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allons rendre grâce à Dieu de ce que, si sa providence nous a destinés à vivre sous la domination de Voire Majesté, elle nous a donnés au plus grand îles roh. » Pierre de Grammont fonda dans son diocèse une maison de missionnaires, un séminaire, etc.

GRAMMONT (François-Joseph de), prélat, neveu du précédent, mort en 1715. Il fut le coadjuteur de son oncle, à qui il succéda comme archevêque de Besançon ; en 1698. Il reconstruisit le palais archiépiscopal de cette ville et publia un recueil de Statuts synodaux, etc.

GRAMMONT (Antoine-Pierre dk), prélat, neveu du précédent, né en 16S5, mort en 1754. Il suivit d abord la carrière des armes, fit avec distinction la campagne de 1702, prit part, comme colonel de dragons, à la bataille de Malplaquet, puis entra dans les ordres et fut nommé archevêque de Besançon par Louis XV, en 1735.

GRAMMONT (Alexandre-Marie-François-de Sales-Théodule, marquis de), homme politique français, né au château de Dracv-les-Couches (Saône-et-Loire) en 1765, mort en 1841. Beau-frère du général, La Fayette, il adopta comme lui avec enthousiasme les idées de 1789, fit partie de la garde nationale, fut blessé en défendant le roi aux Tuileries lors de la journée du 10 août, puis se retira à la campagne, se montra hostile au gouvernement impérial, et se prononça des premiers pour la restauration des Bourbons. En 1815, les électeurs de l’arrondissement de Lure l’envoyèrent à la Chambre des députés, où il siégea constamment jusqu’en 1839. Pendant toute sa carrière parlementaire, le marquis de Grammonl vota avec l’opposition et ne cessa de défendre les droits et la liberté des citoyens.

GRAMMONT (Ferdinand, marquis de), député français, fils du précédent, né k Villersexel (Haute-Saône) en 1805. Député de l’arrondissement de Lure en 1839, à la place de

son père, il siégea au centre gauche, et conserva son mandat pendant toute la monarchie de Juillet. Il participa au mouvement de 1848, professa subitement une admiration très-vive pour la République, et fut élu en tête de la liste des représentants du peuple envoyés par le département de la Haute-Saône à l’Assemblée constituante. Dans cette nouvelle chambre, M. de Grammont passa brusquement du centre gauche à la droite. Cette conversion inexpliquée déplut à ses électeurs, qui ne lui renouvelèrent pas son mandat pour l’Assemblée législative. Après le coup d’État de décembre 1851, M. le marquis de Grammont, qui avait adopté la politique du président, fut élu comme candidat du gouvernement par les électeurs de la circonscription de Lure.

Aux élections de 1857 et de 1863, les électeurs du même arrondissement lui renouvelèrent son mandat. Mais alors éclata, dans sa carrière parlementaire, une lutte assez bizarre. M. le marquis de Grammont fut réélu au conseil général, malgré le préfet de son département, et traité, depuis, par ce fonctionnaire comme un adversaire de l’administration. M. de Grammont y gagna, car il fut réélu en 1809 comme candidat indépendant, ce qui du moins peut être considéré comme un honneur. Envoyé en 1870 à l’Assemblée nationale de Bordeaux, il a pris rang sur les bancs do la droite.

GRAMMONT (Jacques-Philippe Delmàsde), général et homme politique français, né en 1792, mort en 1862. Comme militaire, M. de Grammont avait débuté en 1812 ; deux ans après, il était officier de cavalerie. Sous la monarchie de Juillet, il fit des campagnes en Afrique et parvint, en 1840, au grade de colonel du 8e hussards. En décembre 1848, le président nouvellement élu le nomma général. Il fut chargé de commander le département de la Loire mis en état de siège, et les électeurs de ce département le choisirent pour les représenter à l’Assemblée nationale. À la Chambre, le général de Grammont appela souvent l’attention sur lui par la hardiesse ou la bizarrerie de ses propositions. Il demanda la création d’une banque foncière ; il proposa de transférer k Versailles le siège du gouvernement et de l’Assemblée, et réussit enfin à faire voter la loi protectrice des animaux, qui porte encore son nom. Il appuya en toute circonstance la politique de l’Élysée. Au lendemain du coup d’État de décembre, il figurait sur la liste de la commission consultative. Il fut nommé général de division en 1853, et grand ofricier de la Légion d’honneur en 1857. Il était entré dans lo cadre de réserve lorsqu’il mourut.

