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équipements militaires, des fabriques de coton, des blanchisseries de toiles, des tanneries, des verreries et des moulins à tan et à foulon, Le commerce a surtout pour objet les produits manufacturés, les grains, les farines et les bestiaux qui concourent aux approvisionnements de Paris.

L'église paroissiale et la vieille forteresse de Gisors méritent une description spéciale.

L'église, dédiée à saint Gervais et à saint Protais, est un beau monument du XIIIe, du XVe et du XVIe siècle. La reine Blanche de Castille en fit construire le chœur et les sous-ailes. Le grand portail, qui offre un mélange des styles gothique et de la Renaissance, est orné de corniches, de volutes, d'archivoltes, de galeries, de frises de toutes sortes et d'une foule d’autres gracieux détails. Le clocher, dans sa partie inférieure, est d'une nudité choquante; mais il offre, dans sa partie supérieure, de délicates sculptures et des statues mutilées. Le portail S. est orné de nombreuses statuettes. Le portail du N. est un magnifique spécimen du style fleuri de la Renaissance. Les sculptures y sont semées à profusion. Rien n'est comparable au soin avec lequel chaque pierre a été fouillée et travaillée. Entre deux tourelles délicatement ornées se dressent deux pignons décorés de feuillages, de nervures et de clochetons. Les deux portes en chêne sont des chefs-d'œuvre de sculpture. L'église de Gisors possède de doubles collatéraux, chose très-rare et peut-être unique en Normandie, « Les piliers qui séparent à l'intérieur la nef principale des petites nefs sont, pour la plupart, curieux à étudier, dit M. Joanne. Celui que l'on désigne à Gisors sous le nom de pilier des marchands est à six pans, dont chacun offre des groupes de sculptures représentant les différents corps de métiers qui ont contribué à son érection, Le pilier des Dauphins mérite aussi une attention particulière.

» Le chœur est beaucoup plus bas que la nef. » On remarque, en outre, à l'intérieur de l'édifice : la menuiserie des orgues, la chaire à prêcher, le banc d'œuvre; de beaux vitraux, offrant les portraits de Blanche de Castille, de Louis VIIT, etc.; de magnifiques restes de bas-reliefs attribués à Jean Goujon, et représentant la Descente de croix et le Trépassement de la Vierge, et la chapelle des fonts baptismaux, qui possède un arbre de Jessé gigantesque, sculpté en ronde bosse, à pleine pierre.

« Les restes de J’antique forteresse, dit M. Joanne, forment encore un ensemble imposant de tours et de murailles en ruine. Du haut de la butte artificielle sur laquelle il est bâti, le donjon domine tous ces débris de constructions d’un autre âge. L'énorme tour dite tour Saint-Thomas de Cantorbéry se dresse au centre du donjon. La tour dite du Prisonnier renferme, dans un étage inférieur, des sculptures représentant diverses scènes de la Passion; des épisodes de tournois; une femme en prière, entourée d'une levrette, d'un agneau et d'une colombe; Adam et Eve de chaque côté de l'arbre de vie; un tombeau environné de cinq personnages, etc. Un prisonnier, sur le compte duquel abondent les récits légendaires, mais dont l'origine et la destinée sont restées un mystère, a gravé ces figures, avec la pointe d'un clou, dit-on, en suivant, dans son travail, le déplacement d'un mince rayon de soleil que laisse pénétrer une étroite meurtrière. Une partie du château sert aujourd'hui de halle. Le reste a été l'objet d’une habile restauration. Les ruines de la forteresse de Gisors, religieusement conservées et environnées de massifs de verdure, sont très-pittoresques et méritent la visite de tous les touristes. »

L'hospice de Gisors, construit en 1860, a été qualifié d'hospice modèle par M. Husson, directeur général de l'assistance publique. Cet édifice est d'aspect monumental. La façade principale présente un grand rectangle, au milieu duquel s'élève la chapelle, qui fait avant-corps; de l'autre côté, et aux deux extrémités du corps principal, se trouvent deux ailes, également de formes rectangulaires et symétriques, reliées entre elles par une spacieuse galerie couverte, qui sert de promenoir dans les jours pluvieux. Les bâtiments contiennent cent lits. Ce bel établissement est complété par une vaste cour d'entrée, des préaux pour les vieillards et les convalescents, et une promenade sur les bords de l’Epte. La chapelle de l’hospice est ornée de belles peintures murales et de vitraux exécutés sur les dessins de M. Claudius Lavergne.

