Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 3, Frit-Gild.djvu/174

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outre la part employée à la construction du local et k l’achat du matériel nécessaire, comprend une somme plus ou moins considérable destinée à servir de fonds de

crédit ou de roulement. En second lieu, lo comptoir annexé a l’entrepôt, fonctionnant comme banque, reçoit des dépôts à intérêt variable, suivant la latitude donnée à la faculté de retrait. Ce qui se pratique dans toutes les banques pourra se faire avec bien plus de garanties au comptoir de l’entrepôt qui, «’abstenant de toute opération aléatoire, n’est exposé k aucune perte. Outre ces dépôts réguliers, l’intervalle qui s’écoule, dans la plupart des cas, entre le payement d’un produit par l’acheteur et la remise au déposant, fait stagner des sommes importâmes dans la caisse du comptoir, le producteur n’ayant pas toujours besoin de son argent au moment où il est avisé et devant le laisser jusqu’à ce qu’il en ait l’emploi. On pourrait ainsi fournir en avances, aux cultivateurs et aux entrepreneurs de travaux utiles, tout le numéraire employé aujourd’hui aux spéculations mercantiles. « L’avance, dit Courier dans la Phalange, ne fùt-el !e que la demi-valeur des denrées qu’on livre au magasin communal, peut déjà conduire le paysan à six mois de délai sur la vente. L’on voit fréquemment, dès le mois de novembre, les cultivateurs éprouver des besoins, se plaindre de ce qu’on ne vend pas les blés à peine battus, les vins h peine sortis de la cuve. S’ils avaient l’avance de demi-valeur, ils pourraient différer la vente jusqu’en mai. A défaut, ils sont obligés d’avilir les denrées, de se presser de les offrir pour acquitter les contributions et fermages, et contraints souvent de racheter en mai du grain à prix double de celui auquel ils ont vendu en novembre. Ce serait donc un avantage énorme pour le petit cultivateur que l’avance de moitié du prix réel de sa récolte, au inodique intérêt de 4 pour 100 par an. Sans le secours de ces avances, comment prévenir la ruine du paysan, surtout dans les pays vignobles, ou il est toujours spolié par 1 accapareur, à qui il livre au bout d’un mois des vins qui auraient souvent besoin, pour atteindre à leur valeur, d’être gardés plusieurs années ? Si l’on ne fournit pas au cultivateur des avances pour différer su ftisaimnent la vente, l’ordre industriel n’est qu’une tyrannie méthodique, une ligue de quelques vampires contre la masse ses cultivateurs qu’on dépouille peu à peu, qu’on réduit au rôle d’ilotes travaillant pour les usuriers et les accapareurs. Après cela, on se plaint de l’indigence : c’est dans la pénurie du petit cultivateur qu’il faut en chercher une des sources, et y appliquer remède par l’avance conditionnelle sur dépôt du produit. »

Grâce à l’entrepôt et au comptoir sociétaire, on économiserait dans une forte proportion les soins journaliers de gestion et de vente ; des déposants se rassembleraient périodiquement, pour délibérer sur les chances

de vente ou délai pour le tout ou partie de chaque produit, mais les individus compétents voteraient seuls sur chacune des questions proposées. Celui qui n’aurait versé que des blés n’opinerait pas sur la question des laines, et oice versa. La manutention serait confiée à des commissaires gérants expérimentés et, comme les soins ne coûtent guère plus pour cent garanties que pour dix, lorsqu’on procède avec intelligence, chaque déposant ferait une épargne considérable de temps, de déperditions, et ses denrées seraient mieux soignées. Pour simplifier, les parties à peu près semblables en qualité, k dire d’experts, seraient réunies au gré des

