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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 4, Gile-Gyz.djvu/256

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GREN

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peu connu, qui croit dans les contrées chaudes de l’Amérique. Il est compacte, très-dur, très-pesant, d’un brun rougeâtre, quelquefois brun verdâtre, veiné de vert plus pile, entouré d’un aubier blanc jaunâtre, moucheté de noir, peu dur, plus ou inoins épais. Ce bois, très-facile à. fendre, s’emploie dans l’ébénisterie, la marqueterie et les ouvrages de tour. Il nous est apporté de son pays natal en bûches de 0"’,0S il 0™,16 de diamètre. On distingue encore le grcnadille vert bâtard, d’un vert très-foncé et tirant sur le noir, et le grenaditle blond bâtard, d’un vert rougeâtre. Ces deux derniers prennent un beau poli et servent aux mêmes usages que le premier.

GRENADILLES ou G11ENÀD1NES, groupe de petites lies do l’océan Atlantique, dans les Petites Aniillcs anglaises, entre Saint-Vincent au N. et la Grenade au S. Ces îles, au nombre d’une trentaine, s’étendent entre 12° 14’-130-5’ de latitude N., et 63»30’-640de longitude 0. : et renferment une population de 3,000 hab. Les plus importantes sont, en allô it du N. au S. : Béquia, Canagouan et Cariouacou. Toutes ces îles t-ont plus ou moins montagneuses, hérissées de rochers nus, très-escarpées et couvertes do pierres calcaires, riches en coquillages et en plantes marines, dans les parties situées sous le vent. Elles sont généralement peu cultivées, parce qu’elles manquent d’eau. Avant la paix de 1763, qui les soumit à la domination anglaise, on ne visitait les Grenadines que pour y faire de la chaux, et on y cultivait quelques terres pour les besoins des nègres qui exploitaient es carrières. Les Anglais y introduisirent la culture du coton et l’étendirent partout où le terrain s’y montra favorable. Le coton est depuis le principal produit de ces lies. On s’y occupe, en outre, de la pêche, de l’oisellerie et de la préparation de la chaux, dont on fait des envois dans toute l’Amérique.

GRENADIN, INE s. et adj. (gre-na-dain, i-ne). Géogr. Habitant de Grenade ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants : Les Grenadins. Une belle Grenadine. Les mœurs

GRENADINES.

— Pharm. Sirop grenadin, Sirop contre la toux, fait avec du jus de grenades.

— s. m. Art culin. Petit fricandeau. Il Volaille farcie.

— Ornith. Espèce de fringille ou de pinson, qui habite les côtes d’Afrique : On nourrit le grenadin de millet et de graine d’alpiste. (V. de Bomare.)

— Horlic. Variété de l’œillet des fleuristes, appelée aussi œillkt à ratafia, et recherchée surtout pour la confiserie et la parfumerie.

— s. f. Comm, Fil rie soie formé de deux bouts d’abord peu montés, mais réunis ensuite par une forte torsion : La grknadink sert à faire des effilés et des dentelles ; on l’emploie aussi pour la chaîne de certains châles.

GRENAGE s. m. (gre-na-jo —rad. grever). Techn. Aciion de réduire en grains !a poudre à canon. On dit aussi grknaillbmhnt. h État du sucre qui s’est pris en cristaux divisés.

— Encycl. Grenage de la poudre. V. poudre.

GRENAILLE s. t. (gre-na-llo ; II mil.rad. grain). Techn. Métal réduit en grains : Charger roi fusil avec de la grenaille. Argent en grenaille, il Cire réduite en grains pour être blanchie.

— Econ. rur. Graines de rebut que l’on donne en pâture à la volaille.

GRENAILLE, ÉE (gre-na-llé ; Il mil.) part, passé du v. Grenadier. Réduit en petits grains : Métal grenaille.

GRENAILLER v. a. ou tr. (gre-na-llé ; Il mil. — rad. grenaille). Techn. Réduire en petits grains, en parlant d’un métal ou de de la cire : Grisnailler de l’argent, du fer, du plomb. Grenaillkr de ta cire.

