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de plusieurs petits États. Ils renferment au contraire un nombre presque infini de petits États parfaitement indépendants les uns des autres, et affectant les formes de gouvernement les plus dirférentes. Le Kafa forme à lui seul un royaume, et c’est le plus grand de tous ; viennent ensuite par ordre de grandeur le Djemmakaka, le Gouma, le Guéra, le Goma et le Néra : ce sont autant de royaumes dont les chefs, à l’exception de celui du Kafa, ont déjà embrassé l’islamisme. Après ces royaumes viennent un nombre assez considérable de principautés moins importantes, parmi lesquelles nous ne citerons que celle de Djinjiro. Les habitants de ce pays sont les plus cruels du plateau, et môme les seuls qui soient véritablementeruels. Les sacrifices humains sont

encore en honneur parmi eux, et, à l’époque de l’intronisation d’un nouveau prince, il se passe là, quoique heureusement sur une moins vaste échelle, quelque chose d’analogue à l’horrible fête des coutumes du Dahomey, dont les missionnaires de l’Afrique occidentale vous ont entretenu. À côté de ces royaumes il y a encore environ quinze petites républiques, dont les plus importantes sont celles, de Goudron et du Djemmalagamara. Du reste, républiques ou royaumes, les coutumes (car il n’y a pas dans ces pays de lois écrites) sont il peu de chose près les mornes dans les divers États. Chez eux, comme chez nous, la propriété est la base de l’ordre social, et nous devons ajouter à notre honte qu’elle est plus respectée chez eux que chez nous. » La polygamie est permise chez les Gallas, mais elle est peu pratiquée. Si quelques chefs ont embrassé l’islamisme, le paganisme le plus grossier, c’est-à-dire le fétichisme, est la religion du peuple. Le christianisme commence à pénétrer parmi ces populations.

GALLAS (Matthias), général autrichien, né à Trente vers 1589, mort à Vienne en 1G47. Malgré son immense réputation, il ne futqu’un des généraux secondaires de la guerre de Trente ans. Il n’était pas au-dessous de la férocité do l’un des héros de cette guerre, Wallenstein, mais il n’avait pas ses talents. 11 avait servi sous Tilly pendant la guerre contre le Danemark (1G25). Envoyé en Italie en 1629, il prit Mantoue et la livra au massacre et au pillage pendant trots jours.-Ce fait d’armes est considéré comme l’une des plus épouvantables exécutions militaires des guerres modernes. Il combattit ensuite en Bohême et en Saxe, sous Wallenstein, dont il gagna la confiance et dont il livra les projets à l’empereur. Aussi hérita-t-il, après la chute de ce général, de son titre de duc de Friedland et du commandement en chef. Il battit le duc Bernard à Nordlingen, essuya lui-même quelques échecs contre Wrangel et Bauer (1G37-1638), et dut déposer le commandement, qu’il reprit en ^643, mais sans pouvoir triompher de Torstenson. En 1G45, il fut encore battu à Yankowitz.

GALLAS (Édouard, comte de CLAM-), général autrichien, né on 1805. Il entra au service en 1823, fut promu major en 1835, major général en 184G, et, lors de la guerre d’Italie en 1848, il commanda une brigade du 1" corps de l’armée autrichienne. Il se distingua à Santa-Lucia, à Goito et dans d’autres batailles de la même année, fut chargé d’aller porter à Vienne la nouvelle de la prise de Milan, et donna de nouvelles preuves de bravoure pendant la campagne de 1849. Après la bataille de Novare, il fut attaché à l’armée de Hongrie avec le grade de feld-maréchal-lieutenant, y eut le commandement d’un corps séparé, établit, en s’emparant de Cronstadt, les communications entre l’armée autrichienne et les Russes commandés par Luders, et battit les insurgés en diverses rencontres. Lors de la réorganisation de l’armée, il fut appelé au commandement du l" corps. Au début de la

f lierre d’Italie, en 1859, il conduisit, en toute âte, ses troupes en convois de chemin de fer, et, à peine arrivé, prit part à la bataille de Magenta, où il combattit sur l’aile droite contre Mac-Manon. À Solferino, il eut encore à lutter contre ce même général et remporta d’abord quelques avantages, qui n’eurent cependant aucune influence sur le résultat final de la bataille. À la paix, il fut promu général de cavalerie, mais conserva toujours le commandement du îor corps et fut nommé en

outre général commandant dans la Bohême. En 1805, il est devenu grand intendant de la cour de Vienne.