Signalons aussi à Gisors : l'hôtel de ville, une jolie maison de la Renaissance, la porte romane de l'ancienne maladrerie de Gisors, l'ancienne chapelle du couvent des Annonciades, la statue en marbre du général de Blanmont, par Desbœufs, inaugurée en 1851, près des ruines du château; le musée et la bibliothèque, etc.

Gisors était, à l’époque romaine, une ville de la seconde Lyonnaise. Clotaire II donna, au VIIe siècle, à son cousin saint Romain, évêque de Rouen, le patrimoine de Gisors pour l'église Notre-Dame. Après le traité de Saiui-Clair-sur-Epte, la ville de Gisors cessa d’être la capitale de tout le Vexin pour devenir la capitale du Vexin normand. Placée sur les confins de la Normandie et de la France, elle fut un point stratégique que se disputèrent vivement les partis. Au XIe siècle, Thibaut de Gisors y possédait un château fort, qui fut transformé en 1095, par les soins du célèbre architecte Robert de Bellesme et sur l'ordre de Guillaume le Roux, en une forteresse redoutable, que Henri Ier environna plus tard d’une vaste enceinte de murailles. Vers 1108, Louis le Gros, prétextant la cession du château de Thibaut à Henri Ier, commença une guerre qui dura jusqu'en 1110 et peut-être 1114. Les hostilités, suspendues pendant quelque temps, ne tardèrent pas à recommencer, Louis le Gros prétendant soutenir les droits de Guillaume Cliton au duché de Normandie. Le pape Calixte, qui assistait à cette époque à un concile tenu à Reims (1118), vint trouver Henri d'Angleterre à Gisors. Cette entrevue n'eut pas d'effet, et, l'année suivante, le roi de France fut battu à Brémulle. Deux ans plus tard, des barons normands voulurent enlever par surprise le château de Gisors, mais ils furent repoussés par Robert de Candos. Après la mort de Henri Ier, Louis le Gros se fit livrer par Geoffroi Plantagenet, pour prix de sa neutralité, Gisors et le Vexin normand. Cette place retomba au pouvoir du roi d'Angleterre en 1160, par la trahison des chevaliers du Temple. La lutte engagée entre Henri II et Louis le Gros continua entre Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion. Gisors était généralement choisi comme un lieu de conférences. En 1180, 1182, 1183, 1185, 1188, les rois de France et d'Angleterre s'y réunirent, et, en 1188, la croisade y fut prêchée par Guillaume, archevêque de Tyr, devant Philippe-Auguste et Henri II. Pendant la captivité de Richard Cœur de Lion, Gilbert de Vascœuil, qui tenait le château de Gisors, le livra à Philippe-Auguste qui s’y établit et s'empara de tout le Vexin normand. Le traité de 1195, entre Richard et Philippe, confirma ce dernier dans la possession de Gisors.

Depuis le commencement du XIVe siècle jusqu'à la fin du XVIe, Gisors éprouva plus d'une fois les malheurs de la guerre. En 1346, Édouard I, roi d'Angleterre, qui ne put prendre le château, brûla la ville; elle fut de nouveau enlevée par les Anglais en 1419, et rendue trente ans plus tard à Charles VII par Richard de Marbury, commandant la garnison anglaise, moyennant la liberté de deux de ses fils, faits prisonniers au siége de Pont-Audemer. Pendant la guerre dite du Bien public, le duc de Calabre s'en empara en 1465. La Ligue y tint garnison jusqu'en 1590, époque où les habitants reconnurent l'autorité de Henri IV, qui vint plusieurs fois dans la ville, et y fit un assez long séjour en 1593. Durant les troubles de la Fronde, le marquis de Flavacourt, gouverneur du château, en ouvrit les portes aux rebelles.

L'histoire de Gisors est plutôt royale que féodale. Cependant, on constitua plusieurs fois en comté ou en duché, au profit des princes de la maison royale, le domaine de Gisors. Il fut possédé par la reine Blanche de Castille; Blanche d'Évreux, seconde femme de Philippe de Valois, le reçut en douaire en 1349. En 1550, François Ier le donna à Renée de France, duchesse de Ferrare, et, en 1566, Charles IX en transporta la propriété à son frère François, due d'Alençon. Louis XIV donna en apanage à Charles de France, duc de Berry, sous le titre de vicomté, la seigneurie de Gisors, réunie à celle de Vernon et des Andelys. En 1718, Gisors passa, par échange, au duc de Belle-Isle. Eu 1742, il fut érigé en duché, et, en 1748, en pairie.

