Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 9, part. 3, J-K.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

JAVA

tion cariée, qu’il faut respecter, se montre à. l’orifice de la fistule, tombe et laisse après die une petite plaie qui se cicatrise bientôt ; si la carie résiste à ce traitement, on est obligé â’en venir k l’application de l’an des moyens tout a l’heure indiqués.

La cautérisation actuelle a. pour but la destruction de la partie nécrosée à l’aide d’un cautère chauffé à blanc, que l’on appose sur la nécrose, mise au préalable à découvert, au moyen de l’incision, et débarrassée du sang que cette opération fait couler. Cette opération, qui est d’une exécution facile, ne réussit guère que chez les sujets jeunes, bien constitués, et lorsque la nécrose n’affecte que la partie postérieure ou le bord supérieur du libro-cartilage.

La cautérisation potentielle, pratiquée par les hippiatres depuis So !leysel, aétê modifiée par Girard, qui, après avoir mis la carie à. nu, plaçait dans la plaie un cône de sublimé corrosif. Ce cône restait dans la plaie de cinq à dix jours, L’expérience a démontré que la carie peut persister malgré cette cautérisation, qui produit plus de délabrement que le feu, et dont l’action ne peut être limitée, comme celle de ce dernier agent ; c’est pourquoi elle est aujourd’hui généralement abandonnée. M. Mariage a substitué la liqueur de Villate eu injections au sublimé corrosif. Ces injections sont surtout avantageuses en ce qu’elles peuvent être exécutées par tout le monde. • On réitère, dit M. Lafosse, à trois reprises les injections de liqueur de Villate en vingt-quatre heures j on les pratique k l’aide d’une petite seringue de verre, et 1 on emploie chaque fois de 2o k 30 grammes de liquide. Dans l’intervalle des injections, cataplusme de farine de graine de fin sur tout le pied. S’il existe des excavations, des plaies résultant de l’ablution do la carie, on les comble avec une etoupade enduite de la matière du cataplasme. Après quinze jours de persistance dans celle médication, on voit parfois l’esfoliation et puis la guérison se produire. Mais il faut pour cela que la nécrose soit récente ou superficielle et déjà en partie détachée lorsque l’on commence les injections ; souvent on n’aboutit qu’après vingt-cinq, trente et trente-cinq jours. »

Lorsque cette cautérisation par la liqueur de Villate n’a pas été suivie de succès, il faut recourir à l’extirpation du fibro-carùlage. C’est aux deux Lafosse qu’on doit la découverte de cette opération, qui est délicate ei compliquée ; elle exige beaucoup de connaissances anatomiques et d’habileté, et peut avoir des < suites heureuses quand elle est pratiquée avec les précautions convenables.

Javart encorné. Le javart encorné consiste en une inflammation furonculeuse de la membrane formatrice de la corne. Cette inflammation occasionne de violentes douleurs lorsquéle pus se forme, en raison des difficultés qu’il éprouve souvent pour trouver une issue. Tous les animaux à sabots sont exposés à cette maladie.

Dès le commencement de la maladie, l’animal boite beaucoup ; le pied est chaud et douloureux, la fièvre est intense. Lorsque le . javart a son siège au bourrelet ou au bord postérieur de la fourchette, il s’accompagne de tuméfaction chaude et douloureuse de la peau avoisinante. Ces derniers symptômes manquent lorsque le furoncle est situé plus profondément. Le javart encorné se termine rarement par résolution ; le plus ordinairement, un bourbillon se forme et la suppuralion se produit. Lorsque, par la suppuration, le bourrelet a été détruit duns une certaine étendue, il ne peut plus se régénérer suffisamment pour sécréter la corne. Alors, la paroi du sabot qui se régénère sur la cicatrice est irrégulière k sa surface, d’un blanc jaunâtre, et souvent une seime survient à cet endroit. Si, au lieu de se former dans les parties superficielles, le bourbillon se produit dans les parties profondes, il faut, si on ne l’enlève après extirpation de la corne, qu’il se ramollisse dans le pus et sorte avec lui avant que la cicatrisation puisse s’effectuer. Ce ramollissement réclame au moins une quinzaine de jours pour se faire. Pendant ce temps, le puss’étend au loin, macère les lissus, les mortifie, et produit des décollements de l’ongle souvent très-étendus, des nécroses des parties voisines, notamment celle des cartilages de l’os du pied.