GALLATE s. m. (gal-la-te). Chim. Sel fourni’ par la combinaison de l’acide gallique et d’une base.

GALLATIN, rivière des États-Unis d’Amérique, dans la partie occidentale du territoire de Nebraska. Elle descend du versantoriental des montagnes Rocheuses, et débouche dans le Missouri, après un cours de 220 kilora. du S. au N ;

GALLATIN, ville des États-Unis d’Amérique, dans l’État de Tennessee, à 80 kilom. N.-E. de Nashville, sur le chemin de fer de cette ville à Louisville ; 2,700 hab. Il Gallatin est aussi le nom de deux comtés des États-Unis, situés, l’un dans l’État de. Kentucky, l’autre dans l’État de l’Illinois.

GALLATIN (Abraham -Albert-Alphonse). hommed’Étataméricain, né kGenève(Suisse) en 1761, mort en 1849. Il partit en 1780 pour l’Amérique du Nord, embrassa avec ardeur la cause des colonies insurgées contre l’An YUÏ.

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gleterre, et se fit tellement remarquer par son courage, qu’il reçut bientôt le commandement du fort Passamaquoddy. Après le rétablissement de la paix et la reconnaissance

de l’indépendance des États-Unis par la Grande-Bretagne (1783), Gallatin devint professeur de littérature française à Harvard. Il abandonna peu de temps après cette chaire pour acheter des terrains dans la Virginie, puis dans la Pensylvanie, s’occupa d’économie agricole, et se fit recevoir citoyen des États-Unis. C’est en 1789 qu’il débuta dans la vie politique comme membre de la convention chargée de reviser la constitution de la Pensylvanie. Il s’y fit remarquer par ses connaissances théoriques et pratiques, non moins que par la fermeté de ses opinions libérales, fut réélu, l’année suivante, à la chambre de l’Etat de Pensylvanie, et nommé, en 1793, membre du sénat des États-Unis. Cette dernière élection ayant été annulée par le sénat, deux districts de l’Union choisirent simultanément Gallatin pour leur représentant au Congrès, où il siégea jusqu’en 1801. À cette époque, le président Jefferson le nomma secrétaire des finances, et il travailla activement à l’amélioration du trésor public. En 1809, Madison offrit à Gallatin le portefeuille des affaires étrangères, qu’il refusa, préférant garder celui des finances. La guerre ayant éclaté, en 1812, entre les États-Unis et l’Angleterre, la Russie proposa sa médiation aux deux puissances ; mais le gouvernement anglais préféra traiter directement avec le cabinet de Washington, et Gallatin, nommé à cet effet ministre plénipotentiaire, se rendit à Gand, où il signa le traité de paix du 24 décembre 1814. L’année suivante, cet homme d’État conclut avec la Grande-Bretagne une convention commerciale. Depuis cette époque, il fut successivement ministre plénipotentiaire en France (1816-1823)et en Angleterre (1826). De retour aux États-Unis, il abandonna les affaires publiques, rentra dans la vie privée, et employa ses" loisirs à étudier à fond les questions de finances, de banque, d’instruction publique, etc. Gallatin était un orateur ; brillant, un négociateur habile, un économiste de l’école d’Adam Smith, c’est-à-dire libre échangiste. De Humboldt, qui entra en correspondance avec lui, le regarde comme un des hommes les plus spirituels de son temps. Il fut président de la Société historique et ethnologique, qu’il fonda à New-York, où il

passa les dernières années de sa vie, et remplit, jusqu’en 1839, les fonctions de président de la Banque nationale de cette ville. Ses ouvroges les plus importants sont : Mémoire sur tes limites du Nord-Est (New-York, 1843) ; Tableau des tribus indiennes dans les ÉtatsUnis et dans les possessions anglaises et russes au nord de l’Amérique, publié dans les Transactions and collections of the american aniiquarian Society (Cambridge, 1836). Gallatin a publié, en outre, de remarquables articles sur des questions d’archéologie, dans les Transactions de la Société ethnologique de New-York.

