Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 3, Frit-Gild.djvu/375

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

GERA

le Tueur de lions (Bibliothèque des Chemins de fer ; 30 édit., 1858) ; ce dernier ouvrage avait d’abord paru en feuilletons dans le Moniteur universel.

GÉRARD (Louis-Alphonse), graveur français, né à Paris en 1820. Élève de Tony Johannot et de Porret, il débuta par les Scènes populaires d’après Henri Monnier. Malgré son jeune âge, dix-huit ans, ces bois furent remarqués, et l’auteur, depuis ce moment, ne cessa de se produire avantageusement dans la plupart des illustrations modernes. Ainsi le Musée des familles, l’Histoire des peintres, de M. Charles Blanc, le Magasin pittoresque, etc., sont pleins de ses gravures. À ses débuts, M. Gérard semblait préférer les scènes de genre. Dessinant bien la figure, il était arrivé souvent à des résultats excellents, surtout dans l’épopée de Henri Monnier ; mais, depuis dix ou quinze ans, il s’occupe surtout du paysage moderne, dont il interprète les chefs-d’œuvre avec un rare bonheur,

GÉRAHD (Rosalie), célèbre courtisane française, plus connue sous le nom de Duthé. V. Duthé.

GÉRARD DOW, célèbre peintre hollandais. V. Dov.

GÉRARD GROOT, ou le Grand, fondateur de l’institution des frères de la vie commune. V. Groot.

GÉRARD DE MELCY (Claude-François), jurisconsulte français, né à Clermont (Argonne) en 1747, mort en 1817. Il fut avocat, puis procureur au parlement de Paris, et publia, sous le voile de l’anonvme, des Réflexions sur les établissements de bienfaisance (PàVis, 1800, in-8°) ; Abrégé méthodique du droit civil et du droit commun de ta Fiance (1805, G vol. in-8°).

GÉRARD DE NERVAL (Gérard Labrunik, dit), littérateur français, né à-Paris le 21 mai 1808, mort dans la même ville le 25 janvier 1855. Fils d’un médecin militaire^ qui emmenait sa femme k travers l’Kurope à la suite de la grande armée, Gérard fut confié, tout enfant, aux soins d’un oncle qui habitait Ermenonville. C’est là qu’il fut élevé au milieu des champs, avec la nature pour compagne et le ciel pour horizon ; c’est là qu’il conçut pour le soleil et l’espace cette passion violente qui ne devait plus le quitter. Quand vint la Restauration, M. Labrunie, qui était devenu veuf et avait renoncé à la carrière militaire, conduisit Gérard à Paris et lui fit commencer ses études. La célébrité vint le visiter sur Les bancs du collège ; il débuta dans la littérature par quelques publications fort remarquées, et la sensation que produisirent ses œuvres fut telle, qu’on proposait comme modèle à ses condisciples « le jeune Gérard, auteur des Elégies nationales et l’honneur du collège Charïemagne. « Ces poésies comprenaient plusieurs pièces : Napoléon ou’la France guerrière, la Mussie, Waterloo, les Étrangers à Paris et la Mort de l’exilé. L’année suivante (1827) parurent de nouvelles Elégies suivies de Poésies diuerses et de Satires politiques qui valurent à leur auteur une véritable célébrité. Ces premiers vers sont dans la manière des poètes de l’école libérale d’alors, tous plus ou moins imitateurs de Casimir Delavigne et de Beranger. En ce, moment commençait la levée de boucliers du romantisme, et Gérard de Nerval ne pouvait assister, sans y prendre part, à cette révolution littéraire qui devait avoir de si grands résultats. Il se mit à fréquenter les cercles où se réunissaient les adeptes de l’école nouvelle. -Pour donner un gage de son adhésion à la réforme, il traduisit 'Faust, de Gœthe, et il le lit avec un talent hors ligne. Un soir que le poète allemand causait avec son ami Kckermann, la conversation vint à tomber sur cette traduction. « Elle est excellente, dit Gœthe. — Oh ! repondit Eckermann, avec un sourire dédaigneux, excellente, c’est beaucoup avancer ; celui qui l’a faite n’a que dix-huit ans. *— Dix-huit ans 1 reprit Gœthe tout surpris ; sachez bien, Eckermann, que son livre est un-prodige de style. Ce jeune homme deviendra l’un des plus purs écrivains de France. » Berlioz se montra tout aussi enthousiaste que Gœthe, et, dès qu’il connut les chœurs de Faust, il ne voulut laisser à personne le soin de les mettre en musique. Ce succès encouragea Gérard, et, tout eu donnant des articles au Mercure et de petites nouvelles dans les Revues, il s’essayait à écrire pour le théâtre. Une petite comédie, Tartufe chez Molière, eut du succès à l’Odéon. Gérard avait à peine vingt-deux ans et tout lui présageait un magnifique avenir. Malheureusement, son insouciance en fait d’intérêts matériels était aussi grande que son talent. Comme le disait un jour M. Hetzel, «Gérard de, Nerval n’était pas un homme à s’inquiéter de si peu que de manquer de tout. » Poète, il eut des fantaisies ruineuses et son patrimoine fut bientôt dévoré. À partir de ce moment il ne connut que la géue, les privations, la misère presque, à II vivait au jour le jour, a dit Jules Janin, acceptant avec reconnaissance chacune des belles heures de la jeunesse vambées du sein de Dieu. Il avait été riche un instant. ; mais par goût, par passion, par instinct, il j.wait pas cessé de mener la vie des pauvres diabieo..aP.uieraent il avait obéi plus que jamais au capricd, ^ la fantaisie, à ce merveilleux vagabondage

