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GREC

guèur est de 33 centimètres. Il habite le ilord de l’Europe et de l’Amérique ; mais il est rare en France, surtout dans le Midi, car il ne nous visite que dans les hivers les plus rigoueux. Le grèbe oreillard est de la taille du précédent, et lui ressemble assez par la coloration ; sos oreilles sont couvertes d’un bouquet de plumes longues et rousses. Il est assez commun sur les lacs et les rivières de presque toute l’Europe, et vit plus que les autres es Ïièces dans l’intérieur des terres. Pendanthiver, il se trouve sur nos étangs ; au printemps, il se retire dans les roseaux pour y nicher. Quand il est sur l’eau, it évite facilement le coup de feu en plongeant.

Le grèbe de rivière ou castagneux est la plus petite espèce du genre ; son plumage présenté diverses teintes de brun noirâtre ou oliva. ! re ; plus commun dans le Midi que dans le Nord, il se trouve toute l’année sur nos rivières et nos étangs ; ses habitudes sont du reste à peu près les mêmes que celles des espèces précédentes.

Quelques auteurs citent encore le grèbe à long bec ; mais il est douteux que cet oiseau appartienne à ce genre. Son bec, très-comprimé, ressemble un peu à celui du bec-encisenux ; la mâchoire supérieure est noire, et l’inférieure jaune. Le plumage est brun fauve, à reflets verdâtres en dessus, d’un gris lui-sant en dessous ; les pieds sont noirs et la côte des doigts est jaune. « Ce orèbe, dit V. de Borriare, est d’un naturel inquiet et méchant ; il pousse fréquemment un cri grondeur ; il frappe rudement de son bec ; il ne vole presque pas, et il marche très-mal ; il fait trois ou quatre pas précipités, de mauvaise grâce, et il retombe aussitôt sur son ventre, attitude qui lui

?St ordinaire. Parmi les espèces exotiques, on

« ite le grand grèbe, espèce douteuse ; Je grèbe de l’île Saint-Thomas ; le grèbe des Philippines et le grèbe de Saint-Domingue. D’autres espèces, appelées grèbe, occipital ou petit plongeon à lunettes, grèbe Rolland, grèbe du Chili où de la Conception, grèbe américain, etc., appartiennent sans doute à d’autres genres. Le grèbe montagnard des Pyrénées paraît n’être qu’une variété du castagneux.

Les grèbes, comme nous l’avons dit, sont souvent très-gras ; mais leur chair est toujours huileuse, et conserve une odeur désagréable de marécage ; néanmoins certaines populations pauvres du littoral s’en nourrissent. On pourrait utiliser la graisse abondante de ces oiseaux., qui jusqu’à présent ne nous donnent d’autres produits utiles que leur fourrure.

Le grèbe foulque forme aujourd’hui le type du genre héliorne.

GREBENSTEIN, ville de Prusse, prov. annexée de Hesse-Cassel, cercle et a 6 kilom. de Holgesmar, sur l’Esse ; î,500 hab. Vieilles tours et ruines sur le Burgberg.

GRÉBICHE s. f. (gré-bi-che). Reliure volante, munie de fils tendus le long du dos pour pouvoir y passer des cahiers.

GBEBIFOUEQUE S. m. Orniih. aiyn. d’HÉLioRNE.

(grè-bi-foul-ke).

GlîEBMïR (Paul), visionnaire, astrologue et théologien allemand, né à Schneeberg, en Misnie, vers le milieu du xvie siècle, mort vers IG21. Après avoir étudié ia théologio, il remplit les fonctions d’instituteur à.Brème, puis celles de professeur à Lunebourg. Vers cette époque, il se donna comme prophète. Accueilli par la risée publique, il quitta cette ville et se rendit à Magdebourg. Là, assumant de plus en plus le rôle de prophète, il annonça dans un livro la chute du pape et du Grand Turc, car il enveloppait la aroix et le croissant dans une même catastrophe. En revanche, quelques souverains devaient trouver de magnifiques avantages aux bouleversements prédits par Grebner. Pour lui, il ne trouvait que railleries et pauvreté. Le malheureux n’avait même pas un habit pour se vêtir. Après de longues et vaines pérégrinations, il revint à Magdebourg, un peu calmé et paraissant toucher à sa guerison. L’apparition d’une comète vint de nouveau troubler son esprit et donner naissance à de nouvelles prédictions, dont aucuûe ne se réulisa, cela va sans dire. La seule chose que le pauvre homme n’eût pas prévue, c’est qu’il mourrait de misère et d’épuisement. On a de lui des ouvrages singuliers : Paraphrasis clegiaca cantici Satomonei et Threnorum Jeremim (Anvers, 1562, in-J°) ; O’Ia de cnnjunclione fldelium ewn Christo (1503) ; Vaticinia de Antechristi occidentalis et mahometi orieittalis intentu ; Conjectures sur la nouvelle étoile vue dans la constellation de Cassiopée, etc.

