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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 9, part. 2, Hr-I.djvu/31

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HUMI

IIUM1ERES (Louis de Crevant, duc d’), maréchal de France, mort à Versailles en 1694. Grâce à la protection de Louvois et surtout, dit-on, grâce à l’affection de Turenne pour sa femme, Louise de La Châtre, il eut un avancement rapide. Gouverneur de Compiègne en 1646, maréchal de camp en 1650, il prit part à la prise du Quesnoy (1654), de Landrecîes, de Condé, etc., fut promu lieutenant général (1656), se signala a la prise de Dunkerque et contribua à la conquête de Bergues, de Dixmude, d’Oudenarde, d’Ypres, dont il devint gouverneur. En 1660, d Humières fut nommé gouverneur général et sénéchal du Bourbonnais. Il fit ensuite la guerre de Flandre sous Turenne (l 667), devint, l’année suivante, gouverneur général de cette province et reçut, grâce à sa femme, le bâton de maréchal de France (1668). Ayant refusé, en 1672, de faire la campagne de Hollande sous les ordres de Turenne, il fut exilé ; mais il fit sa soumission en 1675, reçut alors un commandement, prit Condé (1676), contribua à la victoire de Casse !, s’empara de plusieurs villes, réduisit Oudenarde en cendres (1684) et fut nommé, en 1685, grand maître de l’artillerie. Mis à la tête d’une armée en Flandre, en 1689, d’Humières se fit battre par le prince de Waldeck et dut abandonner son commandement. Malgré cet échec, il continua à jouir de la plus grande faveur auprès de Lous XIV, qui érigea sa terre de Mouehy en duché-pairie. « C’était, dit Saint-Simon, un homme qui avait tous les talents de la cour et du grand monde et toutes les manières d’un fort grand seigneur ; avec cela homme d’honneur, quoique fort liant avec les ministres et très-bon courtisan. Il était brave et se montra meilleur en second qu’en premier. ■

HUMIFUSE adj. (u-mi-fu-ze — du lat. humi, à terre ; fusus, répandu). Bot. Se dit des plantes dont les tiges sont couchées sur le sol, mais sans pousser de racines adventives, telles que l’herniaire, la renouée des oiseaux, etc. u Syn. de traînant, couché,

RAMPANT.

HUMILIANT, ANTE adj. (u-mi-li-an, an-te

— rad. humilier). Qui est de nature à causer de la confusion, de l’humiliation : Reproche humiliant. Refus humiliant. Punition humiliante. Aveu humiliant. En approfondissant tes /tommes, on rencontre des vérités humiliantes, mais incontestables. (Vauven.)

HUMILIATION s. f. (u-mi-li-a-si-on —rad. humilier). Action d’humilier ou de s’humilier ; état dune personne humiliée : Contribuer d humiliation de quelqu’un. Tomber dans ''I’hv- miliation. Un peuple ne veut rien devoir à ce qui fit longtemps son humiliation et son matheur. (Uuizot.) il Ce qui humilie, affront ■ Mecevoir, essuyer, éprouver une humiliation. La seule manière de ne pas s’exposer à subir une humiliation, c’est de la prévoir. (A. d’Houdetot.)

HUMILIÉ, ÉE (u-mi-Ii-é) part, passé du v. Humilier. Qui a subi une humiliation : La jalousie humiliée devient un défaut farouche, intraitable. (C. Héry.)

J’aime a voir, je l’avoue, un fat humilié.

Destouciies.

— Rendu humble, mortifié ; qui s’humilie volontairement : Cœur contrit et humilié. Dieu semble avoir de la complaisance à voir tes grands rois et tes rois superbes humiliés devant lui. (Boss.)

— S. m. Membre d’une secte religieuse du xiii» siècle. Il Membre d’un ordre religieux fondé à une époque indéterminée.

— s. f. Religieuse d’une congrégation fondée à Milan au xiia siècle.

HUMILIER v. a. ou tr. (u-mi-li-é — lat. humiliare ; de humilis, humble. Prend deux i de suite aux deux prem. pers.pt. de l’hnp. de l’ind. et du prés, du subj. : Nous humiliions, que vous humiliiez). Donner de la confusion à : C’est un grand art que de faire le bien sans humilier personne. (B. de S.-P.) On n’aime à posséder les choses que pour humilier ceux qui ne tes possèdent pas. (A. Karr.) Il «abaisser, rabattre : Humilier l’orgueil, ta fierté, l’audace de quelqu’un. 11 n’est point de fierté que le tort n’humilie,

Crébillon.

