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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 9, part. 3, J-K.djvu/82

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jurisconsulte français, né, selon les uns, en Bourgogne, selon d’autres, dans le pays d’Autun. Il vivait au XIIIe siècle, professa le droit avec beaucoup d’éclat à partir de 1256, puis devint archidiacre à Bologne. Nous nous bornerons à citer parmi ses ouvrages : Ordo judicarius (Lyon, 1515) ; De actionibus aduocatorum (Mayence, 1539).


JEAN-BON SAINT-ANDRÉ (André JEANBON, dit), illustre conventionnel montagnard et membre du comité de Salut public, réorganisateur de la marine révolutionnaire, né à Montauban le 25 février 1749, mort à Mayence le 10 décembre 1813. Il appartenait à une famille protestante de fabricants de draps, qui lui fit faire de bonnes études. Au sortir du collège, il étudia, à Bordeaux, les sciences nautiques, entra dans la marine marchande, et fit plusieurs voyages sur mer, d’abord comme lieutenant, puis comme capitaine. Ruiné par plusieurs naufrages, il résolut de se consacrer au ministère évangélique, alla étudier et se faire consacrer à Lausanne, et fut nommé pasteur à Castres, puis à Montauban. Ce fut à cette époque qu’il se maria et-prit le nom de Saint-André, sous lequel il resta connu.

Prédicant chaleureux, citoyen probe et austère, Jean-Bon Saint-André avait dans le midi une réputation honorablement acquise à l’époque de la Révolution. Il en embrassa les principes avec sa chaleur naturelle et la droiture de son caractère, avec la passion que les protestants devaient nécessairement ressentir pour un événement qui les affranchissait. Toutefois, il ne fut pas envoyé à l’Assemblée constituante et resta dans sa province, à la tête du parti du mouvement, et comme chef de la Société populaire de Montauban. Il lutta courageusement au milieu de conflits incessants, provoqués par une conspiration royaliste et religieuse qui embrassait tout le midi, et qui avait pour but le massacre des patriotes et des protestants. Nommé député à la Convention nationale, il prit sa place sur les bancs de la Montagne, vota la mort du roi sans appel ni sursis, se prononça énergiquement contre les girondins, et entra au comité de Salut public en juillet 1793. Il en devint aussitôt un des membres les plus actifs et fut chargé du département de la marine. Vivement préoccupé de la défense nationale, il était, comme ses collègues, pour la guerre active, offensive, conforme au génie français, contre le système prudent et défensif, tel que le pratiquait Custine. Après une mission à l’armée du Nord, il fut envoyé à Brest, en septembre 1793, avec Prieur (de la Marne), pour réorganiser les armées navales. On sait dans quel triste état était alors notre marine : Toulon venait d’être livré, avec l’escadre, aux Anglais : la flotte de l’Océan était désorganisée par l’émigration de la plupart des officiers ; la trahison et l’incurie étaient partout. Jean-Bon eut à lutter contre des difficultés énormes pour parer aux nécessités les plus pressantes. Il passa plusieurs mois à Brest dans un travail incessant, et parvint à rétablir l’escadre sur un pied respectable. Une journée à jamais illustre dans les fastes de la Révolution couronna ses efforts. Un grand convoi de grains était signalé arrivant d’Amérique (mai 1794). La disette le rendait deux fois précieux pour nous ; et comme les croisières anglaises tenaient la mer, il fut décidé que la flotte française, commandée par Villaret-Joyeuse, sortirait de Brest pour aller au-devant du convoi et protéger son entrée. Jean-Bon montait le vaisseau la Montagne, sur lequel fut arboré le pavillon amiral. On sait que la plupart des récits de cette campagne tragique et glorieuse sont empreints d’une malveillance outrageante en ce qui touche le rôle joué par le commissaire de la Convention. Dans ces relations, plus ou moins copiées sur celle des Victoires et conquêtes, on trouve, chaude encore, l’empreinte des rancunes militaires contre ces vaillants commissaires civils qui forcèrent souvent les généraux à vaincre, et surent abaisser le sabre devant la toge du citoyen. M. Michel Nicolas, dans sa Vie de Jean-Bon Saint-André (Montauban, 1848) ; M. Louis Blanc, dans son Histoire de la Révolution ; M. Sainte-Beuve, dans son étude sur l’illustre conventionnel, ont en partie rétabli la vérité sur ce point et disculpé Saint-André des misérables calomnies dont il a été l’objet.

