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Mémoire pour servir à l’histoire des Gaules (1744, in-12) ; Mémoire sur le passage de la mer Bouge (1755, in-4o) ; Mémoire sur les reines et les hommes de la cour (1770, in-8»), et une foule d’autres mémoires sur l’histoire de France, sur la chronologie des Juifs, des Égyptiens et des anciens Grecs, dans le Recueil de l’Académie des inscriptions.

GIDERT (Camille-Melchior), médecin français, né à Paris en 1797, mort en 1866. Il fut reçu docteur en 1822, devint ensuite agrégé de la Faculté de Paris, médecin de l’hôpital Saint-Louis, et fut nommé, en 1847, membre de l’Académie de médecine. Doué d’une grande finesse de jugement, il s’est principalement occupé à rechercher et à combler les lacunes que pouvait offrir la solution de plusieurs questions applicables au traitement de quelques maladies fort communes. ftj. Gibert a fait des maladies de la peau l’objet de ses études spéciales.. Pendant plusieurs années, il fit à Saint-Louis des leçons cliniques sur la dermatologie qui, quoique très-brillantes, manquaient souvent de sens pratique, et étaient bien plutôt des discours académiques débités dans le but de briller par la forme élégante et correcte. Outre de nombreux articles publiés dans la Bévue médicale, le Dictionnaire.de médecine usuelle, la Gazette des kdpilaux, VEncyclopédie des sciences médicales, il a publié : Mémoire sur les fièvres (1825) ; Considérations sur l’hippocratisme (1833) ; Manuel des maladies spéciales de la peau (1834, in-8<>) ; Manuel des maladies vénériennes (1836) ; Remarques pratiques sur les ulcérations du col de la rocstnce (1837). Les deux, manuels précités ont été réédités sous le titre de : Traité pratique des maladies de la peau et de ta syphilis (1860, 2 vol. in-s»).

GIBERT (Jean-Baptiste-Adolphe), paysagiste français, né a la Pointe-à-Pitre en-1802. Élève de Gallion-Lethière, il eut lepremier grand prix, de paysaçe historique, et alla s’établir à Rome. La ville des papes est devenue sa patrie adoptive, car il ne l’a quittée qu’à de rares intervalles. Dessinateur savant et de grand style, M, Gibert n’a malheureusement produit que fort peu de tableaux, et presque tous peu connus, pour ne fias dire absolument ignorés. Et cependant a Forêt de Nettuno, qui est au musée du Luxembourg, est d’une sauvagerie puissante, d’une indépendance d’allures remarquable. Nous n’en dirons pas autant de sa Bataille d’Ekmuhl des galeries de Versailles. Mais aussi pourquoi sest-il hasardé à peindre une bataille ? En revanche, les Bords du Teverone (Salon de 1850) et VAcropolis d’Athènes {l&53) sont de bonnes et saines peintures, un peu vieillies de style, mais fortement comprises et d’une exécution magistrale. En 1863, la Vue prise à Pernes de Vaucluse passa inaperçue ; elle ne méritait pas, d’ailleurs, grande attention. Le point de vue en est mesquin, la couleur monotone et sans harmonie. Parmi les derniers tableaux qu’il a exposés, nous citerons : le Monte Pellegrino, à Palerme ; une Voie antique, à Ostie (1866), et Avenue de Schubrah (1869).

GIBERT DES MOLIÈRES, homme politique français, né en 1747, mort à Cayenne en 1799. Il était fils de l’historien Joseph-Balthasar Gibert. D’abord directeur du contentieux, puis un des administrateurs des domaines au moment de la Révolution, Gibert entra, en 1795, au conseil des Cinq-Cents, où il s’occupa exclusivement de matières financières et administratives. Lorsque la majorité des membres du conseil commença à se montrer hostile au Directoire, Gibert des Molières attaqua avec une grande vivacité le pouvoir exécutif qu’il accusa "de dilapidations dans les finances. Compris au nombre des déportés après le coup d’État du 18 fructidor, il fut envoyé à Cayenne, où il termina sa vie. On a publié de lui : Fragment d’un journal écrit à la Guyane (1835, in-8»), avec-un plan topographique de Cayenne.

