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Page:Larousse universel, 1922, I.djvu/902

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FLE tristesse, la mort, le néant. Le marron est la couleur du passé, exprimant aussi la défiance. En sus des couleurs il y a des nuances, qui viennent varier le langage des fleurs; elles peuvent être de couleurs pâles, vives ou sombres. Voici les règles de la combinaison des couleurs et de leurs attributions, avec les nuances qui les modifient. C'est la clef du langage des fleurs. Couleur fondamentale, ROUGE. (Signification em- blematique ARDEUR.) Nuances pâles: ardeur modérée, latente, pusilla- nime, capricieuse. Nuances vives: ardeur exaltée, sublime, violente, audacieuse. Nuances foncées: ardeur jalouse, constante, mé- lée de tristesse. Couleur fondamentale, viOLET. (Signification em- blématique DOULEUR.) Nuances pales: douleur passée, oubliée, affaiblie, récemment calmée. Nuances vives: douleur vive, inconsolable. Nuances foncées : douleur résignée, profonde, inoubliable. Couleur fondamentale, BLEU. (Signification em- blématique TENDRESSE.) Nuances pâles : tendresse inavouée, discrète, idéale, confiante. Nuances vives: tendresse vive, passionnée, rayon- nante, déclarée. Nuances foncées: tendresse défaillante, donlou- reuse, du souvenir. Couleur fondamentale, VERT. (Signification emblé- matique ESPÉRANCE.) Nuances pâles: espérance fragile, naissante, loin- taine. Nuances vives: espérance robuste, confiante, avouée, soutenue. Nuances foncées: espérance secrète, douloureuse, évanouie. Couleur fondamentale, JAUNE. (Signification emblé- matique JOIE, BONHEUR.) Nuances pâles joie tendre, délicate; bonheur calme, nouveau. Nuances vives: joie ardente, affectueuse ; bon- heur complet, constant. Nuances foncées: joie affaiblie, secrète; bonheur trouble, menacé. Couleur fondamentale, MARRON. (Signification em- blématique DÉFIANCE.) Nuances pâles: défiance rassurée, sans objet. Nuances vives: défiance jalouse, violente. Nuances foncées : défiance secrète, douloureuse. Nous ne pourrions donner ici la signification de toutes les fleurs, qui sont innombrables; mais on trouvera au tableau synoptique (page 888) les prin- cipales, celles que l'on rencontre le plus aisément, et qui peuvent être utilisées. Fleurs du mal (les), recueil des poésies de Bau- delaire, ceuvres inquiètes, tourmentées, d'un raffine- ment morbide, mais d'une incomparable puissance d'expression (1857). Fleurs latines, par P. Larousse (1861); ouvrage dans lequel l'auteur à réuni, par ordre alphabétique, les citations latines les plus usuelles, avec leur explication et de nombreux exemples. Fleurs historiques, par P. Larousse (1862); ou- vrage qui donne la clef des allusions que l'on fait souvent à des faits, à des mots historiques; des commentaires et des exemples accompagnent cha- cune de citations. fleurage n. m. Combinaison de fleurs sur une tenture, un tapis. Résidu de la mouture du gruau.. Cristallisations formées sur les planches de verre gravées par l'acide fluorhydrique. fleuraison ou floraison (re-zon] n. f. Epa- nouissement des fleurs. Temps où cet épanouisse- ment se produit. - ENCYCL. Bot. Certaines plantes n'ont qu'une fleuraison dans leur existence et meurent après leur unique fructification, qu'elles soient annuelles, bis- annuelles ou pluriannuelles; elles sont dites mono- carpiques. D'autres, dites vivaces, fleurissent plu- sieurs fois (arbres fruitiers). Les plantes sont dites printanières, estivales, automnales, hivernales, sui- vant l'époque de leur fleuraison. Elles sont encore dites remontantes, quand elles fleurissent deux fois l'an. - Vitic. La fleuraison est la phase la plus impor- tante de la croissance de la vigne; elle s'opère seu- lement à des températures supérieures à 150, et il est toujours à craindre qu'une pluie froide ou des brouillards persistants ne fassent couler le pollen. Dans l'hybridation, e'est au moment de la fleuraison que l'on effectue la eastration de la fleur et sa fécon- dation artificielle avec le pollen de la variété choisie pour le croisement. Fleurance, ch.