Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 3, Frit-Gild.djvu/288

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1122

GELD

une substance incolore, inodore quand elle est pure, qui se liquéfie d’abord sous l’influence de la chaleur et ne tarde pas ensuite à se décomposer. Insoluble dans leau froide, elle se dissout, dans Tenu bouillante, qui prend en gelée par le refroidissement ; mais elle en est précipitée par l’alcool. Le chlore et les alcalis lui font perdre la propriété de se prendre en gelée ; le tannin la précipite entièrement, et enfin elle s’unit à quelques sels, le phosphate de chaux, par exemple, et le chlorure de mercure.

La gélatine se retire des tissus animaux soumis ù l’ébullition ; ainsi les os et la peau en contiennent, tandis que les cartilages donnent une autre substance, connue sous le nom de chondrine (C32M»>Az*014), qu’on distingue facilement de la gélatine en ce que celle-ci ne précipite pas les dissolutions de sulfate d|aluraine, d’alun et d’acétate de plomb, tandis que la chondrine donne avec elles des précipités abondants.

Répandue dans le commerce, où elle est connue sous le nom de colle forte, la gélatine.s’extrait tantôt des rognures de cuir, des tendons, des cornes et des sabots des animaux, tantôt des os eux-mêmes, et c’est ce dernier procédé qui fournit les produits les plus purs. Lorsqu’on utilise les débris de membranes et autres, on les fait bouillir rapidement dans une chaudière, et on décante alors qu’une prise d’essai se prend en gelée. La liqueur décantée est maintenue a 100 dégrés dans une seconde chaudière, où on la laisse reposer, et quand les matières en suspension se sont précipitées, on en remplit des moules coniques en bois. Ces moules étant convenablement séchés, avec un couteau mouillé on en détache la colle, qui est ensuite coupée en tranches minces et portée sur un filet séchoir.

La gélatine ainsi préparée n’est employée qu’aux différents genres de colles répandues dans le commerce. Lorsqu’on veut la faire servir aux besoins de l’alimentation, on l’extrait des os par deux procédés différents : 10 sans briser les 03, on les renferme dans une marmite de Papin, où on les soumet à l’ébullition sous une haute pression, ébullition qui leur enlève une notable partie de leur gélatine ; 2° les os sont écrasés entre deux cylindres, livrés à l’ébullition, qui leur enlève leur graisse, puis abandonnés pendant vingt-quatre heures environ dans un bain d’acide chlorhydrique étendu, qui dissout la matière calcaire. Lavé à grande eau et débarrassé de toute acidité, le résidu est porté dans une chaudière en fonte, où on le fait bouillir avec précaution dans de l’eau, qui se prend ensuite en gelée.

La gëtntine est d’une grande utilité dans la fabrication des colles ; mais il est maintenant reconnu que la gélatine n’a pas les propriétés nutritives qu’on lui avait prêtées, et qu’elle n|agit sur les organes digestifs qu’à la manière des aliments plastiques. Ce que l’on connaît sous le nom de colle de poisson est de la gélatine pure provenant de la vessie natatoire de l’esturgeon.

GÉLATINEUX, EUSE adj. Cé-Ia-ti-neu, eu-ze — rad. gélatine). Qui a l’aspect, la consistance ou la nature de la gélatine : Substance gélatineuse, il Qui est formé de gélatine, qui contient de la gélatine : La dissolution gélatineuse préparée avec des os frais n’a ni saoeur ni odeur. (Gault. de Claubry.)

— s. m. Nom donné aux médicaments émollients ou antiphlogistiques, comme la corne de cerf, l’ichtnyooolle, la gélatine, le mou de veau et toutes les substances qui renferment ou produisent de la gélatine.

— Ichthyol. Poisson du genre cycloptère, qui habite les mers de l’Inde.

GÉLATINIFORME adj. Cé-la-ti-ni-for-me

— de gélatine et de forme). Qui ressemble il de la gélatine : Substance gélatiniforme. Cancer GÉLATINIFORME.

— Encycl. Pathol. Cancer gélatiniforme.

Y. CANCER.

GELBERDE s. f. Cèl-bèr-de — de l’allem. gela, jaune j erde, terre). Miner. Argile ocreuse.

GELBOÉ, montagne de l’ancienne Palestine, dans la tribu d’Issachar, près de Jezraël, célèbre par la défaite et la mort de Saûl. Elle porte aujourd’hui le nom de Ûjilbo.

