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Page:Larousse universel, 1922, I.djvu/933

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FRA Le comtat Venaissin (cap. Avignon) ne fut annexé à la France qu'en 1791, la Savoie (cap. Chambéry) et le counté de Nice (cap. Nice) en 1860. Anciennes divisions. Quatre divisions coexistaient en France avant la Révolution : 10 La division ecclésiastique, qui réflétait le plus exactement les groupements originaires de la Gaule et remontait à l'époque romaine ; 20 La division militaire en gouvernements: 30 La division administrative en généralités ou intendances ; 40 La division judiciaire en bailliages ou séné- chaussées. Constitutions. Avant 1789, la France n'avait aucune constitution, à moins que l'on ne veuille donner ce nom à un ensemble de traditions et d'institutions que le roi, chez qui se confondaient tous les pou- voirs, était libre de modifier à son gré. Depuis 1789, huit constitutions se sont succédé dans notre pays : 10 la Constitution de 1791, qui établissait la monar- chie constitutionnelle et une Assemblée législative; 20 la Constitution de 1793, qui ne fut jamais appli- quée; 30 la Constitution de l'an III (1795), instituant le Directoire, le conseil des Anciens et le conseil des Cinq-Cents; 4° la Constitution de l'an VIII, éta- blissant le Consulat, modifiée par le sénatus-consulte organique de l'an X et le sénatus-consulte organique de lan XII qui établissait l'empire: 50 la Charte de 1814, modifiée par l'acte additionnel de Napoléon Ier en 1815 et, en 1830, par la monarchie de Juillet; 60 la Constitution de 1848, instituant la républi- que, le suffrage universel et une Assemblée législa- tive; 7° la Constitution de 1852, qui fut plusieurs fois modifiée pendant le second Empire; 8° la Constitution de 1875. Aux termes de cette dernière, la France est une République constitutionnelle et unitaire; le pou- voir exécutif est exercé par un président. assisté de ministres responsables ; le pouvoir législatif, par le Sénat et la Chambre des députés. Le territoire fran- çais est réparti, au point de vue administratif, en 89 départements, sans compter le territoire de Bel- fort. Chaque département. qui a à sa tète un préfet, est divisé en arrondissements ou sous-préfectures, subdivisées à leur tour en cantons et en communes. Le préfet est assisté d'un conseil général, élu au suffrage universel à raison d'un conseiller par can- ton: le sous-préfet est assisté d'un conseil d'arron- dissement. L'administration de chaque commune est confiée à un maire, assisté d'un conseil municipal. Il existe en France 383 arrondissements, 3.006 can- tons, et 37.788 communes. La justice est rendue dans chaque canton par un juge de paix, dans chaque arrondissement par un tribunal de tre instance. Dans chaque département, siège chaque trimestre une cour d'assises. Il y a 27 cours d'appel (v. TRIBUNAL), pour juger à nouveau les affaires des tribunaux de 1re instance. La Cour de cassation, qui siège à Paris, juge en droit et non en fait, c'est-à-dire qu'elle juge les jugements, et les casse, s'il y a lieu. Des tribunaux spéciaux rendent la justice admi- nistrative, et le tribunal des conflits statue sur les déclinatoires d'incompétence. Sous le rapport de l'instruction publique, la France est divisée en 17 académies, Algérie com- prise (v. ACADÉMIE), administrées par des recteurs. Chaque académie a dans son ressort plusieurs dépar- tements, où le recteur est représenté par un inspec- teur d'académie. Colonies. Le domaine colonial de la France comprend : EN AFRIQUE: l'Algérie et ses dépendances saha- riennes, la Tunisie (protectorat), les deux ensembles administratifs désigné sous le nom d'Afrique-Occi- dentale et d'Afrique-Equatoriale française (v. à l'ordre alphab. AFRIQUE-OCCIDENTALE FRANÇAISE), y compris les acquisitions faites sur les Allemands au cours de la