Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 4, Gile-Gyz.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

GRAN

ture divine, ou sont-ils des facultés qui émanent de son être ? Distingue-t-on en Dieu plusieurs personnes dans un même être ? Quelle oit l’origine de lu matière ? Quelle est i’esseneo de lu matière ? Qu’est - ce que l’homme ? Qu’est-ce que l’animal ? Quelle est la loi, quel est l’ordre providentiel, ou bien n’y aurait-il aucune loi, aucun ordre, c’est-à-dire l’Oint de gouvernement du monde par Dieu ? Le plan universel de la création, dans lequel la douleur entre pour une si large part, peut-il se justifier devant la raison et la conscience ? Cruelle est l’origine et la fin du mal ? Distingue-t-on en morale un devoir supérieur à tous les autres, qui les embrasse tous et nous oblige ? L’homme s’égare-t-il en prenant pour fin le bonheur ? etc., etc. M. Hannotin procède, dans l’examen de ces questions, à la manière des seolastiques : il commence par donner sa solution, puis il expose les objections qu’elle a soulevées ou qu’elle peut soulever, objections qu’il puise généralement dans les ouvrages et les systèmes contemporains ; puis il développe les réponses" qu’on peut, selon lui, l’aire à ces objections.

Les idées maîtresses de M. Hannotin sont : que l’intelligence seule constitue la substance divine et la substance humaine, et, en général, toute véritable substance ; que l’intelligence engendre le désir, la volonté, la force ; que la force est l’essence de la matière ; que 1 intelligence divine est le moteur immobile du monde ; que l’intelligence humaine, l’âme humaine est, elle aussi, caractérisée par l’immobilité et la faculté de mouvoir, en un mot, qu’elle est le moteur immobile du corps ; que 1 intelligence humaine, comme l’intelligence divine, est en réalité partout, bien que les forces et les volontés qu’elle engendre soient localisées ; que l’univers n’est pas coéternel à Dieu ; que la fin de l’homme, le souverain bien, n est ni le bonheur ni l’amour, mais la possession de la vérité ; que tous les hommes sont appelés, dans la vio future, à l’égalité et à l’unité intellectuelles, égalité et unité finales, qui ne détruisent nullement les diversités et inégalités de mérite et de récompenses ; qu’il faut revenir, en métaphysique et en morale, aux doctrines de Platon et d’Aristote, en repoussant cette erreur capitale de la philosophie ancienne, que la matière est éternelle et existe par elle-même ; qu’il faut revenir, en religion, à l’enseignement de Jésus, dénaturé déjà par saint Paul et par saint Jean, davantage, plus tard, par les théologiens.

Nous remarquons que M. Hannotin se prononce avec force et à plusieurs reprises contre la prescience divine. <• Quanta la prescience, d’ttbord je la nie pour les causes libres, parce que par là on établit le fatalisme ; d’autre part, je nie encore que Dieu ait toujours voulu ce qui est, parce que la volonté est engendrée, qu’elle se développe en Dieu successivement. Cependant, dira-t-on, la puissance divine est infinie. Nullement ; je n’accorde pas cola, car elle est engendrée, car elle est limitée par la raison qui, seule, est infinie. Il y a là un da ces préjugés qu’il sera difficile de déraciner. Sans doute la puissance divine est illimitée, en ce sens qu’elle peut toujours s’accroître ; mais elle est nécessairement réglée, bornée par l’intelligence et ne la contredit jamais. Gardez-vous d’élever la puissance à la hauteur de la Vérité, qui seule est infiniment parfaite, et c’est précisément la faute sans cesse commise par nos adversaires. Eu exaltant ainsi la puissance éternelle, ils portent atteinte à la majesté divine, qui réside essentiellement dans la. Vérité, maîtressu du pouvoir engendré et serviteur de qui l’engendre. Exaltez donc l’intelligence au-dessus de tout, voilà le devoir ; seule, elle est Dieu ; le reste lui est subordonné. »

