et portaient le ravage jusque dans Ravenne. Ce pontife contribua aux progrès du christianisme en Germanie. On a de lui quelques Lettres dans divers recueils ecclésiastiques.
GRÉGOIRE III, pape de 731 à 741. Il était
Syrien d’origine et succéda au précédent,
continua contre Léon et les iconoclastes la
lutte de son prédécesseur, et implora l’appui
de Charles Martel tout à la fois contre l’empereur
grec et les Lombards d’Italie. Mais les
Francs étaient trop occupés contre les Sarrasins
pour songer à imposer leur protection
et leur influence à l’Italie. Grégoire se consola
de cet échec en étendant son autorité
sur l’exarchat de Ravenne, abandonné en
quelque sorte par les Grecs. On a de lui des Lettres qu’on trouve dans les Conciles du P. Labbe et dans les Annales de Baronius.
GRÉGOIRE IV, pape de 827 à 844. Il était
Romain de naissance. Les écrivains ecclésiastiques
ont un peu faussé l’histoire pour
exalter ce pontife, qui n’honora que médiocrement
la chaire de saint Pierre. Il prit le
parti du roi d’Italie Lothaire, révolté contre
son père Louis le Débonnaire, et le suivit en
France. Les évêques de ce pays lui reprochèrent
la violation du serment qu’il avait
prêté à Louis. Il s’ensuivit des débats scandaleux,
au milieu desquels Grégoire inaugura
la fameuse doctrine de la suprématie de la puissance
spirituelle. Il prit part à toutes les violences
des fils révoltés contre leur père ;
mais il dut à la fin se retirer en Italie, où il
fit relever la ville d’Ostie, à laquelle il donna
son nom, bâtit des églises et fonda des monastères.
C’est sous son pontifical que fut célébrée pour la première fois la fête de tous les saints.
GRÉGOIRE V (Brunon), pape de 996 à 999, Allemand de naissance. Il succéda à Jean XV. Élu par l’influence de son oncle Othon III, roi de Germanie, ou plutôt désigné par lui,
il s’empressa de reconnaître ce service en le
couronnant empereur d’Occident. Les Romains,
à la voix du sénateur Crescentius, se
soulevèrent contre ce pontife, le chassèrent
de Rome et le remplacèrent par le Grec Philagate (Jean XVI). Rétabli par Othon, Grégoire se signala par les plus grandes cruautés, fit arracher la langue, le nez et les yeux
à son compétiteur, et trancher la tête à Crescentius.
Il excommunia ensuite le roi de France Robert Ier, qui avait épousé sans dispense sa cousine Berthe, et le contraignit à la répudier. Il reste de lui des Lettres, des
Diplômes et des Bulles sans aucun intérêt.
GRÉGOIRE VI (Jean-Gratien), pape de 1045 à 1046. Trois papes indignes régnaient alors à Rome, l’un à Saint-Jean de Latran,
le deuxième à Saint-Pierre, le dernier à Sainte-Marie-Majeure (Benoît IX, Sylvestre III, Jean XX), et tous trois se partageaient
les revenus de l’Église et le produit des aumônes.
Grégoire réussit à former un quatrième
parti, acheta l’abdication de Benoît IX,
et fut lui-même déposé comme simoniaque
par le concile de Sutri (1046), convoqué par
l’empereur Henri III. Il mourut l’année suivante
en Allemagne.
GRÉGOIRE VII (Hildebrand), l’un des plus grands hommes qui aient occupé la chaire pontificale, né à Soana (Toscane) vers 1013.
