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signature du pacte d’union, un comité réformiste devait s’organiser pour lutter en faveur de l’émancipation des catholiques. Le chef et le fondateur de ce comité fut John Heogh, dont la popularité d’abord très-brillante s’est éclipsée devant l’éclat de celle du fougueux O’Connell. Cet homme, qui occupa pendant plusieurs années l’attention politique de l’Europe, personnifie l’Irlande contemporaine. La vie du célèbre tribun (v. O’Connell) s’est passée tout entière dans la lutte pour la défense de sa patrie.

Nous ne savons quel est l’avenir réservé à l’Irlande. Le gouvernement britannique paraît être entré franchement dans la voie des réformes libérales en faveur de ce pays si cruellement éprouvé. Le parlement s’occupe de la réorganisation de l’Église d’Irlande, et il est probable qu’il ne s’en tiendra pas là, pourvu que d’inopportunes tentatives des fénians ne viennent pas provoquer de nouvelles mesures de rigueur.

Langue. La langue irlandaise ■ appartient au rameau gaélique de la branche des langues celtiques. Par son extension, sa culture et l’ancienneté de ses monuments écrits, elle est de beaucoup le plus important des dialectes gaéliques. Ces monuments sont fort nombreux ; ils embrassent l’histoire, la philologie, la législation, la poésie ; la date peut en être fixée, pour la plupart, du xe au xive siècle ; quelques-uns même remontent très-probablement jusqu’au vno et au vie. On trouve, sur ce sujet, une mine très-riche de documents dans le bel ouvrage publié par le docteur O’Connor, aux frais du duc de Buckingham, et intitulé : Jierum hibernicarum scriptores veieres (1814-1826, 4 vol. in-4o). O’Connor est le premier qui ait porté, dans les études de l’ancienne Irlande, un esprit de critique sage et éclairée. Il y a peu de sujets historiques qui aient autant occupé les philologues et les antiquaires que celui des habitants primitifs de l’Irlande et de l’époque de leur premier établissement dans ce pays. On a composé sur ce sujet des vocabulaires volumineux, de savants ouvrages et des essais remplis d’érudition. Un auteur a réfuté ce qu’un autre avait avancé ; celui-ci a nié ce que celui-là s’était efforcé de démontrer, et le jour commence à peine à se faire sur une question discutée depuis des siècles. Les traditions nationales font venir de l’Espagne les premiers habitants, et les appellent Scuits, nom donné aujourd’hui exclusivement au peupie du nord de la Grande-Bretagne.

Les poëmes d’Amergin nous oifrent, selon toute probabilité, le fragment le plus ancien qui nous reste de la langue celtique. Ces poèmes remontent à deux siècles avant l’ère chrétienne et sont écrits dans une langue bien différente de la langue irlandaise de nos jours.

Mais, avec la connaissance du sanscrit, l’étude comparative des langues celtiques a été faite à un point de vue plus étendu, et les travaux des William Edwards, des Pritchard, des Pictet, des Diefenbach, des Zeus ont prouvé l’affinité de ces langues avec l’idiome antique des Aryas.

L’irlandais a cinq voyelles : a, e, t, o, a (ou), dont chacune est longue ou brève. La différence de quantité, indiquée par un accent aigu, détermine fréquemment le sens des mots. Ainsi, ban, avec un accent sur l’a, signifie blanc, et ban, sans accent, femme. La combinaison des voyelles entre elles a donné naissance a treize diphthongues et à cinq triphthongues. Les voyelles se distinguent en fortes et faibles (lénifiait et caol) ; a, o, a sont fortes, e, i sont faibles. Le nombre des signes alphabétiques adoptés pour les consonnes à l’état simple est de treize, savoir : 6, e ou k, d, f, g, h, l, m, n, p, r, s, t ; mais les mutations diverses dont la plupart de ces consonnes sont susceptibles font plus qu’en doubler le nombre. L’alphabet latin s’est trouvé insuffisant pour exprimer tous ces sons divers, et il a fallu recourir à divers moyens graphiques pour les indiquer. Ce procédé ne s’applique qu’aux consonnes initiales, qui subissent certains changements, suivant la position grammaticale des mots ou leur emploi en composition. Les consonnes soumises à cette loi sont appelées muables ; ce sont e, p, t, g, b, d, m, /, s. Les lettres l, r, n sont immuables Les mutations comprennent deux classes, la forme aspirée et l’éclipse. Cette dernière comprend, sous une même dénomination, la forme douce et la forme nasale des muables en kymrique. Au lieu de substituer à la consonne primitive sa mutation douce et nasale, les Irlandais écrivent les deux consonnes successivement ; la première seule se prononce et rend l’autre quiescente ; de là le mot uird/iioghadh, éclipse, pour exprimer ce procédé. Ainsi, par exemple, le< ? initial de gort, jardin, prend la forme nasale après le pronom ar, notre, et l’on écrit ar vgort, quoique l’on prononce ar nort.