Grandes dames (nos), roman en quatre parties, par M. Arsène Houssaye (1868, 4 vol. in-S°). L’es titres des quatre parties sont : Monsieur don Juan, iVudume Venus, la Dame de cœur et les Pécheresses blondes. La conclusion de l’ouvrage, qui forme un tout et dont les épisodes sont reliés par une action commune, se trouve dans une cinquième partie, la Muitresse anonyme ou Une tragédie à Ems. L’auteur prétend avoir peint les mœurs du grand monde sous le second Empire ; tant pis pour ce grand inonde-là ! « Beaucoup de celles, dit-il, qui, en ces derniers temps, ont eu leur quart d’heure d’amour coupable se retrouveront en cet ouvrage. Combien qui liront avec un battement de cœur une page de leur passé tout vivant encore I > Voiià de la haute indiscrétion. Pour le fond, ce sont des histoires d’alcôve à la Crébillon, moins les mouches et les paniers ; mais, si ses personnages ne portent plus ces vieux atours, M. A. Houssaye en a gardé la mode dans son style. Et quelles mœurs 1 on se prend, on se quitte : bonjour, bonsoir ; les illusions tombent comme des châteaux de cartes, tout est fini, on ne se connaît même plus. Le héros, Octave de Parisis, est un don Juan irrésistible ; à proprement parler, il ne l’ait pas de victimes, tant les femmes mettent de complaisance à sa laisser séduire par lui et à se consoler de son abandon avec d’autres. Ce nouveau Faublas traverse les quatre Volumes sans broncher, toujours sûr de lui et avec le même sourire aux lèvres. S’il trébuche à la fin, c’est qu’il commet la faute d’aimer à son tour. Trop d’eau de verveine et d’eau de Lubin ; trop de pommade et de faux cheveux dans ces récits.

GRAN

Grand* capitaines étrangers (VIES DES) t par Brantôme. V. capitaine.

Grund nièro OU leS Trois autours (LA), comédie en trois actes, en prose, de Scribe (Gymnase, U mars 1840). La donnée de cette pièce est invraisemblable. M[be de Chavannes, la grand’mère, assez jolie encore pour avoir l’air, suivant l’expression de Th. Gautier, d’une rose conservée dans la neige, veut mettre à l’épreuve un jeune marin, fiancé d’Adeline, sa petite-fille, À force de coquetterie, elle réussit presque à se faire aimer du jeune homme et tout à fait à exaspérer un vieil amoureux, le général de Bresson, qui, depuis vingt ans, veut devenir son époux. Un soupir qui s’exhale du cœur d’Adeline prouve à la grand’mère que, malgré son âge, elle a joué un jeu dangereux... pour les autres. Alors, nouvelle Pénélope, elle s’empresse de détruire son ouvrage, se calomniant à plaisir, en se métamorphosant en vieille dévote, joueuse et bavarde. Aniédée ouvre les yeux, s’enflamme pour les seize ans d’Adeline, et Mm<* de Chavnnnes, en les mariant, se félicite d’avoir si bien réussi. Une anecdote se rattache à cette comédie, qui n’est qu’agréable. À cette époque, MllL’ Mars, sur son déclin, s’obstinait à vouloir jouer les rôles d’ingénue ; Scribe paria qu’il arriverait à la décider à jour les duègnes, et c’est dans ce but qu’il imagina cette grand’mère assez jolie pour que le futur d’une jeune fille en tombe amoureux ; la pilule était admirablement dorée. Sa comédie faite, il se hâta de la lire à la célèbre actrice, qui la trouva charmante. «Vous comprenez, lui dit-il, quel rôle je vous destine ? — Certainement, répondit M"° Mars ; mais qui allez-vous prendre pour jouer la grand’mère ? » Scribe avait perdu la gageure, et il porta sa pièce au Gymnase.

Grand prix (LE) OU le Voyaço ù frais communs, opéra-comique en trois actes, paroles de Gabriel et Masson, musique d’Adolphe Adnm, représenté à l’Opéra - Comique le 9 juillet 1831. La pièce est une comédie assez spirituelle. Un jeune musicien brûle du désir d aller à Rome, car il aime la fille du directeur de l’École française des beaux-arts. 11 concourt pour le prix de l’Institut et échoue. Un peintre de ses amis, plus heureux que lui, part pour la ville éternelle, mais suggère au musicien l’idée de voyager à frais communs avec un individu qui est attendu à Rome pour s’y marier. Après plusieurs aventures assez amusantes dans une auberge des Alpes, nos amis découvrent que le compagnon de voyage va épouser justement la jeune personne dont le musicien est amoureux. On le devance, et, au moyen d’un quiproquo, le directeur de l’École est amené a consentira l’union des deux jeunes gens. La musique de cet ouvrage est écrite avec facilité. L’instrumentation est habile et pleine d’effets agréables ; mais c’est de la musique sans caractère, sans idées saillantes. Le trio pour voix d’hommes : Comment un tableau de bataille, est bien traité ; nous citerons aussi les jolis couplets : Je n’étais encore que fillette, et la prière à deux voix : Douce madone, qui est un nocturne gracieux.

