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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 9, part. 3, J-K.djvu/304

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Merdan-Kan la livra à l’empereur Djehanghir ; en 1649, elle tomba au pouvoir de Schah-Abbas II ; le chef afghan Myr-Veïs la prit en 1709 et la garda jusqu’en 1737, année où Nadir-Schah s’en rendit maître, après un siége de dix-huit mois. Il la détruisit, et la rebâtit un peu plus au sud, en lui donnant le nom de Nadir-Abad ; mais, en 1747, Achmed-Schah-Abdalli la surprit, et en fit la capitale de l’Afghanistan, en lui rendant son ancien nom. Enfin, occupée en 1839 par les Anglais, elle vit ses fortifications détruites par eux eu 1842.

KANDAHLA s. m. (kan-dâ-la). Membre d’une secte de l’Inde.

Encycl. Les kandahlas appartiennent à la grande secte des vichnou-baktas ou sectateurs de Vichnou. Les kandahlas se distinguent, comme en général tous les vichnouvistes, par la figure symbolique, appelée nahman, qu’ils impriment sur le front ; cette figure a une signification complètement obscène. Ils portent un costume bizarre, qui rappelle celui d’Arlequin ; il se compose de toile peinte d’un jaune très-foncé, tirant sur le rouge, d’une espèce de couverture piquée, faite de morceaux de toutes couleurs, qui couvre les épaules en guise de manteau ; d’un turban qui offre aussi trois ou quatre couleurs entremêlées, et souvent encore d’une peau de tigre qui descend jusqu’à terre. La plupart ont, en outre, le cou entortillé d’un long chapelet de grains noirs, de la grosseur d’une noix. Les kandahlas emportent avec eux, quand ils voyagent ou qu’ils vont demander l’aumône, une plaque ronde de bronze et un gros coquillage en forme de conque ; c’est en frappant avec une petite baguette sur cette plaque de bronze, et en soufflant dans ce coquillage, qu’ils annoncent leur approche aux populations et les avertissent de courir au-devant d’eux les mains pleines d’aumônes. Ordinairement, les kandahlas chantent et dansent en demandant l’aumône. Leurs poëmes sont des espèces d’hymnes en l’honneur de leurs divinités, et, le plus souvent, des chansons obscènes ; plus ces dernières sont farcies do polissonneries, plus elles sont efficaces pour attirer les dons des auditeurs. Du reste, les kandahlas affectent de se montrer sans retenue dans le boire et dans le manger, ce qui les distingue des dévots de Siva, ou siva-baktas, dont l’extrême sobriété égale et parfois même surpasse celle du brahme. Les kandahlas se rencontrent principalement dans les provinces méridionales de la presqu’île, le Mysore particulièrement.

KANDEISCH, ou KHANDEISCH, ou CANDEISCH, ancienne province de l’Indoustan anglais, dans le Decan septentrional, au N.-O., bornée au N. par le Malwa, à l’E. par le Bérar et l’Allahabad, au S. par l’Aurengabad, et à l’O. par le Guzzerat. Cette province, comprise aujourd’hui dans la présidence de Bombay, mesure 360 kilom. sur 160, et renferme une population de 2,000,000.d’hab. Ch.-l., Nandode. Elle est généralement montagneuse ; au S., elle est couverte par les Ghattes occidentales et leurs ramifications ; au N., elle l’est par les monts Talybit et une chaîne qui leur fait suite. Les montagnes n’y atteignent pas une hauteur considérable. Elles ont, en général, un aspect sauvage, étant pour la plupart nues ou peu boisées. Les deux principaux fleuves de la contrée sont la Nerbuddah et le Tapti, tous deux tributaires de la mer d’Oman. Le sol est presque partout susceptible d’une bonne culture, mais une grande partie du territoire reste inculte. La température est agréable. L’hiver y est peu sensible. La chaleur est quelquefois insupportable pendant l’été. La principale ressource des habitants consiste dans les bêtes à cornes, les moutons et les chèvres. On y élève aussi d’excellents chevaux. Ce pays est un de ceux qui furent la patrie primitive des Mahrattes ; on y trouve aussi des Mongols en petit nombre, des Afghans et des Arabes, qui sont venus s’y établir comme colons. Il était gouverné, au commencement du xve siècle, par des princes afghans qui prétendaient descendre du calife Omar, et qui avaient fixé leur résidence à Aceyrgor. Vers la fin de ce siècle, la contrée fut annexée à l’empire du Grand Mogol. A la chute de cet empire, des princes mahrattes se la partagèrent, et, en 1818, la partie N.-E. était au pouvoir du souverain de Sindhyah, et celui d’Holkar possédait le S.-O. ; mais ces princes étaient troublés dans leurs possessions par les colons arabes, qui avaient profité des guerres précédentes pour acquérir une certaine puissance ; alors le roi d’Holkar céda sa portion aux Anglais, qui firent rentrer promptement sous l’obéissance tous les rebelles ; le reste est au royaume de Sindhya.