GALLAUDET (le révérend Thomas Hopkins), philanthrope américain, principal do l’asile pour les sourds-muets d’Hartford (Connecticut), né à Philadelphie en 1787, mort en 1851. Il était pasteur d’une congrégation à Portsmouth, dans le New-Hampshire, lorsque son attention fut attirée sur les sourdsmuets par la tille d’un de ses amis, le docteur Cogswell, laquelle se trouvait dans cet état. 11 entreprit d’instruire la malheureuse enfant, et, à force de patience et d’intelligence, il parvint à développer les dispositions qui so trouvaient à l’état latent dans le cerveau de la pauvre petite infirme. Cet heureux résultat frappa le docteur Cogswell, qui en fut amené à supposer que d’autres enfants sourds - muets pourraient être instruits par l’emploi des mûmes procédés. De la pensée à l’exécution, il n’y a qu’un pas. M. Cogswell résolut de consacrer tous ses efforts à atteindre ce but. À cette époque, les États-Unis ne possédaient encore aucun asile pour les sourds-muets. Les personnes que celte question pouvait intéresser furent invitées à se réunir en société pour en fonder un. A cet effet, M. Gallaudet fut invité à donner sa démission de pasteur et à partir pour l’Europe, afin d’étudier les différents systèmes employés dans les institutions de ce genre qui existaient déjà. Il arriva en Angloterre durant l’été de 1815, et demanda à essayer, dans l’asile des sourds-muets de Londres, la méthode qui lui avait si bien réussi ; mais cette permission lui fut refusée, et on l’autorisa seulement à assister aux leçons quotidiennes des jeunes sourds-muets. Cette proposition entraînant pour Gallaudet une perte de temps de trois années, il refusa et partit pour Édimbourg, où, avait- il entendu dire, il existait un excellent asile ; mais il fut encore repoussé de ce côté, et dut partir pour Paris, où l’abbé Sicard, alors directeur de l’école des sourds-muets(le reçut avec bonté et se mit cordialement a sa disposition pour lui procurer tous les renseignements nécessaires à ses études et à ses recherches. Gallaudet fit un si bon usage des facilités qui lui "étaient accordées, qu’il put retourner on Amérique à la fin de 1816. Grâce à l’abbé Sicard, il était accompagné do Laurent Le Clerc, sourd-muet, jadis élève de l’école, et qui était devenu un des meilleurs instituteurs de Paris. À son arrivée en Amérique, M. Gallaudet fut noniuié président de la Société pour

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l’éducation des sourds-muets et immédiatement placé à la tête du premier asile américain. M. Le Clerc fut nommé professeur adjoint. La récompense de tant d’efforts ne se fit pas attendre, et le succès le plus complet en fut le couronnement. Avec l’aide de M. Le Clerc, Gallaudet établit un système d’instruction basé sur celui de l’abbé Sicard, mais cependant différent de celui - ci’. Il a, dit - on, beaucoup de rapports avec celui de Pestalozzi. En 1830, la faiblesse de sa santé obligea Gallaudet à se démettre de la direction de l’asile d’Hartford ; mais il ne cessa point pour cela do s’intéresseràl’établisseinentqu’il avait si puissamment contribué à fonder, ainsi qu’à toutes les questions qui se rattachent de près ou de loin à l’éducation des sourds-muets. Il devint ensuite chapelain do l’Asile national des aliénés, et, en dépit de sa mauvaise santé et de son grand âge, il sut apporter d’intelligents adoucissements au traitement des malheureux insensés. Lors de la mort de cet homme de bien, les sourds-muets américains se sont réunis pour lui élever, à Hartford, un monument dont le dessinateur et l’architecte étaient deux sourds-muets.

