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seulement de dix-sept ans, conçut la singulière idée d’aller exprimer en personne son admiration au célèbre maestro allemand. Touché de cette marque naïve de respect, le grand compositeur fit assister Méhul à la répétition générale d’Iphigénie en Tauride, et, s’éprenant d’affection pour un esprit à ce point admirateur du beau, consentit à lui donner des conseils sur l’art de la composition.

  • C’est donc sous la direction du grand maître

allemand que Méhul fit ses débuts dans l’art d’écrire, et composa, comme études, trois partitions qui n’ont jamais été représentées, Psyché, Anacréon et Luusus et Lydie. Quand il crut sou éducation musicale terminée et ses forces suffisantes, il présenta à l’Opéra une œuvre ayant pour titre Alonzo et Cora, sujet emprunté aux Incas de Marmontel. Sis ans se passèrent avant que l’administration songeât à faire jouer sa pièce. Irrité de cette mauvaise volonté, Méhul se tourna vers Topera-Comique, qui accueillit Euphrosine et Coradin avec empressement (179D) et mit immédiatement cet opéra à l’étude ; le poëme était du critique Hoffmann. L’ouvrage obtint un succès éclatant. Alors l’Académie royale de musique se hâta de monter Cora, qui ne soutint la rampe que pendant quelques soirées. Vint ensuite Stratonice, presque un chefd’œuvre (1792), auquel succédèrent Horatius

-Çocîès, le Jeune sage et le vieux fou, Doria, inspirations médiocres (1793).

À cette époque, Méhul composa les admirables hymnes patriotiques qui ont immortalisé son nom : le Chant du départ, le Chant de victoire, le Chant du retour (1794), morceaux écrits d’une manière large et qui respirent l’enthousiasme républicain ; il composa dans le même esprit la Chanson de Roland, pour une pièce de circonstance, Guillaume le Conquérant. Mais plus tard Méhul ne se lit pas faute de mettre son inspiration au service de celui qui avait tué lu République, et donna pour pendant au Chant du départ la Cantate à Napoléon.

Poursuivant le cours de ses succès au théâtre, il fit jouer Phrosine et Mélidor.(1795), œuvre pleine de grâce et de sentiment à laquelle lit grand tort le plus froid des mélodrames ; la Caverne (1795), composée sur un libretto déjà mis en musique par Lesueur, tomba complètement ; la Chasse du jeune Henri (1797) souleva une sorte d’émeute politique ; les partis aux prises n’en laissèrent jouer que l’ouverture, qui est restée célèbre. Après cotte dernière partition, Méhul, découragé et froissé de l’injustice du public, garda pendant deux ans ie silence. Mais comment bouder la gloire ? En 1799, il fit sa rentrée à la scène avec Ariodant (Opéra-Comique), dont le livret est emprunté à la comédie de Shakspeare intitulée : Beaucoup de bruit pour rien. Cette partition, l’une des plus belles de son auteur, renferme un splendide duo d’amour et la célèbre romance Femme sensible, entends-tu le ramage... À la même époque, l’Opéra représenta Adrien, belle composition d’un style sévère, longtemps arrêtée par la censure pour des motifs politiques. Après Ariodant, le compositeur fut moins heureux ; Bion, Épicure, le Trésor supposé, Héléna, Johanna, l’Heureux malgré lui, Gabrielle d’Estrées, le Prince troubadour, les Amazones (1799-1802), dans lesquels il s’efforçait de lutter avec l’école italienne, montrèrent qu’il avait tort de plier son génie a l’imitation. Cependant, Ylralo (mot), écrit pour mystifier Bonaparte et seï courtisans, qui n’admettaient la mélodie que chez les maîtres italiens, et qui fut représenté sous le nom d’un Napolitain de fantaisie, alla, aux étoiles ; le premier consul applaudit à outrance, le quatuor fut bissé, et à la fin de la représentation les spectateurs, ayant demandé l’auteur, entendirent avec stupéfaction sortir de la bouche du régisseur le nom de Méhul. Johanna, {’Heureux malgré lui, Hëléna, Gabrielle d’Estrées, écrits dans le même style, visant à une grâce et à une légèreté presque étrangères S Méhul, plus porté aux énergies dramatiques, n’ont laissé qu’une faible trace de leur passage. Uthal, composition sérieuse (1803), le ramena dans son domaine ; mais cet opéra, dont le sujet était emprunté au fantastique Ossian, alors à la mode, aborda la rampe au moment où les Bardes de Lesueur, dont le sujet était absolument identique, et qui d’ailleurs étaient couverts de la haute protection de l’empereur, obtenaient k 1 Opéra le plus grand succèâ. Pour transporter dans son instrumentation les nuageuses mélancolies du Nord, Méhul avait