Grande Guerre (parties du Togo et du Cameroun), la Réunion, Madagascar, les Comores, la Côte des Somalis. En AsIE: l'Inde française (Pondichéry, Mahé, Chan- dernagor, Karikal, Yanaon); l'Indochine française (Cochinchine, Tonkin, Annam, Cambodge, Laos). La France administre la Syrie comme mandataire de la Société des nations. EN AMÉRIQUE: Saint-Pierre-et-Miquelon, la Marti- nique, la Guadeloupe et ses dépendances, la Guyane. EN OCÉANIE: la Nouvelle-Calédonie et les établis- sements français de l'Océanie (Taiti, Marquises, Loyalty, les iles Tuamotou et Wallis). Un condo- minium franco-anglais existe en outre sur les Nou- velles-Hébrides. Armee de terre. L'organisation militaire de la France remaniée après la guerre repose sur le prin- cipe du service personnel et égal pour tous (v. SER- VICE MILITAIRE) et le territoire est réparti en corps d'armée (v. ARMÉE). Marine. L'armée de mer se recrute: 1° par la conscription et les engagements volontaires: 20 par l'inscription maritime. La flotte de guerre comprend des bâtiments de ligne, des croiseurs cuirasses et légers, des éclaireurs, des torpilleurs et des contre- torpilleurs, des sous-marins, des porte-aéroneis. Le traité conclu entre la France, les Etats-Unis, l'Em- pire britannique, l'Italie et le Japon, le 6 février 1922, à Washington, a limité les armements navals. Le lit- toral (France et Afrique du Nord) est divisé en six arrondissements maritimes, commandés chacun par un vice-amiral, préfet maritime. Ces arrondis- sements ont pour chefs-lieux Cherbourg, Brest. Lo- rient, Rochefort, Toulon, Bizerte. Le préfet mari- time a la haute autorité sur tout l'arrondissement tant au point de vue de la défense qu'au point de vue de l'administration. IV. HISTOIRE. La Gaule. En Gaule, comme dans d'autres contrées, l'humanité a passé par des périodes ou âges, que l'on distingue par les outils dont l'hom- me se servait : l'âge de la pierre taillée, où l'homme vivait dans les cavernes, à côté des grandes espèces animales aujourd'hui disparues ou émigrées vers d'autres climats; l'âge de la pierre polie (cités lacus- tres, dolmens, menhirs); l'âge du bronze; l'âge du fer. Les hommes qui, dans ces temps reculés, pea- plèrent notre patrie, ne nous sont connus que par les découvertes géologiques. Notre histoire natio- nale commence avec les Gaulois, dont le nom fut donné dans la suite à tout le pays (Gaule). La Gaule était plus étendue, à l'est et au nord, que la France actuelle: elle n'était pas tout à fait inculte, et comptait environ 6 millions d'habitants : Gaulois ou Celtes, Ibères ou Aquitains, Ligures. Grees, Belges. V. GAULOIS. 920- Les migrations et les expéditions des Celtes dans toute l'Europe et jusqu'en Asie ont fait croire qu'ils avaient réussi à former un vaste empire, mais il n'en est rien, et leurs établissements furent éphé- mères. Les Gaulois cisalpins s'emparèrent de la ville de Rome en 390 av. J.-C.; mais les Romains soumirent à leur tour les Gaulois, puis ils passèrent les Alpes et s'établirent dans la Narbonnaise (121 av. J.-C.). Une fois dans le pays, les Romains ne voulurent plus le quitter. L'an 58 av. J.-C., Jules César en commença la conquête; il mit huit ans pour l'ache- ver. Après la chute d'Alésia (52 av. J.-C.), la Gaule ne fut plus qu'une dépendance de l'Etat romain. Les Romains étant plus civilisés que les Gaulois, ceux-ci ne tardèrent pas à adopter la religion, les moeurs, la langue de leurs vainqueurs. Notre pays se couvrit de monuments. Grâce à la construction de routes larges et commodes, le commerce prit un essor rapide. Des écoles furent fondées; la Gaule eut ses poètes et ses orateurs. Quelques révoltes eurent lieu, mais elles furent promptement étouf- fées. Les plus célèbres sont celles de Florus et Sa- crovir (21 apr. J.