GERA

dont ceux qui l’ignorent disent tant de mal. Au lieu d’acheter avec son argent de la terre, une maison, un impôt à payer, des droits et des devoirs, des soucis, des peines et l’estime de ses voisins les électeurs, il avait acheté des morceaux de toile peinte, des fragments de bois vermoulu, toutes sortes de souvenirs des temps- passés, un grand lit de chêne sculpté ; il n avait pas eu assez d’argent pour acheter de quoi le garnir et il s’était couché, non pas dans son lit, mais à-côté de son lit, sur un matelas d’emprunt. Après quoi sa fortune s’en était allée pièce, a pièce, comme s’en allait son esprit, causerie par causerie, bons mots par bons mots ; mais une causerie innocente, mais des bons mots sans malice et qui ne blessaient personne. Il se réveillait en causant le matin, comme l’oiseau se réveille en chantant, et en voilà jusqu’au soir. Chante donc, pauvre oiseau sur la branche et ne songe pas à l’hiver I Laisse les soucis de l’hiver à la fourmi qui rampe à tes pieds. »

Malheureusement, si Gérard sut se débarrasser des soucis de la vie matérielle, il ne sut pas échapper à l’amour. Il avait-autrefois rencontré dans le pays où s’était passée son enfance une jeune fille dont il avait gardé le souvenir. Il la retrouva un soir sur la scène de l’Opéra-Comique, où elle obtenait un brillant succès. C’était Jenny Colon. Il l’aima longtemps en silence, puis un*jour il s’en fit aimer. Pour elle, il écrivit, en collaboration avec Alex. Dumas, la Reine de Saba, grand opéra dont Meyerbeer devait composer la musique. Ce projet avorta, et Gérard- fit de son scénario un des plus jolis contes des Nuits du Ramazan. Bientôt Jenny Colon lui fut infidèle, et il résolut 3e quitter la France. Il employa le peu d’argent qu’il put se procurer en vendant ses chers bibelots à visiter l’Italie, l’Allemagne, la Hollande, puis l’Orient. Il a raconté son Voyage en Grèce, dans VArtiste, et son Voyage en Orient, dans la Revue des Deux-Mondes. Ce sont deux excellents ouvrages, pleins d’esprit, d’humour, et écrits avec une rare élégance. Cette période, la meilleure de sa vie, n’eut qu’une courte durée. Aifamé d’idéal et de surnaturel, il s’adonna k l’étude des sciences occultes, de la nécromancie, de la théosophie. U eût voulu pénétrer dans le monde des esprits, des sylphes, des gnomes et des farfadets. Mais, hélasl quand son rêve était fini, la réalité le ramenait brusquement k terre. Quand il revint en France, quelques dérangements s’étaient déjà manifestés dans son cerveau. Il tombait en extase devant une volière de petits oiseaux, devant une feuille d’arbre, devant un papillon ; ses distractions étaient constantes, à On croyait, dit M. Arsène Houssaye, jue son âme était là qui vous parlait pat.a bouche visible, quand déjà elle avait pris sa volée dans les sphères radieuses et nocturnes de l’infini. » Il rêvait debout, il croyait, par exemple, qu’un trésor datant des Médicis avait été enfoui dans le Luxembourg, et il racontait qu’en se promenant sur le bord du bassin, des poissons rouges l’avaient engagé à venir voir la reine de Saba qui l’attendait. Et un sourire candide accompagnait le récit de ces extravagances. On n’eût jamais osé troubler les charmantes visions, les rêves dorés de Cette intelligence obscurcie.