GREC, GRECQUE adj. (grèk, erè-kelat. grxcus, du gr. Graikai, nom d une peuplade hellénique qui donna, chez les Romains, son nom au peuple entier. Le nom de Graikos signifie proprement vieux, ancien, et il appartient à la même famille que graia, graus, vieille femme, yerôn, vieillard, geraios, vieux, gérai, vieillesse, tous termes qui s.e lient a la racine sanscrito gar, gri, gur, vieillir). Qui appartient, qui a rapport à la Grèce ou à ses habitants : Langue grecque. Histoire grecque. Généraux gregs. Femmes grecques. Civilisation grecque. La race grecque est sèche, nerveuse et fine comme le pays gui ta nourrit. (E. About.)

GREC

... I.a terre grecque en femmes est féconde, Et qui perd une épouse en trouve une seconde.

Ponsabd.

1 ! Qui a écrit ou qui est écrit en langue grecque : Historien grec. Poète grec Poésie grecque. Il Qui a pour objet l’enseignement de la langue grecque : Grammaire grecque. Dictionnaire grec.

— Fam. Fin, rusé, habile, roué jusqu’k l’escroquerie :

Nous sommes un peu gréa» sur ces matiéres-la, : Qui pourra m’attraper bien babils sera.

REONARD. — Hist. Empire grec, Empire romain d’Orient.

— Hist. ecelés. Église grecque, Église qui s’est séparée de l’Église romaine depuis le schisme de Photius.

— Iconogr. Croix grecque, Croix a quatre branches égales : Église bâtie en forme de croix grecque.

— Chronol. Calendrier grec, Calendrier dont se servent les Grecs et les Russes, et qui est aujourd’hui en retard de douze jourâ sur le nôtre, les Grecs n’ayant pas adopté la réforme du calendrier opérée par le pape Grégoire XIII. Il Calendes grecques, Époque illusoire à laquelle on renvoie uno chose qui ne doit pas avoir lieu, les Grecs ne comptant pus par calendes : // vous payera aux CA-LENDES GRECQUES.

— Philol. / grec, Nom que l’on donne à l’avant-dernière lettre de l’alphabet (Y), qui n’est que l’upsilon des Grecs.

— Météor. Vent grec, Vent du nord-est sur la Méditerranée.

— Substantiv. Personne née en Grèce ; habitant de la Grèce : Les Grecques, comme les Italiennes et toutes les femmes des pays chauds, sont armées d’une incroyable indifférence. (E. About.)

— Fam. Homme très-rusé, roué, escroc : Les Grecs se sont fait à l’étranger une réputation détestable ; en tout pays on dit un Grec comme on dirait un filou de bonne compagnie. (E. About.)

— Relig. Dans l’Écriture, Gentil, païen, par opposition à Juif.

— Hist. ecelés. Membre de l’Église grecque : Les rites des grecs. La messe des grecs se dit en langue grecque.

— s. m. Langue grecque : Etudier ieGREC. Savoir le GREC. La Fontaine ne savait pas le grec (Arago.)

Du grec ! ah ciel ! du greet il sait du grec, ma sœur !

Molière.

Il n’est rien si commun qu’un nom à la latine ; Ceux qu’on habille en grec ont bien meilleure mine.

Molière.

Il Grec ancien ou littéral, Langue des habitants de la Grèce ancienne. J] Grec vulgaire, moderne ou romnïque, Langue parlée aujourd’hui dans le royaume de Grèce et dans une partie de la Turquie, et qui dérive du grec ancien.

— Fam. Langage impossible a comprendre : Ce que vous dites là est du grec pour moi.

