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Page:Larousse universel, 1922, I.djvu/1179

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IMP imprimer un mouvement à une machine. Fig. Faire impression dans l'esprit, le coeur: imprimer la crainte, le respect. imprimerie [in, ri] n. f. (de imprimer). Art d'imprimer des livres. Etablissement où l'on impri- me. Ensemble du matériel qui sert à imprimer. Personnel de l'établissement où l'on imprime. - ENCYCL. La xylographie, ou impression à l'aide de planches ou de caractères gravés en bois, en usage chez les Chinois dès le vie siècle, fut connue en Europe dès le xie et se développa surtout au xve. Mais l'imprimerie ne date vraiment que du jour où Gutenberg, de Mayence, vers 1436, inventa les caractères mobiles en métal. Il s'associa avec Fust (1450), puis avec Pfister. Fust eut lui-même pour associé Pierre Schaeffer, qui apporta quelques amé- liorations à l'art nouveau. Les Hollandais ont pré- tendu que Gutenberg était redevable de ses perfec- tionnements essentiels à Laurent Coster, de Harlem. La première imprimerie parisienne fut fondée en 1470 par Ulrich Gering, Martin Krantz et Michel Friburger, dans la maison de la Sorbonne. A la fin du xve siècle, la plupart des grandes villes possèdent leur imprimerie. A Venise les Alde, à Florence les Junte, à Bâle Jean Froben, à Paris Henri Estienne impriment des éditions très recherchées aujourd'hui. Plus tard Plantin, puis les Elzévir donnent un vigou- reux essor à l'imprimerie, qui depuis n'a fait que se développer pour arriver à ce qu'elle est aujourd'hui. - Techn. L'imprimerie typographique utilise des caractères mobiles, que le compositeur prend dans une casse, assemble en mots, lignes et pages, et que l'on réunit dans une forme, soit pour procéder direc- tement au tirage, soit pour en obtenir un cliché sur lequel on fera le tirage. L'imposition faite, les formes sont placées sur une machine à imprimer, et l'on procède au tirage. On fait usage aujourd'hui de machines à composer dites linotypes, qui, par la manoeuvre d'un clavier, assemblent les lettres par lignes, lesquelles sont aussitôt clichées par un seul jet de métal. Quant aux machines à imprimer, dont le véri- table nom est presses, il en existe de nombreux mo- dèles, depuis la presse à bras jusqu'aux rotatives. (V. PRESSE.) Le tirage est précédé d'une mise en train, pour régulariser l'enerage et le foulage. Quand on a obtenu une bonne feuille, on continue le tirage jusqu'à concurrence du nombre voulu d'exemplaires, en séparant les feuilles par des décharges (feuilles de papier non collé), destinées à sécher l'encre. Le tirage terminé, les caractères mobiles sont distri- bués, c'est-à-dire replacés dans leurs cassetins res- pectifs, et la composition linotypique est refondue. Dr. La loi du 29 juillet 1881 sur la presse a proclamé la liberté presque complète de l'imprime- rie; elle exige, simplement, que tout imprimé porte le nom et l'adresse de l'imprimeur. V. DEPÔT LÉGAL. Imprimerie nationale, à Paris, affectée à l'im- pression des actes officiels du gouvernement, et aux divers ouvrages publiés pour le compte de l'Etat. Après la création du Collège de France (1530), François Ier donna à Geoffroy Tory le titre d'impri- meur du roi. Robert Estienne fut chargé de faire graver trois corps complets de caractères grees. Mais ce n'est qu'en 1640 que fut installée une impri- merie royale, longtemps établie rue Vieille-du- Temple, dans les vastes bâtiments de l'ancien hôtel du cardinal de Rohan, dit hótel de Strasbourg; elle fut transférée plus tard rue de la Convention. L'Imprimerie nationale, à la tête de laquelle se trouve un directeur nommé par le ministre de la justice, et ayant sous ses ordres un nombreux per- sonnel administratif et ouvrier, grave et fond elle- même les caractères français et étrangers dont elle a les types. Elle possède des ateliers de photogra- phie, de phototypie, héliogravure, gravure sur bois, gravure en taille-douce, gravure en relief sur cuivré et zine, etc. L'Imprimerie nationale est autorisée à prêter aux imprimeurs les caractères étrangers qui se trouvent en petit nombre dans les manuscrits dont l'impression