-C.), et celle de Civilis et Sabinus (69-70). Les Gaulois convertis à la civilisation ro- maine étaient appelés Gallo-Romains. Dans la seconde moitié du 11e siècle, le christia- nisme fut prêché en Gaule. Malgré les persécutions, il y fit de rapides progrès. Saint Hilaire, saint Martin, saint Didier en assurèrent le triomphe. Un jour vint, où les empereurs romains n'ayant plus assez de soldats pour protéger leurs frontières, prirent à leur solde des Barbares. Trois peuples barbares, entrés d'abord en Gaule comme alliés de l'Empire, réussirent à fonder. au ve siècle, des éta- blissements durables: les Wisigoths, les Burgon- des, les Francs. Les Gallo-Romains ne possédèrent plus que le centre du pays. V. FRANC. Les Mérovingiens. Les Francs étaient gouvernés pa uts rois ou chef's militaires élus. Ils se reunis saient une fois par an pour les grandes revues militaires, dites champs de Mars; les affaires du royaume étaient décidées par des assemblées où ne figuraient que les grands et les fonctionnaires royaux. Les Francs Saliens, d'où sortirent les Méro- vingiens, avaient un code de lois appelé Loi salique. En 428, sous Clodion, les Francs s'avancèrent jusqu'à la Somme. Sous Mérovée, ils s'unirent aux Gallo-Romains et aux Wisigoths, pour repousser l'invasion d'Attila, qu'ils vainquirent dans les champs Catalauniques, entre Troyes et Sens (451). Clovis, successeur de son père Childéric, battit les Romains à Soissons (486) et repoussa les Ala- mans à Tolbiac (496); il se convertit ensuite au christianisme, religion de sa femme Clotilde. Sa conversion lui valut l'amitié des évèques, et ceux-ci lui conseillèrent d'attaquer les Burgondes et les Wisigoths, qui étaient ariens. Il battit les premiers près de Dijon (500), les seconds près de Vouillé (507), et régna sur presque toute la Gaule. Les fils de Clovis se partagèrent son héritage: il y eut en Gaule quatre rois franes au lieu d'un seul, jusqu'en 558. A cette date. Clotaire 1er régna seul; mais il mourut en 561, et le royaume fut l'objet d'un nouveau partage. Bientót éclata une sanglante rivalité, entre l'Aus- trasie, où régnait Brunehaut, et la Neustrie, où do- minait Frédégonde; elle fut signalée par une foule de crimes et, en 613, par le supplice de Brunehaut, ordonné par Clotaire 11. fils de Frédégonde. A la faveur des divisions qui affaiblissaient la dy- nastie mérovingienne, le pouvoir échappa peu à peu aux rois francs pour passer à leurs intendants ou maires du palais. En 687, la longue rilité de la Neustrie et de l'Austrasie, ravivée par Ebroin et saint Léger, se termina, à Testry (687), par le triomphe des leudes austrasiens. Dès lors, la dynastie mérovingienne, dont Dagobert et saint Eloi avaient un instant arrêté la décadence, fut représentée par des rois incapables, des rois fainéants, et finalement renversée par la famille austrasienne d'Héristal. Un membre de cette famille, Charles-Martel, avait repoussé, entre Tours et Poitiers (732), l'in- vasion des Arabes. Fort de cette victoire éclatante, le fils de Charles-Martel, Pépin le Bref, soutenu par le clergé, déposa le Mérovingien Childéric III, et fonda la dynastie des Carolingiens (751). Les Carolingiens. Reconnaissant envers le clergé qui avait favorisé son avènement au trône en 751, Pépin fit la guerre aux Lombards, ennemis de la papauté, et donna au saint-siège une partie de leurs terres: ce fut l'origine du pouvoir temporel. Ses deux fils. Charles et Carloman, lui succédèrent en 768; Carloman mourut trois ans après. et Charles, qui régna seul jusqu'en 814, mérita, par les grandes choses qu'il accomplit, d'étre appelé Charles le Grand ou Charlemagne. Charlemagne acheva la soumission de l'Aqui- taine, déjà conquise par Pépin le Bref. Il renversa Didier, roi des Lombards et ennemi du saint- siège, se proclama roi à sa place (774), et resserra ainsi les liens qui unissaient la monarchie franque à la papauté. Après trente-trois ans de guerre (772- 805), il réduisit les Saxons, dont le chef Witikind