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travers les ennemis et alla s’échouer à la côte. Les Anglais avaient eu deux vaisseaux coulés et plusieurs démâtés (21 mar3’1705). Il fallut lever le siège. La possession dé Gibraltar fut assurée définitivement à l’Angleterre par le traité d’Utrecht, et cette puissance n’a rien négligé depuis pour rendre inexpugnable une position qui est le boulevard de son commerce dans la Méditerranée. Après une nouvelle et inutile tentative pour reprendre Gibraltar, en 1727, l’Espagne offrit à l’Angleterre une indemnité de 50 millions pour que celle-ci consentit à lâcher sa proie ; mais cette offre fut repoussée, et l’Espagne dut même, par le traité de Séville (1729), renoncer pour toujours à ses prétentions sur Gibraltar.

Mais le siège le plus important qu’eut à soutenir ce roc inaccessible, dont la possession « st si chère à. l’Angleterre, est le siège ou plutôt le blocus qui commença" en 1779 pour ne se terminer qu’en 1783.

Après ie combat d’Ouessant (27 juillet 1778), la France put se promettre de nouveau de disputer la souveraineté des mers à l’Angleterre, surtout lorsque son alliance avec l’Espagne, l’année suivante, lui permit de doubler ses forces. Le premier résultat de cetté alliance fut le blocus de Gibraltar par l’armée espagnole, que soutenait une puissante escadre, tandis qu’une flotte formidable, composée de 34 vaisseaux espagnols et de 32 français menaçaient l’Angleterre elle-même d’une descente. Les Espagnols établirent un cuinp retranché près de Saint-Roch, en avant de Gibraltar ; mais, pendant trois ans, toutes lesattaques tentées contre la place demeurèrent infructueuses. Cependant la garnison, bien qu’elle eût été plusieurs fois ravitaillée, avait beaucoup souffert, et, en la tenant étroitement bloquée, on pouvait espérer qu’elle serait forcée de se rendre. Mais cette lenteur répugnant à l’impatience espagnole et à la vivacité française, on résolut de transformer le blocus en un siège régulier, dont les actives opérations devaient amener, grâce aux progrès de la guerre de siège, un résultat prompt et décisif. Le duc de Grillon, que recommandaient sa valeur et ses talents militaires, fut chargé des attaques du côté de la terre, avec une nombreuse artillerie et une armée de 30,000 hommes. De tous les points de l’Europe accoururent des volontaires de distinction pour partager les périls et la gloire de cette entreprise ; on compta même deux princes français dans leurs rangs, le comte d’Artois et duc de Bourbon. Parmi tous les plans d’attaque qui furent alors proposés, celui du général Darçon, ingénieur français, fut préféré, et l’exécution en fut confiée, par le roi d’Espagne, à celui même qui l’avait conçu. Ce plan audacieux consistait à enlever Gibraltar, par mer, au moyen de batteries flottantes. Le brave général Elliot, gouverneur de Gibraltar, instruit du-nouveau danger dont il était menacé, fit aussitôt creuser a fleur d’eau, dans les rochers, de profondes cavités, qui, semblables à celles de Malte, devaient lancer une grêle de pierres à une demi-lieue en mer.

À peine arrivé sur les lieux, le général Darçon avait, en effet, complètement changé le système d’attaque ; les opérations par terre ne devaient plus être que secondaires et se borner à battre par ricochet les fortifications, tandis que les principaux coups devaient partir de la mer. Il commença par accumuler 500 pièces de canon des plus gros calibres et d’immenses magasins de munitions, et l’on construisit 10 énormes batteries flottantes tout à la fois insubmersibles et inaccessibles aux atteintes du feu. On se servit pour cela de 10 gros vaisseaux de commerce, qui furent rasés et recouverts d’un énorme blindage incliné, composé de trois épaisseurs contiguës de pièces de bois de chêne d’un pied d’équarrissage. On pensait que les bombes seraient impuissantes à percer cette épaisse cuirasse. Le côté de bâbord, destiné à faire face à l’ennemi, devait être, de plus, renforcé par un second doublagéde bois de chêne de 5 pieds d’épaisseur. Ces 10 batteries flottantes, munies de réservoirs d’eau k l’intérieur, allaient se voir soutenues par une flottille de canonnières et par la grande flotte franco-espagnole. Les plus grandes de ces batteries étaient armées de 22 pièces de 24, placées sur deux lignes de 10 et de 12 pièces ; toutes ensemble formaient un tofal de 155 canons et mortiers. Le jeu de ces redoutables machines réussit parfaitement en ce qui concernait la marche et les manœuvres.

