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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 4, Gile-Gyz.djvu/10

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plusieurs architectes contemporains, pour donner son avis sur les lagunes, que la Brenta menaçait de combler. Fra Giovanni offrit de détourner le fleuve, de le conduire à la mer. On lui confia l’exécution de ce plan, qui présentait les plus grandes difficultés, et il obtint un plein succès. Il fut dès lors regardé comme un homme de génie et chargé des entreprises les plus vastes cl les plus difficiles. L empereur Maximilien lui demanda de bâtir, à Vérone, un édifice destiné aux magistrats de la ville, et l’architecte éleva le superbe palais qui existe encore et se nomme palazzo del Cousù/tio. Quatremêre de Quincy croit aussi que l’église Santa-Maria-della-Scala, si bizarre dans son élégante simplicité, est encore de lui. Ces travaux l’occupèrent de 1494 à M99, époque de son arrivée à la cour de France, où. Louis XII l’avait appelé. Durant son séjour, il bâtit le pont Notre-Dame (1500-1507)’et peut-être le Petit-Pont de l’Hôtel-Dieu, reconstruits récemment, éleva le palais de la Chambre des comptes, la chambre dotée du Parlement et la façade orientale du château de Blois. Pendant son séjour à Paris, il découvrit un manuscrit de Pline le Jeune, qui contenait des lettres qu’on ne possédait pas, entre autres toute sa correspondance avec Trajan. De retour en Italie, en 1508, il construisit, à Venise, le vaste entrepôt qui se nomme il Fondaco dé Tedeschi, et qui fut décoré par Titien et Giorgione. En 1513, le Rialto presque tout entier fut dévoré par un incendie. Vasari nous apprend que le projet splendide, présenté alors par Fra Giovanni pour la reconstruction du pont et du quartier détruits, ne fut pas accepté ; qu’on lui préféra les plans insignifiants d’un architecte obscur. Cette ingratitude de la ville qui lui devait tant décida Giocondo à se fixer à Rome. Bien accueilli au Vatican, il fut nommé, en 1514, architecte de Saint-Pierre, avec San-Gnllo et Raphaël, et ce fut lui qui consolida la basilique, dont Bramante avait négligé les fondations. D’après Scaliger, qui reçut du célèbre dominicain des leçons de philosophie, de théologie, de grec, de latin et de sciences exactes, on pourrait croire que Giocondo ne quitta plus la ville éternelle ; mais les informations de Cieognara et de Quatremêre de Quincy permettent d’en douter. Fra Giovanni, d’ailleurs, était certainement à Venise en 1517, quand il publia les Commentaires de César, annotés et augmentés, et dédiés à Julien de Médicis. C’est encore dans la même ville et, plus tard, vers 1522 ou 1523, qu’il publia, avec des annotations, les Œuvres de Julius Obsequens, d’Aurélius Victor, et le traita Dererustica de Caton. Il est donc plus que probable qu’il mourut à Venise, et queladate de 1525, bien qu’elle n’ait encore été donnés par personne, doit être la plus vraie, car Scaiiger affirme que son maître mourut octogénaire.

GIOCOSO adj. (djio-ko-zo — mot italien formé du lat. jocus, jeu). Mus. Gai, joyeux, léger. Se dit pour indiquer le caractère d’un morceau.

GIOEM (Joseph), naturaliste italien, né à Catane en 1747, mort à Naples en 1822. Il devint professeur d’histoire naturelle à Catane, fiten Sicile de nombreuses excursions pendant lesquelles il recueillit une curieuse collection minéralogique, et se lit connaître dans le monde savant par un mémoire Sur une pluie couleur de sang, tombée sur la côte méiidional de l’Etna (1781). Lorsque Doloinieu visita la Sicile, il pria Gioeni de l’accompagner dans une excursion qu’il lit à l’Etna. Par la suite, le savant sicilien resta trois ans à.Naples pour y étudier le Vésuve, et publia, sous le titre de Saggio di litologia vesuuiana (Naples, 1790, in-8u), un ouvrage dans lequel il consigna le résultat de ses recherches et qui fonda sa réputation. Outre les écrits précités, on a de lui une Relation de l’éruption de l’Etna survenue en juillet ~til (1781, in-4o), que Doloinieu a insérée dans son catalogue des laves de l’Etna.