restreint ses instruments à cordes aux altos et aux basses, et il en résultait une sonorité mixte, fatigante à la longue, qui porta préjudice à la musique, fort estimable du reste. Grétry, assistant à la répétition générale, disait : « Je donnerais 6 francs pour entendre une chanterelle. » Une folie, les Aveugles de Tolède, dont l’ouverture, eu forme de Boléro, est charmante, réussirent complètement. Méhul allait atteindre l’apogée de sa gloire : Joseph fut représenté le n février 1817. Cette belle œuvre ne fut pas reçue avec enthousiasme à son apparition. Lom de là, une sorte de froideur ou plutôt d’hésitation accueillit ce drame biblique. Mais la province et l’Allemagne s’en emparèrent immédiatement, et firent cesser l’indécision de Paris. De toutes les partitions françaises, Joseph est la plus populaire et la plus estimée au delà

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du Rhin. Cette musique, simple, touchante, large et toujours vraie, était faite pour enthousiasmer les Allemands, préoccupés de la

concordance des expressions poétiques et musicales. Après Joseph, Mébul garda cinq ans le silence, se bornant à l’arrangement de quelques partitions de ballets. On le vit ensuite écrire des symphonies sans inspiration ni intérêt, qui furent exécutées aux concerts du Conservatoire et accueillies par un silence glacial. Tout à fait découragé, l’artiste risqua encore au théâtre deux partitions incolores, le Prince troubadour et la Journée aux aventures. Puis le chagrin, la mélancolie, compliqués d’une affection de poitrine, le jetèrent dans un état de langueur qui le conduisit à la tombe le 18 octobre 1817, à l’âge de cinquante-quatre ans.

Méhul avait de l’esprit, de l’instruction, et sa conversation était dos plus intéressantes. Son caractère était généralement tenu en haute estime, considération que lui méritaient sa probité, son inépuisable bienveillance et son désintéressement. Passionné pour l’art musical, mais antipathique à l’intrigue, Méhul ne plia qu’à moitié devant les pouvoirs. Les plus hautes fortunes politiques ne purent l’éblouir, et devant les personnages les plus impérieux il sut toujours maintenir fermement sa dignité. Quant à son système musical, il était des ^lus simples, bien qu’on ait essayé d’enterrer l’artiste sous le qualificatif ridicule de musicien savant. Méhul pensait que la musique de théâtre ou toute autre, destinée à s|unir à des paroles, doit reproduire les sentiments ou les agitations exprimés dans ces paroles ; qu’il fallait chercher l’accent déclamé qu’exigent certaines phrases et certains mots, et qui est l’accent de la nature. Il croyait encore que, pour certaines explosions du cœur, il est des couleurs mélodiques correspondantes ; que, dans la musique digne du nom de musique dramatique, la situation commandait léchant ; que l’expression musicale ne réside point dans la mélodie seulement, et que tout peut contribuer à cette expression : harmonie, modulations, rhythmes, instrumentation, diapason des voix, interprétation ; et, enfin, que les vrais maîtres de 1 art dramatique ont toujours su réunir la science musicale proprement dite au sentiment de l’expression.

En résumé, dans les œuvres de Méhul brillent, ù d’assez fréquents intervalles, les éclairs du véritable génie. Citons seulement le duo à’Euphrosine et Coradin : Gardez-vous de la jalousie, et l’air de Stratonice ; Verses tous vos chagrins. Mais pour nous, au-dessus de ces belles pages musicales, plane une pensée plus haute, et, quel que soit le jugement porté sur l’auteur de Joseph, nous ne pouvons oublier qu’il a composé le Chant du départ, le digne frère de la Marseillaise.

MEllUN’-SUR-LOlUE, bourg de France. V. Meung.

MEHUN-SUR-YÈVRE, villedeFrance{Cher), chef-lieu de canton, arrond. et à 17 kilom. S.-Û. de Bourges, près du canal du Berry ; pop, aggl., 5,561 hab. — pop. tôt., 6,501 hab. Fabrication de porcelaine, droguets et toiles d’emballage. Commerce de laine et de chanvre. L’église, classée parmi les monuments historiques, appartient au style roman. Le porche présente un aspect très-pittoresque. Sur les bords de l’Yèvre se dressent les ruines d’un vieux château où Charles VII se laissa mourir de faim, de peur d’être empoisonné par son fils. La porte de l’Horloge est très-ancienne et parfaitement conservée.