GELBUM s. m. Cèl-bomm). Miner. Espèce de marcassite que l’on trouve en Hongrie. Il On dit aussi gelfum.

— Alckim. Pierre philosophale.

GELDE s. m. Cèl-de). Hist. Nom donné à des paysans qui servaient dans les armées comme valets.

GELUENHAUIl ou GELDENIIACEH (Gérard), littérateur belge et poète latin, également connu sous le nom de Gérard de Mmègne, né dans cette ville vers 1480, mort à "Wittemberg en 1542. Il reçut, en 1517, la couronne de poète lauréat, abandonna l’état monastique, qui ne convenait point à ses goûts, devint lecteur et historien de Charles d’Autriche, puis fut le secrétaire de Philippe de Bourgogne, évêque d’Utrecht. Geldenhaur correspondit longtemps avec Érasme, mais finit par se brouiller avec lui à l’époque de la Réforme. Érasme attaqua vivement Geldenhaur pour avoir embrassé les opinions de Luther, et Gérard ne fut pas en reste avec lui de procédés outrageants. L’ancien moine

GELE

se rendit à Worms, où il se maria, puis fut, pendant quelques années, professeur à Marbourg. Nous citerons parmi ses écrits : Satirs (Louvain, 1515) ; Germanix inferioris historia (1531) ; Bistoria batavica (1533), etc. GELDER (Arnold de), peintre hollandais, né à Dordrecht on 1645, mort en 1727. Il reçut les leçons de Rembrandt et s’adonna avec un égal succès à la peinture d’histoire, de genre et de portrait. Parmi ses œuvres, dont le dessin est correct et le coloris harmonieux, nous citerons : Jésus-Christ deuant Pilnte, à la galerie de Dresde ; la Toilette de la fiancée juive, au musée de Munich ; Dethsabée engageant Daoid à déposer le sceptre, une Synagogue juive, à la Haye ; le portrait as Pierre Ier, au musée d’Amsterdam, etc.

GELDER (Jacques de), mathématicien hollandais, né vers 1770. Il acquit beaucoup de réputation par des cours particuliers qu’il fit à Amsterdam, fut nommé professeur de mathématiques des pages par Louis-Napoléon

Bonaparte et l’ut appelé ensuite, par le roi Guillaume, a occuper une chaire au collège militaire de Delft. Ses principaux ouvrages sont : Traité sur le vérituble sens des quantités positives et négatives appliquées à divers problèmes de géométrie (in-8°) ; Géographie du royaume de hollande (in-8°) ; Traité sur plusieurs théories de la géométrie spéculative et pratique (in-4°), etc.

GELDERN ou GUELDRE, ville de la Prusse, prov. du Rhin, régence et à 79 kilom. N.-O. de Dusseldorf, ch.-l. du cercle de son nom, sur la Niers et la Fossa ; 3,800 hab. Fabrication importante de draps, bonneterie, lainages et toiles ; chapelleries, tanneries, brasseries. Fondée en 1097, elle fut la résidence des souverains de la Gueldre jusqu’en 1343. Ses fortifications, élevées par Phdippe II, furent détruites en 1764 par Frédéric II.

GELDIÉRE s. f. Cèl-diè-re). Lance dont les geldes étaient armés.

GELDR1A, nom latin de Geldern ou Gdël-

DRE.

GELÉ, ÉE (je-lé) part, passé du v. Geler. Solidifié, durci par 1 action du froid : De l’eau gelée dans un pot. Une rivière gelée. De l’huile gelée. Du poisson gelé. Du linge gelé. Le givre est un brouillard gelé. (Fr. Pillon.)

— Détruit, désorganisé par le froid : Des vignes gelées. Des plantes gelées. Avoir tes pieds gelés.

— Par exagér. Très-froid : Alimentez donc le feu, j’ai les doigts gelés. On est gelé dans cette salle. L’air qu’on respire est gelé.

— Fig. Insensible :

Malgré ses feux, ses transports, ses alarmes, Le public reste immobile, gelé.

Delille.

GÉLÉCHIE s. f. Cé-lé-chî). Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, voisin des teignes.