La flotte française rencontra l’escadre anglaise avant d’avoir rejoint le convoi. Trois jours se passèrent en manœuvres et en combats partiels à travers la brume. Enfin, le 13 prairial an II (1er juin 1794), un engagement terrible eut lieu. Les forces anglaises étaient supérieures sous tous les rapports ; nos marins étaient inexpérimentés, mais ils surent combattre avec un héroïsme qui frappa les ennemis d’admiration. Jean-Bon peut avoir commis quelque faute de tactique, ce qui est encore controversé, mais il eut l’honneur de rester pendant tout le combat sur le pont de la Montagne, balayé par le feu de l’ennemi, encourageant les nôtres par la parole et par l’exemple. Villaret-Joyeuse, auquel on a prêté un propos malveillant à l’égard du délégué de la Convention, en parle, au contraire, dans les termes suivants dans ses Rapports à la commission de marine : « … Ma conduite a mérité les éloges les plus flatteurs de la part de Jean-Bon Saint-André. Le suffrage de ce représentant a d’autant plus de prix à mes yeux, qu’il a de grandes connaissances de ce métier, et que son aperçu en marine est aussi juste que celui qu’il a constamment déployé dans toutes les affaires qu’il a traitées. »

Et dans un autre rapport : « … Si quelque chose pouvait me consoler de ce désastre, c’est que, dans un combat aussi sanglant, et tel que l’histoire de la marine n’en offre aucun exemple, le représentant Jean-Bon Saint-André, tantôt à mes côtés, tantôt dans les batteries, encourageant et excitant l’ardeur des canonniers et des équipages, et voyant tomber à ses pieds nombre de ces malheureux, en a été quitte pour une légère égratignure à la main droite. »

Ces pièces, qui sont au ministère de la marine, et dont M. Sainte-Beuve a donné quelques extraits, déposent assez en faveur du conventionnel.

C’est dans ce combat, on le sait, qu’eut lieu l’épisode à jamais célèbre du Vengeur. (V. ce nom ; v. aussi Villaret-Joyeuse.)

Après une résistance acharnée, Jean-Bon et Villaret durent ordonner la retraite, laissant la mer jonchée de débris et ne traînant plus après eux que quelques-uns de leurs vaisseaux. Mais les Anglais vainqueurs n’avaient pas moins souffert ; ce fut véritablement une bataille de géants. Au total, l’effet fut des plus glorieux pour la République, et la journée eut un résultat immédiat : le convoi de grains passa à la faveur de ce formidable conflit et entra triomphalement au port de Brest. Il se composait de 116 navires.

Jean-Bon ne prit aucune part au 9 thermidor, dont il approuva d’ailleurs le résultat. Il était alors en mission à Toulon, repris sur les Anglais, et il donna de nouvelles preuves de son infatigable activité, travaillant à l’armement des côtes et développant de vastes projets pour lesquels il se trouva plusieurs fois en opposition avec Bonaparte, que son rôle à Toulon avait mis en lumière. En résumé, par ses labeurs, son énergie et sa vigilance, par l’impulsion qu’il donna, il fut véritablement, pendant ces deux années 1793 et 1794, le second de Carnot et son émule pour la marine.

La réaction thermidorienne tenta de l’atteindre, comme tous les anciens membres des grands comités. Il était d’ailleurs resté inflexible dans sa ligne politique et dans ses principes, et se vit dénoncé par les réacteurs, attaqué d’une manière incessante, et, malgré ses justifications, décrété d’arrestation le 28 mai 1795. Mais l’amnistie le rendit peu après à la liberté.

Le Directoire le nomma consul de France à Alger en novembre 1795. Il resta deux années dans ce poste, et fut envoyé au même titre à Smyrne en 1798. Il y était à peine, que la Porte, rompant avec la République, le fit arrêter comme otage. Il subit trois ans de captivité à Kêrasonde, sur les bords de la mer Noire, au milieu des plus odieuses persécutions de la part d’une population fanatique et barbare. Lui-même a laissé de cette longue et cruelle séquestration un récit plein de naturel et de dignité, dont quelques fragments ont été publiés, Il ne fut rendu à la liberté que le 15 septembre 1801. En débarquant à Marseille, ce vieux conventionnel, qui n’avait point connu le régime bâtard du Directoire, se trouva, sans transition, en présence d’une France nouvelle, celle du Consulat. Bonaparte, qui se souvenait de l’homme de Brest et de Toulon, du délégué énergique de la Convention, le jugea plus propre qu’un autre à faire une sorte de préfet d’avant-garde, et le nomma commissaire général dans les quatre départements de la rive gauche du Rhin, puis, après l’annexion définitive, préfet de l’un d’eux, celui du Mont-Tonnerre (Mayence), qu’il administra jusqu’à sa mort (d’où, pour le dire en passant, l’inévitable calembour populaire, Jean-Bon de Mayence).

