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GRIS

« migré lui. Plusieurs années de suite, Paris put la revoir, reprenant ses anciens rôles, suppléant par l’énergie dramatique à l’aJ% faiblissement de son organe, rencontrant encore, de temps en temps, de mngifiques inspirations, mais offrant, en définitive, un spectacle souvent douloureux aux amis qui lui gardaient le culte et l’admiration de leur jeunesse.

En 1860, on la revit encore à Paris, où elle eut un engagement à l’Opéra-Italien ; cette dernière campagne fut malheureuse. De Paris, Mme Grisi passa quelque temps en Amérique, puis revint en Angleterre, où ello chiinta pour la dernière fois en 1804. Elle possédait en Italie une des plus.jolies villas des environs de Florence, lu villa Salviati, théâtre autrefois des tragiques dissensions de la famille Cybo. V. ce mot. ■ GRISI (Carlotta), dame Perrot, danseuse italienne, cousine des précédentes, née à Visinida, village de la haute Istrie, en 1821. Elle parut, dès l’âge de cinq ans, sur la scène de la Scala, à Milan, et partagea ensuite ses études entre le chant et la danse, également attirée vers ces deux arts par les conseils de la Malibran et les leçons du chorégraphe Perrot, dont elle fut plus tard la femme. C’est sous le nom de ce dernier qu’elle parut, en 1840, au théâtre de la Renaissance, à Paris, dans le ballet-mélodraine le Zinyaro, où elle dansait et chantait alternativement. Ses succès l’ayant fait engager à l’Opéra, elle y débuta, après le départ de Fanny Essler, sous son nom de famille, qu’elle a gardé depuis, et créa le ballet de Gtselte, qui est resté son rôle favori, en même temps qu’il a été son plus éclatant triomphe. Abandonnant complètement le chant, elle a fait, comme danseuse, les délices de l’Opéra. Née pour danser, elle dansait par plaisir et sans fatigue, allant, venant, bondissant sur la scène, et sa figure, douce et riante, charmait comme la perfection de sa méthode. Après avoir parcouru, avec son mari, la France, l’Angleterre et la Belgique, elle a quitté le théâtre, et s’est retirée en Suisse, où elle vit en fermière. Au bout de quelques années de mariage, elle s’est séparée de M. Perrot. La Péri est, après Giselle, la meilleure création de cette danseuse ; elle y exécutait un saut périlleux qui n’a pu être rendu de la même façon par personne. — Sa sœur, MUa Ernesta Grisi, a débuté au Théâtre-Italien de Paris, en 1838, par le rôle d’Adalgise de Norma, et, l’année suivante, au théâtre de la Reine, de Londres, par celui de Smeathon à’Aima BoIcna. Elle était douée alors d’une jolie voix de mezzo-soprano, qu’une maladie longue et grave fit descendre au registre du contralto. Elle reparut à Paris de 1846 à 1350. Après une saison passée au théâtre Saint-Hubert, à Bruxelles, elle est revenue, en 1853, a notre Théâtre-Italien.

GRISIER (Augustin-Edme-François), maître d’armes français, né le 26 novembre 1791, mort à Paris en 1865. Il fut d’abord gantier. Pour charmer ses loisirs, il allait le soir chez Menissier, le fameux maître d’armes ; il ne tarda pas à révéler son adresse à l’escrime, et partit bientôt avec Bertrand pour faire son tour de France. Divers assauts qu’il soutint heureusement dans plusieurs villes, entre autres it Cambrai et, plus tard, à Bruxelles, commencèrent sa réputation. Il partit, en 1819, pour la Russie. Ce fut lui qui, le premier, créa à Saint-Pétersbourg les assauts publics ; il y soutint ce duel singulier avec le czarowitz Constantin, qu’Alexandre Dumas a raconté dans le Afaitre d’armes, sorte de mémoires de Grisier. Pendant un séjour de dix années à Saint-Pétersbourg et à Moscou, il fut attaché au corps du génie, et chargé de fonder sur la Neva une école de natation. De retour à Paris, il créa, cette salle d’armes célèbre où vinrent Casimir Périer, le général Foy, Berl’yer, Armand Marrast, Eugène Sue, Horace Vernet, tout ce que le journalisme, les arts et les sciences avaient de plus marquant. Il devint, en 1839, professeur au Conservatoire, et, plus tard, à l’École polytechnique. Il a publié les Armes et le duel (1847, gr. in-8<>), ouvrage à la fois historique et didactique, dans lequel il s’élève de toutes ses forces contre l’absurdité du duel. Le plus pacifique des manieurs d’épée, il a écrit cette phrase : « Dans une affaire, ce ne sont pas les épées et les pistolets qui tuent..., ce sont les témoins ; ■ et cette autre : « On devrait demander un intervalle de trois jours entre la provocation et la rencontre. » — «Acceptez toujours les excuses convenables et qui effacent l’injure, dit-il aux témoins. Employez et saisissez tous les moyens de conciliation. Cédez toujours aux conseils que l’humanité tend à suggérer. »

GRISIN s. m- (gri-zain — rad. gris). Ornith. F.spèce de fauvette grise, qui habite la Guyane.

