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GAYft

S vol. in-12) ; YArt d’orner l’esprit en l’amusant (Paris, 1728-1738, 2 vol.) ; Esprit des conversations agréables, ou Nouveau mélange de pensées choisies (Paris, 1731, 3 vol.) ; Saillies d’esprit, ou Choix curieux de traits utiles et agréables (1732, 2 vol. in-12) ; Causes célèbres et intéressantes, avec les jnnements des cours souveraines qui les ont décidées (Paris, 1734-1743, 20 vol. in-12), la plus intéressante de ses compilations, que le recueil de Richer a fait oublier.

GAYRARD (Raymond), statuaire et graveur français, né à Rodez en 1777, mort à Paris en juillet 1858. Tout enfant, il montra un goût prononcé pour la ciselure ; son père consentit alors à lui laisser apprendre le métier d’orfèvre. Une croix de procession, dont il composa le dessin et qu’il exécuta seul, le fit connaître. Au moment d’atteindre sa vingtième année, il se voyait sous le coup d’une réquisition forcée qui pouvait anéantir sa carrière, il s’engagea dans !a 28e demi-brifrade, parce qu’elle était alors en garnison à Paris, où il pourrait perfectionner son talent. Ses chefs militaires lui permirent, en effet, de travailler chez un graveur sur bijoux. Il dut cesser ses occupations pour faire les campagnes de l’an VII a l’an IX, en Suisse et en Italie. Blessé à Zurich et à Marengo, il fut fait prisonnier en Suisse, et ne rentra dans la vie civile qu’après la pais d’Amiens (1802). De retour à Paris, il s’exerça à la ciselure des métaux précieux et à la gravure, dans les ateliers d’Odiot, consacrant souvent ses nuits à dessiner et à graver. Il devint rapidement un habile praticien. Il quitta cet atelier en 1804, et s’absenta de Paris pendant quelques années. On l’y retrouve en 1808. Taunay l’admit dans son atelier, et lui donna un cabinet de travail séparé par une simple tapisserie de son propre cabinet, où il recevait souvent l’ambassadeur de Russie. Gayrard en profita pour modeler le buste de ce diplomate, qui commanda le bronze de ce portrait quand il lui fut présenté. Ayant fait connaissance avec le sculpteur Boizot, celui-ci le prit en amitié et l’introduisit dans la société de plusieurs autres artistes, et tout particulièrement dans celle de Jeuffroy, qui lui enseigna l’art do graver en pierres Unes et sur acier. Pour ses débuts, Gayrard grava un jeton destine à la loge maçonnique la CémenteAmitié ; un buste du général Bonaparte pour une médaille commémorative de la bataille de Montenotte, dont JeutFroy avait fait le revers ; unjeton pour l’Université ; le revers de la médaille commémorative de la création de la route de Nice à Rome.

Lors de la célébration du mariage de Napoléon et de Marie-Louise (1810), le cortège, venant de Saint-Cloud pour se rendre dans le grand salon du Louvre, devait suivre les Champs-Élysées et la grande allée des Tuileries, et passer sous deux arcs de triomphe dressés dans ie jardin. Pendant que le couple impérial s’arrête pour recevoir les hommages officiels, Gayrard, grimpé sur un marronnier, muni d’un ébauchoir et d’un peu d’argile, saisit, d’un coup d’œil assuré et d’une main prompte, les deux tètes souveraines, dont il lixe les masses principales. Il descendit ensuite de son observatoire improvisé et courut chez lui, où, en quelques heures, il acheva son modèle. Il livra ce travail a un tabletier nommé Morvillers, qui conclut avec lui pour un nombre indéfini d’épreuves.

Gayrard a laissé, sur la théorie de l’art, une série de pensées vives et justes. Son goût pour le beau avait été développé, entretenu et fortifié constamment par l’étude dos langues anciennes et par la lecture assidue des auteurs classiques. Sa maison, devenue le petit salon de 1 Institut, était le rendez-vous d’hommes éminents. Raj’tnond Gayrard étuit alors, parmi nos artistes, l’un des plus habiles, et, à coup sûr. le plus prompt à trouver l’expression plastique des sujets propres à la gravure en medailie-s. Il composait presque toujours de verve et modelait sans tâtonner. Ou sait ce que c’est qu un jeton, et combien il est difficile de donner une vaieur d’art k ces petites pièces. Il y en a pourtant dans la collection de Gayrard qui sont des chefs-d’œuvre d’invention ingénieuse et de fine exécution. Dans ses médailles proprement dites, Gayrard montre un talent ferme, grave, élevé. Celle qui rappelle la bataille de Slonienotte est d’une simplicité imposante.