Au début, le traitement consiste à faire des saignées aux pinces, à appliquer des émollieiits froids sur le pied malade, et en même temps à soumettre les animaux à la diète, au repos, et k leur administrer des diurétiques salins, des laxatifs et des purgatifs ininoratifs, tels que sulfate de potasse, de soude ou de magnésie. Enfin, on peut encore provoquer la résolution en pratiquant des rainures sur la paroi, là où la douleur est le plus intense, et en amincissant la sole et la fourchette. Des que le pus se montre au poil, il faut enlever la corne qui le recouvre, et si le bourbillon n’est pas encore détaché, on hâte son élimination avec des cataplasmes d’oignons cuits ou de farine de graine de lin. Lorsque le bourbillon est détaché, si la plaie est simple, on panse avec la térébenthine, l’onguent digestif ; si la plaie marche lentement vers la cicatrisation, ou fait les pansements avec l’oau-de-vie camphrée ou l’essence lie térébenthine. Enfin,

JAYE ’

dès que cette plaie est comblée, on emploie l’extrait de Saturne, la teinture d’aloès, l’égyptiac.

JAVEAU s. m. Ca-vô). Navig. Ile formée par un amas de sable et de limon.

JAVEL, ancien village de la banlieue de Paris, compris aujourd’hui dans l’enceinte fortifiée de la capitale de la France, et faisant partie du XV<> arrondissement. On désigna longtemps sous le nom de moulin de Juvel un moulin isolé au bord de la Seine, ombragé par des arbres solitaires, et où les baigneurs, les pécheurs, toujours nombreux dans ces parages, venaient se délasser et manger des matelotes. Telle fut l’origine de Juvel. Ce ne fut qu’en 1777 que le village proprement dit prii naissance, k l’occasion de la fondation de la manufacture de monseigneur le comte d’Artois pour les acides et les sels minéraux. Cette manufacture, création de capitalistes intelligents, fut (l’abord dirigée par MM. Alban et Vallets, qui, les premiers, obtinrent l’hypochlorite de potasse, dit depuis eau de Javei, en faisant passer un courant de chlore gazeux k travers une solution de 2kil,440 de sous-carbonate de potasse dans 17 kilogrammes d’eau. Ce furent également les intelligents fondateurs de la manufacture de Javel qui, en 17S5, démontrèrent pour la première fois la possibilité de la direction aérostatique, en adaptant à un ballon un appareil dont le mécauisroe leur était dû. L’alun, la soude épurée et le blanc de plomb furent pour la première fois fabriques en grand k Javel. Aujourd’hui, la manufacture n’a pas périclite. < Elle livre au commerce, dit M. de La Bédolliere, plus de 300,000 kilogrammes d’acide sulfurique k 66°, et les produits gazeux qui s’échappent des chambres de plomb se condensent en partie dans une série de vases de grès. Ses principaux produits sont des chlorures de chaux, chlorures de manganèse, acides nitrique, ehiorhydrique, oxalique, tartrique ; acétate de potasse, soude anhydre pour verrerie, sulfate de soude cristallise pour le chaulage du blé, eau de Javel, sulfate d’alunnne, phosphate de chaux, savon façon Marseille. » La manufacture de Javel a été récompensée à la plupart des expositions contemporaines pur les distinctions honorifiques les plus tiutieuses. Nous mentionnerons, entre autres : une médaille de bronze (18J4), une médaille d’or (184’J), une médaille de 2U classe, à Londres, en 1851 ; une médaille de l’e classe k l’Exposition universelle de 1807, etc. ■

Eau de Javel. L’eau de Javel est, comme nous venons de le dire, une solution d’hypochlorite de potasse. Son odeur, faible d’ailleurs, rappelle celle du chlorure de chaux. Elle présente aussi une certaine analogie avec l’odeur de l’eau de lessive. Sa couleur est rose, et cette teinte, qui n’ajoute rien à son efficacité, lui est donnée au moyen du caméléon minerai, que l’on prépare en faisant fondre, dans un creuset, un mélange intime de peroxyde de manganèse et de potasse dite per- iusse. L’eau de Javel est détersive et décolorante. Les ménages et les blanchisseries en font un usage fréquent pour laver le linge et pour enlever les taches d’encre, de fruit, de vin, etc. Elle peut aussi remplacer, comme désinfectant, le chlorure de chaux.