GHAMMONT (Guillaume-Antoine NoutiRY, dit), comédien et révolutionnaire français.

V, NOURKY.

Gnimiiioiil (mÉMOIKES DU COMTE DIj). V.

Gramont, véritable orthographe du nom du personnage qui est censé avoir écrit ces Mémoires.

GRAMMONTIN, ou GRANDMONTIN, OU

GRANDMONTAIN s. m. (grau - mon - tain). Hisc. relig. Membre de l’ordre religieux de Grammont, fondé dans le xio siècle. Il Ou les appelait aussi bonshommes.

GRAMMOPÉTALE adj. (granim - mo - péta-le

— du gr. yruinma, ligne ; petalon, pétale). Bot. Qui a des pétales linéaires.

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GRAMMOPTÈRE s. m. (gramm-mo-ptè-re

— du gr. f/ramma, ligne ; pteron, aile). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétrninères, de la famille des longicornes, comprenant une douzaine d’espèce.s, presque toutes européennes.

GRAMMOSTOME s. m. (grnmm-mo-sto-me

— du gr. /jramma, ligne ; stoma, bouche). Zooph. Genre de polypiers, réuni aujourd’hui aux vulvulines.

GRAMMOZOAIRE adj. (gramm-mo-zo-è-re

— du gr. gramma, ligne ; zôon, animal). Zool. Se dit de certains animaux de forme linéaire :

Vers GRAMMOZOAIRËS.

GBAMMURE adj. (gramm-mu-re — du gr. gramma, ligne ; oura, queue). Zool. Qui a la queue courte et grêle.

GUAMOND ou GRAMMONT (GabrielDE Bartiiklemi, seigneur de), en latin Grnmundua, historien français, iié à Toulouse vers 1590, mort dans cette ville en 1654. Entré de bonne ueure.dans la magistrature, il était conseiller au parlement de Toulouse, au moment où se dénoua le procès du malheureux Vanini, accusé d’athéisme et d’hérésie. Gramonda laissé de cette odieuse affaire, ainsi que de l’exécution de l’infortuné, un récit froidement cruel, qui révolte le lecteur, et qui indigna même ses contemporains. Du reste, cette farouche autant qu’injuste cruauté n’aura plus rien qui surprenne quand on saura que, dans un autre ouvrage, Historia prostratza Ludooico XIII seclariorum in Gallia rebellionis (Toulouse, 1623, in-4o), Gramond se déclare l’apologiste du massacre de la Saint- Barthélémy. Gui Patin, qui l’a connu à Paris, nous apprend qu’il était « d’une àma faible et bigote. » Quant à son livre intitulé : Historiarum Gtdlise ab excessu Henri IV libri XV'11I (Toulouse, 1643), dans lequel se trouve lo récit odieux que nous avons mentionné plus haut, « il est peu de chose, dit Gui Patin, et infiniment au-dessous de l’Histoire du président de Thou. Il est rempli de faussetés et de flatteries indignes d’un homme d’honneur. Quand il fut achevé d’imprimer et près d’être mis en venté, M. de Gramond lit refaire quinze demi-feuilles pour enchérir sur les flatteries adressées au cardinal de Richelieu qui était alors au plus haut point de la faveur. Ce bonhomme crut qu’il n’y avait point de termes assez forts pour le louer ; mais il n’y gagna rien, car le cardinal vint à mourir. » Du reste, cette Histoire, toujours d’après Gui Patin, n est guère autre chose que le Mercure français assez mal tourné. Ce pitoyable historien devint, comme on l’a vu, président nu parlement de Toulouse, et de plus conseiller d’État.

GRAMONT, bourg de la basse Navarre. Il a donné son nom à une famille ancienne et considérable, qui s’est signalée par son dévouement k la maison d’Albret. Les principaux membres de cette famille sont les suivants.