GIBERT DE MONTREU1L, trouvère du xtie siècle, auteur de l’un des meilleurs romans de chevalerie du moyen âge, Gérard de Neyers ou la Violette. Ce poème a été traduit et imité dans la plupart des langues de l’Europe. Boccace en a tiré une de ses nouvelles, et Shakspeare sa pièce de Cymàeline. Au xve siècle, il fut mis en prose et édité à Paris (1520, in-fol.) ; le comte de Tressan en a donné une ingénieuse imitation ; M. Francisque Michel a publié le texte original (Paris, 1834, in-4o),

GIBERTI (Jean-Matthieu), prélat italien, né à Palerme en 1495, mort à Vérone en 1543. Il était fils naturel d’un général des galères du pape. Clément VII, dont il avait été secrétaire lersque ce pontife était cardinal, le nomma dataire apostolique, le chargea de diverses négociations et lui donna le gouvernement de Tivoli. Lorsque le connétable de Bourbon s’empara de Rome (1527), Giberti fut du nombre des ota’ges livrés pour garantir la rançon du pape ; mais il ne tarda pas à être rendu à la liberté, grâce à l’intervention du cardinal P. Colonna. Nommé bientôt après évêque de Vérone, il fit fleurir la discipline et les bonnes mœurs dans son diocèse par de sages règlements, qui ont été imprimés dans ses œuvres et que Charles Borromée prit

Îiour modèles, fonda plusieurs maisons pour es tbéatins »t prit part à la rédaction des propositions qui devaient être soumises au

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concile de Trente. Giberti avait établi dans son palais épiscopal une imprimerie, d’où sortirent plusieurs éditions des Pères, notamment celle des Commentaires de saint Jean Chrysostome sur les Épîtres de saint Paul (1529, 4 vol. in-fol.). Ses Œuvres, parmi lesquelles on trouve des lettres, des pièces de vers, des oraisons funèbres, etc., ont été publiées à Vérone (173à, in-4o).

GIBET s. m. Ci-bè — Il est probable que ce mot se rapporte au bas latin gabalus, que quelques-uns tirent de l’hébreu gab, lieu élevé, ou de gabal, qui signifie borne Ou pièce de bois plantée dans les champs, mais qui provient en réalité de l’allemand gabal, fourche et gibet. Kuhn rapporte le nom germanique de la fourche, ancien allemand kapala, gabala, Scandinave gaffai, etc., à la racine sanscrite gabh, bâiller, d’où dérivent plusieurs noms d’objets divers qui s’ouvrent, bâillent, s’écartent pour saisir ou engloutir. Selon Kuhn, les formes germaniques font présumer un thème sanscrit gabhala, fourche, lequel se retrouve également dans les langues celtiques). Instrument de supplice auquel on pend les condamnés ; appareil servant à exposer les condamnés exécutés :

La mort a mine aspects, le gibet en est un.

V. Hugo. Noua irons au gibet d’un de6pote irrité, Mais vous, au pilori de la postérité.

V. Huao.

— Par est. Lieu où un gibet est établi : Mont faucon était, comme dit Sauvai, le plus ancien et te plus superbe gibet du royaume. (V. Hugo.)

— Relig. Nom que les auteurs ecclésiastiques donnent souvent à la croix : Jésus fut attaché à un infâme .gibet.

— Modes. Aiour du gibet, Sorte de coiffure qui était élevée sur des épingles.

— Syn. Gibet, poicuc.r.’Gibet a une signification plus générale ; il se dit du lieu d’exécution, des fourches patibulaires où l’on suspendait les cadavres après l’exécution, de l’instrument du supplice sous différentes formes, puisqu’il s’applique même à la croix sur laquelle mourut Jésus-Christ. Potence ne peut désigner que l’instrument du supplice, le poteau qu’on dresse pour y suspendre le criminel par une corde nouée autour de son cou.

GIBIER s. m. Ci-bié — Le vieux français a gibecer, pour signifier chasser. Caseneuve soupçonne que les mots gibier et gibecer viennent de gibbosus, qui est le nom d’un faucon d’une espèce particulière. M. Littré semble croire à un radical gib, qui est aussi dans le vieux français gibe, signifiant sorte de bâton, d’arme, d’engin. Gibecer signifierait alors proprement chasseravec labiée). Animal ou animaux que l’on chasse pour les manger : Poursuivre le gibier. Vendre du gibier au marché. Manger du gibier. Acheter une pièce de gibier. Le bonheur est comme le gibier -.’quand on le vise de trop loin, on le manque. (A. Karr.) Les pucerons sont un gibier qui nourrit plusieurs autres insectes. (A. Karr.) Le gibier du lion, ce ne sont pas moineaux. Mais beaux et bons sangliers, daims et cerfs bons et beau*.] La Fontaine.

— Fam. Personne ou chose qui est, sous quelque rapport, sujette de quelqu’un, qui lui fournit matière à l’exercice de quelque droit : Les voleurs sont le gibier ordinaire de la police. Le débiteur est un gibier dont’le nez du créancier ne perd jamais la trace. (De Jussieu.)