Cependant, sou activité littéraire souffrait à peine de cet état mental 3i profondément troublé ; il collaborait au théâtre avec Méry : le Chariot d’Enfant, VImagier de Harlem ; il écrivait des romans, des nouvelles : les Faux Sauniers, Lorely, le Roi de Bicêtre, les Filles du feu ; il faisait représenter Misanthropie et Repentir, drame traduit de Kotzebue (Théâtre-Français, 1855), et arrivait, peu k peu k jouir d’une notoriété incontestable. Mais sa folie s’aggravait. Il fut bientôt forcé d’abandonner le feuilleton de la Presse, qu’il avait repris en 1844, et il entra chez son ami le docteur Blanche, qui lui prodigua tous ses soins. Il sortit de cet établissement k moitié guéri ; mais il fut pris subitement de la crainte du lendemain, lui qui n’avait jamais eu peur de la pauvreté et qui avait pu vivre sans un sou vaillant à cinq cents lieues de son pays. Se sentant menacé d’une incapacité de travail, il songea à se créer une petite rente au moyen de la réimpression de ses œuvres complètes. Mais la misère amena le désespoir. Sans asile, vivant de quelques emprunts insignifiants, il errait dans Paris, traînant d’une table banale à une autre, dans les cabinets de lecture et dans les cafés, son manuscrit d'Aurélia, qu’il ne pouvait achever. Comme tous les malades qui ont été une fois enfermés dans une maison de santé, l’appréhension d’être reconduit chez le docteur Blanche le faisait fuir et se cacher lorsqu’il pressentait les approches du mal. Le plus souvent, dans cet état, il entreprenait de longues courses, espérant que la fatigue physique étoufferait la souffrance morale. Mais son état empirait, il le sentit, et, dans le courant de janvier 1855, il quitta brusquement, sans rien dire k personne, son domicile, un hôtel garni de la rue Neuvedes-Bons-Eufants. Le soir du 24, fatigué, désespéré, n’ayant plus que quelques sous, il se réfugia dans un de ces cabarets des quartiers pauvres, où l’on obtient l’hospitalité pour le prix d’un verre de vin. Au petit -jour, conformément aux règlements de police^ on le mit de-hors. Il alla frapper à la porte d’un misérable gariii’V».ii était connu..L’hôtesse, chez la GERA

quelle tous les lits étaient occupés, ne voulut pas lui ouvrir. Alors, seul, épuisé, désespéré, mal vêtu par un froid rigoureux, brisé par la fatigue de plusieurs nuits sans sommeil, perdu au milieu de ce Paris inhospitalier, il put sonder la profondeur de sa misère. Quels funèbres assauts se livrèrent dans son esprit malade pendant cette nuit tristement passée ! Il entrevit une vieillesse besoigneuse, et son âme lïère se révolta ; il aima mieux en finir../ et, le lendemain, on le trouva pendu au-dessus d’un égout, dans une des rues les plus obscures, les plus sinistres du quartier de l’ilôtel-de-~Ville, qui en comptait tant alors, la

