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Page:Larousse universel, 1922, I.djvu/1070

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GUE raille l'humeur processive des Athéniens et l'organi- sation des tribunaux. Le juge Philocléon, empêché d'aller siéger par son fils Bdélicléon, est réduit à juger chez lui le chien Labès, qui a volé un fromage. Le choeur est composé de juges déguisés en guêpes. Guêpes (les), petite revue aristophanesque pleine d'esprit et de bon sens, par Alph. Karr (1839-1849); nouvelle série en 1869. guêpier ghé-pi-é] n. m. Nid de guêpes. Fig. Position dif- ficile, situa- tion embar- rassante dont on ne sortira sans doute pas in- demne: tom- ber dans un guêpier. Piège desti- né à prendre les guêpes. Ornith. Oi- seau qui se nourrit de guêpes. -ENCYCIL Entom. Les guêpiers sont souter- Guêpier. rains ou aériens ; d'autres sont mixtes, tels ceux du frelon établis dans les creux d'arbres, les chemi- nées, etc. Les guêpiers souterrains ne communi- quent avec le dehors que par une étroite ouverture; les guêpiers aériens sont composés en gé- néral d'une enveloppo boursoutlée, de nature cartonneuse, abritant une infinité de cellules hexagonales, disposées par étages; ils sont disposés de telle façon que la pluie n'y puisse pénétrer. -Ornith. Les guê- piers sont des oiseaux allongés, de taille mé- diocre, de couleurs vi- ves et variées, à long bec. On connait une vingtaine d'espèces de ces jolis oiseaux, pro- pres surtout aux régions chaudes. La seule espèce européenne est le guépier commun, bleu, vert, jaune, avec des taches noires. Guêpier. Guépier (le), charmant tableau de Bouguereau, au musée du Luxembourg (V. p. 1.006). guépin, e [ghe] adj. Qui a le caractère, la mé- chanceté de la guêpe. N. m. pl. Surnom donné aux habitants de l'Orléanais. Guer ghér, ch.-1. de c. (Morbihan), arr. et à 26 kil. de Ploërmel, près de l'Aff; 3.470 h. Ch. de f. Et. Le cant. a 6 comm., et 8.910 h. Guérande (ghé], ch.-1. de c. (Loire-Inférieure), arr. et à 19 kil. de Saint- Nazaire; 6.850 h. (Guéran- dais). Carrières, mines. d'étain; conserves. Ch. de f. Et. Remparts granitiques du XIVe siècle. Marais salants. Traité de paix entre Jean de Montfort et Charles V. qui termina la guerre de la succession de Bretagne ou guerre des Deux-Jeannes (1365). Le cant. a 7 comm. et 17.720 h. Guéranger (ghéran jé] (dom Prosper), bénédictin français, abbé de Solesmes, né au Mans, m. à Solesmes (1806-1875); restaurateur de Dom Guéranger. l'ordre de Saint-Benoit en France, auteur des Institutions liturgiques et de l'Année liturgigue. Guérard [ghé-rar], comm. de Seine-et Marne, arr. et à 11 kil. de Coulommiers, sur le Grand Mo- rin: 1.200 h. Ch. de f. Est. Guerche ghèr-chel (La), comm. d'Indre-et- Loire, arr. et à 42 kil. de Loches, sur la Creuse; 360 h. Dans l'église, tombeau d'Agnès Sorel. Guerche-de-Bretagne [gher-che] (La), ch.-1. de c. d'Ille-et-Vilaine, arr. et à 22 kil. de Vitré; 3.150 h. (Guerchais). Ch. de f. Et. Tanneries, minoteries. - Le cant. a 12 comm. et 13.590 h. Guerche-sur-l'Au bois gher-che-sur-ló-boi] (La), ch.