— Passes cela, c’est du grec, Se dit à une personne qui s’enquiert de choses qu’elle ne peut pas ou qu’elle ne doit pas comprendre. Cette locution vient de ce que, durant le moyen âge, avant qu’on se fût livré sérieusement à l’étude du grec, quand il se présentait un passage grec dans un auteur latin, on 3’isait : Grzeca sunt, non legunlur, c’est du grec, cela ne se lit pas. L’Académie a donc tort d’écrire ce proverbe : Passé cela, c’est du grec pour lui.

— Adv. En langue grecque : Parler grec.

— Fain. Parler grec, Dire des choses inintelligibles.

— s. f. V. gbecqce à son rang alphabétique.

À la grecque, À la manière des Grecs : Coiffure k la grkcque. Voulez-vous porter ce soir une robe k la grecque et venir à t’Opéra ? (Balz.) 11 Reliure à la grecque, Reliure dont les nervures na sont pas apparentes sur le dos.

— Encycl. Hist, ecelés. Église grecque. V. ÉGLISE.

— Jeux. On désigne sous le nom de grecs ceux qui font métier de tricher an jeu. Comment fe nom des compatriotes d’Homère et de Platon est-il devenu le synonyme d’escroc ou de fripon ? Voici ce que nous lisons dans le livre de M. de Caston intitulé les Tricheurs.

« Vers 16S6, tout Versailles s’entretenait de Théodore Apoulos, Grec d’origine, homme parfaitement élevé, parlant presque toutes les langues connues, grand viveur, seigneur magnifique, et joueur d’une audace et d’un bonheur incroyables. Grâce à la tournure de la littérature de l’époque, dit l’écrivain à qui nous empruntons cette anecdote, jamais homme ne fut plus à la mode que le chevalier Théodore Apoulos ; faisant la partie des

? rinces, reçu à la cour, invité à toutes les

êtes, sa fortune paraissait à l’abri de toute atteinte. Mais, heureusement pour la morale publique, un certain comte de B..., gentilhomme poitevin, remplit le rôle de la Providence et le premier donna l’éveil, il la suite d’une partie de lansquenet faite chez le maréchal de Villeroi. L’étincelle tourna bientôt à l’incendie, les preuves s’accumulèrent,

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et notre homme, qui n’était rien moins qu’un habile fripon, fut convaincu d’avoir arrangé et falsifie les cartes, et de s’être entendu avec un nommé Louis Dubosc, ancien domestique employé à l’hôtel de Soissons. Apoulos fut condamné aux galères, et l’on n’entendit plus parler de lui ; quant à son complice, après avoir passé quelque temps dans les prisons, nous le retrouvons, en 1719, transformé en spéculateur, et jouant un certain rôle h l’hôtel Gonzague et rue Quincampoix. Ainsi donc, l’expression de grec, désignant un tricheur, ne remonte pas au delà du xvue siècle. Cette appellation fut d’autant plus facilement adoptée que les’Grecs avaient, a tort ou a raison, une réputation de fourberie très-répandue.

Les grecs ont pullulé à Paris au xvma siècle. Avant l’ouverture des jeux publics connus sous le nom d’hôtels de Gèvres et de Soissons, il y avait sans doute des grecs ; mais ils exerçaient séparément leur indust rie ; la plupart n’avaient aucune méthode et employaient des moyens assez grossiers ; l’art de la grecquerie était dans l’enfance. L’établissement des jeux publics causa parmi eux une véritable révolution : les plus adroits s’entendirent, mirent en commun leurs procédés et inventèrent de savantes combinaisons, jusque-là ignorées, pour s’approprier, sans courir de risques, le bien du prochain. Le lansquenet, le pharaon, le piquet, le quadrille, furent pour eux des mines d’or. Cependant, leur nombre s’accrut tellement à Paris, leurs manœuvres devinrent si scandaleuses, que l’autorité <fut faire fermer les hôtels de Gèvres et de Sptssons, et remettre en vigueur les anciennes ordonnances contre les jeux de hasard. Les grecs, ouvrirent alors des tripots et y jouèrent en cachette. »

Plus tard, lorsque l’État institua Frascati et les maisons de jeu du Palais - Royal, la roulette devint un centre de ralliement pour cette bande de filous, non qu’ils y exerçassent leur industrie, mais ils y recrutaient des dupes. On les retrouve aujourd’hui à. Bade, dans les villes d’eaux, dans les cercles autorisés, dans les tripots les plus abjects, ainsi que dans les salons du plus grand monde. Ces oiseaux de proie sa rencontrent presqu’à coup sûr partout où il y a de l’argent engagé sur un tapis.