-1. de c. (Gers), arr. de Lectoure, sur le Gers; 4.106 h. (Fleurantins.) Ch. de f. M. Ce- réales, vins. Le cant. a 19 comm., et 9.910 h. fleurant fran], e adj. Qui répand, exhale une odeur, un parfum. Se dit de la farine quand au tou- cher elle laisse entre les doigts une fine poussière (fleur de farine). Fleurant (Monsieur), personnage du Malade ima- ginaire, comédie de Molière. Il est resté le patron des apothicaires, ayant pour attribut l'instrument si redouté de M. de Pourceaugnac. Fleurbaix, comm, du Pas-de-Calais. arr. et à 22 kil. de Béthune; 2.310 h. Tanneries. En partie dé- truite au cours de la Grande Guerre. fleurdeliser [zé] v. a. Orner, semer de fleurs de lis : le drapeau fleurdelisé de la Restauration. fleuré, e adj. Blas. Se dit des bandes, fasces, etc., dont les bords sont terminés par des fleurs. fleurée n. f. Ecume légère qui se forme sur la cuve du bleu d'indigo, dans les teintureries. fleurer [re] v. n. (altér. de flairer). Répandre une odeur. Fig. Cette affaire fleure comme un baume, parait excellente. fleuret [rè] n. m. (de fleur). Sorte d'épée à lame Fleuret. quadrangulaire, sans tranchant, et terminée par un bouton, dont on se sert à l'escrime: assaut de fleu- ret. (V. ARMES, ESCRIME.) Barre d'acier, parfois garnie de diamants à son extrémité, avec laquelle le mi- neur perce des trous dans le roc. Fil fait de la partie -889- la plus grossière de la soie. Ruban fait avec cette soie. Premier choix de coton, de laine, de fil. fleureté, e adj. Blas. Syn. de FLEURÉ, E. fleureter [te] v. n. (de fleur. - Double le t devant une syllabe muette je fleurette.) Conter fleurette, courtiser. (Ce mot n'a rien de commun avec flirter.) fleuretis ti] n. m. (de fleureter). Musiq. ane. Sorte de contrepoint, que les chantres improvisaient sur le plain-chant. Fig. Langage fleuri et plus bril- lant que solide. fleurette [re-te] n. f. Petite fleur. Fig. Propos galant, paroles tendres et amoureuses: conter fleu- rette. Dialect. Crème fluide qui se forme sur le lait avant la crème épaisse. Fleurette, fille du jardinier du château de Nérac (1543-1593), qui fut aimée du jeune roi de Na- varre (plus tard Henri IV). Une légende veut qu'elle se soit noyée de désespoir lorsqu'elle se vit abandonnée. En réalité, elle ne mourut que vingt ans plus tard, titulaire de l'office qui avait appartenu à son père. fleurettiste [ré-tis-te] n.m.Escrimeur au fleuret. fleureur, euse [eu-se] n. (de fleurer, altérat. de flairer). Celui, celle qui fleure: impudent fleureur de cuisine. (Mol.) fleuri, e adj. Qui est en fleur: jardin fleuri. Fig. Teint fleuri, qui a de la fraicheur, de l'éclat. Style fleuri, style orné. Pâques fleuries, v. PÂQUES. fleuriau [ri-] n. m. Chacune des pièces de bois servant à maintenir deux à deux les couples pendant la construction des navires. Fleurie [r), comm. du Rhône, arr. et à 27 kil. de Villefranche; 1.910 h. Vignobles. Fleurier [ri-é], comm, de Suisse (cant. de Neuchâtel), sur l'Areuse; 3.480 h. Fabriques d'allu- mettes et d'horlogerie. Fleurieu (Charles-Pierre CLARET, comte de), diplomate et sénateur français, né à Lyon, m. à Paris (1738-1810). Il fut gouverneur des Tuileries sous Napoléon Ier, qui le fit comte. Membre de l'Académie des sciences (1803). Fleuriot [ri-o] (Zénarde-Marie-Anne), femme de lettres française, né à Saint-Brieuc, m. à Paris (1829-1890); auteur d'un grand nombre de récits, pièces diverses, etc., pour la jeunesse. Fleuriot-Lescot (Edouard), révolutionnaire français, né à Bruxelles (1761-1794). Maire de Paris au 9-Thermidor, il y fut guillotiné avec Robespierre. fleurir v. n. (de fleur). Pousser des fleurs: les perce-neige fleurissent de bonne heure. Par anal. Se développer, en parlant du poil: poil qui va fleurir. Se couvrir de poils: menton qui commence à fleurir. Fig. Prospérer le commerce fleurit. (En