KANDÉLIE s. f. (kan-dé-lî — de Kandel, n. pr.). Bot. Genre d’arbres, de la famille des rhizophorées, comprenant plusieurs espèces qui croissent au Malabar.

KANDJAM, nom ancien de Coïmbetour.

KANDJAR s. m. (kan-djar). Membre de la dernière caste de l’Inde.

— Sorte de poignard oriental, à lame tranchante des deux côtés. || On dit aussi kandjiar

Encycl. Les kandjars composent la dernière caste et la plus méprisée de l’Inde. Les kandjars sont en horreur aux Indous aussi bien qu’aux musulmans. Ils habitent hors des villages, dans des endroits qui leur sont spécialement réservés. Ils sont employés a l’enlèvement des immondices. Ils vivent dans un état d’horrible malpropreté, se nourrissent, à défaut de farine ou de végétaux, de lambeaux de chair crue et presque en état de putréfaction, dévorent les cadavres des chameaux abandonnés sur les grandes routes, nourriture auprès de laquelle tout autre Indou et tout musulman mourraient de faim, et qu’ils disputent aux chiens, aux chacals, aux vautours et aux oiseaux de proie. On en rencontre souvent au bord des routes, le long des fleuves, assis autour d’un cadavre de chameau dont ils se nourrissent, et entourés d’animaux et d’oiseaux immondes, qui se tiennent derrière eux pour participer à la curée.

Les kandjars vont généralement nus, à l’exception d’un langouti, destiné à cacher les parties sexuelles. Ils sont beaucoup plus noirs que les Indous des autres castes, et l’on sait que la couleur plus ou moins foncée de la peau est un signe du plus ou moins de dégradation des castes. Les kandjars sont sujets à la lèpre, aux dartres, aux ulcères ; leur nourriture immonde, leur malpropreté, leurs excès de toutes sortes rendent presque inévitable chez eux le développement de ces tristes infirmités. Ils se livrent entre eux à la débauche la plus dégoûtante, furent avec délices le gandjah, espèce de chanvre, et mâchent l’opium, deux substances qui les jettent dans des accès terribles de frénésie. Enfin, ils s’enivrent de boissons fermentées. Au dire de tous les voyageurs, on ne peut rien voir de plus dégoûtant et de plus hideux que ces kandjars. En horreur aux Indous des plus basses castes, ils ne peuvent participer à aucune cérémonie religieuse publique et n’ont pas même de culte particulier.

KANDJATOU, cinquième kan mogol de la branche djenguyzkhanide, étranglé en 1295 de notre ère. Il succéda, en 1291, à Argoun-Khan, son frère, qui régnait sur la Perse, vainquit Maçoud II, dernier prince de la dynastie des Seldjoucides, qui voulait reconquérir les Etats de ses ancêtres (1292), fit preuve, dans cette campagne, d’un grand courage, et, de retour dans Tauriz, sa capitale, s’occupa de régler les affaires de l’Etat, fit fleurir la justice, évita de faire couler le sang innocent et se montra d’une extrême libéralité ; mais bientôt ce prince, qui joignait à de grandes qualités de grands vices, s’abandonna à une débauche effrénée, à des excès monstrueux, fit enlever des femmes et des enfants, s’attira le mépris de ses peuples et changea ce mépris en haine, lorsque, pour réparer l’épuisement de ses finances, il entreprit d’établir en Perse une monnaie de carton semblable à celle qui avait cours en Chine. Plusieurs chefs mogols offrirent alors l’empire à Baidou, gouverneur de Bagdad, qui marcha sur Tauriz avec une armée. Kandjatou vint lui livrer bataille ; mais ; abandonné par une partie de ses troupes, il s’enfuit dans le Mougban, fut découvert dans une caverne où il avait cherché un refuge, et étranglé.