On peut diviser le monde des grecs, dit M. Robert Houdin, à qui nous empruntons ces détails, en trois catégories : 1° le grec du grand monde ; 2° le grec delà classe moyenne ; 30 le qrec du tripot.

Le premier, le plus fin et le plus adroit de son intelligente espèce, est généralement un homme de la meilleure compagnie, dont la tenue et les manières ne laissent rien à désirer ; s’il ne brille pas par son esprit dans la conversation, c’est que, d’une part, il ne veut éclipser personne, et que, de 1 autre, il le réserve pour la mise en scène de sa fourberie. Comme physionomiste, il rendrait des points au plus habile disciple de Lavater : au moindre mouvement des fibres de la face, a la plus imperceptible contraction des traits, il découvre les impressions les plus comprimées de votre âme. Il joue tous les jeux avec une égale perfection. Les théories et probabilités des jeux de hasard, décrites par Van Tenac, ne sont pour lui que des principes élémentaires qu’il manie avec une rare intelligence. Il a une connaissance approfondie de la prestidigitation la plus raffinée ; nul mieux que lui ne sait faire filer la carte ou sauter la coupe, enlever ou poser des pontes ; ces trois importants principes de la tricherie, il les a élevés à la hauteur du merveilleux. Cependant, il n’use de ces moyens qua le plus rarement possible. Il s’attache ordinairement à. reconnaître les cartes. Doué d’une vue excellente et très-exercée, il peut, après que des cartes ont passé plusieurs fois sous ses yeux, les distinguer à des marques imperceptibles pour tout autre que lui : l’une sera d’une nuance insensiblement plus teintée ; une autre aura, à telle ou telle place, un point, une tache, une imperfection quelconque, que la fabrication la plus soigneuse ne peut éviter, et il en profite pour se rendre la chance favorable. Il sait aussi, grâce à ia délicatesse extrême de son toucher, en distribuant les cartes et prenant sur le jeu, distinguer les basses cartes des figures, qui glissent toujours moins facilement. Ces trucs sont sans danger, et le grec du grand monde ne se hasarde que dans des circonstances exceptionnelles a employer les autres.

Le grec de la classe moyenne, autrement dit le grec nomade, parce qu’il est ubiquiste, travaille rarement seul : il s’adjoint des compères appelés comtois et des auxiliaires féminins appelés amazones, dont il fait le plus dangereux usage. Dans les trébuchets dressés aux ffls de famille sous le nom de cercles, les amazones jouent le rôle de chanterelles. Il n’a pas la finesse de tact, la délicatesse d’exécution qui rendent la tricherie presque insaisissable, mais il n’en est pas moins d’une très-grande habileté dans ta conception de ses perfidies, ainsi que dans la manipulation des différents engins de la grecquerie.

Le grec du tripot exploite les ouvriers débauchés, les campagnards visitant la capitale, les remplaçants qui rejoignent leurs corps, et quelquefois aussi les petits rentiers en goguette. Ses ruses sont généralement aussi grossières que les dupes auxquelles il

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s’adresse, et la dénomination de voleur ou d’escroc lui convient mieui. que celle de grec.

— AUUS. Httér. Povrl’amour du urec. Allusion à un passage célèbre des Femmes savantes de Molière. Trissotir présente Vadius à sa pédante société :

Il a des vieux auteurs la pleine intelligence, Et sait du grec, madame, aitant qu’homme de France.

PHiLAUiHTE, à Bilise. Du grec, ah ciel ! du grec] il suit du grec, ma sœur)

BéusE. d Armœide. Ah.1 ma nièce, du grec !

aeiunde. Du grec I quelle douceur !

PIULA1IINTE.

Quoi ! monsieur sait du grec ? Ah ! permettez, da grâce, Que, pour l’amour du grec, monsieur, on vous embrasse. (, Vadius embrasse aussi Bilise et Armande.) Henriette, à Vadius qui veut wssi ianbraiser. Excusez-moi, monsieur, je nVnteids pas le grec.