GRAMONT (Gabriel de), prélat et diplomate français, mort en 1534. Il était fils de Roger de Gramont, ambassadeur de Louis XII auprès du pape, et devint évêque de Couserans, puis de Tarbes (1522). Il fut employé par François Ier dans plusieurs affaires délicates, où il fit preuve de beaucoup d’habileté, se rendit en Espagne, en 1526, pour travailler à la délivrance du prisonnier de Pavie, puis passa en Angleterre pour engager Henri VIII, qui voulait alors divorcer avec Catherine d’Arîigon, ’ à épouser la duchesse d’Alençon. Le diplomate échoua dans celte dernière entreprise. Il eut le chagrin, après avoir conseillé un acte contraire à la discipline de l’Église, de voir le roi d’Angleterre prendre pour femme Anne de Boulen. De retour en France, Gramont fut nommé archevêque de Bordeaux (1529) ; mais il se démit, au bout de quelques mois, de son siège, se rendit en qualité d’ambassadeur à Rome, où Clément VII l’appela au cardinalat (1530), négocia le mariage du dauphin (Henri II) avec Catherine de Médicis, nièce du pape, puis devint évêque de Poitiers (1532) et archevêque de Toulouse.

GRAMONT (Antoine, duc de), maréchal de France, né en 1004, mort à Bayonne en 1673. Il fut d abord connu sous le nom de comte de Guicbc, et suivit avec distinction la carrière des armes ; épousa une des parentes du cardinal de Richelieu, dont il se concilia ainsi la faveur, devint lieutenant général du duc de Mantoue dans le Montferrnt, en 1027, et se sigiiiila surtout par la défense de Mantoue (1G30), où il fut blessé et fait prisonnier. Do retour en France, il reçut le grade de maréchal de camp (1635), puis alla combattre en Allemagne, en Alsace, en Flandre et en Italie, fut nommé lieutenant général au gouvernement de Normandie (1S38), inestre ne camp du régiment des gardes-françaises (1639) et lieutenant général (1641). La façon brillante dont il se conduisit pendant la campagne de Flandre, surtout pendant les sièges d’Aire, de La Bassée et de Bapaume, lui valut, cettemême année, le bâton de maréchal de France. L’aimée suivante, il prit le commandement de l’armée de Cnampagne, mais fut battu près d Honnecourt par les Espagnols sous les ordres de Mello. Envoyé en Allemagne avec la grand Coudé en 1644, il assista aux affaires de Fribourg et de l’hilipsbourg, fut fait prisonnier à Nordlingen (1045), ’ prit part au siège de Courtray etdeLerida (1647), à la

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bataille de Lens (1648) et commanda, l’année suivante, l’armée devant Paris sous les ordres de Condé. Depuis la mort de son père, le maréchal était devenu comtéde Grnmont, gouverneur de la Navarre et du Bénrn. En 1659, il fut chargé de se rendre à Madrid pour demander au nom du roi l’infante Marie-Thérèse en mariage. Deux ans plus tard, il était nommé colonel des gardes-françaises, et enfin il fut élevé a la dignité do duc et pair en 1663. Le duc de Gramont passait pour un des hommes les plus aimables de son temps, et pour un courtisan délié. Il a laissé des Mémoires, publiés par son fils f 1716, 2 vol. in-12), où l’on trouve des détails intéressants au point de vue diplomatique et militaire.