GIOFFREUO (Pierre), historien piémontais, né à Nice en 1029, mort en 1092. Il entra dans les ordres, composa une Histoire de A’ice qui lui valut le titre d’historiographe de la maison de Savoie (1063) et d’importants bénéfices, puis remplit les fonctions d’aumônier et de précepteur du prince de Piémont. Parmi ses ouvrages, également remarquables par l’érudition, la clarté du style et l’esprit critique, nous citerons : Nicsu civitas monumeutis itlustrata (Turin, 1658, in-foL), insérée dans le Thésaurus htstur. ital. de Burmann ; Corogrujia e storia délie Alpe maritime (infol., manuscrit).

GlOIA ou GIOJA (Flavio), navigateur italien, né à Pasitaiio, près d’Amnlfi, vers la fin du xme siècle. Sa vie est complètement inconnue ; mais un grand nombre d’écrivains lui ont attribué l’invention de la boussole, se fondant sur ce vers d’Antonius Panonnitanus :

Prima dédit nantis tiitim magnetis Amalphis.

Nous avons discuté ailleurs les titres de Gioia à cette invention, V. boussole.

GIOJA (golfe de), formé par la mer Tyrrhénienne, sur la côte S.-O. de l’Italie, dans la province de Reggio ; 22 kilom. de longueur sur 9 kilom. de profondeur. Les côtes, escarpées au N.-E., sont basses et sablonneuses au S.-E. Ce golfe reçoit la Mesima.

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GIOJA (Melchior), célèbre économisie et statisticien italien, né à Plaisance en 1767, mort en 1829. Il entra dans les ordres, accueillit avec enthousiasme l’entrée des Français en Italie (1796), se rendit alors à Milan, se prononça pour la république dans le concours ouvert sur la question de savoir quelle forme de gouvernement convenait le mieux au pays, et fut couronné. Nommé historiographe d’État, il perdit cet emploi pour un ouvrage qu’il fit sur le divorce (1S03), eut ensuite la direction de la statistique du royaume italien ; mais, ayant entrepris une guerre de pamphlets contre les hauts fonctionnaires, il fut expulsé en 1811. Il subit, en 1820, une détention de huit mois, comme soupçonné d’avoir pris part aux tentatives insurrectionnelles des carbonari. Silvio Pellico, qui en Farle dans ses Prisons, le regarde comme économiste le plus éminent de l’époque. 11 appartient, sous ce rapport, à l’école de bentham. Gioja a mérité, par ses travaux, d’être cité ’comme l’un des créateurs de la statistique moderne. Nous mentionnerons de lui les ouvrages suivants : Teoria cioile e pénale del divorzio (1S03, in-S°) ; l’avoie staiistiche (1808, in-8u) ; Nuove prospelto délie scienze eeonomiche (Milan, 1815-1819, 6 vol. in-4o) ; Del merito et délie récompense (1818-1819, 2 vol. in-4<>) ; Elemenli di filosofia (lSlSj 2 vol. in-8) ; Ideologia (1822, 2 vol., in-S°) ; Filosofia délia statistica, 18.26, 2 vol." in-4o).

GIOJA (Flavio). V. Gioia.

GIOJOSA (Metaurum), ville d’Italie, prov. de Reggio, à 11 kilom. N.-E. de Gerace, près de la mer Ionienne ; 8,932 bab.

OIOL s. m. Ci-ol — lat. lolium, même sens). Bot. Nom vulgaire de l’ivraie.

GIOLFINO ou GOLFINO (Nicolas), peintre italien, né à Vérone au xve siècle. Cet artiste, qui fut l’ami de Mantegna, a peint principalement des fresques, assez bien composées, et dont le coloris ne manque pas d’harmonie, mais dont le dessin a cette sécheresse de lignes qui caractérise les anciens maîtres. Les principales œuvres de Giollino se trouvent à V< rone. Nous citerons particulièrement les nombreuses fresques qu’il a exécutées à Santa-Maria-in-Organo et qui représentent : la Mort de Goliath ; Élie enlevé au ciel ; Pharaon englouti par les eaux de ta mer Rouge ; Moïse portant les tables de la loi ; la Pâque des Hébreux la Cène ; les Anges tenant les instruments de la Passion, etc. Il peignit dans l’église Sainte-Anastasie une Descente du Saint-Esprit, orna de fresques les façades de plusieurs maisons de Vérone et laissa quelques tableaux à l’huile, dont l’un, la Vierge glorieuse, se voit au musée de Berlin.