leur est confiée. Elle exécute aussi des travaux pour le compte des particuliers autori- sés par le ministre de la justice. imprimeur [in] n. et adj. m. Qui dirige une imprimerie. Ouvrier d'imprimerie, et particulière- ment ouvrier pressier: ouvrier imprimeur. imprimeuse [in-pri-meu-ze] n. f. Machine à imprimer. imprimure [in] n. f. Enduit que le cartier passe sur une feuille de papier fort. Cette feuille elle-même. Enduit qu'on étend sur un panneau, sur une toile, avant de commencer à peindre. improbabilité [in] n. f. Qualité de ce qui est improbable. ANT. Probabilité. improbable [in] adj. Qui n'a point de proba- bilité événement très improbable. ANT. Probable. improbablement [in, man] adv. D'une ma- nière improbable. ANT. Probablement. improbant [in-pro-ban], e adj. Qui n'est pas probant. ANT. Probant. improbateur, trice [in] adj. Qui désap- prouve: geste improbateur. ANT. Approbateur. improbatif, ive [in] adj. Qui marque de la désapprobation. ANT. Approbatif. improbation [in, si-onj n. f. (de improbatif). Action de ne pas approuver. ANT. Approbation. improbe [in] adj. Qui n'est pas probe. ANT. Probe. improbité [in] n. f. Défaut de probité: s'enri- chir par de constantes improbités. ANT. Probité. improductibilité [in] n. f. Caractère de ce qui est improductible. ANT. Productibilité. improductible [in] adj. Qui ne peut pas être produft. ANT. Productible. improductif (in-pro-duk-tif, ive adj. Qui ne produit point: les jachères sont des terres impro- ductives. ANT. Productif. improductivement [in-pro-duk-ti-ve-man) adv. D'une manière improductive. ANT. Productive- ment. improductivité [in-pro-duk-ti] n. f. Etat de ce qui est improductif. ANT. Productivité. impromptu [in-promp-tu] adv. (du lat. in promptu, sur-le-champ). Sur-le-champ, sans prépa- ration: parler impromptu. Adj. inv. Fait sur-le- champ, sans préméditation : festin impromptu. N. m. Petite pièce de vers improvisée. Petite pièce à peu près improvisée, de forme libre, pour 1166 piano ou pour orgue: Chopin a écrit pour le piano quelques impromptus remarquables. - Impromptu de Versailles (), comédie en un acte, en prose, de Molière (1663). Molière y répond. par ordre du roi, aux attaques jalouses qui avaient été dirigées contre lui après le succès de l'Ecole des femmes, et prend à partie Boursault et les comé- diens de l'hôtel de Bourgogne. impromptuaire [in-pronp-tu-è-re] n. Per- sonne qui fait des impromptus. imprononçable [in] adj. Qui ne peut être prononcé. ANT. Prononçable. impropère [in] n. m. (du lat. improperium, re- proche). Versets que l'Eglise chante le vendredi saint, et qui contiennent les reproches que Jésus adresse aux Juifs. impropice [in] adj. Qui n'est pas propice. (Peu us.) ANT. Propice. improportionnalité [in, si-o-na] n. f. Etat de ce qui n'est pas proportionnel. ANT. Proportion- nalité. improportionnel; elle [in, si-o-nel, è-le adj. Qui n'est pas proportionnel. ANT. Proportionnel. improportionnellement [in, si-o-ne-le- man] adv. D'une manière qui n'est pas proportion- nelle. (Peu us.) ANT. Proportionnellement. improposable [in, sa-ble] adj. Qui ne peut être proposé. ANT. Proposable. impropre [in] adj. Qui n'est pas propre à : conscrit impropre au service. Qui n'exprime pas exac- tement: expression impropre. ANT. Propre, apte. improprement (in, man) adv. D'une manière impropre: s'exprimer improprement. ANT. Propre- ment. impropriété [in] n. f. Qualité de ce qui est impropre, en parlant du langage: critiquer l'impro- priété d'une locution. ANT. Propriété. improspère [in-pros-pè-re] adj. Qui n'est pas prospère. ANT. Prospère. improtégé, e [in] adj. Qui n'a aucune protec- tion. ANT. Protégé. improuvable [in] adj. Qui ne peut être prouvé. (Peu us.) ANT. Prouvable. improuver [in-prou-vé] v. a. (préf. in, et lat. probare, approuver). Désapprouver. (Peu us.) improvisade n. f. Syn. de IMPROVISATION. A l'improvisade, en improvisant, improvisateur, trice [in, za] n. Qui im- provise. improvisation [in, za-si-on] n. f. Action d'improviser: négligences de style échappées dans le feu de l'improvisation. Vers, discours, etc., qu'on im- provise: les éloquentes improvisations de Gambetta. Exécution musicale sans préparation, sans