Dans les premiers jours du mois de septembre 1782, on commença une nouvelle parallèle devant la place, et, le to-, on ouvrit du côté de la terre une canonnade terrible, qui dura trois jours ; le 12, la flotte commandée par l’amiral Cordova, formée île 45 vaisseaux de ligne, arriva devant Gibraltar, et, le lendemain, on conduisit les baiteries flottantes dans la rade, malgré un vent violent qui empêcha d’y faire entrer des chnloupes canonnières et des vaisseaux destinés à soutenir les batteries, afin de diviser le feu de l’ennemi. Un déluge de feux incendie alors Gibraltar, et, pendant tout un jour et toute une nuit, le détroit retentit d’une tempête d’artillerie qui porta l’épouvante jusque chez les populations du Maroc. Malheureusement, la fausse attaque du côté de terre cessa trop tôt ; de plus, les myriades de projectiles lancés par les assiégeants frappèrent sans résultat

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les rocs creusés au fond desquels les canons ennemis tiraient en toute sécurité. Les Anglais dirigèrent alors sur les batteries flottantes une effroyable pluie de boulets, de bombes et d’obus ; des boulets rouges de 42 les foudroyèrent, enfoncèrent tous les revêtements et les enflammèrent de toutes parts. Elles durent se retirer sous ce feu terrible, qui força leurs équipages à. les abandonner, pour ne pas être eux-mêmes entièrement abîmés par les Anglais ; peut-être le génie du général Darçon, auquel on est forcé de rendre un hommage mérité, malgré les malheurs de la journée désastreuse à laquelle son invention donna ? lieu, eût-il triomphé de tous les obstacles que lui présentaient la nature, l’art et le courage de ses ennemis, si tous les moyens d’attaque qu’il avait combinés eussent été mis k exécution tels qui les avait tracés dans son plan ; mais le mouillage avait été mal reconnu, une partie des batteries flottantes touchèrent sur des bas-fonds, d’autres furent mal faites, et, pour comble de malheur, la flotte, par des incidents de mer, n’avait pu prendre part à l’action.

11 fallut en revenir au blocus ; mais les hasards de la mer favorisèrent encore les Anglais.une tempête ayant maltraité et écarté la flotte franco-espagnole, l’amiral Mowe, qui arrivait d’Angleterre avec 34 vaisseaux de ligne chargés de secours, de munitions de toute espèce, en profita pour franchir le détroit et pour ravitailler Gibraltar. Les Espagnols laissèrent alors un simple camp à Saint-Koch, pour empêcher, du moins, les Anglais de pénétrer en Espagne. Dans les négociations pour la paix, qui eurent lieu en juin 1782, entre la France et l’Angleterre d’un côté, et cette dernière puissance et l’Espagne de l’autre, le plus long et le plus vif débat porta sur Gibraltar, que réclamait opiniâtrement Charles III. Lord Shelburne, principal ministre, se montra un moment disposé à céder, mais au prix de la restitution de Minorque et des Florides, et d’énormes concessions aux Antilles ; puis, il s’effraya d’abandonner Gibraltar, et consentit seulement à la cession de Minorque et des Antilles, que l’Espagne finit par accepter. Le traité définitif, qui fut signé le 3 septembre 1783, assura de nouveau à l’Angleterre la possession de Gibraltar ; l’investissement et le siège de cet imprenable rocher avaient coûté aux puissances beliigé-’ rantes, de 1779 à 1783, la somme énorme de 300 millions de francs.

En 1782, ce camp de Saint-Roch dont on parlait sans cesse, ce blocus, ce bombardement que les journaux officieux du tem^s vantaient avec exagération, les éloges qu’ils prodiguaient aux officiers des’deux armées, qui la plupart du temps se promenaient dans ce camp où ils vivaient comme à la ville, finirent par fatiguer le public ; on en fit des railleries à Paris, où 1 on aime les actions promptes, plus qu’à, Londres même ; et un charmant poète, qui se connaissait aux choses de la guerre, le chevalier de Parny, fit làdessus une vive et spirituelle épître, que nous croyons devoir reproduire :

À Messieurs du camp de Saint-Roch,

1782.