GRISLAG1NE s. f. (grî-sla-ji-ne — de gris et de l’ital. lago, lac). Ichthyol. Poisson du genre cyprin, qui vit au fond des grands lacs et remonte les fleuves au printemps.

GRISLÉE s. f. (gri-slé). Bot. Genre d’arbres et d’arbrisseaux, de la famille des saitcariées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent dans les régions tropicales.

GRISIEZ, VItium promontoriiim des anciens, cap de Fiance, sur les côtes du Pas-de-Calais, formé par l’extrémité septentrionale

le

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des collines de l’Artois, par 500 52’ de lat. N. et 0* 45’ de long. O. Phare à feu tournant de trente en trente secondes. C’est le point le plus rapproché des côtes d’Angleterre.

GRISOIR s. m. (gri-zoir). Techn. Outil dont on se sert pour rogner le verre.

GRIS-OLIVE s. m. Ornith. Passereau du genre tangara, qui habite l’Amérique.

GRISOLLE (Auguste), médecin français, né à Fréjus (Var) en 1811, mort en 1869. Il vint étudier la médecine à Paris, où, grâce à un prix qu’il remporta à l’École pratique en 1833, il put passer gratuitement son doctorat deux ans plus tard. Cette même année 1835, le docteur Grisolle se lit recevoir docteur agrégé de la Faculté. Depuis lors, il a été successivement chef de clinique à l’Hôtel-Dieu, médecin du bureau central de l’Hôtel-Dieu, du lycée Napoléon, professeur de thérapeutique et de matière mé.licale (1S53), professeur de clinique interne (1SG4). Membre de l’Académie de médecine depuis 1849, il faisait partie, depuis 1860, du conseil de surveillance de l’Assistance publique. Le docteur Grisolle jouissaitd’une réputation méritée, comme praticien et comme écrivain médical. Outre des articles insérés dans le Journal hebdomadaire, les Archives, etc., on lui doit les deux ouvrages suivants, qui sont fort estimés : Traité pratique de la pneumonie dans les différents âges et dans ses rapporte avec les autres maladies (1841, in-8°), couronné par l’Institut ; Traité élémentaire et pratique de pathologie interne (1844, 2 vol. in-8°).

GRISOLLER v. n. ou intr. (gri-zo-lé). Chanter comme l’alouette.

GRISOLLES, bourg de France (Tarn-et-Garonne), ch, -l.decant., arrond.età30kilom. de Castelsarrasin ; pop. agg]., 1865 hab.op. tôt., 2020 hab. L’église, classée parmi es monuments historiques, offre un beau portail du xino siècle, composé de dix arcs et de huit colonnes en marbre blanc, dont les chapiteaux sculptés représentent des sujets allégoriques.

GRISON, ONNE adj. (gri-zon, o-ne — rad. gris). Qui est de couleur grise ;■ dont le poil ou les cheveux sont gris : Poil grison. Ane giîison. Quand on est obison. il faut faire banqueroute à l’amour. (Volt.) Lus amours m’ont rendu grison avant le temps.

RÉGNIER.

Qu’heureux est le folâtre à la tête grisonne !

RÉGNIER.

— s. m. Celui dont le poil est gris ; C’est un vieux grison. (Acad.)

Un homme entre les deux âges, Et tirant sur le grison, Jugea qu’il était saison De sunger au mariage.

Iji Fontaine.

— Homme de livrée, qu’on habillait de gris, afin de l’employer à des commissions secrètes : Faire suivre quelqu’un par des grisons. Détacher un grison à quelqu’un.

... Vous voyez, monsieur, un des grisons secrets, Qui d’IIortense partout vont portant les poulets.

Voltaire.

— Pop. Ane, baudet : Être monté sur un

GKISON.

Un vieillard sur son Ane aperçut en passant Un pré plein d’herbe et fleurissant ;

Il y lâche sa bille, et le grison se rue Au travers de l’herbe menue, Se vautrant, grattant et frottant, Gambadant, chantant et broutant.