notation préalable. improviser in. zé] v. a. et n. (ital. improvvi- sare; du lat. improvisus, imprévu). Faire sur-le- champ et sans préparation des vers ou un discours sur un sujet donné. improviste [in-pro-vis-te] (à 1') loc. adv. D'une façon inattendue, subitement : survenir à l'improviste. imprudemment in-pru-da-man] adv. Avec imprudence. ANT. Prudemment. imprudence [in-pru-dan se] n. f. (lat. impru- dentia). Défaut de prudence: homicide par impru- dence. Action contraire à la prudence: malade qui commet des imprudences. ANT. Prudence. - ENCYCL. Dr. L'effet d'un acte imprudent, qui a causé à autrui un dommage, est d'en rendre pécu- niairement responsable celui à qui il est imputable. L'imprudence peut aussi exposer à des peines répres- sives, prison ou amende: il en est ainsi dans les cas de coups et blessures, d'homicide ou d'incendie occa- sionnés par imprudence. Enfin, certains faits d'imprudence, alors même qu'ils n'ont causé aucun dommage, sont réprimés comme contraventions, et frappès des peines de simple police': tel est le fait de jeter par la fenêtre des objets de nature à nuire par leur chute. imprudent [in-pru-dan), e adj. et n. Qui man- que de prudence: nageur imprudent. ANT. Prudent. impubère [in adj. (lat. impubes, eris). Qui n'a pas encore atteint l'âge de puberté. ANT. Pubère. impuberté [in-pu-bèr-te n. f. Etat des per- sonnes impubères. ANT. Puberté. - ENCYCL. Dr. L'impuberté constitue temporai- rement, relativement au mariage, une incapacité naturelle. La loi a fixé à dix-huit ans révolus pour les hommes, et à quinze ans révolus pour les filles, l'âge où il est permis de contracter mariage. impubliable adj. Qu'on ne peut ou qu'on ne doit pas publier. impudemment [in-pu-da-man] adv. Avec impudênce: mentir impudemment. impudence[in-pu-dan-se] n. f. (lat. impuden- tia). Effronterie sans pudeur. Action, parole impu- dente. impudent [in-pu-dan], e adj. et n. (lat. im- pudens; du préf. in, et du lat. pudere, avoir honte). Effronté, éhonté, sans pudeur. impudeur [in] n. f. Manque de pudeur, de re- tenue. Impudence extrême. ANT. Pudeur. impudicité [in] n. f. Vice contraire à la chas- teté. Caractère impudique. Acte ou parole impudi- que. ANT. Pudicité. impudique [in] adj. et n. (lat. impudicus). Adonné à l'impudicité. Qui blesse la chasteté: gestes impudiques. ANT. Pudique. impudiquement [in, ke-man] adv. D'une manière impudique. ANT. Pudiquement. impugnation [in, si-on] n. f. Action de dis- cuter les articles d'un compte. (Vx.) Accusation, ca- lomnie. (Vx.) impugner [in] v. a. (lat. impugnare). Attaquer par des arguments. (Vx.) impuissance [in-pu-i-san-se] n. f. Manque de force. de moyens pour faire une chose: réduire à l'impuissance un criminel. Incapacité physique d'accomplir l'acte d'accouplement. ANT. Puissance. - ENCYCL. Méd. On confond souvent les mots im- puissance et stérilité. L'impuissance, c'est l'incapa- cité d'un individu, quel que soit son sexe, à exercer le coit; la stérilité, c'est l'impossibilité pour le måle INA de féconder, pour la femelle d'être fécondée. L'im- puissance peut tenir à la fatigue générale ou spé- ciale, à des malformations organiques, à des lésions du système nerveux, à une maladie de la nutrition; elle est souvent aussi sous l'influence du psychisme. Le traitement est différent, suivant les catégories étiologiques. Dr. Dans le droit canon, l'impuissance consti. tue un empêchement dirimant au mariage, ou peut amener sa nullité. Dans le droit civil, l'impuissance, soit naturelle, soit accidentelle, n'est pas au nombre des causes de nullité de mariage. impuissant [in-pu-i-san], e adj. Qui manque de force pour faire une chose: Turgot fut impuis- sant à réformer les abus de l'ancien régime. Qui ne peut produire son effet: des cris impuissants. Phy- siquement incapable d'accomplir l'acte d'accouple- ment. ANT. Puissant. impulser [in-pul-sé] v. a. Pousser, diriger dans un certain sens. impulseur [in] n. m. Celui qui donne une im- pulsion. impulsif, ive [in] adj. Qui donne ou produit l'impulsion: force impulsive de la poudre. Qui agit comme sous la poussée d'une force irrésistible, en l'absence de toute volonté réfléchie. Substantiv. : les