GIOL1TO DE’ FERRARI (Gabriel), imprimeur italien, mort en 1581. Il prétendait descendre des Ferrari de Plaisance. Il exerça son art à Venise et acquit une grande célébrité par la beauté de ses éditions, qui, toutefois, au point de vue de la correction, laissent beaucoup à désirer. Parmi les ouvrages sortis de ses presses, nous citerons : l’imitations de Jésus-Christ (1556), des éditions de Pétrarque, de Dante, du Décameron de Boecace, et deux collections d’historiens grecs et latins, connues sous le nom de Collectanea grxca et Collectanea latina. — Son fils, Jean Giolito, imprimeur comme lui, a donné une traduction en vers du poème de Sannazar, intitulé : De partu Virginis (Venise, 1588, in-S°), et une traduction de la Vie d’Ignace Loyola (1586, in-4o).

GIOLOFS, peuple de la Sénégambie. V.

ÛHIOLOl’-S.

GlOHDANl (Vitale), mathématicien italien, néàBitoute, près deBari, en 1633, mort à Rome en 1691. Après une jeunesse des plus orageuses, pendant laquelle il avait montré une grande aversion pour l’étude, il devint secrétaire de l’amiral de Venise. Quelques livres de mathématiques, qui lui tombèrent par hasard entre les mains, lui inspirèrent le goût le plus vif pour cette science. Il se rendit alors à. Rome, où il entra dans la garde du château Saint-Ange, se livra avec ardeur à l’étude et fit des progrès si rapides qu’il se vit bientôt en état d enseigner. Sa réputation lui valut des protecteurs. La reine Christine da Suède le nomma son mathématicien ; puis il devint successivement professeur de mathématiques à l’Académie de peinture et de sculpture, fondée à Rome par Louis XIV (1666), et au collège do la Sapience (1685) et fut élu membre de rAcadémie des Arcades en 1691. Nous citerons, parmi ses écrits : Corso di matematici che comprende Euelide restituto (Rome, 16S6, iu-fol.} ; De compouendis grauium momentis (Rome, 1685, in-fol.) ; Èundamentum doctrins motus graoium (Rome, 1S86), etc.

GIORUAM (Pierre), littérateur italien, né à Plaisance en 1774, mort à Parme en 1848. À la suite de démêlés de.famille, il abandonna l’étude de la jurisprudence pour entrer chez les bénédictins ; mais, en 1800, fatigué de la vie monastique, il quitta son couvent et devint professeur d’éloquence à l’université de Bologne. Fortement nourri de l’étude des Grecs, de Dante et des grands écrivains que les Italiens appellent les Trecentisti, il débuta dans -le monde littéraire par des études sur les arts du dessin, écrites dans un style simple et pur, exempt de l’affectation de l’école du P. Césari, à laquelle Giordani appartenait.

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On estime surtout ses études sur les peintures de Raphaël, de Landi et de Camuccini, sur les fresques d’Innocent Francucci d’Imola, sur les quatre chevaux et les principaux monuments de Venise, sur quelques sculptures de Canova, la Charité de Bartolini et la Psyché de Tenerari. Un panégyrique de Napoléon valut à cet écrivain Ta place de bibliothécaire de la ville de Bologne. Lorsque les légations furent rendues au gouvernement pontifical par le traité de 1815, Giordani dut faire un discours à l’hôtel de ville de Bologne ; il y parla de cette institution comme d’un présent ; il ne dit pas les légations rendues, mais données. Tracassé pour cette expression, Giordani envoya sa démission au cardinallégat, avec une lettre où il exprimait la certitude que, « bien que les légations aient été données ou rendues au pape, nous ne verrions plus les temps d’ignorance et de sottise qui rendirent agréables au clergé les jours désastreux pour le genre humain. »

Giordani vint alors se réfugiera Florence ; de nouvelles tracasseries l’obligèrent à quitter la Toscane en 1832, pour retourner dans sa patrie, à Plaisance. Attaqué par les jésuites, il riposta d’une façon terrible ; ils répliquèrent en le faisant arrêter deux fois. Alors le grand-duc de Toscane se repentit d’avoir chassé ce vaillant vieillard et lui demanda de revenir à Florence. " Dites au grand-duc, répondit l’exilé, que Giordani ne se fait pas renvoyer une seconde fois. »

Epigraphiste, critique d’art et de littérature, philosophe et philologue, Giordani porta dans toutes les questions le flambeau d’un esprit net et vigoureux et attaqua avec le même courage les abus de la langue et ceux de la société.

Giordani vécut assez pour voir la première explosion de l’indépendance italienne. Le Monn.ier, de Florence, a réuni ses Œuvres en 3 volumes. Ce sont des merveilles d’érudition et des chefs-d’œuvre de style. Il y a déjà eu plusieurs éditions de ses œuvres complètes. La dernière a été commencée à Militn en 1854 ; la correspondance seule forme 4 volumes.