Citons encore la m-daille cominémorative de la rentrée de Pie IX à Rome.

L’œuvre de cet artiste comprend 211 médailles, 7S statues et groupes, 41 bas-reliefs et frontons, 4S bustes, loi médaillons, 20 gravures sur pierres fines. Cette fécondité ne fut point ralentie par l’âge. Gayrard a produit jusqu’à ses derniers moments, et il est mort k quatre-vingts ans. M. Jules Du val a publié une monographie complète de son œuvre, dans les Biographies aveyronnaises (1859, in-8o).

GAYRAUD (François db), conseiller de la sénéchaussée de Toulouse, mort eu 1609. Il était arrivé à la vieillesse, ayant toujours mené une vie irréprochable, lorsqu’il s’éprit d’une folle passion pour une belle Portugaise, nommée Violante, dont les désordres surpassaient encore la beauté. Pour lui donner une position qui lui permît de cacher sous un manque honorable des relations honteuses Uayraud la lit marier avec un avocat contrefait et difforme, nommé Romain, Uc !ui-oi ayant voulu

GAZ

mettre un terme aux déportements de sa femme, Gayraud, de concert avec trois compagnons de débauche qu’un même intérêt poussait au crime, tendit un guet-apens à Romain et le fit assassiner ; mais la justice ne tarda pas à connaître les coupables, qui furent condamnés au dernier supplice.

GAYTON (Edmond), littérateur anglais, né à Londres en 1609, mort à Oxford en 1666. Il fut professeur k l’université d’Oxford et publia, entre autres ouvrages : Charte scriptie, ou Nouveau jeu de cartes, appelé Play by the book (1645, in-4o) ; Notes agréables sur don Quichotte (1654, in-fol.), livre souvent réimprimé ; YArt de ta longévité (1659).

GAYve adj. (ghè-ve). Ane. coût. Se disait en Normandie des épaves et des animaux égarés et non réclamés.

GAZ s, m. (gaz — du fiam. geest, esprit). Physiq. Corps fluide aériforme, restant tel sous la pression et à la température ordinaires : Le gaz oxygène. Le gaz azote. Les ballons à gaz hydrogène s’uppellenl des aérostats, et tes ballons à air chaud ont conservé le nom de montgolfières. (A. Rion.) Les substances portées à l’état de gaz occupent un volume quinze à dix-huit cents fois plus grand qu’à l’état solide. (L. Figuier.) Il Gaz permanents, Ceux qui conservent l’état aériforme à toutes les températures et à toutes les pressions réalisées.

— Absol. Hydrogène carboné qui sert à l’éclairage ; éclairage au moyen de ce gaz : Une usine à gaz. Le chauffage au gaz. L’éclairage au gaz. Une explosion de gaz. La fabrication du gaz ne peut être éoaluée en prix de revient d’une manière générale, (Proudh.) La science enfouit sous ta cité le rayon souterrain du gaz pour relayer le soleil. (E. Pelletan.) Le gaz ! il lui faut des canuux souterrains et des conduits en fonte, qui vont chercher les racines sous le sol et les mutilent. (H. Berthoud.)

La presse éclaire et le gaz illumine, Et la vapeur vole aplanir les mers.

BÉRANOER.

— Par ext. Compagnie qui fournit le gaz d’éclairage : Être employé au gaz. Prendre des actions du Gaz purisien.

Bec de gaz, Petit orifice par où s’échappe le gaz d’éclairage, et ou on l’allume : Il y a dans ce café plus de cent becs de gaz.

Gaz portatif, Gaz d’éclairage que l’on transporte à domicile, au lieu de le faire circuler par des tuyaux souterrains.