Voici le tableau des mutations de consonnes en irlandais :

Forme radicale : c. p. t. g. b. d. m. f. s.

Forme aspirée : ch. ph. th. gh.bh. dh. mh. fh. sh.

Eclipse 'doucï :e- b- <••—- -l»(v).t

nasale :

n. m. n. — —

Le c aspiré, ch, est guttural comme le ch allemand ; le t et le d aspirés, th et dh, ont respectivement le son fort et le ton doux du th anglais, comme dans thief et tkis.

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L’irlandais a deux genres et deux nombres. Le duel est figuré, dans quelques cas, par des composés avec le nombre deux. Ainsi on dit diucain, les yeux, diulamh, les mains, etc., avec le substantif au singulier. Dans la déclinaison, l’irlandais n’a de flexions proprement dites que pour trois cas, le génitif singulier, le nominatif et le datif pluriel. Les autres cas s’indiquent par des moyens secondaires, tels que 1 article, la permutation de la consonne initiale, etc. Le comparatif s’exprime au moyen de suffixes, et le superlatif par des prépositions. La faculté de composition dans la langue irlandaise est très-grande. On cite quelques faits intéressants, qui peuvent donner une idée de la nature riche et flexible de cette langue. Dans la poésie surtout, elle possède des combinaisons de noms qui se rapprochent, k quelques égards, du sanscrit. Ainsi, un adjectif complexe, comme glan-shoilseach (.ittéralement, purbrillant), peut intercaler un substantif entre ses deux composants. Par exemple, glanreall - shoilseach { pur - étoile - brillant), et cet adjectif, appliqué comme épithète à la nuit, signifie alors qui a des étoiles à l’éclat pur, ce qu’on rendrait, en allemand, par reinstem-scheinig. Dans une autre espèce de composés, le premier terme est un substantif et le dernier un adjectif, et entre deux viennent se placer d’autres adjectifs et substantifs composés. Ainsi, gruaigh-sgainéogach signifierait qui a des cheveux tombants épars, et le poëte peut intercaler entre ces deux noms tout ce qui sert à mieux dépeindre ces cheveux. Il dira, par exemple, oighfheargruaigh-fhin-shioa-fliavi-dhual-scaineogach : un jeune homme ayant de beaux cheveux de soie retombant épars en anneaux contournés... Si, dans ces composés, le dernier mot est un substantif, alors le tout devient un substantif ; comme tréanard-shluagh-chathc/ieannsalair, puissant chef de bataille de la forte armée. De tels composés, produits de l’imagination des poètes, n’ont d’analogues qu’en sanscrit. Les autres langues celtiques n’offrent rien de semblable.

Les pronoms irlandais sont indéclinables. Les formes de la conjugaison et les éléments de la formation du verbe se sont conservés d’une manière beaucoup moins incomplète que celles de la déclinaison. L’irlandais possède trois temps composés, le prétérit, le futur et le conditionnel. L’infinitif est considéré comme un nom et employé en cette qualité. Il régit le génitif au lieu de l’accusatif dans des cas comme le suivant : chuaid se a sealtain chrainn, il alla voir l’arbre ; littéralement, il alla (au) voir de l’arbre.

On range l’irlandais parmi les premières langues pour la richesse et l’élégance. L’ancien langage, ainsi qu’il a été dit plus haut, différait de celui qu’on parle maintenant, et il se divisait en plusieurs dialectes. Le baron d’Eckstein attache un prix inestimable à l’étude de cette langue et pense qu’elle peut nous ouvrir l’intelligence de la Gaule primitive, dont le peuple parlait un idiome parent de 1 irlandais.