rue de la Vieille-Lanterne, aujourd’hui disparue. ’ ■ ’ ■

Quelques jours après, Jules Janin écrivait : « À la porte d’une maison borgne, par le vent de bise et la nuit profonde, k l’heure où tout dort, où tout repose, où le silence est tombé sur cette ville immense et la protège à la façon de l’oiseau qui- tient sous son aile son ■ humble couvée, il s’est tué, cet ami de nos, jeunes années, ce compagnon charmant de nos travaux de chaque jour, ce rêveur tout éveillé dont on n’a jamais vu que la bienveillance et le sourire. » Par une triste ironie du sort, on trouva dans la poche de Gérard la fin de son roman :, le Rêve et la vie.’ La nouvelle de la mort de Gérard dé Nerval causa dans Paris une émotion profonde ; on se livra à toutes les conjectures, on en tira les inductions les plus diverses. « La mort de Carrel, écrivait a cette époque M. Asseliueau, n’était-ce point l’ancien journalisme, le journalisme à principes et à convictions, vaincu et tué par la presse nouvelle, le journalisme industriel, le journal de l’annoirce et de la ré-, clame ? Gérard mourant, n’est-ce pas la littérature artiste, la littérature inspirée et, dévote à elle-même, se confessant impuissante à vivre en face du mercantilisme littéraire et de la loi de la production forcée ? »

Écrivain soigneux, qui ne prenait la plume qu’en parfaite connaissance de son sujet, indépendant, honnête, ou peut dire de Gérard

de Nerval, bien qu’il ait très-peu fait de vers, que c’était un poète, et que chez lui le poète absorba le voyageur, l’historien, le romancier, le dramaturge^ l’analyste, le savant même. Il est, parmi les auteurs contemporains, un de ceux dont le talent est le plus sympathique aux lettrés". On retrouve daiis ses articles de critique et dans ses relations de voyage, mêlée à un enthousiasme sincère, quoique sobre et pudique dans la. forme, la malice insinuante de Henri Heine, de Hoffmann et du bonhomme Wielarid. Conteur aimable, observateur spirituel, esprit lin, il a laissé de ravissants ouvrages qu’on n’oubliera point.

On a de lui : Piquillo, opéra-comique en trois actes, en société avec Alexandre Dumas (1837) ; VAlchimiste, drame en Cinq actes et envers, avec le même, seul nommé (1839, Renaissance) ; Léo Burckart, ou une Conspiration d’étudiants, drame en cinq actes et en prose (1839, Porte-fcSaiiit-MartiitJ/daiis lequel la manière de l’auteur est imprégnée d’un fort parfum germanique qui, sans nuire à son originalité, montre qu’il commit k foiid les poètes d’outre-Ebin ; les Monténégrins, opéra-comique, en collaboration avec M. ÂIboize (1849, Opéra-Cômique) ; le Chariot d’enfant, drame en cinq actes, en collaboration avec Méry (1850, Odéon) ; l’Imagier de Harlem, ou la Ùécouuerte de l’imprimerie, ’ drairie fantastique, également avec Méry, -et qui offre cette particularité digne déremarqué qu’il est écrit en prose et en vers comme la plupart des draines de Shalcspeare (1852, Porte-Saint-Martin). Le Théâtre-Français a tenté de reprendre, en 1S55, Misanthropie et Repentir, drame allemand de Ivotzuue, que Gérard avait traduit en cinq actes. Parmi les autres ouvrages du même écrivain, il faut citer : Scènes de la vie orientale (1848-1850, 2 vol. in-8°), réimprimé sous le titre de Voyage en Orient, récit qui est considéré comme son chef-d’œuvre et où l’on trouve réunies à la foisvla rêverie du poète, l’étude du savant et la grâce du conteur ; Contes et facéties (1852, in-18) ; Lorely, souoeni"S d’Allemagne (1852 et 1855, in-18), promenades sur les bords du Rhin et dans le duché de siaxe-Weimar ; Petits châteaux de Bohème (1853, in-18) ; la’ Main de-y loir e, nouvelle (18f»3’, in-18) ; les Filles du feu (1854-1856, in-8°) ; Aurélia ou le Rêne et la vie, que la Reoue de Paris publiait au moment de la mort de Gé-rrard de Nerval, sorte de poème de la Folie se racontant elle-même et dont le thème fondamental n’est autre que la combinaison du naturel et du surnaturel dans la vie humaine. Ce livre étrange parut en 1855, tel que l’auteur l’avait laissé, avec les lacunes et les interruptions qu’il n’avait.pas eu le temps de combler. U était comme un chapitre ajouté à cet autre livre fantastique qui l’avait précédé : les Illuminés ou les Précurseurs du socialisme (1852, in-18)..Ou y voit Gérard de Nerval initié aux correspondances de la mystique, aux subtilités de la gnose, k la. connaissance du magisme et de la cabale ; il a ïi* Swedeu^ borg, et le rêve n’a plus’ de mystères pour son esprit anxieux, troublé par des sciences contradictoires. Citons encore : la Bohème gor lante (1856, in 18), recueil de nouvelles, d’études et d’articles déjà publiés séparément ; le Marquis de Fayolte (1856, iu ;18j., avec M. Édouard Georges, " etc.