-1. de c. (Cher), arr. et à 51 kil. de Saint-Amand; 3.250 h. Ch. de f. Orl. - Le cant, a 9 comm., et 11.160 h. Guerchin [gher] (Jean- François BARBIERI, dit le), peintre italien, né près de Bologne, m. dans cette ville (1591-1666); auteur de nom- breuses toiles remarquables par le coloris et la science du clair-obscur (Sainte Pétronille, Saint Guillaume, etc.). Sa facilité tenait du prodige; il peignit en une nuit, aux flambeaux, son tableau du Père éternel. Guerchin. guerdon (ghèr] n. m. (anc. h. all. widarlon). Salaire, récompense. (Vx.) guerdonner [gher-do-né] v. a. Récompenser. guère [ghè-re] adv. (ane. h. all, weigaro). Sans négation, signif. beaucoup: il a disparu sans que l'on sache guère ce qu'il est devenu. Avec la néga- tion, peu, pas beaucoup: la méchanceté ne diminue guère avec le progrès. (En poésie, on peut écrire guères.) guéret [ghé-ré] n. m. (lat. vervactum). Terre labourée et non ensemencée. Terre laissée en ja- chère. Lever, relever les guérets, labourer une terre qu'on a laissée reposer. Pl. Poét. Champs et moissons. LAR. UNIV., 2 V. -T. I. 1037 Guéret [ghé-rel, ch.-1. du dép. de la Creuse. Ch. de f. Orl.; à 403 kil. de Paris; 8.280 h. (Guéré- tois). Commerce de bestiaux. - L'arr. a 7 cant., 76 comm., 94.400 h.: le cant. 13 comm.. et 18.900 h. guéreter [ghé-re-té] v. a. (Double le t devant un e muet je guérette, il gué- rette.) Mettre en guérets, la- bourer: guéreter une jachère. Guericke [ghe] (Ottode), physicien allemand, né à Mag- debourg, m. à Hambourg (1602- 1686); inventeur de la ma- chine pneumatique. Armes de Guéret. guéridon [ghé) n. m. (du n. d'un personnage de comédie). Table ronde, à pied central unique. Mar. Ecope pour vi- der l'eau d'une embarcation. - Guérigny ghé], comm. de la Nièvre, arr. et à 11 kil. de Nevers, sur la Nièvre; 3.730 h. Ch. de f. P.-L.-M. Forges de la Chaussade. guerilla [ghe-ri, Il mll., a] n. f. (de l'esp. guerrilla, petite guerre). Guerre de partisans: la guerre de l'Es- pagne entreprise par Napoléon ler fut une perpétuelle querilla. Troupe plus ou moins régulière pour faire cette guerre les guerillas mexicaines. guerillero [ghe-ri, ll 11., e-ro] n. m. Soldat d'une guerilla. Pl. des guerilleros. Guérin [ghé (Gilles), sculpteur français, né et m. à Paris (1606-1678). 11 travailla à la décoration du Louvre. Il a exécuté le médaillon de Descartes à Saint-Etienne-du-Mont, la Statue funéraire du duc de La Vieuville. Guérin (Pierre-Nar- cisse, baron), peintre d'his- toire français, né à Paris, m. à Rome (1774-1833); au- teur de Marcus Sextus, Cly- temnestre. Didon et Enée. Membre de l'Institut. Guérin (Jules - René), chirurgien français, né à Boussu (Belgique), m. à Hyères (1801-1886); a étudié les déformations du sys- tème osseux. Guéridon. Baron Guérin. Guérin (Georges-Mau- rice de), écrivain français, n. et m. au Cayla (Tarn) [1810-1839]; auteur d'un ma- gnifique poème antique en prose, inachevé, le Cen- taure, de la Bacchante et d'un Journal d'un grand intérêt. - Sa soeur, EUGÉNIE, née et m. au Cayla (1805-1848), a laissé des Lettres et un Journal, qui révèlent une âme chrétienne singulièrement élevée. Guérin (Honoré-Victor), archéologue français, né et m. à Paris (1821-1891); auteur de fructueuses fouilles en Grèce et en Palestine. Guérin (Charles), poète français, né et m. à Lunéville (1873-1907), élégiaque d'une ten- dresse inquiète et douloureuse (le Sang des crépuscules, le Semeur de cendres, l'Homme intérieur). Eugénie de Guérin. guérir ghéj v. a. (anc. h. all. warjan). Rendre la santé à: quérir un malade. Détruire un mal phy- sique: guérir une fièvre. Délivrer quelqu'un d'un mal moral, etc.: guérir la vanité est difficile; le temps nous guérit de nos illusions. L'art de guérir, la médecine. Fig. et fam. Etre guéri du mal de dents, de tous les maux, être mort. V. n. Recouvrer la santé: guérir lentement. PROV.: Médecin, guéris- toi toi-même, il faut se corriger avant de reprendre les autres. ALLUS. LITTER.: Je le pansai, Dieu le guérit, formule que Ambroise Paré employait quand il relatait par écrit la cure d'un blessé. On la rap- pelle, sérieusement