Grande-duchesse (la), opéra en quatre actes, paroles de Mélesville et Merville, musique de Carafa, représenté sur le théâtre de l’Opéra-Comique la 16 novembre 1835. Le sujet du po5me a été emprunté à une nouvelle de Frédéric Soulié. Il s’agit d’un mariage odieux, d’un évanouissement léthargique, de funérailles et d’une heureuse résurrection. On voit que Carafa n’a pas eu de chance dans le choix de ses livrets. Au contact de la légende allemande, la muse du compositeur s est évanouie, mais ne s’est jamais réveillée depuis. Et, cependant, malgré les dédains d’une critique aveugle, injuste et partiale, la musique de ce dernier opéra de Carafa n’était pas dénuée de beauté, de grâce et de caractère dramatique. Si Carafa avait imité Rossini, et fait servir les plus beaux fragments de ses opéras tombés à de nouveaux poèmes plus heureusement composés, nous aurions pu entendre avec plaisir deux beaux duos de là Grande-duchesse, la prière : Vierye Marie, et une belle marche funèbre, dans laquelle on a signalé des effets alors nouveaux, qui auraient été imités ou reproduits, sans intention de plagiat d’ailleurs, par M. Verdi, dans son Miserere du Trooatore.

Grande-ductlcsae de Gérolstein (LA), Opérabourl’e en trois actes et quatre tableaux, paroles de MM. Henri Meiihac et Ludovic Halévy, musique de M. Jacques Offenbach, représenté aux Variétés le 12 avril 1867. Celte pièce a obtenu un succès européen. Il semble que c’est ce genre grotesque, absurde, cotte dérision de toutes les sommités sociales, cette parodie à outrance, qui va même jusqu’à caricaturer l’art, le chant et l’instrumentation, qui soit l’objet exclusif de la faveur publique. Ces farces attirent non-seulement les spectateurs vulgaires, mais toutes les classes de la société. Les rois, les empereurs, les princes et les vraies princesses, les héritières des plus beaux noms, les femmes réputées pleines de distinction et de délicatesse, se sont passé la fantaisie d’assister aux représentations de la Grande-duchesse de Gérolsleia, et n’ont pas dissimulé leur enthousiasme. C’était à l’époque de l’Exposition universelle. Le succès de cette pièce tint du délire. Nous ne pouvons I en donner qu’une courte analyse, car le jeu

GRAN

de la scène, les excentricités des acteurs et les hardiesses des actrices ont formé la pièce elle-même bien plus que l’invention du scénario. Cependant, le voici en peu de mots : la grande-duchesseadonné le commandement de ses troupes au général Boum. En passant une revue, elle remarque un soldat do haute et de belle prestance. C’est le soldat Fritz, dont elle fait son favori. Il devient presque en un clin il’œil sergent, comte, général en chef, et il remplace Boum. Une conspiration s’ourdit contre lui ; mais il détruit lui - même sa fortune en préférant épouser la petite paysanne Wanda, qu’il aime, plutôt que d’accepter les faveurs que lui offre la grande-duchesse. Fritz est l’objet de mille mystifications pendant la première nuit de ses noces. On lui donne successivement des aubades, des charivaris ; enfin, on le force de se mettre à la tête d’une troupe de soldats et d’aller attaquer un château vois.in. Là, on le prend pour un galant, et il est roué de coups. Il perd toutes ses dignités. Le baron Grog lui succède un moment ; mais, en apprenantque cet homme est marié et père de quatre enfants, la grandeduchesse lui enlève le panache, symbole du commandement, et le rend au général Boum. On voit donc que, à proprement parler, il n’y a là ni une pièce intéressante, ni même une comédie bouffonne, pas même une de ces arlequinade3 que Riccoboni et Romagneîi savaient si bien faire à la fin du siècle dernier. C’est uniquement la représentation, la mimique surtout, qui excite l’hilarité des spectateurs. Ce qu’on appelle les cascades des acteurs joue le rôle principal dans les pièces de ce genre. Quand on est si peu délicat dans le choix de ses plaisirs, on a perdu le droit de se montrer difficile pour la partie musicale. Toutes les trompettes de la renommée ont sonné une fanfare en l’honneur du compositeur. Nous ne voyons rien dans la partition qui ait, musicalement parlant, assez de valeur pour être détaché du cadre théâtral. Nous nous contenterons de citer les morceaux les plus applaudis à la scène : ce sont, dans le premier acte, les couplets du Piff paff, la Chronique de la Gazelle de Hollande, les couplets àn’Sabre de mon père, la chanson : Allez, jeunes fillettes, le rondo : A h.’ que j’aime les militaires ; dans le second acte, l’air des billets doux, le récit de la bataille, le duo entre la duchesse et Fritz, le Carillon de ma grand’mère, qui est une. sorte de bacchanale échevelée. Dans le troisième acte, les couplets : Tout ça pour que cent ans après ; le quintette : Sortez de ce couloir ; le chœur des conjurés, parodié sur la Bénédiction des poignards, des Huguenots ; la Légende du verre, etc. Les acteurs font personnellement trop dé frais dans cette pièce pour n’avoir pas partagé les lauriers de M. Offenbach et de ses collaborateurs. C’est, en première ligne, Mi’e Schneider, qui, dans la deuxième moitié du xixe siècle, aura joui de la gloire qu’a obtenue M’e Mars dans la première. Les goûts changent et se ressemblent peu. Ce sont ensuite : Dupuis, Couderc, Grenier, Kopp, Baron, Gardel, M"" Garait, Legrand, Morosini, Véron et Maucourt.