S’humilier v. pr. S’abaisser volontairement : La modestie n’engage jamais à s’humilier autant que la vanité. (Lingrée.) La force t’humilie aux pieds de la beauté.

A. Barbier.

— Syn. Humilier, abaisser, avilir, rabaisser, rabattre. V. ABAISSER.

HUMILITÉ s. f. (u-mi-li-té — lat. humiliias ; de humilis, humble). Vertu qui nous fait concevoir de bas sentiments de nous-mêmes : Humilité chrétienne. L’orgueil n’est jamais mieux déguisé que lorsqu’il se cache sous la figure de Z’humilitb. (La Rochef.) /.’humilité dun auteur est toujours un piège pour le lecteur. (Proudh.)

— Encycl. L’humilité, dont le christianisme a fait une vertu, n’est peut-être pas restée complètement inconnue aux anciennes civilisations. Le sentiment qui s’en rapproche le plus, dans les philosophes grecs et latins, est la modestie, que Platon, Epictète, Mare-Aurèle opposent a l’orgueil ; mais humilité et modestie ne sont pas identiques. Le3 Latins appelaient humble tout ce qui, dans l’ordre physique, «st petit, infime, et, dans l’ordre

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moral, ce qui est bas, abject, vil. Ceci posé, que des sectaires, comme les cyniques et les stoïciens, se soient fait gloire d être humbles, il n’y a pas lieu de s’en étonner ; c’était dans leur rôle d’opposition aux idées communes, et le christianisme fut, en cela, leur légitime héritier.

Le christianisme, né dans une étable, recrutant ses premiers adeptes parmi les pêcheurs, les mendiants, les esclaves, progrèssant ensuite au milieu de la lie de Rome et ne pouvant progresser que. là, avait raison d’appeler et d’exalter les humbles ; il fut la religion de l’humilité avant d’être celle de l’intolérance. Révolution sociale plus encore que religieuse, du moins dans ses premières années, s’il n’appelait pas à la révolte les pauvres, du moins se plaisait-il à leur promettre, comme aux ignorants, le royaume de Dieu, et à placer les haillons en face de la

Eourpre, au nom de l’égalité des hommes, .’humiliation du riche, du puissant, du superbe, comme dit l’Évangile, fut un des premiers articles de foi, la suprême espérance donnée en pâture aux croyants, et qui, ne pouvant se réaliser sur terre, devait du moins avoir son accomplissement au delà de l’existence actuelle, dans la vie future. L’Évangile et les hymnes primitives reflètent à chaque page cette espérance ; il y est sans cesse question de Dieu, qui n’a de regards que pour l’humilité de ses serviteurs : Respexit humilitalem ancills sus ; qui chasse les puissants de leur trône et exalte les humbles : Deposnit patentes de sede et exaltavit humiles ; qui comble de biens ceux qui ont soif et réduit les riches à la misère : Esurienles implevit bonis et divites dimisit inanes. Reste à savoir si, dans cette espérance, qui fut la vie des premiers chrétiens, il n’entrait pas plus d’orgueil et d’envie que d’humilité.

En s’épurant, ce sentiment devint plus avouable. Si, partant de l’hypothèse de la création du monde par Dieu, l’homme, chétif et misérable, se place en regard de cette toute-puissante volonté créatrice, il ne peut concevoir pour sa faiblesse et son abaissement qu’un sentiment d’humilité ; en dehors même de cette hypothèse, si l’homme considère l’ensemble de l’univers, son unité harmonique, ses forces, il se trouvera, en faisane un retour sur lui-même, bien petit et bien humble devant cet écrasant spectacle. Il pourra éprouver ce sentiment d’infériorité même vis-à-vis d’une œuvre humaine, d’une haute conception de l’art, delà littérature ou de la politique. Bien loin de diminuer l’homme, celte admiration pour ce qui dépasse sa mesure, cette juste appréciation de sa valeur propre ne peut que le grandir à ses propres yeux comme à ceux des autres. C’est de l’humilité bien placée ; cela n’a rien de commun avec la crasse des frocs et la ceinture de corde à l’aide desquelles les moines essayent de nous faire croire à leur humilité. Comme la dévotion, l’humilité a ses tartufes.

HUMINE s. f. (u-mi-ne — rad. humus). Chim. Sèl obtenu par l’action de l’acide sulfurique sur le sucre, et qui est susceptible de fournir de l’acide humique.