Fils d’un charpentier, il entra au monastère
de Cluny, dont il devint prieur, exerça autour
de lui une influence souveraine par l’autorité
de sa parole et par son zèle ardent pour l’indépendance
de l’Église, pour la réforme des
abus dont elle était souillée et pour la répression
des scandales qui la déshonoraient. Appelé
à Rome par le pape Léon IX, qui le créa
cardinal, il le nourrit de son inspiration puissante
et fut l’âme des conciles qui, successivement,
s’occupèrent, sans beaucoup de succès,
d’arrêter les usurpations du pouvoir temporel,
de réprimer la simonie, de rétablir la
discipline ecclésiastique et de réformer les
mœurs dissolues du clergé. Il eut la plus
grande part à l’élection de Victor II (1055), de
Nicolas II (1058) et d’Alexandre II (1061). Il
dirigea, sous ces divers règnes, les affaires
ecclésiastiques et la politique romaine ; il contribua
à faire changer le mode d’élection des
papes, qui fut transféré du clergé et du peuple
de Rome aux cardinaux, mit dans les
intérêts du saint-siége les aventuriers normands
établis dans l’Italie méridionale, fit
chasser l’antipape Honorius II, que soutenaient
les Allemands, et fut élu lui-même à
la mort d’Alexandre II (1073). Parmi les vastes
projets dont il rêvait la réalisation, il
tenta d’abord l’accord des Églises d’Orient
entre elles, leur subordination à la cour romaine,
et la formation d’une croisade des
princes chrétiens pour la conquête de la terre
sainte ; lui-même voulait se mettre à la tête
d’une armée de 50, 000 hommes pour délivrer
le tombeau du Christ. Mais les affaires de
l’Occident ne lui permirent pas de donner suite à cette folle pensée et absorbèrent bientôt
toute son énergie et sa dévorante activité.
L’année 1076 vit commencer entre lui
et l’empereur Henri IV la grande querelle des
investitures, qui causa tant de troubles en
Europe. Henri ne voulant point se laisser arracher
par le saint-siège le droit d’octroyer
et de vendre, dans ses États, les dignités
ecclésiastiques (que Grégoire revendiquait
pour lui tout seul), il s’ensuivit d’abord un
échange scandaleux d’invectives, de lettres
injurieuses, de menaces, prélude de la lutte
terrible qui allait s’engager entre la puissance
temporelle et la puissance spirituelle, et dont
Grégoire ne devait pas voir la fin. Le pontife
suscita des troubles et des révoltes dans les
États de son ennemi ; celui-ci, de son côté,
rassembla à Worms un concile de prélats allemands
et lombards, qui, sous son inspiration,
déclarèrent Grégoire simoniaque, impie,
meurtrier, sacrilège, etc., et prononcèrent sa
déposition. Il ne répondit qu’en excommuniant
solennellement l’empereur et en déliant
ses sujets du serment de fidélité. Le monde
chrétien se partagea en deux factions qui mirent
dans leur lutte autant de violence que
d’acharnement. Grégoire ne dissimulait plus
ses prétentions à l’omnipotence:« Si le saint-siége,
écrivait-il, a reçu de Dieu le pouvoir
de juger les choses spirituelles, pourquoi ne
jugerait-il pas aussi les choses temporelles ?… »
Arbitre du monde et réformateur de l’Église,
tel était le rôle que convoitait sa puissante
ambition. Supérieur à la crainte comme à la pitié, il ne craignit pas de faire face à tous
ses ennemis à la fois et anathématisa tous les
prélats allemands et lombards qui soutenaient
son adversaire. En même temps, il entama la
réforme ecclésiastique avec une énergie farouche
qui ne recula devant aucun moyen : le rétablissement de la discipline, la destruction de la simonie, l’interdiction du mariage des prêtres, la réforme de mille abus dès longtemps invétérés, furent pour lui l’occasion d’autant de combats non moins acharnés que
sa lutte avec l’empereur. La violence de la
répression nous donne une idée des résistances
qu’il rencontra. Ne pouvant parvenir
à imposer le célibat aux prêtres, il se servit
des moines pour soulever les populations
contre eux, les fit arracher des autels et les
livra aux fureurs des exécutions populaires.
