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graduel pour l’usage de la chapelle pontificale, ot le résultat de son travail fut publié, en 2 vol. in-fdl.. en 16M et 1615, sous le titre de Graduais. On a de Giovanelli un grand nombre de compositions, des messes, des motets, des psaumes, des madrigaux, des canzonettes, des ■villanelles. Il a publié deux livres de Motels h cinq et à huit voix (Rome, 1502) ; deux recueils de JI/adnV3inN : i :(VeniRe,1586 et 1587) ; Canzonette (Rome, 1592) ; Le Villanelie (1593), etc.

GIOVANETTI (François), jurisconsulte italien, né à Bologne, mort en 1586. La réputation qu’il acquit comme professeur de droit dans sa ville natale lui valut d’être appelé, en 1547, par le duc de Bavière, à Ingolstadt, dans les conditions pécuniaires les plus avantageuses, pour y enseigner la jurisprudence. Il reçut dans cette ville le droit de bourgeoisie, fut nommé par l’empereur Ferdinand conseiller aulique, et, après un séjour de dix-sept ans en Allemagne, se vit contraint, d’après les ordres exprès du sénat de Bologne, de revenir dans cette vi le pour y enseigner le droit canonique. Giovanetti brilla surtout par sa méthode d’enseignement. Il composa des ouvrages de jurisprudence et d’histoire, qui ne sont pas à la hauteur de sa réputation, et dont on trouve la liste dans les Nolizie degli scrittori bolognesi de Jean Fantuzzi.

GIOVANETTI (Jacques), jurisconsulte et économiste italien, né à Orta (province de Novare) en 1T87, mort à Novare en 1849. Il était fils d’un chirurgien. Il tourna ses études vers la jurisprudence, se fit recevoir docteur en droit en 1807 et exerça la profession d’avocat à Novare. Nommé secrétaire, puis substitut du procureur du roi à Trente, après la formation du royaume d’Italie, Giovanetti fut destitué en 1814. Il reprit alors sa place au barreau de sa ville natale, et ne tarda pas à acquérir la réputation de premier avocat du Piémont. Tout en s’occupant de jurisprudence, Giovanetti fit une étude approfondie de l’économie politique. Divers ouvrages qu’il publia à partir de 1830 le placèrent au premier rang des économistes de l’Italie. En 1843, M. de Mornay, inspecteur général de l’agriculture en France, s’étant rendu en Piémont, fit appel aux lumières du savant Giovanetti et lui demanda l’élaboration d’un projet de législation sur les eaux, c’est-à-dire sur les droits que l’État, les communes et les particuliers peuvent avoir sur les eaux destinées à l’irrigation. En moins de trois semaines, l’avocat de Novare rédigea un important travail, qui fut imprimé par ordre du gouvernement français et distribué aux pairs et- aux députés. Ce fut également lui qui rédigea les règlements de l’Institut des arts et métiers, fondé à Bologne par la comtesse Bellini, et dont il devint directeur. En 1647, Giovanetti, qui exerçait une grande influence sur l’esprit de Charles-Albert, prit la part la plus active aux réformes libérales qu’on introduisit dans la législation du Piémont et fut nommé, l’année suivante, sénateur et président du conseil d’État. Outre des discours et des articles d’économie politique, de législation, etc., on a de lui : Sur le statut civil (Novare, 1809, in-8°) ; Sur les statuts noearais (Turin, 1830, in-8°), où il allie d’une façon heureuse l’économie politique et la jurisprudence ; De l’abolition de la taxe des grains (Turin, 1833, in-S°) ; Sur la libre exportation de la soie grége du Piémont (1834, in-8°), traité < magistral, • dit Romagnosi, dans lequel il se prononce en faveur de la liberté du commerce ; Du régime des eaux et particulièrement de celles qui sèment aux irrigations, lettre à M. J. de Mornay (Paris, 1844, in-8°). Ce dernier ouvrage a été publié en français.

Giovnnnn d’Aroo, opéra italien en trois actes, livret de M. Solera, musique de M. Verdi, représenté pour la première fois à la Scala de Milan, en février 1845. La première représentation de cet ouvrage a eu lieu aux Italiens de Paris, le samedi 28 mars 1868, avec une pompe et des frais de mise en scène inusités et qui auraient pu être mieux employés.

