième joint les mains et prie avec une touchante ferveur ; les autres, agenouillés autour du mourant, s’abandonnent à leur douleur et baisent les pieds et les mains qui ont reçu l’empreinte des stigmates sacrés de la Passion. On croit entendre les sanglots de ces religieux en qui l’austérité du cloître n’a pas étouffé les sentiments humains. Debout au chevet du moribond, un vieil évêque, revêtu de ses insignes, les besicles sur le nez, lit les prières des agonisants, avec toute l’impassibilité d’un homme accoutumé depuis longtemps à de pareils spectacles. Ses deux acolytes, armés l’un d’un encensoir, l’autre d’un seau à eau bénite, ne montrent pas moins d’indifférence. En revanche, les trois clercs qui portent la croix ne peuvent dissimuler leur émotion. À côté d’eux, un bel enfant regarde ce qui se passe avec une curiosité naïve : il est vêtu à la mode florentine du XVe siècle, ainsi que quatre ou cinq personnages dont les costumes de couleur éclatante contrastent avec les robes de bure des religieux. Ces diverses figures, qui, pour la plupart sans doute, sont des portraits, sont groupées dans un édifice décoré de colonnes corinthiennes entre lesquelles la vue s’étend au loin sur un riant paysage. La Mort de saint François a été gravée par Matteo Carboni et reproduite en chromo-lithographie par Kellerhoven. (V. la Peinture italienne, par P. Mantz.)

François (saint), tableau de Rubens, musée d’Anvers. François d’Assise, à ses derniers moments, se fait conduire à l’autel pour recevoir la communion des mains d’un religieux de son ordre, en présence de ses frères. Sa figure exprime la foi la plus vive, le plus ardent amour et la plus profonde humilité. Dans le haut du tableau, de charmants petits anges lui apportent la couronne des bienheureux. Quoique ce tableau présente une scène semblable à la Communion de saint Jérôme, par le Dominiquin, Rubens l’a traité d’une manière toute différente et a su rester original. « Dans cette composition, dit M. Viardot, Rubens commet la même faute que le Dominiquin dans sa Dernière communion de saint Jérôme : le saint agonisant est complètement nu au milieu des moines habillés ; mais cette circonstance étudiée, qui donne quelque chose d’étrange au premier aspect du tableau, est bien vite oubliée devant la majesté de la scène et la splendeur du coloris, que Rubens n’a peut-être surpassée dans nul autre ouvrage. » Ce tableau a été exécuté, en 1619, pour le couvent des Récollets d’Anvers et se trouve maintenant au musée établi dans l’église même de ce couvent. Henry Snyers en a donné la gravure. On conserve encore, dans la famille Van de Verve, d’Anvers, une quittance en date du 17 mai 1619, dans laquelle Rubens déclare avoir reçu la somme de 750 florins pour un tableau fait de sa main et placé dans l’église de Saint-François à Anvers. Le tableau a 12 pieds 8 pouces sur 6 pieds 6 pouces.

François d’Assise bénissant sa ville natale (saint), tableau de M. L. Benouville. Le saint, près d’expirer, se soulève à demi sur une civière que viennent de poser à terre les moines qui l’ont apportée, et bénit sa ville bien-aimée. La mort mêle ses tons de cire jaune aux teintes mates de l’hostie sur cette tête d’ivoire transfigurée par l’extase et nageant déjà dans la béatitude céleste. À côté du saint, un jeune moine au profil idéalement pur, aux longues mains jointes comme celles d’une statue sur un tombeau, prie avec une onction et une ferveur sans pareilles. Deux autres moines, plus âgés, se tiennent debout auprès de la civière ; leurs têtes rasées, qu’entoure une couronne de cheveux et qui rappellent le crâne d’ivoire du squelette, leurs nuques, dont les vertèbres font saillie, les plis droits de leurs frocs n’accusant que la charpente humaine dépouillée de sa chair, expriment à, un haut degré l’ascétisme monacal. « C’est, dit M. About, une peinture sobre, austère, religieuse, un bon tableau d’histoire encadré dans un charmant paysage historique. » M. Th. Gautier va plus loin : « C’est, dit-il, du Zurbaran tempéré par du Lesueur ; car une grâce languissante, une suavité morbide adoucissent ces têtes où se lit la nostalgie du ciel. » Cette toile, exposée pour la première fois en 1853, obtint encore un plus grand succès à l’Exposition universelle de 1855.


FRANÇOIS DE BORGIA (saint), général des jésuites. V Borgia.


FRANÇOIS DE PAULE (saint), fondateur de l’ordre des minimes, né à Paule (Calabre) en 1416, mort au Plessis-lez-Tours en 1507. Il était fils de Jacques Martorello ou Martotillo et de Vienne de Fuscaldo, qui le vouèrent, dès son enfance, à saint François d’Assise. Le jeune Martorello fit avec ses parents de pieux pèlerinages à la chapelle de Sainte-Marie-des-Anges, au tombeau des Apôtres, à Rome, au monastère du Mont-Cassin, et, de retour à Paule, entraîné par son goût pour la vie d’anachorète, il obtint de son père la permission de se retirer dans une grotte des montagnes voisines. Là, dormant sur la terre nue, se nourrissant d’herbes, il partagea son temps entre les méditations et la prière, et acquit bientôt une grande réputation de vertu, qui attira auprès de lui plusieurs personnes dégoûtées des vanités du siècle et avides d’austérités.