GRENAILLES (François de ChatONnière de), écrivain français, né à Uzerehe (bas Limousin) en 1G16, mort en 1G80. Las de la vie monastique, il jeta à Agen le froc aux orties, se rendit à Paris, y publia un grand nombre d’ouvrages, gagna les bonnes grâces de Gaston d’Orléans, qui le nomma son historiographe, fut accusé par la suite de crime d’État et faillit porter sa tète sur l’échafaud. Les nombreuses productions de Grenailles sont tombées dans un légitime oubli. Nous nous bornerons à citer : ('Innocent malheureux ou la Mort de Crispe, tragédie (Paris, 1639, in-4"), et le Livre des plaisirs des dames (Paris, 1641, in-4o). Ce dernier ouvrage, qui est divisé en cinq parties, le bouquet, le bal, le concert, la collation, est recherché (les bibliophiles à cause de sa singularité, n Grenailles, dit M. Audoin, y traite cette question digne de l’hôtel de Rambouillet : Est-ce le bouquet qui orne le sein ou le bouquet emprunte-t-il du sein toute sa grâce ? L’auteur conclut en faveur de ce dernier, estimant que des deux hémisphères d’une dame il sort une influence qui anime le bouquet et le rend, non-.seulement plus beau, mais encore de plus de durée. » Cet auteur, aussi prétentieux que médiocre, est jugé avec une juste sévérité par Guéret, dans sa Guerre des auteurs.

GRENAILLETJRs. m. (gre-na-fleur ; «mil. — rad. giain). Techn. Ouvrier qui réduit les métaux, en grains. Il Celui qui sépare la farine du sou.

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GRENAISON s. f. (gre-nè-zon — rad. grain). Agric. Formation des grains : Grknaison du blé. La GrknaiSOn des céréales sera toujours faible dans le voisinage d’une haie épaisse. (Math, de Dambasle.)

GRENAN (Pierre), . poBte français, provincial de la congrégation de la doctrine chrétienne, né en Bourgogne en 1660, mort en 1722. Il est l’auteur d’une Apologie de l’équivoque (1710, in-12), contre-partie pleine de finesse de la satire de Boileau sur le même sujet.

GUEVÀN (Bénigne), poëte latin moderne, frère du précédent, né à Noyers (Bourgogne) vers 1GS0, mort à Paris en 1723. Il professa pendant une vingtaine d’années la rhétorique au collège d’Harcourt, à Paris C’était un excellent latiniste, au style pur, élégant, coloré. Un assaut de bel esprit et de belle latinité, qu’il engagea avec son collègue Cof’lin, au sujet du vin de Bourgogne et du vin de Champagne, fit du bruit et amusa fort le public. Son ode latine, dans laquelle il se prononce pour le vin de Bourgogne, a été publiée avec la traduction française de Belleehamne, dans le Procès poétique touchant les vins de Bourgogne et de Champagne jugé souverainement par la Faculté de médecine de Vile de Co, avec une requête latine de Grenan à Fagon, médecin du roi (Paris, 1712). On trouve vingt pièces de Grenan dans les Selecta carmina clarissimorum quorumdam in Universiiate parisiensi professorum. Il a laissé, en outre, une oraison funèbre de Louis XIV, une traduction latine de la Xe et de la XIa satire de Boileau, etc.

GRENASSE s. f. (gra-na-se — rad. grain). Mar. Petit grain : Grenasse de vent, de pluie.

GRENAT s. m. (gre-na — du lat. granatitm. grenade, parce que la couleur ordinaire de cette pierre approche du rouge de la grenade). Miner. Pierre précieuse, de couleur variable/le plus ordinairement rouge, un peu opaque. Il i’atia ;(7re ; taf, Pierrecrista)li$ée, o.’un rouge obscur.

— Comm. Sorte de toile damassée.

— Ornith. Nom vulgaire d’une espèce de colibri des Antilles.

— Adj. Qui est de la couleur rouge du grenat ordinaire : Jluban grenat. Soie grenat. Etoffes grenat.

— Encycl. Chiin. et Miner. Les minéraux auxquels on donne le nom de grenats cristallisent tous dans le système cubique, et répondent à la formule générale M"3(m2)vi (Siô’*)3, où M" représente un métal diatomique, tel que le calcium, le magnésium, le ferrosum ou le manganosum, et où (m2)vi représente un groupe hexatomique, tel que Al2.Fe2, Mn*, etc. Lorsque, ne tenant aucun compte de l’atomicité des métaux, on faisait le calcium monoatomique, ainsi que le ferricum, en écrivant ce dernier

Fe 5e Fe = — = y = 18,66,

cette formule était beaucoup moins compliquée et pouvait être écrite M’2m2$i04. Telle est, en effet, la formule adoptée par Odling. Berzélius avait donné avant Odling une autre formule conforme à la théorie dualistique. Il écrivait les grenats 3MOM20S,2Si03. Gmelin avait adopté la formule de Berzélius, à cette différence près que, faisant la silice égale à SiOa et non à SiO3, la formule des grenats devenait pour lui sMO-MW^SiO8, au lieu de 3MO, M ?03,2Si03. La formule que nous adopterons, conformément aux théories modernes, est M"î(mS)vi, SiO’-)3.