MEHUS (Laurent), érudit et philologue italien, né à Florence, mort dans la même ville en 1791. Il entra dans les ordres, fut attaché comme employé à la bibliothèque Laurentienne, correspondit avec les plus remarquables savants de l’Europe, et devint membre de l’Académie étrusque de Cortone. Cet érudit n’a point laissé d’ouvrages, mais on lui doit un assez grand nombre d éditions fort estimées, accompagnées de préfaces et de remarques. Nous citerons, entre autres, les Lettres de Léon Bruni d’Arezzo et de Colluccio Salutati (Florence, 1741) ; l’Itinéraire de (Jyriaque d’Ancône ; le traité Dediscordiis Florent inorum de Colluccio (1747) ; le Specimenhistorix Florentins de Manetti (1747), etc.

MEI (Cosimo-Maria), littérateur italien, né à Florence en 1716, mort à Venise en 1790. Après avoir été auditeur du cardinal Landi, il voyagea en France et en Italie, puis fut censeur des livres à Venise. Ses principaux écrits sont : Deamoresui(Pa.ioae, 1751, in-4<>) ; De origine feudorum (Padoue, in-4") ; Sermoni (1783), recueil de satires publié sou3 l’anagramme de Mhnoso Cei.’

MEI (Oratio), organiste et compositeur italien, né à Pise en 1719, mort à Livourno en 1787. Il étudia la composition près de l’abbé Clari. Son éducation terminée, il fut nommé organiste à Pise, et séjourna jusqu’en 1763 dans cette ville, qu’il abandonna pour accepter à Livourne les fonctions de maître de chapelle. C’est dans cette dernière ville qu’il mourut à l’âge de soixante-huit ans. Son existence modeste et réservée, son caractère habituellement mélancolique, sa timidité ont

longtemps éloigné de son nom la renommée qui devait le couronner légitimement. Mais, depuis sa mort, comme il arrive toujours pour les artistes sérieux, la vulgarisation de ses œuvres l’a fait justement considérer par tous les connaisseurs comme un compositeur du

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plus rare mérite. Ses fugues pour l’orgue et te clavecin sont des chefs-d œuvre qui devraient être étudiés avec soin par tous les aspirants et maîtres organistes. Malheureusement, toutes les œuvres de ce maître distingué sont restées en manuscrit.

ME1A-PONTB, ville du Brésil, prov. et à 115 kilom. E. de Goyaz, sur le Rio dos Aimas ; 8,000 hab. Fabrique d’eau-de-vie et d’huile. Élève considérable de bestiaux ; exportation de sucre, de coton et de maïs.

MEIBOM (Henri), en allemand Maybaum, en latin Melbomius, philologue et historien allemand, né Lemgo en 1555, mort à Helmstædt en 1625. Il enseigna l’histoire et la poésie dans cette dernière ville et reçut de l’empereur Rodolphe II, auprès de qui il avait été envoyé en mission, des lettres de noblesse et le titre de poète lauréat. Meibom s’attacha particulièrement à élucider l’histoire d’Allemagne au moyen âge et recueillit un grand nombre de chroniques et de pièces originales qui ont été publiées sous le titre de : Opuscula historica varia ad res germanicas spectantia, partira primum, partira auctius edita (Helmstædt, 1S60, in-4o). On lui doit, en outre, Parodiarum Horatianarum libri III, et Sylvarum libri II (Helmstædt, 158S), recueil devenu rare ; Walbeckirsche chronica (Helmstædt, 1619) ; des éditions annotées de plusieurs ouvrages curieux.

MEIBOM (Jean-Henri), en latin Melbomius, médecin allemand, fils du précédent, né à Helmstædt en 1590, mort à Lubeck en 1655. Il commença ses études médicales à l’université de sa ville natale, les continua à Wittemberg et à Leipzig, voyagea ensuite en France et en Italie, revint enfin à Bâle, où il se fit recevoir docteur en 1619. Nommé en 1620 professeur de médecine à l’université d’Helmstædt, il abandonna sa chaire en 1625, à cause de la guerre, et se retira à Lubeck, où il devint médecin du prince-évêque et médecin pensionné de la ville. Meibom nous a laissé plusieurs écrits qui, tous, témoignent d’une instruction solide et d une érudition profonde. Voici les titres des principaux : Dissertaiio de medicina et medico in genere (Helmstædt, 1613) ; Positiones inaugurales de phthisi (Bâle, 1619, in-4o) ; Dissertatio de phrenitide (Helmstædt, 1621) ; De dysenteria, venæ sectione et peripneumonia ; De scorbuto (Helmstædt, 1623) ; Epistola de flagrorum usu in re venerea et lumborum renumque officio (Leyde, 1639) ; Index scriptorum H. Meibomii senioris parentis sui, editorum et ineditorum (1651) ; Discursus de Mithridatio et theriaca (Lubeck, 1759) ; De cerevisiis potibusgue et ebriaminibus, extra vinum, aliis, commentarius (Helmstædt, 1668) ; Hippocratis magni jusjurandum (Leyde, 1643).