— Encycl. Vhumine (C*H>5015) et l’acide humique (CHl^O") sont deux substances noires qui résultent d’une décomposition du sucre bouilli en présence de l’acide sulfurique et au contact de l’air. Si, dans une cornue remplie d’une atmosphère d’acide carbonique ou d’hydrogène, on place 100 de sucre de canne pour 30 d’acide sulfurique additionné de 300 d’eau, et qu’on élève la température jusqu’à l’ébullition, il se forme un dépôt d’ulmine et d’acide ulmique (C4"111601*). Mais si l’on fait l’expérience en présence de l’air ou dans un vase poreux, l’ulmine et l’acide ulmique subissent une autre transformation et se changent en humine et en acide humique. Le phénomène qui se produit dans ce cas est une véritable oxydation. Soumises plus longtemps à l’action de l’acide ou bouillies avec l’acide chlorhydrique concentré, ou bien encore avec une dissolution de potasse caustique, Vhumine et l’acide humique se décomposent de nouveau et donnent naissance à un composé noir qui a pour formule (C^H’^O^), et, si l’on prolonge la durée de l’ébullition, à deux autres substances (C^H^OG) et (C3411705).

Vhumine, l’acide humique et leurs dérivés ne présentent qu’un intérêt purement scientifique, au point de vue des transformations du sucre de canne en présence des acides.

HUMIQUE adj. (u-mi-ke — rad.- humus). Chim. Qui a rapport à l’humus, à la terre végétale : Quelques pierres météoriques contiennent un produit homogène, sans forme déterminée, ressemblant à la matière humique de certains combustibles terreux. (Chevreul.) Il Se dit d’un acide dont on a admis l’existence dans le terreau.

— Encycl. V. humine.

HUMIRIACÉ, ÉE adj. (u-mi-ri-a-sé ; h asp.

— rad. humirion). Bot, Qui ressemble ou qui se rapporte au genre humine.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre humirie.

— Encycl. La famille des humiriacées renferme des arbres et des arbrisseaux à feuilles alternes, simples, entières, coriaces. Les fleurs sont hermaphrodites et régulières ; elles présentent un calice persistant, à cinq divisions égales ; une corolle à cinq pétales, al HUMM

ternes avec les lobes du calice ; des étamines’ hypogynes, en nombre double ou quadruple de celui des pétales, rangées en deux ou plusieurs séries, à filets alternativement longs et courts, soudés en tube à leur base ; un ovaire libre, sessile, entouré à sa base par un disque charnu, divisé en quatre ou six loges, comprenant chacune un ou deux ovules, et surmonté d’un style simple terminé par un stigmate à cinq lobes. Le fruit est un drupe, dont le noyau est creusé de deux à cinq loges, renfermant chacune une graine à embryon cylindrique entouré d’un albumen charnu.

Cette famille, qui a des affinités avec les aurantiacées et les méliacées, comprend les genres houmiri ou humirion, hellène et saccoglottis. Leurs diverses espèces habitent l’Amérique tropicale et ne s’éloignent pas beaucoup du littoral. Plusieurs d’entre elles produisent un suc gommo-résineux, plus ou moins analogue au baume du Pérou, et employé en médecine contre diverses affections, notamment contre les vers intestinaux.

HUMIRIE s. f. (u-mi-rl ; h asp. — péruv. umiri, même sens). Bot. Genre d’arbres et d’arbrisseaux, type de la famille des humiriacées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans l’Amérique tropicale. Il On dit aussi humirion s. m.

— Encycl. La humirie baumier est un grand arbre très-raineux, à feuilles alternes, ovales, aiguës, entières, à fleurs petites, en corymbes axillaires et terminaux. Elle croit dans les forêts de la Guyane. Son écorce est épaisse et rougeâtre, ce qui lui a fait donner par les créoles le nom de bois rouge ; il en découle, par incision, un baume rouge, d’une odeur analogue à celle du styrax ou du baume du Pérou. En se desséchant, ce liquide se condense en une résine rougeâtre, transparente, et qui, lorsqu’on la brûle, exhale une odeur agréable. Les naturels et les créoles découpent l’écorce de la humirie en lanières, dont ils se servent en guise de flambeaux.

HUMITE s. f. (u-mi-te ; h asp. —de Hume, nom d’homme). Miner. Nom donné par le minéralogiste de Bournon à la chondrodite du

Vésuve, en l’honneurd’un des vice-présidents de la Société géologique de Londres.