— Encycl. Les géléchies sont caractérisées par une tête courte, des antennes longues, des palpes ayant leurs deux premiers articles velus, le corselet carré, les ailes postérieures munies d’une frange très-large. Les chenilles, du moins celles que l’on connaît, sont de couleurs claires, avec un écusson corné et des points verruqueux, surmontés chacun d’un poil ; elles vivent entre les feuilles, qu’elles roulent ou lient entre elles par des fils, et s’y tranforment en chrysalides lisses, cylindroconiques. Ce genre comprend une vingtaine d’espèces. La géléckie du peuplier a un peu moins de om,02 d’envergure ; la couleur de ses ailes est très-variable. Cette espèce, dont la chenille vit sur les peupliers, est très-commune aux environs de Paris.

GELÉE s. f. Ce-lé — du lat. gelu, même sens). Météorol. Température assez basse, froid assez intense pour changer l’eau en glace : Il n’y a presque pas eu de gelées cet hiver. Tous ceux qui connaissent tes bois savent que la gelée du printemps est le fléau des taillis. (Buff.) Gelée blanche, Congélation de la rosée, qui arrive d’ordinaire lorsque la température n’est pas assez basse pour congeler des masses d’eau : La gelée blanche est la première morsure de l’hiver. (F. Pillon.)

— Suc de viande qui, en se refroidissant, s’est épaissi et a pris une certaine consistance molle et élastique ; De la gelée de veau. De la gelée de poulet. De ta gelée au rhum, il Suc végétal qu’on a fait cuire avec du sucre et qui a l’apparence de la gelée de viande : Gelée de pommes. Gelée de groseilles. Gelée de coings.

— Ane. chim. Gelées minérales, Précipités gélatineux.

— Alchim. Gelée de loup, Teinture d’antimoine.

— Acal. Gelée de mer, Nom vulgaire des méduses et des rhizostomes, animaux de consistance gélatineuse.

— Antonyme. Dégel.

— Encycl. Physiq. La gelée consiste dans l’abaissement de la température au-dessous du zéro des thermomètres centigrade et Réaumur, du 32e degré du thermomètre de Fahrenheit et du 150U degré de celui de Delisle. La gelée est toujours un danger pour la végétation ; mais ses effets sont plus ou moins désastreux suivant l’époque, suivant son intensité, sa durée et les différentes circonstances qui la précèdent ou la suivent. La moins