ftroducteurs assemblés, de manière à réduire es blés, par exemple, à quatre ou cinq qualités distinctes par le mélange des qualités homogènes. Même économie s établirait sur tous les détails des relations agricoles compliquées à l’intitii dans l’ordre actuel. Enfin, par les soins de l’agence, les producteurs, constamment informés de l’état journalier des marches dans les localités voisines et les localités éloignées, prendraient, en connaissance de cause, la détermination de vendre, d’éleverou d’abaisser leurs prix, ou enfin d’expédier pour telle ou telle consignation dans les entrepots lointains avec lesquels il n’y aurait d’autre risque it courir qu’une variation légère sur les marchés de consommation. L’entrepôt supprimerait donc les complications, les déperditions et dommages négatifs du système actuel. Les avaries des céréales sont assez fréquentes chez nos cultivateurs, dont les greniers sont, en général, hantés par les soulis, les rats, les charançons, etc., etc. Celles du vin ne le sont pas moins chez les vignerons peu aisés, qui ont de mauvaises caves, ne savent pus donner au vin les soins qu’il réclame, et souvent n’ont k vendre ou k consommer que des vins tournés et pousses. Les produits détériorés se déprécient, et l’obligation quelquefois pressante de les vendre sans délai les empêche d’arriver k cette maturité qui en double et triple quelquefois la valeur. L’entrepôt concurrent faciliterait la compensation et la commutation de négoce des

produits consignés. Qu’un producteur se décide à vendre contre l’avis de la masse, on exécutera l’opération séparément pour les denrées qu’il a consignées ; mais la masse peut prendre un autre parti, faire acheter par le comptoir, et solder le vendeur qui a déjà reçu une partie en avance. De cette tauniere,

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les magasins restent sans changement jusqu’à ce que des circonstances plus favorables motivent la décision de vendre. Les agioteurs d’aujourd’hui ont souvent recours à cet expédient pour empêcher les petites ventes d’avilir les denrées qu’ils ont déjà acquises ; les producteurs de chaque commune agiraient de même dans l’ordre garantiste, et les cantons auraient intérêt à s’entendre pour prévenir toute dépréciation. On pourrait aussi, pour le bien de la masse, commuer les ventes. Qu’un producteur, ayant consigné des laines ou des soies, se décide à vendre par besoin d’argent, quoique l’opinion de la majorité soit de garder et que le vendeur lui-même ait des regrets, pour éviter le double inconvénient d’avancer de l’argent et de se défaire d’un produit jugé bon à conserver, on vendra un autre objet, blé, vin, huile, etc. etc., dont on aura moins de profit à espérer. Ainsi, l’on conserve les produits les plus avantageux, et la masse est à l’abri des vicissitudes commerciales, très-rares d’ailleurs dans ce nouvel ordre, où les relations prennent une assiette régulière, parce que, tout canton conservant une masse de denrées en prévision d’une mauvaise récolte, les variations annuelles ne dégénèrent jamais en crises funestes sur telle ou talle branche, et en particulier sur l’approvisionnement des grains, la plus importante de toutes. L’entrepôt garantiste serait un foyer d’émulation collective pour la régularité dès fournitures. Au moyen des commutations de ventes, toute commune pourrait rassembler ses produits réguliers, élaguer ce qu’elle aurait de défectueux, le consommer dans les marchés vicinaux, ventes et emplois journaliers. Il lui importerait de réserver, pour les ventes ou consignations lointaines, des parties régulières qu’on nomme, en style commercial, qualités d’ordre, bien suivies, bien adaptées au service qui leur est assigné. C’est par là qu’elle acquerrait un bon renom et inspirerait partout une confiance qui tournerait à son avantage. Ce but, levier d’amour-propre, agirait en même temps sur tous les comptoirs et les exciterait à rivaliser de bonne renommée ; mais il deviendrait aussi un germe d émulation individuelle. Ceux qui connaissent les passions dominantes du paysan, sa manie d’intervenir dans le débat des intérêts de la commune, son empressement à siéger dans une assemblée des notables du canton, sentiront combien tout cultivateur s’efforcerait, dans ce nouvel ordre, de faire briller ses produits, surtout quand il aurait la certitude d’en obtenir, outre le renom, divers avantages pécuniaires, comme l’avance de capitaux à bas prix, des primes, etc., etc.