La Fontaine.

— Mainm. Genre de mammifères carnassiers plantigrades, voisin des ours, et comprenant trois espèces, qui habitent l’Amérique du Sud : Le grison est très-féroce dans l’élut sauvage. (E. Desmarest.) Le grison fournit une fourrure recherchée. (V. de Bomare.)

— Ornith. Nom genevois de l’hirondelle de rivage.

— Brpét. Nom vulgaire d’un lézard et d’un serpent. <

— Ichthyol. Nom vulgaire do deux poissons des genres labre et chétodon.

— Géol. Sorte de grès calcaire que l’on exploite dans plusieurs localités de l’Ouest et ailleurs, principalement aux environs de Doué, de Parigné, de Rennes et de Nantes. J

— Eneycl. Mumm. Le genre grison, con- I fondu autrefois avec les geneti.es, mais qui I se rapproche bien davantage des gloutons, ne renferme que trois ou quatre espèces. Le j grison proprement dit est un animal plantigrade, à peu près de la taille du furet ; son pelage se compose de deux sortes de poils, les uns laineux et gris pâle, les autres soyeux, entièrement noirs ou annelês de blanc ; il est court sur la tête, le museau et les pattes, et long sur le dos, les flancs et la queue ; sa couleur, noire en dessous, est gris noirâtre sale sur toutes les parties supérieures ou latérales ; une ligne gris blanchâtre part d’entre les yeux, passe sur les oreilles, et vient se fondre dans le reste du pelage. La tête présente un museau court et ♦erimné par un mufle sur les côtés duquel es narines sont ouvertes, une lèvre supérieure surmontée de moustaches, une langue rude, des dents carnassières très-fortes, Ses doigts, nu nombre de cinq à. chaque patt< !, sont munis de tubercules et armés d’ongles fouisseurs.

GRIS

Le grison habite les parties chaudes de l’Amérique du Sud. Très-carnassier et très-féroce, il égorge et dévore tous les animaux plus faibles qu’il rencontre, et cela, lors même qu’il n’est pas pressé par la faim. En captivité, il parait assez doux et familier ; mais, toutes les fois qu’il trouve l’occasion de se jeter sur une proie vivante, il la saisit avec avidité. Sa peau est assez recherchée comme fourrure.

Le taira est une autre espèce de grison, dont la taille égale à peu près celle de la martre commune ; son corps est assez allongé, Son pelage est noir ou brun noirâtre, avec la tête grise et une large tache triangulaire blanc jaunâtre couvrant le dessus du cou et de la gorge ; les pieds de derrière ont les doigts réunis par une membrane. Cette espèce habite les mêmes contrées que la précédente et présente à peu près les mêmes mœurs. Le taïra vit dans les bois, où il se creuse des terriers. Il répand une très-forte odeur de musc, et il imprègne de cette odeur, au rapport des’ voyageurs, le tronc des arbres contre lesquels il se frotte. Cet animal est facile à apprivoiser. D’Azara lui a donné le nom de grand furet, et au grison celui de petit furet.

Une troisième espèce, beaucoup moins connue, est le grison d’Allainand, qui habite la Guyane hollandaise.

GRISON, ONNE s. et adj. (gri»zon, o-ne). Géogr. Personne née dans le pays des Grisons, habitant de ce pays ; qui appartient à ce pays ou à ses habitants ; Les Grisons. Les coutumes grisonnes.

— s. m. Langue parlée par les Grisons, et que l’on nomme aussi langue rhetiquis.