GISORS (Louis-Marie FOUQUET, comte DE), hoinme de guerre français, né en 1732, mort en 1758. [1 était fils du maréchal de Belie- Isle, il embrassa fort jeune la carrière nuli- taire, devint colonel du régiment de Cham- pagne, fut nommé, en 1753, gouverneur de Metz et du pays messin, puis mestre de camp lieutenant du régiment royal des carabiniers, et se distingua en plusieurs occasions par son intrépidité. Le comte de Gisors donnait les plus brillantes espérances lorsqu'il mourut, à vingt-six ans, des suites d'une blessure, qu'il avait reçue en chargeant l'ennemi, à la tète des carabiniers, lors de la malheureuse bataille de Creveit.

GISORS '(Anselme-Marie FouquET, comte DE), littérnteur, né à Paris en 1767, mort en 1827. Il avait embrussé la carrière des armes lorsqu'il émigra, en 1792. 11 passa alors en Espagne, où il prit du service, revint en France après le 18 brumairé, fut envoyé, sous la Restauration, comme garde du gèêuie, à la Guadeloupe, au Sénégal, et mourut de la fièvre jaune dans l'ile de Gorée. Gisors à composé des poésies, des fubles, et donné une bonne édition du Théâtre d'agriculture et mesnage des champs d'Olivier de Serres, remis en français (Paris, 1802, 4 vol. in-80),

GISORS (Henri-Alphonse}, architecte français, membre de l'iustitut, né à Paris en 1796, mort en 1866.-Elève de son oncle Gisors, il z'apprit sous lui que les premiers rudiments de son art, et c’est dans l'atelier de Percier qu'il entreprit les études sérieuses qui l'ont fait l'un des architectes les plus savants de notre époque, Il dessinait déja avec une rare intelligence, quand il entra, vers dix-huit ans, à l'Ecole des beaux-arts. Cette tendance à voir l'utile seulement, sans souci de l'agréa- ble, qui a dominé toute sa carrière, lui faisait déjà à l’école une position relativement inférieure, et elle explique comment on put lui préférer, au concours, des travaux plus faibles que les siens, mais d'uspect plus agréable. Il n'eut que le deuxième grand prix en 1823.

M. Gisors se fit, à son retour de Rome, une notoriété véritable comme architecte po- sitif et pratique, En 1828, il débuta par la construction du corps de garde des pompiers, rue Mouffetard, et donna, au Salon de cette même année, le projet d’une Fontaine monu- mentale en l'honneur des sciences, des arts et du commerce, qui devait s'élever au milieu de la place de la Concorde. L'auteur y avait dépensé, pour la disposition des eaux, Lne science, des calculs à défrayer vingt projets de fontaines; mais la partie architecturale du dessin laissait beaucoup à désirer.

Gisors bâtit ensuite successivement l'Hdpital des cliniques (1832-1833) ; l'Amphithéâtre de l'Observatoire (1838-1840) ; l'Ecole normale (1841-1847). Le’ mérite incontestable de ses travaux le fit nommer architecte du Luxembourg. Le premier acte de ces fonctions nouvelles fut la construction de la Salle provi- soire des séznces judiciaires, où furent jugés Avril et Fieschi (1834). Il remania plus tard le palais presque tout entier et lui donna l'aspect qu'il présente aujourd'hui. Il a publié, sur cette immense restauration, deux albums qui ont pour titre : Vues du Lurembourg agrandi et restauré et la Chambre de Marie de Médicis (1848). : C'est en 1854 que l'éminent architecte fut nommé membre de l'Institut,

GISORTIUM, nom latin de GisdRs.