GALLAY (Jacques-François), célèbre corniste français, professeur au Conservatoire de Paris, né à Perpignan en 1795, mort on lSGi. A l’âge de dix ans, il commença l’étude du solfège, et son père lui donna quelques leçons de cor ; mais ce fut instinctivement qu’il apprit les ressources et le mécanisme de 1 instrument. Un accident survenu au premier cor du théâtre de Perpignan permit au virtuose de quatorze ans de jouer le solo de cor qui se trouve dans l’opéra des Visitandines, de Devienne, et il fut vivement applaudi. Les artistes qui venaient à Perpignan l’excitaient à se rendre à Paris. Cependant, malgré leurs instances, son père ne pouvait consentir à cette séparation ; enfin, en 1818, une société musicale se fonda à Perpignan, et Gallay en fut nommé directeur. Vers le même temps, Ozi, fils du professeur de basson de ce nom, s’établit comme professeur dans cette ville. Gallay lui demanda des leçons d’harmonie, et, six mois après, il exécutait dans un concert un solo de cor do sa composition, qui fut acclamé avec enthousiasme. Enfin, en 1820, M. Gallay se rendit à Paris, où il fut accueilli par Dauprat, qui le lit entrer au Conservatoire dans sa classe. Après une année d’étude, il remporta le premier prix. En 1825, il entra à l’orchestre des Italiens ; fut appelé, en 1832, à faire partie de la musique particulière du roi Louis-Philippe, et succéda, en 1842, à M. Dauprat dans les fonctions de professeur de cor au Conservatoire. Les^ succès de ce virtuose l’ont placé au rang des cornistes le3 plus habiles et les plus célèbres. Un son franc et pur, même dans les notes bouchées, une irréprochable jusiesso, une grande sûreté d’attaque et une étonnante netteté dans l’exécution des traits, telles sont les principales qualités du talent de M. Gallay ; mais on lui reproche d’avoir borné l’étendue du cor et d’avoir voulu, et l’instar de Frédéric Duvernoy, se renfermer dans les sons mixtes, engendrant à la longue une monotonie qui nuit a la perfection de l’exécution. On doit à ce corniste onze œuvres pour cor solo ou avec accompagnement d’orchestre, et des duos pour cor et piano, ou cor et harpe.

GALLES, m. (ga-le — latin galltis, grec gallos, même sens qu’en français). Antiq. Prêtre de Cybèle, en Phrygie : Les infâmes institutions des galles et des hiérodules venaient de la Phénicie. (Renan.)

— Encycl. De la Phrygie, le culte de Cybèle s’étendit rapidement en Grèce, en Syrie et dans tout l’empire romain. Lucien nous a laissé une description de la cérémonie de l’ordination des galles. « À la fête de la déesse so rend un grand nombre de gens, tant de la Syrie que des régions voisines ; tous y portent les figures et les marques de leur religion. Au jour assigné, toute cette multitude s’assemble au temple ; quantité de galles s’y trouvent et y célèbrent leurs mystères ; ils se tailladent les coudes et se donnent mutuellement des coups de fouet sur le dos. La troupe qui les environne joue de la flûte et du tympauon. Tout ceci se passe hors du temple, et la troupe qui fait toutes ces choses n’y entre pas.. C’est en ces jours-là qu’on fait les galles. Ce son des flûtes inspire à plusieurs des assistants une espèce de fureur, et alors le jeune homme qui doit être initié jette ses habits, et, faisant de grands cris, vient au milieu de la foule, où il dégaine une épée et se fait eunuque lui-même. Il court, après cela, par la ville, portant entre ses mains les marques de sa mutilation ; il les jette ensuite dans une maison, et c’est en cette maison-là qu’il prend l’habit de femme. »

Les galles jouissaient d’une fort mauvaise réputation ; ils allaient, comme les bateleurs de nos jours, de ville en ville, portant des statues de Cybèle et s’accompagnant avec des cymbales et des crotales ; ils chantaient en fort mauvais vers les louanges de la déesse, afin de se faire donner des aumônes par les gens simples. Lorsque la recette ne montait pas à leur gré, ils feignaient d’entrer en fureur, afin d’effrayer le peuple, et alors chacun s’empressait do donnu1 son obole. Ils rendaient aussi des oracles, qu’ils vendaient aux personnes assez peu intelligentes pour payer fort cher quelques piètres vers. Cicé (3ALL

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ron nous dit que la loi des Douze Tables permettait aux galles de demander l’aumône & certains jours, à l’exclusion de tous autres mendiants. Us marchaient accompagnés sans cesse par de vieilles femmes qui marmottaient certains vers, et prétendaient jeter des charmes pour troubler les familles. Les pérégrinations continuelles des galles exprimaient les voyages de Cybèle. L archigalle était lé grand prêtre de la terre et le chef de tous les f ministres de son culte ; il portait la tiare, était vêtu d’une large robe de pourpre et portait au cou une chaîne d’or qui lui retombait sur la poitrine. Il était choisi dans une famille patricienne et était entouré à’une grande vénération.