Les œuvres de Clément Marot Ne sont pas gibier de dévot.

Cuakleval.

Gros gibier, Quadrupèdesdegrande taille, comme cerf, daim, chevreuil, sanglier, etc., que l’on chasse pour les manger. Il Menu gibier, Oiseaux et quadrupèdes de petite taille, comme perdrix, gelinottes, grives, mauviettes pour les oiseaux ; lièvres, lapins pour les quadrupèdes.

—1- Gibier^ de potence ou de Grève, Malfaiteur qui mérite le dernier supplice.

— Encycl. Artculin, 'Legibier, ditBrillat-Savarin^ fait les délices de nos tables : c’est une nourriture saine, chaude, savoureuse, de haut goût et facile à digérer, toutes les fois que l’individu est jeune. Mais ces qualités n’y sont pas tellement inhérentes qu’elles ne dépendent beaucoup de l’habileté du préparateur qui s’en occupe. Jetez dans un pot du sel, de l’eau et un morceau de bœuf, vous en retirerez du bouilli et du potage. Au bœuf, substituez du sanglier ou du chevreuil, vous n’aurez rien de bon : tout l’avantage, sous ce rapport, appartient a la viande de boucherie.

Mais, sous les ordres d’un chef instruit, le gibier subit un grand nombre de modifications et transformations savantes, et fournit la plupart des mets de haute saveur qui constituent la cuisine transcendante.

Le gibier tire aussi une grande partie de son prix de la nature du sol où il se nourrit. Le goût d’une perdrix rouge du Périgord n’est pas le même que celui d’une perdrix rouge de Sologne ; et quand le lièvre tué dans les plaines des environs de Paris ne paraît qu’un plat assez insignifiant, un levraut né sur les-coteaux brûlés de Valromey ou du haut Dauphiné est peut-être le plus parfumé de tous les quadrupèdes. »

Le mode le plus ordinaire de préparation

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1 de tout gibier est le rôti à. !a broche ; mais on l’assaisonne aussi en ragoût, surtout lorsqu’il s’agit de vieux gibier ; nous citerons, parmi ces ragoûts, le ’civet pour le lièvre, la gibelotte pour le lapin, les salmis pour les gibiers à plume, etc.

Nos ancêtres du xne et du x’me siècle étendaient le nom de gibier a une foule d’animaux que nous ne voyons plus figurer sur nos tables, comme le héron, la grue, la corneille, la cigogne, le cygne, le cormoran. Au temps de Rabelais, on servait encore sur les tables seigneuriales tous les oiseaux de proie bouillis ou rôtis : faucons, sacres, vautours, aigles, etc. On ne rejetait que les oiseaux vivant de bêtes immondes ou de charognes.

C’était alors le beau temps des gelinottes, préférées aux faisans ; les tourterelles passaient pour un mets exquis. Le cimier du cerf et le chevreuil étaient réservés pour la table des riches. Le bois du cerf, lorsqu’il était nouveau, se mangeait coupé par tranches et frit ; c’était un mets de roi. Corneille dé la Pierre, dans ses Commentaires sur l’Écriture sainte, nous apprend qu’un moine soutenait au prône que le bon gibier n’avait été créé que pour les fidèles et non pour les hérétiques ; selon lui ; si les perdreaux, les faisans et les ortolans pouvaient parler, ils s’écrieraient : « Serviteurs de Dieu, soyons mangés par vous, afin que notre substance, incorporée à la vôtre, ressuscite un jour avec vous dans la gloire, et n’aille pas en enfer avec celle des impies. •

Conservation du gibier. Pour conserver le gibier, on peut avoir recours au procédé Ap" pert. On fait cuire, son gibier, gros ou petit, à poil ou à plume ; on remplit de son jus, de sa sauce ou de son assaisonnement, des boites de fer-blanc, sans laisser aucun vide ; on soude les boîtes avec le plus grand soin et on donne deux ou trois heures d’ébullition au bainmarié. Les tout petits oiseaux peuvent être placés entiers dans des bouteilles à très-large goulot, que l’on, cachette ensuite, et que l’on fait bouillir au bain-marié.

Quand on ne veut conserver le gibier que quelques jours, on vide l’animal, on bouche soigneusement avec du papier gris toutes lesouvertures naturelles et celles que l’on a faites ; pour les gros oiseaux, il faut, de plus, leur arracher les yeux et la peau du bec et de la gorge. ’.

