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GRAE

où il s’adonna d’une façon toute particulière k l’étude des maladies des yeux, sous la direction de SIM. Sichel et Desmarros. De retour à Berlin, il a fondé une clinique privée et est devenu, en 1856, professeur extraordinaire h, l’université de cette ville, M. Albert de Graefe est un des principaux rédacteurs des Archives d’ophthalmologie.

GRAEFE (Henri), pédagogue et homme politique allemand, né à Buttstadt en 1802, mort à Brème en 1868. Il étudia à l’université d’Iéna les sciences mathématiques et la théologie, devint, dans cette ville, en 1825, directeur d’une école, dans laquelle il introduisit diverses réformes, et publia alors, sous le titre de l’École allemande, un journal périodique, qui fut vivement attaqué par le clergé, puis interdit en Prusse et en Autriche. En 1840, Graefe devint professeur extraordinaire à l’université. Deux ans plus tard, il était appelé à Cassel pour y diriger l’école nationale. Il y réorganisa les études, puis fonda une école professionnelle, et contribua, en qualité d’inspecteur des écoles municipales (1840), à propager l’instruction dans ce pays. En 1848, le ministère de l’électeur de Hesse chargea Henri Graefe de lui exposer les réformes qui pouvaient être introduites dans l’instruction, et le nomma membre de la commission supérieure des études. Elu député à l’assemblée nationale allemande au mois do juillet 1849, Graefe y prit place dans les rangs de la gauche démocratique, fut réélu l’année suivante, se prononça contre toutes les mesures de réaction et publia, en 1851, à Leipzig, un écrit intitulé : les Débats sur la constitution dans les États de Hesse, qui lui valut d’être traduit en justice et condamné, le 19 février 1852, à un emprisonnement de trois ans dans une forteresse. Rendu à la liberté après une assez courte détention, Graefe se vit une seconde fois accusé de haute trahison. Il se rendit alors à Genève, où il fonda une maison d’éducation (1853), et fut appelé, en 1855, à Brème, pour y prendre la direction de l’école civile supérieure. Nous citerons parmi ses écrits : le Droit scolaire ; la Réforme des études au point de vue particulier de la Saxe (Leipzig, 1834) ; Histoire naturelle des trois règnes (1841, 2 vol.) ; Pédagogie générale (Leipzig, 1845, 2 vol.) ; l’Éducation populaire en Allemagne (Leipzig, 1847, 3 vol.) ; Notions de géométrie (Leipzig, 1850, 3e édit.) ; Problèmes d arithmétique (1852), etc.

GRJÏFENBEHG, village des États autrichiens, dans la Silésie, district de Frei■walden, près de la ville du même nom, à 39 kilom. S. de Neisse, ville de la Silésie prussienne. Graefenberg est devenu célèbre par son établissement hydrothérapique, fondé, en 1838, par Priesnitz, et dirigé depuis sa mort (1851) par son gendre Ulkazy. Ce village, qui est une colonie de la petite ville de Freiwalden, est situé à 336 met. d’élévation au-dessus de la mer Baltique et exposé à un climat rigoureux. Il s’étend depuis le pied du Greefenberg jusqu’à la moitié de la hauteur de cette montagne, point où il se termine par les établissements de bains. Derrière ces établissements, le Grœfeiiberg s’élève à une hauteur de 912 met. ; et c’est de laque jaillissent les eaux employées pour les bains. Vers les trois quarts de la hauteur sont situées les cabanes où l’on administre les douches. Doux monuments y ont été érigés à Priesnitz, l’un par les Hongrois, l’autre par lesFrançais.

GR^FENIIAHN (Wolfgang-Louis), mathématicien et physicien allemand, né en Fronconie en 1718, mort à. Baireuth en 17G7. Il se livra à l’enseignement à Baireuth, où il devint bibliothécaire (1759), conseiller aulique et conseiller du consistoire (1760). On a do lui un assez grand nombre d’écrits, dont les principaux sont : De inventa se mentis Germanorum in mathesi upplicata (1747, in-fol.) ; De irnmortalitate anivw philasapkorum grseeorum et latinorum afferta (1754, in-fol.) ; Recherches physiques sur les causes des tremblements de terre (175S, in-4o) ; De Venere sub sole videnda (1760, in-fol.), etc.