Il est impossible d’imaginer un livret qui offense plus outrageusement l’histoire de France que celui de M. Solera. Il a l’air d’une

fageure. Quelle idée s’est donc faite M. Verdi e l’autorité des traditions nationales françaises, pour accepter une telle donnée ? Quelle opinion pouvons-nous, a notre tour, concevoir de son goût littéraire ? La France s’est vengée généreusement, comme toujours, en adoptant les œuvres saillantes du maître parmesan et en consacrant sa gloire par ses suffrages ; mais ce n’était pas une raison pour accueillir cette erreur de sa jeunesse, qu’il aurait dû depuis longtemps désavouer. En deux mots, Jeanne Darc est aimée du dauphin, et elle répond à son amour ; son propre père joue un double rôle, aussi ignoble qu’invraisemblable, et livre sa fille aux Anglais. Le Jènoûment se passe à Compiégne. Jeanne revient blessée au troisième acte, et, après avoir embrassé l’oriflamme, elle meurt de sa blessure, dans les bras de Charles VII et de son père.

On a répété à satiété dans la presse, à cette occasion, l’adage connu : Ab ungue leonem. Il / est incontestable que la partition de la Giovanna d’Arco offre des beautés musicales qui ont, toujours et partout, mérité d’être remarquées ; mais l’auteur n’était pas un adolescent, pas même un jeune homme ; il avait alors trente et un ans. On a à cet âge la res GIOV

ponsabilité du choix d’un poème et la maturité du talent.

Laissons donc là le poëme ; oublions-le s’il est possible. M. Verdi, d’ailleurs, nous rendra la tâche assez facile ; car sa musique semble se soucier assez peu de l’interpréter fidèlement, et c’est lécas de dire ici : Traduttore, traditore. Elle en fait ressortir en maint endroit la conception fausse et ridicule. Nul ne pourra être surpris de la vivacité de notre critique. Les morceaux les plus saillants du premier acte sont le récit et ta cavatine : Sotto una quercia parvemi, chanté par Niccolini ; la cavatine : Sempre ail’ alba ed alla sera, chantée par MUe Adelina Patti, qui a revêtu l’armure de l’héroïne et qui a prêté son admirable talent au rôle le plus ingrat de Son répertoire ; un trio sans accompagnement. Dans le second acte, l’air de baryton : Franco soit t’o, et la romance : Speme al vecchio, chantés par le père de Jeanne (Steller) ; mais la marche triomphale et les chœurs d’anges et de démons produisent bien peu d’effet. Ce finale est manqué. Le compositeur se relève au troisième acte. Après la description orchestrale assez médiocre d’une bataille, on remarque la romance de Carlo : Quale pin fido amico, et une belle marche funèbre avec chœurs. Les masses chorales y sont employées avec la plus heureuse habileté. L’effet musical est excellent ; mais ce morceau, d’une qualité supérieure, est lié trop intimement à une situation absurde pour garantir l’avenir de ce déplorable ouvrage.

GIOVANNALE s. m. (djio-van-na-lé — de l’ital. Giovanue, Jean). Hist. relig. Membre d’une secte fondée en Corse au xvie siècle.

Il Pi. GWVAN’NALI.

GIOVANNI (SAN-), ville d’Italie, prov. d’Arezzo ; 3,800 hab. Evêché ; coutellerie. Patrie de Masaccio et du peintre Giovanni da San-Giovanni. Cathédrale décorée de fresques de Giovanni. Dans l’église Saint-Laurent, Madone, par Masaccio.

GIOVANNI (Francesco di), peintre et bénédictin italien, né vers 1400. Il compta le Pérugin parmi ses élèves et fut l’un des meilleurs peintres de vitraux de son époque.

GIOVANNI (ser), nouvelliste italien du xivo siècle, sur la vie duquel on n’a aucun renseignement positif. On conjecture qu’il était notaire (à cause de son titre de ser) à Florence, et qu’il fui ; exilé pour son tittachement au parti guelfe. Il se retira au château de Dovadola, près de Forli, où il composa son Pecorone, recueil de cinquante nouvelles dont le fond est emprunté aux vieux fabliaux italiens et français et n’offre pas un grand intérêt, mais dont le stj’le, suivant Ginguené, est estimé par les Italiens presque autant que celui de Boccace. Une des éditions les plus correctes est celle de Livourne (1793, 2 vol.).

GIOVANNI DA F1ESOI.E, célèbre peintre italien. V. Angelico.

GIOVANN1-1N-FIORE, ville d’Italie, prov. et a 40 kilom. E. de Cosenza, au confluent de l’Arvo et du Neto ; 10,474 hab.