Pendant dix années et plus qu’il occupa. ce poste important et difficile, il se montra un administrateur de premier ordre. Il nous reste comme témoignage ses travaux, sa correspondance administrative, la haute estime que l’empereur et les ministres professaient pour lui, enfin l’attestation d’un adversaire politique bien tranché, le comte Beugnot, ministre de l’empereur à Dusseldorf, et qui avait connu Jean-Bon à Mayence, en 1813. Chose remarquable, ce courtisan déterminé, serviteur de tous les régimes, l’antipode du conventionnel à tous les points de vue, demeura frappé du grand caractère du préfet de Mayence, et il a laissé dans ses Mémoires, publiés récemment par son petit-fils (1866), un portrait énergique et vivant de Jean-Bon. Il le donne comme le type du préfet modèle. « Travailleur infatigable, dit-il, administrateur toujours prêt, sévèrement juste sans acception de parti, il comblait les vœux du département, que d’abord il avait effrayé. Le mobilier de son cabinet consistait dans un bureau formé de quatre planches de sapin solidement unies, de six chaises de bois, et de la lampe devant laquelle il passait souvent les nuits. Les autres appartements de l’hôtel respiraient la même modestie, et la table était parfaitement assortie au reste. On retrouvait dans le préfet de Mayence le vieux conventionnel du comité de Salut public, avec sa frugalité et sa laboriosité toute républicaine. »

Tout en servant fidèlement le pays, dans le posté où l’avaient placé les événements, Jean-Bon Saint-André conservait au fond de son cœur ses sentiments républicains, et il ne cachait pas toujours son mépris pour cette mascarade d’habits dorés qui passait devant ses yeux. En présence des difficultés croissantes, il prévoyait les malheurs qui bientôt allaient s’abattre sur le pays, et il en voyait clairement la cause dans le despotisme et l’insatiable ambition de l’empereur. Beugnot raconte à ce sujet une scène bien saisissante. Un jour de cette année, 1813, que l’empereur était de passage à Mayence, il alla se promener sur le Rhin avec le prince de Nassau. Le préfet et Beugnot occupaient le centre du batelet. À un moment où Napoléon, debout, contemplait le fleuve, Jean-Bon dit à son compagnon, et sans trop baisser la voix : « Quelle étrange position ! le sort du monde dépend d’un coup de pied de plus ou de moins ! » Et comme le courtisan frémissait : « Soyez tranquille, les gens de résolution sont rares. »

Beugnot en tremblait encore vingt ans après. En sortant du bateau, Jean-Bon lui avait dit en forme de conclusion : « Tenez pour dit que nous pleurerons des larmes de sang de ce que sa promenade de ce jour n’ait pas été la dernière. »

Après la bataille de Leipzig, on fut contraint d’évacuer promptement, jusqu’aux bords du Rhin, les hôpitaux de l’armée française. Mayence reçut pour sa part une masse énorme de malades et de blessés traînant avec eux le typhus et autres maladies contagieuses. Jean-Bon Saint-André, alors âgé de 64 ans, déploya son énergie et son activité habituelles pour secourir les victimes des désastres qu’il n’avait que trop prévus. Dénué de ressources, il organisa cependant des hôpitaux, un service médical, se jeta au foyer même de l’infection avec le plus admirable dévouement, se multipliant nuit et jour pour soigner les malades, et bientôt fut atteint lui-même de la contagion, qui l’emporta après de cruelles souffrances. « Ainsi finit le vieux membre du comité de Salut public, laissant des regrets universels dans le département du Mont-Tonnerre, qu’il avait administré avec un succès remarquable. » (Beugnot.)