Cependant Henri IV, sous le poids de la terrible
sentence, voyait le vide se faire autour
de lui ; les Saxons se soulevaient, les princes
d’Allemagne s’agitaient, toutes les ambitions
menaçaient son pouvoir. Il s’humilia, franchit
les Alpes en plein hiver et vint implorer
son pardon de Grégoire, enfermé dans la
forteresse de Canossa, qui appartenait à la
comtesse Mathilde, dont on connaît le dévouement
an saint-siège. Le pontife imposa à
l’empereur des conditions d’une dureté inouïe,
le contraignit à rester pendant trois jours,
en suppliant, à la porte du château, pieds
nus, vêtu de laine, jeûnant et priant du matin
au soir. Cet acte de rigueur farouche et
d’orgueil impitoyable était aussi impolitique
que peu digne d’un chrétien, et Henri en demeura
exaspéré. Cette prétendue réconciliation
ne fut donc que le prélude d’une
guerre sans merci, qui ne tarda pas à éclater
en effet. Chose remarquable, l’empereur
trouvait de nombreux appuis en Italie, tandis
que l’Allemagne lui était généralement
hostile. En 1077, les princes, dans la diète de
Forchheim, le déclarèrent déchu et élurent
à sa place Rodolphe de Souabe. Grégoire,
après diverses tergiversations, confirma solennellement
cette élection (1080) et renouvela
l’anathème contre Henri. Cette prétention
à disposer des royaumes (déjà manifestée
à propos de la Dalmatie, de la Hongrie et du
Danemark) ne pouvait être acceptée par la
puissance temporelle, et elle attira les plus
grands malheurs sur le saint-siége et sur la
chrétienté. Henri convoqua à Brixen un nouveau
concile par lequel il fit déposer Grégoire
et élire un nouveau pape, sous le nom de Clément
III ; puis, après avoir écrasé en Allemagne
son compétiteur à l’empire, il s’avança,
vers l’Italie, escorté de son antipape, et vint
assiéger Rome. Grégoire résista pendant quelque
temps, défendu par les troupes de la comtesse Mathilde. Enfin, abandonné des Romains,
assiégé dans le château Saint-Ange (1084), il
appela à son secours les Normands, dangereux
auxiliaires qui chassèrent Henri, mais
livrèrent à la plus effroyable dévastation la
ville qu’ils étaient venus défendre. Devenu odieux aux Romains, il fut contraint de s’enfuir
sous la protection de ses farouches alliés,
et suivit Robert Guiscard à Salerne, où il
mourut l’année suivante (1085), inflexible jusqu’à
la dernière heure et protestant de la
justice de sa cause et de l’iniquité de ses ennemis. Grégoire VII est la plus grande figure
de la papauté au moyen âge ; mais il est, en
même temps, l’exemple le plus illustre de
l’impuissance de la classe sacerdotale à courber l’Europe sous le joug de la théocratie. En
effet, bien que son impérieuse et indomptable
énergie ait obtenu une large extension des
privilèges et des prérogatives du saint-siége,
il ne put jamais, malgré la violence de ses
efforts, faire prévaloir le principe de la suprématie
et de l’omnipotence temporelle du
siège de Rome sur les empires et les royaumes,
ce principe dont l’avènement est resté
pendant plusieurs siècles le rêve secret des
papes et l’une des causes principales des subversions
et des déchirements de l’Occident.