GIOVANNI MAURO D’ARCANO, poète italien. V. ARCANO.

GIOVANNI-IN-PEUCICETO (SAN-), ville d’Italie, prov. et à 17 kilom. N.-O. de Bologne, sur le canal de Ceato ; 13,889 hab.

GIOVANNI-ROTONDO (SAN-), ville d’Italie, prov. de Foggia, près du mont Gargano, à 28 kilom. E. de San-Severo ; 7,429 hab. Culture de la vigne«et du mûrier.

GIOVANNl-lN-VAL-D’AENO (SAN-), ville d’Italie, sur l’Arno, à 44 kilom. S.-E. de Florence ; 3,800 hab.

GIOVANNINl (Jacques-Marie), peintre et graveur italien, né à Bologne en 1067, mort à Parme en 1717. Il abandonna de bonne heure la peinture, découragé par la perfection des œuvres des maîtres, et se livra entièrement à la gravure à l’eau-forte et au burin. Ses principales pièces sont : Vie de saint Benoit, d’après L. Carrache (20 feuilles) ; la Coupole de Saint-Jean de Parme, d’après le Corrége (12 feuilles) ; le Christ donnant la communion aux apôtres, d’après Franceschini. Une partie de sa vie fut occupée à la reproduction de la collection de médailles du duc de Parme ; il en grava 2,000, qui furent publiées de 1694 à 1717. Le texte est au jésuite P. Pedrusi.

GIOVENAZZO, ville d’Italie, prov. et.àl9kilora. N.-O. de Bari, près de l’Adriatique ; 9,075 hab. Place forte, archevêché. Maison de refuge pour les enfants trouvés, mendiants et vagabonds. Fabrication de tapis de laine. Petit port de cabotage ; foires importantes.

GIOVENE (Joseph-Marie), savant italien, né à Molfetta (Pouille) en 1753, mort dans cette ville en 1837. Il fut successivement chanoine de Molfetta, grand vicaire de ce diocèse (1781), vicaire apostolique de Lecci (1804) et membre du parlement napolitain pendant la courte révolution de 1816. Tout en remplissant ses fonctions ecclésiastiques, Giovene s’adonna, avec une ardeur que l’âge ne ralentit point, à l’étude des sciences physiques et naturelles. Pendant une excursion qu’il fit dans les montagnes de la Pouille, il découvrit, près de Molfetta, un gisement de nitre dans le cratère de Pulo (1783). Giovene entra en relation avec les savants les plus

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distingués et composa de nombreux écrits, qui attestent son savoir, mais qui manquent d’originalité et de profondeur. Nous citerons, entre autres : Voyage à la nitrière naturelle qui se trouve à Molfetta (1788), traduit en français par Zimmermann (1789, in-8°)’ ; Avispour la destruction des insectes gui rongent la pulpe de l’olive (Naples, 1792, in-8») ;’ Instruction sur la culture du coton nankin (Milan, 1792) ; la Mia villégiatura (Parme, 1804, in-12), ouvrage philosophique et sentimental ; De la formation du, nitrè (Modène, 1819), etc. On ade lui, en outre, un grand nombre de manuscrits publiés dans les Opuscoli scelti di Milano, dans les Memorie délia Socieja italiana di Modena, etc.

GIOVENONE (Girolamo), peintre italien, né à Verceil dans la seconde moitié du xivc siècle. Il fit sortir la peinture de l’état de barbarie dans lequel elle se trouvait alors dans sa ville natale. Parmi ses tableaux, on cite particulièrement un Christ ressuscité avec sainte Marguerite, sainte Cécile et deux anges, toile fort remarquable et d’un grand caractère, qu’on voit aux Augustins de Verceil.

GIOVIN1 (Bianchi), publiciste italien. V.

BlANCHI.

GIOVIO, nom de plusieurs historiens et poètes italiens. V. Jovb.

G1PE s. f. Ci-pe). Sorte de sarrau ou de souquenille que les paysans et les gens du peuple mettaient autrefois par-dessus leur pourpoint.

GIP-GIP ou GIPGIP s. m. Cip-jip). Ornith. Espèce de martin - pécheur qui habite le Brésil. »

G1PHANIUS, jurisconsulte et philologue allemand. V. Giffen.

G1PON s. m. Ci-pon — rad. gipe). Techn. Gros pinceau ou morceau de laine dont se sert le corroveur pour étendre sur les peaux la cire, l’huile, le suif et diverses autres matières.