GIORDANO (Luca), peintre italien, né à Naples en 1632, mort dans la même ville en 1705. Il étudia sous le célèbre Ribeira, puis sous Pierre de Cortone, et acquit auprès dé ces maîtres, dont le style était si différent, une habileté et une souplesse qui lui permettaient d’imiter au gré de son caprice les maîtres italiens ou hollandais. L’avarice de son père, qui faisait le commerce de tableaux et qui le pressait sans cesse de produire, l’accoutuma, de plus, à une rapidité d’exécution qui lui fit donner le surnom de Luca Fa preiio. C’est ainsi qu’il improvisa une multitude de Raphaëljde Guide, de Véronèse, de Titien, etc., que son père vendait pour des originaux. Et tel était la perfection de ces pastiches, que, même quand la supercherie eut été reconnue, ils conservèrent dans les ventes un prix fort élevé. Il garda toute sa vie l’empreinte de cette première éducation, qui étouffa son originalité et énerva son génie. Doué de facultés supérieures, il pouvait aspirer a la gloire ; il se contenta de la vogue et de la richesse.

Le roi d’Espagne Charles II l’appela auprès de lui en 1692, lui fit une réception magnifique, le logea à l’Alcazar et lui donna cent doublons par mois. Giordauo orna, en moins de deux ans, l’Escurial d’un nombre considérable de peintures ; puis, toujours avec la môme merveilleuse facilité, décora la salle des Ambassadeurs au palais de Madrid, le palais de Buen-Retiro, San-Antonio de los Portuguès, Nostra-Senora d’Atocha, la cathédrale de Tolède, etc. Comblé d’honneurs et de richesses, il quitta l’Espagne en 1702, un peu plus d’un an après la mort de Charles II, retourna en Italie, s’arrêta à Gênes, à Florence, à Rome, où il reçut du pape le plus brillant accueil, et rentra à Naples, où, jusqu’à sa dernière heure, il se livra à toutes les jouissances d’une vie fastueuse.

Nul n’a plus contribué que Luca Giordano à la décadence de la peinture en Italie. Son style brillant, incorrect, visant à la grâce, plaisait par son faux éclat. Les artistes, enivrés de la lièvre du succès, ne songèrent plus qu’à en imiter les séductions et les défauts, et il se forma toute une école qui déprava de plus en plus le goût et précipita la décadence de l’art. Le nombre des productions de Giordano est immense. La plupart des musées de l’Europe en possèdent ; le musée de Madrid, suivant M. Viardot, en contient il lui seul cinquante-sept’, sans compter le grand nombre

des peintures de l’Escurial. On compte quelques tableaux de cet artiste au Louvre : Mars et Vénus, Jésus enfant, la Présentation au temple, etc. Parmi ses meilleures toiles, nous citerons : Vénus et l’Amour, Mort de sainte Cécile, Enlèvement d’Europe, Jugement de Paris, etc., gravées par Beauvarlet et Bartolozzi. Les Amours de Psyché et de Cupidon, cartons appartenant à la reine d’Angleterre, ne sont autre chose que les pastiches des mêmes sujets traités par Raphaël en petits dessins, et que le peintre d’Urbin avait fait peindre et dessiner, en cartons, par ses meilleurs élèves. Giordano seul pouvait être assez hardi pour, oser voler cette suite de compositions charmantes, qui n’étaient pas, de son temps, aussi connues qu’elles l’ont été depuis.

GIOREANO (Sophie), femme peintre italienne, née à Turin en 1779, morte dans cette ville en 1829. Le banquier J.-J. Vinay, frappé

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de ses dispositions artistiques, lui fournit, en 1798, les moyens de se rendre à Rome et d’y étudier dans l’atelier de M1, u ; de Maion. La jeune fille s’adonna particulièrement à la peinture de pastel et a la miniature, reproduisit surtout des chefs-d’œuvre des maîtres, retourna à Turin en 1801 et se maria, deux ans plus tard, avec le chirurgien Giordano. Sophie était membre des Académies de Turin et de Suint-Luc à Rome. Outre des copies d’une Madone et de la Fortune du Guide, de la Charité de l’Albane, d’une Vénus du Titien, etc., on lui doit des portraits au pastel de l’empereur Napoléon, du banquier Vinay, du -chirurgien Giordano, du professeur Vasetli, etc.

GIORDANO BRUNO, célèbre penseur italien. V, Bruno.