impulsifs sont souvent irresponsables de leurs actes. impulsion [in] n. f. (du lat. impulsio). Mouve- ment communiqué par le choc d'un corps solide ou la dilatation d'un fluide: donner l'impulsion à une machine. Fig. Force qui pousse à faire un acte. Mécan. Impulsion d'une force constante, produit de cette force par le temps que dure son action. Pathol. Propension violente, irraisonnée et parfois irrésistible, à accomplir un acte anormal. impulvérisé [in, ri-ze], e adj. Qui n'est pas réduit en poudre. ANT. Pulvérisé. impunément [in, man] adv. Sans subir une punition ou une conséquence fâcheuse: malade qui ne sortira pas impunément. impuni, e [in] adj. Qui demeure sans punition: trop de crimés restent impunis. ANT. Puni. impunissable [in-pu-ni-sa-blej adj. Qui n'est point passible d'une punition. ANT. Punissable. impunité [in] n. f. (de impuni). Manque de punition : l'impunité rend hardi. impur, e [in] adj. (lat. impurus). Qui n'est pas pur, qui est altéré par quelque mélange plomb impur. Fig. Impudique, immoral: maurs impures. L'esprit impur, le démon. ANT. Pur. impurement [in, man] adv. D'une manière impure. ANT. Purement. impureté [in] n. f. Etat de ce qui est impur: impureté de l'eau. Ce qui altère la pureté d'une substance. Fig. Souillure morale; impudicité: vivre dans l'impureté. Parole, action obscène : pièce pleine d'impuretés. ANT. Pureté. impurifié, e [in] adj. Qui n'est pas, qui n'a pas été purifié. ANT. Purifié. imputabilité [in] n. f. Caractère de ce qui est imputable. Responsabilité morale. imputable [in] adj. (de imputer). Qui peut, qui doit être attribué: la misère du paresseur n'est imputable qu'à lui seul. Qui doit être prélevé: somme imputable sur une réserve. imputatif, ive [in] adj. Qui doit ou peut être imputé. imputation [in, si-on] n. f. (lat. imputatio). Inculpation fondée ou non: relever une imputation calomnieuse. Action par laquelle on applique exac- tement une dépense au chapitre du budget qui doit régulièrement la supporter les fausses imputations constituent des virements. Imputation de payement, application d'un payement à l'une des dettes con- tractées envers le même créancier, lorsque la somme payée ne suffit pas pour les acquitter toutes. V. PAYEMENT. imputer [in-pu-té] v. a. (du lat. imputare, porter en compte). Attribuer à quelqu'un une chose blâmable: imputer un crime à un innocent. Faire entrer dans le compte de: imputer une dépense sur un chapitre du budget. Imputer à, pour, reprocher comme: imputer à crime. imputeur [in] n. m. Celui qui impute. imputrescibilité (in-pu-très-si] n. f. Qualité de ce qui est imputrescible. ANT. Putrescibilité. imputrescible [im-pu-très-si-ble] adj. Qui ne peut se putréfier des injections de créosote rendent le bois imputrescible. ANT. Putrescible. imsak [im'-sak) n. m. Repas nocturne que font les musulmans pendant le jeûne du Ramadan. in (lat. in), préfixe privatif qui indique soit sup- pression ou négation, soit mélange, position infe rieure ou supérieure. Se change en il devant un radical commençant par un 1; en im, devant un b, un m ou un p; en ir devant un r. In. Chim. Symbole de l'indium. inabordable [i-na] adj. Où l'on ne peut abor- der: côte inabordable. Fig. De difficile accès: mi- nistre inabordable. Se dit d'un prix très élevé qui éloigne le consommateur: denrées d'un prix ina- bordable. ANT. Abordable. inabordé, e [i-na] adj. Qui n'a pas été abordé: flots inabordés. inabrité, e [i-na] adj. Qui n'est point protégé par un abri: mouillage inabrité. ANT. Abrite. inabrogé, e [i-na] adj. Qui n'a pas été abrogé. inabrogeable [i-na-bro-ja-ble] adj. Qui ne peut être abrogé : les lois naturelles sont inabrogea- bles. ANT. Abrogeable. in abstracto, mots lat. signif.: Dans l'abstrait : beaucoup de principes élabores in abstracto ne se vérifient pas dans la réalité des faits. inaccentué,e [i-nak-san] adj. Qui n'est pas accentué. inacceptable [i-nak-sèp-ta-ble] adj. Qu'on ne peut, qu'on ne doit pas accepter: refuser une propo- sition inacceptable. ANT. Acceptable. inacceptation [i-nak-sèp-ta-si-on] n. f. Refus d'accepter. ANT. Acceptation. inaccessibilité [i-nak-se-si] n. f. Etat de ce qui est inaccessible. ANT. Accessibilité.