Le régime garantiste a3rant pour but essentiel de rendre sûre et sincère la justification de valeur réelle, les produits mis en vente dans la commune, dans le chef-lieu de canton, de province, ou enfin dans les lieux de consommation lointaine, seraient appuyés de la notice d’estimation dressée par un ou plusieurs comités d’expertise fonctionnant dans des conditions certaines de loyauté, jugeant sur des échantillons fournis, non par les propiélaires des produits, mais par ses commissaires spéciaux tirés des établissements voisins, tous intéressés à ce que la réputation du pays ne fût pas compromise par des déclarations mensongères. Les expertises faites dans les communes se répéteraient dans les échelons supérieurs du système, et le résultat de ces évaluations serait toujours communiqué aux acheteurs. Ainsi le commerce opérerait en toute garantie, mû par I intérêt bien entendu de la commune, du canton, de la province, à ne pas recevoir de démenti, k ne pas voir leurs produits rebutés de tout le monde par suite d un mensonge dont le déshonneur, compté pour peu de chose dans le commerce actuel, serait redouté dans le garanlisme. L’honneur collectif d’une localité, ressort peu commun parmi nous, n’oppose aucune entrave sérieuse aux menées frauduleuses des individus, à Un canton, dit Fourier, a bien quelquefois des prétentions fondées sur les faveurs que la nature lui a faites ; assurément le canton de Vougeol (Bourgogne) s’offenserait qu’on l’assimilât à celui de Suresnes, près de Paris ; mais les particuliers ne travaillent qu’à compromettre le canton par tes falsifications. » Ils oublient l’honneur en vue d’un bénéfice momentané, et leur iraprobité ne tarde pas à ruiner la réputation du canton, tandis que les masses communales, dans le régime garantiste, s’inquiétant de l’honneur et de la renommée, chercheraient le bénéfice fondé sur la confiance, bénéfice moins colossal d’abord, mais souvent croissant et honorable.

À mesure que le système garantiste prendrait de l’extension, les relations commerciales vértdiques se substitueraient au négoce abusif, et le commerce étranger et lointain se transformerait comme celui de l’intérieur. Les opérations, s’appuyant partout sur les mêmes principes, se garantiraient les unes par les autres et créeraient ainsi une intime solidarité au lieu de la division, de la concurrence anarchique et réductive, si nuisible k tous les intérêts. L’entrepôt communal pourrait devenir le magasin général de toutes les choses nécessaires à la consommation courante que le pays ne produirait pas. Quant aux objets de grand luxe, le comptoir ne les ferait venir que sur commande, en s’adressa ut aux grands centres plus riches et pourvus de tout. Le comptoir communal simplifierait la levée de

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l’impôt, la répartition se faisant par la commune elle-mèir.e, qui connaît mieux que les agents du fisc la population et les récoltes. En civilisation, la dufiance suggère souvent de fausses déclarations, témoin, dit Fourier, ce colloque de deux maires en 1811 : « Quelle déclaration avez-vous faite sur le blé de la commune ? — J ai déclaré moitié, et vous ?-Moi, un peu moins de moitié. • En garautisme, les détails de h. production sont exactement connus, sans aucune perquisition d’agents fiscaux. Les communes, devenues plus aisées, peuvent s’abonreret payer à jour rixe la plupart des impôts dont la répartition est partout régulière, itant débattue eu assemblée générale des propriétaires, où l’on connaît exactement la valeur des terres et les moyens de l’individu. Ct système permet de réduire le nombre des agenu fiseatfx, fait disparaître la contrebande, on développant l’industrie manufacturière pai l’accroissement de l’aisance générale, par lï.bondance des capitaux dont la plus grande partie ne resterait plus entre les mains du commerce, par la possibilité de faire des avances aux industriels et agriculteurs, et, enfin, ; jar suite de la simplification des rouages économiques de la commune, où deviendraient liLres beaucoup de bras improductifs. Lorsque chaque pays sera devenu

aussi manufacturier que le comportent le sol et les relations locales, les produits étrangers frappés d’un dro t k la frontière diminueront d’importance. Pour ceux qui seront indispensables, la négociation par le comptoir garantiste sera toujours connue du fisc, qui ne pourra être lésé, tout se faisant au grand jour. Alors la contrebande cessera, puisque le gouvernement pourra sans fraude et sans difficulté aucune faire payer les impôts de douane. L’entrepôt se hasarderait d’autant moins à tromper le fisc sur cet objet, que ses employés n’y auraient aucun intérêt et seraient rendus responsables solidairement en cas de mensonge. Il n’oserait courir ce risque pour une misérable fraude qui ne donnerait qu’une ombre de bénéfice, en raison de la modicité du gain et du grand nombre de copartageants.