Ces ermites construisirent un oratoire qui devint comme le berceau de l’ordre que François fonda en 1436, et bientôt l’accroissement que prit la communauté obligea de bâtir au même lieu, près de la mer, un monastère et une église. L’ordre fut approuvé en 1474, par le pape Sixte IV, sous la dénomination Ermites de Saint François d’Assise ; mais, par humilité, François de Paule donna à ses religieux le nom de frères minimes. La renommée du pieux cénobite se répandit en France. Louis XI, alors gravement malade au château du Plessis-lez-Tours, invita celui qu’il appelait le saint homme à se rendre auprès de lui, espérant recouvrer la santé par son intercession. François de Paule consentit, sur les instances réitérées du monarque, à passer en France. Lorsqu’il arriva au Plessis-lez-Tours, Louis XI se jeta à ses pieds en lui disant : « Saint homme, guérissez-moi, je vous supplie. — Dieu ne m’a pas donné un tel pouvoir, répondit le religieux ; je n’ai à vous offrir que les ferventes prières d’un humble serviteur de Dieu. » Louis XI mourut dans les bras du saint homme, qui ne cessa de lui prodiguer les pieuses exhortations. Après la mort du roi, Charles VIII autorisa François de Paule à établir un couvent de son ordre au Plessis-lez-Tours. Dans la suite, le religieux italien fonda d’autres monastères à Amboise et dans divers lieux de la France, et vit son ordre se répandre en même temps en Italie, en Espagne et en Allemagne. François de Paule n’était ni clerc ni lettré. Il était complètement dénué d’instruction, mais il y suppléait par un jugement plein de droiture et par l’élévation de ses sentiments. Il fut canonisé par Léon X en 1510, et l’Église l’honore le 2 avril. Les courtisans de Louis XI désignaient ordinairement saint François sous le nom de bon homme. Cette dénomination passa à ses religieux, qu’on appela indifféremment bons hommes ou frères minimes.

— Iconogr. Le musée de Madrid a trois tableaux de Murillo représentant saint François de Paule : l’un d’eux nous montre le saint, vêtu de l’habit religieux, appuyé d’une main sur un bâton et désignant de l’autre main le mot charitas, qui apparaît dans le ciel au milieu d’une auréole ; la tête respire la bonté et l’amour divin. D’autres figures du. même saint ont été peintes par Crespi (pinacothèque de Bologne), Bernardo Castello (église des Servites, à Gênes), le Monrealese (cathédrale de Palerme), etc.

Les principaux traits de la vie de saint François de Paule ont été retracés en soixante-quatre planches qui accompagnent une biographie du saint, publiée à Naples par Ottaviano Verro, et dans une suite de vingt et une estampes contenant soixante-seize sujets gravés au XVIIe siècle par F. Campion.

L. Pasinelli a peint Saint François de Paule ressuscitant un mort (gravé par Giovannini) ; Gius. Passeri, Saint François de Paule rendant la vue d’un aveugle de naissance (musée de Dijon) ; Fr. Fayet, Saint François de Paule guérissant un possédé (musée de Toulouse) ; Ubaldo Gandolfi, une Vision de saint François de Paule (pinacothèque de Bologne). Diverses figures du même saint ont été gravées par Mac Ardell, d’après Murillo ; Charles Audran, d’après C. Mellin ; Bazin, d’après D. Feti ; G. Benedetti, d’après l’Albane ; Schelte Bolswert, Jean Boulanger, d’après S. Vouet ; le même J. Boulanger, d’après Cl. Mellan ; P. Campana, d’après S. Conca ; Aug. Carrache, J. David, d’après R. Picou ; Michel Lasne, d’après Rubens ; Nic. Lanwers, B. Manini, C. Mogalli, d’après B. Strudel ; Muratori, d’après L. Pasinelli, etc.


FRANÇOIS RÉGIS (saint), V. Régis.


FRANÇOIS DE SALES (saint), évêque de Genève, né au château de Sales, près d’Annecy, en 1567, mort à Lyon en 1622. Il acheva ses études classiques à Paris, étudia le droit à Padoue, se fit recevoir avocat à Chambéry, refusa la dignité de sénateur, et abandonna tout à coup la carrière du barreau pour entrer dans les ordres sacrés. S’étant rendu auprès de l’évêque de Genève, Granier, qui résidait alors à Annecy, ce prélat lui conféra la prêtrise (1593), le nomma prévôt de sa cathédrale, et, frappé de son éloquence douce et persuasive, le chargea de missions dans le Chablais. Malgré les nombreux obstacles qu’il rencontra, François de Sales parvint à ramener à la foi catholique un assez grand nombre de protestants. Les succès qu’il avait obtenus dans cette œuvre difficile engagèrent le pape à demander au prévôt de Genève de tenter une conversion à laquelle il attachait un grand prix, celle du célèbre Théodore de Bèze (1597). À trois reprises, François de Sales eut des conférences avec de Bèze, qui l’accueillit avec les plus grands égards, l’écouta avec intérêt, mais ne se laissa point convaincre. Nommé, vers cette époque, coadjuteur de l’évêque de Genève, avec le titre d’évêque de Nicopolis, François se rendit quelque temps après à Paris (1602), prêcha avec un grand succès à la cour de Henri IV et succéda cette même année à l’évêque de Genève, qui venait de mourir. Deux ans plus tard, il rencontra à Dijon Mme de Chantal, dont il devint le confesseur, dont les vertus le charmèrent et qu’il ne tarda pas à associer à ses œuvres de charité envers les pauvres. À cette époque, l’évêque de Genève commença à étendre sa réputation et son influence en dehors du cercle étroit des cantons suisses et des vallées de la Savoie. Il entra en correspondance avec Henri IV, qui voulut à plusieurs reprises, mais inutilement,