La véritable eau de Javel est à base de potasse. Toutefois, on vend, sous le même nom, un mélange d’hypoehlorites de potasse et de soude, qui jouit des mêmes propriétés usuelles.

Quelques auteurs écrivent eau de javelle ; cette orthographe est fautive, puisque le nom vulgaire de l’hypochlorite de potasse vient de celui du lieu de sa fabrication, la manufacture de Javel.

JAVELAGE s. m. Ca-ve-la-je — rad. jave1er). Agiic. Action ou manière de javeler : Un javelage soigné. Pour tes avoines qui sont entièrement mûres, le javelage ne peut avoir aucun effet utile. (M. de Domuasle.)

— Encycl. La question du javelage a été souvent débattue. Dans presque tous les cas de récolte prématurée, et lorsque le temps est au beau, c’est presque une nécessité de laisser mûrir le grain en javelle. Les avoines qui n’ont pas été javelees ne se battent pas bien, et leur grain est moins lourd que celui des avoines javelees. Il ne faut pas pourtant pousser le javelage à l’extrême, et attendre dix jours et plus, comme le font tant de cultivateurs, que l’avoine ait reçu une trempée, pour la rentrer. Le but du javelage est de compléter la maturité. Les rosées de la nuit et les chaleurs du jour opèrent ce bon résultat, qui ne peut être aussi sensible une l’ois que le graiu a été lié. Il est essentiel, pour les avoines, de retourner le3 javelles trois ou quatre jours après le fauchage, afin de présenter leur surface inférieure à l’action de bienfaisantes rosées. Pour les autres plantes, le javelage doit être de moindre durée, car leurs grains mûrissent plus promptemunt. Eu temps de pluie, la moyette doit être substituée à la javelle. Plus le soleil est ardent, plus vite se fait la mise en moyettes, afin que les plantes accomplissent leur maturité d’une manière plus lente et moins précipitée.

JAVELÉ, ÉE (ja-ve-lô) part, passé du v. Javeler. Mis en javelles ; Du blé javélé. h Avoine javelèe, Celle dont le grain est devenu

JAVE

noir et pesant, par l’action de la pluie à laquelle elle était exposée pendant le temps qu’elle est restée en javelles.

JAVELER v. a. ou tr. Ca-ve-lé — rad. javelle. Double la lettre l lorsque la terminaison commence par un e muet : Je javelle, vous javellerons). Réunir en javelles, en petites poignées les céréales coupées, et les coucher sur le sillon, afin que le grain se sèche : On javelle principalement l’aooine, afin, dit-on, d’avoir un grain mieux nourri. (Raspail.)

JAVELEUR, EUSE s. Ca-ve-leur — rad. javeler). Agrie. Ouvrier, ouvrière qui met les moissons en javelles.

JAVELINE s. f. Ca-ve-li-ne — dimin. de javelot). Espèce de dard long et mince, dont on se servait autrefois comme arme offensive, et qu’on lançait avec la main : La javeline était une espèce de dard assez semblable-à une flèche, dont le bois avait ordinairement trois pieds de long et un doigt de grosseur. (Roliin.)

— Agric. Petite javelle.

— Encycl. V. javelot.

JAVELLE s, f. Ca-vè-le. — Diez et M. Littré rapportent ce mot au latin capulus, poignée, du même radical que capio, je prends. Capulus aurait donné un diminutif capellus ou çapella. Cependant, quelques-uns’ rapportent javelle au germanique : ancien allemand gaujfel, poignée, botte, faisceau, javelle, dérivé de gauff, paume de la main, de la même façon que le latin manipulus a été formé de manus). Poignée de céréales sciées, qui est demeurée couchée sur le sillon, en attendant le moment d’être mise en gerbe : On ne peut disposer les grains en javelles régulières que par l’emploi de la faucille. (M. de Dombasle.) La javelle remplit le poing du moissonneur, Et l’herbe & pleine faux nourrit dos bergeries.

RaCAN.

— Par ext. Poignée de tiges, de sarments, de branchages quelconques : Se chauffer à un feu de javelles, n Fagot ou botte d’échulas, ou de lattes : Il doit y avoir cinquante échalas à la javelle ou botte. {Dict. forest.)

Tonneau, baril tombé en javelle, Tonneau, baril dont les douves et les fonds sont tombés.