Dans l’application, ces mots : Pour l’amour du grec, sont toujours cités d’une manière plaisante :

« Je connaissais à fond le jardin botanique d’Athènes, qui n’est ni trèiî-beau ni très-riche. Le jardin royal offrait plus de ressources. J’ai passé là de bon les journées au milieu des plantations. Le jardin n’est public qu’à certaines heures ; mais je parlais grec aux sentinelles, et, pour Vamour du grec, on me laissait entrer. «

E. About.

Grec» (JEUNES) faisant hmii’O des coqs, tableau de Gérome. V. coqs (le combat de).

GRÉCAGE s. m. (gré-ka-je — rad. grec, à cause de la reliure à la grseque). Techn. Opération consistant à faire sur le dos d’un volume, avec une soie à main, des entailles également espacées, afin d’y cacher les cordelettes ou nerfs qui servent à soutenir la couture.

GRÊCALISER v. n. ou intr. {gré-ka-li-zérad. grec). Mar. Ktre porté vers le nord-est, direction d’où souffle le vent grec : Navire

qui GRÉCALISE.

GRÈCE ANCIENNE, contrée de la région S.-E. de l’Europe. Elle a porté des noms différents et a eu des limites variables, selon les diverses époques de son histoire. Nommée d’abord Eellade, du nom des hellènes, l’une des principales races dont se forma sajopulation, elle fut appelée par les Romains Gracia, des Grsci (Graîkoî), la première des tribus helléniques établies en Italie j plus tard, quand elle devint province romaine, elle fut appelée Achaïa, du nom de la confédération achèenne, qui était alors l’État dominant. La Grèce forme aujourd’hui un rsyaume indépendant, dont nous parlerons dans un article séparé.

Au temps de son plus grand développement politique, la Grèce ancienne était divisée en trois parties principales : l" la Grèce du Nord, comprenant la Thessalie, l’Ëptre et la Macédoine ; 2" la Grèce continentale proprement dite ou Grèce du milieu, qui se composait de l’Acarnanie, de l’Étolie, de la Donde, de la Locrïde, de la Phocide, de la Béotie, do l’Attique et de la Mégaride ; 3<> lu Péloponèse, appelé aujourd’hui Morêe, qui. comprenait Corinthe, Sicyone, l’Achaïe, 1 Elide, la Messénie, la Laconie, l’Argolida et l’Arcadie. A l’ancienne Hellado se rattachaient un grand nombre d’îles, parmi lesquelles tous citerons, dans la mer Ionienne : Corcyre (Corfou), Céphalonie, Ithaque, Zacynthe, Cy ; hère, Crète ; sur les côtes de l’Argolide : Spherise, Calauria, avec les nombreuses petites îles groupées dans le golfe d’Argos ; enfin, E.jine et Salamine, sur les côtes de l’Épire ; dans la mer Egée : Carpathos, Rhodes et Chypre ; ensuite, les îles de l’Archipel, parmi lesquelles on compte les Cyclades occidentales, Mycone, Délos. Tênos, Andros, Ios, Naxos. Paros, etc ; à L’E., les Sporadas : Chios, Lesbos, Ténédos, Lemnos, Imbros, Samothrace, Thasos, Scyros et t’Eubée (Négrepont). Du temps du Bas-Empire, la Grèce comprenait à pau près tout le territoire dont se compose aujourd’hui la Turquie d’Europe.

Situation, aspect général. Le territoire primitif de la Grèce proprement dite s’étend entre le 37< ; et le 4{i^ degré de lat. N. ; sa superficie peut Être évaluée a 1,460 layriamèires carres. Ce territoire forme uno presqu’île bornée à l’O. par la mer Ionienmt, au S. par la mer de Crète, à l’E. par la mer Egée, au N. par les monts Cambuoieus et Acrocéraunjens, qui séparaient la Grèce proprement dite de la Macédoine et de l’Il.yrie. Bien qu’ils eussent des rois grecs, les Macédoniens n’étaient pas de race hellénique, et parlaient une langue différente âa la langue grecque. « La Grèce, dit M. Périgot, considérée dans sa forme extériîurej était, de tout l’ancien monde, le pays qui offrait le plus de facilités au développement du commerce et de la marine, par les nombreuses découpures de ses côtes. Vaste presqu’île plongeant dans la Méditerranée, elle projetait que-même des péninsules plus petites, telles que : à l’E., la nresau’île de Magnésie,