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Page:Larousse dictionnaire complet de la langue française, 1874.djvu/10

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•MUPàMiiJj, et n. m. Dont le pied néprésentéqu’un.’seulidoigt ;.’iln seul sabot, comme le cheval, l’âne, etc. Il est un autre écueilque les lexicographes n’ont pastoujours su ou voulu éviter, et contre lequel nous avons tenu à nous prémunir ; c’est la question des racines grammaticales etdes définitions qui en dérivent immédiatement.Ungrand nombrede mots ont commencé par avoir un tSelflS,fidèle.ment étymologique. C’est ainsi qu’ignoble (de innobilis,quin’est -

pas noble, qui est plébéien), insolent (de insolens, qui n’estpas dans la coutume), ont exprimé d’abord une idée analogue au sens des mots qui ont servi à leur formation..Mais il est sou-Vent arrivé que,dans le langage ordinaire etsous laplume desécrivains, le sens étymologique a subi des transformations et a même changé complètement.Ne devient-il pas alors inutile, sinon ridicule, de le consigner scrupuleusement dans lescolonnes d’un dictionnaire, etde dire, par exemple, quebanalité marque le droit qu’avait un seigneur d’assujettir ses vassaux à l’usage d’une chose ;qu’un carabinier estun soldat armé d’une carabine ;quecontinence (de r.antmere^ contenir ) signifie capacité, etc., etc. ? Ces définitions,quenous empruntons à deux auteurs récents, expriment le sensprimitif, qui ne rend plus du tout l’idée que l’on attache aujourd’hui à cestermes.

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Qui n’a pas été ainsisouventdésappointé en face de ces explications sidifférentesde cellesqu’ils’attendaità trouver, etquëlleidée sefaired’unlivre qu’on croit composé pour les besoinsdel’époque,mais dont les réminiscences dumoyen âge ontfait les frais ? Ces définitions remontentà la création desmots,etles premiers lexicographes qui lesont ld’(mnées, Vaugelas,Furetière,Richelet, Bouhours, etc.., étaient sans doute dans le vrai. Leurs -si-iccegseursmit,eu le tort de les copier et de se copier mutuellementjusqu’à nosjours, sans tenir suffisamment compte, dans leur travail, des modifications introduites par l’usage, commettant ainsi l’erreur grave d’assimiler une langue vivante à une langue morte. Une langue morte, en effet, le mot le dit assez, reste en dehors de toute révolution ;elleestàunelangue vivante ceque la statue est à l’original, quelque chosed’immobile etdepétrifié, sur lequel passe le temps sans laisser iaucttDe empreinte. C’est