Gérard de Nerval, qui n’aimait £as le grand

GERA,

i2Qy

jour pour son nom et se sentait mal k l’aise devant le public, s’est plus d’une fois abrité, derrière un pseudonyme latin ’ ou tudesque. C’est ainsi qu’il a signé tour à tour -..Aloysius, Beuglant, Fritz, lord Pilgrim, etc., des fantaisies, des articles et surtout des impressions de voyages dans plusieurs recueils, journaux, et revues, tels que le National, la Revue dès Deux-Mondes, la Reoue de Paris, le Figàro ;<& Presse, l’Illustration, et dmis le Mondédrà-» matique dont il fut le fondateur en 1835j, ; et ’ qu’il dirigea pendant sept ans. • ■ ' sir >.

GÉRARD DE NIMÉGUE, écrivain belgé’^Vv

GliUlliNHAUR.., ’., .., , ■’, ■■■■Ji

GÉRARD. DE RAYNEVAL, famille de <3i-’

plomates français. V. Rayneval. ■ ■.

Gérard de Nevur» OU Romiiii iio la vînlcMe^.’

pocitic du xmc siècle, pur Gibert de Montreuil, publié en 1834 par M. Pr. Michel. L& ! sujet de ce roiuan est le même que celui, du’ Comte de Poitiers, édité eii 1831 par le mê’me" érudit. Il s’agit de la gageure imprudenté d’un mari qut, fermeineilt convaincu de 14 vertu de sa femme, prétend que nul eheyà-’ lier ne réussirait à la séduire. Lécomtedgl Forez, nommé Lisiart, chevalier pré’iômptueux, se iiatte d’y parvenir ët’d’eh ’fournir la preuve ; il acquiert le moyen de dormet^ aux juges divers renseignements’qui né leur ! laissent, aucun’ doute sur lésuccès de l’entreprise, et’ gagne la gageure, dont te prté est la terre même du comte deNevi>rs : Ladame essaye en vain de se justifier auprès de- ; son époux : celui-ci la mal irai te et l’abandonne. Ce n’est qu’après beaucoup d’avenstures.et de malheurs que Gérard retrouve

cette vjetime de la calomnie, dont il ’avait1 déjà eu’oeeasioh de reconnaître l’innoceiice.’j Le perfide est puni, et les deux époux vivent, désormais heureux..’. :.■ n : : i^’i

Gcrnni <u- Uouasilloii, poème provençal du.j Xiie siècle, ’publié, par. M. Pr’. Michel (1836, . in-16, collection elzéviriemie de Jannef). L prighial.dut être écrit en latin ; (iesta nobilissùni comitis Gérardi de Jl/iussillon, ’et, sans doute par un muine de l’abbaye de Pqtliières, fondée parle personnage réel, conieinpe-raitj de Charles le Chauve, qui a servi.de prétexte, à cette épopée ; cette chronique est perdue aujourd’hui. Les manuscrits qui restent du. poème peuvent se ramener à deux. : celui de la Bibliothèque.nationale, écrit en" provençal, et comprenant huit mille vers environ, et celui du !Brit’î.-ah1 Muséum, écrit en français du Xiii» siècle et qui n’est qu’une.traduction du premier. M. Fr. Michel les a publiés tous.lés deux. ". .’■ ■"., .""