Un Mayençais, le conseiller de préfecture Mossdorff, en annonçant au ministre de l’intérieur que Jean-Bon Saint-André était dans un état désespéré, ajoutait cette phrase, expression de la douleur de ses compatriotes : « La maladie de ce digne magistrat affecte on ne peut pas plus péniblement tous ses administrés, qui le chérissent comme un père et oublient un moment leurs propres malheurs dans la crainte de perdre un préfet qui s’est tout entier consacré au bonheur du département. »

Voilà comment étaient appréciés par ceux qui vivaient autour d’eux ces hommes dont aujourd’hui encore nous sommes réduits à réhabiliter la mémoire.

Au moment où les conquérants dévastaient la terre, pour la satisfaction de leur ambition et de leur monstrueux égoïsme, n’est-ce pas un spectacle saisissant de voir ainsi périr, victime de son humanité et de son patriotisme, l’un de ces purs citoyens, de ces grands révolutionnaires, de ces sauveurs de la France, que le despotisme allait laisser épuisée, humiliée et amoindrie ?

On a de lui un mémoire intitulé Considérations sur l’organisation des protestants (1774) ; Opinion sur cette question : Louis XVI peut-il être jugé ? Opinion sur le jugement du roi et l’appel au peuple (1792, in-8o) ; Arrêtés concernant la marine de la République française (1794, in-8o) ; Journal sommaire de la croisière de la flotte (1794, in-8o).


JEAN DE CANDEL ou DE CHANDELLES, en latin Joannes de Candelis, chancelier de l’Église de Paris, né à Chandelles, près de Nogent-le-Roi, diocèse de Paris, mort dans la première moitié du xiiie siècle. Comme chancelier de l’Église de Paris, il eut, avant 1215, de graves démêlés avec l’université de cette ville, voulut exercer une juridiction suprême sur toutes les écoles, faire payer des licences d’enseigner, exiger serment d’obéissance des professeurs, et s’arrogea le droit de les excommunier à sa fantaisie. De telles prétentions soulevèrent contre lui tous les membres de l’université de Paris, qui le firent excommunier par le pape Innocent III. On lui attribue un traité De promotione ad ordines.


JEAN DE CAPOUE, en latin Joannes de Capua, traducteur italien, né à Capoue. Il vivait au xiiie siècle, et quitta le judaïsme, dans lequel il avait été élevé, pour embrasser le christianisme. On lui doit, sous le titre de Directorium humanae vitae, alias parabolae antiquorum sapientium, la traduction latine d’un ouvrage hébreu du rabbin Joël, ouvrage traduit lui-même d’un livre intitulé Calila et Dimna et originairement écrit en sanscrit. C’est une sorte de roman moral et politique imité du Pantcha tantra, et connu en Occident sous le nom de Fables de Pilpay ou Bidpaï. Le Directorium a été imprimé vers 1480, in-4o gothique, sans date ni indication de lieu, avec de nombreuses figures sur bois.


JEAN DE CHAMPLAY, évêque du Mans, né à Champlay, dans le diocèse d’Auxerre, mort vers 1292. Il était archidiacre de Sologne, dans l’église d’Orléans, et avait été chanoine d’Auxerre, lorsqu’il fut nommé évêque du Mans par Nicolas III, en 1274. Ce prélat ne remplit pas ses fonctions épiscopales de manière à laisser de bons souvenirs. On lui a attribué à tort trois sermons prononcés à Paris, en 1273, par un frère mineur nommé Jean du Mans, et un ouvrage intitulé Liber cantoris, mélange de sentences morales qui sont extraites des œuvres d’Hildebert de Lavardin. C’est par erreur que Le Corvaisier et plusieurs auteurs après lui ont désigné Jean de Champlay sous le nom de Jean de Taulay.


JEAN DE CHELM, évêque de Chelm, en Pologne, vivait au commencement du xve siècle. Il se signala par l’austérité de sa vie et par sa sévérité envers ceux dont la conduite était déréglée. On lui attribue un ouvrage intitulé : Onus Ecclesiae, seu excerpta varia ex diversis auctoribus, potissimumque Scriptura, de afflictione, statu perverso, et necessitate reformationis Ecclesiae. Dans ce livre, imprimé à Landshut en 1524, Jean de Chelm attaque avec une grande vigueur les mœurs dépravées du clergé et les abus qui se sont glissés dans l’Église.