GRAND, village et commune de France (Vosges), cant., arrond, et à 22 kilom. de Neufchâteau ; 1,256 hab. Les ruines imposantes découvertes sur le territoire de Grand prouvent que ce village remonte à une haute antiquité, oien qu’il n’en soit fait mention ni dans l’Itinéraire d’Antonin, ni dans la Notice des Gaules, publiée sous Honorius. Les Romains en firent un important établissement militaire. Saint Elaphe, saint Eucaire et saint •Libaire y souffrirent le martyre par ordre de l’empereur Julien. Ruiné par les barbares au v» siècle, il fut brûlé et saccagé de nouveau à la fin du xvie siècle. On y a découvert do nombreuses antiquités de toute sorte, notamment des médailles, des inscriptions, dès autels votifs, des statues, des fragments de colonnes, des bus-reliefs, des parties bien conservées de bains, de portiques, d’aqueducs, et surtout les restes d’un vaste amphithéâtre égalant presque en proportions ceux de Nîmes et de Capoue. Ce monument gigantesque servait à la fois de théâtre et d amphithéâtre. La tour carrée de l’église paroissiale do Grand est antérieure au corps de l’édifice, et paraît avoir servi de forteresse.

GRAND (Pierre), magistrat, né à Paris en 1802. Il était étudiant en droit et affilié aux carbonari, lorsqu’il publia une brochure intitulée le Cri de la France, qui le fit exclure pour deux ans de toutes les facultés du royaume. Reçu licencié en 1824, il alla exercer la profession d’avocat à Paris, fut suspendu pour un discours qu’il prononça lors des funérailles du conventionel Laignelot, collabora à l’Année française, signa, en 1830, la protestation des journalistes, et devint, après la révolution de Juillet, un des aides de camp de La Fayette. M. Grand entra ensuite dans la magistrature, remplit les fonctions de procureur du roi à Chnrleville, à Rocroi, à Sedan, et obtint un siège de conseiller à la cour de Metz. On a de lui un ouvrage intitulé : l'Organisation politique de la France (1825).

GRANDAMI (Jacques), savant jésuite français, né à Nantes en 1588, mort en 1072. Il s’adonna à l’enseignement, s’attacha à l’étude de la physique et de l’astronomie, et’s’efforça, par des raisons excellentes au point de vue de l’orthodoxie catholique, mais sans aucune valeur au point de vue scientifique, de

GRAN

1445

défendre la thèse de l’immobilité de la terre. Nous citerons parmi ses écrits ; Nova demonstratio immobilitalis terra, petila ex virilité magnetica (La Flèche, 1645, in-4<>) ; Tabula astronomicx (Paris, 1C65) ; ■ Ruiio supputandarum eclipsium snli.t (Paris, IGG8) ; Chronologia christiana (Paris, 1668, 3 vol. in-4°).

GRAND D’ADSSY (le), romancier et historien. V. Legrand,

GRAND-BARRAGE s. m. Comm. Sorte de linge ouvré fabriqué en Normandie.

GRAND-BASSAM. V. BaSsam (Grand-).

GRAND-BEAU s. m. Comm. Perle factice soufflée avec du cristal teint.