ce sens fig., l'impart. de l'ind. fait je florissais, etc., et le partic. prés. florissant: Athènes florissait sous Péricles.) V. a. Örner de fleurs: fleurir un salon. fleurissant [ri-san], e adj. Qui se couvre de fleurs : près fleurissants. fleuriste [ris-te) n. et adj. Qui s'occupe de la culture et du commerce des fleurs : les fleuristes hollandais ont multiplié les variétés de tulipes. Qui fait ou vend des fleurs artificielles: ouvrière fleuriste. fleuron n. m. (de fleur). Bot. Chacune des pe- fites fleurs dont la réu- nion forme une fleur composée. Ornement d'architecture en forme de fleur. Ornement ty- pographique en forme de fleur, de feuille, placé en en-tête ou à la fin d'un chapitre. Chacune des parties qui s'élèvent isolées au-dessus du cer- ++ Fleurons. cle d'une couronne, et figurent une feuille ou une fleur. Fig. Ce qu'on possède de plus pré- cieux, de plus avantageux, de plus productif : écri- vain qui est le fleuron d'un journal; maison qui est le fleuron d'un héritage. Etoffe légère, composée de fils de soie, de laine, de chanvre ou de lin. fleuronné [ro-né], e adj. Orné de fleurs, de fleurons lettres fleuronnées. Bot. Dont toutes les fleurs sont des fleurons. fleuronner [ro-nej v. n. Pousser des fleurons. V. a. Orner de fleurons: fleuronner une couronne. fleurs n. f. pl. (altér. de flueurs). Méd. Ecoulement menstruel. Fleurs blanches, syn. de LEUCORRHÉE. Fleurus [russ), v. de Belgique (Hainaut, arr. de Charleroi), non loin de la Sambre; 6.530 h. Ex- ploitation de sulfate de baryte; houillères, minerai de fer. Le maréchal de Luxembourg y vainquit les Austro-Hollandais du prince de Waldeck, le 1er juil- let 1690, et Jourdan les Austro-Hollandais sous les ordres du prince de Cobourg, le 26 juin 1794. Fleurus (Bataille de) tableau de Mauzaisse (1837, Versailles): le peintre a représenté Jourdan chargeant à la téte des bataillons qui culbutent tous les obstacles. (V. p. 875.) Fleury, comm. de l'Aude, arr. et à 14 kil. de Narbonne, près de l'Aude; 2.170 h. Tramw. de l'Aude. Tartre; distille- ries. Vignobles. Fleury (Claude), pré- tre français, né à Paris (1640-1723); précepteur des fils du prince de Condé, confesseur de Louis XV, auteur d'une Histoire ecclé siastique très estimée, du reste nettement gallicane. Fleury (André-Her- cule, cardinal de).ministre de Louis XV, né à Lo- dève, m. à Paris (1653-1743). Evéque de Fréjus, puis abbé de Tournus, il devint précepteur de Louis XV et, en 1726, remplaça au ministère le duc de Bour- bon. Il administra avec probité, presque avec ava- rice. A l'extérieur, il eut la sagesse de rechercher la paix, avec l'aide du ministre anglais Walpole, à qui il eut le tort, dit-on, de sacrifier notre marine. Il sut assurer à la France la Lorraine, donnée en usu- fruit en 1737 à Stanislas Leczinski; mais il ne réus- Cardinal de Fleury. FLI sit pas, en 1740, à éviter la guerre de la succession d'Autriche. Il avait encouragé le développement de la marine et du commerce français. Fleury (Abraham-Joseph BÉNARD, dit), comé- dien français, né à Chartres, m. à Ménard-le-Château (1750-1822); sociétaire de la Comédie-Française, un des meilleurs interprètes de Marivaux ; il a laissé des Mémoires, rédigés par J.-B. Laffitte. Fleury (Emile-Félix, comte), général et diplo- mate français, né et m. à Paris (1815-1884). Il fut l'ami personnel de Napoléon III, qui le nomma am- bassadeur à Saint-Pétersbourg (auj. Pétrograd). Il a laissé de très utiles Souvenirs. Fleury-aux-Choux, comm. du Loiret, arr. et à 4 kil. d'Orléans, près de la forêt d'Orléans; 2.350 h. Plâtre; vinaigreries. Fleury-devant-Douaumont, comm. de la Meuse, arr, et à 6 kil. de Verdun, sur une hauteur entre la vallée de la Meuse et la plaine de la Wočvre; 450 h. (en 1914). Ch. de f. Fort qui faisait partie des défenses de Verdun. Au cours de la bataille de Ver- dun, ce village a été pris plus d'une fois et repris. Enlevé le 22 mai 1916 par les Allemands, qui s'étaient avancés le 11 avril jusqu'à la voie ferrée Fleury- Vaux, conquis par nos soldats le 27, reconquis le 1er juillet par les troupes du kronprinz, recouvré le 29 septembre pendant une bataille de deux jours, qui valut aux Français 1.750 prisonniers. Le village de Fleury-devant-Douaumont n'existe plus. Fleury-sur-Andelle, ch.