« Dans l’œuvre du moine de Cluny, qui gouverna le monde catholique sous le nom de Grégoire VII, dit M. L. Joubert, il y a deux parts qui attestent l’une et l’autre un génie vaste et un courage indomptable, mais qui ne doivent pas être confondues dans une égale admiration, car l’une fut grande, sensée, durable, légitime et bienfaisante, l’autre fut grandiose, éphémère, d’une légitimité et d’une utilité douteuses. Grégoire VII organisa le catholicisme, et, à ce titre, il a sa place marquée à côté des plus grands hommes. Délivrer la papauté du joug des empereurs, qui s’étaient arrogé le droit de nommer les évêques de Rome, la soustraire aux caprices de la multitude, qu’une vieille coutume, désormais sans raison d’être, investissait du droit de concourir à l’élection pontificale, concentrer l’élection dans le collège des cardinaux, et, après avoir épuré la source de la papauté, rattacher à ce pouvoir devenu indépendant toute la hiérarchie catholique qui flottait elle-même en proie aux puissances temporelles ; consacrer parmi les prêtres la loi du célibat, la rétablir là où elle avait été violée ; affranchir, moraliser et discipliner le clergé, ce fut la tâche que s’imposa Grégoire VII, et qui, bien que très-difficile, ne dépassait pas les forces d’un génie de premier ordre. Comme elle était sensée, elle réussit ; comme elle était bienfaisante, elle a duré. Mais le pontife ne se borna pas à organiser le pouvoir spirituel, il voulut en faire le régulateur suprême des pouvoir temporels… Du reste, légitime ou non, la suprématie pontificale ne pouvait s’établir que par la lutte, et, dès lors, elle n’atteignait pas son but, qui était de faire régner l’ordre parmi les puissances temporelles. Privés de forces régulières, les papes, pour combattre les empereurs, faisaient appel à la sédition, poussaient les peuples à se révolter contre les souverains, armaient le fils contre le père. De pareils moyens, violents et inefficaces, n’étaient pas de nature à établir la paix en Europe, et risquaient de compromettre la papauté, en la montrant révolutionnaire et impuissante. » Nous avons peine à admettre avec l’auteur de ce passage que le célibat imposé aux clercs fût une idée sensée.
Voici comment, à son tour, l’a jugé M. H. Milman : « Le but principal et avoué du pontificat de Grégoire VII fut l’indépendance absolue du clergé, depuis le pape jusqu’au dernier prêtre, dont la personne devait être aussi sacrée que celle du pontife suprême. Sous cette indépendance se dissimulait une prétention non équivoque à la supériorité. Une vaste autocratie spirituelle, ayant le pape pour chef, devait gouverner le monde. Pour réaliser ce système dont le clergé devait être l’agent, il fallait faire du clergé une caste plus distincte, plus inviolable dans ses personnes et dans ses biens qu’il ne l’avait encore été. Placé au sommet de l’édifice social, le pape devait être l’arbitre souverain de chaque querelle, et le médiateur suprême dans chaque question de guerre ou de paix… Grégoire VII a été le type, le modèle absolu du monarque spirituel. On se demande aujourd’hui si ses idées de gouvernement, pareilles à celles des anciens Césars, ne reposaient pas sur la prostration de toutes les libertés humaines, sur l’asservissement même des rangs inférieurs de l’ordre sacerdotal. C’était assurément une vaste et brillante conception ; mais comment la pureté sublime du christianisme pouvait-elle admettre qu’une hiérarchie humaine, qu’un homme seul, se plaçant sans autorité entre Dieu et le genre humain, s’attribuât ainsi une divinité secondaire ? Dès lors, contre ses décrets, toute résistance de l’intelligence humaine se trouvait être une trahison, toute tentative de limiter son pouvoir une impiété. Cette autocratie universelle fut fondée et maintenue (par Hildebrand plus que par aucun autre pontife) en usant de moyens absolument contraires à l’essence même du christianisme, par la guerre avec toutes ses horreurs et par chaque espèce de misère humaine, c’est-a-dire au prix du sacrifice des principes les plus sacrés. »
GRÉGOIRE VIII (Albert DE MORA), pape en 1187, succéda à Urbain III. Son pontificat, qui ne dura que deux mois, est absolument vide d’événements. On a de lui trois lettres et une bulle.
GRÉGOIRE VIII, antipape. V. Bourdin (Maurice).