Dans les chansons et poèmes irlandais, principalement dans les contes et romans, qui, pour l’originalité de l’invention et l’élégance de l’expression, le disputent aux histoires orientales dont l’Europe fit si longtemps ses délices, la langue irlandaise a déployé les plus grandes beautés ; il en est de même des compositions lyriques, pour lesquelles elle a conservé une supériorité remarquable. Malgré les vicissitudes que cet idiome a éprouvées, la plupart des beautés qui le caractérisent sont restées intactes. On a particulièrement célébré son énergie pathétique : à Si vous plaidez pour votre vie, plaidez en irlandais, i est un adage bien connu. Ceux qui ont traité ce peuple avec inépris n’ont pas épargné son langage. On peut en trouver dans Stanihurst, écrivain du temps d’Elisabeth, un exemple curieux. Stanihurst assure ses lecteurs que l’irlandais ne pouvait être prononcé par le prince des ténèbres, et, pour le prouver, il rapporte gravement le cas d’un possédé, à ltome, qui parlait toutes les langues connues, excepté l’irlandais, parce qu’il n’aurait pu ni voulu s’exprimer dans cette langue, k cause de son intolérable dureté. On dit que cette fable fit tant d’impression sur l’esprit ensorcelé de Jacques Ier d’Angleterre, qu’il conçut pour cette langue, que le diable ne pouvait parler, une antipathie aussi grande que celle qu’il éprouvait à la vue d’une épée nue.

Les anciens poèmes irlandais, chantés par les tiléas et les ménestrels, furent accentués pour en faciliter le chant. La structure métrique de ces poèmes était subordonnée, en grande partie, à la musique ; la voix du barde retranchait ou suppléait à la quantité de syllabes longues ou brèves, afin de les approprier k la mélodie. Cette licence avait besoin d’être restreinte par certaines règles ; de là les différents genres de vers mentionnés dans les Meures du barde.

Les principaux ouvrages à consulter pour l’étude de la langue irlandaise sont : le Dictionnaire irlandais - anglais d’Edward O’Reilly, avec la grammaire du même auteur (Dublin, 182ï, in-4o) ; le Dictionnaire anglais-irlandais de Mac - Curtin, et la grammaire qui y est annexée (Paris, 1732, in - ) ; la Grammaire d’O’Brien (Dublin, 1809, in-8o) ; les Transactions de l’Académie royale irlandaise (Dublin

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et Londres, 178S et ann. suiv.). Ce recueil se composait déjà de 21 volumes en 1S4S.

Irlande (L’) sociale, politique et religieuse, par M. Gustave de Beaumont, 1840. Dans la préface de son excellent ouvrage, l’auteur remarque avec raison que nul pays, plus que l’Irlande, ne mérite l’attention du moraliste et de l’homme politique. Il n’en est aucun, en effet, qui, pendant une durée non interrompue de sept siècles, ait, tantôt sous une forme, tantôt sous une autre, subi une si constante et si dure oppression. Il n’est aucun pays où la tyrannie ait produit des effets plus visibles et, par une juste expiation, créé pour les tyrans plus d’embarras et plus de périls. Cependant, la situation de l’Irlande n’avait pas encore été décrite d’une manière satisfaisante. Pour connaître le véritable état des choses, M. de Beaumont n’a rien négligé ; il a fait deux voyages en Irlande et visité les recoins les plus obscurs et les plus ignorés de ce malheureux pays. Il a lu tous les documents anciens ou modernes qui pouvaient l’éclairer, et, ce qui vaut mieux encore, il a interrogé les hommes notables de tous les partis. Puis, recueillant ses souvenirs, il a écrit un livre dont la lecture est indispensable à quiconque veut bien connaître l’Irlande.

Ce qui a frappé d’abord M. de Beaumont, et ce qui frappe tous ceux qui visitent l’Irlande pour la première fois, ce sont les contrastes qu’elle présente. L’Irlande n’est certainement pas le seul pays où il y ait un luxe insolent en haut, et en bas une révoltante pauvreté ; mais il existe d’ordinaire une série de situations intermédiaires qui forment transition et atténuent la dissonance. En Irlande, dans les campagnes du moins, ces situations intermédiaires manquent, et l’œil n’aperçoit que des châteaux magnifiques ou des huttes misérables, que des riches qui ne se refusent aucune de leurs fantaisies ou des pauvres qui meurent de faim. En Irlande, en un mot, la classe moyenne ne fait que de naître, et, sur une population de huit millions d’hommes, on ne compte guère moins de trois millions d’indigents. C’est là un état de choses dont l’humanité gémit, dont la politique s’inquiète et qui ne saurait durer sans menacer sérieusement le repos et la puissance des trois royaumes unis. Aussi l’Irlande est-elle devenue, en Angleterre et en Écosse, la principale préoccupation publique. Quelle est la cause des malheurs de l’Irlande et comment peut-on y remédier ? Telle est la double question que se posent les hommes d’État de tous les partis, et que M. de Beaumont a essayé de résoudre, en demandant surtout à l’Irlande des siècles passés l’explication de l’Irlande actuelle. Aussi a-t-il fait précéder la partie critique d’une introduction qui résume rapidement les principales phases d’une histoire trop peu connue. C’est la base de l’édifice