GELE

intense de toutes les gelées, et néanmoins une des plus nuisibles, est la gelée blanche, ainsi appelée de la couleur qu’elle communique aux plantes. Elle se produit au printemps ou en automne, durant les nuits étoilées et sereines. Le rayonnement vers les espaces célestes refroidit à tel point le sol et les plantes, Que l’humidité contenue dans les couches inférieures de l’atmosphère se condense et vient se déposer soit sur le sol, soit sur les végétaux. Si le rayonnement a été peu considérable, cette humidité forme la rosée bienfaisante qui corrige heureusement la sécheresse de l’été ; si, au contraire, le rayonnement prend des proportions plus vastes, ou encore si la chaleur fournie par le soleil pendant le jour a été moins forte, l’humidité se condense, sous forme non plus de rosée, mais de petits cristaux qui bientôt couvrent la terre : c’est la gelée blanche au printemps et en automne, le givre en hiver. Les gelées blanches sont un des plus terribles fléaux qui puissentatteindre nos récoltes. Celles d’automne détruisent en un moment les plus belles espérances du cultivateur. Dans nos départements de l’Ouest et du Centre, où l’on cultive le sarrasin sur une très-large échelle, des champs entiers, qui, la veille encore, ne présentaient qu’une immense nappe fleurie éblouissant le regard par son éclatante blancheur, n’offrent plus le lendemain qu’une végétation morte, prompte à la décomposition et bonne seulement à servir d’engrais. Au printemps, les désastreux effets de la gelée blanche ont été longtemps mis sur le compte de la lune rousse, laquelle assurément n’en pouvait mais. Les gelées blanches de printemps sont surtout fatales aux fruits. La vigne y est tout particulièrement exposée. On doit redouter surtout celles de la fin d’avril et du commencement de mai. Dans le midi de la France, une année sur trois en moyenne est signalée par des gelées tardives. Elles peuvent se produire depuis la lin de mars jusque vers le milieu de mai. Les gelées printannières ne sont pas toujours des gelées blanches ; on observe aussi, quoique plus rarement, des gelées à glace, dites gelées noires, parce qu’elles noircissent infailliblement les jeunes pousses des plantes, qui, séduites par les avances perfides d’un tiède renouveau, se sont trop hâtées d’entrer en végétation. Les gelées tardives, quelle que soit d’ailleurs leur intensité, sont d’autant plus redoutables qu’elles attaquent des végétaux plus chargés d’humidité. Aussi a-t-on remarqué que les arbres fruitiers placés te long des prairies et des récoltes en herbe avaient plus spécialement à en souffrir. Les plantes originaires des pays chauds, lors même que leur introduction daterait de plusieurs siècles, peuvent être détruites par une simple gelée blanche. Au printemps, la pomme de terre, qui nous vient des Cordillères ; le maïs, qui nous vient de l’Amérique méridionale ; le sorgho et le haricot, qui nous viennent de l’Inde ; le melon, qui nous vient de l’Asie, né résistent pas à cette gelée. Les plantes originaires du midi de l’Europe résistent quelquefois ; enfin, celles qui sont indigènes n ont généralement pas à souffrir de ses atteintes. Les gelées tardives se produisent le plus souvent lorsque, après une série de jours chauds, le vent tourne brusquement au nord-est ou à l’est et qu’il est accompagné de pluie. Dans le Midi, le peuple regarde certains jours comme plus particulièrement affectés aux gelées blanches. Ces jours, que l’on désigne, on ne sait pourquoi, sous le nom de cavaliers, sont la Saint-Georges (23 avril), la Saint-Marc (25 avril), la Sainte-Croix (4 mai) et la Saint-Jean-Porte-Latine (5 mai). L’humidité aggrave les ravages des gelées tardives. La lenteur du dégel, au contraire, les atténue. Les nuages, en diminuant l’émission du calorique vers les espaces célestes, rendent les gelées moins redoutables. Aussi nombre de cultivateurs ontils, quand le temps est serein, l’excellente habitude de former des nuages artificiels en faisant brûler dans leurs champs de la paille mouillée ou toute autre matière susceptible de produire beaucoup de fumée. Tout le monde connaît les moyens ingénieux par lesquels M. Guyot, en garantissant la vigne d’une manière permanente, non-seulement la soustrait aux effets des gelées printannières, mais encore prévient la coulure. Pour cela, les vignes doivent être échalassées, palissées et garnies sur chaque ligne de paillassons ou nattes qu’on dispose de manière à protéger les ceps aux époques critiques. Le seul reproche qu’on puisse faire à ce système est son prix de revient ; mais cet inconvénient est, on en conviendra, d’une importance capitale. L’auteur du système lui-même ne pense pas qu’on puisse l’appliquer dans les vignes produisant moins de 50 hectolitres d’une valeur moyenne de 30 francs. Tous les autres préservatifs préconisés contre les gelées du printemps pèchent par le même côté. Aussi pensons-nous, du moins quant à présent, qu’il vaut mieux subir le mal que d’y échapper par un remède plus ruineux encore. Les seuls procédés vraiment pratiques sont ceux qui s’appliquent à toute culturé, tels que choix judicieux des espèces les plus propres à réussir dans un terrain donné, avec les circonstances ciimatologiques qui le distinguent, écoulement dfâs eaux facilite par le drainage, etc. Les gelées d’hiver, beaucoup plus intenses, sont aussi nuisibles ; elles désorganisent les rameaux qui ne sont pas suffisamment aoûtés et s’attaquent même aux ra GELE