ou par plaisanterie, à propos de celui qui fait preuve ou étalage de modestie. guérison [ghé-ri-zon] n. f. Suppression d'un mal physique ou moral: la guérison de cette mala- die a été très lente. guérissable [ghé-ri-sa-ble] adj. Qu'on peut guérir: la passion du jeu est difficilement guéris- sable. ANT. Inguérissable, incurable. guérisseur, euse [ghé-ri-seur, eu-se] n. Qui guérit: les guérisseurs des campagnes sont souvent d'audacieur charlatans. (S'emploie souv. en mauv. part.) Adj.: médecin guérisseur. guérite [ghé] n. f. Refuge. (Vx.) Gagner la gué- rite, se mettre par la fuite en lieu súr. (Vx.) Siège à Guérite. Guérite de factionnaire. capote, généralement en osier. Abri en bois d'une sentinelle. Mar. Partie évasée d'une manche à vent. Rebord d'une hune. guerlande [gher] n. f. Pièce qui fortifie la proue d'un navire et en forme la rondeur. GUE Guerlesquin, comm. du Finistère, arr. et à 22 kil. de Morlaix, près du Guie; 1.850 h. Guern, comm. du Morbihan, arr. et à 15 kil. de Pontivy, près du Sar: 2.860 h. Ch. de f. Guernesey ghér-ne-zél, ile de la Manche, dans l'archipel anglo-normand, à l'Angleterre, à 26 kil. de Jersey: 50.000 h. (Guernesiais). Climat humide et tiède; belle végétation. Capit. Saint- Pierre-Port; Hauteville-House, maison habitée par Victor Hugo durant son exil. Guéroult (Pierre-Claude-Bernard), humaniste français, né à Rouen, m. à Paris (1744-1821). Il fut directeur de l'Ecole normale supérieure. Guéroult [ghé-rou] (Adolphe), journaliste homme politique français, né à Radepont (Eure), m. à Vichy (1810-1872). Guerrazzi (François-Dominique), homme poli- tique et littérateur italien, né à Livourne, m. à la Chiquantina (1804-1873). Il fut un des premiers apo- tres de l'unité italienne et l'auteur de romans (le Siège de Bénévent) et de drames historiques (Blancs et Noirs). guerre [ghe-re] n. f. (anc. h. all. werra). Lutte à main armée entre deux peuples ou deux partis de même nationalité: guerre étrangère: guerre civile. Art de bien diriger cette lutte: étudier la guerre. Gens de guerre, militaires. Se dit aussi des animaux, des choses morales: faire la guerre aux loups, à ses passions. Petite guerre, manoeuvres et simulacres de combat entre des troupes amies. Guerre sainte, V. CROISADE. Guerre de religion, v. RELIGION. Fig. Bonne guerre, guerre faite loyalement Guerre ou- verte, inimitié déclarée. Etre à la guerre, désirer la guerre; la faire prévoir. Partir en guerre, commen- cer une lutte contre. De guerre lasse, renonciation à la lutte après une longue résistance. Honneurs de la guerre, conditions honorables que l'on fait à une garnison assiégée en lui permettant de sortir de la place avec armes et bagages. Nom de guerre, faux nom que l'on prend dans certaines circonstances (acteurs; écrivains, etc.). Foudre de guerre, grand capitaine. Bureaux de la guerre, et par abrév. la guerre, ministère de la guerre. Conseil de guerre, V. CONSEIL. PROV. et LOC. PROV.: A la guerre comme à la guerre, il faut accepter philosophiquement les incommodités qu'imposent les circonstances. Qui terre a guerre a, dès que l'on est propriétaire de quelque chose, on est exposé à des procès, à des luttes, etc. La guerre nourrit la guerre, le butin fait en campagne doit suffire à l'entretien de l'armée. Si tu veux la paix, tiens-toi prêt à la guerre, si tu ne veux pas être attaqué, sois toujours bien armé pour te défendre. (On dit souvent en latin: Si vis pacem, para bellum.) ANT. Paix. - ENCYCL. Dr. intern. L'état de guerre existe à partir de la déclaration de guerre ou des actes ou faits équivalents. Il