Si la constitution, qui fait la prospérité de l’Angleterre, cause la ruine de l’Irlande, cela tient à ce que, dans la métropole, l’aristocratie est à la tête du parti national, tandis qu’elle l’opprime en Irlande. Ainsi, la principale source des maux de l’Irlande, c’est une mauvaise aristocratie. Tel est le point de départ de M. de Beaumont, tel est le fait duquel, par une analyse rigoureuse, il déduit successivement tous les autres. Là, comme toujours, c’est le despotisme qui a tort ; il faut donc attaquer le mal dans sa racine en frappant l’aristocratie dans ses pouvoirs et ses privilèges. Il faut empêcher six cent mille protestants d’accabler six millions de catholiques. Il faut que l’Angleterre répare le mal qu’elle a fait et s’associe sincèrement et activement à la régénération commencée par le grand patriote O’Connell, avec lequel sympathisent toutes les âmes généreuses.

Cette rapide analyse suffit pour démontrer l’importance du livre écrit par M. de Beaumont. Quant à l’étendue et à la variété des connaissances qu’un tel ouvrage suppose, nous laisserons parler le Dublin Magazine, qui appartient au parti orangiste : « M. Gustave de Beaumont, dit à peu près textuellement le Magazine, analyse et explique si bien les institutions de l’Angleterre et de l’Irlande, qu’il nous paraît impossible que cette partie de l’ouvrage ait été composée par un étranger. Nous sommes donc convaincus qu’elle lui a été fournie toute faite par un radical de Dublin. » Un tel éloge de la part d’un adversaire ne vaut-il pas mieux que tout ce que nous pourrions dire ? Nous nous contenterons de répondre au Magazine que M. Gustave de Beaumont est un esprit assez remarquable par lui-même pour n’avoir pas besoin d’aller chercher des secours en Angleterre ni en Irlande. Nous ne lui pardonnons son affirmation orgueilleuse qu’en lui donnant pour excuse l’amertume de la défaite.


IRLANDE (mer d’), partie de l’océan Atlantique, comprise entre l’Angleterre a l’E. et l’Irlande à l’O. ; elle communique avec l’Atlantique, au S. par le canal Saint-Georges, et au N. par le canal du Nord. Superficie évaluée k 67,000 kiloin. carrés. On y trouve les îles deMan au N., et d’Anglesey au S.

ÎRLANDE(KOHVELLE-), TOMBARA et EN-LOUROU des indigènes, Ile de l’Océanie, dans la Mélanésie, au N.-E. de la Nouvelle-Bretagne, dont elle est séparée par le canal de Saint - Georges, et au S. • E. du Nouvel-Hanovre, entre 2» 3’et4°5l’ delat. S., et 14S« 13’ et 150° 48’ de long. E. ; 350 kilom. sur 35. De vastes forêts couvrent les montagnes qui

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se dressent au centre de l’île, et qui atteignent une altitude de plus de 2,000 mètres. Ces forêts, où se voient des arbres d’une grosseur prodigieuse, sont peuplées d’oiseaux innombrables et d’insectes curieux. La végétation est partout active et vigoureuse, et, dans les plaines, croissent en abondance le bananier, la canne à sucre, les patates, le gingembre, l’igname, le sagoutier, le bambou, le cocotier, etc. Les chiens, les porcs et les tortues de mer s’y trouvent en grand nombre. Les habitants sont de la même race que les nègres de l’Australie, et se montrent, en général, fort hostiles aux Européens. Près du cap Saint-Georges, extrémité méridionale de l’île, se trouve un excellent port, nommé Port-Praslin.

IRLBACHIE s. f. Crl-ba-kî - de Irlbach, sav. allem,). Bot. Genre de plantes, de la famille des gentianées, tribu des chironiées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent au Brésil.