Les diverses variétés de grenals ont reçu chacune un nom distinctif, et l’on peut dire que presque tous les grenats que nous offre la nature peuvent être considérés comme des mélanges, en différentes proportions, des espèces suivantes :

1» Ca"3(A12)vi, (SiOi)3

Grenat blanc.

Mg"3(A !S)vi, (SiO*)3 Grenat noir d’AienJal.

Mn"3(A12) vi^SiO’*)3 Grenat de l’Amérique du Nord. 40 Fe"3(AlS) vi, (SiO*)3

Almandino orientale et au 1res grenats précieux

rouges. 50 Ca"»(FeS)vi, (Si04)î

Grenat commun jaune, brun et noir, et mélanile.

Co Mg’a(Fe2) vi, (SiO’03,

« -o Mn"3(Ee2)vi, (SiO*)3,

S» Fe"3(Feâ vi, (SiO'>)3.

Ces trois dernières variétés ne prédominent assez dans aucune espèce de grenat pour avoir reçu des noms particuliers.

Le pyrope, qui est surtout constitué par un mélange des produits 1, 2, 5, est caractérisé par la présence du chrome, qui probablement y remplace une partie de l’aluminium.

Les grenats cristallisent en dodécaèdres Ou eu trapézoèdres rhoinboïdaux.

La formule Ca"3(A12)vi, (si04)3, dans laquelle le calcium est partiellement remplacé par du magnésium, du manganèse et du fer, ou entièrement remplacé par du fer, appartient aussi au grenat du Vésuve, qui cristallise dans le système dimétrique, et qui, par conséquent, est dimorphe. Lorsqu’on fond le grenat blanc de Wilin, il devient compléte 20

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ment impossible de le distinguer, soit par ses propriétés chimiques, soit par ses propriétés ph3’siques, du grenat vésuvien, qui a également subi la fusion.

La densité du grenat varie de 3,5 à 4,5. La dureté est aussi variahle : les variétés pâles ont à peu près la dureté du quartz, et les variétés tout à. fait noires sont rayées par le quartz. Les variétés claires sont plus ou moins attaquables aux acides et infusibles ou à peine fusibles ; les variétés comprises entre le rouge clair et le rouge foncé ne sont guère attaquables qu’après fusion.

Les grenats ont des couleurs très-différentes. Il y a des variétés presque incolores, jaunes ou d’un vert clair, que l’on appelle grossulnire, ipissartite ou topazolite ; elles sont rarement opaques et contiennent surtout de l’alumine, de la chaux, de la magnésie, quelquefois un peu d’oxyde de fer. D’autres variétés présentent toutes les nuances coinprises entre le rouge pâle et le rouge brun ; on les nomme almandines de Pyrops ; elles offrent tous les degrés de transparence et d’opacité, et possèdent quelquefois une teinto violette. Il y a des grenats noirs ou mélanites, d’origine volcanique et opaques, transparents seulement en lames minces ; ils renferment presque toujours un peu de titane. Une dernière variété, l’uvarowite, n’a été trouvée qu’en Sibérie ; elle est d’un beau vert d’herbe, à cause de la présence du chromo.

Par la beauté de sa cristallisation et par la variété de ses couleurs, le grenat constitue une pierre précieuse d’un prix assez élevé, bien qu’il se rencontre en abondance dans la nature, puisqu’on le trouve disséminé dans une foule de roches, de granités, de gneiss, etc., etc. Les principales variétés employées dans la bijouterie sont : le grenat grossuluire, le grenat alinandin, le grenat mélanite, le grenat manganésien, le grenat chromifère et le grenat compacte.