KANDLER (François de Sales), écrivain musical allemand, né à Klosterneubourg, près de Vienne, en 1792, mort à Vienne en 1831. Il débuta, en 1802, comme sopraniste attaché à la chapelle de la cour impériale d’Autriche, position qui lui permit de faire de bonnes études littéraires et de s’instruire près d’Albrechtsberger et de Salieri des principes de la composition. Après avoir écrit quelques morceaux dans le style religieux, Kandler se voua exclusivement en 1816 à la littérature musicale, et devint le principal rédacteur de la Gazette musicale de Vienne. En 1817, appelé dans l’administration de la marine, à Venise, il profita des nombreux loisirs que lui laissait son emploi pour faire les recherches nécessaires à la composition de l’histoire musicale qu’il avait projetée. Pendant neuf années, il parcourut Italie, fouilla les bibliothèques, scruta les souvenirs et les traditions, et amassa une quantité de documents et de détails de la plus haute importance.

Attaché, en 1822, à Milan, aux bureaux de la guerre, Kandler s’occupa de la traduction italienne de plusieurs partitions allemandes et françaises. Grâce à ces traductions, il lui fut possible de faire entendre le Joseph, de Méhul ; le Pater noster, de Naumann ; la Passion, de Weigl, et le Christ au jardin des Oliviers, de Beethoven. Rappelé à Vienne en 1827 avec le titre de conseiller de guerre, Kandler allait utiliser ses instants de liberté pour la rédaction des ouvrages concernant la musique qu’il voulait publier. Malheureusement, une attaque de cholera mit ses projets à néant et l’emporta au milieu des regrets de tous les esprits voués aux choses de l’art. Les principales notices et brochures de Kandler sont : Biographie de Hasse (il Sassone) ; Sur l’éducation actuelle au collège royal de musique de Naples et coup d’œil rétrospectif sur les anciens conservatoires de cette ville ; Sur l’état actuel de la musique à Rome ; l’ouvrage posthume Sur la vie et les ouvrages de Jean Pierlingi da Palestrina, surnommé le Prince de la musique ; enfin, Notice historique et critique sur l’état actuel de la musique en Italie.

KANDOUZ, ville du Turkestan. V. Koundouz.

KANDSAG, ville de l’empire russe. V. Jelisavetpol.

KAND-SI s. m. (kan-dsi). Comm. Papier japonais.

KANDY, ville de l’île de Ceylan. V. Candy.

KANE, rivière de la Russie d’Asie, dans la Sibérie. Elle prend sa source au versant septentrional de l’Altaï, coule au N. et se jette dans l’Ienisséi, après un cours de 450 kilom.

KANE (mer de), partie de la mer polaire arctique, qui baigne la terre de Washington, au N. du Groenland ; peu connue.

KANE (sir Robert John), médecin et chimiste anglais, né à Dublin en 1810. Son père, fabricant de produits chimiques, lui fit faire des études scientifiques et le destina à la carrière médicale. Attaché a l’hôpital de Meath, il obtint, en 1830, le prix proposé par le docteur Gaves pour le meilleur mémoire Sur la condition pathologique des fluides dans la fièvre typhoïde, et prit le grade de docteur en médecine en 1832. Cette même année, Kane fonda, à Dublin, le Journal des sciences médicales, dont il garda la direction jusqu’en 1834, fut chargé d’un cours de chimie, devint, en 1841, membre du collège irlandais des médecins, et fît, de 1814 à 1847, un cours d’histoire naturelle à la Société royale de Dublin. Il se démit de sa chaire en 1847, époque où l’Académie royale irlandaise lui décerna la médaille d’or de Cunningham pour ses utiles découvertes en chimie. Lors de la création du musée de l’industrie irlandaise (1846), il en fut nommé directeur, et il est devenu, en 1849, président du collège de la Reine à l’université de Cork. Ce savant docteur est membre de la Société médico-chirurgicale de Dublin, de l’Académie royale irlandaise, correspondant des Sociétés de pharmacie et de chimie de Paris. On lui doit : Éléments de pharmacie pratique (Dublin, 1831, in-8º), manuel estimé ; Éléments de chimie (Dublin, 1841-1842, 3 parties), réédités en 1849 (in-8º) ; Ressources industrielles del’Irlande (Dublin, 1844, in-8º), recueil de conférences faites devant la Société royale de Dublin et publiées aux frais de cette Société ; la Question des grandes et petites fermes, considérée par rapport à la situation actuelle de l’Irlande (Dublin, 1848), écrit dans lequel il se prononce pour l’établissement de petites fermes, etc. Enfin, on lui doit de nombreux mémoires, dont quelques-uns méritent une mention spéciale, entre autres, le mémoire Sur la matière colorante des lichens, inséré dans les Philosophical Transactions, et ceux Sur la composition des humeurs dans le diabète, Sur les propriétés de l’hydrogène, publiés dans le Journal des sciences médicales (1832-1833). — Sa femme, fille de l’astronome Francis Baily, a publié une Flore irlandaise.