Cette longue composition épique ? œuvre depremier ordre e’t éeri’téiioùvènt’ dvée une vigueur peu habituelléà nôs’vièux iiutêur ? !,3à pour sujet les démêlés -et les’ guerres- dé GS’-’ rârd de Roussilloh.-conite de UoiirgognWaveo Charles le Chauve ; que, -dans1 soir ignorance^ : lé vieux poèté eôiïfoiid : avec" UhùrlescM ; u*t’èlï Ce ’Gérard est il ri personnagéréel.. Aprë^ ayoirsùivi le1 parti-de Louis lë"Dèbblinairb contre- son - fils, iljfsoutiut contre" Charles’ lé Chauve les prèi’euçïùris dé Lotlmïre, q’Ui’fût battu dans l’effroyablérencoiitré’Uè Ftni’tè*" nailles, ’ et sévitdépouillé’d’une partiédë sè’s ; biens. ’ ■ ■*’. ■ ’ ' " " " ’■

Dans ce poëtiie, le gentilhommé révolté Contre son suzerain’ ; vainéû ;’da !n’s : diverses rencontrés sanglantes’, est i-éîlûiû ’avec sa femme, Bérthè, à la plus extrêmémisère : Côiitrûiut’dé se fairélftrtis’àii pôuï"vivre, "après ûvoir erré daiisies bois, -sans nourriture, ’Salis vêtements, le comté ■jjagiife sa’viè’èii pôRaiit des sacs de charbon k&’ là ville ; Berlhê ’s’y fait^couturière. Il y à ’dans^ cet ’épisode lôà- chant un grand èharme : LU’fin, un peu con* fuse, est consacrée à narrer là rentrée en faveur du comte k labour de Charles. Autour de ces deux- types principaux ;’Gérard ’ de Roussillon et BerLhe, gravitent unéfoule de caractères secondaires, le roi ChtH’les, ’doii Folques, don Bos’, Pierre de Mourahqi, dans lesquels le poète a, ’parfaitement persouîtiiiiê les mœurs féodales.. ■.■■.• !.■ ■, u. ■<

., Le poème d#.Gérard de Roussillon est écrit en vers de huit pieds, par strophes, ou coupletSj d’un nombre de vers’indéterminé, et chaque strophe est môiioriine ; au coupletprimitif ; , les copistes en ont ajouté^ouveiit Liiji§ et quatre, qui ne font quaroproduire la méina idée, en l affaiblissant. On dirait qu’on a.souâ les yeux un poème et ses variantes.

Gérurd OU Girard, de Viane, chanson de

geste «.Tu xnie siècle ; Elle appartient au cycle de Guillaume au Court nez. Girard est fils de Garin de Montglune. Charïemagne veut d’abord le marier a. la duchesse de Bourgogne ; mais bientôt il s’éprend lui-même da cette.daine., pelle-ci, rebutée pur les dédains de Girard, accepte l’offre de l’empereur. Le fief jdéVianè devient vacant et l’empereur l’accorde à, Girard, ’ qu’il admet ]à, faire son hommage, La nuit venue, desflambeaux éclairent la.sailéoû Charleinygile est assis ; Girard s’ageuouiile ; l’impératrice glisse un pied sous le manteau royal et le.présente à la bouche du vassal, qui le baise au lieu du, genou de l’empereur. Personne ne s’est aperçu de la supercherie. ; (malsi un jour, l’impératrice ne résiste pas au plaisir de raconter le fait. à. Aiineri-, neveu de Girard ; Aimeri saute sur un couteau et veu» laver l’affront de sa race dans le’sang de l’impératrice ; elle.esquivele coup. Les Girurd, indignés, déclarent la. guerre à^l’empereur, qui vient uietlreie siège

152