Pour mieux faire connaître co.nbien les mœurs des prêtres de Cybèles étaient décriées, même en Asie, où les mœur3 n’ont jamais été sévères, nous allons citer encore un passage où Apulée fait parler un âno qui avait été acheté pour le service ds ces prêtres. « On me passe au cou une petite corde de jonc et l’on me livre à Philèbe (prêtre de Cybèle), qui, s’emparant de ma personne, se hâte de me conduire à son logis. Il n’en eut pas plus tôt touché le seuil, qu’il s’écria :« Mes< demoiselles, je vous amène un charmant pefit sujet dont je viens de faire l’emplette. » Les demoiselles en question, qui n’étaient autres qu’une troupe d’efféminés voués au plus infâme libertinage, se mettent à danser de joie et font entendre un charivari de voix cassées, raiiques et discordantes, croyant trouver dans le nouveau venu quelque jouvenceau qui allait les relayer dans leur sale ministère. Quand ils eurent vu qu’il s’agissait non pas d’une biche en guise do fille, mais d’un baudet en guise de garçon, voila tous les nez qui se froncent par ironie et les sarcasmes qui pleuvent sur le patron. Il s’était, disaient-ils, procuré ce luron-lk non pour lu service du logis, mais pour son usage personnel. «Ah I n’allez pas l’absorber àvous tout seul, ajoutaient-ils ; il faut bien que vos petites colombes puissent parfois en taxer à leur tour... • 11 y avait dans cei taudis un jeune gars de forte encolure, excellent joueur de flûte, que la communauté avait acquis du produit de ses quêtes. Son officeétiitd’accomfiagner de son instrument les promenades do a déesse et de servir à double fin aux plaisirs des maîtres du logis... Le lendemain, voilà tous mes gens qui sortent du logis dans le plus hideux travestissement. Chamarrés de toutes couleurs, le visage barbouillé de glaise et le tour des yeux peint, ils s’étaient affublés de mitres et de robes jaunes de fin ou de soie. Quelques-uns portaient’des tuniques blanches, bariolées de languettes flottantes d’étoffe rouge et serrées avec u.ie ceinture. Tous étaient chaussés de mules jaunâtres. On me charge de porter la déesse, soigneusement enveloppée d’un voile de soie ; mes gens retroussent leurs manches jusetu’à l’épaule, brandissent des coutelas et des ht.chos, et s’élancent bondissant, vociférant, au son do la flûte. La bande passe sans s’arrêter devant quelques pauvres demeures et arrive devant la maison de campagne d’un seigneur opulent. Dès l’entrée, ils débutent par une explosion de hurlements ; puis ce sont des évolutions fanatiques, des renverserr.ents de tête, des contorsions du cou qui impriment à leur chevelure un mouvement de rotation désordonné. Leurs dents, par intervalle, vont chercher leurs membres, et, avec leurs couteaux à deux tranchants, ils se font au bras mainte incision. »

Durant leur longue carrière, les galles avaient porté différents noms et modifié 1 objet de leur culte. À l’époque où les dicrit Apulée, on avait identifié le culte de Cybèle, celui de la déesse syrienne Mylittas et celui d’Isis, qui portaient collectivement le titre de grande déesse mère, et leurs prêtres portaient le nom de métrargyrtes, par allusion à leur profession de prêtres quêteurs et mendiants. On les appelle ailleurs cuùèbes, combabes, etenfin eorytiaiites, à cause de leurs danses circulaires, qu’ont retenues d’eux les derviches tourneurs.

GALLE s. f. (ga-le — lat. galla, même sens). Bot. Excroissance pleine et arrondie, qui se forme par l’extravasation de la sève, et que détermine la piqûre d’un insecte : Les galles du chêne sont les plus généralement connues, (Bonnet.) Presque toutes les plantes donnent naissance à des galles différentes. (A. Karr.) Nous ne connaissons que les galles les plus communes. (Boitard.) Il Galle vraie, Celle qui contient une ou plusieurs larves d’insectes. Il Galle fausse, Celle qui n’offre pas la même particularité. Il Noix de galle, Gallo du chêne employée dans la teinturerio, la fabrication de l’encre ordinaire, etc. li Galle de bëdëgar, Galle de rosier sauvage.

— Archéol. Tours de galle, Vieilles tours ainsi nommées, soit parce qu’elles sont construites de galets, anciennement galles, soit parce qu’elles ont été bâties par les Gaulois.

— Techn. Remonter en galle, Travailler le rouge des Indes, en le faisant passer, à deux reprises, par les apprêts huileux et les mordants de galle et d’alun.

— Entom. Espèce de cochenille.

— Encycl. Bot. Les galles sot t des excroissances de formes diverses, produites sur les végétaux par les piqûres de certains insectes appartenant à divers groupes, mais surtout au genre cynips. Cesproductioi ; s bizarres, qui

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