HUMMEL (Jean-Népomucène), célèbre pianiste et compositeur allemand, né à Presbourg en 1778, mort à Weimar en 1837. Son père, maître de musique à l’École militaire de Wartberg, lui fit, dès l’âge de quatorze ans, apprendre le violon. Ayant commencé peu après des études de chant et de piano, le jeune homme s’y adonna avec ardeur et rit subitement des progrès extraordinaires. Son père se rendit à Vienne, en 1785, pour y diriger l’orchestre d’un théâtre ; Hummel l’accompagna dans cette ville et fut entendu de Mozart, qui, devinant sa riche organisation, consentit à lui donner des leçons. Sous un tel maître, l’enfant fit en deux ans des progrès tellement prodigieux, que son père résolut de profiter de son talentet le produisit dans des concerts en Allemagne, en Danemark, en Écosse, en Angleterre, en Hollande. De retour à Vienne (1795), il se remit à l’étude et suivit les leçons d’harmonie d’Albrechtsberger et de Salieri, qui lui donna des conseils pour le chant et

e style dramatique. Nommé en 1803 maître

de chapelle du prince Esterhazy, il s’adonna à la composition d’opéras, de ballets, de morceaux de musique instrumentale, et accrut encore la grande réputation dont il jouissait dès cette époque. En 1811, il se rendit à Vienne, où il enseigna le piano, puis fut successivement maître de chapelle du roi de

Wurtemberg (1816) et du grand-duc de Saxe-Weimar (1820). Depuis lors, il se fixa à Weimar, où il termina sa vie ; mais, pendant les nombreux loisirs que lui laissaient ses fonctions, il fit des voyages artistiques en Russie, on Belgique, en Hollande, en France, en Angleterre, et se fit entendre, à deux reprises, à Paris et à Londres. Lorsqu’il apprit la fin prochaine de Beethoven, avec qui il était brouillé alors, il s.’empressa de se rendre auprès du grand artiste afin de se réconcilier avec lui. Comme exécutant, Hummel fut le pianiste le plus correct et le plus gracieux de son temps. Il continua, en la perfectionnant, l’école de Mozart, et aucun artiste peut-être n’a rendu sur le piano une pensée musicale avec plus de grâce et de sentiment, de délicatesse et d’élégance. Il avait une étonnante facilité d’improvisation, à ce point qu’on pouvait croire qu’il jouait de mémoire plutôt qu’il n’improvisait. Chez lui, le virtuose a fait presque oublier le compositeur, et cependant ses œuvres révèlent un talent de premier ordre. Inférieur à Beethoven, au point de vue de l’inspiration, il en a la science et la noblesse. Son style est correct, élégant, plein d’inspirations mélodiques. Outre des opéras : le Vincende d’amore (opéra-bouffe, 2 actes) ; Mathilde de Guise (3 actes) ; Maison à vendre (1 acte) ; le Retour de l’Empereur (l acte), on lui doit des ballets : Hélène et Paris ; Sapho de Mitylène ; le Tableau parlant ; l’Anneau magique ; le Combat magique ; la cantate de Diane et Endymion ; cinq morceaux de musique d’église, notamment trois messes, et vingt et un morceaux de musique instrumentale, entre autres son magnifique septuor et la polonaise la Bella capriciosa. Enfin il a laissé une Méthode complète, théorique et pratique, pour le piano, ouvrage fort remarquable.

IIUMO

HUMOPIQUE adj. (u-mo-pi-ke). Chim. Se dit d’un acide extrait de la narcotine. D On dit aussi humopinique.

— Encycl. L’acide humopique se produit, en même temps qu’il se dégage de l’ammoniaque, lorsqu’on chauffe de la narcotine à 820° environ. La formule probable est C^HWO7. La formation peut être alors exprimée par l’équation :

CSSH5»Az07 = CHH’OOT + AzH»

Narcotine. Ao. humopique. Ammoniaque.

Les expériences de MM. Foster et Mathiessen, qui ont établi la formule de la narcotine d’une manière définitive, donnent à la formule que nous proposons pour l’acide humopique un grand degré de probabilité.

Pour purifier l’acide humopique, on dissout dans la potasse le résidu de l’action de la chaleur sur la narcotine, on précipite la liqueur par l’acide chlorhydrique, on redissout le précipité par l’alcool et on précipite par l’eau la solution. C’est une substance amorphe, d’un brun foncé, insoluble dans l’eau et dans les acides étendus. L’alcool la dissout en prenant une teinte jaunâtre, et les alcalis en prenant une couleur d’un jaune franc. Cette dernière solution donne avec les sels de plomb et de baryum des précipités gélatineux bruns.