GIR, nom que les Tchouktchîs, habitants du nord-est de la Sibérie, donnent à leurs idoles. Ces idoles consistent en morceaux de bois grossièrement sculptés, qu’ils frottent avec de la moelle de renne dans leur cérémonies religieuses.

GIRA (Flavio), marin napolitain à qui on a attribué l’invention de la boussole, V. Gioja.

GIRAC (Paul-Thomas, sieur de), littérateur et hébraïsant français, né à. Angoulême et conseiller auprèsidial de cette ville, au commencement du xviib siècle, mort en 1663. Il avait du savoir et des connaissances enjittérature ; mais il est vraisemblable que s£t célébrité n’aurait pas dépassé les bornes de l’Angoumois, sans la querelle qui s’engagea entre lui et Costar, au sujet du mérite de-Voiture, rabaissé par Girac, exalté par Costar. Ce fut, sept ans durant, un échange d’arguments français, grecs et latins, et surtout d’injures polyglottes. Aujourd’hui, où l’on ne lit plus Voiture, personne ne songe aux défenses de Costar et aux attaques de Girac ; il nous suffit donc d’avoir indiqué en deux mots ces venimeuses querelles, qui ont laissé de nombreuses traces dans les ouvrages du temps.

GIRAC (François Barkau de), prélat né à Angoulême en 1732, mort en 1820. Il devint successivement vicaire général du diocèse d’Angoulême, évêque de Saint-Brieuc (1766), évêque de Rennes (1769) et fut pourvu de bénéfices considérables. Lorsqu éclata la Révolution, Girac se signala par sa résistance aux décrets de l’Assemblée nationale concernant les réformes ecclésiastiques, refusa de prêter le serment exigé par la constitution civile du clergé, fut remplacé sur son siège par l’abbé Lecoz et quitta la France en 1791. Il vivait à Saint-Pétersbourg dans l’intimité du dernier roi dé Pologne, Stanislas Poniatowski, lorsque Pie VII conclut le Concordat (1801) et lui demanda sa démission. Le prélat, qui désapprouvait formellement la condescendance du pontife envers le gouvernement républicain, adressa à Pie VII, non pas sa démission pure et simple, mais sa démission motivée sur son âge, et joignit à cet acte des observations respectueuses, mais énergiques, sur les mesures générales du Concordât. De retour en France, Girac devint chanoine du chapitre de Saint-Denis.

GIRAFE s. f. Ci-ra-fe — ar, zorafeh, qui vient probablement lui-même du mot égyptien soraphe, composé de deux racines qui signifient rigoureusement long col ou tête allongée ; tel est, en effet, le caractère le plus frappant de la girafe, venue des contrées situées au midi de l’Égypte. Aussi est-elle plusieurs fois figurée sur les monuments et dans les peintures des manuscrits égyptiens). Mamm. Genre de ruminants : Les Romains ont possédé des girafes vivantes dans leurs cirques. (P. Gervais.)

Sur ses deux courts jarrets accroupissant son corps, La girafe en avant reçut de longs supports.

DELU.L.E.

— Astron. Constellation de l’hémisphère boréal.

— Eneycl. Les girafes forment, dans l’ordre des ruminants, un genre des plus faciles, le plus facile peut-être, à distinguer. Elles sont caractérisées par des cornes pleines, persistantes, communes aux deux sexes, à

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extrémité plane, avec une couronne de longs poils ; les oreilles longues et pointues ; point de mufle ; la lèvre supérieure entière ; trenvj-deux dents, savoir huit incisives h la mâchoire inférieure seulement, et six molaires de chaque côté à chaque mâchoire : le cou très-long, muni d’une crinière sur la face supérieure ; la ligna dorsale oblique ; les poils ras ; quatre mamelles inguinales ; la queue courte et terminée par un flocon de longs poils ; les jambes de devant beaucoup plus ongues que celles de derrière.

Les girafes constituent un genre à part, qui forme à lui seul une famille distincte. La disposition de leur pelage les fait ressembler aux panthères ou aux léopards ; mais ce n’est là qu’une analogie toute superficielle. Leurs véritables affinités sont avec les ruminants, dont elles ont toute l’organisation. Leur forme générale et leurs mœurs les rapprochent des chameaux ; mais c’est surtout aux cerfs qu’elles se rattachent par leurs caractères essentiels, tels que le système dentaire et la disposition des pieds.