GRISONS (canton diss), en allemand Granbunden. un des cantons de la Confédération helvétique, le quinzième par ordre d’admission, le deuxième par son étendue, et le neuvième par sa population ; ch.-l., Coire ; 7.185 kifoin. carrés ; 90,713 hab., dont 50,768 protestants et 39,945 catholiques et juifs. Il est borné au N.-O. par les cantons de Saint-Gall et de Glaris, a l’O. par celui d’Uri, au S.-O. par celui du Tessin, au S. par le royaume d’Italie, à l’E. et auN. parleTyrol. Les grandes chaînes des Alpes parcourent ce canton en tous sens. La partie sud est traversée par les Alpes Lépontiennes, dont les hauts sommets sont couverts de glaciers et de neiges éternelles. Aux Alpes d’Uri et de Glaris, qui se détachent de la chaîne précédente, se rattachent les Alpes Rhétiques, qui, depuis le Splûgen jusqu’aux frontières, couvrent le reste du canton de leurs nombreux chaînons, jetés dan3 toutes les directions. Les massifs les plus importants du canton des Grisons sont : les monts Baduz, Lukmanier, Marscholhorn, Splûgen, Bernhardin, Seutimer, Julier, Cimolt, Adula, Scaletta, Schwarzhorn, Fluela, Salvretta, Vareina, Fermunt, dont la hauteur varie de 2,000 à 2,500 mètres. Ces différentes chaînes divisent le pays en cinq vallées principales et en un grand nombre d’autres moins considérables. Les vallées principales sont : celles du Rhin citérieur, du pays des Grisons, d’Ençadine, de l’Alboula et de Prettigau La vallée du Rhin citérieur, qui termine la forêt» du Rhin, comprend celles de Schnmps, de la Via Mala et de Domleschgerthal. La vallée de Schamps renferme neuf charmants villages, et celle de Doinleschgerthal vingt-deux. LaVia Mala offre un aspect grandiose. Elle constitue, entre Thusis etZiilis, une route d’environ 20 kilom. de longueur sur 2"i,50 de largeur. Cette route borde la plupart du temps des précipices affreux e> des abîmes de 200 mètres de profondeur, dans lesquels le Rhin roule avec fracas ses eaux rapides. La vallée du Rhin antérieur, qui s’étend depuis la limite occidentale du canton et le mont Saint-Gothard jusqu’à Coire et au Luciensteig, renferme l’antique abbaye de Disentis, le bourg de Thusis, la ville d’Ilanz et celle de Coire. Outre les vallées que nous venons de citer, le canton des Grisons en offre un grand nombre d’autres encore, que séparent souvent des montagnes inaccessibles. Parmi les cours d’eau qui arrosent le pays, des Grisons, nous signalerons : le Rhin, qui coule au nord ; l’Inn, qui se dirige vers l’est ; le Rham, le Posuavino, la Maira et la Mœsa, qui prennent la direction du sud. Il n’existe pas de grands lacs dans toute cette contrée, mais on y ramarque une foule de petits lacs et de nombreuses sources minérales, notamment celles de Fideris, de Saint-Moritz, de Tarasp, de Jenatz, d’Alvenen, de Rhotenbrunn et de Thusis.

Le climat de ce canton est très-varié. Très-rigoureux sur certains points, il est doux presque toute l’année dans quelques Vallées qui ont tous les caractères italiques. Les principales productions agricoles sont : l’orge, le seigle, l’avoine, le millet, le maïs, les pommes de terre, le chanvre, le fin et des fruits de diverses espèces. On cultive la vigne sur plusieurs points, notamment dans la vallée inférieure du Rhin, à Misoccio et à Brusio. On trouve dans les montagnes de beaux marbres blancs, rouges, noirs, mouchetés ; de l’argile, de la craie, beaucoup de fer, de pyrite sulfureuse, de plomb et de cuivre. Les rivières, et notamment le Rhin, roulent des paillettes d’or ; on rencontre aussi quelquefois des filons de ce métal dans les montagnes. Le canton des Grisons est beaucoup moins riche en bois qu’il ne l’était au GRIS

trefois. Les montagnes sent peuplées d’aigles, de vautours, d’ours, de loups et de chamois. L’anguille abonde df.ns les cours d’eau. L’industrie des habitants esit à peu prés nulle ; mais l’éducation du bétail et la fabrication du beurre et du fromage sont pour eux une source de richesses.