cines. On a remarqué que, dans nos climats, la gelée ne pénètre presque jamais dans le sol à plus de om,40. Le plus souvent même elle lie dépasse pas om,25 à om,39. La neige est considérée avec raison comme un excellent préservatif contre les effets de la gelée. Il est rare qu’avec elle les couches superficielles du sol acquièrent une température de beaucoup inférieure a zéro. L’humidité, uu contraire, décuple les funestes effets de ces gelées sur la végétation. La longue durée des gelées est aussi une circonstance notablement aggravante. Des arbres, après avoir résisté pendant trois à quatre jours à un froid do 20 et 24 degrés au-dessous de zéro, seront entamés par un froid de 14 ou 15 degrés qui durera de dix à quinze jours. Comme la foudre, le froid a ses caprices. Il détruit la carotte en terre, tandis qu’il épargne le panais et le topinambour ; il désorganise proinptement le navet qui a atteint tout son développement, tandis qu’il respecte ce même légume s’il n’est qu’à moitié développé. Les gelées d’hiver ont quelquefois atteint une intensité assez grande pour faire éclater les gros arbres des forêts ; néanmoins, ces gelées exceptionnelles sont fort rares en Europe. Les dégâts occasionnés par la gelée sont encore aggravés lorsque, a la suite d’une nuit froide, survient une journée chaude. On voit alors se produire sur les arbres même les plus vigoureux ces accidents connus sous les noms de gelivures, faux aubier, etc. Un dégel trop rapide est quelquefois plus nuisible aux végétaux que la gelée elle-même. Malheureusement, dans la grande culture, les moyens . d’éviter les accidents de cette nature manquent à peu près absolument. Dans la petite culture, on peut éparpiller sur les plantes glacées de la paille, du foin, des feuilles mortes, des paillassons, des toiles. Les jardiniers peuvent arroser leurs arbres gelés avec do l’eau très-froide et les abriter ensuite comme à l’ordinaire. Lorsqu’il s’agit de transporter des arbres gelés à de grandes distances, on frotte leurs, racines avec de la neige ou on les trempe dans de l’eau très-froide au moment de l’arrivée ; on les met ensuite dans un lieu frais et sombre ou bien on les enterre tout entiers pendant quelques jours avant de travailler à la transplantation. Les fruits, les racines et les tubercules gelés doivent être plongés dans l’eau froide au moment du dégel. Si l’on veut prévenir le mal, au lieu d’avoir à le guérir, on doit employer des abris appropriés à chaque genre de végétaux. Ce moyeu est surtout indispensable, au printemps, pour les plantes qui entrent de bonne heure en végétation. On propose aussi, dans ce tte circonstance^ arroser la fleur elle-même avec de l’eau froide immédiatement avant le coucher du soleil. Cette pratique est depuis longtemps usitée en Hollande pour les arbres à fruit. L’eau est amenée dans des tonneaux, puis versée dans des baquets où l’on plonge de grands balais d’aulne ou de bouleau qu’on secoue sur les arbres. Cette espèce de pluie artificielle peut être produite d’une manière plus expéditive et plus commode avec les diverses pompes d’arrosage dont l’usage o»t aujourd hûi général.

— Pharm. et Art culin. On donne le nom de gelées à des préparations formées principalement de sucre et d’une matière gélatineuse ou gommeuse, qui leur donne une consistance spéciale, à la fois solide, molle et tremblante. Ces préparations, étant culinaires presque autant que médicamenteuses, doivent, si faire se peut, avoir une apparence, un goût et une odeur agréables. On les distingue en gelées végétales et en gelées animales, suivant la nature des substances qui en forment la base.

Les gelées végétales ont pour base l’amidon ou la pectine ; dans ce dernier cas, on les prépare directement avec les fruits qui renferment cette substance. Pour faire une gelée avec l’amidon d’une plante quelconque, avec du sagou ou du salep, par exemple, on délaye un certain poids de matière amylacée dans de l’eau sucrée, puis on fait cuire jusqu’à ce que la masse soit venue en un état tel qu’elle se prenne en gelée par le refroidissement ; alors on l’aromatise a volonté et on la coule dans des vases où on la laissé refroidir. Pour les gelées faites avec les fruits qui renferment de la pectine (v. pectine), ou extrait les sucs par expression à froid ou par la chaleur, on y ajoute du sucre et l’on fait cuire en consistance telle que le liquide se prenne en gelée par le refroidissement : cette prise en masse est due à la pectine tenue en dissolution dans le suc des fruits, et à celle qui se produit par l’action de l’acide libre du suc Sur la pecluze, tandis que, dans les gelées à l’amidon, elle doit être attribuée au gonflement énorme des grains d’amidon qui emprisonnent chacun une masse d’eau très-grande et la solidifient jusqu’à un certain point (v. amidon). Quand les fruits ne contiennent pas de pectine soluble dans leurs sucs, comme c’est le cas pour les pommes et les coings, on les coupe en tranches minces, en ayant soin d’enlever les semences et les loges ; puis on les fait bouillir avec de l’eau jusqu’à ce qu’ils aient été parfaitement pénétrés par ce liquide. On ajoute alors du sucre et on fait évaporer jusqu’au point convenable. Dans tous les cas, on doit éviter de laisser séjourner trop longtemps ces préparations sur le feu, le priucipe gélatineux perdant la propriété de se prendre en masse lorsqu’il reste soumis à une action prolonges