Toutefois, leurs cornes les éloignent de tous les ruminants ; elles sont persistantes et non caduques, et repoussent périodiquement, comme celles des cerfs ; d’autre part, elles ne sont pas enveloppées dans un étui de matière cornée, comme celles des antilopes, des chèvres ou des bœufs. « Chez les girafes, dit M. P. Gervais, les cornes sont composées de deux parties, l’une enveloppante, qui est formée par la peau un peu épaissie et recouverte de quelques poils, principalement à l’extrémité supérieure ; la seconde, enveloppée, osseuse, et constituant une véritable épiphyse, d’abord fixée à l’os frontal par une couche cartilagineuse, puis intimement unie a lui, après que les progrès de l’ossification ont solidifié les parties cartilagineuses elles-mêmes. Ces deux épiphyses frontales, que l’on a connues dans tous les temps, s’accroissent à mesure que l’animal avance en âge ; mais néanmoins elles ne prennent jamais un grand développement ; il est même rare qu’elles dépassent en hauteur la moitié de la longueur de la tête. Dans ces derniers temps, une particularité plus singulière encore et caractéristique des girafes est venue fixer l’attention des naturalistes ; nous voulons parler de la troisième corne, que. Ton remarque sur la tête de ces animaux, troisième corne qui est semblable aux deux autres par sa composition, mais qui est plus petite et se trouve sur le chanfrein. Dans beaucoup de cas, cette corne est représentée par une simple tubérosité. Cette disposition de corne triple ne se présente chez aucun autre animal. »

Les girafes, par leur taille, qui dépasse quelquefois 7 mètres de hauteur totale, peuvent rivaliser avec les plus grands mammifères ; toutefois, elles n’ont pas ces formes massives et trapues qu’on observe chez d’autres ruminants, tels que les bœufs, et surtout chez les grands pachydermes. Leurs formes sont, au contraire, légères, on pourrait même dire grêles pour leur dimension. La tête, la langue, le cou, bien que composé seulement de sept vertèbres, les jambes, surtout les antérieures, se font remarquer par leur longueur ; le tronc lui-mèine n’a pas un gros volume. Leurs lèvres sont amples ; la supérieure assez mince et avancée, mais point fendue comme celle des chameaux ; la langue est susceptible d’exécuter des mouvements très-variés. Les narines ne sont point percées dans un mufle, et la peau qui les environne n’est pas dénudée et abondamment pourvue de cryptes mucipares. Leurs yeux sont très-grands et elles n’ont pas de larmiers. Enfin, leurs quatre extrémités sont terminées par des sabots fourchus, mais non accompagnés de sabots rudimentaires.

J usqu’à nos jours, les naturalistes n’avaient reconnu qu’une seule espèce de girafe ; mais, - en 1827, le pacha d’Égypte ayant consulté le consul de France au Caire sur un envoi d’animaux qu’il voulait faire, et celui-ci ayant désigné une girafe, le pacha en rit aussitôt demander dans le Sennaar et au Darfour. Do pauvres Arabes, sur la lisière des terres cultivées entre ces deux provinces, en nourrissaient deux très-jeunes ; elles furent bientôt conduites et vendues au gouverneur du Sennaar, qui les envoya en présent à Méhémet-Ali, lequel, à son tour, en donna une au Muséum d’histoire naturelle de Paris. C’est Sur cet individu qu’on remarqua plusieurs caractères anatomiques qui ne convenaient point à l’espèce connue, celle du Cap, et l’on constata dès lors qu’il y avait au moins deux espèces de girafe. Geoffroy Saint-Hilaire appela la nouvelle espèce girafe du Sennaar, du nom du pays où elle vit.

La girafe, dans son pays natal, broute les sommités des arbres, préférant les plantes de la famille des mimosas, qui y abondent ; mais il paraît qu’elle peut sans inconvénient changer ce régime contre tout autre régime végétal. Celle que reçut Florence en 1486, et ijui quêtait ses repas aux premiers étages des maisons, se nourrissait de fruits du pays, et particulièrement de pomme*. Celle qu’on reçut au Jardin des plantes en 1827 était nourrie autrement : ses repas ordinaires se composaient de grains mélangés de maïs, d’orge et de fèves de marais brisées au moulin ; pour boisson, on lui donnait du lait, matin et soir. On a’, depuis, assez peu modifié la manière de nourrir celles qu’on a possédées dans le même établissement, où, d’ailleurs,