-1. de c. (Eure), arr. et à 15 kil. des Andelys; 1.450 h. Ch. de f. Et. Filatures. Le cant. a 22 comm., et 13.360 h. fleuve n. m. (lat. fluvius). Cours d'eau qui abou- tit à la mer. Grand cours d'eau en général. Fig. Quantité considérable de liquide: fleuve de sang. Ce qui a un cours continu: fleuve de la vie. - ENCYCL. Pour la commodité des termes, on com- prend sous le nom de fleures tous les cours d'eau qui se rendent directement à la mer, sans que cela pré- juge de leur importance réelle. L'endroit où le fleuve commence à couler est dit source; celui où il so jette à la mer se nomme embouchure. Les eaux sui- vent leur pente selon le thalweg, d'amont en aval, entre les deux rives, droite et gauche d'après la place qu'elles occupent par rapport à un observateur placé au milieu du courant et tourné vers l'aval. Le lit du Représentation d'un fleuve. La Garonne, par Coysevox. fleuve est la cavité que les eaux remplissent dans leur amplitude normale, tandis que le nom de lit majeur s'applique plus particulièrement à l'espace recouvert par les eaux des crues normales. L'endroit, voisin de l'embouchure, où la pente cesse, est le niveau de base. En général, à cet endroit, le lit s'élargit pour former un estuaire, ou bien le fleuve, s'il est tra- vailleur et chargé de débris, les dépose en un delta. Iconogr. Les fleuves avaient été divinisés par les Grecs, qui les représentaient sous la figure de vieillards à la barbe épaisse, aux cheveux entremêlés d'herbes aquatiques, tenant d'une main un aviron et s'appuyant de l'autre sur une urne penchante. Cer- tains étaient figurés avec des cornes de taureau, pour exprimer leur force fécondante. flexibilité [flek-si] n. t. Qualité de ce qui est flexible: la flexibilité de l'acier est très grande. flexible [fèk-si-ble] adj. (lat. flexibilis). Souple, qui plie aisément: membres flexibles. Fig. Dont les intonations sont souples: voix flexible. Qui s'accom- mode, se plie facilement aux circonstances, aux' ordres de, etc.: il est bon d'être ferme par tempéra- ment, et flexible par réflexion. ANT. Inflexible. flexicaule [flek-si-ko-le] adj. Bot. Qui a une tige flexueuse. flexion [flek-si-on] n. f. (lat. flerio). Etat de ce qui est fléchí : flexion d'un ressort. Action de fléchir: flexion du genou. Action des muscles flé- chisseurs. Pl. Gram. Variations dans le radical et la désinence, la forme d'un même mot, suivant les rap- ports qu'il s'agit d'exprimer: les langues à flexions s'opposent aux langues monosyllabiques et aux lan- gues agglutinantes. V. LANGUE. flexionnel, elle [fek-si-o-něl, è-le] adj. Qui a rapport aux flexions. Qui possède des flexions : langues flexionnelles. flexueusement [flek-su-eu-ze-man] adv. D'une manière flexueuse. flexueux, euse [fèk-su-ed, eu-ze] adj. (lat. flexuosus). Courbé alternativement dans plusieurs sens différents. flexuosité [flèk-su-o zi té] n. f. Etat de ce qui est flexueux: la flexuosité d'une tige. flexure [flek-su-re] n. f. Géol. Mode de plisse- ment dans le- quel la cour- bure qui rac- corde les cou- ches horizon- tales placées à des niveaux différents se fait en une Flexure. pente continue, c'est-à-dire sans faille ni recouvrement. flibot (bo] n. m. (de l'angl. fly-boat, bateau- mouche), Bateau hollandais plat, renflé, à deux mâts, ne dépassant pas 100 tonneaux. flibuste [bus-te] n. f. (de flibuster). Piraterie, pillage sur mer. Aux xvIIe et xvme siècles, associa- tion de forbans faisant une guerre acharnée aux Espagnols dans leurs colonies des Antilles. flibuster [bus-té] v. n. Faire le métier de flibus- tier. Par ext. Chercher des bénéfices malhonnêtes. V. a. Pop. Filouter, voler: flibuster une montre.