Le grenat grossulaire offre plusieurs variétés. Pur, il est incolore et transparent ; mais on le rencontre aussi coloré en vert clair, en rouge, rouge orangé, etc. Ses principaux gisements sont en Norvège et dans le Piémont. Le grenat alinandin est rouge violet ou brun foncé ; il est fusible, inattaquable par les acides. On le trouve dans le Tyrol et dans le Connecticut. Le grenat mélauite est un minerai de fer ; dans ce grenat, le fer remplace d’ordinaire l’alumine. Il est brun, presque noir, quelquefois jaune et vert fonce ; il est soluble dans l’acide chiot-hydrique et fusible à la température des hauts fourneaux. On le trouve dans les Pyrénées, sur le Vésuve et dans plusieurs autres contrées montagneuses et volcaniques. Le grenat manganésien, appelé aussi spessartine, est d’un rouge presque violet ; il est ussez rare. Le grenat chroinifère ou uwarovite, est d’une belle couleur verte. Il ne s’altère pas à la flamme du chalumeau ; on le rencontre dans les monts Ourals. Le grenat compacte est le seul qui ne soit pas critallisè ; il est en gros grains.

Les grenats fondent à la flamme du chalumeau et donnent un verra transparent. Avec les flux, ils se comportent tous comme ceux du Vésuvp. Il est remarquable que le verre qui provient de leur fusion a une densité inférieure à celle du grenat qui l’a produit. C’est ainsi que le grenat du Groenland, qui avant la fusion a une densité de 3,9, n’a plus, après avoir été fondu, qu’une densité de 3,05. Généralement 1 acide chlorhydrique n’attaque pas les grenats, à moins que ceux-ci ne renferment une forte proportion de calcium, et même, dans ce cas, l’attaque est encore incomplète. Après avoir subi la fusion, ces minéraux sont, au contraire, complètement décomposés par l’acide chlorhydrique, qui en précipite de la silice gélatineuse. Il suffit même, pour qu’un grenat acquière cette propriété, de le chauffer au rouge sans le fondre, s’il est riche en calcium.

Ordinairement on trouve les grenats en cristaux disséminés au milieu de diverses roches, telles que les schistes micacés, les gneiss, les schistes argileux, la serpentine, les roches calcaires, Uaus le voisinage des dépôts cristallins. On les rencontre aussi dans les terres traehytiques, basaltiques et volcaniques de formation récente. Ils appartiennent alors le plus souvent à la variété connue sous le nom de mélanite, variété qui contient du ferricuin (Fe^vi au lieu d’aluminium. On a quelquefois aussi trouvé des gr— nais sous forme de petites înussesgranulaires, et même de couches stratifiées, dans les schistes micacés.

Formes altérées. Les grenats à base de ferrosum prennent souvent à. l’air une couleur de rouille et peuvent même quelquefois se désagréger, par suite de l’oxydation du fer. On en a vu se transformer ainsi en minerai rouge de fer. La chaux peut être tnlevée aux grenats par l’acide carbonique en présence de l’eau, et si la liqueur renferme du bicarbonate niagnésique, ce sel prend alors la place du calcium et donne des produits pseudomorphiques. Le quartz se rencontre quelquefois cristallisé sous la même forme que les grenats.

GRENATITE s. f. (gre-na-ti-te — rad. grenat). Muiér. Nom donné à une variété de staurotide qui est translucide et d’un rouge fonce, à cause de sa grande ressemblance avec le grenat. Il On dit aussi quelquefois, mais à tort, granatite.

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— Encycl. La grenatite se trouve au mont Saint-Gothard, en Suisse, associée au disthène et au grenat. On la confond assez souvent avec ce dernier, irais cette confusion est impossible quand les deux minéraux sont à l’état cristallisé. En ef’et, le grenat cristallise en dodécaèdres rhoinboïdaux réguliers ou en trapézoèdres, tandis que la grenatite a pour forme un prisme rhomboTdal droit, qui se transforme, par modifications, en un prisme à six faces symétriques.

GRENÉ, ÉE (gre-né) part, passé du v. Grener. Réduit en petits grains : Tabac, sei gruné. Poudre grkniïe.

— Dessin. Qui offre tlï nombreux points très-rapprochés : Dessin grené.

GRENELÉ, ÉE (gre-ne-lé) part, passé du v. Greneler. Qui semble couvert de grains : Peau grenelée.

GRENELER v. a. ou tt. (gre-ne-lé — rad. grain. Double la lettre l lorsque la terminaison commence par un e muet : Je grenelle, tu grenelleras). Techn. Cou’rir, semer, orner d’une multitude de grains très-rapprochés : Grenisler du cuir, de la soie, du papier.

fiRENELLE, ancienbourgdeFrance(Seine), réuni en 1860 à Paris, dont il forme aujourd’hui un quartier, situé à l’O. de cette ville, dans la vaste plaine qui porte son nom. Sa population est évaluée à 1 ;.,000 hab. Grenelle est le centre d’une grande activité manufacturière. On y fabrique des chapeaux de paille, de l’asphalte, du bleu d’ottremer, des cordes, des briques, des tuiles, du cuir et beaucoup d’objets de sellerie, l ; ja des scieries de bois, des lamineries, des ; forges, etc.