GISQUET (Henri), industriel, ancien pré- fet de police, né à Vezin (Moselle) en 1792, mort en 1866. Il entra, à l’âge de seize ans, dans la maison de banque des Périer comme simple expéditionnuire, devint rapidement chef de la comptabilité et montra tant de zèle et de capacité, qu'en 1819 il fut admis comme associé Een avec la signature so- ciale. En,1825, il se retira pour fonder à Paris une maison de banque en son propre nom. juge au tribunal de commerce. En même temps il se rendait acquéreur d'une raffi- nerie de sucre établie à Suint-Denis, et qu'il transfornta en un établissement d'épuration d'huile, Ami de Casimir Périer, il s'était jeté avec lui dans le grand courant d'opposition libérale qui emporta les Bourbons. Devenu l'une des notabilités financières et industrielles du temps, il avait sa place naturellement marquée dans le gouvernement de Juillet. Ii fut, en effet, dès le lendemain de la Révolution, nommé membre du conseil municipal provisoire de Paris. On était alors préoccupé des éventualités d'une guerre européenne, et Gisquet fut chargé par le mi- nistre de la guerre d'aller négocier à Lon- dres un achat de fusils. Après une série de difficultés, il conclut en efet un marché qui fut ratifié par le gouvernement français, mais qui lui aitira à lui-même une infinicé de désagréments. Il lui arriva, sans comparai- son aucune, ce qui était arrivé à Beaumarchais dans une circonstance analogue : cette malheureuse affaire de fusils fut’ le cauchemar de sa vie, et il se vit accusé avec persistance de concussion par les jour- naux de l'opposition et une partie du public. Les fusils Gisquet devinrent fameux et don- nérent lieu aux polémiques les plus passion- nées. Il ne nous appartient pus de juger ce procès, soit dans un sens, soit dans un autre et nous ne rappelons ces faits que parce qu'il serait impossible de les omettre ici.

Gisquet, néanmoins, fut nommé préfet de police à la fin de 1831. Son administration fut marquée par des services réels sous le rapport. de l'hygiène et de la salubrité publi- ques, et il montra un courage vraiment excep- tionnel pendant le cholèra de 1832. Mais, sous d'autres rapports, il se rendit fort impopu- laire par des mesures qui souvent étaient tout à fait criantes. C'est ainsi qu'après l'insur- rection de juin 1832, i] prit un arrèté pour en- joindre aux médecins, chirurgiens, pharma- viens, directeurs d’hôpitaux et de muisons de santé, de déclarer, dans les vingt-quatre heures, à la préfecture de police, les noms de tous les blessés qui étaient venus récla- mer leur secours. Cet acte inouï souleva dans tout le corps médical, dans la presse et dans le public une indignution légitime et une réprobution bien mériiée. 11 va Sans dire que pas uue déclarauion ne fut faite, er que Gisquet resta avec l'odieux de sa triste or- donrance.

À l’avénement du ministère Molé (1836), il donna sa démission et fut nommé, l'unnée suivante, commandeur de la Légion d'honneur et conseiller d'Etat en service extraordinaire. Un peu plus tard, l'arrondissement de Saint-Denis le choisit pour député. Il prit une attitude hostile au ministère, spéciale- ment sur la question des fonds secrets, que nul ne connaissait. mieux que lui, et dont il demandait la réduction de 4 millions à 2,400 fr., somme qu'il assurait n’avoir jamais été dépassée. -

En 1838, les malheureux fusils revinrent sui l'eau. Le Messager s'étant fait l'écho des accusations contre l’ex-préfet de police, fut poursuivi par celui-ci, mais condamné seu- ement à un franc d'amende. Suivant les lois sur la diffamation, il ne pouvait être acquitté; mais cette sentence, rendue sur le réquisi- toire de Plougoulm, avocat du roi, n’en était

Quelques années plus tard, il était nommé:

pas moins, par le chiffre dérisoire de l’a- mende, uue éspèce de flétrissure iniligée à Gisquet. Le lendemain il fut destitué de son titre de conseiller d'Etat. Se regardant dès lors comme en butte aux rancunes du pouvoir, il rentra dans la vie rivée et reprit ses occupations industrielles. eu de temps après, i] partit pour un voyage” en Egypte, dont il a publié la relation en 1844, Sous ce titre : l'Egypte, les Tures et les -Arabes {(g vol. in-80). Une chose assez piquunte, c'est que ce terrible préfet, si uni- versellement détesté pour sa rudesse, ses mesures draconiennes et son despotisme , était, au fond, d'humeur joviale, chanson- nier à ses heures, et qu’il se lit recevoir mem- bre du Caveuu. Souvent même le pee d’êté de la joyeuse acadéinie avait lieu dans sa maison, à Saint-Denis, et peut-être bien que l'excellence de ses vins ne contribuait pas médiocrement au succès de ses chan- sons.

Il a laissé des Afémoires, dont on lui a con- testé la paternité, mais qui sont réellement de lui. Ils ont été seulement revus et corri- gés par Horace Raison. Outre une contrefa- çon belge, il en existo deux éditions (1840, 4 vol. in-80 ; 1856, 2 vol.). |

GISSI, ville d'Italie, prov. de Chieti, 15 ki- lom. S.-0. d’Itvasto, près de la rivière Si- nello ; 4,284 hab.