IRM1NON, abbé de Saint-Germain-des-Prés au commencement du ixe siècle II est l’auteur d’un précieux ouvrage, intitulé Polyptyque, qui a été publié avec des notes par M. (iuérard.

IRM1NSUL, idole vénérée par les anciens Saxons de la Westphalie. Cette idole consistait en une colonne, surmontée d’une sorte de statue, représentant, selon les uns, le dieu Wodan ou le dieu Ziou (personnifiant la lumière du jour, désigné par l’épithète d’irmin, vaste, immense), selon d’autres, le chef germain Arminius. Quoi qu’il en soit, la statue représentée par l’Irminsul tenait d’une main un étendard, de l’autre une balance, et portait une figure d’ours sur la poitrine et un lion sur le bouclier. Il existait jadis sur la montagne d’Eresbourg, aujourd’hui Stadtberg, un temple consacré à cette idole, qui avait ses prêtres et ses prêtresses, chargés de frapper de verges les guerriers convaincus de lâcheté et même de les condamner à mort. En 772, après avoir vaincu les Saxons, Charlemagne détruisit le temple d’Eresbourg, puis prohiba le culte et les fêtes d’Irminsul.

IRNEIUUS, WARNER1US ou f.ARNERIUS,

jurisconsulte italien, né k Bologne dans la seconde moitié du xi» siècle, mort après 1118. Il est regardé comme le restaurateur du droit romain au moyen âge. Il commença par professer la logique et peut-être la grammaire dans sa ville natale, puis se mit, à la suite d’une discussion sur la valeur du mot as, k étudier le droit romain, qui n’était alors l’objet d’aucun enseignement. Seul, sans maître, n’ayant pour guide que quelques livres, il se vit bientôt k même d’ouvrir des cours publics ; < il vulgarisa la science du droit romain, dit Parisot, et la transmit aux autres plus saisissable et moins obscure ; il la fit apprécier, aimer, et créa de cette façon un mouvement où se développe assez de grandeur pour lui mériter le titre de Créateur ; il compta des disciples qui, eux-mêmes, en for mèrent d’autres, et commença une chaîne qui n’a plus été interrompue. Son enseignement, k ce qu’il semble, consistait en lectures du texte qu’ensuite il commentait. » Les élèves affluèrent autour de sa chaire ; il forma une brillante école de glossateurs et acquit une immense réputation. Irnerius fut conseiller de la comtesse Mathilde, la grande Italienne. Henri V l’appela k assister k toutes les assemblées nationales qu’il tint en Italie de 1116 k 1118. Hostile k la suprématie du saint-siége, ce fut lui qui conseilla k l’empereur de déposer Gélase II et de faire élire un autre pape. Son conseil fut suivi et Maurice Bourdin fut élevé au souverain pontificat sous le nom de Grégoire VIII. Irnerius se trouvait k Rome lors de l’élection de ce pape (1118). Depuis lors, on ne possède aucun renseignement certain sur la vie de cet éminent jurisconsulte. Il passe pour avoir institué les grades de bachelier, de licencié et de docteur. Ce qu’il y a de certain, c’est que ce fut k l’école de droit de Bologne, qui rivalisa bientôt de réputation avec 1 école de Salerne, que furent admises, pour la prémière fois, ces distinctions, adoptées bientôt après par les universités. Enfin, ce fut Irnerius qui inventa le mot infortiatum pour désigner la partie des Pandectes qui s’étend du troisième titre du livre XXIV au livre XXXIX. Il nous reste de lui des gloses, en latin, sur diverses parties du droit romain, qui ont été insérées dans le recueil des gloses d’Accurce, Formularium ou Formula instrumentorum quorum in foro usus, publié k Rome, k Florence, etc. Les gloses d Irnerius se font remarquer par une logique serrée et par une grande sagueilé critique.

IRON s. m. C-ron). Linguist. V. ossétiî.

— Bot. Syn. de sauvagésie.

IRON DCKE (Duc de fer), surnom ou sobriquet donné, en Angleterre, au duc de Wellington, k cause de sa santé de fer, de sa ténacité militaire, de sa persévérance pratique que rien ne faisait fléchir, dit le général Ca ■ radoc, qui fut son aide de camp jusqu’en 1818, et aussi, ajoute-t-il, d’une certaine dureté dans les manières, que les uns appelaient de la franchise, les autres de la brusquerie.

Un des premiers bateaux k vapeur en fer fabriqué en Angleterre a été surnommé, avec assez d’a-propos, The Iron Duke.