Le nom de Grenelle visnt de Garanella, mot qui figure souvent dans les anciens titres, et qui prouve que ce wurg était autrefois une garenne. La plainj de Grenelle, qui appartenait autrefois à Vajgirard, est arrosée par la Bièvre et par la Seine. Les anciennes descriptions nous montrent, en cet endroit, un grand lac, qui couvrait les plaines actuelles de Vitry et d’ ! ssy, et se prolongeait jusqu’à Mantes et à Corbeil. Le souvenir de cet état de la plaine de Grenelle est conservé dans le nom de Vunves (de linnna ou Vanna), qui, sous le roi Mobert, était une demeure de pécheurs. Si.’on remonte plus haut, jusqu’à l’histoire des Gaules, on voit que Grenelle a été le ihéâlre d’une bataille sanglante, où les Gaulois du Parisis furent écrasés par Labienus, lieulenant de César. Ils avaient voulu secouer h. domination romaine, sous leur chef «Jamulogène, et, étant sortis de Lutèce, ils s’étaient établis h gauche de la Seine, derrière un marais qui était situé, selon toutes probabilités, dans la plaine humide de Grenelle. Labienus, campé sur la rive droite, fondit de nuit st r les Gaulois et les tailla en pièces. Grenelle nous apparaît encore sous le règne de Clois. Ce chef barbare venait de fonder, à 1’ nstigntion de sa femme Clotildo, la basilique de Saint-Pierre et de Saint-Paul, qui, plus ti.rd, est devenue Sainte-Genevieve-duMont ; il accorda, en propriété, aux religieux qui desservaient cette église, toute la plaine occupée aujourd’hui par Grenelle, Vanves et une partie de Vaurigard. Les religieux commencèrent les dessèchements, qui furent entrepris aussi du côté d’Issy et de Valboistron (ancien Vaugirard), par les religieux de Saint-Germamdes-Prés.

En 12-12, il existait à Grenelle une église dédiée d’abord à la Vierge, puis à saint Lambert, dont les reliques furent données à Grenelle par l’abbaye de Sain, -Gerniain-des-Prés. D’ailleurs, ce saint est encore aujourd’hui le patron de Vaugirarc, et sa fête se célèbre le 17 septembre. Il y avait aussi un château à Grenelle ; on ignora la date de sa fondation ; il n’en reste que quelques débris, car, le 21 août 1794, l’immense poudrière qui avait été établie dans ce chïiteau fit explosion et causa la mort de quelques centaines de personnes. Cette poudrière, la plus importante de France, était dirigée par le chimiste Chaptal. Le 9 septembre 1794, le camp établi à Grenelle fut attaqué à l’impioviste et nuitamment par 700 ou 800 conjuiés, qui furent dispersés. Ce fait est connu dans l’histoire Sous le titre de Conjuration de Grenelle. La plaine de Grenelle devint ens.uiie, jusqu’en 1815, te lieu des exécutions militaires. C’est là que Labédoyère fut fusillé.

En 1824, MM. Léonard Viollot et Letellier, ayant acheté de grands terrains dans cette plaine, eurent l’idée d’y constrtire un village. Dans ce dessein, ils formèrent une association do capitalistes. De nombreuses maisons s’élevèrent rapidement, en mémo toinps qu’on jetait un pont pour relier Grenelle à la route de Versailles et aux communes d’Auteuil et de Passy, et que l’on construisait une gare pour servir de marché et un quai pour les marchandises. La population se porta avec tant d’empressement sur ce joint que, le 30 décembre 1830, Grenelle ’ut érigé en commune ; jusqu’alors elle avt.it ressorti à la commune de Vaugirard.

Le monument le plus remarquable de Grenelle est à coup sûr son puits artésien, construit par M. Mulloc. Ce magnifique travail a été complètement décrit dans lu tome Ier- au

mot ARTÉSIEN.

Grenelle (PONT DE). V. PARIS. Grenelle-Saint-Germaio (fON TAIKIi). Cette

fontaine, unn des plus remarquables de Paria,