GRAND-BOURG (le), bourg de Franco (Creuse), ch.-l. de cant., arrond. et à 20 kilom. S.-O. de Guéret, près delà Gartempe ; pop. aggl., G13 hab. — pop. tôt., 3,060 hab. Fabrication de toile. Commerce de bestiaux et de grains. L’église, construction du xiu« siècle, renferme le tombeau et la statue de son fondateur, Guillaume de Salagnac, mort en 1277. Aux environs, dans un site très-pittoresque, ruines de l’ancien château du maréchal de Xaintrailles.

GRAND-BOURG ou MARIGOT, ch.-l. d’arrond, et de l’île française de Marie-Galante ; 6,992 hab. Tribunal de 1" instance, justice de paix, chambré d’agriculture, écoles primaires de garçons et de filles, hospice, maison de correction. L’accès de la rade est difficile, à cause de la ceinture de rochers qui l’entoure. Un phare, élevé k 14 mètres au-dessus du niveau de la mer, projette une lumière blanche. L’arrond. de Grand - Bourg comprend 1 cant., 3 comm. et 14,294 hab.

GRAND- CAEN s. m. Comm. Sorte de toile de Bretagne.

GRAND-CAMP, village et comm, de France (Calvados), cant. (FIsigny, arrond. et à 31 kilom. de Bayeux ; 1,529 hab. Au N. de Grand-Camp, roches du même nom. Petit phare. Etablissement de bains de mer. Château.

GRAND-CHAMP, bourg de France (Morbihan), ch.-l. de cant., arrond. et à 19 kilom. de Vannes ; pop. aggl., 690 hab. — pop. tôt, 3,923 hab. « La partie N. du vaste territoire de Grand-Champ, dit M. Cayol-Delandre, a dû être autrefois hérissée de monuments druidiques, à en juger par ce qu’il en reste encore aujourd’hui.

A l kilom. nu N. de Lopérhet (0 kilom. au N. de Grand-Champ), sur le sommet d’une colline rocheuse, se trouve un beau dolmen, dont la table, 5 mètres de longueur, 2m,20 de largeur, ini, so d’épaisseur, repose sur deux longues pierres couchées. Près de ce dolmen, plusieurs pierres gisantes portent aussi des cuvettes ou excavations.

« Si l’on se dirige delà vers lo cabaret de la Croix-de-Bois (l kilom. plus loin), on traversa une vallée coupée par un ruisseau, puis on gravit une montagne couronnée d’un bois taillis. Quelques petits menhirs encore debout et un très-grand nombre d’autres renversés annnoncent que ce lieu fut jadis consacré. La hauteur de ces menhirs varie de 0 à 7 mètres. De ce point élevé, on domine une vaste lande, toute parsemée de menhirs abattus ; et, en parcourant cette plaine de bruyères et d’ajoncs, on découvre des blocs énormes, étrangement empilés, quelquefois en désordre. Entre ce point et le village de Larouste, situé à peu de distance de la limite orientale de la commune, à l’E. de la route de Vannes à Napoléonville, on trouve une foule de peulvens de grande dimension, renversés sur la bruyère, et, ce qu’il faut remarquer, c’est quo le terrain fournit beaucoup de quartz, et que tous ces monuments sont en granit. »

Grand-Champ fut, pendant la Révolution, l’un des centres d’opération des chouans.

GRAND-CHAMP, ’ village de Suisse, cant. et à 7 kilom. de Neufchâtel, sur la Reuso ; 200 hab. Ce petit village est devenu le centre d’une singulière activité intellectuelle. Les restes d’une ancienne gronde fabrique d’indienne ont été appropriés successivement à plusieurs établissements de bienfaisance. Le plus ancien en date est un hôpital de douze lits, transformé maintenant en asile pour des incurables. U remonte à l’année 1842. En 1848, M. Philippe Bovet ouvrit un second établissement, un orphelinat pour des enfants

des deux sexes, comptant actuellement quarante enfants. En 1866, une daine de Boudry ouvrit un établissement destiné aux institutrices sans place. Il s’y est joint successivement une caisse de retraite pour les institutrices âgées et pauvres, des cours spéciaux pour ta préparation de jeunes institutrices pour l’étranger, etc. Enfin, sous la protection de M. Félix Bovet et de quelques autres amis de l’instruction libre, un instituteur distingué de la Suisse française, ancien rédacteur do notre journal l’École normale, M. Paroz, est allé fonder dans ce même coin de terre privilégié une école normale libre, qui fait concurrence à la section do pédagogie établie par l’État dans l’Académie de Neufchâtel. Cette courageuse entreprise a obtenu un succès qui prouva le prix qu’on attache dans co petit pays à la diffusion de l’instruction popufaire.

GRAND-CHANTRE s. m. Premier chantre d’une cathédrale