— Encycl. Physiq. Caractères physiques des gaz. Les propriétés générales des gaz qui les distinguent des solides et des liquides sont une indépendance presque complète entre leurs molécules, dont la mobilité relative est extrême ; l’absence de toute cohésion apparente ; une tendance à l’éloignement, qui l’ait qu’on ne peut conserver les gaz que dans des vases clos de toutes pnrts, sans quoi ils se disperseraient d’eux-mêmes dans le mélange de gaz qui constitue notre atmosphère ; unecompressibilité et une dilatabilité presque indéfinies ; une tension propre ou force élastique qui s’exerce de l’intérieur k l’extérieur sur les parois des vases qui les renferment, et a pour effet de distendre ces parois lorsque leur nature s’y prête et qu’aucune action contraire ne s’exerce de l’extérieur à l’intérieur.

Les gaz que nous renfermons dans des enveloppes flexibles et extensibles arrivent prompteiueut à un état d équilibre dans lequel ils ne semblent plus faite effort contre ces enveloppes. Mais cela tient à ce quêtant plongées dans l’atmosphère, ces enveloppes éprouvent elles-mêmes de l’extérieur k l’intérieur les effets de la force élastique de 1 air. L’équilibre s’établit, non pas entre les molécules du </a ; renfermé dans l’enveloppe, mais entre la force élastique de ce gaz et celle do l’atmosphère. Pour le prouver, il suffit de porter sous ie récipient de la machine pneumatique 1 enveloppe pleine de gaz et de fane le vide autour d’elle ; à mesure que le vide se produit, l’enveloppe se distend et elle crève bientôt si elle esc assez peu résistante.

Si notre atmosphère ne se disperse pas, c’est que les parties en sont retenues par lu pesanteur, eu sorte que là encore l’équilibre ne s’établit pas entre les molécules de l’air, mais entre leur force élastique et la pesanteur ; d’où il resuite que la pression exercée par l’atmosphère sur la surface du globe, pression dont nous observons aisément la mesure en faisant ie ville d’un côte d’une paroi plane et laissant l’autre en contact avec l’air extérieur, équivaut au poids de tout l’air qui nous environne. Un gaz qu’on introduirait dans un tube vertical ferme par le bas et indéfiniment étendu vers le haut s’y dilateruit jusqu’à en occuper une hauteur égale k celle de l’atmosphère.

Distinction entre les gaz et les vapeurs. Tous les liquides donnent dans le vide des vapeurs plus ou moins abondantes, qui se forment instantanément ; ils s’évaporent lentement à l’air libre et à la température ordinaire, mais leur évaporation peut être accélérée par l’emploi de la chaleur. Les vapeurs que donnent les liquides dans ces diverses circonstances jouissent de toutes les propriétés qui caractérisent les gaz, mais elles s en distinguent par un point essentiel : c’est qu’elles ne peuvent, sans repasser en partie à l’état liquide, supporter soit une pression même médiocre, soit un faible abaissement de température.

gaz :

Gaz liquéfiables. Toutefois, la distinction qu’on vient d’établir entre esgaz proprement dits et les vapeurs n’a rien d’essentiel, un grand nombre de gaz ayant pu être liquéfiés par l’emploi simultané de pressions élevées et d’un froid intense, et les autresm’ayant vraisemblablement résisté jusqu’ici que parce que les moyens employés pour les liquéfier n’étaient pas assez énergiques. Pour éviter toute confusion, il faut entendre exclusivement par gaz les vapeurs qui ne repassent pas en partie à l’état liquide à la température de 0° et à là pression de olu,76.

Gazpermanents. On adonné le nom de gaz permanents aux gaz que l’on n’a pas encore pu liquéfier, mais le nombre de ces gaz diminue d’année en année ; il ne faut donc attribuer qu’un sens relatif à la qualification de permanents attribuée à quelques gaz.

Nomenclature des gaz. Les gaz connus aujourd’hui sont au nombre de trente-trois,

. dont quatre, l’oxygène, l’hydrogène, l’azote et le chlore sont simples ; parmi les autres, cinq se rencontrent à l’état libre dans la nature ; ce sont : l’acide carbonique, le protocarbure et le bicarbure d’hydrogène, l’ammoniaque et l’acide sulfureux ; les autres sont des produits artificiels. Voici la liste complète des gaz rangés dans l’ordre de leur permanence croissante :

Gaz que l’on a pu solidifier.