interrompt les relations com- merciales entre les sujets des puissances belligé- rantes; il entraine aussi la rupture des relations diplomatiques et l'extinction de certains traités ; mais les sujets de l'Etat ennemi peuvent, en prin. cipe, continuer à résider paisiblement dans le terri toire sous la protection des lois; leurs biens sont mis sous séquestre. En France, le président de la République ne peut déclarer la guerre sans l'assentiment préalable de la Chambre des Députés et du Sénat. La déclaration de guerre donne aux Etats en lutte la qualité de belligerants et les facultés spéciales que le droit international attache à cette qualité. Les lois de la guerre sont dominées par deux idées essentielles: idée de nécessité, par laquelle on justifie l'emploi de la violence et de la ruse, et l'idée d'humanité, qui défend tout ce qui excède le but de la guerre. Le respect de l'existence, de la liberté et de la propriété des habitants paisibles, des citoyens non- combattants est un principe admis de nos jours par tous les publicistes. Mais les habitants peuvent être astreints à des contributions en argent, à des réqui- sitions d'objets en nature ou à des prestations per- sonnelles, et même il est licite de saísir la propriété privée à usage de guerre. Il est, dans la guerre maritime, certains moyens particulièrement meurtriers et cependant autorisés, comme les torpilles. Le blocus des ports militaires et des ports de commerce de l'ennemi est parfaite- ment licite. Tout belligérant peut détruire ou captu- rer les vaisseaux de guerre ou transports de son adversaire, et les navires qui, affrétés par cet ad- versaire, concourent aux opérations de la guerre. La coutume permet aussi de capturer le navire de commerce de l'ennemi et la marchandise ennemie dont il est chargé. Mais, d'après la déclaration de Paris du 16 avril 1856, le pavillon couvre la mar- chandise, c'est-à-dire que la marchandise ennemie est inviolable sous pavillon neutre, et la propriété neutre doit être respectée sous pavillon ennemi. Tandis que sur terre la guerre est légitimement faite par des corps francs dûment autorisés, sur mer la guerre ne peut se faire par des corsaires, c'est-à-dire par des particuliers porteurs de lettres de marque délivrées par l'Etat: la déclaration de Paris du 16 avril 1856 a en effet interdit la guerre de course. Les vaisseaux de guerre chargés de capturer les navires de commerce ennemis ont le droit d'exercer, à bord des navires qu'ils rencontrent, ce qu'on ap- pelle la visite. La visite a pour but d'établir la na- tionalité ennemie du navire, et, si celui-ci est neutre, de s'assurer qu'il ne commet pas une violation de la neutralité. Toute prise doit être jugée par un tribu- nal de capture, dit tribunal des prises. La guerre a pour conséquence de faire naitre cer- tains devoirs et certains droits chez les Etats de- meurés spectateurs des hostilités. Ces devoirs et ces droits constituent ce qu'on appelle pour ces Etats la neutralité. L'état de guerre est suspendu par l'armistice: il disparait par le rétablissement des relations anté- rieures d'amitié entre les Etats, la soumission abso- lue de l'un des Etats à l'autre, la conclusion d'un traité de paix formel. Les francs-tireurs sont considérés comme com- battants réguliers, pourvu qu'ils aient à leur tête un chef responsable, qu'ils aient adopté un signe dis- tinctif, qu'ils portent les armes ouvertement, qu'ils se conforment aux lois et coutumes de la guerre. Il ne faut pas confondre le personnel non combat- tant avec le personnel neutralisé, déterminé par la 60**