— Pêchn. Petit tas de huit morues ayant reçu plusieurs soleils.

— Ane. navig. Syn. de javeau. De là est venu le nom du moulin de Javel.

JAVELOT s.’ m. Ca-ve-lo. — V. l’étym. À la partie encycl.). Anne de trait, sorte de dard qu’on lançait avec la main qu avec des machines : Les Lapons russes lancent un javelot avec tant de force et de dextérité, qu’ils sont sûrs de le mettre, à vingt pas, dans un blanc de la largeur d’un écu. (Buff.) Hippolyte lui seul, digne fils d’un héros, Arrête ses coursiers, saisit ses 'avtlats.

Racine.

— Erpét. Nom vulgaire d’un serpent, appelé aussi dard.

— Encycl. Linguist. L’origine de ce mot n’est pas complètement certaine. On trouve dans la basse latinité gavelo, et Matthieu Paris nous apprend que les Frisons nommaient ainsi une sorte de dard. On trouve souvent gavelot dans nos anciens auteurs :

Après lui vait lancier maint gavelot.

Raoul de Couct.

Chascuns un gavelot fu en sa main tenant. (Chronique de Ou Guesclin.) Quelques-uns, et entre autres M. Littré, pensent qie javelot tient h javelle, et que si javelle vient du latin capulus, poignée, javelot pourrait bien, k l’aide d’un diminutif, vei : ir du bas latin capulus, capilum, branche taillée ; mais il est plus probable que javelot se rapporte au germanique : anglo-saxon gaffelok, ga/eloc, gafldc, lance, dard, javelot ; irlandais gufflak, gabhla ; ancien anglais gavelloc/c, sans doute de la mémo racine que le nom germanique de la fourche : ancien allemand kapata, gabala, Scandinave gaffa, anglosaxon au pluriel gaflus, anglais gatlows. Comparez le gothique gibla, faite du toit ; Scandinave 0«/2, ancien allemand gibil. L’arme était sans doute ainsi nommée par les Germains parce que, dans l’origine, c’était une espèce de dard à deux pointes, comme la fourche.

— Hist. Il y avait deux sortes de javelots en usage chez les Romains. Ils nommaient l’une fiasta, mot qu’on peut traduire par javeline ou petit javelot. C’était une espèce de dard assez semblable à une flèche, sauf qu’il n’était pas empenné. Son bois avait ordinairement l mètre de longueur et l doigt de grosseur. La pointe était longue de 4 doigts, et si.légère, que, au premier coup, elle se faussait, de sorte que les ennemis ne pouvaient la renvoyer. Les soldats armés à ta légère se servaient d’abord de cette arme. Ils portaient k la main droite plusieurs javelines, qu’ils lançaient de loin ; mais quand il fallait en venir aux mains, ils les passaient à la gauche, pour pouvoir se servir de l’épée.

L’autre espèce, appelée pilum, et qui est proprement le javelot, était plus grosse et plus forte que la javeline. C’était 1 arme ordinaire des soldats romains. Au contraire de Yltasta, le pilum était une arme très-pesante,

JAVO

923

qui ne pouvait être maniée avec avantage contre l’ennemi que par un homme fort et vigoureux. Elle était longue de 5 coudées et demie, et consistait en un bois rond et quelquefois carré, d’une grosseur à remplir la main. Ce bois était armé d’une lame de fer longue et très-forto, dont une moitié était fixée dans le bois, et l’autre moitié, longue de plus de om,50, se terminait par une pointe très-aigue, au-dessous de laquelle il y avait deux crochets faits en forme de harpon.

Le javelot, lancé a la main chez les anciens, le fut plus tard k l’aide de l’arbalète, du pierrier et enfin des engins à poudre. Il y a eu aussi des javelots munis d’une courroie attachée en leur milieu, et permettant de les balancer comme une fronde et de les lancer avec plus de force contre l’ennemi. Les soldats Romains se chargeaient de six ou sept de ces javelots.

On peut dire que le javelot a été connu de toute antiquité. Les Grecs l’employaient contre leurs ennemis et dans leurs jeux : un des jeux du pentathlo consistait à envoyer un javelot contre un but.

À la bataille de Sillosie, raconte Plularque, un javelot fut lancé d’une telle force, qu’il traversa la cuisse de Philopœmen. Dans son traité sur la cavalerie, Xenophon conseille de donner deux javelots a chaque cavalier : l’un qu’il lancera et le second qu’il conservera a la main.