Garautisme domestique. Appliquée a la vie domestique et à la consommation, l’idée garantiste consiste dans la substitution du ménage collectif au ménage isolé. Comme le commerce anarchique, le ménage isole caractérise la civilisation. Il a été lobjet des plus vives critiques de Fourier et de ses disciples. Par sa monotonie, disent-ils, le ménage isolé devient l’écueil le plus redoutable de l affection conjugale ; il n utfre à la famille, et surtout k l’enfant, qu’un cercle trop restreint où les sentiments se froissent par manque de variété et d’activité ; où les relations affectueuses, loin d’être assurées, s’altèrent par la fréquence des divergences d’opinions, de ^coùts, de volontés ; ou l’indépendance individuelle est souvent aux prises avec une autorité contestée ; où les coiniits et les discords répétés donnent k chaque membre de la famille le spectacle démoialisant d’un mécontentement et d’une antipathie réciproques ; ou, enfin, l’inconduite d’un seul, impossible k cacher, contribue k la démoralisation de tous. Le ménage, chez les riche-, échappe en partie à ces vices d’organisation, qui, plus sensibles dans la classe moyenne, s’exagèrent tellement chez le pauvre, que la vie intérieure y devient, comme on le dit, un véritable enfer. « La théorie du garautisme, dit Fourier, n’a pas besoiu de garantir aux riches ce qu’ils ont déjà, le bien-être domestique dans un ménage opulent ; mais le peuple et la bourgeoisie même, dans ses mesquins ménages, sont fort loin du bien-êt.’e domestique... Le ménage conjugal où.ndividuel n’est pas fuit pour le peuple. C’est un plaisir de gens riches, comme celui de roul ; r carrosse ; mais le peuple est fait pour se passer de carrosse et de ménage, il doit aller k pied et vivre en pension, les gens mariés comme les non maries. Le peuple est ruiné, malheureux, condamné aux privations perpétuelles, s’il est obligé de tenir ménage. •

Les soins du ménage isolé absorbent une dépense relativeineni.considérable en travail, temps et frais superflus. L’activité de dix personnes employées : aux travaux domestiques de dix ménages isolés suffirait pour la population de quarante ou cinquante ménages organisés societairenieut ; le chauffage, I éclairnge ne coùteraie.it que le quart ou le cinquième de ce qu’on dépense habituellement pour dix cuisines et dix salles a manger ; deux ou trois cuisinières en remplaceraient dix. Tous les éléments du service domestique seraient simplifiés et représenteraient une dépense relativement minime. Chaque ménage, n’ayant plus besoin d’une cuisine et d’une salle particulière, contribuerait seulement pour un dixième aux. fruis communs d’une seule cuisine et d’une seule salle. Enfin, la même source d’économies se reproduisant dans presque tous les détails de la vie domestique, on obtiendrait le double avantage de diminuer la dépense, et de rendre beaucoup de bras disponibles tour d’autres fonctions utiles et productives.

Les ménages pauvres surtout trouveraient d’énormes profits dansi le ménage sociétaire. « Il est surprenant, dit Fourier, que nos économistes, soi-disant po itiques, n’aient pas encore découvert en économie une vérité connue de tous les soldats : c’est qu’il faut, lors GARA

?u’on est pauvre, se réunir pour épargner le»

rais de ménage et améliorer sa misérable chère. Si les soldats, au lieu de faire la soupe de chambrée, faisaient chacun la leur, comment parviendraient-ils avec leur chétive paye à manger quelque chose de passable ? Pour y réussir, ils font société de cuisine, se concertent pour l’achat des légumes ; le caporal va au marché, assisté d’un soldat, pour prévenir les grivelages. Tel est le modèle que doit suivre la tribu simple (association de trente familles), quoique dans un cadre plus vaste. Les gens du peuple, réunis en masse d’environ cent cinquante personnes, doivent, en s associant, observer les deux règles suivies par les soldats : être fournisseurs et cuisiniers pour eux-mêmes, et ainsi des autres fonctions de ménage, blanchissage, raccommodage, etc. » Un phalanstérien distingué, qui s’est attaché k montrer les applications ga« rantistes de la doctrine sociétaire, M. F. Coignet, a calculé que, si quelques centaines d’ouvriers s’associaient entre eux, il suffirait d’une somme de 3 francs par jour pour un ouvrier, sa femme et deux en l’ants, pour les faire jouir de tuus les avantages suivants : 1» d’un logement très-confortable, suffisamment vaste, bien uéré, agréablement agencé, chauffé et éclairé ; le luyer de ce logement serait calculé pour fournir aux fondateurs des bâtiments du ménage sociétaire un revenu de 6 pour 100, intérêt et amortissement compris, 1 amortissement ayant pour but de rendre les travailleurs propriétaires de ces bâtiments au bout d’un certain nombre d’années ; 2" d’une nourriture agréable, saine, copieuse et variée-3" d’un abonnement au médecin, à la pharmacie et à l’infirmerie ; du soin des vieillards ne pouvant plus travailler ; 5° des crèches et des salles d’asile ; 6° de l’école primaire ; 7° de l’école professionnelle, c’est-à-dire de l’apprentissage pour les enfants des professions les plus répandues et les plus nécessaires ; S» de l’enseignement de la musique et de la gymnastique ; 9° de l’abonnement aux journaux et à la bibliothèque ; 10" du blanchissage gratuit et des bains en toutes saisons.