GÎT, troisième personne du présent de l'indicatif du v. Gésir.

Gît-le-Cœar (RUE), nom sous lequel, par suite d'une corruption orthographique, est envore désignée aujourd'hui une rue histori-

ue de l'ancien Paris. Coimmençant au quai
es Grands-Augustins,cette rue finit rue Saint- André-des-Arts. Elle est fort ancienne et dé- signée dans des titres de Saint-Germain-des- Pres, au xive siècle, sous les noms de Gilles Queux, puis de Gui-ie-Queur. Gueux, on le sait, signifiuit en vieux français Cuisinier, et tout porte à croire que le maître queux de la ta- le royale aura donné son nom à la rue en y faisant construire un hôtel. Cependant, Sau- val, dans son livre des Antiquités de Paris, cite un acte daté de 1397, dans lequel la rué Gui-le-Queux est dénommée Gui-le-Comle.. Piganiol de la Force veut que la rue ait pris définitivement le nom de Git-le-Cœur par suite du séjour qu'y aurait fuit un sieur Gilles Cœur, descendant, suivant lui, de l'il- lustre argentier de Charles Vil,

Nous trouvons dans les Æ£ssais historiques de Sainte-Foix des détails curieux qui se rat- :. tachent à cette rue : « Au bout de la rue Gilles-Cœur, dic-il, dans l'angle qu'elle forme aujourd'hui avec la rue du Hurepoix, Fran- çois ler fit bâtir un petit palais qui commu- niquait avec uu hôtel habité par la duchesse d'Étampes dans la rue de l'Hirondelle. » Sau- val, dans son livre cité plus haut, parle éga- lement du Palais d'amour. C’est le nom his- torique de la célèbre demeure.

GÎTAGE s. m. (ji-ta-je). Techn. Dernière eau que Fon donne aux étoffes foulées, dans l'opération du lainage : Le GiTAGE étant en reulité un simple brossage, on emploie, pour l'effectuer, tantôt de petits chardons très- flexibles, qu'on appelle turlupins, tantôt des chardons ordinaires, mais en parlie usés. {Maigne.)

GITANELLA 5. f. (ji-ta-nél-la — dim. es- pag. de gitana). Petite gitana : On voit en elle Le spectre. d'une de ces ravissantes GITA- NELLAS, que Alichel Cervantes ne déduigna pas de chanter, (G. Sand.) 4 On dit aussi Gr- TANELLE et GITANILLE.

GITANELLO, s. m. (ji-ta-nèl-lo — dim. es- pagn. de gitano). Petit gitano : Ce ne fut qu'au grand jour que l'on vint me reluyer ; le Gira- NELLO n'était pas rentré. (G. Saud.) Il On dit aussi GITANILLO,

GITANO, fém, GITANA 5. (ji-ta-no, ji-ta- na — mot espagn.). Ethnogr. Nom espagnol des bohémiens. -

GÎTE s. m. (ji-te — rad. gésir). Lieu où l'on demeure, où l’on couche habituellement ; domicile : (V’avoir pas de Gire. Quitter son Gite. Reutrer duns son GÎTE.

Un mort s'en allait tristement S'emparer de son dernier ÿfle. La FONTAINE, n Logement où l’on passe la nuit, asile ou auberge : Arriver au GiTE avant {a nuit. De- mander un Gite. Combien le cœur rit quand on approche du Gir&l (J.-J. Rouss.) Ve de- mandez pas son nom à qui vous demande un cire. (V. Hugo.) Mon frère at-il tout ce qu'il veut, Bon souper, bon gfte et le reste? La FONTAINE. — Par anal. Lieu où le lièvre se cache pour dormir : Le lidvre est rencontré souvent à cinq lieues de son Gire. (J, Janin.)

Ua lièvre en son gite songeait, Car que faire en un gfie à moins que l'onne songe ? La FONTAINE.

— Législ. anc. Droit perçu par les rois de France pour s'indemniser de leurs frais do voyage, de passage et de séjour. h Gite et geôlage, Droit perçu par lés geôliers sur les prisonniers qu'ils gardaient. 1 Gite aux chiens, Droit que payuient les vassaux pour se dis- penser de nourrir les chiens du seigneur. — Anc. administr. Gites d'étapes, Etapes militaires.

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