GRABFFE (Jean - Frédéric - Christophe), théologien et philosophe allemand, né àGœttingue en 1754, mort en 181G. Il exerça, à partir de 1792, les fonctions de pasteur dans sa ville natale. Il publia plusieurs ouvrages, dans la plupart desquels il s’est attaché à expliquer et à vulgariser les idées de Kant. Les plus connus sont : Manuel complet de catéchétique générale, d’après les principes de Kant (Gœttingue, 1797-1799, 3 vol. in-8o) ; Principes de catéchétique générale d’après les principes de Kant (1799) ; Essai d’une application morale de la loi de stabilité (1801) ; la Théologie pastorale dans toute son étendue (1803, 2 vol.).

GRAESSE (Jean-Chrétien-Théodore), littérateur et archéologue allemand, né à Grimma (Saxe) en 1814. Il s’établit à Dresde, où il se livra d’abord k l’enseignement, puis devint bibliothécaire du roi et inspecteur du cabinet des médailles. M. Graesse a fait, notamment sur la littérature du moyen âge, des études approfondies, ainsi que l’attestent ses remarquables et savants ouvrages. Les principaux sont : Histoire générale de la littérature (1837-1855, 12 vol. in-8») ; Bibliotheca magica (Leipzig, 1843) ; Manuel de l’histoire générale de la littérature (Dresde, 1844-1850, 4 vol. in-8»), abrégé du grand ouvrage précité ; la Légende du Juif errant (1844), trad. eu frun GRMV

çais (1845) ; Bibliotheca psychologica (1845) ; la Légende du chevalier tannhaùser (1846) ; Histoire de la poésie de l’Europe et des principaux pays non européens depuis te commencement du xvie siècle (1848) ; Documents pour servir à la connaissance de la littérature et des légeudes du moyen âge (1850) ; Manuel de la numismatique ancienne (Leipzig, 1852 et ann. suiv.) ; le Trésor des livres rares et précieux (1858 et ann, suiv.), etc.

GUNTER (Frédéric-David), archéologue allemand, né à Schwabisch-Hall en 1768, mort en 1S30. Il fut successivement professeur au collège de sa ville natale (1789), directeur du gymnase d’Ulm (1818), et enfin inspecteur des écoles. Grœter fonda, en 1791, un journal archéologique, qui parut d’abord sous le titre de Bragur, et qui fut continué sous celui de Braga et Hermode, h partir de 1790, en collaboration avec Hasslein. En 1812, il créa Odina et Teuta, recueil du mémo genre, auquel succéda la publication intitulée : Iduna et Hermode. Grœter fut le fondateur de la Société des amis des Danois aux bords du Danube. Ses divers écrits ont été réunis sous le titre de : Feuilles éparses (Ulm, 1822-1824, 2 vol.).

GRiKTZ, ville des États autrichiens. V. Gratz.

GHiïVELL (Maximilien-Charles-Frédéric-Guillaume), jurisconsulte et homme politique

allemand, né à Belgard (Poméranie) en 1781, mort en 1860. Il était fils d’un aumônier de régiment. Lorsqu’il eut achevé son droit a Halle, il remplit diverses fonctions dans l’administration prussienne, fut administrateur

de Polck en Pologne, puis exerça quelque temps la profession d’avocat à Kottbus et fut chargé ensuite par le gouvernement saxon de remplir des fonctions judiciaires dans cette ville. Rappelé en Prusse en 1801, Greevell devint successivement juge au tribunal supérieur de Soldin, conseiller de justice à Stargardt et conseiller de justice près l’administration militaire de la même ville. Quand, en 1814, la Prusse se jeta dans la coalition contre la France, Grœvell abandonna ses paisibles fonctions, s’enrôla parmi les volontaires et servit, comme aide de camp, jusqu’à la fin de la guerre. Après la conclusion de la paix, il fut nommé justicier du gouvernement de Mersebourg. Quelques écrits libéraux et l’attitude qu’il prit en défendant l’indépendance des votes dans les délibérations du conseil, en faisant exécuter les lois contre tous sans se préoccuper de leurs rangs, lui valurent d’être révoqué de ses fonctions. Rendu à la vie privée, il alla se fixer dans la basse Lusace, administra quelque temps laseigneurie de Muskaw et ne reparut sur la