Messieurs de Saint-Roch, entre nous,

Ceci passe la raillerie ;

En avez-vûus là pour la vie, "•

Ou quelque jour finirez-vous ?

Ne pouvei-vousà la vaillance

Joindre le talent d’abréger ?

Votre éternelle patience

Ne se lasse point d’assiéger ;

Mais vous mettez à bout la nôtre.

Soyez donc battants ou battus ;

Messieurs du camp et du blocus,

Finissez de façon ou d’autre ;

Terminez, car on n’y tient plus.

fréquentes sont vas canonnades ;

Mais, hélas ! qu’ont-elles produit ?

Le tranquille Anglais dort au bruit

De vos nocturnes pétarades ;

Ou s’il répond de temps en temps

A votre prudente furie,

C’est par égard, je le parie,

Et pour dire : • Je vous entends. *

Quatre ans ont dû vous rendre sages ;

Laissez donc là vos vieux ouvrages,

Quittez vos vieux retranchements,

Betirez-vous, vieux assiégeants :

Un jour ce mémorable siège

Sera fini par vos enfants,

Si toutefois Dieu les protège.

Mes amis, vous le voyez bien,

Vos bombes ne bombardent rien ;

Vos bélandres et vos corvettes,

Et vos travaux, et vos mineurs

N’épouvantent que les lecteurs

De vos redoutables gazettes ;-

Votre blocus ne bloque point ;

Et, grâce a votre heureuse adresse,

Ceux que vous affamez sans cesse

Ne périront que d’embonpoint.

Durant la guerre de l’indépendance espafnole sous Napoléon, Gibraltar ne fut l’objetaucune attaque sérieuse, mais joua un grand rôle comme principal entrepôt d’approvisionnements et de munitions pour les armées alliées d’Espagne et d’Angleterre qui combattaient les nôtres.

Dans toutes les guerres qui suivirent le blocus célèbre dont nous venons de retracer les principales péripéties, guerres entra les Anglais et les Espagnols ou les Franco-Es GIBS

pagnols, les attaques contre Gibraltar n’ont eu lieu que du côté delà terre ; l’inaccessibilité’ par mer en ttvait été démontrée par de trop désastreuses expériences.

Aujourd’hui, Gibraltar est plus que jamais une tille nnirlaise.

GIBUALTAR (détroit de). V. le Supplément.

GIBRAT (Jean-Baptiste), prêtre de la doctrine chrétienne, et géographe français, né aux Cubanes, près de Tarbes, en 1727, mort en 1S03. Il enseigna les belles-lettres au collège de Castelnaudary, appuya chaudement la constitution civile du clergé pendant la Révolution, et fut plus tard persécuté par ses confrères. On a de lui les deux ouvrages suivants, qui eurent un grand succès, et méritent encore d’être consultés, malgré les découvertes modernes : Géographie ancienne, sacrée et profane (1790, 4 vol. in-12) ; Géographie moderne, souvent réimprimée.

GIBSON (Richard), peintre anglais, surnommé le Nain, né en 1615, mort en 1690. Lady Mortlake, dont il était domestique, ayant remarqué ses dispositions pour la peinturej lui fit étudier cet art dans l’atelier de Francis Cleyn. Gibson sut profiter dé ses leçons et il fut bientôt en état d’exécuter de jolis tableaux à l’aquarelle et d’excellentes’copies des peintures de Lely. L’exiguïté de sa taille (il avait lm,14 de hauteur) lui valut d’être attaché à la maison de Charles II, auprès de qui il fut très en faveur et qui assista à son mariage avec Anne Sepherd, dont la taille égalait à peine celle de Gibson. De cette union paquirent neuf enfants qui furent de —taille ordinaire et dont cinq parvinrent à l’âge de maturité. — Son neveu, Guillaume Giuson, né en 1644, mort en 1702, jouit d’une grande réputation comme peintre de portraits. Il forma une des plus belles collections de gravures et de dessins qu’il y eût de son temps.