Pour réaliser l’économie de la dépense et l’assortiment des passions et des caractères, le ménage collectif doit réunir un nombre suffisant de familles. Fourier pense qu’il doit se composer d’une trentaine de familles et qu’il échouerait avec dix ou quinze seulement, à Ce nombre, dit-il, ne se prêterait ni aux distributions matérielles, ni aux distributions passionnelles, qui exigent variété et classement progressif. Cent cinquante personnes des dejix sexes et de tout âge, c’est le moindre nombre que puisse comporter le classement dont nous devons ici nous occuper. Cette entreprise est très-facile en civilisation. Dans les villages, comme dans les villes, tout homme tant soit peu riche peut devenir sur ce point un messie social et changer la face du inonde policé par la facile entreprise d’une tribu simple. ■ D’après les observations sur les caractères et les aptitudes, il se montre à peine une ménagère sur cinq k six femmes, et, par conséquent, sur une masse de trente familles, on trouverait communément cinq à six ménagères, nombre suffisant, qui la régirait d’autant mieux qu’elles se partageraient les fonctions, les unes devant dirige : la cuisine, les autres la lingerie et ainsi de ; autres emplois, Un résultat de cette gestion combinée serait de rendre ménagères celles qui ne le sont ras. « En civilisation, en effet, telle femme opérerait assez bien dans les emplois secondaires et spéciaux ; mais si vous lui donnez le tout k gérer, s’il fnul qu’elle surveille k la fois cuisine, lingerie, b.anchissage, cave, etc., sa tête n’y sulni pus, elle se rebute et prend en aversion la branche même qui lui aurait plu isolement. Celte femme sera à sa place dans le ménage sociétaire, où elle ne s’occupera que de ia portion du ménage qui lui plaît, en deuxième, troisième rang, selon ses moyens connus. D’ailleurs la combinaison des travaux domestiques n’exigera guère que le tiers des femmes qu’emploie l’incohérence actuelle. ■

Garautisme appliqué aux sciences et aux beaux-arts, à l’éducation et à l’administration. Fourier et ses disciples ont souvent appelé l’attention sur les germes de garanlisme qui se trouvent dans notre cinquième période sociale, c’est-à-dire en civilisation. Ils font remarquer que plusieurs de nos institutions scientifiques, esthétiques, pédagogiques et administratives reposent à un degré quelconque

sur le principe du gurantUme. Ils montrent l’esprit garantiste dans le monopole du système monétaire confié k I Ktat ; dans celui des postas ; dans l’administration et l’entretien de la plupart des routes, des canaux et des chemins de fer ; dans les diplômes de capacitè, les brevets d’invention et de perfectionnement ; dans noue système français depoids et mesures ; dans certaines institutions de crédit ; dans les concours et les expositions, les conseils de l’agriculture, de l’industrie et du commerce ; dans les Académies, les sociétés savantes et littéraires, les théâtres, les diverses écoles publiques, d’enseignement général fit spécial, d’ordre primaire, secondaire ou supérieur ; dans l’organisation particulière de certaines corporations, telles que l’ordre des officiers publics, notaires, avoués, huissiers, commissaires-priseurs, courtiers et agents de change, prud’hommes et arbitres, l’ordre des avocats, celui des mé-