consentit enfin à recevoir le baptême. Il alla aussi en Espagne pour faire la guerre aux Arabes (778). Maitre de la Gaule, de la Germanie et de l'Italie, aussi puissant en Europe que l'avaient été autrefois les Romains. Charlemagne fut couronné empereur d'Occident (800). Il gouverna ses Etats avec une grande sagesse, publia des lois ou Capitulaires, chargea des envoyés royaux (missi dominici) de surveiller l'administration des provinces et fonda de nombreuses écoles. Les successeurs de Charlemagne étaient trop faibles pour continuer son oeuvre. Louis le Débon- naire (814-840) n'avait pas d'autorité sur les guerriers francs; ses fills mêmes se révoltèrent contre lui. Réconciliés après la bataille de Fontanet (841) par le serment de Strasbourg (842), ils signèrent le traité de Verdun (843), qui démembrait l'empire de Charlemagne. Il n'y eut plus d'empire carolingien, mais trois royaumes indépendants: l'Italie, la Ger- manie, la partie de la Gaule qui devait bientôt prendre le nom de France. La France échut à Charles le Chauve (843-877). A partir de Charles le Chauve, la royauté caro- lingienne s'affaiblit progressivement au profit des seigneurs; cet affaiblissement se trouva hâté par les Capitulaires de Mersen (847) et de Kierzy-sur- Oise (877). Les invasions des pirates normands 11-26 FRA achevèrent de déconsidérer la royauté, qui ne sut pas les repousser et laissa ce soin aux dues de France. Les Normands étant venus assiéger Paris (886), la ville fut défendue par Eudes, fils de Robert le Fort. Charles le Gros (884-887), qui avait láche- ment acheté la retraite des Normands, fut déposé dans une assemblée tenue par les grands à Tribur (887). et remplacé par Eudes. Une multitude de petits Etats seigneuriaux s'établirent sur les ruines de l'ancien empire carolingien. Les Carolingiens reprirent la couronne sous Charles le Simple (898-922). Les Normands reçurent de ce prince, par le traité de Saint-Clair-sur-Epte (911), le duché qui, de leur nom, s'appela Norman- die, et le royanme n'eut plus à souffrir des invasions des pirates scandinaves. Les derniers Carolingiens, malgré la résistance qu'ils opposèrent aux ducs de France, se virent dé- finitivement supplantés par eux en 987. A cette époque. Hugues Capet fonda la troisième dynastie de nos rois, celle des Capétiens. Les Capériens directs. La royauté était très faible, à l'avènement de Hugues Capet. La France vivait sous le régime féodal, c'est-à-dire que le pouvoir, au lieu d'appartenir à un souverain unique, était partagé entre les possesseurs de fiefs. Celui qui possédait un fier était le vassal de celui qui le concédait,c'est-à-dire du suzerain. V. FÉODALITÉ. Le roi de France n'était qu'un seigneur plus ho- noré que les autres, parce qu'il n'était le vassal de personne. Quand on dit que la monarchie a fondé l'unité française, cela signifie que les rois ont en- levé peu à peu aux seigneurs féodaux leurs droits de souveraineté, qu'ils ont centralisé ces droits entre leurs mains, et substitué un pouvoir unique au pouvoir divisé de l'époque féodale. Les premiers Capétiens, dominés, mais soutenus par le clergé, donnèrent les premiers coups à la féo- dalité. Robert le Pieux (996-1031), successeur de Hugues Capet (987-996), fut excommunié par l'Eglise, toute-puissante sous les premiers Capétiens, et sous Henri Ier fut instituée la Trêve de Dieu, Sous Phi- lippe Ier (1060-1108), les luttes féodales ruinaient le pays (l'Eglise, pour en atténuer les effets, fit de la chevalerie une institution religieuse). Pendant la minorité de ce roi, Guillaume le Con- quérant, duc de Normandie, s'empara de l'Angle- terre: il remporta sur le roi de ce pays, Harold, la victoire d'Hastings, et fut proclamé à sa place (1066). Les croisades, commencées sous Philippe 1er en 1096 et terminées sous Louis IX en 1270, eurent entre autres résultats celui de rapprocher les nobles des roturiers