GIBSON (Edmond), philologue et théologien anglais, né en 1669, mort en 1748. Il fit ses études à i’université d’Oxford, et s’appliqua particulièrement à s’instruire dans la connaissance des langues du Nord. Quelques ouvrages qu’il publia tout jeune «neore lui valurent l’amitié et la protection de l’archevêque Tennison. Il fut nommé recteur de Lambeth, archidiacre de Surrey, évoque de Lincoln, en 1715, et évêque de Londres en 1723. Dans toutes les fonctions qui lui furent confiées, il sut Se faire aimer par sa charité, sa tolérance et le zèle sincère qu’il déploya pour la prospérité de l’Église anglicane. On a de lui une édition du Polemo-Middiana, de Drummond (Oxford, 1691, in-4o) ; la traduction la-. Une du Chranicon Saxonicum, avec l’original anglo-saxon et des notes ; Reliquix Spelmannianas, ou Œuvres posthumes de sir Henry Spelmqn, relatives aux lois et antiquités d’Angleterre (Oxford, 1698, in-fol.) ; Codex juris ecclesiastici anglicani (1713, in-fol.) ; Recueil des principaux traités contre te catholicisme (1738, 3 vol. in-fol.) ; Lettres pastorales (1728) ; etc.

GIBSON (William), mathématicien anglais, né à Boulton (Westmoreland) en 1720, mort en 1791. D’abord garçon de ferme, puis fermier, n’ayant pas même reçu une instruction élémentaire, if résolut de suppléera son manque d’éducation. Il apprit à. lire, acheta un traité d’arithmétique, fut bientôt en état de faire de mémoire les opérations les plus compliquées, et se mit alors à apprendre à écrire. Au bout de peu de temps, grâce k son intelligence et à son excellente mémoire, Gibson connaissait la géométrie, la physique, l’algèbre, la mécanique, l’optique, l’art de la navigation. Tout en conduisant sa charrue, il méditait sur les difficultés d’un problème et en trouvait la solution. Sa réputation de savoir s’étendit et arriva jusqu’à Londres. De tous côtés, on voulut mettre sa science à l’épreuve, et 16 fermier répondait aux questions qui lui étaient faites. Malgré ses connaissances étendues, si laborieusement acquises, il ne se laissa point enivrer par l’orgueil ; il ne quitta pas s’a ferme et passa une partie de ses dernières années à instruire un petit nombre de jeunes gens qu’il prenait eu pension chez lui. Le-gouvernement le chargea souvent de faire des bornages de communes. Gibson n’a laissé aucun ouvrage. On n’a de lui que des solutions de problèmes, irfsérêes dans plusieurs recueils : le Palladium, le Gentleman’s diary, etc.

GIBSON (John-R.-A.), sculpteur anglais, fils d’un jardinier paysagiste, né à Gytî’yn, près de Conway, dans le pays de Galles, en 1791, mort à Rome en 1866. A l’âge de neuf ans, il alla habiter avec son père la ville de Liverpool, où il fut placé chez un ébéniste, et, bientôt après, chez un sculpteur sur bois. Là, il put développer tout à son aise ses étonnantes, dispositions, et ses premiers essais, entre autres une figure du Temps, modelée en cire, ayant attiré l’attention du sculpteur Roscoe, ce dernier l’encouragea dans ses études artistiques et i’aidade ses conseils. Une souscription privée, organisée par les amis du jeune sculpteur, lui permit d’aller passer deux ans à Rome, où il arriva en octobre 1817, muni d’une lettre de recommandation pour Canova, dont il devint bientôt un des meilleurs élèves. Il termina, en 1821, un groupe de Mars et Vénus, dont Canova fut si enchanté qu’il le fit voir au duc de Devon GICH

shire, et n’eut pas de cesse que ce lord n’en eût commandé k son élève l’exécution en marbre. Ce groupe est aujourd’hui le plus bel ornement de la galerie de Chatsworth. Vers la même époque, il exécuta, sa Psyché aux Zëphires, pour sir George Beaumont. Des répétitions de ce beau groupe ont été faites par l’artiste lui-même pour le prince Torlonia et le grand-duc héréditaire de Russie. Après la mort de Canova, Gibson alla travailler quel

?ue temps dans l’atelier de Thorwaldsen, et

ut par ce fait l’élève des deux plus grands sculpteurs modernes.