MEIBOM (Henri), en latin Moibomlm, savant médecin allemand, fils du précédent, né h Lubeck en 1633, mort à Helmstœdt en 1700. Il commença ses études médicales dans cette dernière ville, visita ensuite Groningue et Francker, et se rendit à Leyde pour suivre les leçons du fameux Sylvius. Il voyagea ensuite en Italie, en France et en Angleterre, fut reçu docteur à Angers en 1603, fut nommé l’année suivante professeur extraordinaire à l’université de Helmstœdt et devint, en 1665, professeur ordinaire. Meibom nous a laissé : Disputatio moralis de fundameniis peripateticorum, quibus Aristoteles docirinam de mdribus superstruxit, neenon sloicorum et alterorum receniiorum i’iiterseco(ifl<is(Helinstœdt, 1657) ; Exercitatio de incubations in fanis deorwn medicinx causa olim facta (Helmstœdt, in-4o) ; De hydrophobia ; De re physiologica ; De chemicorum artificiis, qus a nonntitlis phœnomenis naturalibus resurrectionem mortuorum illustrantibus adduntur (Nuremberg, 1662) ; De vasis palpebrarum (Holmstœdt, 1666) ; Exercitatio medica de ossium constitutione naturali et prsternaturali (Helmstœdt, 1668) ; De medicorum historia scribenda epistola (Helmstœdt, 1659) ; De hxmorrhoidibus (Helmslaedt, 1670) ; De paracentèse in hydrope (1670) ; De valvulis seu membranulis vasorum car’umque structura et usu (Helmstadt, 1672) ; De cûlica ; De sanguinis eductione ; De concoctione ventricitli lassa ; De febribus intermittentibus epidemicis (1678) ; De vomilu ; De febribus malignis (1679) ; De calcula remrni (1679) ; De lue venerea’(1682) ; De fluxu tumorum ad oculos naturali et prxternaturali hvjusque curatione (1687)  ; De leniorum medicamen torwn eximio usu (1892) ; De catheterismo (1699).

MEIBOM (Brandanus), médecin allemand, fils du précédent, né à Helmstœdt en 1678, mort dans cette ville en 1740. Il fut reçu docteur à Utrecht en 1701, après avoir visité plusieurs universités. Il se rendit ensuite en Angleterre et, de retour à Helmstœdt, il fut nommé professeur de pathologie et de séméiotique. Il mourut conseiller à la cour de Hanovre et premier médecin du prince de Wolfenbuttel, en laissant les ouvrages suivants : Dissertatio de externorum medicamenlorum opératione et in morbis internis usu (Utrecht, 1701) ; De rei médian per observationes incremento, corum fatlacia et recto usu (Helmstœdt, 1712) ; De naturs in conservanda et restituendasalute viribus (Helmstœdt, 17M) ; De lochiorum suppression (Helmstœdt, 1717) ; De abseessuum interiorum natura et constitutione (Dresde, 1718) ; De animx ad restituendam sanitatem impotentia (Helmstœdt, 1719) ; De provido et tempesiivo medicamentorum eva-

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cuanliumusu pro diversilaie lemporum morborum prudenter instituendo (Helmstœdt, 1723) ; De apoplexia (Helmstœdt, 1723) ; De arsenico (Helmstœdt, 1723) ; De tuenda valetudine recens natorum (Helmstœdt, 1731) ; De usu vaporationum et suffituum in curatione morborum (Helmstsedt, 1734) ; De epilepsia (1740) ; De pitis eorumque morbis (Helmstœdt, 1740).