KANE (Elisha Kent), voyageur américain, né à Philadelphie en 1820, mort en 1857. Il était attaché à l’hôpital de sa ville natale, lorsque, l’état de sa santé lui rendant les voyages nécessaires, il s’embarqua en 1843, comme chirurgien, à bord de la frégate le Brandywine, visita successivement la Chine, l’océan Pacifique, les Indes, Bornéo, Sumatra, les Philippines, où il descendit dans le cratère du volcan Taeb, et revint en 1845 dans sa patrie par l’Égypte et l’Europe. Kane se rembarqua l’année suivante, explora la côte septentrionale et occidentale de l’Afrique et parvint jusqu’au Dahomey. Pendant la guerre contre le Mexique en 1847, il prit, comme volontaire, du service dans l’armée américaine et fit preuve en différentes circonstances d’un sang-froid et d’un courage remarquables. Après avoir été ensuite employé au relèvement des côtes du golfe du Mexique, il accompagna, de 1850 à 1852, l’expédition que le négociant Grinnell, de New-York, envoyait au pôle nord, à la recherche de Franklin, mais qui ne produisit aucun résultat notable. Il sut rendre plus fructueuse pour la science une nouvelle expédition qu’il dirigea lui-même dans les mêmes régions. Il appareilla de New-York le 30 mai 1853 sur l’Avance, parvint, l’année suivante, au point le plus septentrional que l’on eût jusqu’alors atteint, par 82° 30’ de lat. N., et, après un voyage des plus périlleux, revint à New-York en octobre 1855. Il a publié la relation de ce voyage, sous le titre d’Explorations arctiques (Philadelphie, 1856, 2 vol.) ; mais les fatigues incroyables qu’il avait endurées dans l’intérêt de la science et de l’humanité avaient ruiné sa constitution naturellement délicate, et il mourut deux ans plus tard à la Havane, où il était allé demander à un climat plus doux le rétablissement de sa santé.

KANEDASSI s. m. (ka-ne-da-si). Métrol. Mesure de longueur japonaise, qui sert à mesurer les pierres, les métaux et les bois : Le kanedassi est fabriqué en jonc verni, et l’on en connaît de plusieurs grandeurs ; l’une se divise en 15 parties, subdivisées chacune en dix ; elle égale environ 0m,45.

KANELSTEIN s. m. (ka-nèl-stain). Minér. Nom allemand d’un minéral appelé aujourd’hui essonite.

KANEM, contrée de l’Afrique centrale, au N.-E. du Bournou, sur la rive septentrionale du lac Tchad. Les habitants de cette contrée peu connue portent le nom de Kanembous et sont en partie mahométans et en partie idolâtras. Leur capitale est Maô.

KANETI, lieu du Turkestan, sur la route de Boukhara à Khokand, célèbre par une grande victoire d’Abdallah-Saheb-Kéran, kan de Boukhara, sur les kans de Tachkond, du Turkestan et de Kaptchak, en 1569 L’armée de ces derniers s’élevait à 400,000 hommes.

KANEV, ville de la Russie d’Europe, gouvernement et à 105 kilom. S.-E. de Kiev, sur le Dnieper ; 2,600 hab. C’était autrefois une place forte, qui fut prise en 1239 par Batou-Kan. Catherine II y eut une entrevue avec le roi de Pologne, Stanislas-Auguste, en 1782.

KANGA, province de l’empire japonais, dans l’île de Niphon, sur la côte occidentale, au S. de la presqu’île de Noto, baignée par la mer du Japon. Sol montagneux et stérile ; industrie active ; filatures, fabriques de soie.