GIBI EUX (Guillaume), théologien français, né à Bourges, mort en 1650. Il-était fils d’un lieutenant civil au bailliage de Bourges. Élevé par Pierre de Bérulle, il se fit recevoir docteur en Sorbonne (1612), fut un des premiers membres de la congrégation de l’Oratoire, approuvée par Paul V en 1613, devint abbé commendataire de Juilly, viraire géhéral de de Bérulle, qu’il remplaça comme supérieur et visiteur général des carmélites, puis alla terminer ses jours au séminaire de Saint-Magloife, dont il avait été le premier supérieur. Gibieux fut chargé par Descartes d’examiner ses Méditations, et travailla à l’édition des Œuvres du cardinal de Bérulle (1644, in-fol.). Ses principaux ouvrages sont un traité De libertale Dei et crèaturx (Paris, 1630, in-4o) et la Vie et les grandeurs de la très-sainte Vierge (Paris, 1637, 2 vol. in-S°).

GIBLE s. m. Ci-ble). Techn. Briques arrangées dans le four pour être cuites.

GIBON s. m. Ci-bon). Mytbol. Fête de l’homme, qui se célèbre tous les ans au mois d’août, chez les Japonais.

GIBON (Alexandre-Edme), professeur de philosophie, né à Paris en 1798. Il embrassa la carrière de l’enseignement en 1820, se fit recevoir, en 1825, agrégé de l’Université et fut chargé de professer la philosophie dans divers collèges de Paris, notamment au collège Henri IV, aujourd’hui lycée Corneille, auquel il.fut attaché pendant vingt-six ans. Eu 1S58, M. Gibon a été mis a la retraite. Il a publié un Cours de philosophie (1842, ’2 vol.).

GIBONAYS (Jean-Arthur de La), jurisconsulte français. V. La Gibonays.

Gibou ri madame Pochet (MADAME) OU le

Thé ebci in i-mnudeiue, farce en trois actes, en prose, "par Dumersan, représentée aux Variétés le 20 février 1832. Avez-vous vu quelquefois de ces vieilles gardes-malades au teint pâle, aux yeux poqhés et aux manières à demi comme il faut ? C’était Vernet dans ce vaudeville. Avez-vous vu aussi une marchande de marée le cou tendu, les yeux hagards, les poings sur les hanches, menaçant, gesticulant, invectivant ? C !était Odry dans la même pièce. Le rire inextinguible que provoque le souvenir de ces deux excellentes caricatures suffit à expliquer le succès colossal dont a joui et don t jouit encore, à chaque reprise, cette bouffonnerie désopilante. Qu’on s’imagine une soirée chez la ravaudeuse, Mme Gibou, où l’on prend du thé, mais du thé comme on en boit rarement. En voici la recette : prenez du thé : ajoutez-y du vinaigre, de l’huile, du poivre, du sel, de 1 ail, des œufs, de la farine et des haricots, et vous aurez un tout qui ne vous tentera pas sans d&ute, mais qu’il était impossible de voir confectionner par Vernet et Odry sans se tenir les côtes de rire. Le thé de Mme Gibou est devenu une expression proverbiale, pour désigner un de ces mets innomés, un de ces salmigondis que les gargotiers inventent quelquefois pour régaler ou plutôt pour empoisonner leurs pratiques. Il y a aussi dans la pièce un menuet

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original et plusieurs couplets fort spirituels ; quant à l’intrigue, on pense bien qu’elle est nulle, et qu’on n’en aurait que faire dans une pièce qui n’a pour prétention, très-justifiêe, d’ailleurs, de n’être qu’un long éclat de rire. Madame Gibou et madame Pochet est tirée d’une chanson de Panseron, appelée la Noce de madame Gibou.

GIBOUDOT s. m. Ci-bou-do). Vitic. Raisin noir de3 bords de la Loire.

GIBOULÉE s. f. Ci-bou-lé). Pluie soudaine, rapide, de peu de durée, accompagnée souvent de grêle, de neige quelquefois, qui arrive fréquemment aux mois de mars et d’avril, dans le climat de Paris : La colère est un nuage qui passe comme une giboulée. (Clément XIV.)

— Fig. et fam. Irruption soudaine et abondante : Les petites véroles, les rougeoles et les éruptions cutanées sont les giboulées de son printemps. (B. de St-P.) // tombe en ce moment une averse de petites comédies et de vaudevillicules, et nous voilà en pleine giboulée dramatique, (Ph. Busoni.)

— Pop. Volée de coups : Recevoir une bonne giboulée.