Tout en continuant à traiter des sujets mythologiques, M. Gibson a su éviter de faire de plates et serviles copies de l’antique, et a donné un caractère original à ses statues, telles que l’Amour, Psyché, Héro et Léandre, l’Aurore, Hébé, Sapko, Proserpine, les Chasseurs grecs, les Bergers endormis, les Amazones blessées, etc. Depuis, M. Gibson s’est consacré aux sujets historiques, et n’a pas moins obtenu de succès dans ce nouveau genre. Nous citerons r la statue de la Heine Victoria, supportée par la Justice et la Bienveillance, qui est placée au nouveau palais de Westminster ; une autre statue de la reine, placée au paluis Buckingham ; une Statue en marbre à’Huskissoit, pour le cimetière de Liverpool, et celle de Robert Peel, pour l’abbaye de Westminster. Durant ses dernières années, M. Gibson s’occupa de polychromie, ou méthode des Grecs pour colorer leurs sculptures. Il a ainsi exécuté plusieurs statues, tout, en mettant beaucoup de réserve et de goût dans l’emploi des couleurs sur le marbre. Depuis son arrivée à Rome, en 1817, M. Gibson continua à y résider, mais il fit d’assez fréquents voyages en Angleterre.

«IBSON (Thomas MILNER-), homme politique anglais, né à la Trinité en 1807. Il" est un des membres du Parlement qui ont joué le rôle le plus actif dans la lutte engagée depuis trente ans en faveur des réformes. C’est un orateur démocratique, libéral et libreéchangiste, de l’école de M. Brigth. Il est fils d’un officier d’infanterie, et fut élevé à l’université de. Cambridge. En 1832, après son mariage, il voyngea. En 1837, il fut élu membre de la Chambre des communes par le bourg d’Ipswich, et vota d’abord avec les conservateurs, notamment la loi si importante sur le gouvernement du Canada. Mais^l’année suivante il passa aux réformistes, et, en 1S39, se présenta de nouveau aux électeurs avec le programme de la réforme. Il ne fut pas réélu. Ayant essayé un appel aux électeurs de Cambridge, il fut également repoussé. Loin de le ramener aux conservateurs, ce double échec le fit entrer encore davantage dans la lutte qui s’engageait. Pendant deux ans, il dépensa son ardeur dans les assemblées populaires, où il se fit remarquer par sa fougue oratoire. Aux élections générales de 1841, il se présenta aux électeurs de Manchester et fut élu contre un ministre, sir G. Murray. Ce succès appela sur lui l’attention. Il devint, avec M. Bright, M. Cobden et Charles Villier, un des chefs les plus connus du parti réformiste. La question du libre échange était déjà à l’ordre du jour.

M. Gibson fut, avec M. Brigth et M. Cobden, dès 1841, un des promoteurs de l’aboli- " tion des lois sur les céréales. En 1S46, on vit réduire à l schelling le droit d’entrée de 8 schelling, payé par les grains étrangers. Cette même aimée, lord John Russel, favorable aux idées de réforme douanière, appela M. Gibson à faire partie du bureau du commerce comme vice-président. Il fut aussi nommé membre du conseil privé, et resta d’accord pendant deux ans avec le ministère ; mais, en 184S, il se sépara du gouvernement sur la question de la réforme électorale et sur colle des finances. Sa retraite du bureau du commerce augmenta sa popularité. En 1852, il fut réélu. Il continuaà soutenir les doctrines radicales que les frères Hume avaient professées et que M. Brigth continuait à défendre. En 1857, il ne fut pas réélu à Manchester. Il se porta comme candidat au bourg d’Asthon et y réussit. Deux ans après, les idées du libre échange continuant à prévaloir, il fut nommé président du conseil du commerce et il a été, en 1859..un des auteurs du traité de commerce entre l’Angleterre et’ la Erance. M. Miluer-Gibson ost encore, en ce moment, membre du Parlement et l’un des chefs du parti radical. Il s’est, en cette qualité, opposé avec une grande vivacité à toute intervention de l’Angleterre dans la guerre civile américaine., .

GIBSONITE s. f. Ci-pso-ni-te — du nom du naturaliste Gibson). Miner. Nom donné par Haidinger à un minéral encore très-peu connu, qui a été trouvé k Hartiield, dans le comté de Renftew, en Écosse, «t qui se présente en cristaux de couleur blanu sale ou rose pâle, dont la forme primitive semble être un prisme rhomboïdal droit, surmonté d’un biseau.

GIBUS s. m. Ci-buss— nom de l’inventeur). Sorte de chapeau cylindrique, qui se plie defaçon à occuper très-peu d’espace : Perdre son GIBUS.

— Adjectiv. : Un chapeau gibus.

GIBYLE, ville de Syrie. V. DjkbaIl.

G1CHTEL (Jean-George), écrivain mystique et visionnaire allemand, né à Ratisbonne en 1638, mort à Amsterdam en 1710. Il montra de bonne heure des dispositions singu-