L’acide humopique ne présente pas les caractères d’une combinaison définie. Il est donc probable qu’il n’a pas été obtenu à l’état de pureté.

HUMORAL, ALE adj. (u-mo-ral, a-le —du lat. humor, humeur). Méd. Qui est produit par les humeurs : Maladie humorale. Fièvre humorale. Vice HUMOHAL.

HUMORIQUE adj. (u-mo-ri-ke — du lat. humor, humeur). Méd. Se dit d’un son présentant de l’analogie avec celui que produit un liquide renfermé dans une cavité dont on percute les parois.

HUMORISME s. f. (u-mo-ri-sme — du lat. humor, humeur). Méd. Doctrine médicale de ceux qui accordent une prépondérance considérable aux humeurs dans l’accomplissement des phénomènes de l’économie.

— Encycl. Méd. Galien doit être considéré comme le fondateur de l’humorisme, quoiqu’il n’ait fait que condenser en systèmes les faits de doctrine épars chez tous ses devanciers, et même chez les philosophes, sur les quatre éléments et les quatre humeurs. Hippocrate admettait l’altération primitive et la coction des humeurs ; Praxagoras avait imaginé dix humeurs morbifiques dans l’organisme ; Diodes, Hérophiie avaient professé les mêmes principes ; Athénée, fondateur du pneumalisme, avait, le premier, admis la putriditê des fluides vivants ; toutes ces données étaient vagues, disséminées, sans principes et sans lois ; Galien les réunit, les augmenta des produits de ses théories imaginaires, pour en former une doctrine. Dans celle-ci, la surabondance ou l’altération des humeurs produit toutes les maladies. Ainsi, l’excès du sang détermine la pléthore ; celui de la lymphe, l’anasarque, l’nydropisie ; celui de la pituite, les affections phlegmasiques ; celui de la bile, l’embarras saburrai, gastrique, intestinal, les maladies bilieuses, etc. L effervescence des humeurs occasionne l’inflammation, la fièvre ; leur acrimonie, les éruptions, les dartres, la lèpre, etc. ; leur putridilé, les maladies pestilentielles, dysentériques, putrides, etc. Enfin, lorsque les alchimistes vinrent plus tard associer leurs folies à celles des humoristes, on ne vit plus, dans les fluides en mouvement au milieu de notre organisme, que des dégénérescences acides, alcalines, salines, etc., comme éléments de toutes les altérations morbifiques. Vhumorisme retarda beaucoup les progrès de la pathologie ; son empire fut très-étendu, son règne beaucoup trop long. Parmi ses partisans, on compte des praticiens du plus grand mérite, qui, sans admettre toutes les aberrations du système, ne parvinrent cependant pas à se dégager de ses principes fondamentaux.- Nous trouvons au nombre des sectateurs de cette pernicieuse doctrine : Galien, Oribase, Aétius, Rhazès, Avicennes, Avenzoar, .Averrhoès, Sanctorius, Sennert, Baitlau, Sydenham, Rivière, Huxham, — Gau- ’ bius, Vagel, Selle, Hildebrand, Stoll, Ch.-L. Hoffmann, etc. Les médecins qui combattirent l’humorisme avec le plus de résolution et de succès furent particulièrement : Alexandre de Tralles, J. Fernel, Brissot, Argentier, Joubert, qui, le premier, fit judicieusement observer que la putréfaction ne peut jamais se manifester dans une partie de 1 organisme, tant qu’elle jouit de la vie ; Gui Patin, Hoffmann, Bordeu, Cullen, Brown, Pinel, Broussais, etc.

HUMORISTE adj. (u-mo-ri-ste — du lai. humor, humeur). Méa. Qui est partisan de l’humorisme : Médecin humoriste. Il Substantiv. : Les HUMORISTES.

— Littér. Qui met de l’humour dans les sujets qu’il traite : Écrivain humoriste. il Substantiv. : Un humoriste anglais. On dit aussi

HUMOUR1STE.

Humoristes anglais (les), recueil de conférences littéraires, faites par le romancier anglais W.-M. Thackeray, à Londres, à Edimbourg et en Amérique (1852, in-s°). Thackeray a pris pour sujet les humoristes du xvm» siècle, les ancêtres d’un genre dans lequel lui--