GiORGI (Marino), doge de Venise, né en. 1231, mort en 1312. Il était octogénaire lorsqu’il fut élu, en 1310. pour succéder à Pietro Gradenigo dans les suprêmes fonctions de la république, et mourut, dix mois après son élection, sans avoir rien fait de remarquable. Pendant son court passage au gouvernement, ■ Giorgi entreprit vainement de réduire la ville de Zara, en Dalmatie, et eut quelques démêlés avec le saint-siège.

GIORGI (Bernard), poète latin -moderne, né à Venise vers la fin du xve siècle. Il remplit, entre autres fonctions, celles de gouverneur de Padoue, et a laissé quelques ouvrages poétiques et littéraires depuis longtemps oubliés. Nous nous bornerons à citer son tipiiome principum Veniliorum (Venise, 1547, in-4<>).

GIORGI (Dominique), écrivain ecclésiastique et antiquaire italien, né à La Costa, près de Rovigo, en 1690, mort en 1747. Il fut conservateur de la riche bibliothèque du cardinal Imperiali et écrivit divers ouvrages spéciaux sur l’Église de Rome, par ordre des papes Innocent XIII, Benoît XIII et Benoît XIV, qui le comblèrent de faveurs. Nous citerons les suivants : De antiquis Italiæ metropolibas (1742, in-4o) ; De liturgia romani pontificis in solemni celebralione missarum (1731-1744, 3 vol. in-4o) ; De mongrammate Christi (1738, in-4o).

GIORGI (Antoine-Augustin), orientaliste italien, procureur général des augustins, conservateur de la bibliothèque Angélique, né à Santo-Mauro, près de Rimini, en 1711, mort en 1797. Il dut les emplois auxquels il s’est élevé à la protection du pape Benoit XIV, qui faisait le plus grand cas de son érudition. On a de lui : Alphabetum thibetenum (Rome, 1762, in-4o), recueil indigeste de dissertations sur la langue et la religion du Thibet, où l’on trouve pourtant des choses utiles ; Fragmentum Evangelii sancti Johannis græco-copto-thebaicum (1789, in-4o) ; Miraculis sancti Coluthi, etc. (1793, in-4o) ; De inscriptionibus Palmyrenis (1782, in-8o).

GIORGI (Alexandre), érudit et jésuite italien né à Venise en 1747, mort en 1779. Il professa les belles-lettres à, Panne jusqu’à l’époque de la suppression de son ordre (1773), puis fut chargé d’élever les neveux du marquis Bevilacqua, à Forrare. Giorgi possédait de vastes connaissances en théologie, en philosophie, en littérature, et se proposait de prendre la direction d’une Encyclopédie qu’il voulait publier lorsqu’il mourut prématurément. On a de lui : Del modo d’in* segnure a’ funciulli le due lingue itatiana e latina (Ferrare, 1775, in-S°) ; Prodromo delta Nuooa Enciclopedia italiana (Sienne, 1780, in-4»), etc.

GIORGI. V. George (rois de Géorgie).

GIORGI-R1GHETT1 (Mme Marie), cantatrice italienne, née en 1785. Engagée au Théâtre-Italien de Paris, elle y chanta pendant deux années avec un grand succès, et fut admise aux concerts particuliers de l’empereur. En 1806, elle retourna en Italie, se rit entendre sur les principaux théâtres et eut, en 1816, l’honneur de créer, dans il Barbiere di Seviglia, le rôle de Rosine, que Rossini écrivit pour elle. Quand elle eut épousé Righetti, avocat à Bologne, elle quitta le théâtre et ne cultiva plus’ la musique qu’en dilettante. Sa maison devint alors le rendezvous des plus habiles artistes en tout genre.

On doit à cette dame une brochure écrite d’un style élégant et railleur, et pleine d’intérêt, dans laquelle elle réfute les, anecdotes qui se débitèrent à foison sur le compte de Rossini, et donne, avec les plus grands détails, l’histoire des premières représentations du Barbier. Mm« Giorgi vivait encore à Bologne en 1849. Depuis cette époque, nous manquons de renseignements sur son existence.

GIORGlNI (Jean-Baptiste), publiciste italien, né en Toscane vers 1812. Il se fit connaître par d’excellents travaux d’économie morale, écrits dans un style très-pur, fleuri et pimpant. D’abord partisan de l’autonomie de la Toscane, il modifia ses opinions à la suite des malheureux événements de 1849, et, lorsqu’il fit partie de l’Assemblée toscane, en 1858, il se prononça, comme tous ses collègues, pour la fusion immédiate avec le Piémont. Cette même année, le gouvernement provisoire de Florence le chargea d’une mission diplomatique à Turin, pour solliciter l’intervention pièmontaise. Envoyé par les électeurs de Sienne à la Chambre des dépu-