Le javelot des Aztèques, qui se lançait avec une corde servant au besoin à l’arracher de la plaie, fut terrible pour les Espagnols, dans la conquête du Mexique. Los Lapons moscovites se servent encore de cette arme, qu’ils manient avec une dextérité merveilleuse.

JAVELOTTEs. f. Ca-ve-lo-te). V. JAVOTTE.

. JAVEIISAC (Bernard, sieur de), poste français, né k Cognac vers 1607, mort après 16G1. 11 abjura le protestantisme, dans lequel il avait été élevé, pour se faire catholique, se rendit à Paris et commença à se faire connaître par un Discours d’Aristarque à Nicandre sur le jugement des esprits de ce temps et sur les fautes de Phyllarque (Paris, 1C2S), dans lequel il se rangeait du côté de son compatriote Balzac contre le P. Goulu. Balzac n en prit pas moins à partie de Javersac, qui, quelques jours après, fut criblé de coups do bâton, chez lui, par trois inconnus. Le lendemain, on ’ vendait sur le Pont-Neuf un libelle, intitulé : la Défaite du paladin Javersac par les atties et cou fédérez du prince des feuilles. À ce libelle et à l’insulte qui lui avait été faite, le poète de Cognac répondit par un Discours d’Aristarque à Calidoxe (1G28), et ne cessa d’attribuer à Balzac l’idée du guet-apens dont il avait été victime. On lui doit, en outre : VÉloge et le tombeau royal de Louis XIII (Lyon, 1643) ; Vers sur lu mort du cardinal de Maiaria (1661) ; Échantillons amoureux, recueil de sonnets, de madrigaux ; YHoroicope de Af. le Dauphin, poeine, etc.

JAVIE (LA), bourg de France (Basses-Alpes), ch.-l. de cant, arrond. et à. 15 kilom. N.-E. de Digne ; pop. aggl., 326 hab. — pop. tot., 455 hab. Fabriques d’étoiles et de toiles ; prunes renommées. On y remarque les ruines d’un château, dont la tradition attribue la fondation aux templiers.


JAVOGUES (Charles), conventionnel montagnard, né à Bellegarde (Ain) en 1759, fusillé le 9 octobre 1795. Il était huissier lorsque ses compatriotes le nommèrent membre de la Convention. Il vota la mort de Louis XVI sans appel ni sursis, fut envoyé à Lyon, à la fin du siège de cette ville, et se fit remarquer, après la victoire, par une grande exaltation révolutionnaire et les discours les plus subversifs. On l’entendit s’écrier dans un club de cette ville, en s’adressant à la classe laborieuse, dont la condition était très-misérable : « Eh ! que faites-vous, pusillanimes ouvriers, dans ces travaux de l’industrie où l’opulence vous tient avilis ? Sortez de cette servitude pour en demander raison au riche, qui vous comprime avec les biens dont il n’est que le ravisseur. » Dans les départements de l’Ain, de la Loire et de Saône-et-Loire, où il eut à exercer également les fonctions de commissaire, il montra une haine implacable contre les riches et les prêtres, et en envoya un grand nombre devant les tribunaux révolutionnaires. Dénoncé par Couthon et rappelé, il continua à siéger à la Montagne jusqu’à la fin de la session conventionnelle, prit part à la révolte du camp de Grenelle, et fut condamné à mort par une commission militaire.


JAVOLENUS PRISCUS, jurisconsulte romain, né l’an 79 de notre ère, mort en 138. Antonin, dont il était un des conseillers particuliers, le nomma préteur, puis proconsul en Syrie. Une maladie, qui lui ôtait parfois l’usage de la raison, empêcha Javolenus de jouer le rôle important auquel il était appelé par ses talents. On trouve dans les Pandectes de nombreux extraits de ses écrits juridiques.

JAVOLS ou JAVOULX, en latin Gabuli, Anderitum, bourg et comm. de France (Lozère), cant. d’Aumont, arrond. et k 24 kilom. N. de Marvejols, sur leTréboulin ; 1,003 hub. Aux environs, sources thermales. Ce village occupe l’emplacement de l’ancienne résidence d’un proconsul romain, dont certain» savants attribuent la destruction aux barbares, d’autres aux Sarrasins, d’autres en fin aux Francs, Javols était alors la cité principale