KANG-HI ou KHANG-HO, empereur de la Chine, le deuxième de la dynastie tartare des Taï-Thsing, né en 1654, mort en 1722. Il succéda à son père Chun-Tchi en 1662, sous la tutelle de quatre mandarins, et se fit déclarer majeur à l’âge de treize ans. L’un de ses premiers actes fut d’adopter, malgré son conseil, le système astronomique des Occidentaux, introduit par les jésuites, et de nommer le Père Verbiest président du tribunal des mathématiques. Plus tard, il favorisa la propagande évangélique et se montra plein de tolérance envers les chrétiens. En ne tenant point compte d’actes de cruauté qui sont dans les mœurs de l’Orient, ce prince fut un des plus grands de ceux qui gouvernèrent la Chine. Il fit respecter dans toute l’Asie la puissance de ses armes, dompta plusieurs révoltes de princes vassaux ou tributaires, étendit son empire du côté de l’Ouest, protégea les lettres, les arts et l’industrie, chercha à répandre parmi ses sujets les sciences européennes, forma une riche bibliothèque et publia lui-même divers ouvrages, entre autres des Instructions pour les enfants (trad. par les missionnaires) et un Dictionnaire chinois connu en Europe. Il fit aussi réunir en corps un grand nombre de lois et d’actes administratifs.

KANGHRI, ville de la Turquie d’Asie. V. Kiangari.

KANGRAH ou NAGORKOTE, ville de l’Indoustan anglais, dans la présidence du Pendjab, à 104 kilom, N.-E. de Lahore, sur une montagne, près du Ravi ; 20,000 hab. Elle est défendue par une forteresse très-importante appelée Kote-Kangrah. Lors de la première invasion des mahométans, les Indous y déposèrent des richesses immenses provenant des trésors des temples de Kangrah et autres ; ces richesses y attirèrent le sultan Mahmoud de Ghizneh, qui s’empara de cette place en 1010. Elle fut reprise en 1043 par le radjah de Delhi. L’empereur Akbar la prit ensuite, après un an de siége. Kangrah a donné son nom à une principauté formée d’une ancienne province des Siks et qui a pour ch.-l. Nadoue. On s’y livre spécialement à l’élève des bestiaux, à la culture du maïs, du riz et de la canne à sucre. Outre la Ravy, cette principauté est encore baignée par le Beyah.

KANGUROO ou KANGUROU s. m. (kan-gu-rou). Mamm. Quadrupède de la Nouvelle-Hollande, de l’ordre des marsupiaux : En Australie, les kanguroos sont les plus grands quadrupèdes que l’on rencontre. (Ph. Chasles.) Plusieurs fois on a vu les kanguroos se reproduire dans nos ménageries. (E.Desmarest.) || On dit aussi kangourou et kangouro. || Kanguroos rats, Nom donné aux potoroos.

Encycl. Ce genre de marsupiaux didelphes est extrêmement remarquable par la singularité de sa conformation extérieure. Son corps, de forme presque conique, est extrêmement gros vers la queue, très-grêle dans la partie antérieure. Ses membres supérieurs sont très-courts ; les postérieurs sont, au contraire, très-développés. Ces caractères généraux suffisent pour distinguer immédiatement ce genre de tout autre. Ajoutons que le doigt annulaire du pied de derrière est armé d’un ongle très-long, qui devient parfois une arme redoutable ; que la mâchoire supérieure est armée de six canines, et l’inférieure de deux seulement, mais très-longues et très-fortes ; que la queue, véritable membre locomoteur, est excessivement puissante. L’animal s’en sert dans la station comme point d’appui pour se tenir debout, et comme d’un ressort pour se lancer, lorsqu’il est poursuivi, à travers les précipices, à des distances de 7 à 10 mètres.

Pour manger, il se sert de ses pattes antérieures comme les singes. Il se dresse alors, en s’asseyant sur le trépied formé par les pattes postérieures et la queue, fait passer, en manière de jeu, son herbe de prédilection d’une patte à l’autre, mord une bouchée et mâche lentement.

Timide, inoffensif et vigilant comme le lièvre, le kanguroo se sauve précipitamment devant le chien ; serré de près, il se retourne, résiste vigoureusement aux attaques de ses ennemis et réussit quelquefois à les blesser et même à les éventrer avec ses ongles.

La femelle ne porte généralement qu’un ou deux petits, rarement trois ou quatre. Son