Le pays des Grisons partait jadis le nom de Rhétie (Ilhxtia). Des R’iétiens ou Toscans s’y établirent, dit-on, vers 600 avant J.-C. Cette contrée fut conquise par les Romains ; mais les Alemani la leur enlevèrent, et elle appartint successivement, dans la suite, aux’ Ostrogoths, aux Francs, aux Huns, puis au duché d’Allemagne. Plus tard, les Rhétiens durent reconnaître la suze -aineté de l’évéqua de Coire, des abbés de Disentis et de Pfoeffers et d’un nombre incalculable de seigneurs dont les châteaux couronnaient les points les plus importants du pays. Miis les exactionsde ces tyranneaux finirent par lasser la patience des Rhétiens et par éveiller dans plusieurs vallées des idées de liberté. Les Rhétiens suivirent l’exemple des Su sses confédérés et s’insurgèrent contre les atus de la féodalité. « En 1396, dit l’Itinéraire descriptif de la Suisse, Jean de Werdenberg. l’évêque de Coire, qui était constamment en guerre avec les nobles, et toutes les conmunes des vallées d’Oberhalbstein, de Schamps, de Domlerch, d’Avers, de Watz et de Hergûn, formèrent une alliance qui prit le nom de ligue Caddée ou de la Maison-Dieu (Gotteshausbund)—Y.n 1400, toutes les communes ressortissantes a l’abbaye de Disentis conclurent avec Glaris une alliance, à laquelle accédèrent leur abbé, Ulrich de Rœzuns, Albert de Sax. et toutes les communes voisines d’Ilanz et de Lugnetz, dans la vallée du Rhin antérieur. Les communes des vallées du Rhin supérieur, jusqu’à Reichenau, opposèrent à cette ligue celle qui fut nommée Supérieure ou Gr.se, et. qui se rassembla pour la première fois à Trons, en 1424. Quant à la ligue des Dix J cridiclions, elle se forma, en 143G, par la réunion de toutes les communes situées depuis es monts Scaletta et Flûela jusqu’au Rhoetikon et à la Plessur. Enfin, au mois de mars 1471, ces trois associations fédérales conclurent entre elles, dans la ferme de Vazeral, juric iction de Belfort, une alliance générale et perpétuelle. Dès lors, la haute RhiHie, que. pendant le moyen âge, on appelait Kurisch-Rhœtien Churwnllen ou Churwalchen (c’est-à-dire les vallées de Coire), prit !e nom de pays des Grisons. Ses habitants devinrent un peuple libre et indépendant, dont la consiitulion est encore plus populaire que celle des autres démocraties suisses. Mais, dès son >rigine, cette constitution donna naissance à de longues et sanglantes dissensions intestines. Avant la fin du xve siècle, les Grisons s’associèrent à la Confédération helvêtiquî, qui les reçut au nombre de ses alliés. En 1499, ils combattirent dans les rangs des Suisses, pendant la sanglante guerre de Souf.be ; en 1525, ils s’emparèrent de la Valteline et des pays de Chiavenna et de Bormio, qui, peu de temps après, leur fut cédé à perpétuité par les ducs de Milan. Depuis ce temps, les habitants de ces trois pays ont été sujets des Grisons. En 1797 seulement, ils passèrent sous une autre domination. Jusqu’en 1798, les Grisons ont formé une république indépendante ; mais, depuis l’acte de médiation, leur pays est l’un des vingt-deux cantons de la Suisse. Il se divise encore en trois ligues, saveir : la ligue Grise, la ligue Caddée ou de la Maison-Dieu, et la ligue des Dix Juridictions. Ces ligues se subdivisent en vingt-cinq juridictions et demie, qui, partagées en juridictions secondaires, constituent autant de pe.ites républiques, différant entre elles par leur constitution, leurs lois, leurs franchises. L’autorité Su■prême du canton est le grand conseil, composé de soixante-cinq membres, »

Une moitié des habitants du pays des Grisons parle le roman : deux cinquièmes ont adopté l’allemand, et un dixième se sert d’un patois italien. La langue romane particulière aux Grisons (elle ne se retrouve dans aucun autre pays) se divise en plusieurs dialectes, parmi lesquels on distingue le ladin, parlé dans la basse Engadine et la vallée de Munster, ressemblant au latin ; le romansch, dans l’Engadine supérieure, les vallées de Bregaglia, de l’Oberhalbstein, de Schamps, etc., et le patois des montagnards, dans les vallées du Vorder et du Hinter-Rheim. Le premier dictionnaire et la premièro grammaire connus de cette langue curieuse ont été publiés à Zurich, de 1820 à 1823, par un ecclésiastique du nom de Conradi.

Treize ans plus tard paraissait à Coire un journal roman intitulé il Grischtim romansch. Enfin, dans ces dernières années. M. Von Moor, directeur de la Société d’histoire du canton des Grisons, a publié un ouvrage d’un grand intérêt, ayant pour titre : Archio fur aie Geschichte der RcpiMik Graubùnden.

GRISONNANT, ANTE adj. (gri-zo-nan, ante — rad. grisonner). Qui commence à devenir gris : Cheueux grisonnants. Barbe grisonnante, tl Dont les che, : eux grisonnent, commencent à devenir gris : Homme grisonnant. Femme grisonnante.

GRISONNER v. n. ou i itr. (gri-zo-nérad. gris). Devenir gris, en parlant du poil : La tête, la barbe lui grisoxhk. Les nègres, er. vieillissant, perdent une par’ie de leur couleur noire ; ils pâlissent ou jaunissent, leur tête et