^ GIBOYA s. m. Ci-boi-ia — mot brésilien). Erpét. Grand serpent du Brésil, qui parait être une espèce de boa ou d’eunecte.

GIBOYER v. n. ou intr. Ci-boi-ié — rad. gibier. Je giboie, tu giboies, ïl giboie, nous giooyons, vous giboyez, ils giboient ; je giboyais, nous giboyions, vous giboyiez, ils giooyaient ; je giboyai, nous giboyâmes ; je giboierai, nous giboierons ; je giboierais, nous giboierions ; giboie, giboyons, giboyez ; que je giboie, que nous giboyions, que vous giboyiez ; que je giooyasse, que nous giboyassions ; giboyant ; gihoye, ée). Chasser, poursuivre le gibier : Aimer à giboyer. Le roi des animaux se mit un jour en tête

De giboyer

La Fontaine. Les connaisseurs gourmands du lièvre font grand C’est un régal exquis pour quiconque giboie. [ca3j

FR. DB NEUFCHArEAU.

— Chasse. Chasser à pied, ou fusil. Il Poudre à giboyer. Poudre beaucoup plus fine que la poudre ordinaire.

Giboyer (le fils dr), comédie de M. Emile Augier. V. Fils de Giboyer (le).

GIBOYEUR s. m. Ci-boi-ieur — rad. giboyer). Grand chasseur : Un giboyeur déterminé.

— Comm. Marchand qui fait des achats de gibier pour les expédier.

GIBOYEUX, EUSE adj. Ci-boi-ieu, eu-zerad. gibier). Abondant en’gîbier : Une plaine giboyeuse. Un parc giboyeux’.

G1BRALEON, en latin Ossonoba, ville d’Espagne, prov. et à 9 kiiom. N.-E. de Huelva, sur les pentes d’une colline ; 3,200 hab. Industrie agricole ; commerce de bétail. Abondante récolte d’oranges. Pont de 330 mètres de longueur jeté sur l’Odiel. Vestiges de deux châteaux qui ont appartenu aux seigneurs de la Cerda et aux ducs de Bejar,

GIBRALTAR s. m. Ci - bral - car — nom géogr.). Art culin. Sorte de gros pâté : On servit, entre autres choses, un énorme coq vierge de Barbezieux, truffé à tout rompre, et un Gibraltar de foie gras de Strasbourg ;. Brill.-Sav.)

GIBRALTAR, ville anglaise, à l’extrémité S. de l’Espagne, à 120 kilom. de Cadix, au pied d’une montagne escarpée de toutes parts, sur la côte orientale de la baie du même nom, par 360 é’48" de latit. N. et 70 41’2" de longit. O. ; 18,000 à 20,000 hab., non compris une ■ garnison de 6,000 hommes. Evêché anglican. « Le rocher sur le revers occidental duquel s’élève Gibraltar, dit M. Romey, est le fameux mont Calpé des anciens, une des colonnes d’Hercule. Peu considérable par son, étendue, il est si haut et si escarpé, d’après Strabon, que, de loin, on le prendrait pour une île. ■> Ulitius, au lieu de nésoeidés, semblable à une île, lisait stuloeidés, semblable à une colonne. La correction peut n’être pas vraie, poursuit l’historien auquel nous empruntons ce passage ; mais elle n’en est pas moins conforme au génie des anciens en général et en particulier à celui de Strabon, chez qui l’on trouve plus d’une figure et d’une comparaison au moins, aussi hasardées ; elle a, de plus, cet avantage qu’elle indique d’un trait comment l’idée de donner à ce rocher le nom de colonne a pu venir aux anciens.

  • Sur le bord opposé, de l’autre côté du détroit,

en face de Calpé, s’élève un autre rocher en forme de presqu’île, à beaucoup près moins escarpé, mais qui, de loin, peut justifier la comparaison de Strabon : on le nommait Abyla ou Abylix, et c’était la seconde des colonnes d’Hercille.

Ce nom de colonne d’Hercule, poursuit M. Romey, ne s’appliquait pas cependant d’une manière exclusive à Calpé et à Abyla. Sous le nom de colonnes, Strabon dit que les uns entendaient les caps du détroit (sans doute les caps occidentaux), les autres l’île de Gadès (Cadix), et quelques-uns des lieux plus éloignés que cette île. Mais généralement on appelait colonnes d’Hercule Calpé (Gibraltar) et la montagne de Libye, qui est vis-à-vis, et qu’on nomme Abyla (Ceuta). C’était le chemin de Gadès. Et il paraît que d’abord ce fut l’opinion commune chez les