et, en éloignant les seigneurs, elles fa- vorisèrent indirectement les progrès de la royauté et de la bourgeoisie. (V. CROISADES.) Le xu1e siècle vit la renaissance des villes et la constitution des communes, nées surtout de l'esprit d'association et rarement de l'insurrection, contrai- rement à ce qu'on a cru longtemps. (V. COMMUNE.) Les communes étaient dans une situation analogue à celle des fiefs: elles étaient vassales du seigneur, qui leur octroyait une charte, mais elles jouissaient, à leur tour, de droits souverains. Louis le Gros (1108-1137), secondé par Suger, assit sa domination sur les vassaux de son domaine, et ses successeurs eurent un point d'appui solide pour résister aux ennemis de la royauté. Louis VII (1137-1180), qui entreprit la seconde croisade (1147-1149), commit la faute de répudier Eléonore de Guyenne. Celle-ci se remaria avec Henri II Plantagenet, qui devint roi d'Angleterre, et lui apporta en dot l'Aquitaine, le Périgord, le Limousin, le Pcitou et l'Angoumois. Ce fut l'origine de longues guerres entre la France et l'Angleterre, car les rois de ce dernier pays devenaient vassaux des rois de France. Philippe Auguste (1180-1223) entreprit sans suc- cès la troisième croisade et ne prit aucune part à la quatrième (1202-1204); mais, sous son règne, une croisade fut décidée par les catholiques contre les cathares ou albigeois. A l'intérieur, Philippe Auguste affirma pour la première fois la puissance de la monarchie capétienne en remportant la victoire de Bouvines sur les grands vassaux coalisés avec l'em- pereur d'Allemagne (1214). Il fortifia la royauté en enlevant à l'Angleterre d'importantes provinces, en favorisant l'émancipation des communes, en rédui- sant les grands vassaux à l'obéissance, en créant les baillis et les prévôts pour rendre la justice au nom du roi, en s'efforçant de rendre les guerres privées moins fréquentes par l'institution de la Qua- rantaine le Roi. Il fonda l'université de Paris, et embellit sa capitale. Louis VIII (1223-1226) ne fut roi que trois ans. Son fils Louis IX ou saint Louis (1226-1270) régna d'abord sous la régence de Blanche de Castille, qui tint en respect les seigneurs. Il entreprit la sep- tième croisade. De retour en France, il eut une administration réparatrice et bienfaisante, rendit le Parlement sédentaire, diminua l'influence des sei- gneurs en augmentant le nombre des fonctionnaires royaux, se montra très jaloux de ses prérogatives. De mauvaises nouvelles étant arrivées de Terre sainte, il entreprit la huitième croisade, et mourut de la peste à Tunis (1270). C'est la plus belle figure du moyen âge. Philippe III le Hardi (1270-1285) conclut une trêve avec les musulmans. Il intervint en Aragon pour venger le massacre des Vépres siciliennes, mais il échoua et mourut de maladie à Perpignan. Philippe IV le Bel (1285-1314) fut constamment l'ennemi du pouvoir féodal. Il fit la guerre au roi d'Angleterre, suzerain de la Guyenne, et intervint dans les affaires de Flandre vaincu à Courtrai (1302), il prit sa revanche à Mons-en-Puelle (1304). Excommunié par le saint-siège pour avoir voulu, pendant la guerre de Flandre, fever des subsides sur le clergé, il prétendit que le pape n'avait pas à intervenir dans les affaires intérieures de la France, et il convoqua les états généraux, qui lui donnèrent raison. Continuant l'oeuvre de ses prédécesseurs, Philippe le Bel améliora l'organisation du Conseil du roi (Parlement, Chambre des comptes, Grand conseil), et dépouilla les seigneurs d'un grand nombre de pri- vilèges. Malheureusement, il se procura de l'argent par des moyens iniques et envoya les Templiers au supplice pour s'emparer de leurs richesses. Philippe le Bel laissa trois fils, qui régnèrent successivement: Louis X le Hutin (1314-1316), Phi- lippe V le Long (1316-1322), Charles IV le Bel (1322-1328). A la mort de Louis X et à la mort de