scène publique qu’après les événements de 1848. À cette époque, Grtevell devint membre de l’assemblée nationale de Francfort. Il y siégea dans les rangs du parti conservateur, dont il devint un des chefs les plus distingués et fut chargé, en 1849, par le vicaire de l’empire, lorsque de Gagera quitta les affaires, de former un ministère nouveau ; mais, en présence d’une majorité où dominait l’élément libéral avancé, Grœvell vit le pouvoir paralysé entre ses mains et fut, au nout de peu de mois, contraint de s’en démettre. Il rentra pour la seconde fois dans la vie privée et alla se fixer à Francfort-sur-l’Oder. On lui doit de nombreux ouvrages où l’on trouve de la clarté, de la pénétration, des idées élevées et un vif amour de la justice et de la vérité. Les principaux sont : l’État anliplatonique (Berlin, 1808) ; Commentaires des lois prussiennes relatives au crédit (Berlin, 1813-1820, 4 vol.) ; Sources du droit public allemand (1813-1820) ; Lettres sur la liberté de la presse et sur l’esprit du peuple (1815) ; l’Homme (1815) ; De la propriété et de la prescription d’après les lois prussiennes (Halle, 1S20) ; De la police supérieure, de la police secrète et de la police de sûreté (1820) ; le Fonctionnaire comme écrivain ou l’écrivain comme fonctionnaire en Prusse (1820) ; le Citoyen (1S22) ; la Valeur de la mystique (1822) ; Commentaires pratiques de la procédure générale en Prusse (1825-1831, G vol.) ; le Seigneur et le paysan ou la Propriété foncière (1840) : Histoire de ma retraite du service public (1837) ; le Protestantisme et la foi (1843) : la Souveraineté du peuple et le vicaire de l empire (1S48) ; Ma profession de foi touchant l’état politique de l’Allemagne (1849) ; ('Église, origine et signification du mot allemand (1856).

  • ï.RJ8VïflS (Jean-Georges Graef, dit), phi-3u !

vg’û& 6ï archéologue allemand, né à Naumbourg (Saxe) en 1632, mort à Utrechten 1703. Il s’était voué à l’étude du droit et avait déjà obtenu le grade de docteur à Leipzig, lorsqu’il se mit à visiter quelques universités hollandaises. À Deventer, il rencontra J.Fréd. Gronov et se mit à étudier sous sa direefion. Il embrassa alors la religion réformée et fut appelé, en 1656, comme professeur de philologie et d’éloquence, à 1 université de Duisbourg. Au bout de deux ans, il prit la place de Gronov à l’Athénée de Deventer, et, trois ans plus tard, il passa à l’université d’Utrecht.

Les œuvres de Graevius sont innombrables. En 1656, il avait publié les lettres de Casaubon, avec une préface adressée à Thomas Reimsius (Brunswick, 1650, in-4o). Il donna ensuite une foule d’éditions, entre autres le Soléciste de Lucien (Amsterdam, IG6S, in-S") ;

GRAF

Hésiode, avec d’excellentes observations qui sont la meilleure introduction k la lecture des poètes grecs ; Justin (1669), et le même cum notis variorum (1683) ; les Scriptores rei agrarix ; Suétone (1672) ; César, Ausone, Lactance, Catulle, Tibulle et Properce (1680), édition peu estimable et où il n’a peut-être mis que son nom ; Florus (1660). Ces éditions, dont la plupart appartiennent à la collection cum notis variorum, sont encore assez recherchées. Il a publié aussi le Lexique philologique de Martinus, le traité de Junius De pictura velerum, les poésies grecques et latines de Huet, Enfin, c’est lui qui, le premier, conçut le plan des grands Trésors et choisit pour sa part la rédaction de celui qui concerne les antiquités romaines (Thésaurus antiquitalum romanarum, 12 vol. in-fol.). L’archéologie lui est encore redevable du Trésor des antiquités de l’Italie et de la Sicile, qui fut terminé par Burmann, et de la seconde édition du Trésor des inscriptions latines de Gruter, bien meilleure que la première.

Tous ces travaux montrent suffisamment combien leur auteur devait être actif et zélé pour la science. Comme critique, il n’est pas à la hauteur de Gronov. Il n a pas non plus le génie de N. Heinse, avec qui il a cependant plus d’un trait de ressemblance. Ce qui le distingue, c’est un grand bon sens. Esprit tout pratique, il comprenait à merveille ce qui était utile aux jeunes gens, k ceux qui commençaient l’étude de la philologie.

GRAF ou GRAAFF (Urs ou Ursus), graveur suisse, né k Bâle vers 1470, mort après 1524. 11 est fréquemment désigné sous les noms de Vi> Grof et de Maiire au Rocholr, Il travailla beaucoup pour les libraires, dont il orna les éditions de vignettes, de lettres historiées, de fleurons, etc., et exécuta un grand nombre de planches. « Moins habile que Durer dans le dessin, dit M. Weiss, il lui est également inférieur dans la composition et dans l’entente des ombres ; mais il l’égale pour la taille du bois, » On a de lui plus de 200 gravures et environ 90 dessins, qu’on voit au musée de Baie. Les gravures de cet artiste, qui passe pour avoir été en même temps orfèvre., méd’ailleur et sculpteur, sont signées d’un V et d’un Y gothiques. Quelques-unes des compositions qu’on lui attribue seraient, d’après certains auteurs, dues au burin de Van Goar ou à celui de Gamperlin ou Gemberlein, artistes sur lesquels on ne possède aucun renseignement.