JEAN DE CORNOUAILLES, théologien mort vers la fin du xiie siècle. On ne sait s’il naquit en Angleterre ou en France, et l’on ne connaît rien de sa vie, si ce n’est qu’il étudiait à Paris du temps de Pierre Lombard. On lui attribue un grand nombre d’écrits. Le seul dont la paternité ne lui soit pas contestée est un traité sur l’humanité de Jésus-Christ, traité intitulé Eulogium et inséré dans les Anecdota de Martène (1637).


JEAN DIACRE, en latin Joannes Diaconus, chroniqueur napolitain, né dans le ixe siècle, vivait encore en 903. On ne sait rien de sa vie. Parmi les écrits qu’on a de lui, nous citerons : Chronicon episcoporum Neapolitanorum usque ad annum 872, son principal ouvrage, inséré dans les Scriptores rerum Italicarum de Muratori ; Vita Joannis episcopi Neapolitani ; Historia translationis reliquiarum sancti Severini Noricorum apostoli ; Martyrium XL sanctorum Sebastenorum sub Licinio, etc. Ces trois morceaux ont été publiés dans les Acta sanctorum de Bollandus.


JEAN ESTÈVE, de Béziers, poète provençal du xiiie siècle. V. Estève.


JEAN DE FLANDRE, prélat flamand, fils de Guy, comte de Flandre, mort en 1292. Il entra sans nulle vocation dans les ordres, devint évêque de Metz en 1230, et plus tard évêque de Liège, acheta, avec les grands revenus de ses évêchés, des terres en Flandre, mena une vie peu édifiante, eut des querelles avec les échevins de la ville de Liège, avec le comte de Gueldre, fut enlevé dans une partie de chasse en 1288, et ne recouvra la liberté qu’après avoir payé une forte rançon. On a de lui des Statuts synodaux, publiés dans le Thesaurus anecd. de dom Martène.


JEAN-FRANÇOIS, général noir, né en 1751, mort en 1809. Il était esclave à Saint-Domingue lorsque ses compagnons, excités par les planteurs, se soulevèrent contre la Révolution française (1791). Il se mit à leur tête, commit des atrocités révoltantes, fit massacrer 800 Français au Fort-Liberté (1794), passa chez les Espagnols, auxquels il vendit, comme esclaves, ses propres soldats, et se réfugia en Espagne après que ce pays eut cédé à la France la partie de Saint-Domingue qui lui appartenait. Élevé au rang de lieutenant général, mais laissé ensuite à l’écart, il mourut à Cadix, dans un état voisin de l’indigence.


JEAN DE GISCALA, un des chefs juifs qui défendirent Jérusalem contre Titus, né à Giscala, mort l’an 70 de notre ère. Il fut d’abord chef de brigands et tenta d’assassiner l’historien Josèphe, qu’il aspirait à remplacer comme gouverneur de Galilée. Lors du siège de la ville sainte, il fut un des trois chefs qui se partageaient le commandement des zélateurs, et qui, divisés entre eux, étaient cependant unis contre les Romains. Pris par Titus, il mourut en prison.


JEAN DE GNESNE, chroniqueur polonais du xive siècle, archidiacre de Gnesne, vice-chancelier de Pologne sous Casimir le Grand. Il a laissé une histoire de son temps (jusqu’en 1399) sous le titre de Cracoviae brevior chronica. Elle est de la plus haute importance pour l’histoire de la Pologne à cette époque. Sommersberg l’a insérée dans les Silesiacarum rerum scriptores, tome II.


JEAN DE HOLYWOOD, en latin Joannes de Sacro-Bosco, moine anglais, né à Holywood au xiiie siècle. Il était célèbre par ses connaissances en philosophie et en mathématiques. Jean est l’auteur du premier ouvrage d’astronomie qui ait été publié en Occident depuis la chute de l’empire romain. Cet ouvrage, du reste fort médiocre, De sphaera mundi (Ferrare, 1472), a été longtemps classique et a eu les honneurs de plusieurs commentaires. Ce n’est qu’un abrégé dés notions les plus élémentaires que l’auteur a pu extraire des traités de Ptolémée, d’Alfragan et d’Albategnius. Outre son traite de la Sphère, la Bibliothèque nationale possède encore de Sacro-Bosco un livre sur le Comput ecclésiastique ; un Traité d’arithmétique et un dernier ouvrage intitulé : De compositione quadrantis simplicis et compositi et utilitatibus utriusque, où l’auteur expose une méthode pour déterminer l’heure par une observation du soleil. Ces ouvrages sont réunis en un volume ma-