GRÉGOIRE IX (Hugolin), pape, né à Anagni,
élu en 1227, mort en 1241, succéda à
Honorius III. Il continua contre l’empire la
lutte traditionnelle de la papauté, lutte qui
avait pour but la conquête de la suprématie
politique aussi bien que de l’omnipotence spirituelle.
Il excommunia Frédéric II, qui éludait
sans cesse sa promesse de partir pour la
terre sainte, dut s’enfuir plusieurs fois de
Rome pour éviter sa colère et ses armes,
échangea avec lui, dans l’intervalle des hostilités,
des lettres et des circulaires pleines
d’injures tirées de l’Écriture sainte, et mourut
après avoir vainement offert le royaume
de son ennemi à saint Louis (pour le comte
d’Artois), qui refusa d’entrer dans son parti
(v. Frédéric II). Ce pontife était fort savant
en droit canonique, et il donna une collection
de Décrétales (Mayence, 1473, in-fol.) qui
firent longtemps autorité.
GRÉGOIRE X (Théobald), pape de 1271 à 1276, né à Plaisance. Il était de l’illustre famille
des Visconti. Il remplaça, après une vacance
de trois ans, Clément IV sur le trône
pontifical. Grégoire tint à Lyon, en 1274, un
concile œcuménique pour l’extinction du
schisme grec et la réforme de l’Église ; mais
les efforts tentés à ce sujet n’aboutirent point.
En revanche, sous l’inspiration du pontife,
les évêques réunis au concile de Lyon donnèrent
une nouvelle organisation au mode
d’élection des papes et déterminèrent qu’elle
se ferait en conclave. Il intervint aussi dans
les affaires de l’Europe, contribua à l’élection
de Rodolphe de Habsbourg et obtint du roi de
France Philippe le Hardi la cession du Comtat-Venaissin
au saint-siége. On trouve cent deux lettres de ce pape dans l’Histoire ecclésiastique de Florence, par Campi.
GRÉGOIRE XI (Pierre-Roger DE Montroux), pape de 1370 à 1378, né en 1329 Ou,
selon d’autres, en 1336, Drès de Limoges. H
était fils de Guillaume II, seigneur des Rosiers
et comte de Beaufort. Créé cardinal k
dix-sept ans par son oncle Clément VI, il
succéda le 30 décembre K 70 k Urbain VI, fut
ordonné prêtre au mois <h janvier suivant etcouronné
le lendemain. Grégoire fut le septième
pape résidant à Avignon; mais il revint
fixer son siège à Rome en 1377, intimidé
par les insurrections dite lie et par l’attitude
des Romains, qui menaçaient d’élire un mitre
pape. Il apaisa ia guerre entre la France et
l’Angleterre et celle entre Jeanne de Naples
et Frédéric rie Sicile, réforma plusieurs ordres
monastiques et moi ira un grand zèle
contre les hérésies, notanment contre celle
de Wicleff, qu’il venait d’aïuuhém-.itiser au
moment où il mourut (13"Sl.Co pontife, le dernier
que la France ait dorné à l’F.glise. créa
huit cardinaux limousins, dont cinq étaient
ses parents. On trouve un grand nombre de
ses lettres dans les collections des conciles.
GRÉGOIRE XII (Angelo CORRARIO), pape de 1406 à 1415, né à Venise ViM 1325. Elu après
la mort d’Innocent VIL à..’époque du grand
schisme, pendant que Benoit XIII siégeait à,
Avignon, il avait signé l’acte par lequel chacun
des cardinaux "s’engageait, dans le cas
ou il serait nommé, à abdiquer en même temps
que Benoit, afin de faciliter l’extinction d un
dualisme qui était un scanlale pour la chrétienté.