GRAF ou GRAFF (Jean-Jérôme), compositeur allemand, né Salzbach en 1648, mort à Berlin en 1729. Il abandonna l’étude du droit pour se livrer à son goût pour la musique, acquit dans cet art des connaissances très-étendues, et apprit à jouer de la plupart des instruments. On a de lui : Description de la trompette marine (1681) ; Chansons spirituelles (1683) ; Leçonsde chant en dialogue (1702), etc.

GRAF ou GRAFF (Antoine), peintre, né à Winthertur (Suisse) en 1730, mort à Dresde en 1813. Élève de Schellenberget de Schneider, il alla compléter à Munich son éducation artistique, et ne tarda pas à se faire une grande réputation comme peintre de portraits. Sur le bruit de sa renommée, Graf fut appelé en Saxe, où il devint peintre de la cour et membre de l’Académie de Dresde. Cet artiste, qu’on a appelé le Van Dyck de l’Allemagne, a exécuté un nombre considérable de portraits. On en porte le nombre à 1,655. Ses œuvres, de petites diniensious en général, sont pleines de caractère, de finesse et de largeur. On y trouve à la fois la science de l’arrangement, le sentiment de la physionomie, une grande fraîcheur de coloris et une grande puissance d’effet.

Parmi les personnages illustres dont il nous a conservé les. traits, il faut citer : Mendelssohn, Spalding, Ramier, Gellert et Sulser. Il a laissé aussi des paysages remarquables, qui représentent les sites les plus pittoresques des Bords du Rhin et de la Suisse. La gravure a reproduit presque tous ses portraits, dont les originaux sont disséminés dans les galeries particulières d’Europe, car les musées n’en possèdent aucun.

GRAF ou GRAFF (Charles-Antoine), peintre allemand, fils du précédent, né à Dresde en 1774, mort en 1832. Il fut initié par son grand-oncle Sulzer à la connaissance de la philosophie, reçut une excellente éducation, puis étudia le paysage, k Dresde, sous la direction du peintre Zingg, et compléta ses études par des voyages en Suisse, en Italie et en Allemagne. Graf a exécuté un grand nombre do paysages remarquables par la correction du dessin, par la sagesse du plan et par un coloris : vigoureux et chaud.

GRAFENHAINCHEN, petite ville de Prusse, province de Saxe, régence et à 48 kilom. N.-E. de Mersebourg ; 2,545 hab. Culture du houblon ; commerce de laine.

GRAFENTHAL, ville d’Allemagne, dans ie duché de Saxe-Meiningon, ch.-l. de bailliage, sur la /Copte, à 14 kilom. S.-O. de Saalfeld ; 1,500 hab. Usines à fer et à acier.

GRAFERATH, ville de la Prusse rhénane, prov. et a)9 kilom. N.-E. de Dusseldorf. cercle de Soiingen ; 3,795 hab. Fabrication de soieries, siamoises, coton, et ouvrages en fer et en acier.

GRAFF (Laurent de), célèbre chef de flibustiers, né en Hollande. Il vivait dans la se GRAF

conde moitié du xviie siècle et fut longtemps au service de l’Espagne, en qualité d’artilleur, croisa contre les flibustier ! ;, et, après leur avoir fait plusieurs fois des prisonniers, il finit par tomber lui-même entre leurs mains. Les flibustiers, appréciant son courage, lui proposèrent de s’associer avec eux. Laurent de Graff accepta, et, quelque temps après, il devint, sous les ordres du chef Van Horn, un objet de terreur pour les Espagnols. Un jour, rencontré inopinément, avec son seul vaisseau, par deux vaisseaux de ligne espagnols, il fait inutilement tous ses efforts pour leur échapper ; se voyant perdu, il enflamme le courage de son équipage, « t se fait jour k travers les ennemis, non sans éprouver de graves pertes ; puis, pointant lui-même ses canons sur l’ennemi, tl abat le grand mât du vaisseau amiral, jette le désordre dans les rangs des Espagnols et s’échappe. Trois autres vaisseaux espagnols ayant été, bientôt après, expédiés de Carthngène contre ces redoutables pirates, Lauréat de Graff, qui venait d’être rejoint par quelques bâtiments montés par des flibustiers, t.ttaque les Espagnols sans leur laisser le temps de se reconnaître, et prend les trois bâtiments après un combat de huit heures. Après cette sanglante défaite, les Espagnols renonaèrent pour longtemps à l’espoir d’extermiier des ennemis si dangereux. En 1683, Laurent de Graff se joignit à de Grammont et à Van Horn pour faire contre Vera-Cruz cet ; e expédition audacieuse qui réussit merveilleusement, et