GRAMONT (Philibert, chevalier, puis comte de), frère du précédent, né en 1621, mort en 1707. Il s’est rendu célèbre par son esprit et par ses galanteries. Sa famille le destinait a entrer dans les ordres ; mais ses goûts mondains, la légèreté insouciante de son caractère, sa passion pour les plaisirs la firent renoncer a ce projet. Il vint à la cour, puis servit comme (Volontaire sous les ordres de Condé et de Turenne, fit preuve d’une brillante valeur dans différentes batailles, pendant la conquête de la Franche-Comté (1668) et la guerre de Hollande (1672), et reçut le cordon bleu, la lieutenance générale du Béarn et le gouvernement du paya d’Aunis. De retour à la cour, il osa disputer à Louis XIV le cœur de MUo de La Motte, une des filles d’honneur de la reine mère, et pour ce fait reçut un ordre d’exil. Le chevalier de Gramont se retira en Angleterre (1662), où il avait déjà fait un voyage pendant le protectorat de Cromwell. Beau, aimable, gai, spirituel, fastueux, ayant à un égal degré la passion des femmes et celle du jeu, il plut singulièrement à la cour licencieuse et frivole de Charles II, qui donnait l’exemple des mœurs faciles. Le roi offrit au chevalier une pension qu’il refusa. Gramont, parait-il, gagnait des sommes considérables par son adresse à tricher au jeu, ce qui lui permettait de satisfaire son goût pour le faste et la magnificence. Pendant son séjour en Angleterre, il épousa Mlle Haniilton, qu’il amena avec lui en France, lorsque son ordre d’exil fut révoqué. Mme de Gramont devint alors dame du palais de la reine Marie-Thérèse d’Autriche ; mais, quoi qu’en dise son frèret qui en fait un magnifique portrait dans les Mémoires de Gramont, elle déplut généralement à la cour, et M"10 de Caylus va même jusqu’à la traiter à’Anglaise insupportable. Quant au chevalier de Gramont, il conserva presque jusqu’à la fin de sa vie les grâces de son esprit, sa dépravation de mœurs et sa science de parfait courtisan. Son caractère enjoué ne paraît l’avoir abandonné qu’à la suite d’une maladie grave, dont il fut atteint à soixante-quinze ans. Il en avait quatre-vingts quand son beau-frère Hamilton écrivit, pour le distraire, sous le titre de Mémoires auchevalier de Gramont, les aventures de sa jeunesse. Non-seulement le vieillard ne s’opposa pas k la publication de cet ouvrage, où se trouve le récit de ses bons tours amoureux et de ses escroqueries au jeu, mais encore il alla se plaindre au chancelier de ce que la censure, de beaucoup plus chatouilleuse que lui au sujet de son honneur, interdisait l’impression de ces mémoires. Ce seul trait donne une idée de son cynisme et de l’absence complète de tout sens moral chez cet homme qui eut, au xvue siècle, une existence à peu près semblable à celle que mena, au siècle suivant, le duc de Richelieu, ce type par excellence du vice rafriné, sans vergogne, aux formes aimables et séduisantes. Le chevalier de Gramont était par son père petittils de la belle Corisandre, Diane d’Andouins, qui fut la maîtresse de Henri IV. C’est en parlant de son aïeule qu’il disait k son ami Matta ces paroles reproduites par Hamilton dans les Mémoires : «Tu ne sais peut-être pas qu’il n’a tenu qu’à mon père d’être fils de Henri IV. Le roi voulait k toute force le reconnaître, et jamais ce traître d’homme n’y voulut consentir. Vois un peu ce que ce serait que les Gramont sans ce beau travers ! Ils auraient le pas devant les César de Vendôme ! ■

Gi-nmoiii (mémoires du comte du), par Antoine Hamilton (1713). Le comte de Gramont, dont on ne parlerait, guère sans ces Mémoires, est redevable k l’auteur anglais d’un renom qui durera plus longtemps que celui de beaucoup d’hommes d’un vrai mérite : au plus frivole des héros, il fallait le plus léger des panégyristes pour attirer l’attention sur sa frivolité même. Le comte de Gramont fut exilé en Angleterre sous la règne de Charles II, qui fut celui ries fêtes, de la folie, do la licence, de la futilité. Gramont se rendait à Londres et l’on eût dit qu’il s’y présentait en qualité de ministre plénipotentiaire de l’extravagance, de la débauche et de l’insolence réunies. Grâce au fiiineux comte de Rochester et autres libertins de la même trempe, il put bientôt donner le ton à la cour et entraîner autour de lui une foule de jeunes seigneurs qui brûlaient d’imiter ses belles manières. Ilainilton nous peint comme la seule occupation du palais de Saint-James la recherche du plaisir. Et quel plaisir !... une ridicule parodie de l’amour, une galanterie froide et moqueuse, mèiée de fatuité, vide de sentiments, envenimée de malice. Ce n’est

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plus une cour, c’est une lice, une arène, itne parade, où toutes les femmes sous les armes délient ou du moins paraissent délier tous les hommes de les vaincre, et où tous les hommes à leur tour délient toutes tes femmes de leur résister ; tournoi bizarre qui a ses conventions, ses usages, ses formules, ses règles. Ces nouveaux chevaliers ne combattent que contre l’innocence et la vertu. Ils font la guerre aux femmes, et cette guerre était celle qui convenait le mieux à l’humeur du comte do Grnmont. L’amour éiait bien rarement do la partie dans ces entreprises ; c’était souvent un simple projet conçu de sang-froid, ou un défi porté le verre à la main, ou seulement un pari fait et stipulé devant témoin. C’est du cynisme et pas autre chose. Mais il faut ajouter, à l’honneur du héros d’Hamilton, que son chevalier porte dans les intrigues de jeu et d’amour cette élégance et cotte distinction, ce tact et cet esprit de sa nation, que la tempérament anglais remplaçait par une grossièreté et une brutalité étrangères à son éducation et à ses mœurs.