Mais il ne paraissait pas, « on plus que
son adversaire, disposé àdjnner cet exemple
de désintéressement. Le concile de Pise (1409)
les déclara tous les deux schismatiques, parjures,
hérétiques, etc., prononça leur déposition
et élut, pour les remplacer, Alexandre V,
nuis, à la mort de celui-ci, Jean XXIII. Cet
acte de vigueur n’améliora f as la sitinttion:au
lieu de deux papes, il y en eut alors trois, soutenus
chacun par uné factbn beaucoup plus
inspirée par l’orgueil et l’imbition que par
les intérêts de la religion. Grégoire, réfugié
à GuEte, soutenu par Ladislas, roi de Sicile,
résista pendant quelques années ; mais, lors de
la réunion du concile de Ci nstance (MIS), il
y envoya l’acte de son abdication et reçut,
en récompense, le titra de légat perpétuel
dans la marche-d’Aucône. U mourut deux ans
plus tard.
GRÉGOIRE XIII, pape de 1572 à 1585, né k
Bologne en 1502, de la fami le des Buoneompagni.
succéda à Pie V. Il montra beaucoup
de zèle pour la propagation de l’instruction
ecclésiastique, mais fut moins heureux dans
ses tentatives pour entraîner les nations chrétiennes
dans une guerre contre les Turcs. Il
fit faire des réjouissances publiques pour célébrer
le massacre de la Suint-Barthélemy,
poursuivit les hérétiques a’ec une activité
implacable, suscita des trot blés en Irlande,
appuya Philippe II contre Elisabeth, donna
des subsides aux ligueurs français et obéra
tellement ses finances, qu’il on fut réduit aux
mesures financières les plus violentes, telles
que la confiscation d’une grande partie des
tiefs et des châteaux de l’Etut romain, ce qui
souleva contre lui toute la noblesse et amena
des troubles sanglants qu’il lut impuissant a
réprimer. L’événement le pljs important de
son règne est la eorreotioi du calendrier
Julien et l’établissement de celui qui est aujourd’hui
suivi par les nations chrétiennes
(à l’exception des Russes et des Grecs), et
qu’on a nommé de son nom Grégorien. V. ca-
LKNDRUvR,
GRÉGOIRE XIV (Nicolas Sfondrate), pape de 1590 à 1591, né à Crémone, succéda à Urbain
VII. Il inaugura son rèj; ne par un don
de 1.000 écus a "chacun des jinqnnnte-deux.
cardinaux qui l’avaient élu. Les sollicitations
de l’Kspagne et.du duc de Mayenne l’entraînèrent
à. excommunier Henri IV et à envoyer
des secours aux ligueurs. On sait que le
clergé français n’approuva p.)int son arrêt,
qui fut brûle parla main du bjurreau. Ce fut
lui qui donna le bonnet rouge aux cardinaux
réguliers,
GRÉGOIRE XV (Alex.-Ludovisio), pape de 1621 à 1623, après la mort de Paul V, né it
Bologne en 1554. Il secourut l’empereur contre
les réformés et le roi de Pologne contre
les Turcs, poursuivit vainement le rétablissement
des jésu-les à Venise, érigea l’evéché
de Paris en métropole, canonisa sainte Thérèse,
saint François-Xavier éi. saint Ignace
de Loyola, et introduisit le scrutin secret dans
l’élection pontificale. Ce pontife était très-in-Struit
et on lui doit la publication d’importantes
collections, notamment des UécUionsde la
Bote.
GRÉGOIRE XVI (Mauro Capellari), pape de 1831 à 1846, né à Bellune le 10 septembre
176.’., mort k Rome le ter ju n 1846. Il appartenait
it l’ordre des moines cnmaldules et se
lit de bonne heure remarquer p ir sa connaissance
approfondie des langue.* orientales et
de In théologie. Fort je.une encore, en 1739,
il publia un ouvrage intitulé : le Triomphe
du siiint-sirge ou les Nnaalews’norférties cornbutins
par leurs propres armas. Dans ce livre,
il se montrait l’adversaire déch.ré des jansénistes
italiens. Deux ans plus tard, il était