valut un butin, considérable aux trois capitaines et à leurs intrépides soldats. Malheureusement, le partage du bitin amena entre

les chefs des discussions qti s’envenimèrent k tel point que Laurent de Graff et Van Horn en vinrent à un duel. Van Horn reçut une grave blessure, qui fut négligée, et dont il mourut peu-après, laissant son vaisseau en héritage k de Grammont. Celui-ci étant fort mal disposé pour Laurent ce Graff, les deux chefs se séparèrent. Laurer t de Graff disparut dès lors avec son bâtiment, et l’on n en entendit plus parler, soit qu’il ait été englouti dans une tempête, 011 qu’il soit tombé entre les mains des Espagn sis, ou enfin qu’il ait péri, victime de la cupitité et de la férocité de ses compagnons.

GRAFF (Eberhard-ThéophileJ, philologue allemand, né à Elbing en 1780, mort en 1841. D’abord professeur aux collèges de Jenkau et d’Elbing, il devint ensuite conseiller de régence pour l’instruction publique k Marienwerder (1810), à Arensbeig et à Coblentz, puis fut appelé à Kœnigsborg, pour y occuper une chaire de philosophie (1824), A partir de cette époque, il se livra à de savantes recherches sur l’ancmn dialecte haut allemand, et fut chargé, dais ce but, en 1825, par le gouvernement prussien, d’un voyage en Allemagne, en France, en Suisse et en Italie. En 1630, Graff alla iiabiter Berlin, où il continua k s’adonner entièrement k des travaux de linguistique, et devint membre de l’Académie de cette villo. Ses principaux ouvrages sont : la Réforme des écoles nécessaire en vue d’une instrucliot propre à former les jeunes gens (Arnsberg, 1B07) ; Sur les prépositions de l’ancien haut allemand (Kœnigsberg, 1824) ; le Trésor de l’ancien dialecte haut allemand (Berlin, 1834’1846, 7 voj. in-4o, avec une table par Massmann)^ œuvre capitale de l’auteur, dans laquelle il a donné les résultats de ses vastes trairuux ; Anthologie du dialecte haut allemand [Berlin, 1847). On lui doit aussi des traductions en haut allemand du traité de la Conso.ation philosophique do Boëce (1837), de Marcianus Capalla (1837) ; une édition de Krist, poëme d’Ottfried (1831).

GRAFI’E (Jean-Frédéric-Christophe), philosophe allemand. V. Grae.’fb.

GRAFFENRIÈDE s. f. (gia-fain-riè-de — de Graffenried, n. pr.). Bot. Genre de plantes, de la famille des mélastomacées, tribu des lavoisiérées, dont l’espèoo type habite la Nouvelle-Andalousie. Il Syr.. de jucondk, autre genre de plantes.

GRAFF1GNY (Françoise d’Issembourg d’Happoscourt, dame de), femme célèbre du xvmo siècle, née à Nancy en 1695, morte k Paris en 1758. Son père était major de la gendarmerie du duc de Lorraine, et sa mère, petite-nièce du fameux Ci. Ilot. On la maria, toute jeune encore, à Fn.uçois-Huguos de Graftigny, chambellan du duc de Lorraine, dont elle fut sépurée judiciairement, pour cause de sévices graves. Son mari, d’un caractère violent et brutal, finit ses jours en prison. Ce n’est qu’en 1738, c’est-à-dire k l’âge de quarante-trois ans, qu’elle apparaît dans l’histoire littéraire du xvmo siècle, en qualité de commensale de Voltaire, qui l’accueillit avec bonne grâce dans son château de Cirey. M’°<* de Grafligry adressa de là a ses amis de Lorraine une série de lettres, qui coururent d’abord manuscrites, et furent depuis imprimées. Ce ne soit, a proprement parler, que des commérages de femme sur l’intérieur de Voltaire ; mais, au milieu de ce caquetage assez fatigant, on peut trouver quelques pages intéressantes. Elles sont recueillies dans un ouvrage intitulé : Vie privée de Voltaire et de M^e du Chàtelel, par A.Dubois (1820, in-S(>). Un incident la brouilla avec Voltaire, et lui fit quilter Cirey. Mme du Châtolet, qui décachetait hs lettres de tous