Acide bromhydrique.

Chlorure, bromure et iodure de cyanogène. Acide hypoazolique. Fluorure de bore. Chlorure de bore. Hydrogène bicarboné. Cyanogène. Chlore.

Acide carbonique. Acide iodhydrique. Oxyde de chlore. Acide hypochloreux. Acide chloreux. Acide hypochlorique. Ammoniaque. Acide sulfureux. Acide sulfhydrique. Hydrogène phosphore. Protoxyde d’azote. Gaz que l’on n’a pas pu solidifier, mais qu’on a liquéfiés. Gaz oléfiant. Acide fluosilicique. Acide fluoborique. Acide chlorhydrique. Hydrogène arsêniqué. Hydrogène sulfuré.

Gaz permanents. Oxygène. Hydrogène. Azote.

Bioxyde d’azote. Oxyde de carbone. Hydrogène protocarboné.

Des pressions de 100 atmosphères et une température de 100 degrés au-dessous de zéro n’ont pas suffi pour amener ces gaz à l’état liquide.

Mélange des gaz. Deux ou plusieurs gas mis en présence dans un même vase se pénètrent mutuellement, quelles que soient leurs densités, et forment bientôt un ensemble homogène dont la force élastique esj la somme de celles des gaz mélanges, rapportés au volunib total et à la température du mélange. C’est Berthollet qui a le premier établi positivement cette loi par l’expérience suivante, 11 avait rempli séparément d’acide carbonique et d’hydrogène deux ballons munis de douilles à robinet ; il les vissa l’un sur l’autre, le ballon rempli d’hydrogène étant au-dessus de l’autre, les descendit dans les caves de l’Observatoire, où il les laissa reposer assez longtemps, puis ouvrit les deux robinets. Au bout do quelques heures, maigre la grande différence de leurs densités, les deux gaz s étaient uniformément répartis dans les deux vases.

Endosmose des gas. Deux gaz différents séparés dans l’intérieur d’un même vase par une membrane sèche, formant cloison, se mélangent au bout d’un temps plus ou moins long en passant k travers les pores de cette cloison. Si la membrane est mouillée, le mélange se fait plus vite et, de plus, les deux courants deviennent inégaux ; ily a endosmose de l’un, des yuz vers l’autre.

Pression dans les gaz. Le principe de l’égalité de pression en tous sens, autour d un méiiK’ point, établi pour les liquides, est à plus forte raison exact pour les gaz. Quant à celui de la transmission proportionnelle k la surface, il ne doit s’entendre, pour les liquides, qu’abstraction faite de leurs poids, ou pour les points situés sur une même surface de niveau, tandis que, pour les gaz, en raison de leur légèreté, il peut, en quelque sorte, être considéré comme absolu.

Pesanteur des gaz. On a longtemps cru les gaz dépourvus de pesanteur. C’est Torricelli qui le premier a montré qu’ils ne font aucunement exception sous ce rapport ; Pascal a institué les expériences décisives qui ont renversé les idées anciennement reçues à cet égard. On démontre très-simplement la pesanteur de l’air ou de tout autre gaz en pesant successivement un ballon dans le GAZ

quel on a d’abord fait le vide et que l’on a ensuite rempli du gaz à essayer. Le principe d’Archimède s’applique d’ailleurs aux gaz aussi bien qu’aux liquides : ainsi, si l’on suspend un ballon fermé à l’une des extrémités du fléau d’une balance, qu’on l’équilibre avec de la tare placée dans le plateau suspendu à l’autre extrémité, qu’on porte la tout sous le récipient de la machine pneumatique et qu’on fasse le vide, on voit le ballon l’emporter sur la -tare, parce que, son volume étant plus considérable, le poids qu’il perdait dans 1 air était aussi plus grand.

C’est la pesanteur de l’air qui remplit le principal rôle dans le jeu des pompes et des siphons, dans l’ascension des liquides dans les tubes barométriques, etc.