MEIBOM (Marc), en latin Mclbomim, érudit et philologue allemand, de la même famille que les précédents, né à Tônningen (Holstein) en 1630, mort à Utrecht en 1711. La reine Christine de Suède, à qui il avait dédié un recueil de traités des anciens sur la musique, le fit venir à Stockholm et l’engagea, dit-on, à faire exécuter à la cour, sur des instruments imités de ceux en usage chez les Grecs et les Romains, des morceaux de musique composés d’après les indications d’Euclide, d’Aristoxène, etc. Meibom se conforma à ce désir, et bien qu’il n’eût pas de voix, il eut la malencontreuse idée de chanter un de ses airs archaïques. En entendant l’air ot le chanteur, la cour fut prise d’un accès de fou rire, et Meibom, furieux du rôlo ridicule qu’il venait do jouer, souffleta Bourdelot, médecin do la reine, qu’il croyait avoir suggéré à Christine le projet de ce concert. Après cet esclandre, il se rendit en Danemark, devint professeur à Sora, conservateur de la-bibliothèque du roi, obtint ensuite dans les douanes un emploi supérieur, que son manque d’ordre lui’tit perdre, puis se rendit à Amsterdam et à Paris, où il proposa au gouvernement français, qui repoussa son offre, de lui vendre le secret retrouvé par lui, disait-il, de la manière dont étaient construites les trirèmes des anciens. Étant ensuite passé en Angleterre (1674), il demanda avec aussi peu de succès au gouvernement de ce pays un demi-million pour publier une édition de la Bible, corrigée d’après une méthode dont il était l’auteur. De retour on Hollande, Meibom prétendit avoir entre les mains le texte authentique du commentaire de saint Jérôme sur le livre de Job, qu’il refusa de vendre moyennant 10,000 florins au ministre de France à La Haye. Il passa le reste de sa vie dans un état voisin de la misère. Nous citerons, parmi ses écrits : De proportionibus dialogus (Copenhague, 1655, infol.) ; De fabrica triremium (Amsterdam, 1071) ; Specimina novarum in sancto codice IJebrxo interprétationum (Amsterdam, 1678). On lui doit, en outre, une édition des Musicm antiqum auctores septem, grsce et latine, cum notis (Amsterdam, 1652,2 vol. in-4o) ; celle de ûiogenis Laertii De vita clarorum philosophorum, grsce et latine (Amsterdam,1C92), etc.

MEIBOMIE s. f. (mé-bo-ml — de Meibom, n. pr.). Bot. Nom donné k l’hédysarum du Canada.

MEIBOMINE s. f. (mé-bo-mi-ne — de Meibom, n. pr.). Anat. Sécrétion des glandes palpébrales.

MEIBOMIOS (Follicules de). Anat. Follicules palpébrales.

Trou de Meibomius, Trou aveugle do la langue, découvert par Meibomius.

MEICHELBECK (Charles), historien et bénédictin allemand, né à Oberndorf en 1669, mort à Freisingen en 1734. Il s’adonna k l’enseignement dans plusieurs couvents de son

ordre. On a de lui : Historia Frisingensis (Augsbourg, 1724-1729, 2 vol. in-fol.), qui renferme des documents précieux pour l’histoiro des institutions de 1 Allemagne ; Chronicon benedicto-buranum (Bureu, 1752, in-fol.).

MEÏDANI (Aboul-Fadhl-Ahmed ben-Mohammed, surnommé Al Nischabouri-al-), écrivain persan, né k Nischabour, dans le quartier de Meïdan, d’où son double surnom. Il vivait au xiio siècle de notre ère. On ne sait rien de la vie de cet auteur, connu sous son surnom de Meïdnni. Il composa en arabe Kétab-al-amthal (Livre des proverbes), curieux ouvrage que traduisit en latin le philologue Édouard Pocok. Des fragments en ont été publiés k Londres sous le titre de : Spécimen proverbiorum Meidani, ex versione Poco/ciana (1773), puis Albert Schultens fit paraîtra une nouvelle édition avec des notes, contenant quatre cent cinquante-quatre proverbes, sous le titre de : Meïdani proverbiorum arabicorum pars (Leyde, 1795, in-4<>). La collection entière des proverbes dans l’original et dans la version de Pocok dépasse le chiffre de 6,000. On doit en outre k Meïdani : Kétabal-sami-fi-lassami (Livre des noms propres et des synonymes), et, on lui attribue Adiflar-alEsma, livre dans lequel les noms arabes sont interprétés en langue persane.

MEID1NGER (Jean-Valentin), grammairien allemand, né en 1756, mort eu 1822. Il fut pendant de longues années professeur libre de français k Francfort-sur-le-Mein, où il publia successivement une Grammaire fran- ç«iîe(1783)et une Grammaire italienne(1799), à l’usage des Allemands ; des Dictionnaires français-allemand et italien-allemand (1797) ; enfin une Grammaire allemande a. l’usage des Français. Tous ces ouvrages ont obtenu une foule de rééditions et ont été traduits en différentes langues ; ils ont été longtemps regardés comme les mieux adaptés k l’enseignement pratique des langues vivantes, et ceux qui ont le plus de voguo aujourd hui leur ont beaucoup emprunté, mais ne sont pas parvenus & les supplanter partout.

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