Au milieu du récit de tant do prouesses amusantes, mais peu édifiantes, 1 auteur a semé une foule de traits précieux pour l’histoire du temps. En suivant Grnmont dans Son odyssée aventureuse, il n’a pas abdiqué les droits de l’observateur. Il a donné des tableaux fidèles de plusieurs «ours de l’Europe : celles de Versailles et de Saint-James sont peintes avec une vérité frappante ; la petite cour de Savoie, fidèle aux coutumes de l’ancienne chevalerie, n’est pas non plus oubliée. Sous une forme frivole et légère, Hamilton parle souvent des choses les plus importantes, des intérêts les plus graves. Il apprécie avec une rare sagacité plusieurs hommes d’État du premier ordre, de fameux généraux, des princes célèbres ; il supplée au silenco de l’histoire, et donne plus d’une fois la clef des plus obscures intrigues. Parmi les portraits historiques, on peut citer ceux de Cromwell,

de Louis XIV, de Condé, de Richelieu, de Mazarin, de Charles II, île Jacques II son frère, de lord Rochester et de lord Clarondon. Les portraits de femmes ne sont pas moins réussis ; ils sont rendus avec une délicatesse et une malice des plus exquises. Une foule d’historiettes font à chaque instant rire aux larmes le lecteur ; ainsi les mascarades bouffonnes, les tours réjouissants se mêlent aux intrigues de cour, aux affaires d’État, aux manoem res de guerre.

Hamilton est un des écrivains les plusattiques de la littérature française ; il possède 1 esprit français à un tel degré qu’on ne peut distinguer en lui la veine étrangère. Il raconte les prouesses de son chevalier, comme s’il parlait de choses d’un autre siècle. Il lui fait honneur, en riant, de certains traits, plus ou.moins pendables, qui intéressent fort la probité, et l’on sent, en le lisant, combien les idées morales ont changé en ces matières. Hamilton peint à merveille ; tout personnage qu’il rencontre sur son chemin

vit aussitôt. Il a. déjà la phrase courte de Voltaire, et sa plaisanterie épicurienne annonce la raillerie plus mordante de Montesquieu, dans les Lettres persunes.

GRAMONT (Armand de), comte de GuiCHE, général français, tilsdu maréchal Antoine de Gramont, né en 1638, mort en 1074. Exilé k deux reprises, la première pour ses assiduités auprès de Madame Henriette, qui déplurent k Louis XIV, son rival, la seconde pour avoir pris part à une intrigue dont le but était do faire renvoyer M"° de La Vallière, alors maitresse du roi, il se battit avec les Polonais contre les Turcs, puis avec les Hollandais contre l’Angleterre, et obtint la permission do rentrer en France en 1669. En 1672, il accompagna Louis XIV et le prince de Condé dans la fameuse campagne de Hollande. Chargé de découvrir un gué pour faire passer le Rhin k l’armée et n’en ayant point trouvé, il se jette à la nage k la tête des cuirassiers, commandés par llevel, traverse le fleuve, tombe sur les escadrons ennemis, les force à se rendre et se couvre de gloire. L’nnnée suivante, Armand de Gramont accompagna un convoi en Allemagne, fut rencontré par Montecuculli, qui le battit, et il éprouva un tel chagrin de cette défaite qu’il en mourut quelques mois après. Le Comte de Guiche était un homme aimable et charmant, « Il est à la cour, disait de lui M’io do Sévigné, tout seul de son air et de sa manière, un héros de roman qui ne ressemble point au reste des hommes. » On a de lui : Mémoires concernant les lJrooinces-Unies (Londres, 1744, in-12).

GRAMONT (Antoine, duc de), maréchal de France, né en 1672, mort en 1725. Il émit petit-fils du maréchal du même nom et, comme lui, il fut d’abord connu sous le nom deromie il., Guichn. D’abord mousqueiaire, puis aidô de c.unp du Dauphin (1 ttssi, il prit part aux prini’ipaux faits d’armes de lu campagne de Flandre et devint successivement brigadier (1694), mestro de camp général des dragons (1GJ6), maréchal de camp (1702), lieutenant général (1704), colonel général des gnrilesfiançaises (1704). Nommé, l’année suivante, ambassadeur en Espagne, il crut qu’il pourrait aisément gouverner le roi Philippe V, parla avec peu do ménagement de la reine., qui exerçait sur son mari la plus grande influence, et par sa confiance présomptueuse, par sa légèreté, finit par rendre sa position intolérable. De retour en France, il reprit du

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