Variation du poids d’un gaz avec l’altitude et la latitude. Les poids de tous les corps, solides et liquides, changent en même temps proportionnellement avec l’altitude et la latitude, en sorte que leurs poids exprimés en grammes restent toujours les mêmes, en quelque point de la surface de la terre qu’on les pèse ; il n’en est pas de même des gaz, parce que, ramenés à la même pression nominale de 760 millimètres de mercure, ils ne supportent pas effectivement la même pression, une même colonne de mercure n ayant pas le même poids partout. La gravité g’ en un lieu quelconque est exprimée par

R1

0’ = 0 m + liy(1 ~~ 0>002s37 cos 2b’

g désignant la gravité k la surface de la mer et à 45 degrés de latitude ; R le rayon de la terre ; h 1 altitude et la latitude. Le poids d’un même volume du même gaz à la même température et k la même pression nominale de 7C0 millimètres de mercure, qui est P k 45 degrés de latitude, et au niveau de la mer, devient donc

R"

(R + ’«V

(1 — 0,002837 COS 2*)

sous la latitude >. et k l’altitude h.

Changements correspondants de volume et de pression sous la même température. Loi de Afnriotte. La loi de Mariotte consiste en ce que, sous la même température, le volume d’une même masse de gaz varie en raison inverse de sa pression {V. Mariottt :) ; on petit aussi l’énoncer en disant que la densité d’un même gaz, k la même température, varie proportionnellement à la pression qu’il supporte ; enfin elle signifie que, dans un même gaz, la force répulsive qui s’exerce entre deux tranches consécutives contenant le même nombre de molécules varie en raison inverse de leur distance, car la pression fournit la mesure de la force répulsive, et si le gaz est comprimé dans un vase cylindrique, son volume varie comme la distance de deux tranches consécutives.

Mariotte n’avait poussé ses expériences que jusqu’à 5 atmosphères, et les moyens de mesure dont il se servait n’avaient pas le degré de précision nécessaire. Œrsted et Swendsen poussèrent la vérification de la loi jusqu’à 8 atmosphères et en admirent l’exactitude.

Quelque temps après, M. Despretz, voulant savoir si tous les gaz se comportent identiquement de la même manière, plongea dans une cuvette commune à mercure des éprouvettescontenantililFérentSffni jusqu’au même niveau, puis, enfermant cuvette et éprouvettes dans un cylindre rempli d’eau, sur laquelle on pouvait exercer une forte pression à l’aide d’un piston à vis, il reconnut que l’acide carbonique, l’hydrogène sulfure, l’ammoniaque, le cyanogène, etc., se comprimaient plus que l’air, et que l’hydrogène, au contraire, se comprimait moins. Un peu plus tard, M. Pouillet, reprenant plus en grand la même expérience, rencontra les mêmes exceptions d’une manière encore plus marquée. Ces faits, en montrant que la formule énoncée par Mariotte ne s’applique pas à tous les gaz, jetèrent quelques dou.es sur son exactitude, même relativement à l’air. MM. Dulong et Arago, qui expérimentèrent de nouveau ce gaz et portèrent sa pression jusqu’à 27 atmosphères, ne trouvèrent que fort peu de différence entre les volumes observes et les volumes calculés ; mais notons que la méthode qu’ils suivirent, et qui n’était autre que celle de Mariotte, était vicieuse, en ce que les erreurs d’observation devaient naturellement rester les mêmes durant toute la série des opérations, et qu’au contraire la grandeur à évaluer, c’est-à-dire le volume du gaz, diminuait rapidement ; de sorte qu’aucune proportion n était gardée entre la grandeur du nombre trouvé et celle de l’erreur commise.

M. Regnault entreprit de recommencer toutes les expériences par une méthode plus sûre et k l’aide de moyens plus parfaits. Le tableau que nous donnons ci-apivs présentera aux yeux un clair résumé des résultats auxquels il est parvenu pour l’air, l’acide carbonique et l’hydrogène. Il contient, en mètres de hauteur de mercure, l’indication des pressions auxquelles, à la température ordinaire, il faut soumettre un volume de chacun de ces gaz pour le réduire au cinquième, au dixièire, au quinzième ou au vingtième de son volume virimitif.